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A la recherche du temps perdu

Le banc passa très proche de moi et je m'y assis par réflexe. Sans réelle raison valable. Je m'y assis et déposai à mes pieds la bouteille d'alcool que je me trainai depuis la veille. Je faisais mon possible pour pas virer alcoolique, mais vrai que certains jours de grand soleil, quand le ciel est strillé de beaux nuages et que l'air est saturé des rires des enfants, mistral gagnant tout ça, ben, ça devenait dur d'y résister. Elle était déjà à moitié vide, celle-ci. Non, j'suis pas du genre à voire le verre à moitié plein, vous l'aurez saisi. Surtout que je l'avais achetée pleine, la bouteille. À croire qu'elle se vidait seule. Comme un pré-pubère aux nuits mouvementées. Dans un soupir, j'adossai mon mettre de dos contre le dossier du banc que j'avais pas vraiment choisi. Et je laissai le soleil assécher ma peau comme la vodka ma gorge. Enfin, j'dit Vodka comme j'aurais pensé Gin ou Coca. J'savais même plus de quoi était remplie la bouteille. De quoi elle était vidée ; j'aime pas voir les choses à moitié pleines, j'ai dit. J'fermai même les yeux un instant en espérant qu'le scintillant eût bien voulu me faire oublier la raison de ma non venue sur ce banc. Faut dire qu'il grillait bien, ce jour-là, le soleil. Du genre à en faire transpirer le sable dans le désert voisin et bien faire regretter à mes patrons des docks mon absence. Pensez, un grand gaillard comme moi au marteau inégalé. Quoique la dernière fois que je m'en étais servi, j'avais brisé la main d'un malheureux qu'avait fait la connerie d'être concentré pour deux. C'était moi l'deuxième ; il avait pas apprécié et mon patron non plus. Il m'a dit de partir, un truc entre vacances forcées et démission acceptée bon vent chez vous. De toute façon, ce jour là, j'étais concentré pour 0,5, alors j'suis pas sûr d'avoir retenu les bonnes choses. Dans un nouveau réflexe, je passai ma grande main dans mes cheveux et remontai mes lunettes sur mon nez. Et pour éviter de boire au goulot de ma bouteille presque vide, j'm'en grillai une. La fumée s'envole en volutes. C'presque aussi beau qu'un clodo qui pisse dans le sable pour faire des dessins. Les volutes m'indiquaient que le vent se lèvait, mais je continuais de les regarder, les yeux dans le vague, la mine triste.

Putain.

Je me forçai à reprendre une mine dépressive qui me saillait bien mieux. Parce que merde, fallait bien que j'idéalise, bordel. J'étais vivant ! Et le Cormoran aussi ! J'y pensai parce que ce con passa en courant devant moi à poursuivre un chiwawa. Chihuawa. Chahiwua... Un con de clebs plus moche que sa mégère de maîtresse. Et la mégère de maîtresse passa en courant derrière mon Cormoran. Je n'pipai mot. Rien à foutre de lui de toute. S'il avait des problèmes, il n'avait qu'à apprendre à voler comme tout bon oiseau à plumes qu'il était. En revanche, j'avisai que le banc sur lequel j'étais tombé était en plein jardin public. Et que la flore locale trouvait comme moi le moyen de profiter du climat aride local pour exhiber aux yeux de tous son ramage localement local. Oui, comprendre par flore locale les arbres et les fleurs. Mêmes celles aux cheveux longs, à la peau blanche et aux pétales trop légères. En espérant que le papillon qu'elles voyaient de l'autre côté veuille bien venir butiner par chez elles. Et bordel, il avait fallu pour que le papillon qu'elles lorgnaient, ce fut moi. Je les ignorai. Cherchez pas, gamines, il vous manque quelques braises dans le regard pour lui arriver ne serait-ce qu'à la cheville.

Je tirai une taffe sur ma clope. Une de plus. Un ange passa. Puis un marine. Et un autre et encore deux de plus. Puis je m'aperçus qu'un trompettiste empoisonnait l'espace public avec ses airs joyeux. Sur le banc en face de moi, j'avisai un accordéoniste qui tirait la tronche et je sus qu'il pensait la même chose. La concurrence, il n'y avait que ça de bon.

Je sentais mes vêtements devenir trop chauds pour la saison. J'enlevai donc le pull qui me couvrait les bras. N'insistez pas, j'ai dit non, gamines, alors cachez vos yeux de malaimées, j'ai déjà un Cormoran pour me regarder comme ça et ça me suffit. Cormoran qui sentit que je pensais à lui. Sa tronche d'ahuri apparut derrière un arbre. Sans le chi...en qu'il coursait tout à l'heure. Personne ne s'en étonna. Surtout pas moi. Moi qui ne rêvais que d'une bière bien fraîche à échanger contre cette bouteille de... -putain, genre je savais pas ce que je buvais!- … Bref, toujours vouloir ce qu'on a pas. Bordel, j'voulais du fric aussi. Et ma femme...

Putain.

J'attrapai ma bouteille par le goulot et me levai sans cérémonies. Je foudroyai du regard mon Cormoran qui me talonna alors. Et laissai à leurs œillades les gamines trop gamines pour moi. Je laissai en plan les amoureux sur leurs bancs publics, les mères attentives, et les vieux gâteux. Moi, poing dans la poche, regard fermé et clope au bec, j'avalai les mètres à un rythme fou. Cette fois, pas question de me laisser aller à mes pas hasardeux. J'avais envie d'une chose que je n'avais pas. Mais je savais où la trouver. Parce qu'il n'y avait pas un jour sans que je n'y sois allé.
Un pas, puis un autre. Derrière, j'sentais mon Cormoran me suivre comme il suivait le chihuahua tout à l'heure, mais sans réussir à me rattraper. Fallait bien avouer que j'avais une sacrée allonge. Et j'avais même pas revêtu mes bottes de sept lieues. M'enfin. C'était lui qu'était à blâmer. 'L'avait qu'à savoir voler ce con. Con de Cormoran, tiens.

Les rues défilaient. Les visages fermés des gens aussi. Je les regardais pas, même si la réciproque n'était pas vraie. Mais qu'ils me regardent moi ou mon Cormoran aux grands yeux, j'en avais cure. Lorsque je marche, j'ai des œillères. Surtout avec une demi-bouteille d'alcool dans le sang, une clope à la bouche et une envie irrépressible. Coincée entre deux cervelets. Je poussai presque violemment le portail aussi rouillé que mes membres encrassés dans l'alcool et arpentai rapidement les allées de graviers du Cimetière. Rien n'y avait changé depuis la dernière fois, alors je ne m'attardai pas sur les jean-jacques, les émelynes et les bu-bulle des plaques en marbre. Juste un regard pour cette demoiselle que je ne connaissais pas. Sans plus. Le Cormoran me lâcha pour aller la voir, mais je savais qu'il reviendrait bien vite, une fois que ses grands yeux auraient obtenu le câlin qu'il voulait. Moi je stoppai ma progression tojiesque jusqu'à la stèle qui m'intéressait. Une pierre blanche. Sans nom. Juste un bouquet de fleur depuis longtemps dépéri. J'avais interdit au fossoyeur de l'enlever. Plutôt violemment même. J'crois que depuis ce temps, il avait appris à me craindre. Non loin, une vieille pleurait son vieux. J'otai mes lunettes et les rangeai dans la poche de ma chemise. Et pull sur l'avant bras, je dévissai ma bouteille de non-flotte pour en verser une rasade sur la terre à mes pieds.

Santé.


Dernière édition par Diele Timberwhite le Ven 5 Juil 2013 - 4:12, édité 1 fois
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Cela faisait un long moment que Levy cherchait la tombe de Rafitsis. Ce cher Rafitsis était tout simplement le demi-frère du roi régnant, il y a de ça deux ou trois siècles, sur le grand et brulant royaume d’Alabastra. Il n’avait aucun droit légitime pour monter sur le trône et ne devait sa place de trésorier qu’à la bonté de son défunt père. Pour une raison ou une autre, Rafitsis assassina son demi-frère et disparu du royaume. Plus personne n’eût de nouvelles. Le roi fut dignement pleuré et enterré. Le fratricide, quant à lui, serait retourné sur les 4 Blues. Et, plus précisément, sur une île de West Blue nommée Hinu Town. Le climat y étant semblable à celui sur la terre natal de Rafitsis. Peut être que cela lui rappelait d’anciens souvenirs comblant en parti sa nostalgie.

Mais là n’était pas la question, grâce à plusieurs recherches dans de vieux livres poussiéreux, et en parti déchirés, Rafitsis s’était transformé en Fitrasis, puis une seconde fois en Fitrias. Voila comme il avait fini sa vie. Il n’y avait, bien entendu, plus aucunes traces de sa demeure mais il restait sa tombe. Et voilà où se trouvait levy en ce moment même. Devant une tombe plutôt belle malgré la noirceur et les dégâts du temps. Il s’agissait d’un caveau simple mais une atmosphère calme s’en dégageait. En haut au centre, on pouvait voir le dessin d’un scarabée surmonté d’un soleil… il s’agissait de la bonne tombe.

Les portes étaient bloquées avec un cadenas conséquent. La force de Levy ne lui permit pas de rompre ce qui la séparait d’une rentrée pécuniaire. Regardant à droite et à gauche, il n’y avait qu’une vieille femme pleurant un proche, surement sourde, et un gars brun à lunette, pas moche, suivit d’un piaf. Il devait avoir attaqué la piquette depuis un petit moment vu qu’il versait le reste sur une tombe. En gros, aucuns dangers. Se re-concentrant sur la tombe, Levy Quinn sortit son piolet pour défoncer la fameuse serrure. Plantant son «arme» à l’intérieur, elle s’appuya dessus tout en poussant de toutes ses forces. Au bout de quelques secondes, le fer se déforma puis éclata dans un bruit sourd. La résistance ayant soudainement disparue, la jeune fille se retrouva ventre à terre.

Regardant autour d’elle, pour voir si l’un des visiteurs l’avait entendu ou bien même vu, elle remarqua que la vieille dame regardait vers le ciel… elle était complètement sourde comme prévue. Par contre le bel alcoolique l’avait remarqué. Faut dire qu’elle n’avait pas été très discrète. Elle se releva doucement en frottant son débardeur noir à manche courtes ainsi que son minishort en jean. Et reporta son attention sur son futur argent de poche et ouvrit le caveau avant de rentrer à l'intérieur... rien. Plutôt sobre à l'intérieur, aucunes ornementations. Un style simple même inexistant. Sur les côtés deux petites étagères avec un vieux bol, de la poussière et surement ce qu'il devait être des souvenirs de sa vie sur Hinu Town.

*J'ai une mauvaise impression*

Rien à se mettre sous la dent. Au milieu tronaît un vieille tombe avec une petite inscription dessus, maintenant illisible. Bon... quand faut y aller. Levy se mit a pousser de toutes ses forces la grande dalle bloquant la tombe. Il lui fallut une bonne dizaine d'essaies pour réussir à la pousser assez pour regarder à l'intérieur. Les bras endoloris, le front rempli de sueur. Levy eût la délicieuse surprise de ne rien trouver à l'intérieur. Même pas une petit piécette à se mettre sous la dent.


-HEY ! MER.DE !

Crier pour évacuer une petite colère passagère, il n'y a rien de meilleur. Un petit point sur la situation s'imposait. Elle venait de faire un voyage conséquent sur cette île brulante, travaillée un mois entier, était crevée, et n'avait absolument rien débusqué. Pour une piste c'était une sacrée piste. Elle allait en passer des savons au mec qui l'avait renseigné... encore fallait-il qu'elle puisse le retrouver. N'ayant plus rien à faire, elle décida de sortir boire un verre pour oublier cette facheuse et courte aventure. En sortant elle tomba nez à nez avec le brun à lunette. Etait-il en train de s'en aller ? Peut être qu'il avait été intrigué par toute cette agitation ? Dans tous les cas, Levy ne voulait pas se retrouver seule à ruminer sur son sort. Et vu la tête de déterré qu'il tirait et sa bouteille vide, sa gorge s'était surement assechée depuis un moment.

-J'ai pas envie de boire seule... Tu me suis ? dit-elle à l'adresse du jeune homme avec une voix à la limite de l'ordre.
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Sûr que je l'attendais de pied ferme à la sortie du caveau. Et c'était certainement pas pour lui envoyer des fleurs. J'suis pas un personnage jovial et galant. Les fleurs, c'était vraiment pas mon truc. 'Y suffisait de voir le bouquet vieux d'un siècle et demi sur la stèle de ma femme. Et même pour celle de ma gosse, ça avait été une toupie en bois jusqu'à ce qu'un con la chipe. Ouais je me tenais droit comme un i, la toisant de deux bonnes têtes de plus qu'elle alors qu'elle sortait à peine un pied du caveau qu'elle venait négligemment de détruire. De profaner même. Comme si on leur apprenait rien aux gamines de nos jours.

Puis elle me vit. Elle qu'elle me tape la causette comme si j'étais prêt à écouter père castor raconter ses conneries. J'sais pas, elle devait avoir une déficience au niveau de l'occiput, parce qu'elle prend ma tête de grand méchant loup pour celle du chaperon rouge qui rend visite à sa mère grand avec un petit panier de beurre et de galette. Non, gamine, j'suis pas là pour t'écouter raconter des inepties. J'étais là pour partager ma piquette avec mes défuntes. Et tu as juste troublé mon paisible. Et tes histoires de solitaires, là tout de suite, j'm'en balance à la flotte.

Elle voulait qu'on aille boire. Me dit de la suivre. Y'a des personnes comme ça, qui pensent qu'on a le cœur aussi ouvert qu'un débat à l'assemblée. Mais j'ai toujours été la brebis galeuse. Toujours depuis au moins l'an dernier. Alors je me penchai vers elle et tendis une main jusqu'à son col de voyageuse dépitée et la soulevai sans ménagements. Elle resta coi. Elle me regarda étrangement, comme si je venais de cracher dans sa soupe au miel. Navré, gamine, mais l'Cormoran a foutu l'camp. Et quand j'ai pas l'Cormoran dans mon champ de vision, j'm'inquiète. Et quand j'm'inquiète, j'me sens un peu ours mal léché.

Tu s'ras pas seule.

Pas besoin de plus. Elle commence déjà à baliser. J'y suis pas pour rien et ça me ferait presque plaisir. Fallait bien avouer que je lui avais sorti la phrase type du gars qui reste mystérieux sur les atrocités qu'il réserve à sa proie. Comme un chasseur. Comme un Julius. Moi, j'étais juste agacé par son attitude. Un cimetière est un lieu de repos. C'pas là-bas qu'on va assouvir ses envies de destruction et salir la mémoire des morts. Je ruminai en tournant les talons, toujours cette jeune fille dont je devais avoir deux fois l'âge au bout du bras. Agacé n'était pas le bon mot en fait. En colère. Quand on est limite dépressif comme moi à se morfondre toute la sainte journée, il n'y a plus d'étape intermédiaire entre l'aphasie chronique et la colère sourde. Et j'trouvais qu'elle s'en sortait plutôt bien, j'aurais pu sortir mon poing. Et le poing d'un charpentier, vaut mieux le voir dans sa poche ou au travail que dans sa trogne.

J'avais remis mes lunettes sur mon nez pour pouvoir la détailler. Une tronche de dernière de la classe à la mine renfrognée comme si on venait de lui piquer son quatre heure dans la cour de récré d'où elle venait de fuir. Elle faisait jeune. Mais j'avais vu dans ses yeux cet éclat de ceux qui en ont vu. J'reniflai avec dédain. Elle faisait jeune. J'devais me planter. Mais au moins, elle avait pas l'air d'une chétive fragile. Plutôt même robuste si je devais en croire son poids et sa résistance.

Parce que visiblement, elle aimait pas se faire transporter comme un chaton sans griffes serait baladé par sa mère. Elle se tortillait au bout de mon bras, et je sentais son col glisser progressivement d'entre mes doigts puissants. J'crois bien qu'elle essaya même de me griffer.

J'atteignis la grille de l'âge de mon ancêtre Ivonne. J'fis un salut tout sauf aimable à la vieille sourde qui me r'gardait comme si elle voyait le Migou et franchis la grille dans un tonnerre de grincement à m'en déboucher les arcades sourcilières. Fallait bien reconnaître à ce cimetière qu'il avait tout du lugubre et qu'il faisait pas bon y aller de nuit. Y'avait dans ces tombes que les vieux sans retraite, les orphelins et les sans abris. les pauvres quoi. Ou les rapiats. Et beaucoup avaient même dû creuser les tombes eux-même et fabriquer les cercueils avec des planches de récup' des navires en friche.
Je franchis donc la grille. Là, et une fois seulement là, le Cormoran passa en courant entre deux ruelles pavées pleines d'herbes folles et remplies de toute la misère du monde. Je me stoppai en même temps que lui. Nous nous dévisageâmes. Toujours gamine pendue à ma branche griffue. Et je soupirai.

J'ouvris la main qui portait ce fardeau et la laissai se réceptionner sur le sol éclaté. Le Cormoran, avec ses grands yeux s'approcha d'elle pour réclamer les câlins qu'il n'avait jamais avec moi. Pas moyen, j'suis pas une mère chat. J'lui jetai, à elle, ma bouteille avec le fond de... truc qu'elle contenait et m'éloignai de quelques pas pour m'adosser à un mur. J'me sentis con. Le Cormoran était revenu et j'avais même plus envie de faire découvrir à cette impétueuse les rues mal-famées de la ville. J'dois pas être un père fouettard non plus. Ni père fêtard d'ailleurs. J'sortis mon paquet de clope. Vide ou presque. J'pris la dernière et jetai le paquet.

C'est tout ce que j'ai. Sers-toi.


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Une fois la proposition faîte à l’inconnu aux lunettes, Levy se retourna pour se diriger vers le bar le plus proche et s’y installer le plus longtemps possible tout en étant saoule le plus rapidement. A ce moment précis, son seul but était de s’imbiber d’alcool, comme une éponge d’eau, pour oublier temporairement son mois de travailleur inutile. Cependant, la jeune archéologue ne put faire un pas de plus. En effet, elle sentit une main se poser sur son col avant de la soulever brusquement. Par réflexes, elle mit ses mains autour du bras de son interlocuteur pour ne pas être à moitié étranglée par ses vêtements.

Levy regarda son interlocuteur, pendant quelques secondes, sans réellement savoir quoi faire. Fallait bien avouer qu’il l’avait prise au dépourvu. Ses pieds se balançaient tranquillement au dessus du sol en attendant qu’il la repose gentiment sur le plancher des vaches. Mais, au lieu d’être aimable, ce dernier lui sorti une phrase toute droite sortie d’un film d’horreur. Même le directeur d’Impel Down n’aurait pu foutre une trouille comme celle-ci à Levy… quoi que. Les pupilles de Levy s’écarquillèrent, un frisson lui parcourut le dos de bas en haut avant de se transformer en sueur froide malgré la température régnant sur l’île. L’homme eut un petit sourire lorsqu’il remarqua la peur gagner la jeune fille. Cela eut pour réaction d’énerver un temps soit peu Levy et de lui donner l’envie de se libérer de l’étreinte de son adversaire.

Il se mit à se déplacer vers la sortie du cimetière. Et, plus la sortie approchait plus Levy y mettait du sien pour se défaire de l’étreinte de son agresseur. La jeune brune se tournait dans tous les sens pour libérer son col. Elle sentait qu’il perdait prise petit à petit mais cela ne suffisait pas pour qu’il la lâche. Son regard, tout comme sa poigne, était ferme et décidé. Il n’était plus qu’à quelques pas de l’entrée et l’énervement de Levy atteignait son apogée. Maintenant, elle essayait de lui donner des coups de pieds et poings mais son allonge était trop courte pour pouvoir l’atteindre. En contre partie, elle essaya de le faire faiblir en le griffant, inutile. En faisant le coup du bracelet indien, technique souvent utile mais qui n’avait aucuns effets sur son agresseur.

Trop occupée à se débattre, Levy ne remarqua pas la petite vieille qui les dévisageait toute pâle avec un regard rempli de terreur. La peur éprouvée quelques secondes plus tôt s’était transformé en un flot d’énervement et de colère. Être ballotée comme un vulgaire sac de courses lui donnait envie de tout détruire autour d’elle. Un horrible grincement, encore plus fort et irritant qu’une craie sur un tableau, lui déboucha les oreilles et lui indiqua qu’ils se trouvaient près de la sortie. Il allait surement l’emmener chez lui et la torturer ou bien essayer de la tuer au milieu d’une rue déserte. Peut être même allait-il la violer. Tout en continuant à se débattre, Levy imaginait les pires scénarios possibles pour ne pas se retrouver prise de court.

Seulement, à peine quelques pas après être sorti du cimetière, il s’arrêta brusquement. Regardant autour d’eux quelle était la raison à ce brusque arrêt, Levy remarqua un drôle d’oiseau devant eux. Il s’agissait d’un… aucunes idées en faite. Mais il devait s’agir d’une connaissance car l’homme et le piaf restèrent un petit moment à se regarder dans le blanc des yeux.

Puis il relâcha son étreinte d’un seul coup. Pas vraiment prête à cette situation, Levy se retrouva à genoux sur le sol. Le volatile devant elle avec de grands yeux ronds demandant un petit peu d’attention. Pour toute attention, elle lui caressa le haut du crane et se retourna vers son ancien interlocuteur tout en sortant son arme pour la pointer dans sa direction. Pour simple réponse, une bouteille vola dans la direction de Levy qui l’attrapa avec sa main libre. L’homme alla se poser contre l’enceinte du cimetière et s’alluma une tige avant de jeter son paquet par terre. Puis il annonça qu’elle pouvait se servir librement dans la bouteille.

Le canon toujours pointé vers le front du fou, elle enleva le bouchon avec ses dents et avala plusieurs gorgées de la mixture… pas mauvais, fallait bien l’avouer. Puis elle rangea son arme et relança la bouteille à son propriétaire, sortie une clope de son paquet, l’alluma, et, après une bouffée, elle s’adressa à lui avec un calme menaçant.


-T’es complètement timbré comme garçon. D’abord, tu me traînes hors du cimetière sans ménagements et ensuite tu m’offres à boire ? T’es sûr d’être sain d’esprit ? Ensuite, c’est quoi cet oiseau ? Un pote à toi ? Et enfin, ce n’est pas avec cette demi-bouteille que je vais pouvoir oublier que la tombe de Rafitsis était complètement vide.

Levy s’approcha du jeune homme qui ne bronchait pas. Elle était tellement proche que sa poitrine collait celle de son interlocuteur. Leurs cigarettes se faisaient presque du bouche à bouche. Puis, elle marmonna, la clope coincée entre les lèvres.

-Refait moi un coup comme celui-là et je n’aurais aucuns remords à te faire un joli petit trou au niveau du front pour t’enfoncer un troisième œil, O.K ?

Une douce chaleur, due à l’alcool, montait doucement dans le cerveau de la jeune archéologue. Levy se rapprocha un peu plus de son interlocuteur après avoir jetée la fin de sa cigarette.

-Mon nom est Levy et, aux vues du peu d’alcool qu’il te reste, jte propose de me suivre dans un bar… C’est moi qui offre. Dit-elle avec un petit clin d’œil.

*De près aussi, il est pas mal.*

Puis elle se dirigea vers le volatile, lui donna une autre petite caresse sur le haut du crâne et se dirigea vers un bar qu’elle avait remarqué en se dirigeant au cimetière. Regardant derrière elle, l’homme la suivait avec envie ou non peu importait vraiment du moment qu’elle n’était pas seule. Une fois devant le bar, elle attrapa la main du brun et s’engouffra à l’intérieur de l’établissement. Elle avait vraiment soif et lui allait vraiment trop doucement. Regardant à droite et à gauche, elle remarqua une table vide dans un coin et s’y dirigea toujours en le trainant et cria.

-PATRON ! Deux bouteilles de votre plus fort alcool et de quoi manger s’il vous plait !

Puis elle s’installa. Il s’agissait d’une table prévue pour quatre. Ce qui lui permit d’étendre ses pieds sur une des places libres.

-J'espère que tu es prêt à passer un long moment ici.
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La tombe de Rafitsis ?

Et c'était moi le timbré. Moi, aux dernières nouvelles, je ne rentrais pas dans les caveaux pour les faire péter de l'intérieur sous prétexte qu'il y avait un soi-disant trésor ayant appartenu à je ne sais quel dieu égyptien qui vivait dans le désert derrière la ville. Et même si l'idée semblait intéressante, même si, admettons, j'aurais pu devenir riche à écouter cette gamine et à la suivre dans son délire ou même à l'aider -ouais, mon esprit va assez vite de fil en aiguille je trouve- je n'en avais aucune envie. Tout simplement parce que c'était pas la bonne période. Depuis un an, ouais, je sais. Mais depuis un an je broyais du noir et buvais des bouteilles trop rapidement vides. Depuis un an je me bourrais la gueule avec un alcool, chaque jour différent, dont j'oubliais le nom le lendemain, en essayant de me persuader que, non, le bon et sympathique monsieur que j'étais n'était pas alcoolique. Alors ouais, je m'en contrebalançais de sa sépulture à son bon Rafiki.

Et ça tombait bien, parce qu'elle n'en avait rien à foutre non plus de mes histoires. Elle n'en avait rien à foutre de moi. Son flingue me l'avait prouvé. Dommage qu'elle l'ait rangé si vite, ça m'aurait peut-être réveillé. Au lieu de ça, elle me fusilla d'un regard que je trouvai bien trop proche à mon goût. Elle aussi, d'ailleurs, elle n'était pas vraiment à mon goût. De tout façon, plus rien n'avait de goût depuis l'an dernier. 'Pour ça, je crois, que je distinguais pas l'eau de vie que j'ingurgitais comme un puits sans fond de la liqueur du premier barman venu. Putain, même mes phrases n'avaient aucun sens.

Elle non plus n'avait aucun sens. Voilà qu'elle chercha à m'emmener boire un godet dans un bar à la con. Comme si j'avais besoin de son aide pour me sentir pilier de comptoir. Putain de vie. Pourquoi avait-elle été dans le même cimetière que moi au même moment que moi ? Et merde pourquoi je la suivis ? Je ne posai même pas la question à ce Cormoran, con de Cormoran, visiblement heureux d'avoir trouvé un joli brin de fille qui lui offrirait les caresses dont il manquait. Faudrait que j'essaie un jour les grands yeux larmoyants. Tsss. Non, pas moyen, j'veux pas d'caresses moi. J'suis pas une connerie d'bestiole à deux pattes. J'étais charpentier jusqu'aux dernières nouvelles. Fallait que je m'y remette d'ailleurs, ça commençait à me manquer, et ça devait se voir. J'avais plus de volonté. Suffisait de voir que je suivais les pas de cette demeurée incendiaire de caveaux pour s'en rendre compte.

Et avant que j'ai pu comprendre de quoi il en retournait, je me retrouvai planté, debout, devant la table qu'elle décida d'occuper. Le serveur arriva presque avant moi tant je trainai la patte. Fallait dire que je m'étais cogné au chambranle de la porte... Trop grand, trop perdu dans mes pensées. Bah, la fissure dans le bois leur fera un souvenir. Le serveur déposa ses deux bouteilles d'un alcool de la famille des Lafayette. Je n'sus pas bien à quoi ils faisaient référence, mais ce liquide bleu translucide ne m'inspirait rien qui vaille. Calme Belt ? Putain, y'en avait qu'étaient inspirés en créant leurs noms d'alcools pourris. Je cherchai mon oiseau des yeux et ne le trouvant pas, je finis par poser mon regard sur la Levy qui voulait visiblement et boire et m'impressionner. Enfin, c'est ce que je croyais. J'avais vu de nombreuses filles depuis que j'avais arrêté de curer le cul des vaches, mais je pense pas qu'aucune n'ait eu cette carrure là. Elle se la jouait forte tête, mais je la soupçonnais de n'être qu'une de ces gamines revanchardes à la crise d'adolescence tardive, cherchant par tous les moyens à en foutre plein les mirettes du premier mec passant par là -moi- tout en commettant le plus de vicissitudes possibles. Aïe. Encore un mot trop compliqué pour moi. Toujours était-il que j'avais toujours le poids du souvenir de ma femme sur les épaules, alors rien à foutre de cette fille de riche un peu tête de mule. Je ne lui ferai pas le plaisir de boire à sa santé.

Vendu

Je saisis la bouteille avec lassitude. Putain. Volonté de mes deux.

Mais je te préviens que je resterai pas dans ce rade paumé pour tes beaux yeux. C'est pas parce que tu as ce qu'il faut là où il faut, que t'as des airs de dominatrice et un regard à la Old Crow que je vais me la jouer caricatural et rentrer dans ton jeu.

Dieu. Depuis quand n'avais-je pas sorti une phrase aussi longue ? J'eus l'impression que ma langue venait d'échapper à mon contrôle. Où étaient donc passées mes phrases uni syllabiques ? Je pris sur moi. Et lavai cet affront que je faisais à mon humeur noire par une rasade de cette liqueur d'un bleu olympien. Dans un verre, oui, je n'étais pas alcoolique, vous dis-je.

Laisse-moi deviner. C'est à cause de ton impulsivité que tes parents t'ont abandonnés et que tu es devenue alcoolique. Non ?

Absolument pas la bonne formule pour entrer en matière. J'aurais pu commencer par me présenter, mais tout de suite, je n'en avais pas du tout l'envie. J'aurais pu enchaîner avec autre chose, aussi, histoire de ne pas m'en faire une ennemie dès le début de soirée -16h c'est en soirée?- mais j'avais déjà épuisé mon quota de mots pour la semaine. J'aurais eu du mal à continuer, là, tout de suite sans un bon verre de ce...

Je connais ça. Diele.

Putain... mais à quoi je jouais, là ?


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Du Calm Belt ? Le nom d’alcool était plutôt sympa. Pourquoi ce nom en particulier ? Levy n’en avait foutrement aucunes idées. Mais le liquide ondulant doucement à l’intérieur avait une jolie couleur. Et, si les bouteilles étaient sur la table, cela voulait dire que c’était l’alcool le plus fort en stock. Donc il n’y avait aucunes inquiétudes à avoir. Les effets seraient ceux recherchés pour finir une mauvaise journée sur une touche bonne humeur. Après que Levy l’ai invité à boire, il resta un petit moment debout à observer son volatile. Puis il reporta son attention sur la jeune archéologue pour finalement accepter son offre et prendre une bouteille avant d’en boire une lampée. Depuis le début, tout se passait plus ou moins bien avant qu’il ne sorte une phrase étrange et pour le moins énervante. Énervante dans le sens où elle ne fait pas plaisir, énervante dans le sens où la personne en face de vous à l’impression de vous connaître par cœur et essaye de jouer au bon samaritain. Elle avait bien commencé pourtant. Un compliment pour ses beaux yeux même si le but premier de sa phrase n’était pas là. Par contre, la suite venait de mettre en pétard Levy.

Comment pouvez-t-il lui parler comme à ça ? Dominatrice ? Parlait-il sérieusement ? Et c’est quoi cet Old Crow ? Inconnu au bataillon. Levy l’invitait à boire, en toute sympathie, et voila comment il la remerciait ? Prenant la seconde bouteille, elle la porta à ses lèvres et but plusieurs gorgés avant de la reposer sur la table en faisant une demi-grimace. C’est vrai qu’il était corsé comme alcool. Elle allait prendre la parole mais le brun décida de déblatérer son flot de connerie encore un peu. Maintenant, en plus d’être une bombe dominatrice, de ressembler à un Old Crow, Levy s’était transformée en une orpheline innocente alcoolique. Elle ferma les yeux pour se calmer et ne pas exploser de colère en plein vol. Il avait surement commencé les hostilités depuis le début de la journée. Donc son état devait être plus qu’avancé mais cela ne se voyait pas plus que ça. L'habitude peut être ?

Seulement, la fin de la tirade changea totalement les idées de Mlle Quinn. En deux mots, il venait de faire passer l’envie à la jeune femme de bondir sur lui pour lui foutre la plus grande déculottée de sa vie. Il connaissait ça… mais elle n’y connaissait rien. Elle n’avait pas été abandonnée et n’était pas non plus alcoolique. C’est vrai, il lui arrivait d’exagérer un chouilla sur la boisson. Mais toujours pour de bonnes raisons. Mais lui, le fameux Diele, ne buvait pas pour les bonnes mais plutôt les mauvaises. Le pauvre gars était là, en face d’elle, le regard rivé sur le liquide bleu. Peut être était-il en pleine introspection ? Surement, c’est souvent le cas chez les vétérans des boissons alcoolisées.


-J’étais à deux doigts de te faire la peau. Tu devrais faire gaffe à qui tu t’adresses et surtout comment tu t’adresses à eux. Le coup de la dominatrice impulsive abandonnée par ses parents qui se réfugie dans l’alcool j’ai moyennement aimé. J’ai même détesté ce passage qui est, si je puis me permettre une petite correction, totalement faux. Et bordel, c'est quoi ce truc "Old Crow" ? Un tableau ?

Levy absorba une bonne quantité de sa bouteille. Une chaleur puissante, mais tranquille, commença à l’envahir. On pouvait remarquer l’amorcement des effets secondaires grâce à un léger dandinement de gauche à droite de sa tête. Ainsi qu’à la couleur rouge-pourpre que venaient d’obtenir ses pommettes.

-Pour… tout te dire. Mes parents ont été assassinés. Et depuis, je m’efforce de continuer à avancer comme je peux. Jsuuuis une archéologue. Peut être impulsive, peut être dominatrice mais c’est mon caractère. Et… Personne… Personne ne doit changer ton caractère si tu ne le souhaites pas.
Et je ne le souhaite pas.


Levy avala une autre rasade. Il ne restait plus que la moitié de la bouteille. Et les effets étaient maintenant bien présents dans son organisme.

- Appa..Appara… MERDEEE ! APPARAment. T’as vécu des trucs pas drôles. Et alors ? Tu crois que t’es le seul ? Faut que tu te bouges le cul ! Très joli au passage. Et que… BARMAN ! LA PTITE SŒUR SIOU PLAÎT !... qu’est ce que tu disais déjà ?
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J'écoutais qu'à moitié ses babillages. J'avais dit une connerie et maintenant j'en payais le prix. C'était ma faute, j'aurais pas dû finir en disant que je vivais les mêmes choses. C'était pas vrai, bordel. Je savais pas du tout ce que ça faisait que de se faire jeter par des parents alcoolique, merde. J'm'étais barré parce que les vaches, c'était pas mon délire. Pas parce que mes parents ne me piffaient plus. Bon, ils me piffaient plus, mais faut dire que depuis que j'avais vidé la cuvette des chiottes pour arroser leur potager, en foutant en l'air leur récoltes de tomates qu'ils comptaient vendre le lendemain, ils m'appréciaient beaucoup moins. Et j'avais fini par partir une semaine après. Que je fus con. Enfin, ça n'avait pas changé. J'étais toujours avec des alcooliques et je faisais comme eux. J'aurais pu rentrer les retrouver, mais j'étais sûr qu'ils avaient dû crever en bons paysans, fourrés aux fongicides à en perdre les oreilles. Maintenant, j'avais le Cormoran qui m'empêchait de foutre le camp et me retenait ici. Ha. Et cette alcoolique.

Elle en était où ? Je crois que j'avais arrêté de l'écouter à partir de son caractère. Qu'elle devait changer si on lui demandait. Je crois. J'étais peut-être pas le seul sans volonté.

Je toussai violemment à m'en chiquer la glotte. Putain, ils avaient foutu de l'Harissa dans cette boisson ou c'était mon verre qu'était trop propre ? Ça prenait au nez bien plus fort que ce que cette pipelette ne me prenait la tête. La cruche avait beau être à moitié vide -ou complètement pleine, je me perds dans ma comparaison- l'image me restait parlante. Comme si j'avais décidé de respirer un Buster Call. Ça brûlait. J'éternuai à en faire vibrer la table et vaciller ce lustre vétuste qu'aimait pas les courants d'air. Je pris sur moi. Pour rien laisser paraître de mon désarroi ; comme toujours.

De la merde...

Je lui avais répondu en me laissant tomber sur la chaise en face d'elle -l'autre trop réservée par ses 39 fillettes- et crus un un instant qu'elle allait se la jouer QG de South sous mon poids. Et exploser. La chaise, pas la gueuse.
La gueuse, j'y fixai mon regard jaune. Dans les siens. Elle était plus très fraiche avec juste une demi-bouteille. Fallait reconnaître que c'était pas de la marchandise pour Brüno, cette Lafayette. Et ma rencontre de la journée en payait déjà le prix. Alors qu'on avait à peine échangé nos petits noms. Je l'admirai sans gêne. Voilà donc à quoi je ressemblais. Ce à quoi je pouvais bien ressembler, certains de mes meilleurs soirs, la tronche de celui qu'a confondu le mur avec la piste du 100m. Ne plus pouvoir aligner deux phrases. Un an que je vis dans ces rues, et c'est que maintenant que je m'en rends compte.

Quel con.

T'as le droit à une fleur ma grande.

Le cormoran me connaissait. Il sentit venir l'arnaque, de dessous sa table. Il en sortit la tête aux plumes bleues alors que je me levais et m'éloignais d'eux. Je m'approchai du comptoir et baissai la tête -mais pas les yeux- pour ne pas me cogner le crâne. Je demandai alors au barman deux grandes choppes d'eau. Et au pilier à ma droite deux clopes. Ils hochèrent du cap sans autre alternatives devant mon air sombre et mes bras de charpentier et accédèrent à mes requêtes, simples et, finalement, sans entourloupes. Qu'avais-tu donc imaginé, cher Cormoran ? Que j'allais encore faire un truc futile sous l'impulsion d'une boisson un peu trop forte pour moi ? Fallait y regarder à deux fois mon bon volatile. J'étais aussi fermé qu'à mon ordinaire, mais plus paisible. J'me saisis moi-même à cette pensée si singulière. Les deux clopes entre deux doigts, les deux choppes à chaque main, je fis mine de m'asseoir à la table. Le Cormoran fuit ventre-à-terre. Con de lui. C'était pas un incendie. C'était juste une inondation. Les deux choppes trempèrent la miss au T-Shirt trop étroit de la tête aux hanches en un instant. Je la laissai hurler, reprendre son souffle, me traiter de tous les noms, puis je lui tendis une cigarette. Elle me tendait son flingue. Je n'en fis cure. Quitte à la lui caler entre les lèvres de force... la clope hein... Mince. Faudrait que je me relise, les double sens, c'pas mon rayon d'ordinaire.

J'fais pas dans la caricature. Mais si tu veux pas finir ta soirée seule, te la joue pas grande sage avec moi, ma grande. Si ça peut t'aider à t'asseoir de parler de tes histoires, mes hémorroïdes n'ont pas besoin de ça.

… ca suffit comme ça Diele...

Du feu ?
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Le monde décida de danser autour d’elle. Comme si elle se trouvait sur un bateau, la salle tanguait doucement de droite à gauche puis de gauche à droite. Tandis que le plafond allait de haut en bas et de bas en haut. Toutes les directions possibles voulaient rentrer dans la ronde. Ce qui obligea la jeune archéologue à fermer les yeux pour ne pas partager son repas du matin avec son nouvel ami et son piaf. Avoir les yeux fermés n’était pas une bonne solution. Entre les va-et-vient de la salle ou l’impression d’être le centre du monde qui tourne autour de vous à grande vitesse…  Autant choisir les yeux ouverts. Levy n’écouta même pas la réponse de Diele, n’entendit pas serait plus juste. Elle était trop concentrée à plonger son regard dans le sien. Pas pour l’impressionner, et encore moins pour se confronter à lui. Disons plutôt que c’était son seul point d’ancrage qui lui permettait de ne pas sombrer dans cette salle en mouvement. Les yeux couleur or de son interlocuteur apaisaient son taux d’alcool, en apparence tout du moins… C’était mieux que rien.

Le Diele décida de s’éloigner un moment de la table pour s’approcher du bar pour lui offrir une fleur. Ou quelque chose dans le genre, un cadeau en quelque sorte. Pendant le cours laps de temps où il disparu de la table, avec son cormoran qui le suivait comme un chien de garde, Levy observa rapidement la salle. La pression alcoolique ayant légèrement descendue, la salle semblait moins floue. La plupart des personnes présentes semblaient avoir une vie triste, sans réels motivations. Au fond, un homme costaud, surement un agriculteur ou quelqu’un utilisant ses bras plutôt que son cerveau, regardait la jeune Quinn. La dévorant des yeux plus qu’autre chose. Lorsque cette dernière posa son regard sur l’individu, celui-ci passa sa langue sur sa lèvre supérieure. Peut être pensait-il être attirant ? Pour toute réponse, il eut le droit au plus magnifique des majeurs.

Le brun mystérieux revînt peu de temps après à la table. Deux clopes et deux choppes entre les mains. Malheureusement pour moi, comme pour lui, les deux verres d’eau se renversèrent sur la table. Le torrent déferla directement sur le haut noir qui fût intégralement trempé. Même le dos de Levy était mouillé. L’archéologue se leva d’un seul bon, arme en main, criant dans tous les sens et contre n’importe qui ou quoi…


-Putain de merde ! C’est pas possible d’être aussi con ! Et c’est quoi cette idée de prendre de l’eau ?! Et pourquoi cette table est aussi haute ? Et c’est quoi cette orientation ? Tu pouvais pas …

Diele venait de caler une clope entre les lèvres de Levy. Peut être… Surement pour la faire taire. D’ailleurs, elle rangea son arme et se calma doucement. Heureusement qu’elle avait un tee-shirt noir et non blanc. Apparemment, il en avait marre de l’entendre parler de tout et de rien. C’était pas son genre d’écouter les histoires des autres. Il proposa du feu qu’elle accepta. Puis, après avoir tiré une taffe, elle déposa quelques berrys pour payer l’alcool et s’en alla. En gardant la bouteille à la main. La soirée n’était pas fini et la douche qu’elle venait de prendre l’avait bien fait redescendre.

-Bon ? Qu’est ce qu’on fait ?!

La nuit commençait à tomber. Son ventre gargouilla, elle avait faim. Tirant une autre bouffée de sa cigarette, elle demanda à Diele s’il avait faim. Pas vraiment de réponse de sa part. Ils commencèrent donc à déambuler dans les rues afin de trouver quelque chose à faire, et se mettre un truc sous la dent. Mais rien ne semblait venir les aider pour combler leurs attentes.

-Tu parles pas beaucoup. Dis quelque chose, enfin plus de deux phrases, c’est stressant. Le piaf est avec toi depuis longtemps ?

Un petit groupe s’approcha en face d’eux. Levy reconnut l’abruti du bar. Qu’est ce qu’ils voulaient ?
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Je ne voulais pas la suivre. Qu'elle se lève pour se barrer, tant mieux. Ça me ferait des vacances, pensais-je. Lorsqu'elle tourna les talons, je bus une gorgée de ce Lafayette avec satisfaction. La table était inondée et le barman me toisait avec un air non moins sympathique que les regards que je jetais aux gars présents. Je les affrontai tous comme si j'étais un taureau dans une arène. Pourquoi ils m'admiraient comme un Tahar fixerait Pride ? Jusqu'à maintenant, c'était elle qu'ils regardaient tous. Éblouis par une gamine trop belle pour la plupart des rêves de la plupart. Même les deux filles du fond semblaient la jalouser. Et maintenant elle partait. Alors pourquoi m'en voulaient-ils ? Pour avoir fait fuir la biche qui les faisait triquer ? Pour un peu, je m'en serais voulu. Mais non, j'étais plutôt fier de l'avoir écartée de leurs yeux lubriques et de leurs mains aussi calleuses que des briques. Alors je la laissai s'enfuir. Je ne finirai certainement pas la deuxième bouteille. La vision de cette grande fille torchée ne m'avait pas plu. Un électrochoc maison. Putain c'était pas une vie. Un jour il faudrait que je me force à me sortir les doigts du cul et à couper à la scie cette manie qui m'habitait. De ruminer mon erreur. Je pris conscience du poids des dés truqués dans ma chemise et reniflai avec dédain. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'est gueule de bois.

Je tournai la tête vers la donzelle qui me jeta un regard interrogateur avant de franchir le seuil. Pour s'assurer que je la suivrai. Pas moyen. J'avais repris ma place au bar, j'en bougerais pas. Le bec jaune du Cormoran passa la porte à sa suite. Hé... Vu sous cet angle... Je repoussai la chaise sans relever le visage et saisis d'un geste bourru la bouteille d'alcool bleu pâle. Je tournai le dos à tous ces gens et sortis la tête par l’entrebâillement de la porte. Pour être sûr de ne pas m'y cogner à nouveau. Elle marchait à dix pas devant moi, aux côtés du Cormoran. Un pas rapide et plus assuré que la demie bouteille avalée ne laissait présager. Je baissai le regard sur l'eau qui ruisselait sur le sol en gouttes irrégulières. Y'avait un truc bizarre tout à coup. Pas que le Cormoran la suive, ça c'était la chose la plus normale de la soirée. Non, ce qui était étrange, c'était ce tissu noir qui lui collait au corps... Mon regard était rivé dessus... Elle était soudain une statue de marbre. Une statue de marbre mouvante. Un aimant... Hé merde. Je connaissais ça...
Avec mes grandes jambes, je la rattrapai. À juste deux pas derrière elle, je pouvais parfaitement observer l'oscillation de ses cheveux, ses épaules trop droites. Parfaite... Bordel. Ça n'allait pas recommencer !

Je grognai en réponse à sa question. Si j'avais faim ? Probablement. J'aurais eu faim si je n'avais pas le ventre plein d'alcool. Au moins n'aurais-je pas froid ce soir. Et après ça, elle s'arrêta de parler, comme si elle savait que mes caves à miel avaient besoin de repos. Et mes yeux purent l'observer un peu plus au travers de mes lunettes crasseuses. Il fallait que je les nettoie. Je les nettoyai. Elle rayonna de plus belle.

Bordel.

Elle se retourna et s'arrêta de marcher, comme si elle m'avait entendu. Je crus qu'elle allait me demander de répéter, ou s'enquérir de ce qui me préoccupait, mais non. Elle me parla du Cormoran. De cette boule de plumes qui me regardait avec de grands yeux insupportables. J'en détournai les yeux et la fixai elle. Putain, avec mes trois têtes de plus je pouvais pas avoir une vue plus plongeante sur son décolleté ; même si j'avais payé avant. Et au vu de l'attrait qu'elle avait soudain pour moi, je fus heureux qu'elle pose une question si dure. Enfin heureux...

Ce Cormoran me suit depuis que ma fille m'a fui.

Pas un mot de plus. J'allumai la clope qui pendait à mes doigts depuis trop longtemps et repris la marche. J'avais réussi à décoller mon regard de sa silhouette. Je détaillai alors les rues pour savoir où diable nous avions échoué. Un angle de rue. Un autre. Une poubelle. Ouais, je connaissais. Par contre, les quatre gus qui venaient directement vers nous comme des camés vers un dealer, je les connaissais pas. Tu les connais toi, Levy ?

Des amis à toi ?

Sûrement pas. Du moins des connaissances. Pas des plus agréables. Bien. J'avais compris pourquoi elle m'attirait soudain. Remballez vos couteaux et vos pistolets, les grands, je vous la laisserai pas. Je suis comme ça moi, j'garde les moutons que je trouve. Dégagez sales loups.

Je sais pas ce que vous voulez, mais la réponse est non.
-Joues pas les gros bras monsieur muscles, fit le type à la trogne du puceau en manque.
-On t'emploiera comme garde du corps si ça te dit...
Même pas en rêve.
-...Mais pour l'instant, c'est à elle qu'on parle.
Parlez. Elle vous écoute. Restez loin.

Ils puaient la cupidité et l'avarice. Leurs regards de débauchés la lorgnaient elle. J'attrapai le Cormoran qui passait devant moi et le jetai en arrière dans les bras de ma soûlarde. Con de toi. Ces types, c'loin d'être des amis.

-On se demandait si tu ne voulais pas travailler pour nous. On fait le tour des bas-fonds pour repérer des perles rares... On tient un bar à putes dans les faubourgs de la cité. Danser pour nous, ça te dirait ?
Hum ?


Dernière édition par Diele Timberwhite le Dim 29 Sep 2013 - 3:47, édité 1 fois
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La réponse fut moins douce à entendre qu’elle ne l’aurait espérer. Au moins elle savait maintenant qu’il s’agissait d’un cormoran. Il aurait pu s’agir de son meilleur ami, d’un animal qu’il avait recueilli parce qu’il était abandonné, non. Il fallait que ce soit en rapport avec sa fille. Sa fille qui l’avait fui pour une raison ou pour une autre. D’ailleurs peut importe la raison, ce n’était pas ses oignons. Et s’éterniser sur ce sujet n’allait rien  apporter de plus qu’une possible querelle ou bien un mutisme quasi-religieux de Diele. Déjà qu’il n’était pas très loquace, autant ne pas en rajouter une couche.

L’endroit, où se trouvaient les deux compagnons d’infortunes, état plutôt sinistre. Du gris, un peu de noir, une poubelle et surtout une ambiance de dépression. Rien à l’horizon à part ce petit groupe se dirigeant dans la direction des deux amis. Ils étaient quatre et pas des plus beaux. L’un deux était un pervers chronique et ne relâchait pas son attention de la poitrine de Levy qu’il avait pris pour cible. Mauvais choix petit. Les deux autres se ressemblaient étrangement. Bruns, les yeux en lame de couteau, ils puaient le sadisme à plein nez. Et le dernier, un grand costaud. Presque aussi grand que Diele mais beaucoup moins intelligent à en voir son sourire idiot. A coup sûr, le monsieur muscle de la bande. Diele demanda si elle les connaissait.


-J’ai montré mon plus beau doigt d’honneur au premier, pas trop mon type à vrai dire.

Enfin à porté de voix, Diele ne leur laissa pas le temps d’empester l’air de leur haleine fétide. SA phrase avait le mérite d’être limpide comme de l’eau de roche… Comme d’habitude en faîte. Peut être que la jeune archéologue devrait prendre en partie exemple sur lui avant de parler pour ne rien dire. Le chef remballa Diele et l’un des jumeaux eut le courage de plaisanter à son sujet, ce qui provoqua une petite vague de rire. Ils en avaient pour le joli minois de Levy. Mais avec un Diele comme garde du corps ça n’allait pas être chose facile. D’ailleurs, pour aucunes raisons précises, il lui lança le cormoran qu’elle rattrapa in-extrémiste. Le pauvre avait faillit se retrouver les deux pattes en l’air et le bec contre le trottoir.

-On se demandait si tu ne voulais pas travailler pour nous. On fait le tour des bas-fonds pour repérer des perles rares... On tient un bar à putes dans les faubourgs de la cité. Danser pour nous, ça te dirait ?

Levy retînt un rire nerveux tout en reposant l’oiseau sur le sol. Diele n’avait pas bronché, ni même montré un soupçon de ses pensées. Quant à Levy, s’en était différent. Mais au lieu de dégainer ses joujoux et tirer dans tous les sens, une idée lui vînt en tête ou plutôt un envie. Peut être pas la meilleure, certes, mais elle avait le mérite d’exister.
Elle se mit au même niveau que son compatriote et sauta pour s’accrocher à son cou. Le forçant, par la même occasion, à se plier en deux jusqu’à ce qu’elle puisse toucher le sol avec la pointe de ses pieds. Et pour finir, le clou du spectacle, elle l’embrassa vigoureusement pendant quelques secondes. Une fois cela fini, elle relâcha sa prise et s’adressa au petit groupe en s’avançant vers dans leur direction.


-Bon, écoutez-moi bien les tocards. De 1, on parle pas comme ça à une femme. De 2, vous voyez bien que je suis pas libre. De 3, qui est-ce qui aurait envie d’aller danser pour des nazes comme vous ? A part, bien entendu, des filles en manque de drogues ou qui ont eut de sérieux problèmes d’autorité avec leur papa. Dit-elle, en martelant le torse du chef à chaque proposition énoncée. Puis, en se retournant pour revenir au niveau de Diele, Levy ajouta. –Maintenant foutez moi le camp avant qu’on vous donne la fessée.

Malheureusement, son surplus de confiance, dû à l’alcool, ne la fit pas sentir le retour de bâton. Une violente baffe lui arriva sur le coin du visage, la faisant tituber sur le côté. Ne pouvant se retenir à un objet quelconque, elle bascula lamentablement dans le caniveau juste à côté du cormoran qui la regardait avec un regard entre l’étonnement, la surprise et la peur. Le tout couvert par les rires gras et rauques des quatre saltimbanques.

-Grosse, grosse, grosse erreur. Dit-elle en se remettant droite.
-Ah vouai ? Et qu’est ce qu’tu vas faire ?  
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Elle, pas grand chose.

Les regards se tournèrent vers moi. Elle avait au moins cet avantage, cette fille, elle était comme la queue du lézard. Avec moi dans le rôle du lézard. On m'oubliait. Difficile à concevoir, je l'admets, mais avec son bonnet D, ses hanches larges et ses ongles accusateurs, elle était douze fois plus grandiloquente que moi. Moi. Terne, inerte à côté d'elle. Dire que je fus comme elle. Dire qu'elle fut comme elle... Je l'avais regardé agir, ma rencontre du soir, comme un chaton devant un chien aux dents plus grandes que sa tête ; comme une petite chose vulnérable ; et c'était elle que je voyais. Ma femme. Je savais que c'était un coup de pute de mon imagination, de l'alcool, de la fatigue et peut-être même de l'appréhension. Mais quand je la regardais elle, cette archéologue revancharde, elle était nette au milieu de ces tâches floues qui dessinaient mon monde aux couleurs pastelles. Ça ne présageait rien de bon pour la suite, mais je m'en fichais éperdument. J'avais une fois de plus perdu toute notion de ce qui était tangible et de ce qui était faux. Elle, je me sentais capable de la toucher, de la retenir, de la protéger. Surtout de la protéger. Et puis depuis son petit speech au baiser de couple, j'avais la main gauche qui tremblait. Qui s'agitait en quête de ce qu'elle n'avait pas. Comme une junkie. J'étais comme un putain de camé.

Mais ils ne la remarquèrent pas, ma main. Eux, tout ce qui les intéressaient, c'était de voir cette lionne se mettre en colère. Voir si dans la cage qu'ils lui proposaient, elle pourraient astiquer la curiosité des curieux. Et par curiosité, comprendre... autre chose. Et une chose était certaine, elle leur avait donné à voir du spectacle. Et maintenant qu'elle se redressait pour faire face à plus, pour leur prouver qu'elle valait plus que les trois pièces qu'ils voulaient la vendre, je leur offrais enfin une résistance. Et par je, comprendre nous.

Lui par contre...

Vous pouvez baisser le regard oui. Ce Con de Cormoran faisait aussi partie du jeu. Et il avait son mot à dire. Il y avait une chose à pas faire, c'était la frapper. Tu l'as fait, toi, le libidineux, et t'aurais pas dû. Et pourtant, j'avais prévenu, de mémoire. Même si c'était des menaces voilées, le voile, il va enfin tomber ; comme on tombe les masques. Mais j'allais en offrir un autre. De voile, pas de masque. On appelait ça un Suaire.

Je jetai une poignée de graines au Cormoran qu'il goba sans faire d'histoires. Il savait ce que je voulais et il voulait la même. Parce que j'avais beau faire plus de deux mètres, ils étaient quatre. Je faisais pas le poids contre armes à feux et couteaux papillons. J'avais déjà testé l'effet papillon, c'était pas une expérience à retenter.
Tous les regards se concentrèrent sur le piaf bleu qui devenait rouge comme si je lui avais filé des constipant. Même Levy l'observa avec une curiosité méfiante. Les autres, c'était plus avec crainte et appréhension. Je dois bien avouer que je lorgnai cette scène depuis mon minaret naturel avec une désinvolture et un désintérêt non feint. Qu'ils crament donc avec la langue de feu qui jaillit soudain du bec du piaf à bec jaune. Ça n'émoustillerait pas ma jambe de bois. Non, j'avais pas de jambe de bois... Hé ! ...Bordel.

La langue de feu, disais-je. Le premier monsieur musclé prit le jet de flamme en plein visage. S'il ne fut pas brûlé au deuxième degré, ses vêtements prirent feu et lui fut pris de panique. J'avais bien un peu de vin pour éteindre les flammes, mais vu la couleur bleue de la boisson, j'avais bien peur d'empirer la chose. Enfin, peur... Et tandis que biceps d'acier s'enfuyait en courant, coursé par deux frères apeurés et tentant vainement de l'aider, le Cormoran s'en fut de même dans la direction opposée, cherchant à se débarrasser de la chaleur des graines de piments que je venais de lui jeter. Merci pavlov, sans toi il n'aurait jamais accepté ce Con là. Triple ration pour ce soir mon brave. Je posai mon regard aussi lourd qu'un Braff en armure sur l'homme qui avait levé la main. Il était trop proche de Levy, il était trop dangereux pour elle. Et du coup, navré mon bonhomme, mais tu étais aussi clair à mes yeux que le décolleté de la miss te faisait loucher. Et quand j'ai quelqu'un dans la mire comme ça, c'est généralement pas bon pour son trognon. Simple conseil d'ami, dégage.

Dégage.

Il resta figé un instant, ne sachant sur quel pied danser. Son regard fiévreux le décrivait comme anxieux, et pourtant il ne bougea pas, dardant son regard effarouché de l'une à moi. Comme un lapin l'aurait fait pour chercher une échappatoire. Mais lui n'avait que la fuite à sa portée. Du moins, c'était la sortie que je lui conseillais vivement. Pour la dernière fois.

Maintenant !

Il sortit une arme de sous sa veste en un instant et me braqua avec, visiblement pas bien rassuré par ma présence. Ou mon aura. Ou ma taille. Je devais bien lui reconnaître ça. En revanche, moi, chez lui, rien ne m'impressionnait. À part ces chaussettes qui remontaient jusqu'aux tibias, mettant en valeur des chaussures aussi lustré que le cul des catins qu'il employait et ne permettaient pourtant pas de masquer des jambes blanches comme... ...bref, ce type me répugnait. Presque autant que moi, c'était dire. Mais moi je n'agressais pas les gamines dans la rue. Pas souvent... Différemment...

Mon regard s'assombrit et je fis un pas vers lui. Qu'il me braque donc, je lui ferai bouffer sa bastos. S'il osait la tirer. Il ne tirerait jamais. Il avait pas les couilles. Sinon pourquoi tenir un bar à putes ?
Il hésita. Je le vis. Il jeta un coup d’œil désespéré à Levy et aux trois hommes loin dans la rue qui se roulaient par terre pour éteindre les quelques flammes. Puis il revint sur moi, franchement pas rassuré. C'était dans la poche. Il allait repartir sans aucune perle. Ça lui ferait les

BAM

Bordel...


Dernière édition par Diele Timberwhite le Dim 29 Sep 2013 - 3:51, édité 1 fois
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Levy baissa les yeux, sa curiosité piquée à vif, à l’annonce de Diele. Le cormoran devait faire quelque chose ? Difficile de prendre cette phrase vraiment au sérieux. Mais le jeune brun semblait sûr de lui. Du bluff ? Non, des graines données à l’oiseau... L’archéologue recula d’un couple de pas, au cas où. Avec un gars qui embarque les filles à bout de bras faut toujours se méfier.

L’exemple n’échappa pas à la règle. Une déflagration s’éleva du bec du piaf comme un argument au propos loufoque énoncé par son maître. Les centimètres de sécurité permirent la sauvegarde d’une mèche de Levy. De l’autre côté cependant, n’ayant pas réagi à temps, certains furent complètement transformés en chamalos grillés. Particulièrement «gros bras» et les deux renards qui s’enfuirent la queue entre les jambes pour éteindre les derniers foyers de feu… Trois d’un coup, bien joué le cormoran. T’es utile finalement.

Trop occupée à observer l’oiseau s’en aller la bouche grande ouverte comme s’il venait de manger un piment. Pourquoi il courait comme ça ? Les graines… Diele, petit cachotier. Il avait surement d’autres tours dans son sac.  


BAM

Une détonation résonna dans la ruelle étroite. La brune ne voyait que le dos du géant à lunette. Les deux protagonistes restèrent figés un court instant. Puis, Diele posa un genou à terre tout en se tenant l’épaule.  Du sang colorait déjà le bitume. Une fois la vue dégagée, Levy découvrit le survivant du quatuor, arme fumante en main et le sourire aux lèvres… Bordel de merde. Qu’est ce qui s’était passé ? Il avait pourtant l’avantage. Levy regarda un bref instant les parages.

-Alors ma jolie. T’veux toujours pas accepter ?
-Nop, mais jveux bien te faire une fleur. Dit-elle en rapprochant les mains de ses deux étuis.
- ???
La jeune femme dégaina son arme et la braqua sur l’assassin qui en fit de même.
-Tveux faire quoi ? Tveux me tuer ?
-… non... jveux que tu t’en ailles.
-T’entends pas !
-Jveux que tu t’en ailles.
-Hohoho, tveux qu’jparte ? Tfais moins la fière sans ton garde d’corps. Aller ! baisse ton arme et viens ave’nous.
Levy baissa tout doucement son arme ainsi que le regard, tremblante légèrement.
-C’mieux. Jpréfère ça.

BANG,
Levy venait de tirer contre le trottoir, La balle ricocha.
TING, le haut d’un luminaire proche tangua légèrement tandis que l’arme dans la main du malfrat s’envola comme par magie. Lorsqu’il reporta son attention sur la jeune archéologue, il ne put voir qu’une crosse de pistolet lui arriver sur le coin de la mâchoire. Les rôles échangés, ce fût à son tour de tomber au sol.

-Tu vas survivre à ta piqure, dit-elle à Diele avant de se reporter toute son attention sur le malheureux. Il n’eût pas même le temps de se redresser qu’un coup de semelle lui arriva dans les côtes.
-Espèce de petite merde. Deuxième coup de semelle. Tu crois pouvoir faire le fier parce que t’as un bar  spécial ? Troisième coup, avec la pointe des bottes et elle s’agenouilla. Et recruter de force ? Le malheureux encaissa un direct en plein sur le nez qui, au vu du sang commençant à couler, devait être cassé ou fêlé, au mieux. Tu dis quoi maintenant, hein ? Crochet du gauche qui s’écrasa sur la joue de l’homme faisant taper l’autre côté sur le sol. Allo ! Levy observa plus attentivement le malfrat allongé devant elle. A force de le frapper, il s’était évanoui… ça sait donner mais pas encaisser.

Levy reporta son attention sur Diele qui tenait toujours son épaule. Le cormorant, quant à lui, courait dans tous les sens, ne sachant pas où se mettre dans le paysage.


- Ca va, pas trop douloureux pour un géant comme toi ? Faut enlever la balle, mais avant trouver un moyen de…
-Merde, frérot, faut prévenir les autres !

Levy leva la tête en entendant cette phrase de mauvais augure. Regardant en arrière, elle vit les deux frères avec des couteaux à la place des yeux. Ils s’étaient finalement débarrassés des flammes du compagnon de Diele. Laissant leur collègue encore fumant sur le sol, ils se mirent à détaler comme des lapins. Ni une ni deux, Levy se releva brusquement et fonça derrière les deux fugitifs. S’ils atteignaient leur planque, cette petite querelle allait bientôt se transformer en règlement de compte. Et face à un groupe entier, les chances étaient nettement plus réduites.
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Je ne la laissai pas faire deux pas.

...Elle ne fit pas trois pas.

Putain ça fait mal !

Au cinquième pas, un hoquet la surprit et dans un claquement sec, sa course fut stoppée. Par ma paluche grosse comme sa tête qui la saisit au col, faisant craquer nuque et col. Désolé, j'crois qu'il est foutu ton haut. Souris, ça te fera un décolleté plus grand encore et plein d'autres brutes viendront demander à se faire dérouiller par tes ongles accusateurs. Moi j'souris pas, tu permets, j'ai une balle logée dans l'omoplate. Et je pense que j'ai la clavicule cassée. Alors ta putain de piqûre de moustique, tu peux te la foutre là où je pense.

Tu me fais chier, ok ?

J'avais connu de meilleures soirées. Plus arrosées, plus morbides, mais indubitablement meilleures. Et toi, la seule chose qui te venait à l'esprit, c'était de leur courir après pour être sûre de te faire tuer par le premier type qui trouvera une arme à feu. Ils étaient au moins deux et peut-être douze. Tu m'avais l'air vachement seule pour t'opposer à eux. David, c'était un mythe, et ton putain de lance-fer te servira pas à grand chose face à des lance feu. J'veux bien que t'aie des obus mais ils te défendront pas et, aux dernières nouvelles,  des airbags, ça faisait pas vraiment office de gilet pare-balles.

Je me détournai d'elle et de ses fesses qu'elle massait en râlant parce qu'écroulée sur un bout d'un trottoir. Et elle eut beau tousser et se masser la gorge à cause de ma manière de l'avoir arrêtée, je ne m'excuserai pas non. Elle avait eu une sale mauvaise idée à sortir de ce bar, elle assumait les conséquences maintenant.

Et te plains pas, t'as pas une balle dans l'épaule.

Elle dit des trucs sans queue ni tête, ou qui du moins n'en avait pas à mes oreilles. Mais elle ne repartit pas à leur poursuite. C'était au moins ça. Je lui fit face, à quelques pas d'elle, la regardai me toiser avec ses deux têtes de moins, et elle se redressa. Je laissai glisser mon regard par dessus mes lunettes. Elle était nette. Putain. Je commençai à la détester cette fille. Autant que je l'appréciais. Et j'avais aucune foutue idée si j'en était content ou si ça me révulsait. C'était ses yeux. Ils étaient trop profonds et trop bruts pour que j'arrive à lui en vouloir. Je m'en voulais de vouloir lui en vouloir. Je passai une main sur mon visage. C'eut été tellement simple qu'elle m'ignore comme tous les autres et qu'elle aille se trouver un mec à sa taille qui aurait pu lui dire combien ses yeux étaient beaux sans penser à son ex-femme décédée.

Ménageant mon épaule, je me détournai d'elle pour me rapprocher du corps inerte qu'elle avait chatouillé avec la grâce et la délicatesse dont seule une femme pouvait faire preuve. Elle devait être une vraie tigresse. Hé. Je jetai un coup d’œil par dessus mon épaule, comme attiré par elle. Elle me fixait avec méfiance. Et voilà. Ça recommençait. C'est ça, méfiez-vous de moi. Je ne me ferai pas même confiance. Je n'en vaux pas la peine. Heureusement que j'en ai rien à foutre. Je préférerai crever que de m'occuper de ce que les vers qui peuplent cette ville pensent de moi. Peut-être que ça arrivera bien assez tôt. Et dans ce cas, plutôt moi que elle. Bordel. Connard de naturel. Je soupirai avec résignation et me penchai sur le corps. Je m'emparai d'abord de son flingue, puis fouillai sa veste. Sa carte de visite passa de sa poche à ma pogne pour finir dans sa trogne à elle.

C'est là qu'on va.

Pour qu'ils ne nous trouvent pas, pour qu'ils ne te trouvent pas, on les trouvera d'abord. Elle n'avait pas d'objections. Je lui laissai pas le temps d'en avoir. Elle en était encore à lire la carte que j'avais déjà chargé la mule morte sur mon épaule valide, avec un grognement. Et elle comprit qu'on allait faire un tour dans ce bar à putes. Mais à mon air dur comme un tesson de bouteille et mon épaule tremblante du sang qui s'en écoulait, elle savait que je n'y allais pas pour consommer. Pas besoin de lui poser la question pour savoir qu'elle non plus. Elle avait pas l'air de ce genre de dame à aller voir de l'autre côté de la palissade, celle pour les vieilles filles qu'en ont eu marre des mecs dans mon genre et qu'ont voulu tenter des vieilles filles dans le leur. Toi t'as encore le sein haut et la tête fière de ces gamines qu'ont pas fini de faire baver des types comme moi, comme eux, la démarche encore assez altière pour faire tourner des têtes et dominer encore un peu plus leur monde d'une œillade détournée ou d'un baiser voler. 'Chier de baiser volé, d'ailleurs. Je me vengerai. Je me vengeai.

J'espère que t'as un cv sur toi.

Je ravalai ce sourire en coin qui avait glissé bien contre mon gré et avalai les mètres à un rythme effréné. Et dans mon dos, le Cormoran sur ses talons, elle devait bien se douter que je m'en voulais d'avoir souri. Putain.
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A peine la course poursuite entamée, Levy sentit une force impressionnante s’emparer de son col pour l’empêcher de continuer sa route. Sa vitesse conjuguée à l’arrêt brutal déchira un morceau de son décolleté, lui coupa la respiration et finit par la faire tomber, fesses en premières, sur le sol. Pas cool ça Diele !
La jeune brune venait de tomber, pour la seconde fois, sur le même côté de son postérieur. Tout en se massant, la gorge et les fesses, elle comprit qu’elle allait avoir un bleu. Et pas un petit en plus, peut être aurait-elle besoin d’une bouée gonflable à mettre sur son siège pour pouvoir s’assoir ?

Tout en se morfondant, Levy remarqua son décolleté. Mauvaise nouvelle à ajouter à la liste. Ce dernier était décousu du haut vers le milieu laissant pendre les deux côtés comme un col. Même si son buste était mis en avant, de manière légèrement provocante, au moins les bretelles tenaient. Au final, comparé à son co-équipier, ses blessures ne valaient pas grand-chose.
Et pour une fois, elle n’allait rien dire. En temps normal, elle se serait doucement énervée et aurait fait comprendre son désaccord vis-à-vis de la situation. Mais tout en méditant sur le sujet, Levy venait de se rappeler un de ses proverbes préférés, ceux avec lesquels on dicte nos actions, qu’on trace nos vies. -L’impatience est mère de tous les vices-. Et Diele, malgré son petit côté brute venait de la rappeler à l’ordre sans le vouloir.


-Et te plains pas, t'as pas une balle dans l'épaule. Levy regarda Diele avec un regard énervé.

-Est-ce que je me suis plain ? Non ! Je vais devoir acheter une bouée bleu et me trimballer avec, mais jme suis pas plain. Et un nouveau haut aussi. Et pourtant jme suis pas plain. C’est toi qui commence à te plaindre en plus. -L’indécision peut mener à la perte, tu connais ce dicton ? Levy se redressa. Et si t’as pris une balle c’est que t’as pas réagi à temps, point. Je veux bien t’aider mais commence pas à te plaindre parce que moi jme plain pas.

L’alcool avait entièrement disparu de son organisme après toute cette aventure. Elle pouvait maintenant le fixer droit dans les yeux sans siller. Les sourcils froncés, elle plantait son regard dans celui de Diele attendant une réponse. Mais il se détourna pour fouiller la victime de ses bottines. Elle n’avait pas vraiment de remords, il avait quand même tirer sur son ami. Chasser ou se faire chasser, pourrait-on dire. Il s’empara du flingue, elle croisa les bras et regarda autour en attendant une phrase de son collègue. Mais quand celle-ci arriva, elle fût accompagnée par un morceau de carton  en pleine trogne… Tu te fous de moi ? pensa-t-elle tout en ramassant la carte pour la lire.

Avant même d’avoir fini l’adresse, il posa le macro sur son épaule saine et fit une blague. C’était la première fois qu’il s’autorisé d’en raconter une. Et pas si mal en prime, Levy sourit en remarquant la tentative de Diele à cacher son côté humoriste. Préférant ne rien dire, Elle emboita son pas, le cormoran derrière elle. Les suivant avec son air paumé comme souvent. Sa gorge semblait ne plus le faire souffrir.

Durant tout le chemin, les seuls mots prononcés furent ceux pour indiquer le chemin. Elle en profita même pour recharger son arme. Levy se rappelait vaguement avoir utilisé cette rue comme point de repère pour se rendre au cimetière. Et avec l’aide de Diele, ils y arrivèrent plutôt rapidement. Il y avait deux personnes devant le bar qu’on pouvait facilement discerner grâce à son enseigne rose. L’allée était sombre, peu éclairée et ne respirait pas la joie de vivre. C’était plutôt une rue dans laquelle on évitait de passer.
Tout en approchant de l’entrée, à côté de Diele et du cormoran, les deux gardes n’eurent pas le temps de penser à dégainer leurs armes que la jeune archéologue les pointait avec les siens. Ayant prévu le coup du flingue caché dans le pantalon.


-Allez ! Jetez vos armes vers nous et allongez-vous sur le sol, mains sur la tête. C’est pas votre vie que je veux mais si vous essayez quoique ce soit j’y réfléchirai pas deux fois.

Au vu de la situation, ils jetèrent leur jouet et s’exécutèrent sans opposer de résistance. Levy regarda Diele avec un regard professionnel, quasiment froid. On ne plaisante pas avec la vie.

-Bon, qu’est ce qu’on fait d’eux maintenant ? N’oublie pas que les deux petites fouines doivent surement être à l’intérieur.
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Y'avait une seule putain de chose qui me motivait. J'veux dire que  y'avait cette drôle de dame qui m'apparaissait nette au milieu de ce monde flou, qu'avait le regard avide de ces pécheurs qu'on repéré un banc de thons au large et la tête assez dure pour se lancer à corps perdu dans une entreprise qu'aurait piqué au vif son intégrité de femme libre. De prostituées, l'entreprise.
Certes y'avait aussi cette putain d'épaule tremblante dont la possibilité de faire payer aux responsables les dommages et intérêt me taquinait légèrement la tempe, j'peux pas me le cacher. Et je sais ce que d'autres auraient fait : ils auraient appelé les bons flics, la marine locale, et espéré qu'ils fassent quelque chose. Mais ces types n'ont pas grand chose à se reprocher. C'était un bâtiment tout ce qu'il y a de plus officiel avec certainement d'officielles gamines droguées pour qu'elle puisse rester bien officiellement dans leurs chambres payées, logées officiellement dans un respectable et honnête bar à putes aux couleurs bigarrées de rose et aux froufrous qui masquent la réalité d'une vérité plus trash. Rien qui valait la peine de déranger ces bons flics. Tant que les gens paient...

Moi je vais leur faire payer. Payer quoi, je sais pas bien.
J'agis pas trop pour la vengeance en général. C'est de la violence gratuite. Et la violence, même gratuite, c'pas un truc que je vais souvent chercher le dimanche matin sur le parvis de l'église aux heures de marché. En général, j'prends des poires et des fraises. Et parfois des graines de tournesol pour ce con de Cormoran. La violence, je la laisse aux stands d'à côté pour les voleurs et les fils de putes. Vengeance est trop chère pour nous de toute façon.
Ouais, si je rentrai dans cet établissement pendant que Levy attachait bien tranquillement les mecs qu'avaient rien demandé à personne, en baissant la tête parce que dans le coin, c'est bas de plafond, c'était juste pour me faire rembourser les frais médicaux de mon épaule qu'y manquerait plus qu'on ampute. Sûr que je pourrai pas l'imputer à un accident de travail une blessure pareille. Y'avait définitivement trop de putes dans cette histoire. Pas trop encore dans le bar. Il était encore tôt. La soirée commençait à peine, le ciel avait pas encore commencé à se parer de ses couleurs pastelles qu'il réserve à la lune en espérant avec désespoir pouvoir la séduire. Les loutres chassaient toujours, les loups dormaient encore et les marins pensent encore à leurs femmes. Pour une heure encore tout du moins. Ils viendraient se vider ici une fois le soleil disparu.

Je jetai mon colis sur une table vide. L'une des nombreuses et la plus proche de moi. La salle était grande. Un comptoir à gauche, avec une serveuse en petite tenue. Une cage vide dans l'angle, dans un coin une cage vide, une scène dans le fond où des filles s'échauffaient tranquillement et devant lesquels deux uniques clients se chauffaient également. C'était le genre d'établissement où l'on venait s'abriter en hiver. Lorsque les moufles et les écharpes ne protègent plus la gorge d'un vent froid plus insistant que la main aimante d'une amante aux doigts curieux se glissant sous la laine d'un pull. Quoique le froid, dans ces terres désertiques, c'est toutes les nuits et pas juste en hiver.
Tous se tournèrent vers moi comme le support se brisa sous l'impact un peu violent d'un corps inanimé contre ces trucs en verre qu'ils appellent des tables. Je leur aurait fait de belles tables en chêne s'ils me l'avaient demandé. S'ils me l'avaient demandé avant de me foutre une épaule en vrac. Ils se retournèrent et me dévisagèrent comme si je fus un géant. C'était un peu le cas. À ma suite entrèrent alors Levy qui avait jeté les deux gardes dans une poubelle assez grande pour contenir deux fois leurs mères réunies -et c'était pas peu dire- et le Cormoran qu'avait visiblement trouvé une branche de fenouil à croquer de son bec mou comme s'il cherchait à s'y faire les dents. On nous dévisagea un instant où je restai aussi silencieux qu'une nature morte. Levy s'approcha à grand pas les deux types un peu flippés de tout à l'heure, sûrement pour leur dire sa façon de penser avec un ongle très accusateur. Ça m'a pas réussi la dernière fois. Je la retint pas le bras, gentiment cette fois. En soupirant. Je rangeai mes lunettes. Puis j'engageai le pas à mon tour, la laissant derrière moi. On était dans leur camps, et si c'est nous qui dictions la partie, les règles étaient les leurs.

Vous auriez des doigts de fées à me prêter pour mon épaule ? La bourrine à côté de moi n'est pas assez délicate pour retirer une balle.

Sans rancune, j't'aime bien en réalité.

Et je crois qu'elle veut vous dire un truc.


Y'avait une seule putain de chose qui me motivait. Non pas cette gamine nette dans mon champs de vision flou. Non pas mon épaule qui me faisait souffrir et que j'avais juste envie de bander avec ce pansement du juste qu'à fait un truc de bien de sa journée et qu'en est fier à s'en griller une au coin d'un feu de paille qu'est la seule chose qu'il peut faire cramer pour joindre les deux bouts à la fin de la semaine.

J'avais juste envie de piquer un cognac de ce comptoir qui me faisait de l'oeil. Et après je jetterai cette chercheuse de trésor dans le cocon familial qu'elle avait quitté pour venir se perdre sur Hinu Town où les jours sont gris, où l'air est chaud et les rues désagréables pour qui s'y connait un peu. J'y trainais, c'est dire.

Et alors je retournerai certainement ici, dans ce même bar, pour faire comme tous ces marins qu'on pensé à leur femme toute la sainte journée et qui, le soir venu, n'ont rien d'autre à faire que venir se vider et vider des godets. Je ne vaux pas mieux qu'eux, même si j'essaie de me persuader du contraire en aidant cette Levy à laver son honneur et à protéger son petit cul de jolie donzelle.



Juste moi et mon Cormoran.

Hum. Je prendrai cette bouteille là, mademoiselle.
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Diele, sans même répondre, avança vers l’entrée. Le cormoran était resté avec elle. Par intérêt ou par peur des futurs évènements… seul lui pourrait le dire. Levy se retrouvai donc seule avec les deux gardes. Il fallait qu’elle trouve une solution, et vite. Dans la ruelle adjacente, menant sans aucuns doutes à un autre bisness illégal, elle découvrit une poubelle avec joie.

-Hey, allez dans la poubelle là-bas… Regards d’incompréhension des deux compères… -aller ! jdéconne pas ! au pas.

Les deux hommes se levèrent et, sous la menace de Levy, se dirigèrent dans leur nouvelle boite verte. Une fois le couvercle fermé, Levy attrapa son piolet et le coinça afin d’en bloquer l’ouverte. Contente d’elle-même, elle se dirigea à son tour vers l’intérieur du bar. Et que ne fut pas son choc lorsqu’elle découvrit la décoration. L’intérieur était aussi exaspérant que l’extérieur. Du rose avait été vomi un peu partout sur les murs, les fauteuils, le sol et même le pauvre habit de la serveuse. Au fond de la salle trônait une scène, où s’échauffaient quelques danseuses, entourée par deux cages vides pour le moment. Sur le côté, le baluchon de Diele était étendu sur le sol au milieu d’une marée de verre.

L’entrée de Diele aura été plus impressionnante que celle de Levy avec l’oiseau à moitié collé à elle. Sa taille en imposait surement plus aussi. Tout le monde nous regardait et plus particulièrement les deux frères qui avaient un air effrayé. Se dirigeant vers eux, elle fut stoppée par son nouvel ami. Levy sourit en pensant qu’une deuxième blessure ne serait pas la bienvenue. Pourquoi n’avait-il pas fait ça la première fois ? Cela aurait pu éviter plusieurs désagréments. Diele voulait se la jouer plus fin et il avait surement raison. On était quand même dans leur club.

Il demanda de l’aide pour qu’on lui enlève la balle logée dans son épaule et indiqua aux renards qu’une discussion s’imposée. L’archéologue s’approcha alors doucement, imposant ses pas comme une sentence approchante. Une fois arrivée au niveau de ses interlocuteurs, elle se baissa à leurs oreilles et murmura d’une voix lente, douce et glaciale:

-Je vous conseil de suivre ses demandes… à moins que vous ne souhaitiez revoir ce dont est capable le cormoran. Merci.

Les deux hommes s’animèrent rapidement à la recherche d’une personne capable de soigner le maître du souffleur de feu. Levy, quant à elle, retournait vers Diele avec le sourire. Contente, encore une fois, de sa gestion de la situation. Pas d’emportement… grâce à Diele certes, mais rien n’avait dérapé. S’asseyant à côté du géant, le piaf entre les jambes, elle regarda la nouvelle bouteille se trouvant entre les mains de son ami.

-Elle parait toute petite dans ta main… Sers-moi un petit fond s’il te plait. J’ai bien envie de le gouter.

Les verres furent remplis et à peine entamés lorsque les deux acolytes revinrent avec une fille entre les mains. Une fois à leur niveau, ils expliquèrent que c’était une ancienne infirmière qui … Tout un tas de mensonges pour nous faire croire qu’elle était là par choix. Tout le temps de l’opération se déroula sans qu’un mot ne soit prononcé. Le verre de Levy était fini peu après le début des hostilités et avait recommandé un soda.
Une fois que tout fut terminé, Diele se retrouvait l’épaule remise, la balle enlevée avec un magnifique pansement lui prenant presque toute l’épaule. En se levant, Levy remercia l’infirmière et s’adressa aux deux hommes :


-Merci pour votre aide mais j’aimerai des excuses pour nous avoir agressés tout à l’heure. Et vous n’aurez plus à entendre parler de nous.  
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T'es là par choix où ils t'ont droguée ?
-Fille de joie n'est pas si simple, c'est vrai. Mais ils ne paient pas si mal que vous semblez le penser...

Pas une fois elle n'avait croisé mon regard. À cause de mes yeux jaunes. Et du fait qu'elle se serait fait un torticolis à trop redresser la tête pour me voir. Alors elle s'était bornée à fixer ma plaie et avait fait comme si. Comme si elle était concentrée dans ma blessure, dans la balle qu'elle devait enlever. Dans la précision de ses gestes et de l'attention qu'elle portait à mes muscles qui se tendaient lorsqu'elle me faisait grimacer de douleur. Et souvent, par dessus, je laissai couler un peu d'alcool dans ma gorge. Pour rien, comme ça. Sans verre. Une vie de merde reste une vie de merde. Pas la peine de m'emmerder à essayer de faire croire que ma prison est dorée. Et même si ce n'était qu'une heure dans la soirée, je préférai être honnête. J'étais un poivrot. Bordel. Besoin d'une lampée de plus pour bien faire passer la pilule de cette nouvelle.
Je glissai un nouveau regard à cette fille. Avec ces pots de peinture sur les yeux et cette graisse de dauphin sur les lèvres -je pouvais aisément lire la marque par effet tampon ; Lore & Ale- je n'aurais pas pu dire son âge exact. Et puisqu'elle se reculait vers une arrière boutique où elle se penserait à l'abri maintenant que son boulot était terminé, je remarquai qu'elle n'avait fait qu'esquiver la question.

T'es là par choix ?

Son dos silencieux me répondit. C'était ma faute. J'avais demandé à la seule qu'avait jamais eu de travail, qui devait nourrir son père malade et son fils issu d'un viol. Certes elle était là par choix. Mais elle aurait préféré être n'importe où ailleurs. Certaines histoires sont pas bien reluisantes. Y'a des trucs que je vois pas. Et pourtant, elle n'était pas nette lorsque je quittais mes lunettes. Pauvre fille.

-Merci pour votre aide mais j'aimerais des excuses pour nous avoir agressés tout à l'heure. Et vous n'aurez plus à entendre parler de nous.

Je tâtai mon bras et mon pansement blanc qui ceignait mon épaule. J'avais déjà plus grand mal. Juste cette impression désagréable d'une aiguille plantée dans ma peau jusque dans la poitrine. Je bus une nouvelle gorgée de cette vinasse. J'ai jamais su apprécier les bons alcools. Devant mon nez, elle se tenait debout et droite. Sa tête était quasiment à hauteur de mon visage. J'étais pas certain que ce qu'elle faisait était la meilleure des idées, mais après tout, on était là pour laver son honneur de femme fatale qu'à les couilles pour castrer les mecs qu'ont osé la regarder comme un morceau de barbac' saignante. Dans cette histoire, j'étais pas plus qu'un simple couteau. Grand, gros, tranchant. Du genre qui fait peur. Ils avaient peur. Voilà. J'avais fait mon boulot. Ma main vint se perdre dans les plumes bleues du cormoran. Mécaniquement. Sans vraiment y faire attention. Ce con éternua. Deux fois. Trois. Je le laissai en paix.

Et me souvins que j'étais pas venu ici pour buller. Je voulais leur faire payer. Je ne me souvenais même plus pourquoi, je ne savais même plus comment. Mais cette affaire me tapait sur le système. Je me levai, dépliant mes jambes pour venir frôler le plafond. J'attrapai par le col le type que j'avais sans ménagement encastré dans sa propre table et le soulevai. Charpentier. Vraiment un métier qui m'allait comme un gant.  M'allait... quel beau passé simple... cela dit, j'admirai un instant cet homme évanoui. Le temps de me souvenir de ce que je voulais faire de lui. Puis finalement, je le laissai choir de nouveau au sol. Je me rendais compte que j'en avais rien à foutre. D'ailleurs... Elle n'était même plus floue. Elle n'était même plus nette. Ma protégée d'un soir. Qu'ils s'excusent ou pas, j'en avais plus rien à branler. Silencieux, je tournai finalement le dos à cette agitation et pris la porte. Comme une ombre. Le Cormoran hésita un instant puis se précipita à ma suite, laissant là cette gamine et ses emmerdes à peu près réglées. Si elle sortait dans les cinq prochaines minutes, je me ferai une joie de payer son billet de retour vers une île plus encline à l’accueillir. Toutes ces conneries étaient décidément pas de mon âge.

L'air rafraîchi d'une ville désertique me saisit à la gorge. Je ne me ferai jamais à ces températures qui chutent trop vite. Dans deux heures on aurait l'impression d'être enfermés dans un frigo de boucher. De pauvres morceaux de bidoche plantés dans la misère d'une existence qui ne leur correspondait pas, de pauvres morceaux de bidoche dont d'autres se délecteront.
Je hélai le premier mec à passer par là et lui taxai une clope. Il n'opposa pas de résistance. J'étais trop grand pour lui. Se cogner la tête dans tous les bars de la ville avait parfois de bons côtés. Je me l'allumai avec son briquet et tirai une taffe comme il déguerpissait.

Non. Il me manquait vraiment la motivation pour faire plus que ça. M'adosser contre un mur et attendre. Comme au second post. Y'a des soirs comme ça. Et je doutai même pas qu'elle sortirait dans les deux minutes, cette gosse de riche. Avec son pas reconnaissable. Alors je détournai le regard et tournai les talons en me maudissant une nouvelle fois. Une ruelle, une suivante, je disparus.

Putain. Gagner un bandage pour cette fichue profanatrice. Je me ferai un plaisir d'oublier cette histoire dans un verre de ce Calm Belt moi...


Dernière édition par Diele Timberwhite le Mer 4 Déc 2013 - 2:42, édité 1 fois
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-Heuuu, excu-…

Le petit homme aux yeux sournois, s’était rapproché et avait commencé à bégayer un début d’excuse. Bien parti, il s’était retrouvé interrompu par un pauvre oiseau. Et plus précisément un cormoran aux plumes bleus. Cet idiot avait eu la bonne idée d’éternuer à plusieurs fois à la suite rendant mon interlocuteur figé par la peur. Mais cet état de paralysie pouvait facilement se comprendre. La dernière fois qu’il avait entendu parler du cormoran, un de ses camarades s’était retrouvé le feu aux fesses et la gueule en feu. Toujours tétanisé, il n’arrivait pas à finir sa phrase. Toujours bloqué à excu-, pas moyen de libérer le –sez moi surement coincé dans la gorge. Pas à cause d’un chat mais d’un volatile… drôle de scénario.

En voyant le cormoran calme, peut être que ce proxénète de cinquième zone aurait pu se débloquer. Mais en voyant le propriétaire de cet oiseau de malheur se lever et reposer indélicatement son patron sur ses épaules avant de le rejeter au sol, sa langue s’était encore nouée… génial. Maintenant il avait complètement oublié son texte. Ouvrant la bouche par intervalles réguliers, aucun son ne sortait… on aurait pu croire à un poisson hors de l’eau. Et c’était surement le cas, l’eau étant sa petite vie paisible autour de ses « filles », l’hameçon n’était autre que moi et la force l’ayant tiré hors de son environnement, c’était Diele et son compagnon. Pauvre de lui, son univers devrait être complètement bouleversé après cette soirée.

D’ailleurs, ce n’était pas le seul à être déboussolé. Le grand brun semblait, lui aussi, un peu perdu. Pourquoi ? Levy n’en avait aucunes idées, mais elle avait cette mauvaise sensation que quelque chose venait de changer. Quelque chose venait de changer et pas pour améliorer la situation. Son nouveau compagnon, accompagné de son animal de compagnie, sortaient tranquillement du bar à putes laissant la jeune archéologue.


-Alors ? Toujours bloqué ?

L’homme respirait fortement et de la sueur coulait le long de son front. Mais maintenant que son pire cauchemar était hors de vue, il réussi à s’excuser péniblement, haletant à la limite de la suffocation mais il y avait réussi. Heureusement car un mal de tête, dû au rose pétant de la boite, pointait le bout de son nez. Elle se dirigea vers la sortie mais se ravisa au dernier moment pour retourner vers le comptoir où la bouteille de Diele était toujours là. Comme laissée à l’abandon.

-Jvous empreinte ça, merci. Dit-elle avec un petit sourire avant de sortir rejoindre son nouvel ami.

Après un univers de luxure, de beuverie et de mauvais goût; il n'y avait rien. Dehors, ni de Diele, ni de Cormoran. Diele avait disparu tout comme son cormoran. Aucunes traces d’eux, ni à gauche ni à droite… Bordel mais où étaient-ils passés ? Récupérant rapidement son piolet bloquant toujours la trappe de la benne à ordures, elle se mit à trottiner dans la rue pour retrouver son ami, la bouteille toujours à la main… La soirée n’était pas finie... elle l'était ?

Après avoir tournée plusieurs minutes dans les rues avoisinantes dans l’espoir de les retrouver, Levy abandonna toutes chances de remettre la main sur cet homme en or et de son diabolique acolyte. Maintenant qu’ils avaient disparu, lui et son piaf, elle n’avait aucunes raisons de rester sur cette île désertique.
La tombe ne lui avait rien rapportée, Diele avait disparu et il ne restait, à sa place, qu’une bouteille à moitié vide…

Levy leva la bouteille à ses yeux, regardant le liquide ondulé à son gré, elle se laissa plonger dans ses pensées. Diele n'était plus là, mais en même temps juste à côté. Dommage... elle avait tant de questions par rapport au cormoran. Des flammes ! Incroyable ! Mais la tombe, quant à elle, était vide... L'argent ne tombe pas du ciel.
Approchant le goulot de ses lèvres, Levy bu une ou deux gorgées... De toutes façon, un géant avec un cormoran, ça ne passe pas inaperçu... Le géant et le cormoran. Ça ferait un bon titre.

Levy entama son départ, son adieu. C'était toujours mieux.


-Jte retrouverai Diele … Ouep… Jte retrouverai…
 
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