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Le vieux Trey était préoccupé, et son petit fils le voyait bien ; à sa manière de triturer trop violemment son cure dent, de se mordiller les lèvres et de vouloir enlever les quelques derniers cheveux qu'il lui restait encore sur le crane. Oh, son petit fils le voyait, mais malgré son regard qui se baladait vers son vieux papi puis vers le monsieur qui lui posait les questions, le gamin ne voyait pas de solution. Le grand père aurait bien aimé, lui payer les 10 000 berrys d’impôts supplémentaires, il l'aurait même fait en s'affublant d'un semblant de sourire, mais à quoi bon ? Ses quelques petits travaux qu'il se forçait à faire malgré son vieil âge ne suffisaient pas. Il avait déjà du mal à donner de quoi piacter au môme. Comment est ce qu'il allait faire ?

_Tu travailleras pour moi, voilà tout. Pas de quoi donner trois pattes à une canne.
_Mais euh m'sieur le maire... J'dois m'occuper de mon p'tiot, moi. Et j'suis trop vieux pour vous z'êtres utile...
_Mais non, mais non, voyons. Il n'y a pas d'âge pour récurer les routes. Ça fait de vieilles peaux, paraît il même.

Non loin, un monstre observait la scène, caché au coin d'un mur, tapis dans l'ombre comme un malpropre. Mais ce mal propre l'était trop, de propre. Son costard bien taillé, ses chaussures cirées à la perfection. Sa moustache toute épilée. Toutes ces choses donnaient au monstre une extravagance peu ordinaire. A peine le méchant homme finissait de parler qu'il partait déjà, s'élançant vers la ville toujours entouré de deux gardes bombant le torse et fumants leur clopes. C'est ce moment que choisit le géant pour sortir de sa cachette, partir vers le vieillard à la mine assombrie.

Ses pas tout légers vinrent surprendre le vieil homme jusqu'à le faire sursauter.

_Hmm... Je viens en paix.
_Qui qui...qu'vous z'êtes ?
_Qu'importe.

Sans se préoccuper plus de sa réponse, le monstre sortit de son veston une grande feuille toute gribouillée qu'il présenta à l'enfant et son grand père.

_Hmm.. C'est bien Jimmy Brille ?

Spoiler:
Le petiot acquiesça d'un vif hochement de tête. Le vieillard lui, ne semblait pas vouloir répondre, ronchonnant dans les quelques poils de barbe blanche qu'il lui restaient.

_Oui oui, même que c'est le maire. Même qu'il a viré la ville des méchants qu'étaient méchants. Même que c'est pour ça qu'on l'aime bien.

Un sourire vint perler au visage du monstre, manquant de faire tomber son cigare s'y perdant depuis plusieurs minutes.

_Hmm Et les méchants, qui sont-ils ?

_C'était la bande à Gribouille. Mais le gentil maire les a envoyé en prison. On dit même qu'ils sont à Impel Down maintenant. La prison dont même les plus grands méchants ne sortent pas.

Un autre papier froissé se sortit du veston du monstre et une autre question se posa. Question qui vit encore comme réponse un vif hochement de tête du petiot qui n'en démordait pas. C'était bien eux.

Spoiler:
Le soleil à son zenith venait perler ses rayons sur les ruelles d'Orange. Quelques volets de longères tentaient vainement de garder un peu d'air frais et certaines personnes comme le vieillard se risquaient même à rester dehors, le cul sur une chaise ; le bout de tabac aux lèvres. Une ville plutôt calme où il faisait bon vivre. Où la tranquillité des lieux allait bon ton avec ses pavées si propres et ses habitants d'une sérénité enviée de tous. On disait d'Orange qu'elle était la plus belle des villes pour s'y reposer. Qu'il suffisait de s’asseoir au pied d'un Olivier et de se laisser bercer par le vent d'Ouest pour retrouver son âme d'enfant.

Oh bien sûr de temps à autre les pirates apparaissaient, venaient briser le calme d'une ville ne voulant rien d'autre que voir chaque jour se lever avec, au coin des lèvres, un sourire éperdument calme. Mais ces pirates ne faisaient jamais long feux, vite dépassés par la détermination et l'unité d'habitants en ayant vu d'autres. Les drapeaux noirs brûlaient vite ici ; et le seul ayant réussi à résister fut celui des Gribouilleurs. Il fallut toute la force du maintenant maire, toute son audace, pour les envoyer là où ils ne viendraient plus jamais embêter qui que ce soit. Qui que ce soit d'autre que les barreaux de leurs geôles et les rats jouant le rôle de compagnons. Les gribouilleurs avaient disparu des vivants avant leur mort.

Le monstre lui, zig zaguait entre les ombres, comme pour se faire discret. De temps à autre, un homme allongé contre un arbre se réveillait de sa sieste pour admirer, dubitatif, cet étrange énergumène. Un charpentier s’arrêta un moment, à mi chemin de son échelle, un gros chevron fermement bloqué contre son torse. Il observa le monstre avant de repartir travailler, comme si de rien.

Le géant continua ainsi jusqu'à arriver au crochet de deux ruelles où Jimmy pallabrait avec pauvre clochard.

_Tiens, voilà 100 berrys pour toi. Comme on dit... On ne fait pas de moyennes économies.
_Merci m'sieur le maire. Z'êtes trop bons.
_De rien, de rien, mais n'oublie pas que demain tu dois payer les 1 000 berrys. Parce que, à chacun suffit sa tristesse.
_Mais m'sieur le maire, je n'pourrai jamais. J'arrive déjà pas à m'remplir le ventre.
_Alors travaille. Quand on trouve, on cherche.

Et le Jimmy repartit, toujours entouré de ses deux gardes.


Dernière édition par Ishii Môsh le Ven 14 Juin 2013 - 20:45, édité 3 fois
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Le temps passa ainsi ; avec le bon maire faisant le tour de ses habitants et le monstre, suivant l'attroupement, écoutant aux portes ouvertes et aux bas mots. Puis le soleil peu à peu vint fermer ses rayons pour laisser place à madame Lune. Les portes se fermèrent, le maire se rentra et le Monstre se trouva seul, au milieu d'une ruelle qu'il ne connaissait pas dans une ville qu'il n'arpentais que depuis l'aube. A sa gauche, une pancarte où l'on pouvait lire « auberge » lui faisait de l’œil. Les lumières et éclats de rire qui en sortaient aussi. Les grosses voix graves et riardes d'hommes venant s'y relaxer après une dure journée de labeur. Alors l'Ishii entra.

A sa gauche, le tavernier récurait les verres, un torchon pendant nonchalamment sur son épaule et manquant de tomber à chaque geste du jeune homme ; mais miraculeusement l'épaule rattrapait à chaque fois le bout de tissu tout humide. Et l'homme pouvait continuer son travail sans plus s'en préoccuper. A côté, ce qui semblait être sa femme se dépêchait de remplir les verres de saké. Son petit nez frémissait à chaque goulée renversée et ses manches retroussées laissaient apercevoir d’innombrables éclaboussures. Au comptoir, le vieillard du matin sirotait tranquillement son verre, une clope toujours coincée au lèvres et un œil à moitié fermé, comme pour éviter que la fumée ne vienne le faire pleurer. Tout autour des petits groupes jouaient aux cartes, buvaient tranquillement leurs verres en se racontant des histoires semblant drôles au vue des éclats de rire qui giclaient de partout. L'Ishii, lui, s'avança lentement pour venir s'asseoir au comptoir à côté du vieillard.

_Hmm...Vous avez laissé l'enfant ?
_Boarf, c'l'heure pour lui d'dormir. Et qu'est c'que ça vous regarde, d'abord. J'parle pas au monstre.

Le géant se gratta le crane pour se donner une contenance. Laissa échapper un minuscule soupire avant d'appeler le barman d'une main levée.

_Hmm... Bonsoir monsieur. Vous reste il une chambre ?
_Bah, c'est que... M'voyez... On n'a pas l'habitude d'avoir ce genre... De... Client... Aussi...

Les joues du jeune homme étaient prêtes à l'explosion, virant au rouge écarlate.

_Hmm... Grand ? Aussi grand ?
_Kof kof ...Euh... Oui... Grand, c 'est ça...
_Aucune importance. Je dormirai assis.
_Bah alors... Reste la 8 M'sieur... 10 000 berrys la nuit.

Un hochement de tête du monstre vint accepter l'idée ; et au même moment, un thé se commandait.

_Y'a quelqu'chose que tu dois savoir, l'Etranger. Nous ici, on aime bien notre ville. Pis surtout, on aime bien la voir calme. Alors t'pas interêt à venir foutre ton boxon. J'en ai vu, des gusses comme toi, et zont toujours créé qu'du boxon.

_Hmm ? Vous avez déjà vu des Hommes Poissons ?
_Ouep, j'en ai déjà vu. Et même qu'ils z'ont toujours fini au bout d'une lame, la langue pendante. Y'a que comme ça qu'ils arrêtaient de foutre le boxon.

Le vieillard enserra son verre et partit sans plus mot dire, la démarche boitante. Le Monstre resta alors debout, le visage incommensurablement calme et la main serré contre son thé. Il resta ainsi un long moment, sans bouger rien d'autre que son bras amenant le liquide à sa gorge.

La nuit qui suivit fut blanche. Quand la porte de la chambre se rabattit, que le Monstre observa son minuscule lit et sa petite loupiote éclairant difficilement les quelques mètres de la pièce ; Un soupir fatigué ne pu s'empêcher de sortir. Il ne tenta pas d'enlever ses chaussures. Ni son pantalon. Juste son veston qui vint se poser sur une chaise et une boite d'allumette qui se laissait briller à côté de quelques cigares. Le g géant resta ainsi un long moment. Les cigares se fumèrent. Les heures s'écoulèrent ; mais peu à peu le sommeil venait et les paupières devenaient de plus en plus lourdes.

Jusqu'à se fermer pour s'ouvrir aux aboies sur une porte volante et trois hommes en sortant. Les lames sorties.

_Ce midi on mangera du poisson !!


Dernière édition par Ishii Môsh le Ven 28 Juin 2013 - 18:46, édité 2 fois
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Le premier amenait avec lui son odeur de rhum et la cicatrice barrant son front suintait l'alcool. Le deuxième, plus petit, plus corpulent, ne devait pas dépasser le mètre cinquante et pourtant, à voir son regard, sa petite lamelle toute usée et son poings serré dessus ; le Monstre comprit le danger. Le denier lui, quand ses deux collègues donnèrent l’assaut, resta en retrait. Le regard dans le vide, les cheveux tombant, il admirait. Il admirait ses acolytes venir tenter de tailler le Monstre, il admirait le cachalot s'évertuer à résister aux assauts, sa grosse lame pourfendant les attaques, sa vielles peaux s'effritant sous les coups pris, les taillades et les mauvais actes. Ce troisième, ses traits rappelaient des souvenirs au monstre.

Spoiler:
La pièce chavirait à chaque attaque sous la violence des coups. La petite table de bois ne mit pas long feu à se fracasser, amenant avec elle le petit bougeoir et trempant tout le sol d'un bain d'essence. Le matelas se fit troué de toute part. La minuscule commode perdit sa porte dans un coup de lamelle parti trop loin. La fenêtre, elle, gicla en éclat quand le Monstre vint y exploser son crane, acculé par un coup de poings trop fort. Le nain pris les mains du Monstre, l’empêchant de remuer tandis que le plus grand s'avançait déjà pour lui triturer l’abdomen, un sourire horrible en coin. Mais le Monstre réagit, poussa sur ses jambes et fit voler le petit homme de l'autre côté pour assainir un énorme coup de poings sur la gueule du deuxième.

Les deux gaillards gisaient sur le sol, inconscients. Le cachalot, lui, reprenait lentement son souffle. Son costume était taillé de toute part et indénombrables blessures faisaient couler des giclées de sang sur le sol.

_Héhé, tu te défends bien, la bête. Mais t'es perdu.
_Hmm ; ils sont en bas ?
_Avec le boucan que t'as foutu ? Héhé, bien sûr.
_Hmm... C'est donc vrai. Cette solidarité.

Le monstre bomba le torse, narguant de l'homme de sa petite taille humaine et tendit les mains. Les menottes se sortirent et lorsque le ciel surplomba le Monstre, c'était entouré d'une centaine de torches. Chacun des hommes du village mirait celui qui avait osé touché à la tranquillité. Qui avait osé détruire une chambre d’hôtel. Faire peur aux enfants. Cet horrible monstre se faisait cracher à la figure, injurié. Et mené à celui qui prendrait la décision.

Le maire. Jimmy.

Tout l'attroupement s'achemina vers la demeure du M Brille. Le silence ne se faisait interrompre que par des toussotements, des mégots s'allumant au briquet, des bruits de pas sur le pavé. Et bientôt, la battisse apparu. Grande, surplombée de colonnes de marbre et d'un immense toit d'ardoise, alors que toutes les autres n'étaient faites que de pierre et de chaume. Sur chaque côté, des gravures semblaient représenter la vie de l'île. Un paysan y labourait ses terres, un vieillard, le mégo fumant, palabrait avec un autre autour d'un banc. Une femme promenait son enfant dans un parc d'olivier. Ses longs cheveux lui arrivaient jusqu'aux fesses et elle ne portait comme seule tenue qu'une toque laissant entrevoir ses formes généreusement arrondies. Mais là s’arrêta la contemplation. Car l'Ishii avait mieux à faire. Défendre sa vie.

Le chevelu s'avança vers la porte et frappa trois coup.

_M'sieur le maire. On a attrapé un guss qu'a frappé Jack et Bropte, et qu'a détruit une chambre d’hôtel. Même qu'il ressemble vach'ment à un monstre, le guss. Et que j'crois bien l'avoir déjà vu sur une affiche de prime. J'crois bien que ça commence à faire.

La porte s'ouvrit pour faire apparaître un maire mystérieusement habillé. Propre sur lui et sans aucune trace de sommeil interrompu.

_Oh, bonsoir tout le monde. Joe, amène le monstre dans la prison. Merci à tous de vous être soudés pour l’arrêter. Mais il est tard, on le jugera demain. Qui vient à temps à qui sait attendre.

Un bâillement se fit attendre alors que chaque homme se préparait déjà retrouver son bou de femme. La porte et se claqua et chacun se rentra. Sans plus de sermon, le monstre menotté vit un sac noir lui bloquer la vue et un coup partir l'envoyer au pays des rêves.


Lorsqu'il se réveilla, le froid vint lui mordre les blessures. Un barre de fer lui martelait le crane. Des entraves lui laceraient les mains jusqu'à les faire saigner. Il avait beau ne plus être couvert d'un sac, il n'y voyait presque rien. Pour changer. Son nez se remua pour discerner une odeur d'humidité bouffant toute la pièce, il sentait la froideur du métal de ses chaînes, de grilles lui barrant la sortie, de la pierre et du sable bouffant le reste.

Il était en prison.
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Après cette nuit là, la ville avait repris son calme. Les hommes étaient retournés dormir, embrasser leurs femmes et réconforter leurs enfants ; et le matin ; l'histoire était oubliée. Le Monstre, lui, arrêta de compter les jours, perdu dans cet enfer qu'était l'ennui. Cet ennui où rien ne se passe d'autre que le temps qui coule. Où chaque seconde est la même que la précédente et où rien ne vient éveiller l'esprit. Rien d'autre que ses pensées qui tournent en boucle jusqu'à rendre fou. Pas même un mouvement n'était possible, les blessures coagulaient, le sang tapissant le sol avait séché depuis longtemps. Seul repère temporaire pour le Monstre perdu dans ses pires pensées. Ses mains noiratres perdaient en vie, trop fortement lacérées, son dos, bloqué par ses bras tendus criait à l'arrachement. Il aurait pu crier, hurler, pleurer, supplier. Mais il ne fit rien. Rien d'autre que rester ainsi,les yeux fermer à attendre que la belle mort accepte de venir le prendre. Le monstre se sentait partir. Dans ses douleurs où le moindre mouvement de cil lui arrachait un rictus d’écœurement. Alors il décida d'oublier. L'endroit où il était. Ses blessures et sa vie pour ne plus penser qu'à cet étrange monde. Cette histoire que lui avait tant compté sa mère. Cette vie où chaque être vivant pouvait être libre. Ses énormes lèvres se mirent à murmurer d'étranges paroles sans sens. Qu'il répéta sans cesse pour ne plus penser qu'à ce doux rêve.

« Où les hommes vivent en paix. Où les poissons sont libres et les papillons peuvent voler sans craindre de leurs vie. Où l'argent n'a de pouvoir que de celui qu'on lui donne. Aucun. Où les maisons se construisent par la force du cœur et des muscles et où aucun risque ne court. Où le repas n'est que le fruit de son propre travail. Où l'harmonie est aussi existante que l'air pure que l'on y respire. Où la seule arme qui existe est celle de l'amour pour sa famille, ses amis. Où la haine n'a de place que sur les autres îles du monde. »

Jusqu'à ce que le vieillard, un matin, apparaisse, sa démarche toujours aussi boitante et les deux mains portant seaux, éponges et savons.. Mais le monstre ne vit rien, les yeux fermés, les sens éteints par le manque de nourriture, la soif et la souffrance.

_Z'êtes sacrément cons, les monstres comme toi.

Le monstre ouvrit le yeux. Sa bouche pendait dangereusement, comme si elle allait se décrocher d'un moment à l'autre.

_Eau ?

_Oui oui, j'sais. Ça m'emmerde, mais faudrait que tu sois propre pour ton jugement.

_Eau ?

Le vieux n'écoutait plus, trop occupé à défroquer le monstre.

_Eau ?

Le vieillard déchira le marcel sanguinolent et se mit à frotter le corps du vieux.

_Non mais vraiment. J'comprendrai jamais les sans cervelles comme vous. Pourquoi vous v'nez toujours mettre le bordel là où on n'veut pas d'vous ? Z'êtes pas bien sur votre île ? Vous emmerdez personne là bas. Et personne n'vous emmerde.

_Notre île ?

_Non mais vrai quoi, pis moi j'suis obligé de t'récurer maintenant. Tout ça pour payer l’impôt. Pour mettre une école. Paraîtrait que c'est bien, comme qui dirait. J'suis pas allé récurer les bancs moi, et j'suis pas con pour autant. Oh et puis merde ; le monstre. Tu t'es fait dessus combien de fois ? Regarde moi ton froque. Et c'quoi toutes ces choses dans tes poches ? Non mais y'a pas idée d'y mettre autant de mégots. Et tous ces papelards ? Ça va t'servir à quoi maintenant ? Hein ? Que... Quoi... Qu...

Bordel de sainte marie Jesus. C'est quoi cette merde...


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JIMMY BRILLE
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Le vieillard regarda la bête droit dans les yeux, lui fit relever sa trogne à moitiée fermée, endormi en la prenant par le poings.

_Bordel, dis moi où c'est qu't'as eu cette foutue photo.

_Hmm.. Dans... Un journal.

Un ange passait.

_Vous vous faites fournir en journaux par le maire, non ? « La culture doit être accessible à tous »... « Je vous payerai vos journaux ». C'est ce qu'il vous a dit ? Non ?Hmm... Il est malin.

Les rouages peu à peu se faisaient une place dans la caboche du vieillard qui en avait de trop vu. De trop entendu.

_Mais, toi, qu'est ce que tu peux bien lui vouloir, à ce foutu Jimmy ? Qu'est ce qu'une foutue poiscaille peut en avoir à faire ?

_Hmm, qu'importe, non ? Je me ferai juger demain, je mourrai dans la foulée. A quoi bon. C'est trop tard.

_Écoute moi bien la poiscaille. Y'a des choses bien pires que la mort. Des choses bien pires qu'même à l'heure qu'il est, tu peux pas imaginer. L'genre de chose qui te fera regretter ton p'tit séjour ici. Alors tu vas m'dire tout ce que j'veux savoir. C'est qui ce Jimmy ? Tu lui veux quoi ?

_Pire que ça ? Hmm...

La dignité se fit un chemin. Un cigare se demanda. S'alluma. Et l'Ishii raconta tout. Tout ce qu'il savait sur ce foutu Jimmy Brille qu'on appelait comme ça, parce que tout ce qu'il touchait se transformait … En autre chose que de l'or. L'un des meilleurs voleurs de son temps. On disait même qu'il avait réussi à subtiliser un Noble de Logue Town. Le monstre lui en devait une, de beigne en plein visage. Il venait récupérer son bien, ses affaires, ce qui lui revenait de droit. Une histoire de bandits. Mais le bon Jimmy avait été trop bon pour lui, trop malin et le monstre s'était fait avoir comme un bleu.

_Une triste histoire... Hmm...

,Le vieux se gratta le crane, comme pour se donner le temps de la réflexion, jura quelques mots d'oiseaux avant de se rallumer son mégo éteint depuis trop longtemps.

_Ecoute bien, la poiscaille. Crois bien que j'ai aucune sympathie pour l'genre de chose que t'es. Mais j'te laisserai sortir. S'tu m'aide à foutre une bonne raclée à cet enfoiré de Jimmy. J'aime pas que l'on se foute de ma trogne comme ça.

_Hmm...Tu es trop vieux... Tu n'as pas les clefs, à quoi bon ?

Le vieillard ne prêtait déjà plus attention, se retroussa les manches de sa vieille chemise et en un instant, tout son bras droit vira au noir avant de frapper dans un énorme fracas les pauvres chaînes giclant déjà.

_Co... Comment ?
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Le vieux ne donna qu'une explication étrange au monstre, une histoire de pouvoir, d'haki. D'une chose que chaque homme possédait mais que seule une partie d'entre eux réussissait à maîtriser. Ce vieillard avait parcouru les mers il y a de ça de nombreux printemps,avait affronté des créatures que peu pouvaient imaginer exister, avait découvert cette île peuplée d'étranges poissons aux corps humains et à la haine viscérale. Avait navigué jusqu'à loin par delà les mers jusqu'à ne plus pouvoir rien faire d'autre que fuir. Fuir la violence. Les détails s’entremêlaient, se contredisaient parfois et lorsque le vieillard finit de parler, sa bouche pâteuse avait aux lèvres comme un goût de non dit. De honte et de caché. Mais le Monstre n'y fit pas attention, trop heureux d'être enfin libre. Trop suintant la souffrance pour s'occuper d'autre chose que de son pauvre corps qui criait à l'aide. Mais le vieillard le rappela à l'ordre et d'un mouvement de bras, l'ordonna de l'accompagner,lui et sa démarche boitant.

_Hmm... Ta jambe ?

_Un fichu homme poisson, qu'a voulu me piacter. L'a juste piacter sa caboche contre le sol et ses dents contre mon épée.

La discussion s’arrêta là, car ils savaient qu'à partir de ce moment là,ils devaient être discret. Leurs pas se faisaient minuscules. Leurs souffles courts, leurs discussion chuchotant. Le moindre geste de travers de l'un se faisait de suite réprimander par l'autre et c'est ainsi qu'Ishii se rendit compte où il était. Les geôles de la maison du Maire. Dans l'antre du loup. Ils passèrent un grand couloir, puis montèrent de grands escaliers en colimaçon où le géant manqua à plusieurs reprise de se cogner le crane ; arrivèrent dans un salon où la richesse se faisait voir de chaque côté. Tableau datant de plusieurs siècles, tapis aux motifs soigneusement brodés, meubles de bois massifs. Chaises sculptées. Tout ici rappelait la richesse, l’orgueil et la démesure. Trop désabusé, trop contemplatif devant toutes ces choses que le Monstre ne pourra jamais se payer, il ne remarquer pas la porte en bois s'ouvrant de l'autre côté de la pièce, ni le sourire en coin de l'homme qui entre et il faut le coup de coude du vieillard, pour qu'enfin, le cachalot aperçoive ce bon Joe.

_Héhé, le vieillard fait de la résistance, à c'que je vois.

_Il faut bien que vieillesse se fasse.

Derrière, Jimmy arrive, une clope longue comme les doigts du monstre au bec, le chapeau bloqué sur le crane.

_Dis voir, Joe, t'aimes bien le poisson ?

_ Pour sûr, Jimmy, mais je préfère la viande de vieux. Y'a moins de gras, comme qui dirait.

Les deux énergumènes s'échangèrent un regard. Rirent un coup et avant même que le Monstre et son acolyte ne comprennent, la danse était lancé. C'était le genre de danse violence, qui faisait dans les pas rapides et puissants. Où le monstre, perdu dans le rythme ne faisait que parer tant bien que mal, et plus mal que bien. Faute aux repas qui n'en avaient pas été depuis trop longtemps, aux heures sans bouger qui avaient mangé ses muscles et au manque de lumière qu'avait avalé les dernières vitamines du monstre. Ses genoux repliés et ses bras comme bouclier ne faisaient rien d'autres que ralentir la souffrance, le Monstre avait voulu jouer à la brebis dans la tanière du loup. A côté, le vieillard ne faisait pas no plus belle figure. Ses coups n'arrivaient pas à toucher son adversaire qui esquivait chacun d'entre eux avec un sourire aux lèvres. Les poings noirs du vieillards finissaient à chaque fois dans le vent avant que ceux de Joe, de poings, ne finissent par écraser la caboche de l'ancien pirate contre le sol.

_Dis voir, Joe, ça se revend cher, la poiscaille, au marché noir ?

_J'crois bien que oui, Jimmy. Paraît même qu'ils embauchent, à Tequila Wolf.
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