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Attrape-moi si tu peux, acte deux.

Une large moustache bleue fend l'océan. Le mouvement est rapide, mais elle reste fixe, drapée dans une dignité majestueuse. Elle est la figure de proue du « Moustachu Piaffeur », un nom vraiment particulier pour un patrouilleur de la marine. Derrière cette capillarité boisée et peinte, on devine deux superbe mât et un gaillard d'arrière où deux personnages se toisent sur un plancher si propre que l'on pourrait manger dessus.

« - Mais pourquoi tu l’as pris à bord ?
- Il avait l’air entraîné et avait une grande épée. Ça ne peut pas faire de mal d’avoir du renfort avec nous.
- Oui, mais tu sais que je ne peux pas les blairer, moi, ces racailles de chasseurs de prime.
- On s’en fout, je ne te dis pas de l’épouser. Il va juste rester là le temps de se faire cette connasse.
- Je persiste à croire qu’on n’a pas besoin de son aide. »

L’engueulade s’est arrêtée à ce moment. Le jeune caporal a un sacré culot d’engueuler son sergent. Mais, là, c’est la marine d’élite, un lieu où la hiérarchie n’a pas beaucoup de sens. En tout cas, elle n’est pas basée sur le grade, mais sur autre chose. Une méritocratie où celui qui a la plus grosse peut se permettre de gueuler. Le jeune caporal est d’ailleurs un chien fou de la nouvelle école. Esprit d’élitisme, folie des grandeurs. Un bon soldat comme les aiment ceux qui ont créé la branche. Efficaces, mais un peu chiants. Fortes tendances aux dommages collatéraux, mais efficience remarquable. Niveau physique, il a une sale gueule avec une peau brune fortement marquée par la variole et un corps fin, mais puissant. Il est sec comme un combattant du désert. Le vieux sergent soupire. Il a aussi débuté comme ça. Par contre, l’âge lui a appris la sagesse. Il a trop vu crever des types comme ce jeune con pour s’énerver. D’ailleurs, il a assez de recul pour voir la supercherie dans l’élitisme forcené de son unité. Il sait que ce n’est qu’un moyen pour les presser à avoir une vie de merde sans moufter. Il l’a compris à force de voir ses potes clamser ici et là, victimes de leur connerie d’idéologie. La mort, c’est sale et solitaire. Alors, il préfère autant envoyer un chasseur de prime au casse-pipe. Garder les siens en vie, dont ce jeune imbécile. Le quinquagénaire soupire à nouveau, plus bruyamment. Il s’en va sans un mot. Il a la bedaine qui pousse sur les boutons de sa chemise et un crâne dégarni sur lequel vivotent quelques cheveux sel et poivre en couronne. Un gros pif rouge et des favoris fournis lui donnent un air débonnaire. Ce que parachèvent ses épais sourcils qui bougent beaucoup trop à chacune de ses paroles. Il a décidé d’aller rendre visite à son hôte, un type assez intéressant qui veut prendre des coups. Le sergent réfléchit au meilleur moyen de l’utiliser. Mais pas que lui, il a quelques abrutis à éduquer. En général, il délègue à la vie le soin d’affûter ses outils et à la mort la tâche de le débarrasser du surplus.

« Alors, comment va notre homme, doc ? »

Le doc est un trentenaire aux cheveux longs et au ton traînant. Un blond aux yeux bleus, assez bien fait de sa personne, mais agaçant de lenteur.

« - Je crois, que, ça ira, oui, probablement.
- Mais encore ?
- La balle, elle l’a traversé, ce n'est pas une blessure vitale, non, pas vitale, pas d’organes touchés donc pas vitale. Lui, il est plutôt –comment dire ?- solide, voilà, c’est le mot, solide. Il se remettra.
- Ok, j’ai compris, je vais le voir. Laisse tomber les explications, le fait qu’il se remettre me suffit. »

Et il prend congé du bureau carré pour entrer dans la pièce où se trouvent les lits. Il écarte un rideau blanc pour découvrir son aîné parfaitement réveillé et alerte. Il lui sourit avec condescendance et s’adresse à lui avec ces mots :

« - Vous avez assez pioncé, c’est bon ?
- …
- Nous sommes en vue du navire ennemi et allons commencer les manœuvres, il serait peut-être temps de vous bouger le cul.
- Demandé si gentiment. »

L’homme allongé se lève, il est plus grand et plus large que le sergent. Il le domine d’une bonne tête et lui rend son sourire condescendant.

« - Voyons voir ce que sait faire la marine d’élite, sergent ?
- Monture. Vous c’est Ledger sur votre carte. C’est votre vrai nom ?
- Qui sait. »

Sur le pont, le vent est violent et l’après-midi est largement entamée. Cependant, il fait relativement sombre vu la masse de nuages qui cachent le soleil. Le temps est assez frisquet, mais ça ne semble pas émouvoir les marins. Des gars bien apprivoisés, ça, il sait faire le sergent, même s’il se fait passer pour un type à la cool. À une bonne trentaine de mètres, on aperçoit un bateau à un mât qui ne tient pas la longueur face à l’embarcation rapide du sergent Monture. La confrontation est imminente, pense Julius. Il rajuste d’un geste machinal sa cape et vérifie ses armes. Puis, il passe sa main sur sa blessure encore fraîche. Il semble prêt pour le deuxième round. Et, pendant que les canons se mettent en place dans un vacarme assourdissant, le vieil homme laisse se dessiner sur son visage un sourire carnassier qui n’est pas sans rappeler ses heures les plus sombres.
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Aaaaahhh!!! Mais ça fait mal, bordel!!
Et voilà, c'est fini. Maintenant, il faut que tu te reposes, sinon, tes plaies risquent de s'ouvrir.

Je n'aime pas rester à rien faire. On a quitté Inu Town depuis un moment et le temps passé dans le lit m'a remise sur pied. Je me sens en forme après les soins de Valentina. Ma seconde s'est retournée pour ranger ses instruments. Je me redresse alors et me mets en position assise. Mes enfants sont à mon chevet et ma fille m'interpelle.

Il faut que tu restes couchée, maman. Je n'ai pas envie de te voir encore en danger, tu le sais bien.
Aoi. Tu as besoin de repos. Cesse donc de te surpasser, c'est un ordre. Surtout que tu n'es plus en danger ici. Même si on n'a pas récolté grand-chose, tu t'es foutrement bien battue. Très peu aurait survécu à cet enculé, hein. Il faut que tu arrête d'être au taquet sans arrêt, crois-moi.
Je sais, je sais. Tu n'es pas ma seconde pour rien. Mais j'ai comme une intuition...

Il n'y a que cet entourage privé qui peut me parler sur ce ton. Toutefois, ça m'exaspère d'être traitée ainsi. En duel singulier, j'aurais tué ce bouffon. Chasseur de prime ou agent du Cipher Pol... Maintenant, il devrait être loin, ahaha!! En tout cas, si je le revoyais, je le ferais la peau dans l'art de la piraterie. Soudain, un cri interrompt mes réflexions.

Capitaine! Capitaine! Un navire nous prend en chasse!
Quoi??!!!

Immédiatement, je saute de mon lit et je m'empresse de sortir de ma cabine. Je cours voir à l'arrière de mon bateau. Ma seconde me suit juste derière. J'ordonne tout de suite à Valentina de me passer la longue-vue. Je vois alors avec horreur un pavillon de la Mouette.

Putain de Marines!!
Mon Inferno est pourtant plus rapide. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je ne sait par quel miracle ils gagnent du terrain, mais vu qu'il s'agit d'une misérable caravelle, on a une chance de se battre à arme égale. La fuite n'est plus possible, il faut se battre. Je me retourne alors vers mon équipage.

Que tout le monde soit à son poste! Jeter l'ancre à tribord et préparer les canons de tribord. Replier les voiles et en vitesse!! Je veux voir ce navire Marine au fond de la mer à peine la manœuvre effectuée!!!

Les hommes de la loi ne sont pas aussi stupides et s'empressent de changer également de trajectoire pour éviter de faire face aux armes adverses. Ils pivotent donc à bâbord, rasant de près les premiers boulets. Les boules d'aciers coulent à pic dans l'océan, créant des vagues à faire tanguer le bâtiment. La bataille navale a alors commencé.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
©odage by Hathor



Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Lun 17 Fév 2014 - 9:30, édité 7 fois
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Le vieil homme est assis sur un tabouret et fait face à la mer. Ses yeux gris-jaune scrutent inlassablement l’océan écumant, mais surtout, le navire ennemi. Un navire rattrapé à la faveur du vent sans compter l’expérience de l’équipage qui le dirige. En effet, ce n’est pas le premier pont que le chasseur de prime foule, il en a vu des embarcations de tous genres. Il ne peut que constater que le capitaine sait mener son bateau. Alors, quand la première bordée a tonné, le navire a déjà pris la tangente. Visiblement, la femme pirate a confiance en ses capacités. Une arrogance qu’il espère vivement détromper. Une arrogance comme la sienne des années auparavant avant qu’on ne lui montre que tout bien peut être perdu et que le mal fait ne peut être jamais défait.
 
D’un geste de la main devant son visage, il espère conjurer le sort et chasser de ses pensées ces souvenirs d’un jour funeste afin de se concentrer sur la bataille imminente. Il observe et compte les ennemis sur le pont adverse alors que celui-ci s’approche dangereusement à bâbord. Le bateau de la marine passe donc à tribord de l’autre pour lâcher sa première bordée. Sa proie fait de même et les projectiles entament les deux coques pourtant solides.
 
Sous les pieds du chasseur de prime, le bateau tangue violemment, manquant de le désarçonner de son siège rudimentaire. Le visage des marins trahit une crispation légitime. Un homme ne devrait pas être dépendant du bon vouloir de l’artillerie pour espérer vivre. Il va falloir penser à aller au contact avant que la moustache bleue ne perde de son panache.
 
Le sergent toise la mer avec un air circonspect. Il balance ses ordres d’une voix rude et grave et ses hommes les suivent sans jacter. Il ne manque pas de charisme et l’affrontement lui a fait perdre toute sa bonhomie. Un chef de guerre se tient maintenant droit derrière la proue, le regard implacable et une masse de guerre en acier ceignant son flanc gauche. Puis, un sourire. Et enfin, Julius comprend l’intention du vieux renard.
 
Le navire ennemi a replié ses voiles, il est donc immobilisé pour un certain temps et le marin espère en profiter pour se placer de la meilleure des façons ; c’est-à-dire en diagonale par rapport à l’autre. En effet, il préfère offrir une moins grande surface de vulnérabilité quitte à perdre en précision. D’une voix claironnante, tout le navire entend hurler :
 
« Feu ! »
 
Et tout le navire s’exécute en s’ébranlant sous la puissance des cracheurs de fer coulé. En même temps, une volée de projectiles fuse vers les poursuivants et croise leurs tirs en s’y heurtant ou en les frôlant. Plus de la moitié passent à côté, mais le reste craquèle la proue du moustachu piaffeur. L’un d’entre eux rebondit sur le pont et manque le visage du chasseur de prime de peu avant d’entamer leur gréement. Un homme à la peau mate et au visage parsemé de cicatrices se porte à ses côtés. Son aspect trahit la haine qu’il porte aux pirates, mais aussi aux chasseurs de prime. Un sentiment qu’il n’a apparemment aucune envie de cacher.
 
« - Si ça n’était que de moi, je t'aurais jeté à la flotte d’un coup d’pied au cul. Mets-toi en travers de mon chemin et je te tranche la gorge, connard de civil de merde.
- Et si c’est toi qui te mets en travers du mien ? Je te dézingue ou bien ?
- Alors j’espère que t’es pas tout seul pour le faire parce que tu serais bien dans la merde. »
 
Les mains se portent instinctivement aux armes. Ce mouvement trahit l’impossibilité de s’entendre et la nécessité de se mettre sur la gueule un jour ou l’autre. Intérieurement, Julius se met à penser que la marine d’élite fait définitivement chier. Et que c’est pas aujourd’hui qu’il va pouvoir les blairer.
 
« - Range ta sale gueule de con, caporal. Et toi aussi, le civil. Si y en a un de vous qui fait la connerie de taper son propre camp, je le découpe en rondelle et je le serre à bouffer à mes chiens. C’est clair ?
- Oui, sergent.
- Et toi, bordel ? On ne t’a jamais appris à répondre à une question.
- T’as pas autre chose à foutre que me briser les noix toi et tes clébards ?
- Qui c’est que tu traites de clebs, espèce d’enculé ?
- Vos gueules, putain de merde. »
 

Le caporal s’éloigne sur les pas de son chef non sans lancer un regard assassin en la direction du vieil homme. Encore un ennemi de plus que se fait Julius. Une sorte d’habitude prise depuis bien longtemps et dont il ne soucie plus désormais dépourvu de tout bien à perdre.
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Bien sûr, rien n'est facile. Encore moins quand on a affaire à la Marine d'Élite. Il n'y a qu'une probabilité qui explique leur présence ici, en pleine mer, à notre poursuite. Et je ne peux que maudire cette raison. Je ne vois que ce chasseur de prime. En dénombrant les militaires à bord, je remarque parmi eux et avec dégoût le vieux rôdeur prêt à m'affronter à nouveaux. Heureusement qu'il n'y a qu'une trentaine de personnes sur ce navire de la mouette. Observant longuement la coque du vaisseau à la recherche du moindre signe de faiblesse, je constate avec soulagement qu'il s'agit d'une caravelle. Ce genre de bâtiment de la Marine est le plus petit et le plus rapide que les soldats peuvent disposer. Généralement, il sert d'éclaireur, de patrouilleur sur les Blues ou de transporteur de courriers à travers toutes les mers. Et encore plus rarement, il est utilisé par la Marine d'Élite qui apprécie avant toute la vitesse au détriment de tout le reste. Et je vais transformer leur manque en une arme. Puisque ces hommes de la loi ont rattrapé l'Inferno et qu'une bataille s'engage, ils ne vont pas faire l'en feu sur ce que je leur réserve. Toujours avec un air circonspect, je regarde attentivement en direction de nos adversaires pour comprendre ce qu'ils manigancent. Je continue de transmettre mes ordres à mon équipage.

Remontez l'ancre et remettez les voiles! Changez de direction à l'opposé!

Mes nakamas exécutent leur tâche, mais trop tard, l'inévitable arrive. J'ai malheureusement senti au dernier moment. Les canons grondes et crachent l'acier. Les boulets sont pour la plupart inefficaces, mais certain percute sans trop causer de dommages. Mon navire décris un arc de cercle à l'opposé du bâtiment adverse pour lui arriver par l'arrière. À mi-chemin, nos navires se retrouvent à nouveau côté à côté, mais à une distance plus éloignée. Les canonniers enfournent d'autres types de boules et recalculent l'angle de tire. Ensuite, à mon ordre, ils font feu. Mes boulets ramés coupent les manœuvres de nos assaillants. Mes boules enchaînées abattent leur gréement et balayent le pont adverse. Il ne serait pas étonnant de voir une partie de leur équipage dans un sale état après cette attaque. Leurs cordages servant à manœuvrer les vergues et leurs voilures sont déchirés, ce qui immobilise le Moustachu Piaffeur. Ainsi, l'Inferno pourra se coller derrière lui pour l'abordage. Cela dit, mon bâtiment encaisse quelques coups pendant que d'autres projectiles tombent à l'eau ou nous traversent sans nous heurter.

Préparez-vous à l'abordage! Prenez vos sabres et vos pistolets. Quand notre navire percutera leur gaillard d'arrière, on les prendra d'assaut sur leur propre navire!

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Le choc entre les bateaux fait claquer plus d’une mâchoire et tomber plus d’un gars. Les plus solides ont tenu le coup en s’accrochant à ce qu’ils ont pu, d’autres sont éclatés au sol comme des merdes. Au nombre desquels se trouve Julius encore sous le coup de sa blessure décidément pas si banale que ça. Légèrement étourdi, il se relève en se morigénant intérieurement d’avoir montré sa faiblesse et il fait jouer ses épaules comme pour retrouver ses sensations. Pendant ce temps, il observe le Sergent ventripotent dévoiler de sous un drap une machine qu’il manie non sans un certain plaisir.

Un regard circulaire et bref suffit au chasseur pour évaluer la situation ; l’impact n’a créé la confusion que pendant un court moment. Les seniors ont vite réussi à entraîner les néophytes dans une routine d’abordage. Deux lignes de six soldats se sont formées, fusils en main. Une ligne est accroupie et l’autre est debout. Les marins visent l’arrière de la caravelle et se sont calés contre leur supérieur prêt à mettre en charpie les pirates.

Débarquer chez l’adversaire la bouche en fleur est un signe qu’on cherche à limiter les dommages sur son navire. Cependant, ça laisse à l’ennemi l’occasion de se placer en position défensive et de jouer tous ses atouts. Le Sergent a bien conscience des dégâts majeurs subits par son navire et ne redoute pas particulièrement d’écharper encore plus ce qu’il restait du gaillard d’arrière. C’est là que Julius s’est montré vif et a viré son cul de la ligne de tir. Sur ses jambes d’autant plus chancelantes que le navire tangue, il s’est mis à l’abri juste avant qu’une nuée de grenaille ne fouette l’air pour s’encastrer dans la structure en lambeaux à la première gueule qui en est sortie.

Avoir la gueule en vrac est l’expression du jour.

Très vite, la formation se rompt sous l’assaut d’une folle furieuse. Elle, le pirate, la rousse, la sulfureuse, l’allumée. Une véritable garce, en un mot. Elle arrive en plein milieu, le temps d’une inspiration et découpe la mitraillette en deux par le haut. Et là, Julius se dit que c’est le moment de la bousculer une deuxième fois. Et il le fait justement d’un grand coup d’épaule qui les envoient tous les deux s’exploser contre la rambarde plus loin alors que les pirates ont reformé leurs lignes et s’écrasent épées au clair contre des hommes qui ont vu bien pire.

Un peu en retrait de la bataille rangée, pas si rangée que ça, l’homme et la femme remâchent leur rancœur mutuelle à grands coups de lames. À l’ire embrasée de la jeune femme, le vieux oppose une maîtrise calme. Cependant, loin de se laisser démonter, son ennemie remet en cause sa mainmise grâce à une souplesse qu’il ne saurait égaler. Le front en sueur et en sang, le chasseur démultiplie les bottes et les esquives pendant que son adversaire déballe un éventail de techniques plus que fourni.

Sur un coup de taille un peu trop large, Julius s’engouffre dans la défense du pirate et plante son couteau dans sa cuisse gauche après avoir écarté son épée. Et il se trouve menacé par un pistolet prestement calé contre sa tempe. Il a juste le temps de se reculer avant que le coup ne parte sans le toucher. Cependant, il n’a pu éviter le tir suivant et, malgré son épaule droite sertie d’un plomb, il écrase son crâne contre celui de son vis-à-vis. Ce qui a pour effet, en plus de faire sourire le vieil homme, d’envoyer la grognasse au sol deux mètres plus loin.
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De quoi nous accueillir quand on déboule sur les ruines du gaillard d'arrière est complètement prévisible. Ça fait quand même des morts de mon côté. Et pour ne pas éveiller de soupçon, j’envoie Valentina avec d'autres hommes passer par le bas au niveau des sabords. Ils n'ont qu'à se faufiler dans les écoutilles pour prendre en sandwich les Marines sur le pont de l'autre côté. Qui pourrait se douter que des pirates arriveraient par la proue à l'intérieur de son propre bâtiment? En tout cas, mes plans ne semblent pas passer comme prévu, ça commence à faire long. En attendant ma seconde, je dois me coller à boucle blanche qui nous a envoyé tous deux au sol deux mètres plus loin. Je crains qu'elle rencontre des difficultés. Cela dit, la bataille fait déjà rage. Le sergent d'Élite paraît occupé pour repousser mes hommes sur le pont. En ce qui me concerne, je me relève en titubant. Une petite pause s'installe, ce qui nous laisse du temps pour reprendre notre souffle. Je ne m'attendais pas à le revoir. Et encore moins en forme pour surpasser toutes ses blessures endurés à Inu Town. Les miennes sont encore présentes et peuvent m'empêcher de gagner.

T'es un dur à cuir, toi. Mais tu perds ton temps. Jamais tu ne m'auras!

On se relance à l'assaut. J'ignore comme je peux ma nouvelle coupure à la cuisse. Je lui donne tout ce que j'ai, mais il me domine. Je le sens. Je n'aime pas ça. Pour un vieux, il déborde beaucoup trop d'énergie à mon goût. La force brute ne semble pas la solution. La ruse est ma plus grande alliée. Je ne lui ai montré que très peu dans les rues d'Inu Town. Il est inutile que je résiste à ses coups trop longtemps. Je me laisse dominer peu à peu pour qu'il croie me vaincre une bonne fois pour toutes. Ainsi, je n'use pas toute ma puissance pour garder de la réserve. Un revers d'épée trop violant m'envoie me diriger la face contre un tonneau de poudre. Le couvercle s'en retrouve brisé. Chargeant vers moi pendant que j'ai le dos tourné, le balafré s'apprête à m'asséner le coup de grâce. Je fais volte-face en un éclair en lui projetant de la poudre dans les yeux. Cela me laisse juste le temps d'encaisser le choc, car sous l'effet de surprise, l'albinos a baissé sa lame dans le vide au dernier moment et me rentre de plein fouet. On tombe alors une fois de plus sur le parquet. Roulant et se débattant comme on peut, je cherche de mon côté à le détrousser de son couteau et de sa grosse épée.

Mes hommes sur le pont luttent comme ils peuvent face à l'adversité mieux organisé. En l'absence de mes ordres, mes nakamas deviennent vite de simples pirates lambdas, incapables d'agir vaillamment. Je me demande bien ce que peut faire ma seconde.

Dans l'entrepont, Valentina est ralentie par des hommes de la loi, mais rien de concret ne l'empêche d'arriver à ses fins. Des Marines ont menacé de faire sauter la sainte-barbe, mais heureusement qu'elle les a calmés rapidement. Faire couler le navire avec des pirates à bord n'est pas le mieux, mais le faire quand il n'y a que des soldats, c'est top. La seconde d'Aoi passe son chemin au travers du bâtiment pour arriver au bout. Elle passe avec son équipe par les écoutilles. Le sergent d'Élite doit maintenant se retrouver sur deux fronts. Valentina ne perd pas de temps et utilise l'unique canon situé à l'avant pour faire du nettoyage d'un coup de canon propulsé dans le tas. Cette nouvelle situation surprend quelque peu les Marines et Julius. Ainsi, Aoi profite pour le blesser.

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Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Lun 24 Fév 2014 - 10:24, édité 1 fois
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C’est la débandade sur le pont du Moustachu Piaffeur. Et le sergent commence à sérieusement douter de ses forces, et ce pour plusieurs raisons. La première est l’incapacité à ses hommes à rivaliser avec des pirates pris par surprise sous un tir de barrage. La seconde est qu’en réalité, ils n’ont même pas su repousser la moitié des ennemis alors que le reste de la troupe les a pris à revers. C’est à se demander si ses gars sont à chier ou bien ceux d’en face simplement imbattables.

Le vétéran ne s’est pas posé la question longtemps. C’est pas le genre de la maison. Il a juste vite fait de percuter qu’il fallait gicler, partir la queue entre les jambes en espérant sauver son cul et assez de types pour remplir une baignoire. Il a quand même encore le swing dans la peau et, de sa masse d’arme, éclate un crâne sans sommation avant d’exhorter ses subordonnés à plier les gaules. Mécaniques, ils se replient en formation serrée autour d’un chef qui gueule haut fort d’aller vers la péniche en protégeant les potes parce qu’il faut.

Tant bien que mal, ils arrivent à forcer le verrou des pirates et sortent de l’encerclement qui leur a été imposé non sans y avoir perdu pas mal d’hommes. Ils étaient trente-sept à embarquer ce matin, ce soir, on peut les compter sur les doigts de la main, en s’aidant de quelques orteils, mais c’est pas le sujet.

« - Sergent, on peut juste pas les laisser nous baiser le cul, merde !
- Ta gueule, petit con. Les ordres sont les ordres !
- Où sont tes couilles ? Même le civil se bat encore.
- Tu n’as qu’à rester, alors. Vous jouerez à chat-bite en enfer. »

Le caporal vérolé est con, mais c’est le con qui te sauve la peau. Alors, quand la grognasse a su planter Julius que n’a rien trouvé de mieux que de lui cracher à la tronche, ce brave gars s’est chargé de lui rendre la pareille et de balancer tout ce beau monde par-dessus bord. Soudain coup, les gens ont fini par comprendre que le bruit de fond n’est pas seulement celui des fusils et des lames, mais aussi celui d’une tempête qui se lève.

Et putain ce qu’elle avait mal dormi.

Abandonnant le navire, le combat et un bon morceau de leur dignité, la marine d’élite se tire, amputée d’une bonne partie de son effectif. Le moral dans les chaussettes et les burnes au clou, ils rament empilés comme des sardines sur une barque qui se fait gifler par les flots. Avec son éminent ventre qui prend le tiers de l’espace, le Sergent a toute la place qu’il faut pour ruminer une défaite amère et les paroles encore plus amères du petit con. Il a beau avoir entendu ça des milliers de fois, ça lui fait encore mal au fion. Et son regard qu’il garde vif malgré tout se promène sur les visages déconfits pendant qu’ils se demandent ce qu’il fout encore sur le terrain.

Plus loin.
Encore plus loin.
Sincèrement plus loin.

Un homme, un vieux, quinquagénaire à la louche et franchement amoché se fait salement balloter par la houle. Il pleut sur la mer déchaînée ses dernières gouttes de sang. Son visage est aussi livide qu’inexpressif. Il reste figé, comme drapé dans une dignité, une dignité mortuaire.

Ou pré mortuaire, plutôt, parce qu’il faut pas déconner tout de même. Julius n’est pas mort, du moins, pas encore, pas tout à fait.

Il lui reste encore du souffle et un palpitant qui ne sait juste pas la fermer. Une vitalité de battant le maintient sur la limite entre la vie et la mort. Il oscille lentement entre les deux, presque sur le point de lâcher avant de revenir inlassablement du côté des vivants. Ce n’est juste pas son heure, pas encore, pas tout à fait.

Au second réveil dans le coaltar et ce au temps record d’un jour, il commence à remettre en question l’intérêt de le soigner. Il se sent presque mal pour les médecins qui se font chier pour pas une prune.

« Eh ben, Blanche Neige, t’as bien dormie ? »

Julius a entendu le e muet comme il a vu les yeux fermés un enfoiré à la voix d’un caporal. Un caporal de la marine d’élite. Même un de ceux marqués par la petite vérole avec un putain de manque de savoir crever.

« - T’es mieux avec le bandeau sur la face. Qu’est-ce que vous avez foutu la marine ? Je croyais que vous étiez des cadors.
- J’en sais foutre rien. Le gros con s’est barré et j’ai préféré rester, je n’en sais pas plus que toi.
- C’est pas tout ça, mais je dois aller tuer quelqu’un.
- Pareil.
- J’ai pas besoin de ton aide.
- Pareil.
- Je te trouve franchement antipathique.
- Pareil.
- Bon.
- Ouais.
- On y va ?
- Question à la con.
- Mais, vous ne pouvez pas partir, messieurs, vous avez perdu trop de sang, on vient à peine de vous recoudre. Il faut un temps de convalescence d’au moins dix jours.
- J’ai pas dix jours de libres, Doc.
- Pareil. »
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