Les préparatifs sont terminés, mais Mongomry arrive pas à s'cooliser. C'est qu'sa s'maine a été rude. Le genre qu'on oublie pas. Son gang, amputé d'une bonne partie, sa pouvoir, fragile, même l'impressionnante somme de pognons qu'j'lui ai, soit disant, ramener, l'a pas rassuré. C'est qu'il se doute de que'qu'chose j'crois. C'est qu'il fait pas confiance. J'le mire, qui envoie régulièrement ses r'gards vers Brag', l'chef des hommes de mains du clan, comme si c'était son assurance vie. Problème Mongom', y a un truc que tu sais pas. Si Brag' t'es toujours fidèle, les types qu'il a sous ses ordres sont acquis à ma cause. Entre les p'tites mains des Saigneurs qu'l'ont infiltré, les gars de Bonzo achetés précédemment, les porte-flingues de Jo' Patchett et ceux qui sentent le souffre et me matent avec des étoiles dans les yeux, la garde perso du clan Python ressemble plutôt à un poignard dans son dos. Et ses pas les huits champions nommés à la va-vite par le vieux pour donner bonne figure qui vont empêcher l'coup d'surin. Non non.
D'bout à la droite de Mongom' j'observe les ouvriers qui mettent en place les dernières déco'. Les trois blasons des clans, en version XXL, au d'ssus d'l'arène. D'autres finissent aussi de se mettre en place. J'pense aux aubergistes "locaux" (tous à la botte de tel ou tel clan) qui montent leur stand à picole. C't'une grosse fête qui s'annonce, et les trois partis en présence cherchent tous à avoir la plus grosses échoppes, le plus gros drapeau, etc. Mais, dixit un charpentier qui s'occupait d'renforcer les gradins, l'édition d'cette année est plus p'tites que les précédentes. La faute au business des clans qui semblent pas florissant en ce moment. J'ai ri et j'lui ai payé une bouteille. On a trinqué au futur. J'ai vu dans se mires qu'il avait compris quelque chose, et qu'il n'allait pas rester pour le spectacle. Sage, bien que dommage. Je mire Mongom'. Il capte mon regard, et me fait un sourire forcé. Le pauvre bougre à la main qui tremble.
Tout est prêt maint'nant, et les sales gueules commencent à arriver dans c't'arène principale, c'te cave gigantesque. L'ambiance est déjà chaude, les spectateurs ont attendus ça longtemps. Picoler, et voir les plus mastoc des combattants se mettre dessus sur fond de guerre des gangs, tout un programme. Les autres clans sont arrivés aussi. Les Soeurs, funky comme la frigidité, et l'underground, toute creapy. Pourtant, malgré leurs grands airs, ils font pas les fiers. Eux aussi ont vécus des coups durs, dernièrement, et les boss me balancent des regards qui en disent long. Ca m'étonnerait pas qu'ils m'aient concoctés l'une ou l'autre surprise. Genre vilaine. Les paris me donnent largement gagnants, et c'sont pas d'fausses cotes. Perso, j'ai pris mes dispositions. J'ai d'la gnôle perso en suffisance, pour éviter les empoisonnements, et plusieurs gus qui gardent mes arrières. Parmi eux, Linus, fidèle saigneurs, Bonzo, fidèle acheté et le très malin Ankou. Avec ses trois là qui vieillent, j'devrais être à même de voir venir n'importe quelle saloperie. Plus Noa, et Alex Bishop "Le Doc", fidèles saigneurs parmi les fidèles, qui seront assis dans les tribunes pas loin de la loge des chefs de clan, histoire de venir filer un coup de main quand il faudra. Du monde donc. Et des monstres. Parce que je compte pas Anthrax. Anthrax... J'ai r'marqué y a pas longtemps qu'il me comprenait mieux, depuis qu'j'ai bouffer mon fruit. Idem pour moi, je le pige un peu. Alors j'lui ai dit d'aller s'poster en hauteur, et d'faire le guet. Il a accepté mais j'ai du lui promettre de lui filer un flingue et de le laisser tuer quelqu'un. Il adore ça, tuer. Sale bête.
Les chefs de clans prennent place, leurs champions avec. Les rangs font tristes mines. Hormis les vrais, les durs, les traîtres que je connais, y a d'autres gueules. Mongom' est aps le seul à avoir nommé de nouveaux champions. L'Under' et les Sœurs on fait de même. Une clique de nouvelles gueules sont avec eux. Des gueules faibles. Héhé. La température augmente dans l'arène. Les gradins sont pleins, les gens sont chauds. Ça va bientôt commencer. Le speaker prend le micro, relié à des escargomégaphones partout autours, et annonce la couleur!
Bonsoir brigands et pirates! Bonsoir amateurs de sang et de combats! Fans de violences et de mises à mort, ce soir, c'est VOTRE soir!
Le public gueule! Fort.
Pour fêter ce nouvel an, les trois clans de Dead End vous offre un spectacle sans pareil! Un spectacle qu'on ne peut pas manquer! Un spectacle que la mort, elle-même regarde en ce moment! Pour les clans, je vous demande UN TONNERRE DE BRAILLAGE!
Et ça gueule de plus belle! Fort, longtemps! Et au speaker d'enchainer, de détailler le déroulement de la soirée. D'abord, il y aura les combats des champions de 8 à 5. Tous, ensemble, dans la cage, et que le meilleurs gagne. Ensuite, les champions 4 et 3, en duo, à six donc. Petits intermèdes lubriques après, à base de danseuses et d'acrobates, pour finir sur ce que tout le monde attend: le combat des numéros un et deux. Du grand spectacle, et il ne croit pas si bien dire. Héhé