Diversion, un mot pas compliqué

Le combat, la bataille a commencé. Enfin pas pour tous. Le grand tranquillement sur son bateau n’a même pas remarqué l’absence des autres. Il pense plutôt au repas qu’il va se faire. Oué il a complétement oublié pourquoi il est là. Alors il commence à couper le poisson en sifflotant. Il prend quelque morceau et les met de côtés. Ils seront cuis plus tard. Il relève la tête et voie une grosse tortue. Enfin plus petite que lui mais grosse comme même quoi. Une dame a un siège plutôt confortable dessus. On la voie pas trop car des tiges assez grandes la mettent à l’ombre

-Ouaa troop la classe !! Hep Madame. Vous l’avez pêché tout seul ? C’est trop bon la tortue. Un petit ragout de tortue. En plus la marine cuisinière doit connaitre les plats qu’on fait avec la tortue. Hep OLDA, euh non c’est pas ça. Oldeur… Cuisinière ! Viens voir y’a de la tortue.

Il met la main dans l’eau, l’attrape et la place sur son épaule. C’est plus pratique comme ça. Alors maintenant place au marché.

-Je viens de pêcher ce poisson, enfin c’est elle qui l’a pêché. On te l’échange contre ta tortue. En plus j’ai déjà coupé les bons morceaux. Qu’est-ce que t’en dit ?

-Vous êtes des marines ?

-Ben oué pourquoi?

-Ho pour rien, je vous laisse.

-Ok Salut !

Finalement la dame part tranquillement. Le géant continue d’admirer la bête, il en salive un peu, même un peu trop, peut-être qu’il a bavé sur la cuisinière. Enfin maintenant il reprend ces esprit et demande où sont passé les autres. Il regarde les environs et voie le bateau des marines amarré. Bon lui on lui a dit de suivre ce bateau alors c’est ce qu’il fait. Il se met à l’avant du bateau et pointe du doigt l’autre navire.

-Voici notre itinéraire !


Un choc sur le navire du pêcheur. Le grand perd l’équilibre et tombe à l’eau. A peine sous l’eau qui se fait chargé par un monstre marin qui l’entraine dans les profondeurs.

Une charge dans le dos, il ne peut presque rien faire, oui presque parce qu’il a la bonne initiative de saisir les deux cornes et de s'enlever de là. Le voilà avec deux blessures non négligeables dans le dos. Il se retourne et face au monstre il donne un coup de coude sur la tête en même temps qu’un coup de genou. Un pur écrasement qui sonne la bête pendant quelque instant, le géant profite et nager à toute vitesse à la surface. Il sort sa tête de l’eau.

-Mon épée vite !

Il remet la tête dans l'eau pour voir où est l'adversaire, mais celui-là est déjà partie. Le bateau commence à sombrer, il a deux troues qui on permit a l'eau de s'infiltrer.

-Faut qu'on pars sur la terre ferme.

Alfactor se place derrière son bateau et nage en le poussant.

Elle commence à peine à se plaire dans sa baignade que l'énorme main du géant l'empoigne solidement, lui faisant régurgiter le peu d'air qui lui reste dans les poumons, et la sort dans une trombe de bulles. Il l'écrase sur son épaule et la mère suprême veut le tuer. Elle tousse, alors que le grand gaillard parle à une p'tite dame sur sa tortue. Crow a les yeux trop embués de larmes pour la voir.

Elle se racle encore un peu la gorge lorsqu'elle se relève. La prochaine fois que le géant tente de la noyer, elle lui casse un doigt, foi de maman. Encore un peu énervée, la brute agrippe le lobe d'oreille d'Al' et se jette de son épaule. Elle contrôle sa chute tout en pinçant l'énorme gamin. Elle pose pied, se retourne vers son partenaire de fortune et lui flanque une petite claque sur le bord des lèvres. Il rougit.

- 'Tention 'vec ta force gros bébé. Maman est tou'e p'tite.

Elle le relâche, sans même penser à elle-même qui souvent s'énerve de façon explosive.

Old Crow croise les bras sous sa poitrine et la remonte par le fait même. Elle sort sa pipe de son décolleté et se met à fumer, le menton levé vers l'énorme coque de noix du géant. À fond la cale, elle ne voit rien d'autre que le bois qui sent le poisson. D'ailleurs, lorsque le monstre marin s'écrase contre l'embarcation et tire par dessus bord Alfactor, Old Crow, elle, est chahutée dans toutes les directions, perdant facilement pied. Elle s'écrase d'ailleurs durement sur les fesses, non sans un petit cri de surprise.
Et comme si ce n'était pas assez, l'eau s'engouffre dans ce vaisseau improvisé.

Old Crow remonte ses pantalons. Elle barbotte dans cette marrée sans rien faire pour s'en prémunir, ronchonnante comme à son habitude. Elle s'escrime à ne pas trop de mouiller, car son linge, oui, sèche vite. Sûrement dû à ce gros coeur palpitant de maman-amoureuse-des-garnements-de-ce-monde-qui-réchauffe-on n'peut plus.
Mais Crow aura beau s'escrimer aussi longtemps qu'elle le souhaite, une fois que Al' agrippe solidement le navire, une nouvelle fois, elle est expédier au sol. Le plouf résonne dans la cale qui sombre lentement.
Elle se relève, de peine et de misère. Sont tabac s'est éteint.

Gladiator jette un oeil à Old dans sa barque et s'ordonne de rejoindre la terre ferme. Elle ne dit pas non. Sauf qu'elle n'a pas le temps de répondre que la poussée se fait sentir... Et pour la troisième, Crow s'écrase lamentablement.

Couchée entre deux eaux, la brute achève sa dernière mèche de patience. Ses lèvres s'étirent dans un rictus malsain et d'un beuglement digne de la plus grosse vache — l'animal — de ce monde, elle s'expédie de l'eau d'un coup de pied rotatif. Aussi impossible que cela puisse paraître, elle atterrit sur la proue de la barque d'un seul saut, le poing venant fracasser le bois.
Elle se relève.
Le vent file sur son corps.
La brute ramène ses cheveux derrière et les noue comme elle le peut.

Se chemise blanche et trempée est trop lourde. Alors Crow décide d'en arracher une partie. P'tain d'uniforme, se dit-elle.
Elle massacre aussi son pantalon.

Au même moment, l'aileron de la bête ressurgit, avec pour cap le navire. Sans le voir, Gladiator fonce. Alors que le choc semble imminent... L'embarcation glisse sur la peau poisseuse du monstre !
Et les voilà qui vole vers le cimetière !

Dans les airs virevolte une femme en petite tenue... Jambes nues, dos nu, ventre nu, bras nus. On peine à croire qu'elle parvient à mystifier encore son intimité tant elle est dévêtue et que les linges sur son dos sont lourds et quasi-transparents...
D'un doigt accusateur, elle pointe l'île bizarre qui se dresse devant eux, avec pour silhouette la carcasse tournoyante tout aussi surprise d'un géant.

- M'a t'dire qu'les marines d'barque !

Parvient-elle à placer avant de rebondir sur une grosse tortue et de s'écraser dans des débris multiples...