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Titanomachie

Rappel du premier message :


Les deux armées se rencontrent dans un entrelacs infernal de cris, de hurlements même, de tintements de lames et de coups de feu. Le chaos gagne instantanément la mêlée, au même titre que la neige se voit piétinée et couverte de ruisseaux de sang, mais aussi de cadavres que personne n'hésite à écraser. Les effluves de sueur et le contact entre les corps font rapidement oublier le froid typique de Drum pour le remplacer par une poisseuse humidité.

D'un côté les gris, tous bien emmitouflés dans de larges manteaux hivernaux. Chacun brandissant avec ferveur un mousquet sertie d'une baïonnette qu'ils n'hésitent pas un instant à enfoncer dans le pirate le plus près. À la tête de leur troupe, Staline, bien loin devant, au centre de l'armée de Krabbs dont les soldats semblent constamment se renouveler. Ce dernier balance sans distinction sa large épée ,dont la pointe est manquante, dans les troupes ennemies qui payent cher chaque coup du géant.

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De l'autre, les rouges. Les Krabbs' Pirates. Une horde énorme de barbares tous plus violents les uns que les autres, tous possédant des arsenaux plus dangereux les uns que les autres. D'un côté, ce sont les canons portables, alors que d'un autre on retrouve des hallebardes, des pistolets, des sabres, des massues et une panoplie inépuisable d'armes provenant des quatre coins de Grand Line. Et que dire des styles de combat de chacun qui se démarquent de la rigueur des révolutionnaires sur le champ de bataille. On voit que Le Grouillant a bien sut se munir d'un terrible équipage aux compétences probablement inégalées par n'importe quel autre équipage de la Route de tous les périls.

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Et que dire des lieutenants de ce seigneur des mers! Dominant la foule et tirant à tout va de son flingue titanesque, écrasant parfois par mégarde des soldats révolutionnaires un peu trop téméraires, un géant à la barbe blanche sème la mort avec des gestes d'un précision et d'une froideur meurtrière. Son nom? Axtar, vigie et sniper de la première flotte. D'un simple tir qui laisse s'échapper un véritable cumulonimbus de fumée et de flamme, il propulse un plomb aux proportions de boulet de canon directement dans la coque d'un des navire volant qui tangue sévèrement sous la force du choc.

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Pas très loin du même géant, des masses de neige fondue fauchent des gens en tourbillonnant dans les airs autour d'une silhouette des plus atypiques. Une jeune fille à la peau visiblement bleuâtre et à l'allure gluante semble bombarder ses adversaires d'ondes aqueuses qu'elle cueille du bout des doigts à même le sol enneigé. Elle est la capitaine d'Axtar, Taemis Filaman, commandante de la première flotte de Krabbs. Avec peine, un soldat révolutionnaire réussit de son mieux à traverser les barrières mouvantes qui entourent la tigresse pour tracer son chemin jusqu'à cette dernière. Mais ne peut retenir un hurlement de surprise devant l'allure de la commandante. De nombreux tentacules lui font office de chevelure et se dressent agressivement partout sur sa tête, comme des dizaines de serpents défendant chèrement leur mère Méduse. Et quelle ironie que de constater que Taemi elle-même est une femme-poisson de type méduse! Le pauvre bougre qui malgré la surprise, tente de passer son fer au travers de Filaman se voit tristement électrocuté par les appendices vengeurs de la commandante qui ne lui prête aucune attention.

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Plus loin à travers la mêlée anarchique, des rugissements couvrent les cris d'horreurs de pauvres révolutionnaires apeurés par des apparitions contrastant avec le paysage. Une trentaine d'hommes tigres accompagnés de leur compagnons félins tracent leur chemin à travers les troupes ennemies à coup de griffes, de morsures et d'une terreur qu'eux seuls savent répandre. À leur tête, une jeune rouquine armée d'une rare beauté et d'un fouet qu'elle étend parfois jusqu'au cou d'un adversaire pour l'étrangler domine les troupes adverses gagnées par la panique face aux fauves qui les éviscèrent sans modération. La commandante de la troisième flotte, Elaine Babeth Rey, sait se faire remarquer. Et c'est bien le cas pour ses lieutenants qui virevoltent autour d'elle dans la mêlée comme tous les bons membres d'un cirque savent si bien le faire.

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Ailleurs, c'est toujours la débandade dans les rangs révolutionnaires qui perdent graduellement des hommes et du terrain face à la puissance irréaliste des hommes de Krabbs. Les bateaux volants apportent cependant un large avantage aux forces grises en bombardant l'armée de pirates du haut des cieux. Mais les lieutenants du Grouillant sont puissants, et ils sont tous là à démontrer l'inégalable efficacité de l'équipage du futur corsaire à travers le champ de bataille. C'est le cas pour le commandant de la quatrième flotte, Azenthor "Le chien jaune" qui martèle les adversaires les uns après les autres tout en broyant une quelconque cible pouvant passer à portée de ses larges poignes. Grand guerrier légèrement vêtu pour la température ambiante, il bondit avec fougue et vigueur tel un démon à la toison dorée face à la multitude révolutionnaire.

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Azenthor continue de semer peine et souffrance progressant seul à travers une anarchie que même lui ne comprend pas. Tout ce qu'il comprend, c'est qu'il doit tuer. Sans qu'il ne s'en rende compte, ultimement se dresse alors devant lui la phénoménale architecture du faux-galion qui lui semble à tout point de vue réaliste. Réaliste au point qu'il éprouve le désir de se dresser en son sommet, pour encourager les hommes qui donnaient chèrement leurs vies en l'honneur de leur chef à tous.
Mais sorti de nulle part, un point plus ténébreux que les tréfonds de l'enfer surgit sur sa gauche à une vitesse ridicule et s'imprime avec force au creux de sa pommette. Il est violemment propulsé au sol dans un nuage de neige fondante qui a tôt fait de disparaître. Furax, il se relève avec rage et souffle comme un buffle fou en jetant des yeux furieux partout autour de lui, c'est là qu'Il le voit.

Bien droit au milieu des pirates et des révolutionnaires. Fier de représenter son propre camp. Seul détenteur d'une possible justice au sein même du chaos le plus épique.

Double Face est là. Seul. Mais il est là.



Dernière édition par Oswald Jenkins le Jeu 2 Mai 2013 - 4:19, édité 2 fois
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L'humanoïde de fer percute de plein fouet le torse du géant qui en grogne de déplaisir. Sa cuirasse ne soutient pas la puissance du choc et explose en une multitude de morceaux scintillants qui prennent les cieux et s'écrasent au sol comme une pluie de comète annonçant la fin de leur possesseur. Staline est renvoyé au sol, provoquant l'élévation d'un pan entier de rocailles et de neige entremêlées, formant un nuage qui se disperse rapidement dans l'atmosphère soudainement paniquée du champ de bataille.

En effet, partout sous mes yeux, les révos fuient. Non, ils retraitent! Le carnage se vide petit à petit, ne laissant que marines et pirates s'entretuant avec véhémence. Je jette des regards d'incompréhension un peu partout, laissant filer mes adversaires les uns après les autres. La victoire est-elle proche? L'arrivée de Salem avait-elle tant fragilisé le moral des ennemis?Je n’en sais trop rien, mais une chose ne me fera cependant pas bouger d’un poil de ma position. Staline se relève, une colère inqualifiable faisant rougir la balafre que je lui ai faite s’exprimant sur son visage. Ses traits se tordent à la vue du robot jaune-poussin qui lui fait face et dont, soudainement, une voix féminine s’échappe.

-J’espère que je vous ai pas trop fait patienter.

Je souris en reconnaissant l’armure, c’est Bee. Lilou est de retour, prête à aider.

"Pff, on avait pas b’soin d’aide bordel. "

-Te revoilà toi, près à finir tout ça?

"À donf, mon grand. "

-Parfait.

Je ne peux nier que voir la rouquine de retour est un certain soulagement pour moi. Les coups de Staline sont puissants et rapides à la fois, il me devenait fatiguant de devoir constamment parer et ne pouvoir que passer difficilement à l’offensive. Mais avec la mécanicienne à mes côtés, la donne va changer. Un demi-sourire s’affiche sur la moitié blême de mon visage alors que le géant piétine sans même s’en rendre compte le pirate ayant fait office de projectile pour Lilou et son armure. Le combat est en marche de pleinement recommencer.

-Prête? Lilou?

-Quand tu veux Oswald.

Galvanisé par l’arrivée de Lilou, malgré la fatigue qui se veut omniprésente chez moi même après la seconde pilule de Numéro quatre, je fonce. Tournoyant en me propulsant dans les airs, je vais directement à la rencontre de l’immense lame du géant qui me cueille d’un violent coup latéral.

Blade Mode 3

Un violent tintement retentit alors que sa lame dévie sur mon torse métallisé qui absorbe malgré lui une lourde décharge de puissance. C’est le peu de temps qu’il faut à une rouquine toujours plastronnée de son fidèle compagnon mécanique pour passer à l’action. Une véhémente bulle d’air fend l’espace pour percuter un des tibias du géant qui en perd instantanément l’équilibre. La jambe propulsée vers l’arrière, mais continuant toujours l’élan de son épée, le géant s’effondre au sol alors que moi aussi je rejoins la neige vermillon. Mais je ne vais pas m’en laisser là. J’arme un poing vengeur en prévenant Lilou d’un cri. Mon poing ténébreux prend un élan arrière considérable tandis que s’amorce de plus belle ma chute. Puis je frappe, frappe avec une force et une volonté de vaincre que je n’ai plus à prouver. Je frappe pour gagner, pour que Staline comprenne qu’il ne peut plus piétiner mon honneur et ma dignité comme il l’a déjà fait.

Midnight…

Un rictus mélangeant rage et fatigue s’imprime sur mon visage alors que mon poing prend la tête de ma fatale descente vers Staline. S’enflamme sous la friction avec l’air en augmentant conséquemment la vitesse de mon assaut. Un instant qui semble se dérouler sur plusieurs secondes, je crois apercevoir le regard résigné de Staline se poser sur moi. Un regard qui comprend qu’on ne juge pas un adversaire sur sa taille, qui réalise sa bévue face à un monstre qui s’est finalement montré comme ayant une plus puissante volonté que lui. Il se résigne à perdre, parce que l’honneur d’Erbaff lui a enseigné que c’est ainsi que l’on reconnait la force d’autrui. Merci, Staline.

CRUUUUUUUUUUUSH!!!

Sous la force de la frappe incandescente, le corps de Hyoga Hijiro se cabre et s’enfonce dans le roc du pilier, sa chair calcinée ne pouvant résister à la puissance de l’impact. Puis, le vigoureux et redouté géant ne bouge plus, cesse d’ébranler les racines même du pilier à chacune de ses actions. Il ne lui reste que le goût amer d’une défaite et un bon nombre de douleurs lancinantes.

Hyoga "Staline" Hijiro a perdu.

***

-T’es sûr que tu vas bien?

-Ouais, ça va, juste un coup de fatigue.

-Okay, je file vider le château de la populace, moi. En espérant que les révos s’y soient pas repliés…

-J’te rejoins dès que j’reprend du poil de la bête.

-J’y compte bien sinon j’te botte les fesses.

-…

"T’es plus gradé qu’elle nan? "

-Toi, la ferme.

Je reste assis sur le dos d’un Staline vaincu. Reprenant mes esprits et mes forces, le dernier assaut m’a coûté cher en énergie. Alors, un grognement m’interpelle. Je tourne la tête vers la provenance du son pour m’apercevoir que Staline est toujours vivant, même qu’il est conscient. Son visage écorché est plus calme, désormais, une intense fatigue se lit à travers ses yeux.

-T’en veux une dernière Hijiro? Ma beigne de tout à l’heure t’as pas suffit?

-Har…Har…kof kof! Tu m’as bien impressionné petit moustique.

-C’est un compliment?

-Oui, et prends en soin, de c’compliment… C’est pas tout les jours qu’un géant complimente les aptitudes guerrières de quelqu’un.

-Merci. Que je lui réponds d’un ton qui se veut sec.

-T’assoies pas sur tes lauriers, bonhomme. En sachant qu’tu m’as vaincu, y’a un paquet de gros bonnets qui vont vouloir ta tête. M’avertit-il

-Ah bon? Qui?

-Mes frères et confrères d’Erbaff qui ont eux aussi rejoins la révolution. J’suis pas en très bon terme avec eux, moustique. Mais sois sûr d’une chose, on ne s’en prend pas à un géant d’Erbaff impunément. Tu vas y goûter.

-Non.

-Non?

-Non. Ce sont eux qui vont y goûter, parce que je ne les laisserai pas venir à moi. C’est moi qui viendrai à eux. Je les dégommerai les uns après les autres, tes copains, jusqu’à ce qu’aucune trace de la lignée des Hijiro ne restent sur cette terre.

-Héhé, libre à toi, moustique. Mais prépare toi à goûter à bien pire que moi, les cinq colosses d’Erbaff ne sont pas des ennemis dont on peut se défaire si facilement. Harharhar…

-Tu verras bien, de ta cellule, ce qu’il en adviendra, Staline.

Je suis très sérieux lorsque je lui adresse cette dernière réplique. Son défi est lancé, et je le relève. Pour me prouver à moi-même que plus rien ne pourra me résister, je détruirai les cinq colosses d’Erbaff. Mon regard se durcit lorsque je pense à cet avenir qui me semble déjà tout tracé. La bataille de Drum semble remportée, j’ai trouvé en mes compagnons d’armes une raison de combattre, mais aussi en mon pire ennemi une raison de progresser.

Merci Staline. Merci Salem. Merci Lilou. Merci les Storms. Grâce à chacun d’eux j’ai réussi à trouver un semblant de place dans cet univers qui ne m’a jamais voulu. Peut-être l’amitié est-elle la première marche vers le chemin qui me permettra d’être aimé et respecté de tous? Du fond du cœur je l’espère.

-Lieutenant-colonel! Lieutenant-colonel!

-Ouais?

-Y faut évacuer le pilier! Les bombes! Les… les bombes!

-Staline, t’u m’entends?

-Hm?

-T’as déjà fait de la luge?

-Non, pourquoi?

-Eh ben ce sera une première...

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« Et toutes, faisant entendre leur voix divine, louent Lètô aux beaux talons, parce qu’elle a conçu des enfants qui sont les premiers des Immortels en pensées et en actions. »

Bordel…

J’ai abimé ma protection brachiale, ainsi que dorsal dans la chute. Dur.
Mais plus de peur que de mal. Ça se répare. Hein Bee ? Kwak. Ouais. T’as raison.

Bref.

Dans ce genre de situation, par ou est-ce qu’on commence ? Entre les pirates qui continuent à tout ravager sur leurs passages et les révolutionnaires qui se font la malle… Sans parler de cette bombe qui menace à tout instant d’exploser, et notre nouveau copain venu de dieu sait ou qui s’en prend directement à Salem. On s’est salement fait entubé. Le but maintenant est de ne pas mourir démembrer par une foutue bombe. Et quoiqu’on en dise, ça vaut pour tout le monde. Je pense qu’on peut éventuellement compter sur la coopération de tout le monde si la vie de tous ceux présents sur le pilier est en jeu.
Je pourrais également tenter de désamorcer cette bombe, mais au vue de l’affrontement qui se déroule juste devant, j’ai plus de chance d’y laisser mes deux jambes avant de pouvoir ne serait-ce qu’admirer le dispositif. Et même si la vie de Salem est en jeu, je préfère baliser la route de tout le monde pour lui laisser également une porte de sortie. J’aviserai ce problème plus tard. Pour l’instant, le Fenyang semble s’en sortir pas trop mal, il suffit d’espérer qu’il me laisse assez de temps pour préparer notre issus de secours.

Claquant des mains, j’attrape un mousse par le cou et en avise quatre autres qui s’arrêtent nets avant de repartir à l’affrontement. Tous se mettent en rond autour de moi et m’écoutent avec une attention particulière :

Vous ! Vous faites évacuer l’académie ! Orientez les gens vers le géant à terre ! Vous ratissez tous les étages en faisant le plus de bruit possible, vous faites sortir tout le monde, vous prévenez de ce qui va arriver, c’est bien clair ? Civils et Pirates, j’en ai rien à foutre, je ne veux plus personne ici dans cinq minutes !
Cinq minutes ? Mais c’est trop court !
Ok… TROIS MINUTES !
AAAH !!!


Les cinq hommes filent en courant vers l’académie, hurlant aussi fort qu’ils ne le peuvent. Ils ont du coffre, j’entends leurs tintamarres d’ici. Me tournant vers un autre attroupement qui s’est formé à côté de moi, mes autres directives ne tardent pas à tomber :

Vous ! Vous allez aider le lieutenant-colonel Jenkins à préparer notre moyen d’évasion. Vérifier que le géant a lui aussi un parachute, puis construisez sous lui une planche qui lui permettrait de mieux glisser dans la neige lorsque nous y serons… Une mauvaise adhésion à la neige pourrait nous en couter la vie.
Glisser ?... Sur un géant ?
Juste que là, t’as bien compris mon grand. Maintenant, tu bouges ton cul !
Mais un géant, ça ne glisse pas !
La Staline-Board, si… J’ai dit quoi ?!
Le parachute ! Oui ! Le parachute ! Euh… et vous, vous allez faire quoi ?
M’occuper de la Barbie, là-bas.


La Staline-Board. Un grand moment de n’importe quoi à venir. J’ordonne à un autre de me décrocher la promotion que j’ai clouée au mur du château quelques temps plus tôt. Il s’exécute et file ramener Damien vers la luge qui se prépare. Moi, j’avance à pas d’armure géante vers le lieu d’un autre combat. Combat qui n’est pas à l’avantage de mon clan. Je voyais la Commodore Ayame se faire salement malmené par une blondinette sous testostérone. Dans un élan féministe, je me projette entre le blondin et la gradée qui en sont encore à se lancer des piques de langue au lieu de se mettre dessus. Derrière mon armure, il ne peut pas percevoir mon visage, mais par contre, ma voix reste féminine malgré l’écho métallique :

Commodore ? Vos hommes ont besoin de vos directives… Que diriez-vous de vous occuper de l’évacuation et de guider les civils ? Je m’occupe de remettre ce garçon dans le droit chemin.

Un vague regard en arrière, le Commodore Ayame se lève avec difficultés en essayant de panser sa plaie béante à l’épaule. Un rictus de mépris plus tard que l’homme en face ne peut clairement pas percevoir derrière mon masque d’acier, j’avance d’un pas vers le jeune blond qui me regarde avec un dédain prononcer. Je ne lis ni crainte, ni autres sentiments sur son visage, sauf peut-être un certain plaisir à être ici. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être pour le sang, les massacres, tout ça… Après tout, un pirate reste un pirate.

Toi.

Je le pointe grossièrement du doigt. De mon gros doigt métallique et le vise de celui-ci.

Je vais te casser la gueule. Et ensuite, je vais te laisser une chance de te rendre.

En disant cela, l’embout de mon doigt tombe et laisse découvrir un petit canon. Il ne tombe pas vraiment. Comme une mauvaise amputation rattachée par un morceau de peau. Et il laisse découvrir un petit calibre. Comme pour mes cinq autres doigts.

Tu es prêt ?

J’espère qu’il sait danser…

Car au moment où j’ai fini ma phrase, mes cinq calibres déversent sur lui des balles qui le forcent à se mouvoir pour les éviter. Et alors qu’il s’échine à éviter ces projections qui pourraient lui être fatales, c’est à moi de me projeter de tout mon poids vers lui, mon autre poing fermé et prêt à lui assener un coup capable de l’enfoncer sous terre…
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Un médecin… Le Monsieur me demande un médecin. Je ne dois pas le décevoir. En plus il saigne et à l’air tout fatigué. Il faut que je fasse vite, ou sinon…
Ou sinon !

*Snif*

S’il bous blaiiiiit ! J’ai besoin d’un bédecin !!!!

Je ne cris pas assez fort. Personne n’a l’air de m’entendre. Alors je rampe, et je continus d’appeler, tout en pleurant. Je ne veux pas qu’il meure, lui aussi. Je veux plus voir de mort, mais il y en a partout. C’est trop triste, trop horrible. Y’a du sang partout. Je veux partir. Mais pas partir toute seule, le monsieur doit venir avec moi. Il doit prendre soin de moi. Ou sinon, il doit m’abandonner. C’est comme ça que ça a toujours marché depuis que j’ai perdue mon Maitre. Mais là, c’est la première fois que je dois faire quelque chose pour mon propriétaire. C’est la première fois que mon propriétaire est en danger.

Je… Je dois trouver un médecin.

Mais personne ne me répond. Ils sont tous occupés à courir partout. Je désespère, moi. Je suis fatiguée et personne ne m’écoute. Personne ne m’a jamais écoutée. De toute façon, je ne suis qu’un poisson, alors pourquoi on m’écouterait ?

Je m’arrête, ne sachant plus où je dois aller. Ne voyant plus où sont les gens. Trop de larmes dans mes yeux, et plus encore qui arrivent.


S’IIIL BOUUUUS PLAIIIIIT ! OUIIIINININININ ! […]

Sha, Sha !
*Snurf*
Re…Reguin ? Tu bas mieux ?
Sha Shasha !
D’a…d’accord…

Je grimpe sur son nez et il s’envole en rasant le sol.

Je… Je suis désolé Reguin, bais, ton baître a besoin d’un bédecin, mais personne ne b’écoute..
*Snif*
Sha shasha sha sha !
*Snif*
Tu… tu crois ?
Shashasha !

J’essuie mes larmes, espérant que requin ait raison et que son idée va marcher. Il se dirige là où tous les humains vont. J’ai peur, je n’ai jamais fait ça auparavant, mais il faut que je le fasse ! Pour le Monsieur ! Pour pas qu’il bouge plus ! Pour pas qu’il meure !

Requin se pose enfin. On et au centre de l’agitation. Sur le dos d’un homme IMMENSE !!! Vraiment vraiment trop grand ! C’est incroyable ! Je n’avais jamais vu ça avant !


SHA !
Ah, voui, pardon…

Je tremblotte à l’idée de ce que je dois faire, toujours quelques larmes dans les yeux… Toujours sur le nez du requin, j’hésite un peu mais me lance finalement :

S’il… s’il vous plait…
SHASHA Sha sha sha !!
S’IL BOUS PLAIIIIIT !!!! J’AI BESOIN D’UN BÉDECIN ! MONSIEUR VA BOURIR SINON !!! OUIINININININ !!! […]
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« Entouré d'un triple rempart d'airain, là était l'endroit le plus profond des Enfers.
Ce sombre lieu du monde souterrain était aussi éloigné de la terre que la terre l'est du ciel.
Dès l'origine ce fut une prison.»

Le Tartare.


Crac. Crac ? Crac.

L'assassin fut emporté par le coup et se retrouva à terre. Il eut rapidement un goût de sang dans la bouche et sa vision se troubla un instant, alors qu'une douleur sourde lui courrait à travers le crâne. Il porta la main à son nez, ne pouvant contenir le flot de sang qui s'en échappait. Le monde tourna autour de lui, mais il enfonça ses doigts dans la neige pour se cramponner à la réalité. Il posa un genou à terre, avisa d'un oeil la moitié de canne en granit marin qui reposait un peu plus loin. Maculée du sang du Corsaire. Un sourire se dessina sur le visage de Rafael, avant que la douleur n'y mette un terme. Il laissa échapper un grognement de douleur, puis tendit la main vers le fragment, l'attrapant à travers son gant de cuir. Le tissu coupait les pouvoirs malicieux de cette arme qui empestait la même énergie que les océans. Il s'appuya dessus pour tenter de se relever. Tremblant, il parvint à se remettre à peu près droit, tandis que sa main gantée suintait de son propre sang. Il ne commit pas l'erreur de renifler, la douleur était déjà assez cuisante comme ça. Mais elle avait un point positif. Elle le maintenait éveillé. L'assassin se redressa, faisant face au corsaire qui asticotait la dépouille de Envy. Son sang maculait tout le bas de son visage et dégoulinait le long de sa tunique, mais il garda au mieux un air détaché. Le reject était encore enfoncé dans la dépouilles de Krabbs. Et c'était de loin sa seule arme, la seule qu'il pouvait utiliser pour se sacrifier. Il fit un pas, enserrant la canne, puis un autre. Il inspira profondément, surpassa la douleur et fit face. Il restait encore une cible. Les assassins terminaient leur travail. Ou mourraient en le faisant. Tuer Envy, et tout serait fini.

"Désolé, j'ai pas pu résister à l'envie de le faire cuire. Tu sais, les crustacés ..." le toisa-t-il, reprenant peu à peu de sa superbe.

Cette victoire inopinée avait réussi à regonfler quelque peu ses réserves d'égo, quand bien même elle était due au soutien inespéré du Seigneur Ombre. Et puis, Envy ... Comment ne pas vouloir mettre à bas tout cette morgue qui s'exhalait de lui ? Cette satisfaction qu'il avait de lui-même. Un goût de cendres dans la bouche de l'assassin.


"Mais pleure pas, princesse, je t'ai gardé une pince." continua-t-il, serrant son gantelet et luttant pour conserver sa dignité.

Il avait toute l'attention du Corsaire, parfait. Envy regard une dernière fois l'homme poisson puis revint vers Rafael, son regard mêlant haine et répugnance. Les pieds de l'assassin trônaient dans la fumée, qui ondulait au gré de ses efforts.


"Viens chercher ton baiser, Auditore, j't'assure qu'il va être doux et voluptueux." répondit le Corsaire, toujours une main sur son abdomen.

Envy se redressa et contracta ses muscles. Une posture qui se voulait intimidante. Mais Rafael était trop préoccupé par son propre état pour se laisser prendre au jeu. Pour ce type, on avait l'impression que le paraître importait bien plus que tous le reste. Pourtant, tous le signes étaient là : Ombre l'avait quasiment tué. Il ne lui restait plus qu'une petite étincelle. Mais une étincelle était souvent le départ d'un incendie, et il pouvait encore souffler l'assassin. Il fallait composer avec les besoins du bord. Hors de question de gâcher la moindre chance. La fumée commença à remonter autour des jambes de Rafael, tandis qu'il agitait lentement les doigts. Envy s'avançait vers lui en marchant. Il ne reculerait pas. Il ferait face. La Révolution vaincrait. Le Corsaire arma son poing. Sa vitesse avait cruellement baissée, mais elle était tout de même suffisante pour dépasser le commun des mortels. Et de loin. Envy grogna. L'assassin n'aurait su dire si c'était de douleur ou de haine, mais le son qu'il émit en aurait fait frémir plus d'un. Il vit le poing dépasser son épaule, sa musculature se gonfler et pressentit le choc.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Rafael. Il avait un avantage non négligeable sur le Corsaire. Son corps n'était plus fait que de fumée. Ainsi, sa vitesse et ses mouvements répondaient autant à sa volonté qu'à ses muscles. Un filet de fumée fit remonter un petit objet blanc au creux de sa main. S'il avait pris garde à attirer l'attention du Corsaire sur lui, s'il avait fait montre de tant de morgue alors qu'il était usé jusqu'au cuir, ce n'était pas pour fanfaronner. La fumée avait glissé à travers les pores de la carapace, explosés par le dial, puis avait lentement extrait ledit dial. C'était la seule arme de Rafael face à des individus de cette envergure. La canne brisée en kairouseki n'était qu'un artifice, destiné à faire douter Envy sur ses capacités à manier la fumée. Non pas qu'il pensait le duper, mais mieux valait se prémunir. Une fraction de seconde avant le coup, l'assassin croisa ses mains en barrage, puis encaissa l'attaque. Elle l'envoya rouler à terre, se fondre dans la fumée. Le poing qui aurait du s'écraser sur son visage ne fit que le faire tomber. Pourtant, le coup aurait du être bien plus puissant. Comme si la majorité de l'attaque avait été absorbée ou était passée au travers de l'assassin. Du moins, c'était ce que devait se dire Envy. Le simple fait de faire remonter le Dial jusqu'à sa main avait été délétère à Rafael. D'autant plus que pour réussir à emmagasiner la force du coup, il lui avait fallu conserver sa forme humaine. Le fragment de canne en granit marin était tombé aux pieds d'Envy.

Rafael s'appuya sur la paume de ses mains pour se relever. Le monde tournait encore autour de lui. Non, pas maintenant ! Non. Il ne pouvait faillir au milieu de ce combat. Il sentait le pas lourd du Corsaire se rapprocher de lui, prêt à lui écraser le crâne contre le sol. Il ne fallait pas flancher maintenant. Allez, debout ! L'assassin retomba à nouveau. Il inspira profondément puis força de nouveau. Un genou sur le sol. Allez, un second ! Rafael se tenait presque debout face à Envy, mais le Corsaire avait été plus rapide. Il l'attrapa par le col, l'amena à le regarder droit dans les yeux. Son sourire puait l'autosatisfaction. Il le laissa choir, face à lui. L'assassin tint bon sur ses jambes, vacilla en arrière, puis maintint son équilibre.


"Que tu crèves au moins en homme, hein. Allez, fait bisou." fit le Corsaire, un sourire goguenard sur les lèvres.

L'assassin peinait à conserver son regard fixe. Il sentait chacune des parties de son corps fourmiller. Il ne fallait pas flancher ! Un sourire absent apparu sur ses lèvres, alors qu'il levait le bras. Il inspira. Tenta de parler. Reprit son souffle.


"C'est ce qu'on appelle un vent." réussit-il à répondre, appuyant sa main sur la poitrine du Corsaire.

Le Reject Dial s'appuya contre l'os et libéra toute sa puissance. La puissance du coup d'Envy, multipliée par dix. L'onde de choc résonna entre les deux hommes, puis l'explosion retentit tout autour d'eux. Moindre que celle qui avait secoué Krabbs, mais d'une force redoutable tout de même. L'assassin se sentit voler, rebondissant contre le sol puis s'enfonçant dans la terre et la neige. Pourquoi n'était-il pas parti en fumée comme la première fois ? Une sensation d'extrême faiblesse alliée à une douleur lancinante dans l’abdomen lui apporta la réponse. Le fragment de canne qu'il avait laissé tomber. Il était enfoncé à travers la cicatrice laissée par Salem. Le venin du Granit Marin le fit trembler plus que de mesure. Il s'agissait là de ses dernières secondes de conscience. Envy s'était assuré qu'il ne savoure pas longtemps sa victoire. Il n'était pas né de la dernière pluie. Le coup de l'assassin l'avait certes atteint, mais le contrecoup qu'il avait subit était bien plus cruel que face à Krabbs. Son sang continuait de s'échapper par toutes ses blessures, et le champ de bataille devenait noir, petit à petit. Il serra sa main sur le Reject Dial, et porta l'autre jusqu'au granit marin qui s'enfonçait en travers de son ventre. La fumée commença à se dissiper, tout autour de lui. Puis il se sentit comme aspiré vers la terre. Le temps pour une dernière pensée, avant l'oubli et les ténèbres. Finalement, sa dernière pique n'avait pas été si terrible.


Dernière édition par Rafaelo Di Auditore le Lun 20 Mai 2013 - 21:48, édité 2 fois
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Thanatos, Dieu de la Mort
On raconte que lui et son frère ont fait allégeance à Hadès.



À côté de lui, les combats faisaient rage. C'était ça la guerre après tout. Bizarrement, il se trouvait dans son élément. Tout ce sang étalé devant lui, la sensation des chairs déchiquetées, les hurlements de douleurs, tout ça le rendait le vivant. Pour la première fois, il se sentait bien. Quel drôle de sensation que celle-ci. Était-il anormal d'aimer ce genre de chose ? Peut-être, peut-être pas … Il n'en savait trop rien, mais une chose était sûre. Il se devait de profiter à fond de l'instant présent. Il aimait se perdre à rêvasser, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment.

Face à lui, la jeune femme était toujours là. Son épaule pissait le sang, mais elle n'avait rien perdu de son entrain. La folie l'avait-elle gagnée ou pensait-elle pouvoir le battre ? La réponse allait s'imposer à elle même assez rapidement. L'excitation le gagner de plus en plus. Il en bavait presque, c'est pour dire ! Il se contenta de se lécher les lèvres, comme pour montrer son impatience. Les postures de combats avaient été adoptées des deux côtés. Tous deux savaient que le combat allait être rude. Les derniers regards étaient en train d'être échangés. Quand tout à coup, une armure vivante fit son interruption. Quel drôle de chose.

Ylvikel regardait la scène devant lui. L'armure pouvait parler ! Il avait déjà vu ça auparavant et ça s'était plutôt mal fini pour lui. Espérons que l'histoire ne se répète pas de nouveau. En tout cas, une chose était sure. Il avait vu juste. Elle n'était pas n'importe qui. Et plutôt du genre haut gradé. A priori, un grade comme commodore. Un sourire apparut sur son visage. Il n'eut guère le temps de faire autre chose que la voix robotisée lui adressa quelques mots. Qu'avait-elle bien pu lui dire ? Aucune idée, le brouhaha qui l'entourait avait étouffé les sons qui lui étaient destinés. Mais, il allait les deviner bien assez tôt.

Il était montré du doigt et ne savait pas pourquoi. Mais ça ne présageait rien de bon. Une sorte de pressentiment, mauvais pressentiment. Puis, en un instant, des balles fusèrent de sa phalange. Il n'eut guère d'autre choix qu'essayer de les esquiver. Les premières balles furent évitées assez aisément. Les suivantes se rapprochèrent dangereusement de lui. Mais, elles n'avaient pas encore fait mouche. Il savait pertinemment que les prochaines allaient être fatales. Et la marge de manœuvre était quasiment inexistante. Les balles fendaient l'air et se rapprochaient de lui à toute vitesse. Allait-il mourir ici ? Et d'une façon aussi immonde ? Non, il ne pouvait se le permettre. Dans la continuité de son mouvement, il avait opté pour une esquive à reculons. Il se devait d'être extrêmement réactif pour éviter les prochaines. Mais par chance, il posa son pied d'appui sur une plaque de verglas. Il tomba alors à la renverse. Exécutant ainsi une esquive version matrix. Il avait échappé au pire. Enfin ça, c'est ce qu'il croyait.

Une ombre cachait la lueur du soleil, mais en même temps, l'aveuglé. Il mit sa main devant son visage et fronça les sourcils. Tout de suite, il reconnut cette couleur métallisée. Aucun doute possible. L'armure avait anticipé sa chute. Le poing fermé, le coup qui allait être porté s'annonçait dévastateur. Et sans raison apparente, il se mit alors à sourire et ouvrit les bras. Son torse était maintenant à découvert. Et, sans aucune hésitation, l'androïde le lui asséna. L'impact fut si violent, que la roche céda sous le choc. La terre trembla et la neige s'envola. Un minicratère s'était formé autour d'Ylvikel. Lui-même était enfoncé dans la roche. Un nuage de poussière entourait les deux combattants et faisait régner le silence. Seul un bruit métallique se fit entendre. C'était le poing de l'automate qui s'enlevait du buste du blondinet.

Le combat était-il terminé ? Sûrement … Le nuage de poussière se dissipait petit à petit quand tout à coup, un rire se fit entendre. C'était celui d'Ylvikel. Il n'avait pas perdu connaissance, mais était mal en point. Le coup de poing avait dû lui briser tous les os de son torse. Les côtes devaient être en lambeaux et mieux vaut ne pas imaginer l'état de son thorax. Pourtant, il rigolait. Un rire pur et franc. Lorsque le nuage de poussière se dissipa complètement, on pouvait remarquer qu'une grande quantité de sang sortait de sa bouche. Pourquoi n'avait-il pas perdu connaissance ? Aucune idée. Peut-être était-ce dû à l'excitation, ou bien à l'adrénaline, ou les deux. Allez savoir. En tout cas, il était toujours là et fixait cet être métallique. S’il avait une conscience, il serait certainement apeuré par son adversaire.

Le sourire sur ses lèvres ensanglantées donnait une impression de rouge à lèvres pâteux. Mais il ne fallait pas s'y tromper. La réaction du doc' n'allait pas se faire attendre. Il balança alors son kusarigama. Sa première faucille se fixa sur la trempe du robot. Puis avec sa chaîne, il enroula le bras métallisé et commença à tirer sur le tout. Le but ? Détruire l'armure. Plus il tirait, plus l'étreinte de la chaîne se faisait sentir, et plus la faucille s’enfonçait dans la trempe métallisée. Il fixait cette chose d'un air envieux et prit enfin la parole.

« Je suis fasciné par ce que tu es. Tu as fait fuir ma proie, la petite rousse. Mais je te pardonne. Tu es bien plus fascinant que l'autre traînée. Tu seras un mets de choix pour mes expériences. »

Il éclata de rire une nouvelle fois. La posture était peu avantageuse pour ce dernier, mais il avait réussi à renverser la situation. Du moins, c'est ce qu'il pensait …
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L'idée s'était transmise sur le champ de bataille comme une traînée de poudre. En passant par Lilou, puis par Salem, même par un Stark en état critique que l'on a apporté sur le site où je me trouve. Staline nous fera descendre. Voilà les mots que portent désormais en tête chaque être présent sur le pilier. Déjà, des civils évacués et des soldats de tout genre se rassemblent autour du géant qui servira d'arche de Noé pour y embarquer. Quant à moi, accompagné d'un petit groupe de charpentier, je m'assure que la sécurité déjà précaire de la descente soit de la meilleure qualité possible. Je noue un énième sac de parachute à travers un des énormes maillons restant de la cotte de mailles du géant alors que partout autour on y attache tant bien que mal différents matériaux trouvés sur le moment pour rendre la glissade des plus efficace.

Car oui, le révolutionnaire d'Erbaff va nous servir de planche à neige, mais aussi d'amortisseur pour notre descente du pilier. Le Staline-Board, c'est comme ça que je l'ai baptisé. Sans l'accord du principal intéressé que j'ai résolu à rejoindre les bras de Morphée d'un bon coup entre les deux yeux. Ce dernier étant tout sauf pour l'idée de l'utiliser comme moyen de transport. Je tente à chaque mouvement d'oublier la fatigue qui assaille chacun de mes muscles, le sang est même presque omniprésent sur mon épiderme bicolore.

Et comme je fixe une planche au dos, du géant évanoui, une odeur des plus incohérentes me surprend soudainement les narines.

"Derrière!"

Ce sont à la fois Dark et mon instinct guerrier toujours alertes sur un tel champ de bataille qui m'avertissent du danger. Automatiquement je fais volte-face, dégainant deux bras aiguisés à souhait devant l'ennemi. L'odeur reconnue? Une odeur de sel, d'algues, de poissons. L'odeur de la mer. Une odeur ressemblant à celle de Krabbs. Soudainement, un requin volant sertie d'une sirène en larme s'écrasent tous deux sur le dos de Hijiro, visiblement paniqués.

J'ose un assaut, mais arrête soudainement ma démarche lorsque je réalise que l'âge de la sirène mais aussi leur propension à demander de l'aide plutôt qu'à combattre.

S’IL BOUS PLAIIIIIT !!!! J’AI BESOIN D’UN BÉDECIN ! MONSIEUR VA BOURIR SINON !!! OUIINININININ !!!

Avant même qu'une démarche diplomatique ne soit mise de l'avant, la gamine à queue de poisson vient gracieusement me détruire les tympans. Alors qu'elle pleure de détresse, elle et son squale de compagnie pointent tout deux dans une même direction. Envy s'écrase au sol, brutalement abattu par Rafaelo qui s'enfonce aussi dans la neige pour ne pas s'en relever. Elle veut sauver Envy?! Sauver un homme aussi détestable?!

"Quelle idée…"

-Tu l'as dit…

Je m'apprête à renvoyer la jeune sirène d'où elle vient lorsque je capte quelque chose qui m'arrête à nouveau. Ses yeux.

Deux immenses miroirs baignés de détresse et de tristesse qui me fixent. S'accrochent à moi comme on s'accroche à une bouée. Mais le plus étonnant, c'est qu'ils me fusillent de pitié, sans un instant sembler se poser une quelconque question quant à mon apparence. Puis, m'apparaît l'emblème de la Marine. Blason immuable dressé sur le dos de chacun des hommes autour de moi, il semble me parler, m'obliger à intervenir. M'obliger à faire passer la justice par le sauvetage d'un homme à qui ce concept semble inconnu. Je dois sauver Envy, c'en est presque devenu une certitude.

***

Au milieu des cadavres, du sang et des corps à l'agonie, un ange se tient toujours debout. L'ange revêtant un sarreau qui a tout perdu de sa blancheur immaculée ausculte puis appose bandages et différents onguent sur un homme dont un bras est manquant. Insensible aux râles, aux coups de feu et aux cris de guerre, il reste concentré sur son ingrate tâche que de guérir ce pirate dont il ne connait même pas le nom.

Puis sa besogne terminée, Numéro 4 entame la guérison d'un autre homme gisant tout près, bandages et attelles au clair. Ayant récemment trouvé un moyen de s'extirper de l'académie et d'échapper aux griffes de pirates trop puissants, il appose son divin touché à chacun sur tous les damnés blessés qu'il trouve sur son chemin.

-NUMÉROOOOO QUAAAAATREE!!

Il reconnait la voix, ferme les yeux un court instant, comme dans une légère exaspération. Mais il semble néanmoins étonné lorsque le Double Face qu'il aurait cru voir arriver à la course est en fait sur le dos d'un squale volant, accompagné d'une sirène.

-Hum…quelle entrée….singulière…Oswald.

-Numéro Quatre, j'ai un patient pour toi. Vite!

-Mais tous ces hommes gisants sont mes patients, Oswald!

-Pas le temps d's'étendre en palabres! Viens!

***

-Guéris-le! S'il-te-plaît!

-Ouh, le Corsaire Envy, un patient d'envergure.

-Berdi bonsieur…

-Mais de rien mon enfant.

J'ai laissé le soin à certain de mes hommes de s'occuper de la préparation de Staline, au chevet du corsaire qui m'a si puissamment frappé tout à l'heure, je cuve mes douleurs musculaires en attendant la fin de l'opération du Doc. La traversée du champ de bataille s'est faite particulièrement rapidement sur le dos du requin volant. La gamine semble reconnaissante, je n'ai même pas prit le temps de lui demander son nom. Peu importe, il faut parfois s'avoir garder des choses pour plus tard, peut-être même ne le saurais-je jamais.

Je jauge les environs, Rafaelo gît dans son propre fluide vital qui a cessé de s'étendre autour de lui.

"Pauvre bougre."

-Hmm…

Oubliant peu à peu mes blessures, je traverse la distance me séparant de l'assassin dans le but de l'embarquer, et ainsi, le livrer au gouvernement. Cela reste tout de même mon devoir que de débarrasser le monde des criminels, même si, durant quelques temps, ceux-ci ont été mes compagnons d'arme. J'en suis presque à me pencher vers Auditore lorsqu'une masse carmin tout près attire mon attention. Mes pupilles glauques se posent sur un amas de chair informe grouillant de petits crustacés paniqués. Le cadavre de Krabbs.

-Oh bordel Gabriel, je veux même pas comprendre comment t'as pu littéralement le réduire en bouillie. pense-je tout haut en regardant avec un certains dégoût la triste dépouille du puissant seigneur des mers. Et dire que j'ai participé à un tel massacre, j'en éprouve presque une légère honte lorsque j'en vois le résultat.

"N'empêche on a eu un plaisir fou! Non?"

-…

Alors que je survole une dernière fois des yeux le triste spectacle, un objet recouvert de petits crabes parasitiques trônant au milieu des chairs en bouillies de Krabbs m'apparait. Ignorant du mieux possible l'odeur dégoûtante et la chair toujours chaude, je chasse du revers de la main les crabes pour être soudainement prit d'une hésitation à la vue de l'item.

La lettre du Corsaire.

Cette lettre est en elle-même une des raisons pour lesquelles tant d'hommes s'affrontent aujourd'hui. En elle-même elle représente un enjeu politique incroyable. Combien de gens pourraient tuer pour la simple possession d'une telle relique? Combien de conflits pourraient naître de ce triste morceau de papier? Beaucoup trop. La décision me semble peut-être un peu trop rapide et tête en l'air, mais je ne peux me permettre de laisser cette lettre ici.

"Alors on va devenir Corsaire! Ouuuaaais!"

-Non, Dark.

M'assurant distraitement que personne ne regarde, je me saisi de la lettre et la fourre dans la poche de mon pantalon, m'empressant ensuite de m'éloigner de l'endroit.

Peut-être viens-je de faire une décision des plus mauvaise, mais peut-être aussi ai-je sauvé de nombreuses vies. Peu importe, seul l'avenir me répondra quant à une telle destinée.


Dernière édition par Oswald Jenkins le Mar 21 Mai 2013 - 22:32, édité 1 fois
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    - C’est pas vrai…

    En une seconde. En une seconde seulement, tous les hommes qui m’encerclaient et qui couraient au cœur de la bataille comme moi étaient tombés. Tous sans aucune exception. Je l’avais vu de loin. La lame sensée se planter dans mon dos et me perforer jusqu’au cœur. Mais grâce à mon haki mal perfectionné, j’avais une nouvelle fois réussi à m’en sortir de justesse. Autour de moi, c’était une véritable hécatombe. Du jamais vu pour ma part, j’vous dis. J’avais porté un regard vers mon lieutenant Marone, avant d’écarquiller les yeux d’effroi. L’homme était complètement à l’agonie. Et lorsque mes yeux se posèrent enfin sur le meurtrier, mon cœur ne fit qu’un bond, avant que tout mon corps ne se paralyse instantanément. En un seul regard seulement, la détermination et la confiance que j’avais, s’envolèrent pour laisser place à une peur des plus terribles. Ce type… Il n’y avait pas de doute possible… Mais penser qu’un tel combattant, serait là, sur Drum, à supporter sa faction… C’était fou… Je crois que c’est à ce moment-là que j’eus un déclic concernant la mort d’Alleyn. A bien voir les choses, on pouvait mettre le meurtre de notre vice-amiral bien aimée au compte de ce type qui trônait devant moi, l’air serein, et bien décidé à me faire la peau…

    Qui est-ce qui dans le gouvernement mondial ne connaissait pas cet homme aussi mystérieux que complètement dangereux ? Sa prime était tellement colossale que personne ne pouvait nier son existence. Et puis, il y avait le mythe selon lequel il apparaissait à ses victimes, histoire de leur faire comprendre pourquoi elles allaient mourir. La bonne blague. Parce qu’au bout d’un moment et malgré toute la fumée qui nous entouraient ainsi que les bruits d’explosions, je ne comprenais toujours pas pourquoi il en voulait à ma vie. Le simple fait d’être marine et de défendre la justice pour tous ? Moyen comme raison, quand même. Même si finalement, je n’avais pas à me préoccuper d’une telle chose à l’heure actuelle. Autant dire que là, je ne me battais plus vraiment pour délivrer Drum, mais bien pour rester en vie, ainsi que défendre celle des miens. Face à la destruction imminente du pilier et à l’évasion des révolutionnaires, nous n’avions plus trop le choix. Il me fallait impérativement sonner la retraite. Serrant la garde des meitous dans mes mains, je me mis à tournoyer sur moi-même de sorte à dégager toute la fumée qui nous tournait autour. Dans un large périmètre, celle-ci s’envola aussitôt, et la scène autour de moi redevint on ne peut plus nette.

    C’est alors que je pus apercevoir mes hommes bouger activement. Soit ils avaient d’eux même compris la merde dans laquelle nous étions et agissaient en conséquence, soit un officier leur en avait donné l’ordre, mais dans tous les cas, c’était bon. Je reportai alors mon attention sur mon adversaire, le visage ferme. J’aurai pu moi aussi battre en retraite, mais ce connard d’Ombre venait de tuer l’un de mes plus brillants élèves. Élève que je considérais comme mon petit frère d’ailleurs et qui était certainement le seul à pouvoir calmer Ketsuno lorsqu’il lui arrivait fréquemment de s’énerver. Mon cœur saignait et mon âme criait vengeance. Mais à quel prix ? Celui de ma vie ? Parce qu’autant le dire, ce mec me surpassait clairement question force. L’aura qui l’entourait était celle de la mort. De quoi vous filer la chair de poule, je vous jure. « Faire exploser le pilier alors qu’il y a encore des civils… C’EST CA VOTRE FAMEUSE RÉVOLUTION ?!! » Étonnamment, l’homme ne broncha point, ne sourcilla point. Son visage était resté le même, et seuls ses yeux me montraient à quel point il était déterminé à finir sa tâche ici. L’Auditore était un enfant de cœur à côté d’un type pareil. C’était clair et net à mes yeux : Le seigneur Ombre était prêt à tout pour nous nuire !

    Si je pestai dans un premier temps, je finis par foncer sur lui. Mon adversaire fit de même, et nos lames s’entrechoquèrent avec véhémence. Suite à notre contact fougueux, un gigantesque ouragan se forma autour de nous et balaya littéralement tout ce qui se trouvait autour de nous. Hommes, neiges, arbres… Bref, tout y était passé. Mais rapidement, notre duel se déséquilibra. Ma haine ne semblait pas aussi forte que la sienne. Ni ma force. Car en un seul coup de pied, l’homme me catapulta vers l’un des nombreux murs du château royal. Si le coup avait endolori mon torse, je me repris bien vite lors de mon vol plané en multipliant les pirouettes, et me réceptionnant comme un chat sur le mur dans lequel j’aurai du m’encastrer façon phonéglyphe. Fléchissant mes genoux, je poussai ensuite sur mes jambes, avant de me projeter littéralement vers mon adversaire qui semblait m’attendre de pied ferme. En un mouvement vif, je créai une vague d’air qui fonça sur Ombre. Ce dernier l’écarta d’un simple geste de sa lame, avant de contenir une nouvelle fois mon meitou qui avait manqué de percer son cœur. Alors qu’il recula très légèrement, je me mis à enchainer des coups d’estocs. Mais la facilité avec laquelle il les parait ou les évitait était bluffant…

    - Tu es lent…

    Suite à sa phrase sinistre et glaciale, Ombre me dépassa soudainement, alors que la blessure que m’avait précédemment infligée Il Assassino s’ouvrit encore. Du sang jaillit par la suite, et la douleur m’extirpa un gros râle. Elle se diffusa tout le long de mon bras gauche à un tel point que je faillis lâcher Durandal. Je tins bon cependant. La poigne qui serrait la garde du meitou le prouvait bien. Mais alors que je titubais, mon haki me prévint qu’Ombre me chargeait une nouvelle fois. Effectuant un bon périlleux, j’évitai sa lame qui tentait de me transpercer, avant d’essayer de lui infliger un coup de pied dévastateur. Malheureusement, l’homme était bien trop avisé et bien trop expérimenté pour se faire avoir ainsi. Il bloqua mon pied d’une seule main, l’agrippa fermement, et me balança avec véhémence au sol. Suite au choc, je crachai du sang, avant de rouler par terre. Je me relevai rapidement en essuyant rageusement mes lèvres ensanglantées et gercées par le froid mordant de Drum. Il était peut-être temps de partir vu le chaos qui régnait et la précarité des lieux, mais je n’en avais pas fini avec lui. Aussi l’avais-je chargé une énième fois. Quelques instants plus tard, j’étais encore au sol, le corps couvert d’estafilades en tout genre. Il était fort. Bien trop fort pour moi…

    - C’est pas fini…

    A peine avais-je fini de murmurer que je me redressai, avant de lui balancer une gigantesque lame de vent sur la gueule. On allait bien voir ce que ça allait donner…
    Tout portait à croire qu’à cause du brouillard, Ange avait fui du mauvais coté. Au lieu de rencontrer les bords du pilier, et une éventuelle échappatoire, il s’était retrouvé au beau milieu d’un champ de cadavres et de corps agonisants. Mais le plus surprenant encore, c’était qu’il n’y avait plus grand monde. Les révolutionnaires avaient presque tous fui, la marine était en train de les imiter, et il ne restait plus que les pirates, hébétés, privés de leurs chefs, et dont les plus optimistes commençaient à crier timidement victoire tandis que les plus malins se demandaient si c’était une bonne idée d’être les seuls à rester sur le pilier.
    Ça et la, il y avait encore des combats, et celui qui se faisait à proximité du château avait l'air particulièrement violent, mais dans l’ensemble on pouvait penser que l’affrontement touchait à sa fin.

    Ignorant, comme tout l’équipage de Krabbs, l’imminence de l’explosion, la peur d’Ange avait disparu: apparemment, il avait choisi le bon camp ! Maintenant que la bataille se terminait, il allait pouvoir se lancer dans un travail aussi vieux que la guerre elle-même : celui de détrousseur des champs de bataille !
    Après avoir fouillé quelques corps, il était entré en possession d’une paire de dagues qui pourraient remplacer celles qu’il avait perdues, d’une paire de bottes presque neuves dont il pourrait tirer un bon prix, et de quelques berrys en petites pièces.

    ***

    Au fur et à mesure de ses déambulations, le voleur arriva sur ce qui avait du être l’épicentre du champ de bataille. La neige y avait tellement été malmenée qu’elle tenait maintenant plus de l’agglomérat de boue, de sang et de mucus. De larges trainées maronâtres s’étalaient un peu partout, et on devinait qu’ici le combat avait été terrible.
    Et soudain, à sa surprise, Ange reconnut le premier visage familier depuis son arrivée en haut ; enfin si l’on peut qualifier de visage une figure encapuchonnée. En tout cas, c’était une figure qui s’était fait pas mal d’ennemis en venant à Drum. Et apparemment un de trop, puisque l’homme était à terre, immobile, et assez salement touché.

    Eh, mais ce gus, étalé par terre, on dirait…
    Ra…Rau… euh… Auditore !!!
    Tu crois que c’était ce nom la ?
    Hum, ce n’est pas très grave. En tout cas, il m’a l’air d’en avoir bavé, l’homme fumée !
    C’est ce gars qui à massacré tous mes compagnons, d’après Barbie. Des fois qu’il respirerait encore, je pourrais peut-être… lui enfoncer ma hachette dans le crâne ! Histoire de dire que je me suis vengé, et tout ça…
    Tu perds ton temps. S’il est mort, le tuer un peu plus ne servirait à rien, et s’il ne l’est pas, il se transformera encore en fumée et tu te seras fatigué inutilement.
    Mais, quand même…
    Celui qui à réussi à le mettre dans cet état malgré la fumée devait être sacrément plus fort que toi, alors laisse tomber !


    Ange resta un moment à regarder le corps de son ennemi, puis se ravisa. Bien sûr, il ignorait l’existence et l’utilité d’objets comme le granit marin, ni ne pouvait deviner qu’il en trainait encore dans la blessure de l’assassin. Et de toute façon, un autre cadavre un peu plus loin accapara toute son attention.

    C’est CRABE ! Ou… le gars avec un nom qui ressemble, en tout cas.
    Un jour, il faudra vraiment que tu essaies de retenir les prénoms des gens qui t’entourent.
    Pour quoi faire ? C’est important ?
    Mh, non, pas pour le moment : regardes plutôt, on dirait qu’il est mort. Il ressemble plus à une bouillabaisse qu’à un cadavre, même.
    Ça veut dire que les pirates n’ont plus de chef ?
    Oui, et ça veut aussi dire que tous les objets précieux que peut posséder Kramachin sont à toi ! Et un capitaine, ça en a forcément !
    A le voir, il n’a pas l’air très porté sur l’objet de luxe…
    Réfléchis, il en a forcément au moins un : celui à cause duquel il s’est retrouvé ici, et celui à cause duquel on t’a envoyé dans ces montagnes pourries : la fameuse lettre de corsaire que voulait Satoshi.
    Mais alors, ça se pourrait que… ?
    Oui ! Elle est surement juste la, dans une de ses poches ! Pense à tout ce que tu pourrais en faire ! De l'argent, ou l'échanger contre un amnistie... ou mieux encore !!


    Mais, en s’approchant du cadavre de l’homme poisson, une mauvaise surprise attendait le voleur : quelqu’un avait eu la même idée que lui. Au moment où il arrivait, le quelqu’un en question enfournait dans sa poche ce qui ressemblait fort à une enveloppe pliée en deux.
    Voler le butin d’un pirate sous les yeux de ce pirate, ce n’est pas une chose à faire ! Après avoir tiré l’une de ses pires têtes d’abruti possible sous l’effet de la surprise, le second des Truands sentit monter en lui une bouffée de chaleur.

    Il n’eut pas à réfléchir longtemps : même vu de dos, on voyait bien que l’homme était mal en point. C’était un gradé de la marine, d’accord, comme en témoignaient ses galons, mais son manteau blanc était taché de sang et ses blessures saignaient encore. A le voir, il avait tout du brave marine qui s’était donné à fond pendant le combat, et qui, malgré toutes ses blessures, avait traversé le champ de bataille pour accomplir un dernier acte héroïque. A l’inverse, Ange ne s’était presque pas battu, il n’était pas blessé, et se sentait globalement frais et dispos. Contrairement à ce que dis l’adage, l’avenir n’appartient pas à ceux qui se lèvent tôt : il appartient à ceux qui restent tranquillement dans leur lit, et qui attendent que ceux qui se sont levés tôt soient fatigués pour leur piquer leur place ! Si Ange était un lâche et un peureux, attaquer un homme déjà à moitié mort ne lui posait pas de problème !

    Après avoir vérifié qu’il n’y avait personne aux alentours –ce qui était plus qu'hasardeux, avec le brouillard ambiant-, le sauvage empoigna sa hachette dans une main et une dague dans l’autre, puis se prépara à attaquer. D’abord, alors que le marine s’apprêtait à repartir, le sauvage ouvrit deux petites portes d’à peine une trentaine de centimètres : l’une devant lui et l’autre juste au niveau de la cheville de son adversaire. Généralement, un coup de hache dans la jambe, ça n’a pas son pareil pour arrêter quelqu’un ! Il passa sa main tenant la hachette à travers la porte, et celle-ci ressortit quelques mètres plus loin par la seconde, juste à côté de la cheville d’Oswald. Sans hésitation, Ange lui flanqua un grand coup !

    Selon son plan, il ne lui resterait ensuite plus qu’à se transporter tout en entier jusqu’à son adversaire, lui coller une dague sous la gorge, et à lui lancer un truc du genre :

    - Toi, mon coco, tu vas regretter d’avoir voulu faire du zèle ! C’est MON butin que tu embarques !!
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    Je suis fasciné par ce que tu es. Tu as fait fuir ma proie, la petite rousse. Mais je te pardonne. Tu es bien plus fascinant que l'autre traînée. Tu seras un met de choix pour mes expériences.

    En voilà un autre avec un violent complexe de Dieu. Entre le Damien et lui, j’ai eu ma dose. Il commence à sérieusement m’échauffer : son arme est coincée dans l’une de mes jointures et je n’arrive pas à la retirer à la main. Sa chaine comprime l’acier, sans forcément le déformer. Quoiqu’il en soit, il m’immobilise et pense s’en tirer comme ça. Malheureusement pour lui, je n’ai pas vraiment l’intention d’être l’une de ses expériences. Et ça tombe mal, lorsque je ne suis pas d’humeur, je deviens violente. Je finis par me lasser de lutter pour me défaire de sa prise. S’il pense m’avoir comme ça, il se fourre le doigt dans l’œil et jusqu’au coude. Il ne m’en faut pas plus pour attraper la chaine dans ma grande main et de tirer un grand coup sec dessus. Lui est projeté contre mon poing présentement fermé dans un grand bruit métallique qui a vite fait de le mettre au sol. S’en suit un coup de pied dans les côtes qui le projette quelques mètres plus loin.

    Il ne me reste plus qu’à le cueillir…

    Voilà, tu peux te rendre maintenant.

    Difficile de dire non lorsqu’on a un canon braqué sur soi, n’est-ce pas ? De toute façon, Barbie n’est plus apte à lutter pour choisir quoique ce soit, encore moins à rester conscient. Le coup a vite fait de lui remettre les idées en place, couplé à la violente offensive de tantôt, il n’est plus en état de faire long feu. Encore moins de penser.

    Je prends ton silence pour un oui.

    Je dis ça en le hissant sur mon épaule. Lorsque je me retourne, c’est numéro quatre, une sirène et Oswald que j’aperçois. Lorsque je m’approche d’eux avec ma prise, c’est Envy que je remarque à terre, inconscient. Au moins, numéro quatre prend soin de lui. J’avise autour et remarque la présence de Rafaelo. Oswald est rapidement pris à parti pour un autre pirate qui lui reproche dieu sait quoi. J’attire l’attention du médecin, qui s’empresse d’ignorer l’altercation entre les deux autres : ils sauront se débrouiller avec leurs testostérones. Je ne fais que dire à Oswald de se hâter de régler le problème : on ne va pas tarder à s’envoler.

    Ou ça en est ici ? Il va s’en sortir ?
    A priori… Tension basse, mais présente, pouls faible mais toujours là, je l’ai stabilisé. L’hémorragie est contrôlée. Il faudra que je fignole plus tard, mais pour l’instant, il devrait s’en tirer.
    Bien. Et pour lui ?
    Mh…

    Quatre se relève et s’essuie les mains dans une serviette qu’il sort de son sac de premier soin. Je l’aide à mettre l’assassin sur le dos, mais à peine nous le bougeons que sa plaie pisse le sang. Il comprime avec son linge du mieux qu’il peut, et dès qu’il sent qu’il peut regarder, il me décrit :

    La barre contrôle l’hémorragie, je ne vais pas la retirer tout de suite. On va colmater, bien fixer la barre pour éviter qu’elle ne bouge pendant le déplacement, et panser la plaie et autour de la plaie.
    Bien.

    Il sort des bandes et me demande de surélever son corps. Il commence à faire plusieurs tours, enroule la barre qu’il a dans le ventre, continue ses soins. Il me jette de temps en temps des coups d’œil en s’interrogeant sur ce que je suis. Il a reconnu ma voix, mais ce demande ce que je suis. L’explication viendra plus tard. Je regarde au tour pour voir qui il reste concrètement.

    Bon… Si leur état est stable, je vais les ramener vers le géant. Si ça vous va…
    Faites, j’ai du travail.

    J’attrape Rafaelo et le jette sur le blond de tantôt qui ne m’a pas quitté. Je prends soin d’épargné sa blessure : vivant, il aura plus la joie de profiter du confort d’Impel Down. Je reviens vers Envy en évitant de me mêler des affaires d’Oswald et son nouveau copain. La sirène à ses côtés n’a pas bougé, et en me voyant approcher, fait tout pour le protéger de son petit corps. Je me montre bienveillante, et lui adresse la parole :

    T’as entendu ce qu’a dit le médecin ? Il va s’en sortir. Le truc, c’est que si on ne part pas tout de suite, nous allons tous mourir. Tu ne veux pas qu’on meurt, n’est-ce pas ?

    Elle sanglote toujours, mais vu tout l’entrain qu’elle a mis à lui sauver la vie, je me permets de poursuivre :

    On va te ramener avec nous, d’accord ? On va faire un truc absolument cool… La Staline Board ! Ton copain le requin pourra venir aussi, si ça te va…

    La sirène hoche simplement la tête. Je lui tends la grande main d’acier dans laquelle elle se hisse et se love. Le requin me suit de près. Moi, j’attrape Envy dans mon autre main et prends le pas vers le géant. Lorsque j’y arrive, il y a du monde tout autour. J’y pose les blessés, ainsi que la sirène. J’ordonne d’attacher les personnes inconscients pour éviter qu’elles ne tombent durant la descente, de menotter les deux zigs que je pointe du doigt. On s’active. Que ça soit pirate ou marine, tous se bougent pour faire en sorte que la Staline Board soit parfaite. Et lorsque je me retourne pour vérifier qu’il ne reste personne ne vivant et encore apte à être sauver, c’est Mihai que je vois sortir de l’académie, la démarche chancelante, Rikkard à ses trousses qui tente de le raisonner. Ce que je constate mieux encore, c’est l’absence flagrante de son bras et le sang qui perle le long de sa manche et tâche ses vêtements.

    Mihai ?!... NUMERO QUATRE !

    Les quelques marines qui l’ont vu sortir ainsi que Numéro quatre s’active pour lui sauver la vie. Un marine le rattrape alors qu’il manque de se casser la figure, un autre l’allonge par terre et lui déchire ce qui lui reste de manche pour qu’on admire la plaie. Numéro quatre finit par venir voir ce qu’il en est. Lorsque j’arrive à son niveau, le diagnostic tombe :

    Pour lui… pour lui, je ne peux pas faire grand-chose sans son bras. L’amputation est franche, mais si on ne lui fait pas un garrot immédiatement, il va se vider de son sang. Tenez-moi ça.

    Il laisse ses affaires à un matelot à ses côtés qui les garde précieusement. Il ne garde d’une ficelle qu’il nous autour de son moignon. Il fouille dans son sac, fronce les sourcils et me tend alors son scalpel :

    On va maintenir la pression avec le garrot. Il faut cautériser la plaie. Vous pouvez me faire chauffer ça ?
    Avec plaisir.

    Le lance flamme dans mon bras sort de son rangement et s’active. Je n’ai pas beaucoup d’autonomie, mais la flamme a vite fait de réchauffer le métal stérilisé. Le médecin retourne s’occuper de la plaie, déchire le vêtement, désinfecte, nettoie du mieux qu’il le peut : Lorsque numéro quatre relève les yeux, il me stoppe d’un signe de main et reprend son matériel :

    Voilà, ça ira. Merci. Je n’ai pas d’antidouleur, ou de morphine l’ami. Ça va piquer un peu.

    La suite, on la connait. Ou plutôt, Mihai la connait.

    Je n’ai pas envie d’entendre un vieux qui aurait l’âge d’être mon père si j’avais dix ans de moins me gueuler dans les bronches sa douleur. J’esquive et me plante à quelques mètres du Staline. Les gens terminent les finitions pour la planche, vérifie le parachute. Moi, j’ordonne :

    DEUX MINUTES ! IL VOUS RESTE DEUX PUTAIN DE MINUTES POUR REJOINDRE LA STALINE BOARD ET VOUS TIRER D’ICI A PEU PRES EN VIE ET ENTIER, C’EST CLAIR ? PASSE CE DELAI, VOUS AVEZ PERDU VOTRE TICKET DE SORTIE !

    Bizarrement, la déclaration fait son effet. Tous ceux à côté se ruent vers le géant pour au moins le tenir d’une main. Les autres curieux se rapprochent et sont rapidement mis au fait. Je me tourne vers Oswald qui se bat toujours contre l’autre gusse. Un peu plus difficilement, mais toujours quand même.

    OSWALD ! BOUGE-TOI LES MICHES, BORDEL DE MERDE !

    Pour la suite, l'issue de cette aventure est à la charge de Salem. Les yeux sont braqués sur lui et son affrontement qui coupe le souffle. J'ai espoir qu'il y arrive. J'ai espoir qu'il gagne. Mais ses plaies se rouvrent, et l'espoir s'amenuise. Deux minutes, c'est ce qu'il lui reste pour fuir. Je sors de ma coquille, laisse Bee reprendre sa forme de canard devant tout le monde. Un canard comme avant, de plus d'un mètre, massif. Je n'ai plus d'armure pour me protéger de rien... Et je lui demande, à lui, à ce canard...

    Si Salem n'arrive pas à rejoindre la Staline Board... Evacue-le, d'accord ?
    Kwak...

    Il hoche la tête, se recentre sur l'affrontement en gardant ses yeux rivés sur Salem. Moi, je retourne vers le géant, m'accroche à l'un de ses vêtements fermement, et commence à ordonner à ceux présent de pousser vers le bord du pilier.

    Le départ est proche.

    « Je chante Artémis au fuseau d’or, tumultueuse, vierge vénérable, qui perce les cerfs, qui se réjouit de ses flèches, sœur d’Apollon à l’épée d’or, qui, par les montagnes boisées et les sommets battus des vents, se charme par la chasse, tend son arc tout en or et lance des traits mortels. »
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    Je ne l'ai pas vu venir celle là. Du moins, pas assez rapidement. C'est un bruit de pas hésitants se rapprochant de façon un peu trop agressive qui ont titillé mon ouïe surdéveloppée et m'ont alerté.

    Blade Mode 1

    Rapidement, un blizzard interne afflua dans mes veines et ma chair, solidifiant et acérant l'essence même de mon épiderme et ce sur chacun de mes membres. Au moment où je fais volte face vers une possible menace, une hachette m'octroie un vil croc-en-jambe, me faisant basculer dans la neige.

    "Oh bordel! Y'en a marre!"

    -J'n'aurais pas mieux dit…

    Malgré ma perte d'équilibre, je profite de ma chute pour enchaîner une roulade arrière fluide malgré mes blessures. Celle-ci me permet de me retrouver à nouveau debout et de reprendre contenance, face à un adversaire des plus improbables. Son teint basané indique ses cheveux d'une tendance discutable indique clairement un homme du sud, probablement un pirate de Krabbs. Mais à peine ai-je le temps d'obtenir un contact visuel avec ce dernier qu'il disparait littéralement de ma vue. Comme aspiré dans un néant soudain.

    "Derrière!!"

    -Ah merde..!

    L'avertissement me donne simplement le temps de métalliser mon cou qu'une dague s'y ricoche dans un tintement puissant. Je dois me dépêcher de contre-attaquer. D'un rapide mais douloureux contre-balancement de mon buste, je tourne sur moi-même, bras détendu, pour trancher toute chose se trouvant dans le diamètre de mes deux bras. Mais mon adversaire semble à nouveau absorbé par un néant.

    -Que..!?

    "Qu'est-ce que c'est qu'ce foutoire?!"

    -J'en sais rien!

    "Bouge!!"

    J'obéis, je fléchis les genoux dans un ultime mouvement lorsque je vois une bras armé d'une lame surgir de nulle part pour m'estoquer de front. La lame frôle mes cheveux gazonnés, y coupant une mèche qui s'envole dans le froid matinal. C'était moins une. Comme pour m'assurer de ne plus être frappé en traître d'une telle sorte, je tournoie à nouveau, faisant se lever cette fois un lourd nuage de neige s'accumulant du même fait dans la brume se dissipant peu à peu. Ainsi camouflé, j'écoute et renifle à la recherche de mon agresseur. Qui est-il? Que veut-il? De quoi est-il réellement capable.

    "Y'a qu'un seul type sur Grand Line avec une tronche du genre. Ange Del Flo, primé à 35 millions. "

    -Y manquait plus qu'ça…

    Je mets un terme à mon discours intérieur lorsque je capte un mouvement à travers la brume. D'une forte propulsion des jambes, je m'y élance, fendant l'air, la neige et la poussière de mon corps. Il est là, le roublard aux dagues. Ah. Non. Il n'est plus là. Encore une fois il est disparu. Comment fait-il?!
    Une hachette vole jusqu'à moi à une vitesse telle que je dois me résoudre à la parer d'un avant-bras tranchant.

    -Un fruit du démon, certainement. pense-je tout haut alors que soudainement un pied vicieux surgit non loin de moi pour écraser ma botte usée.

    -Aïe!!

    Un poing surgit du néant et se largue avec fougue sur mon nez, y laissant un flot de sang désagréable. Et alors que je m'apprête èa battre en retraite d'une manière ou d'une autre, je capte un lointain gloussement.

    -Héhéhé! Pauvre idiot!

    Il est là, à une quinzaine de mètres, Ange Del Flo se moque de moi avec un plaisir renouvelé, camouflé derrière la fumée d'échappant d'un cratère. J'ai comme un doute en l'apercevant, ne fait-il pas partie de l'équipage des Truands? Ne devait-on pas avoir formé une "alliance"?

    "Ce sont des pirates, ils en ont rien à foutre…"

    -Bien vu.

    Peu importe, je lui donne la charge et comme de fait, au moment où je lui assène une violente droite, son corps se met à tournoyer sur lui-même comme une porte battante.

    -Putain…

    Et le revoilà qui disparait à nouveau dans une faille spatiale dont la provenance m'échappe totalement. Mais une chose est certaine, je ne me laisserai pas avoir au même jeu une seconde fois. Je fais volte face avec véhémence et tire la manche de mon bras droit pour en révéler une arme que je garde toujours bien accrochée à mon avant bras. Un bon vieux six-coups. À peine vois-je le voleur surgir au loin que je m'empresse de lui mettre une balle dans l'épaule. Déstabilisé, ce dernier ne peut réagir rapidement lorsque je dévore la distance nous séparant pour l'envoyer valser au sol d'un fourbe coup de pied au flanc.

    -Ça t'apprendras…

    Mes muscles cris néanmoins la fatigue. Esquiver tant de coups m'a tristement amoché. Continuer un combat d'un tel type me serait ultimement mortel. Je me dois d'y mettre un terme rapidement. Me dirigeant vers le pirate, je lui écrase mon pied sur le ventre sans lui laisser un instant la chance de riposter. La balle enfoncée dans son épaule m'a gravement permis de regagner du terrain dans ce duel impromptu.

    Et un cri traverse le pilier pratiquement vide, mais toujours couvert de fumée. Un cri féminin qui a tôt fait de m'interpeller. Lilou. Je dois me grouiller. Cependant, la distraction provoquée par l'appel de Lilou a été assez longue pour que mon adversaire puisse trouver un échappatoire. Se fondant dans le sol d'un simple pivotement de sa personne, il s'en remet à nouveau au néant avant de réapparaître derrière moi. Cette fois, il passe à l'offensive. Ignorant la balle fichée dans son épaule, il enchaîne les coups de dagues en frappant habilement et agilement. Toujours tentant d'exploiter mes points faibles.

    Mais je ne peux me permettre de faire durer un tel combat, chaque seconde compte avant l'explosion du pilier. Le temps presse. Mais inextricablement, je me dois de toujours rester sur la défensive avec que la pluie de coups de dagues s'accumule sans que je puisse aisément contre-attaquer.

    "On a qu'a utiliser le haki!"

    -Et tu sais comment faire ça toi?!

    "Euh…eh ben tout à l'heure ça avait fonctionné non?"

    -N'empêche c'était un coup de chance!

    "Allez fait moi confiance, on fait du haki! Allez haki!"

    -Et je fais quoi pour faire du haki moi?!

    "Tu frappes!"

    -Je frappe?

    "Frappes!"

    -RAAAAAAAAH!!

    Et encaissant deux violents coups de lames qui me tailladent le cou et le flanc, j'enfonce mon poing dans l'abdomen de Del Flo, lui coupant momentanément le souffle. La seconde d'après me fit regretter mon acte. Les deux couteaux du pirate s'enfonce dans mon ventre qui ne peut résister à un assaut de ce calibre.

    -Aaaarg…

    -Ouille ouille ouille… kof! kof! ne trouve qu'à répondre le criminel.

    Du sang s'échappe de ma bouche et vient rejoindre celui qui recouvre déjà mon manteau et mon corps.

    -Et le haki ça vient?!

    "Oh que si ça vient!!"

    -Comment?

    "Tu remarqueras que c'est seulement que lorsque tu te sens vraiment en danger que tu le libères réellement!"

    -Oh bordel Dark, t'aurais pu le dire plus tôt!

    Et sous deux paires d'yeux ébahis, ma main, puis mon avant bras blême et blanchâtre se recouvrent soudainement d'un noir profond ressemblant à merveille aux ténèbres de mon côté droit. Le haki. En cette seule main repose désormais l'issue de ce combat.

    -Tu vas morfler, Ange…

    Et cette main, ignorant le pouvoir de disparition de mon adversaire, se saisi de son visage avant de le soulever violemment de terre. Celle là fera plus mal, j'en ai la certitude. Et moi d'enfoncer le crâne du pirate dans le sol du pilier. On ne défit pas Double Face. Je remarque alors sa main cherchant désespérément à s'introduire dans la poche de mon pantalon. Il voulait donc la lettre du Corsaire?
    Ce constat renforça mon idée de la garder en sécurité pour ainsi éviter d'autres conflits. Ainsi doit-il en être. Mon bras à nouveau blême, mais tout de même couvert de sang, je laisse le second des Truands dans le petit cratère formé par ma frappe. Me mouvant péniblement vers le Staline-Board d'où on acclame ma presque-victoire.

    Oui, presque victoire, car je ne peux sincèrement dire si le pirate en a encore à revendre. Mais je préfère ne rien en faire. Les deux plaies béantes sur mon ventre me dissuadent presque de marcher jusqu'au véhicule de secours, tellement l'épuisement se fait grand. De plus en plus. Et alors qu'enfin, après une marche qui me semble interminable, j'atteins presque le géant, une violente bourrasque vient faire voleter ma chevelure tachée de poussière, de sueur et de sang.

    Salem affronte un homme que je n'aurais jamais cru voir ici. Seuls devant le colossal château en ruine, Le Seigneur Ombre et le Contre-amiral Fenyang s'affronte dans un combat de titans. Le voilà, le réel apogée de la guerre de Drum. Le voilà, le sommet de violence, le combat qui restera dans les mémoires. Le combat ultime. Et avant que les ténèbres qui gagnent peu à peu ma vue ne m'emportent, je trouve le moyen de rassembler mes dernières forces pour pousser un cri. Un cri bien plus puissant que celui de Lilou, un cri qui se gravera dans les cœurs.

    -ALLEZ SAAAAAALEEEEEEEEMM!!!! POUR LA JUSTICE!!! POUR LES RHINOS STORMS!!!

    Et Héphaïstos, sur le seuil d'une mort à laquelle il ne croit pas, s'écroule au sol. Mais il s'écroule heureux, car il sait que tout près de lui, des gens le hissent sur le Staline-Board. Parce qu'il sait que, les éclairs qu'il a forgé pour son père Zeus dans le fer de la confiance et l'amitié serviront le bien. Serviront la rédemption et l'avènement d'une nouvelle ère. Et alors que le forgeron des dieux, le forgeron de l'avenir et de la paix, quitte le monde des conscients, il ne peut s'empêcher de prononcer dans un soupir une phrase qui le portera au bout du monde.

    -Double... Face… est éternel…

    Et les Storms de répondre à ce sacrifice de leur lieutenant-colonel;

    -ALLEEEEEEZ Y CAPITAIIIINEEE!!! POUR LA JUSTICE!!! POUR LES RHINOS STORMS!!!
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    Le coup de haki envoya Ange valdinguer dans la neige, ou il resta quelques instants étendu à gémir dans son coin.

    Ah non, ça ne va plus du tout ! Il était sensé être presque mort, celui-là !
    Reprends-toi ! Tu ne peux pas abandonner maintenant !
    Il m’a fait très mal à l’épaule ! J’ai l’impression d’avoir un trou gros comme le poing !
    Peuh ! Il t’a tout juste éraflé !
    Et il m’a tapé le ventre !
    Tu n’as presque rien senti !
    Et puis son dernier coup bizarre, ça m’a fait super mal à la tête !
    Oui, bon, c’est vrai, mais…
    Et puis j’ai perdu ma hachette ! Elle n’était pas très efficace, mais c’était rigolo à utiliser…
    Tu ne dois pas abandonner pour quelques petits coups de rien du tout ! Regarde ton adversaire : même couvert de sang il continue, lui !
    Mais moi je ne suis pas un zombi !
    Et la lettre ?! Tu vas le laisser filer avec la lettre ? Tu connais la probabilité pour qu’un nul dans ton genre croise la route d’un papier aussi précieux que celui-ci ?!
    Bah, je ne suis pas sur d’avoir bien compris son utilité, mais…
    Et puis si tu ne te bouge pas, qui te dis qu’il ne va pas t’achever ?!
    Je pourrais aussi faire le mort… Non ?


    L’inconvénient, c’était qu’après avoir encaissé la dernière attaque d’Oswald, le sauvage n’y voyait plus grand-chose. Ou du moins, le peu qu’il voyait -c’est-à-dire un tourbillon d’étoiles lumineuses- lui paraissait trop improbable pour correspondre à la réalité. C’est finalement son instinct de survie qui le poussa à s’extirper en rampant du petit cratère où il avait été encastré. Ange put alors distinguer juste devant lui la silhouette du marine bicolore qui s’éloignait en titubant.

    Hors de question que j’y retourne ! Je n’ai pas envie que cette fois, ma tête reste accrochée à sa main !
    Espèce de bon à rien ! Tu es ridicule !
    M’en fiche ! J’irai pas !!
    Tu n’en auras pas besoin. Tu sais que la lettre est dans sa poche, non ? Tu l’as presque attrapée avant qu’il ne se débarrasse de toi.
    Euh… oui.
    Alors ça ne va pas être très compliqué : tu peux même rester couché ici si tu veux.


    ***

    Le cambrioleur étendit le bras. Il poussa dans le vide, et une porte s’ouvrit. Ce geste lui parut inhabituellement difficile et douloureux ; il fallait dire qu’il n’avait pas beaucoup l’habitude de tester ses limites.

    Et s’il le remarquait ?
    Tu es un habitué de ce genre de trucs, non ?! Et puis dans son état, vu le nombre de blessures qu’il a reçu, il ne sentirait même plus un coup de pied dans le derrière ! Et tu n’as qu’à faire ça bien !


    En forçant encore un peu, sa main ressortit par une seconde porte, un mètre plus loin à peine, juste au niveau de la taille de son adversaire. C’était facile, il savait où était l’enveloppe, il aurait pu la retrouver les yeux fermés. C’est d’ailleurs ce qu’il fit car il n’arrivait pas à voir sa main, mais il n’avait même pas besoin de tâtonner pour s’y retrouver.
    En douceur, avec une habileté qui lui aurait valu une place dans la Société des Pickpockets Agréés de Grand Line, Ange passa sa main dans la poche de Double Face en effleurant à peine le tissu ; ce n’était pas bien dur, il l’avait déjà à moitié arrachée pendant le combat ou il s’en était presque plus préoccupé que de son adversaire ! Il posa ensuite ses doigts contre le papier et s’en saisit. Le voleur n’eut plus alors qu’à attendre que le marine blessé fasse quelques pas pour que son précieux butin ne glisse tout seul. Il rentra alors rapidement sa main, et put contempler pour la première fois ce pour quoi il avait failli risquer sa vie. La lettre était la, juste devant lui ! Euphorique, le second des Truands put à son tour, tout comme le second des Rhino, savourer sa demi-victoire ! Mais pas trop fort, des fois qu’on puisse l’entendre.

    Hahaha ! Tu l’as eu ! Haha ! Kof ! Kof… Eurk !
    Bah… c’est juste une enveloppe pleine de bave, non ?
    Mh, du mucus, plutôt.
    Oui, oui, c’est ça. Le mucus, c’est de la bave qu’on appelle mucus pour faire bien. Mais ça reste de la bave dégoûtante.
    Ça a l’air d’être la bonne en tout cas. Y’a même écrit “Gouvernement Mondial“, dessus. Bon, c’est vrai que l’écriture à un peu bavé…
    Et il est vraiment important ce papier ?
    Bah, si Blanc et Noir l’a pris, c’est que c’était la fameuse lettre, non ? Il faudrait être super crétin pour s’échapper avec le mauvais papier !
    Oui, mais Blanc et Noir, il avait quand même l’air super… spécial.
    De toute façon, j’ai toujours trouvé louches les types avec les cheveux verts !
    Pareil ! Et en plus, il avait l’air d’avoir un sacré dédoublement de personnalité, le gusse ! Tu parles d’un fou !
    Tu as raison : pour se faire la conversation tout seul, il faut être sacrément gratiné…


    Bon, Ange était content. Mais il le serait nettement moins dans trente secondes, quand il comprendrait pourquoi les Marines préféraient risquer leur vie sur une luge vivante géante plutôt que d’essayer de conquérir le pilier central alors qu’ils étaient venus pour ça !

    ***

    Ça y est, j’ai le droit de filer, maintenant ?
    Mais non ! Il y a encore plein de trucs à voler ici !
    Oui, mais je suis un petit peu blessé et j’ai mal, maintenant ! Il y a même un peu de sang sur mon manteau !
    Tu n’as qu’a… et si tu essayais de voler une des pieuvres volantes de Krabe’ss ? Ça doit être pratique ce genre de bestiole… ou d’engin… ou d’engin-bestiole, quand on sait s’en servir !
    Ah non, hors de question que je remonte là-dedans !
    Oh que si…
    Non, pitié, nooon !

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      Plus que deux minutes…

      Ombre avait dégagé mon attaque. Ça avait été on ne peut plus laborieux pour lui, mais il avait quand même réussi à le faire. Et ma puissance vague destructrice s’envola au ciel, avant de dégager les nuages qui commençaient à recouvrir Drum. Devant un tel spectacle, j’avais été horrifié. Depuis Morvak, c’était bien la première fois que quelqu’un réussissait à bloquer aussi facilement ma technique la plus puissante. Mes yeux écarquillés traduisaient bien la peur que je ressentais devant un tel monstre. Il n’était pas humain ce type ! C’était pas possible sinon ! Avalant difficilement ma salive, je me sentais trembler comme une feuille morte. L’avertissement de Lilou n’arrangeait rien à mon état. Ni même les encouragements de mes hommes prêts pour le départ. En deux minutes, c’est vous dire que je voyais ma vie défiler devant moi. Et puis, il eut un mouvement vif, rapide. Tellement d’ailleurs que j’avais été tétanisé de la tête au pied, avant de voir du sang jaillir de mon corps, et de ressentir une vive douleur au niveau de ma poitrine. En une seconde seulement, l’homme venait de former une onde tranchante qui me trancha mon torse. La deuxième fut tout aussi impitoyable, si bien que ces techniques avaient formé une gigantesque croix sur mon torse…

      Plus qu’une minute et trente secondes…


      J’avais titubé pendant quelques secondes seulement, avant de rétablir mon équilibre, et de porter une main sur ma poitrine ensanglantée. Ce bâtard m’avait non seulement affaibli, mais il venait de me foutre des cicatrices à vie. Encore si je sortais vivant de ce merdier, vu comment il s’avançait vers moi. Malgré la situation alarmante qui nous guettait tous, l’Ombre de la révolution semblait vouloir effectuer un dernier nettoyage. Il ne lui restait qu’une vingtaine de pas pour me rejoindre, et ça sentait vraiment le roussi pour moi. M’autorisant un petit rire nerveux sous une mine froissée par une douleur plus qu’intense, je fléchis rapidement un genou de sorte à reprendre Durandal que j’avais lâché lorsque j’avais posé une main sur ma poitrine, et je me remis en garde. Mon rythme cardiaque revint doucement à la normale. Depuis Little Garden, j’avais appris à gérer mes craintes, à les refouler, et à faire corps avec mes convictions pour qu’elles me poussent au-delà de mes limites. J’avais un idéal : Prôner la justice et construire un monde de paix. Et ce n’était pas cet homme qui m’arrêterait de sitôt, oh que non ! Plutôt que creuser raisonnablement l’écart en m’enfuyant, je fonçai droit sur mon ennemi, avant que les coups ne pleuvent, une nouvelle fois encore. Il allait en chier !

      Plus qu’une minute…

      Les grondements étaient significatifs. Les fissures qui se dessinaient sur la dalle du pilier central également. La destruction de la structure était imminente. Plus qu’une minute, et celle-ci partait en fumée. La révolution n’était qu’un ramassis de belles pourritures. Tellement, que j’aspirais fermement à la mort de celui que je combattais. Ce pourquoi les techniques dont je faisais habilement usage commençait à le décontenancer, au point qu’il écarquilla légèrement les yeux de surprise, lorsqu’il sentit une estafilade sur sa joue gauche. Ravi d’avoir pu lui infliger cette blessure moindre, je redoublais d’ardeur lors de mes offensives. En vain, malheureusement. Le révolutionnaire se reprit bien vite, et m’infligea une sévère blessure sur ma cuisse gauche. Retenant tant bien que mal un effroyable cri qui aurait pu faire saigner le cœur de mes hommes, qui de loin me regardaient faire, je continuai malgré tout à combattre. Énervé par mon niveau relativement faible, mon corps prit des proportions considérables grâce au retour de la vie. En un instant donc, je fis trois mètres de plus que lui. Mais cette transformation fut encore une fois inutile, puisqu’il visa mon autre cuisse, avant de multiplier des coups d’estocs sur mon gigantesque corps qu’il prenait un malin plaisir à perforer.

      Plus que trente secondes…

      - C’est la fin, Fenyang…

      Une ultime explosion retint Ombre dans son dernier geste, qui consistait à transpercer mon cœur de sa lame. Tout allait s’effondrer, aussi fallait-il qu’il déguerpisse. Un sourire imperceptible naquit sur ses lèvres, avant qu’il ne fasse volte-face, et ne disparaisse derrière un écran de fumée qui s’élevait depuis les fissures nombreuses sur le sol du pilier. Charcuté comme jamais et pissant le sang comme un pauvre demeuré, j’étais plus ou moins à l’article de la mort. Il restait bien peu de temps pour rejoindre les miens, d’autant plus qu’un gigantesque fossé s’était érigé entre eux et moi. Je ne pouvais plus les rejoindre, et eux non plus. Qui plus est, je n’avais plus assez de force pour bouger. Une chute d’où nous étions, me serait forcément fatale, sans compter que je serais enseveli sous des tonnes de gravats. Une perspective pas vraiment folichonne. J’étais une deuxième fois confronté à l’échec. Pour un homme qui venait à peine d’être promu contre-amiral, c’était plutôt la honte. Constat qui m’arracha un dernier sourire. Le dernier de ma vie, peut-être. Je finis par tomber sur mes genoux, les meitous toujours en main. Quel homme pathétique je faisais quand même. Même pas capable de battre un pauvre revo. Et puis, mon corps chuta inexorablement au sol, avant que je ne perdre connaissance…

      C’était terminé…

        Evacuer avec les blessés ? Quelle blague... Personne n'évacue Matsuya. Surtout quand le type qui a tenté de le buter est encore la frais et dispos et qu'il n'a pas payé au centuple pour avoir osé lever la main sur le Corsaire...

        Pour une dent, toute la gueule. Voila la loi qu'Envy applique depuis le jour ou il s'est mis à donner des beignes dans la cour de récré. Y'a pas de raisons que ça change et quelqu'un doit payer. Et que ce soit le monsieur Tue tout de la révo n'y change rien.

        Alors Envy se débarrasse du médecin qui joue les empêcheurs de se bastonner en paix. Tapote le crane de la sirène qui le regarde de ses grands yeux plein de larmes... C'est mignon quand même ces bêtes la... Y'a presque de quoi avoir envie de l'adopter tout de suite... Il hésite une seconde... Mais non.. D'abord Ombre, ensuite l'adoption...

        -Merci pour le doc poupée... Occupe toi du requin, je reviendrais le chercher...

        Et d'un bond presque aussi souple que si on ne lui avait pas mis les tripes à l'air quelques minutes auparavant, Envy abandonne les fuyards et retourne sur la neige tachée de sang du pilier.

        La bas Ombre balance Salem dans le vide et un canard géant plonge a sa suite pendant qu'Ombre disparait... Et dans un fracas apocalyptique les bombes dispersés dans le coin se transforment en un gigantesque mur de feu mouvant. ..


        Il parait que les mecs cool ne regardent pas les explosions en face...

        Mais Envy n'est pas un mec cool...


        -Rien à foutre. De toute façon je suis invincible !


      Te casse pas la tête ami pirate. Je m'en charge...

      Titanomachie  - Page 3 Envy-imagesia-com-301k-large_imagesia-com_cd5h_large
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      Qu’est-ce qu…

      La silhouette d’Envy me passe à côté. J’ai à peine le temps de la voir qu’il est déjà loin derrière nous. Je n’ai pas le temps de saisir l’occasion pour lui ordonner de revenir sur le géant que déjà, le sol se craquèle sous nos pieds, nous donnant un avant-gout de l’enfer. Les hommes s’agitent, la confusion désorganise partiellement les troupes sur le géant qui n’a toujours pas repris conscience. Quelques-uns prennent l’initiative de descendre pour tenter de ramener le Corsaire sur notre issus de secours, mais je les stoppe immédiatement :

      Non ! Restez sur le géant ! VOUS ! AVEC MOI ! ON LE POUSSE !

      Les autres autour de moi se mettent à saisir le géant et à y mettre toutes leurs volontés. Les quelques tonnes de Staline commence à se mouvoir doucement, puis précipité par une secousse, le corps se retrouve embarquer par le vide. Nous avons à peine le temps de nous raccrocher à ce que nous pouvons et à moi d’ordonner de toutes mes forces :

      OUVREZ CETTE PUTAIN DE SANGLE !

      Ceux à porter s’y mettent à cinq pour tirer sur l’ouverture. Et il faut cinq bonnes secondes avant qu’ils y arrivent en y mettant tous leurs poids. Le parachute se déplie de lui-même, immense. Il attrape l’air dans cette chute et nous retient. Nous restons tous fermement agripper. Nous vérifions que les blessés sont en places. Numéro quatre veille sur eux en essayant de ne pas crier à cause du vertige. Mais petit à petit, nous prenons de la vitesse dans notre descente…

      C’EST L’IDEE LA PLUS STUPIDE QUE VOUS N’AYEZ JAMAIS EU ! D’AILLEURS, ELLE VIENT DE QUI ?!
      Accrochez-vous Commandant, vous chercherez un responsable plus tard… ATTENTION A L’ATTERISSAGE ! COUPEZ LE PARACHUTE !
      OUI MADAME !
      SI JE DOIS MOURIR, JE VEUX SAVOIR QUI JE DOIS VENIR HANTER !
      Jenkins, Monsieur !
      … J’aurais dû y penser tout de suite ! Il n’y a que cet idiot pour penser à des choses pareilles !
      Commandant… ACCROCHEZ-VOUS !

      J’attrape Stark par le col de son vêtement et le plaque brutalement contre notre luge de fortune. Et sans avoir le temps de me réceptionner, je décolle violemment et me rattrape à une sangle qui dépasse et qui me sauve. Le géant rencontre un tas de neige, propulsé par sa vitesse. Il épouse le sol brutalement, bondissant à la suite dans un autre tas de neige qui nous vole dans les yeux. Nous sommes aveuglés momentanément, mais nous remarquons tous que nous prenons beaucoup de vitesse. La pente est raide, le vent froid nous fouette le visage. Nous guidons cette luge géante comme nous le pouvons, jouant sur les appuis en rééquilibrant le poids pour prendre un virage…

      Les sports de glisse, ce n’est vraiment pas pour moi…

      *


      Il réagit au quart de tour, décolle lorsque ses pattes n’ont plus d’appui fixe. Il prend peur momentanément en ne voyant plus le contre-amiral qu’il doit absolument surveiller. L’homme disparait derrière un rocher, derrière de la fumée, en même temps que son adversaire.

      Pour lui, la voie est libre. Il survole un instant le terrain avant de piquer dès qu’il voit la silhouette recroquevillée de Salem. Il arrive à ses côtés, fait tous son possible pour hisser le colosse sur ses épaules et son dos. Le canard lutte pendant quelques secondes, et dès qu’il sent le sol se dérober sous ses pattes à nouveau, il se renvole en tentant de maintenir du mieux possible le contre-amiral. Ce qu’il peut en dire, c’est qu’il est lourd. Beaucoup plus que sa maitresse.

      Il fuit en vitesse, ou en tout cas le plus vite qu’il le peut, le pilier central. Le sauvetage est réussi. Enfin, il croit. Mais il sent sur son dos, perlant sur ses plumes, un liquide chaud qui le ravigote momentanément, avant de l’inquiéter. Lorsqu’il voit le sang, d’un rouge profond, couler sur ses pattes, le canard s’affole. Il n’aime pas cette couleur. En tout cas, pas quand elle vient d’amis à lui. Et Salem est son ami aussi, parce qu’il est précieux pour Lilou. Alors, il ne sait plus quoi faire. Il craint qu’en allant trop vite, la santé de Salem se détériore. Il craint qu’en étant trop lent, il meurt à petit feu. Des deux solutions, il choisit la moins pire…


      Kwak !

      Il s’affole. Et il bat des ailes aussi vite qu’il le peut, va et vient, s’aide des vents arrières pour rejoindre au plus vite la base marine. A vol d’oiseau, ce n’est pas si loin…

      En tout cas, il l’espère.


      *

      Aaaaaah ! Laissez-moi vomir s’il vous plait.
      Personne n’est fait pour voler ou glisser sur un géant ! PERSONNE !
      Calmez-vous… Au moins, nous sommes en vie…
      Ouais, elle a raison.
      Merci me-… Euh… Attendez… Mais vous êtes qui, vous ?
      Nous ? Des pirates.
      Mh… J’crois pas qu’on va continuer à faire la route ensemble, voyez…
      Ah ?
      Je vous conseille de partir, le Commandant est plus ou moins de bonne humeur pour vous laisser filer.
      Quoi ? Mais j’ai jamais dit ça ! Qu’on leur coupe la tête !
      Ah, c’est cool ça, merci Commandant.
      Hein ? Mais ! La ferme ! Viens ici que je te tue !
      Ciao ! Et merci hein !
      Mais… ! Vous voulez qu’on se fasse renvoyer ou quoi ?
      Calme, Commandant… Au point où on en est… Dans tout ce bordel, ils ne nous en voudront pas d’avoir libérer trois pirates… Ils ont d’autres choses à voir avant ça, vous ne croyez pas ?
      Certes…
      Entre l’explosion du pilier, la fuite du type qu’affrontait Salem, Envy, Krabb, l’état d’Alleyn, l’infiltration sur le Leviathan, les bêtises de Jenkins…
      Tssss… Nous devrions abandonner Jenkins ici…
      Ça nous enlèverait bien des problèmes... Mais nous ne sommes pas des bêtes. Avec un élément à terre ou disparu, nous risquons plus sur Grand Line…
      Bande d’enfoirés.
      Ah, t’es réveillé Oswald ?
      J’ai tout entendu !
      Sniiiff… Snifff…
      Qu’est-ce qu’il lui arrive à celle-là ?
      OUIIIIIINNNNNNNN ! LE BONSIEUR N’EST BLUS LAAAAAA !
      Mes oreilleeeeeees !
      Aaaaaaaaah ! Mais qu’on la fasse taire !
      Sniiiiiiif ! JE BEUX QU’IL REBIENNE !!
      Mhh... Qu'est-ce que... qu'est-ce que je fous là...?
      Toi, la ferme !
      Du calme, du calme… Tu ne l’as pas entendu ?
      Sniiff… Nooon…
      Il a dit qu’il était invincible.
      Et puis, il frappe fort.
      Snif… Bous croyez qu’il ba bien ?
      Bien sûr… Que dirais-tu de rentrer te mettre au chaud…Nous l’attendrons à notre base. Il saura nous retrouver…
      D’a-d’accord… Il peut venir avec moi ?... Le monsieur m’a dit de le garder…
      Sha ! Sha !
      Si le monsieur l’a dit, alors il vient...

      Mh…

      Mettons nous en route…
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