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Chapitre 2. La récolte d'indices. Bakky et la rencontre innatendue !

Voilà maintenant plus d'un an que le drame a eu lieu, que j'ai perdu tout ce qui m'était cher. Ces images sont encrées en moi, quoi que je fasse il y a toujours quelque chose qui me fait repenser à Ina, mais il faut que je m'y fasse, elle n'est maintenant plus de ce monde et rien ni personne ne pourra la faire revenir. La seule chose dont je suis capable et de me battre pour elle. Je veux retrouver l'homme qui a fait ça, l'homme qui n'a eu aucun scrupule à bruler une maison avec une famille à l'intérieur. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller me renseigner à la base de la Marine, même si je doute que quelqu'un sache quelque chose sur cet incident, je n'ai rien à perdre d'y aller jeter un oeil. Me voilà donc en route pour la Marine, je traverse Fuschia d'un pas lent en regardant mes pieds, je marche, je marche, je ne fais que marcher. Ma clope se consume à une vitesse incroyable et j'ai horreur de ça. Le soleil tape aujourd'hui, c'est une bonne chose. Au moins ça qui pourra me réconforter quelque peu aujourd'hui. Oui chaque jour c'est la même rengaine je vagabonde depuis un an dans le village parlant à personne n'ayant quasiment aucun contact avec un villageois ou autre. Je passe devant la maison de mon ancien patron, Phaal le marin pêcheur, qui est devenu riche maintenant grâce à la prise énorme qu'on avait fait le jour même où le drame a eu lieu. Il est debout devant sa maison, je lui fais un signe de tête rien de plus et continue mon chemin tout droit. La base n'est plus très loin à présent.

A quelques mètres de la grande porte, tout pleins de marins vont et viennent, ils portent tous un long manteau blanc orné de diverse médaille et récompense. Je jette ma clope à mes pieds et l'écrase du talon, je me passe la main dans les cheveux les remontant en arrière. A ce moment-là, je touche mon oeil gauche, là où l'homme inconnu m'avait frappé. Je me paye une belle cicatrice à présent, ma vue est légèrement moins bonne de cet oeil que l'autre mais rien d'alarmant. A cet instant, une drôle de sensation m'envahit, des frissons et un coup de froid rapide puis plus rien. Pourquoi ? Je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un m'a vu, mais non personne ne fait attention à moi. Je regarde une nouvelle fois les marins et me rappelle alors quelque chose, cet homme là, qui m'a frappé. Oui il portait un long manteau similaire, en retouchant ma cicatrice les souvenirs sont de plus en plus clairs. Ce n'est pas possible non, pourquoi un Marin aurait-il fait ça ? Ca n'a aucun sens, puis même tous les marins autour de moi là ont une attitude qui en jette, je n'arrive pas à le décrire, mais ils sont propres, leurs allure inspire la confiance. Tout le contraire de cet homme inconnu. Je n'arrive pas à me décider, je suis toujours devant les portes et je suis complètement perdu maintenant. C'est sur cet homme n'était pas un marin. Merde je suis complètement troublé là, qu'est-ce que je dois faire maintenant ?


_ Monsieur, que faites-vous là ?

Un homme de la marine m'interpelle. Je n'ai pas le droit de trainer ici à mon avis, mais ce n'est pas grave je vais lui répondre que je me suis égaré ou un autre mensonge dans le genre ça va passer.

_ Désolé monsieur, je cherche Kiki mon chat, mais il a dû partir un peu plus loin !

_ Dégarpissez !

Pas commode ce mec, m'enfin bon. Il fallait que je réfléchisse. Bizarement je n'avais plus envie d'aller m'informer à la marine, la seule préoccupation était cet homme là, il fallait que je le retrouve. Mais en un an, il avait eu le temps de bouger partout dans East Blue. Des indices, il me faut des indices ! Mais où les trouver, tout à brûler. C'est ce qui m'énerve dans cette histoire c'est que je n'ai pas avancé d'un poil en un an. Je vais rendre visite à Phaal, on ne sait jamais. Ca me fera du bien de fumer une petite clope aussi, ça fait longtemps.
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Me voilà en route pour faire demi tour, j'espère que ça vaut le coup de faire l'aller retour. Connaissant Phaal il n'aura rien à me dire à ce sujet, mais je ne perd pas espoir, on ne sait jamais sur quoi je peux tomber. Une simple parole, un simple nom peut lui paraître banal, alors que pour moi ça peut se reveler être un indice de taille. Je continue donc mon chemin en direction de la maison de mon ancien maitre pêcheur, j'avance rapidement, c'est surement l'envie de savoir si lui sait quelque chose ou pas. Je fume ma clope tranquillement en regardant le paysage, celui-ci que je connais par coeur depuis un an à en traverser les rues matins et soirs. Je pourrais facilement me diriger dans le village les yeux bandés, c'est sur ! Je pourrais même devenir guide... Quoi que, le tourisme à Fuschia c'est pas trop ça. Tiens, je me rapproche de chez Phaal. Une odeur pourrie s'en dégage, il n'a pas dû apprendre la cuisine celui là en un an à mon avis. Une fois devant sa porte, j'ai quand même la boule au ventre, voilà un an et quelques que je ne lui ai quasiment pas adressé la parole, je suis assez stressé, il ne va peut-etre pas m'ouvrir. On verra bien, je frappe. TOC TOC TOC ! La porte s'ouvre devant moi, je retiens ma respiration quelques secondes. Phaal apparaît devant moi, apparement ça lui fait ni chaud ni froid de me voir, il bouge pas, pas même un clignement d'oeil. Je remet ma cigarette à ma bouche tire une bonne grosse latte, souffle la fumée. A cet instant il ouvre la bouche.

_ Merde Bakky, c'est toi ! J'ai eu peur, j'ai cru que tu ne fumais plus !

Ouf ! Il n'y avait aucun problème à première vue, il semblait être comme à son habitude, un peu foufou à cause de la bibine, rien d'extraordinaire. Il se dirige vers son salon, laissant la porte ouverte. Je jette un regard derrière moi, puis rentre à mon tour en fermant la porte. A ce moment-là, une drôle de sensation me traverse. Je me sens mal à l'aise, j'ai chaud, c'est étrange. J'essaie de ne rien faire paraître. Je continue d'avancer et là l'odeur immonde que je sentais depuis dehors embaume la pièce.

_ Phaal vous ne savez toujours pas cuisiner ? C'est quoi ça dans cette casserole ? Ca pue !

_ Ah ça, c'est le plat d'hier soir, j'essaie de le réchauffer, mais ça n'a pas l'air bon ! Je vais boire un coup plutôt, t'as soif le p'tit ?

Tu m'étonnes que ça n'a pas l'air bon, déjà rien qu'à l'odeur ça me fait des remontées et maintenant que je l'ai sous les yeux, ce mélange de vert avec du marron... Je ne sais même pas si c'est de la viande ou des légumes, je préfère même pas savoir. En tout cas, je n'ai pas de temps à perdre, il faut qu'il me dise tout ce qu'il sait, du moins s'il sait quelque chose.

_ Bon Bakky qu'est ce qui t'amene ici ? J'ai arrêter de pêcher moi depuis notre fabuleuse prise !

_ Phaal, non je ne reviens pas pour la pêche, s'en ai fini pour moi aussi. Je suis venu vous voir aujourd'hui parce que j'ai besoin d'informations.

C'est toujours difficile de dialoguer avec Phaal, c'est une personne que je connais depuis longtemps, que j'ai toujours respecté, il me faut utiliser des mots appropriés et ce n'est pas toujours une tâche facile.

_ Des infos tu dis gamin ? Quelle sorte ? A propos de quoi surtout ? Si tu as des ennuis mon petit tu peux me le dire.

C'était des mots touchant pour moi, même après un an sans nouvelle de ma part, Phaal était encore prêt à m'aider. Je commence à sourire bêtement, mais je ne peux pas me contrôler. Ce n'est pas grave, il faut que je lui explique. Il doit bien être au courant de quelque chose, du moins je l'espère fortement.

_ Merci de vous préoccuper de moi. Je n'ai pas vraiment d'ennuis, c'est-à-dire que, vous savez qu'il y a un an de cela, la maison des parents d'Ina, ma...

A ces mots, mon coeur commence à s'emballer. Une chaleur intense s'empare de mon coeur, des souvenirs m'envahissent, pleins de souvenirs, trop de souvenirs même. Je secoue la tête pour les faire partir, ils partent. Aie !

_ Pourquoi vous m'avez gifler ?

_ Remet toi gamin, finis au moins ta phrase au lieu de chialer.

Phaal venait de me gifler, je n'aurais jamais pensé une chose pareille venant de sa part. Mais avec le recul, c'est pas pour me faire du mal, bien au contraire c'est pour que je reprenne mes esprits et ne pas me laisser submerger par mes sentiments. Cet homme est vraiment un exemple pour moi, bien plus que mon père qui n'a jamais rien fait pour moi.

_ Par..Pardon ! Vous êtes au courant de ce qui s'est passé ?

_ Bien sûr et je suis désolé pour toi que cette tragédie ce soit abattu sur toi et ta tendre aimée.

_ Justement, j'ai un doute. A mon avis ce n'est pas un accident, c'est quelqu'un qui a fait ça de son plein gré. Je croyais que c'était quelqu'un de la marine, mais en y réfléchissant ça n'a aucun sens et puis...

_ Hahahahaha, la marine ! Et puis quoi encore ?

_ Il y avait un homme aussi, qui m'a attaqué, il portait un manteau de la marine c'est pour cela que j'ai cru que c'était eux, mais en m'y rendant ce matin, j'ai clairement vu que ce n'étais pas un des leurs. Il faut que je retrouve cet homme.

_ Tu sais Bakky, depuis que je suis riche les gens se comportent complètement différemment avec moi. Il m'arrive de croiser des personnes qu'auparavant je ne savais même pas qu'elles existées alors que le village n'est pas grand. J'entends des choses ici et là, mais tout le monde me prend pour un alcoolique, je m'en sers comme je peux. Si tu veux mon avis, va faire un tour dans le pub pas loin du deuxième ponton et parle au serveur, il te mettra sur la voie a coup sûr.

Les paroles de Phaal avaient été prononcés avec un tel dépit que j'avais de la peine pour lui. Sa vie avait changée parce qu'il était devenu riche, j'avais envie de rester là à l'écouter parler comme ça, mais maintenant que j'avais une piste il me fallait partir au plus vite.

_ Merci Phaal, vous êtes toujours de bons conseils, vous êtes vraiment remarquable. Je pars au pub dès maintenant je n'ai pas un seul moment à perdre.

_ Attend, prend ça. Il parlera mieux avec ça, garde le reste pour toi.

Je n'en crois pas mes yeux, Phaal vient de me filer à vue d'oeil 40 000 B. Je réalise pas du tout ce qui m'arrive. Qui aurait cru, que l'homme qui a été mon maître pêcheur pendant des années me donne une telle somme d'argent, surtout quand on sait dans quel but c'est destiné. Bref je n'ai pas le temps de trainer, je mets ça dans ma poche. Je relève la tête, Phaal me fait un clin d'oeil en guise d'encouragement et je pars sans même me retourner, sans lui adresser le moindre mot. Je savais qu'il compter sur moi, il a toujours cru en moi, en ce moment plus que jamais je pense. Je claque la porte, me voilà de nouveau dehors, direction le pub, une chance ce n'est pas très loin d'ici.
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Je cours à toute vitesse en direction du pub, les quelques personnes du village qui sont là me voit courir, mais je m'en moque, je ne suis pas là pour faire bonne figure. Tiens, je vais prendre cette ruelle à gauche, il me semble que c'est plus rapide et comme ça j'arriverai par derrière. Je continue donc de courir, je ne me sens même pas essoufflé, c'est surement à cause de l'adrénaline. En plus de ça, je ne suis jamais rentré dans ce bar, de l'extérieur il ne donne pas envie d'y foutre les pieds. C'est juste devant ! Il me faut une clope. Je m'allume donc une cigarette, après avoir couru c'est bon ça, les poumons sont bien ouverts, mais j'ai l'habitude, je ne tousse plus. Je reste devant l'entrée tout en fumant ma clope je me fais des films, sur ce que je pourrais trouver à l'intérieur. Toute sorte de choses me traverse l'esprit, là je touche ma poche. Merde c'est vrai, j'ai une sacrée liasse de billet, Phaal est vraiment un homme généreux. Je souffle ma dernière bouffée de fumée et je rentre. L'air est chaud, il doit y avoir du monde, je ne vois personne car il faut descendre. J'emprunte les escaliers, une dizaine de marche et me voilà dans une grande pièce. Rien d'étonnant, tout comme je l'imaginer. Un jeu de fléchette, plusieurs petites tables rondes auxquelles sont installées des hommes de tout type, tous avec un choppe de bière à la main. On ne s'entend presque pas parler, il y a des chants que je connais pas, des bruits de verre cassé. Il y a de la fumée partout aussi, ça me dérange pas, au contraire j'en rallume une. Personne ne fais attention à moi et c'est tant mieux, après avoir fait un bref état des lieux je me dirige vers le bar. Là je tombe sur un grand homme, il devait me mettre facile quarante centimètres, un mec costaud en plus de ça. Je ravale ma salive et donc je n'ai pas le choix, il faut que je lui adresse la parole.

_ Bonjour !

_ T'es pas d'ici toi. T'as soif ? T'veux quoi l'minot ?

J'ai pas la trogne du mec qui squatte le bar c'est vrai, mais en un simple coup d'oeil il l'a remarqué. Je ne sais pas quoi faire du coup, soit je fais comme si de rien n'était aux premiers abords et je commande un verre, soit je lui demande clairement des informations sur l'incendie. Je finis ma clope avant de me décider, c'est mieux pour moi.

_ Un whisky s'il vous plait.

_ T'a quelque chose pour m'payer ?

Discrètement je lui sors la liasse de billet. C'est fou, je n'ai jamais vu un mec aussi avare. A peine le B de berry à sa vue, ses yeux ce sont toute suite grands ouverts, de la bave coulait limite de sa bouche. J'ai compris que ça n'allait pas être difficile d'obtenir quelque chose de lui.

_ Très bien ça ahah, je peux vous aider en quelque chose d'autre ?

_ Oui, il y a un an, une maison à bruler au village. Vous savez quelque chose là-dessus ?

Le serveur me fait un signe avec son doigt, il voulait que je lui donne encore un peu d'argent. Je regarde un peu tout autour de moi, reglisse ma main dans ma poche et sors de nouveau quelques billets, encore une fois le même scénario, des yeux immenses et une bave prête à tomber, oh ! Presque tombée dans mon verre sa bave là, dégueulasse cet homme.

_ Ahah, que veux tu savoir sur cet incendie volontaire ?

Hein ? Incendie volontaire ? J'en étais sur ! Là je deviens fou de rage d'un coup, j'ai envie de tout casser dans le bar. Avec ce serveur débile qui déballe une information tous les 5000 B. Pas le choix, je lui donne encore quelques billets sans lui demander quoi que ce soit, il va comprendre que je veux tout savoir de cette histoire.

_ Cet incendie a été un échec.

Un échec ? Il se fout de ma gueule le barman ou quoi ? Je pète littéralement un plomb intérieurement, mais il faut que je reste discret et ne laisser paraître aucune émotion, sinon je vais être griller. Mais qu'est-ce que j'ai envie de tout foutre en l'air dans ce bar piteux. Allez, encore quelques billets, il va bien cracher le morceau le schnock.

_ A la base, il était destiné à un jeune garçon, mais d'après les dires, il n'était pas dans la maison ce jour-là.

J'en peux plus, je prends le serveur par le col, pose tout ce qu'il me reste d'argent sur le comptoir.

_ Dis moi tout ce que tu sais !

_ Messieurs, le bar ferme pour ce soir ! A demain.

Tous les arsouilles se lèvent dans un bruit assourdissant, les chaises tombent par terre, des verres se brisent, certains continuent de chanter tandis que d'autres encore plus saouls les uns que les autres insultent le barman. Après deux trois minutes, je suis seul face au barman toujours en train de lui tenir le col. Visiblement il ne fait pas le malin, je le regarde dans les yeux et j'ai qu'une envie c'est de lui faire bouffer son comptoir. Finalement, je le lâche et me rassoit sur mon tabouret. D'un geste brusque il se remet sa petite chemise en place, la frotte et se remet droit. Moi je me passe la main dans les cheveux, me rallume une clope.

_ Je t'écoute !

_ Comme je te l'ai dit, l'incendie visait un jeune garçon. Mais le jour où il a fait ça, le gosse n'y était pas.

_ Qui ça " Il " ?

_ Garik, c'est un pirate du coin. Le père du gosse était sous ses ordres, malheureusement il l'a trahis.

Garik a donc décidé de le tuer ainsi que toute sa famille, sauf que manque de bol il n'a pas réussi.

Le serveur aurait pu continuer de parler pendant des heures, je ne l'écoute plus. Je suis sur le cul, Garik, un pirate du coin pour commencer. Et mon père qui était sous ses ordres, qui l'a trahis et qui est mort. J'apprends tout ça d'un coup. Je ne suis pas sûr que je vais tenir le choc. J'ai tout d'abord envie de pleurer tout ce que je peux, de défoncer le serveur, mais il n'y est pour rien au final, il ne fait que raconter l'histoire. Même si mon père m'a abandonné, même si je ne le considère plus comme tel, c'est quand même un choc d'apprendre qu'il est mort et que je n'ai rien pu faire, que la dernière fois que je l'ai vu c'était un soir en me couchant. S'en est trop pour moi. Je suis à bout là, je serre mes poings comme jamais, mes veines commencent à ressortir. Le serveur lui est en train de nettoyer son comptoir avec son vieux chiffon délabré, ça m'énerve encore plus.

_ Okay papi ! Le gosse c'est moi, l'homme qui à trahis Garik c'était mon père. Maintenant tu vas me dire où je peux trouver ce pirate que je lui fasse payer tout ce qu'il m'a fait endurer depuis un an.

Là je regarde le serveur, il fait de même. Il a arrêter de nettoyer, ses yeux sont immenses de nouveaux, mais cette fois-ci la bave ne coule pas entre ses dents moisies. Je lui ai donné tout l'argent que Phaal m'avait donné donc je ne comprends pas sa réaction. BAM ! Un grand bruit vient de derrière moi. Je pivote doucement sur mon tabouret et observe les marches pour voir si quelqu'un va apparaître ou pas. J'entends des bruits de pas lents, j'observe attentivement. Un homme se dresse devant nous. Je me retourne vers le serveur, celui-ci est paniqué comme jamais, il tremble de partout il est resté dans la même position depuis que la porte à claquer. Il a peur ou quoi ?! Vu sa carrure il peut flanquer une belle branlée à pas mal de monde. Apparemment non, il a l'air d'une poule mouillée.

_ C'est... C'est... Lui... C'est... Garik !

A l'entente de ces mots, je sens une grosse contraction au niveau de mon estomac. C'est donc ça la peur ? En tout cas il m'a vite refroidit là, pourtant il n'a pas l'air balèze à première vue, mais il est impressionnant, un charisme que j'ai rarement vue auparavant. Je me retourne donc une nouvelle fois vers Garik. Et là tout me revient. Ce costume qui finalement ne ressemble pas du tout à celui des marines. Garik est un homme assez grand, plutôt mince, les cheveux mi-longs de couleurs saumon si je puis dire. Il porte un chapeau qui tombe sur ses yeux, on ne les distingue quasiment pas. Un peu de barbe sur le menton et ce long manteau orné de médaille. Il n'y a aucun doute c'est lui. Lui qui m'a fait cette cicatrice, qui à brûlé Ina et ses parents, qui à tué mon père. Je ne sais même pas quoi penser, toutes sortes d'images sont dans ma tête, tout ce mélange jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.

Spoiler:

_ Bakky Gumo, fils de Ricky Gumo. Quelle plaisante retrouvailles. Tu n'as pas changé d'un poil depuis l'année dernière. C'est mon jour de chance en tout cas, je ne pensais pas te trouver là. Et toi où vas-tu ?

Tout se passe rapidement, Garik cours vers le côté droit du comptoir et balance un coup de poing énorme en pleine face du serveur, juste sous mes yeux. Il tombe par terre la mâchoire en vrac s'explose dans un grondement pas croyable et ne donne aucun signe de vie. La vache ce mec à une force terrible. Qu'est-ce que je fous là ? Je dois me casser, il va me faire la peau sinon ! Je saute du tabouret et commence à courir en direction des escaliers. FIOUUT. Je m'explose la tête la première contre le sol, il m'a foutu une belle balayette. Sérieusement je flippe comme pas possible, bizarrement toute la haine que j'avais il y a dix minutes à disparue pour laisser place à la peur.

_ Toi aussi où tu comptes aller ? Ton père ma trahis, je l'ai tué. C'est à ton tour, la piraterie ce n'est pas un jeu, il savait dans quoi il s'engageait. Tu vas mourir toi aussi !

Je n'ai même pas le temps de me relever qu'il fonce sur moi avec son poing droit comme il l'a fait avec le serveur. Au sol je n'ai aucune mobilité, j'anticipe la pêche que je vais prendre, je contracte tout ce que je peux, j'attends l'impact qui est imminent. POUM ! Putain, je suis sonné. Où est-ce que je suis ? La vache il a vraiment une patate de forain celui la ! Il est déjà debout, je me relève et... POUM ! L'aller retour, qui me recouche directement. Je suis allongé, j'ouvre les yeux et je vois trouble, j'essaie de cligner des yeux pour que ma vue revienne à la normale. Ina m'apparaît alors, tous les bons moments passés avec elle qui sont graver dans ma mémoire. Oui c'est sûr, je ne peux pas fuir comme ça, alors que j'ai toujours dit que je me vengerais. Maintenant il est en face de moi, je suis obligé de réagir ! Je me relève difficilement.

_ Laisse-moi deux secondes.

Le pirate me regarde d'un air intrigué. Je sors une clope de ma poche, l'allume. Je retrousse mes manches. Je fais craquer mes doigts. Tord mon coup une fois à gauche, une fois à droite. Et la c'est partis ! Je cours droit sur lui, il ne bouge pas, il doit surement être étonne de ce réveil de ma part. Je m'élance en l'air et lui pose un coup de pied de côté en pleine face. Je retombe sur mes jambes, il titube et recule de deux trois pas.

_ Très bien, tu vas voir fils de chien !

Oups, je l'ai mis en colère. Il court sur moi une nouvelle fois. Faut être stupide pour encaisser deux fois la même attaque. J'anticipe sa patate du droit... POUM ! Je me retrouve éclaté contre une table, en fait il m'a mis une gauche cette fois et elle est toute aussi puissante que sa droite. Faut que je fasse gaffe. Je suis de nouveau sur pied. Il se tape les poings, il croit qu'il va me hacher menu ? Il est fou, là je suis vraiment en rogne ! Je cours dans sa direction, glisse sur le sol sur une bonne distance de cinq six mètres, je me retrouve donc derrière lui. J'enlace sa jambe gauche avec les deux miennes et le fait basculer vers l'avant. CRAAAK ! Merde je lui ai péter le tibias à mon avis. Garik est au sol et se tiens la jambe. Il souffre à en croire ses mouvements. POUM ! Que dalle ouais, il s'est relevé et m'a flanqué une droite encore. Si ça continue je vais être défiguré, il faut en finir au plus vite.

_ Tu m'a peter la jambe sale gosse !

_ Tu a tué mon père et bruler ma petite amie, je trouve qu'on est pas encore quitte ! AYAAAAA !

Il est loin mais, je le sens, je peux l'avoir. Oui, il ne s'y attend pas. Je m'élance dans les airs et commence à envoyer mes jambes successivement l'une après l'autre.

_ BLACK STORM ATTACK !

Les cinq coups le touche dans le mille, il encaisse le choc puis se voit éjecter contre l'armoire derrière le comptoir, quelques bouteilles se brisent sur sa tête. Je crois que c'est fini. Je suis essoufflé mais content. Garik ne bouge plus d'un poil et à mon avis il n'est pas prêt de semer la terreur ici. J'ai enfin vengé Ina, après une longue année sans réponses, sans rien du tout, je peux enfin être libre de faire ce que je veux. Je devrais revenir chez Phaal et lui raconter ce qu'il s'est passé. Et surtout me reposer, ça n'a pas été de la tarte de mettre K.O un abruti pareil. Il a une de ces pêches en plus ! J'ai mal aux dents c'est horrible. Je jette un oeil sur les deux corps qui ne bougent pas, je remarque que sur le comptoir il reste l'argent, du moins une partie, que j'ai donné au barman. Je le récupère et me barre sans tarder, je monte les escaliers et me dirige chez Phaal.
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Me voilà maintenant dans la rue. A priori rien d'anormal, moi je viens de vivre un enfer, mais c'est vrai que tout s'est passé super vite finalement et que les villageois ne se doute de rien. Je dois faire comme si de rien n'était, marcher et avancer tranquillement pour rejoindre la maison de Phaal. Je m'allume une clope et me voilà partit. Pour la troisième fois de la journée je vais passer dans la rue, déjà que je la connais par coeur, aujourd'hui c'est le top. Bref, j'avance, j'avance et me voilà déjà arriver à destination. Je frappe à la porte et Phaal m'ouvre directement, je suis assez surpris de cette rapidité, mais je ne fais pas de chichis je rentre sans rien dire. Une fois à l'intérieur Phaal ferme vite la porte, cours dans le salon et regarde par la fenêtre. Il a l'air embarrassé. Je lui demande ce qui ne va pas.

_ Phaal vous allez bien ? On dirait que vous êtes excité ou que vous attendez quelque chose avec impatience.

_ Bakky, tu n'es plus en sécurité à Fuschia ! Prépare vite tes affaires et barre toi gamin !

Je fronce les sourcils, lève l'index un peu en l'air comme si j'allais poser une question, Phaal, lui, jette toujours des petits regards par la fenêtre. Je suis sûr qu'il me fait une farce encore. Sacré buveur !

_ Elle est bien bonne celle-là ! Qu'est ce qui vous arrive donc Monsieur ?

_ Je ne rigole pas ! Tout le monde en parle, " Le jeune balafré terrasse Garik dans un minable pub ". Quelqu'un t'as vu ressortir de cette taverne et il a alerté la marine, ils sont à tes trousses maintenant, tu comprends ?

J'étais surpris, j'avais bien fait attention en sortant de ne pas me faire remarquer ou quoi que ce soit d'autre, mais apparemment c'était loupé. La marine me rechercher ?

_ Je n'ai rien fait, c'est ce pirate qui m'a cherché en premier ! Ils ne vont tout de même pas mettre un avis de recherche sur ma tête pour ça ?!


_ Oh non mon petit, c'est rien ça comparer aux actes pirates qui se passent dans le monde. Mais ici tu n'as plus ta place, Fuschia est petit, ils te retrouveront rapidement si tu restes là. Il te reste combien de Berry ?

Sans hésiter je regarde dans ma poche et sors tout ce qu'il y a, je pose tout ça sur la table et Phaal se met à compter rapidement.

_ 25 000 Berrys c'est ce qu'il te reste. Je suppose que tu n'as pas d'autres affaires à prendre ?

D'un signe de tête, je lui dis que non. Il me regarde d'un air déçu. Déçu que notre aventure se termine là finalement. Je dois quitter Fuschia mon village natale sans hésiter. Je me sens un peu ému et déçu également, j'aurais voulu faire des tas de choses ici, mais qui pensait que je devrais partir à 21 ans ? Quoi qu'il en soit, il me faut très vite réfléchir à un plan. La fuite c'est le meilleur moyen, je ne me vois pas affronter toute la marine à mains nues tout seul. De toutes manières je n'ai rien à perdre, plus aucune famille, plus d'amour, pas d'ami malgré ce pauvre vieux Phaal, mais c'est lui qui m'ordonne de partir donc bon. Maintenant que j'ai vengé Ina, je me sens mieux tout de même, toujours un peu triste c'est sûr, je vais sûrement pleurer quelques nuits dans le futur et c'est une chose normale. Plus rien ne me retiens donc ici, je suis grand. A moi de vivre comme je l'entends!

_ Très bien Monsieur Phaal, je pars. C'est décidé, rien ne me retiens ici à part vous, mais vous êtes en train de me virer de chez vous.

_ Tu rigoles gamin ? Je ne vire pas ta personne mais ce que tu es à présent. Sache qu'une personne qui décime un pirate comme tu viens de le faire, est soit de la marine soit un pirate lui même, sachant que tu ne travailles pas...

_ Quoi ?! Moi, un pirate ?!

_ La marine va te prendre pour tel en tout cas.

_ Très bien ! Peu importe ce qu'il doit m'arriver, une nouvelle vie commence maintenant pour moi. Je n'oublierais rien de tout ce que vous avez fait pour moi Monsieur, je vous suis reconnaissant pour tout ! Merci du fond du coeur.

Très peiné de cette séparation, je me retourne et commence à partir. Des larmes coulent le long de mes joues, je les essuies avec ma manche et claque la porte. J'aurais aimé qu'on parte tous les deux, mais Phaal n'a plus l'âge. Moi c'est une toute autre histoire. Je ne sais même pas où aller, la seule chose qui est sûre c'est que je dois quitter Fuschia, avant la tombée de la nuit.
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