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L'insolente chance de Miss James


Je vous le jure. Je l'ai vu de mes yeux.

Hmmm. Ça reste difficile à croire.

Je vous le fais pas dire.

Perplexe, Hopper fait aller le moulinet de sa canne à pêche. Sa ligne se tend un peu, tandis qu'il rallume de l'autre main son cigare. Du coin de l’œil, il regarde la matelot à coté de lui. Maraku, il s'appelle. C'est lui qui a prêté cette canne à Hopper. La pêche, c'est le top, lui a-t-il dit. Depuis, ils discutent, plus qu'ils ne prennent. Ni l'un ni l'autre ne semble particulièrement doué dans cet exercice, qui n'a d'autres vertus que de passer le temps. Ils discutent donc, de tout, de rien, puis surtout de Foxy James, la Commandante. Maraku est bien renseigné. Il fourmille d'anecdotes sur la belle, toutes plus fantasques les unes que les autres, et Hopper ne sait qu'en penser. Pourtant, c'était par une question simple qu'il avait engagé le sujet. Une question à propos du surnom de la commandante: "Clover".

Vous savez qu'elle est sortie de l'académie à dix-sept ans? Et six mois plus tard, elle était déjà commandante!

Vrai?

Aussi vrai qu'on pêche rien.


Encore une anecdote. Dans le ton de toutes les autres. Intérieurement, Hopper fait le catalogue de tout ce que lui a raconté Maraku. Foxy James est surnommée "Clover" parce qu'elle est probablement l'être le plus chanceux vivant en ce moment. Mieux, sa chance bénirait ceux qui l'entourent. Elle aurait entre autre survécu à une collision violente entre deux navires sans une seule égratignure, se serait échappée d'un monstre marin qui l'aurait gobé, et ce, sans même sentir le poisson, trouverait entre trois et dix billets de 1000 berries par jour, à terre, serait tombée sur le fameux trésor enfoui du capitaine John en allant cueillir des framboises, sans compter les fois où de violentes tempêtes feraient place à des éclaircies miraculeuses, le temps qu'elle sorte de sa cabine pour faire un tour sur le pont.

J'ai un pote officier, il jouait avec elle aux cartes, elle gagnait à chaque main, alors qu'elle ne savait même pas à quel jeu elle jouait.

Tu pipoterais pas un peu Maraku?

Non mon sergent, parole de Maraku.

Hmm.


Difficile de croire le matelot. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'Hopper entend ce son de cloche, sur le Green Fairy. Un jour plus tôt, il avait entendu le terrible Adjudant O'Bannon, gueuleur de première bourre, mais très bon instructeur, marmonner dans sa mâchoire que Foxy était une mine d'or, un trèfle surnaturel qui le mènerait au firmament. Plus tôt encore, au cours d'une discussion avec Masha Nikitin,  toujours à propos de "Clover" et de sa réputation, la taciturne lieutenante avait laissé tomber un laconique:

Il faut le voir pour le croire.


Et Hopper ne comptait même pas les chuchotements captés ça et là, qui rendaient toujours le même écho. "Rien ne peut nous arriver, tant que la commandante est dans le coin". "Sur quoi tu as parié pour le match? J'ai fais comme la commandante James! Idem!". Et ça n'en finissait pas. En fin de compte, seule l'intéressée semblait indifférente au sujet. Mais vrai qu'il irradiait quelque chose de Foxy. Plus que sa façon de se mouvoir, ou simplement d'être, qui tenait d'un mélange de légèreté mêlée à une totale insouciance. C'était quelque chose, lorsqu'on était près d'elle, comme si tout à coup, on se sentait, non pas invincible, mais plutôt... hors de danger. Difficile à saisir, surtout pour Hopper, qui de base, avait la conviction profonde d'être indestructible. En fin de compte, si la vie lui avait permis, à lui, d'être sur de pouvoir se sortir de toutes situations vivant, elle avait pu octroyer à Foxy James cette chance apparemment proverbiale. Et pourtant, Hopper doute tout de même. ... Il faudra le voir pour le croire, se dit-il en se levant.

Vous abandonnez sergent?

La pêche c'est pas pour moi. Ça m'engourdit.

Le pas tranquille, assuré, Hopper prend la direction de la première cabine, celle de "Clover". En fin de compte, le seul moyen de s'assurer du pourquoi du comment, ça reste de lui demander. Arrivé face à la porte de bois, il toque, trois fois.

Entrez.

Le sergent Jo écrase son cigare sur la semelle de sa chaussure, et pousse la porte.


Dernière édition par Hopper Jo le Mer 26 Aoû 2020 - 16:16, édité 1 fois
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Elle s'ouvre, grince un peu. Hopper entre dans la cabine. Ses yeux scrutent la pièce, à la recherche de sa supérieur. En vain. Il avance. Autours de lui, c'est un presque chaos. Les armoires sont ouvertes, leurs contenus répandus à même le sol. Le lit  est défait, les draps déchirés. Le bureau... idem. Les feuilles de papiers, probablement importantes, volent doucement dans la pièce, au gré du vent qui s'engouffre par la fenêtre grande ouverte. Hopper se cabre. Ses muscles se tendent. Il est aux aguets. Prêt à attaquer. C'est une scène de lutte qui s'étend devant l...

JE T'AI ENFIN !

Le sergent sursaute! Le cri vient de l'extérieur, de derrière la fenêtre. Cette voix c'était celle... de la commandante?

Miss James?

Oui, oui, deux secondes.

Pas de doute. Hopper s'avance au milieu du champ de bataille, jusqu'à la fenêtre. Il se penche. Il remarque le curieux montage qui traverse la pièce, pour passer vers l'extérieur. Une corde peu ordinaire. Un patchwork de draps, ceintures et mouchoirs en tissu, attachés les uns aux autres par des nœuds hasardeux. Et au bout de cette corde de fortune, ballotant dans le vide au-dessus des flots, la Commandante Foxy James.  Sous le regard hagard d'Hopper, elle prend appuie sur la coque du navire, rebondit deux fois en s'aidant de sa "corde" et ... remonte. Elle enjambe la fenêtre. Hopper n'a aucune idée de comment la belle rousse est arrivé là, aussi vite.

De retour dans sa cabine, elle se presse vers son bureau, indifférente à la présence d'Hopper. Lui jette à nouveau un regard circulaire à la pièce autours, perplexe.

C'est... normal, ce bordel, Commandante?

Foxy James "Clover" se tourne vers lui, presque surprise. Comme si elle venait à peine de se rendre compte qu'il était là.

Oui, oui, Hopper. J'ai eu du mal à remettre la main dessus, mais je l'ai finalement trouvé.

Elle brandit alors une pièce d'or étrange, sous le nez d'Hopper. Elle est frappée d'une effigie que le sergent n'a jusque là jamais vue.

C'est sentimental. J'y tiens beaucoup.

Et elle était..?

Coincée dans la coque du navire! Dingue, non? J'ai dû faire une corde avec ce que j'avais sous la main, pour la récupérer!

Le Sergent observe Foxy, comme si elle venait d'un autre monde, sans comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire. Un doute lui vient sur la corde.

Il y a des cordes un peu partout, sur le navire...

Foxy lève les yeux au ciel, un instant, en pleine réflexion.

Ah oui! C'est vrai. Shihihihi. ... Vous vouliez me voir?

Euh... Oui... Mais je ne sais plus vraiment pourquoi...

Ça ne devait pas être important alors. Evitez de me déranger pour des broutilles, Sergent.

Penaud, un brin désorienté, Hopper se dirige alors vers la porte de sortie. Mais "Clover" le stoppe.

Au fait Sergent!

Hopper se retourne vers elle.

J'ai une mission pour vous. Enfin, une mission pour nous.


Dernière édition par Hopper Jo le Ven 13 Sep 2013 - 17:12, édité 2 fois
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La fausse moustache de Hopper lui donne des démangeaisons. Il se retient de ne pas la gratter, Foxy James le surveillant du coin de l'oeil. Mal à l'aise le Jo. C'est la tenue. Trop petite, cette panoplie de fermier lambda. Trop échancrée, un peu sale aussi. Puis cette impression qu'on l'a fourrée avec de très fins morceaux de paille, qui irritent la peau, grattent, beaucoup. Au coté d'Hopper, la Commandante est beaucoup plus à l'aise. Elle est, elle aussi, grimée, déguisée. Mais le sergent doute. Sérieusement. Foxy James a en effet opté pour une tenue fort fantaisiste. Avec son pantalon bouffant rentré dans ses bottes de cuir, sa chemise blanche à manches de flanelle, et son tricorne, "Clover" ressemble en tout point à la pirate de romans d'aventures. Ce qui "inquiète" Hopper, ce n'est pas vraiment qu'elle ne s'en rende pas compte, mais plutôt qu'elle semble tirer un plaisir sans borne de cette accoutrement. Elle pousse d'ailleurs le vice jusqu'à parler avec un fort accent de flibustier. Décidément, Foxy James est un être étrange.

Mais les dégaines peu conventionnelles des deux marines n'ont pas l'air d'intéresser les gens aux alentours. Sur la place du marché de cette petite ile de North Blue, l'agitation règne. Un bref coup d'oeil suffit pour comprendre que Jo et James ne sont pas les personnages les plus remarquables du coin. Entre les vendeurs étrangers et leurs cargaisons d'animaux de compagnies fantasques, les passants attifés de costumes qui brillent parfois par leur absence ou encore les aventuriers assumés et leurs armures clinquantes, les deux marines passent tout à fait bien.

Comman... Capitaine? Quel est la raison de notre présence ici, encore.


Demande soudain Hopper. C'est un regard noir qui lui répond, soutenu par une assertion à mi-voix.

Vous êtes sensé être un paysan, parlez comme tel.


Hopper déglutit, puis tente.

Aye Cap', qu'est qu'on fout donc dans c'bled, v'm'éclairez?


Foxy sourit. Un grand, beau sourire, qui fait fourmiller le ventre de Hopper.

Arg! Mi j'lé dit cent foa! On est là pi s'engager dans c'ti nouvel équipage qui fi parli d'lui hayt'!


Un doute, dans les yeux d'Hopper. Quelques secondes. C'est bon, il a traduit. Ils se mettent en marche. D'abord elle, puis lui. Ils se faufilent entre les gens. Anonymes, comme tant d'autres. Des odeurs d'épices et de nourritures assaillent les nasaux d'Hopper, des couleurs vives s'occupent des yeux. Il se perd un peu le Hopper, cela fait longtemps qu'il n'a plus mis les pieds en zone urbaine. Se rééduquer en commençant par une place bondée, c'était peut-être un peu trop audacieux. Mais le travail, c'est le travail. Perdu dans ce festival des sens, Hopper ne voit pas sa commandante, qui d'un coup se fixe. Il la percute! Tous deux tombent! Mais déjà Foxy est debout, elle se précipite vers une étale. Jo observe, depuis le sol. C'est une table basse, autours de laquelle des gens assis à même le sol, jouent aux dés. La commandante parle déjà avec le tenancier.

Il approche Hopper. Foxy a déjà les dés en mains. Enfin, il va avoir l'occasion de constater si cette chance légendaire de la commandante est un mythe ou non. Elle secoue. Souffle sur sa main. Lance. Les dés roulent. S'immobilisent. Une clameur, celle du tenancier. Foxy a perdu.

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Elle a tout perdu la Miss. Le tenancier range son échoppe en riant, tandis que Foxy jette un oeil vers Hopper, pataude. Haussant les épaules, et lui sourit malicieusement, tandis que ce dernier voit s'envoler au loin ses maigres convictions dans la chance de la belle.

J'ai perdu.

Hopper ouvre des yeux grands. Grands.

C'tait même pas m'pognon.

Laisse-t-elle tombée, indolente, mais reprenant l'accent de son personnage. Le sergent Jo l'interroge du regard. Un regard qui veut dire: hmmm, précise ta pensée? Elle articule, sans prononcer, un mot.

M A R I N E.

Hopper ouvre la bouche, grand. Grand. C'était donc... l'argent destiné aux frais de mission, qui vient de partir, là, dans cette arnaque grosse comme l'égo de Jack Sans Honneur. Tout ça, disparu... aux dés. Il y en avait pour plusieurs centaines de millier de berry... Un instant, un bref instant, Hopper envisage de gifler sa commandante. La seconde qui suit, il a honte, mais se trouve vite une excuse, pour cette vilaine pensée.

Dirait qu'v'z'avez pas eu d'chance...

La voix, rocailleuse, vient de derrière eux. Ils se retournent tous deux, d'un même élan. En face, un homme, la quarantaine, bien tapée. Cicatrices sur le visage, un œil fou qui scrute ailleurs, l'autre est torve. Ses guenilles? Le même genre qu'Hopper, mais en vrai. Sabre à la ceinture. Sans fourreau. Le rouge au bout, c'est pas de la peinture.

V'z'êtes fauchés, hein? V'savez c'qu'on dit: la chance sourit aux tendancieux.

Il parle, son haleine fétide parfume l'air d’embruns infects, et Hopper Jo le regarde, sans pouvoir enlever cette pensée de sa tête. Une pensée forte, envahissante: ... il n'a pas utilisé la bonne expression.

Qu'est-c'tu propose l'ami?

Glousse la Commandante, crédible dans son rôle.

Du boulot, pardi! Truc simple: vous m'ram'nez c'te caisse au quai 69, c'lui au bout du port. J'vous filerai du fric. Pleins!

Encore une arnaque. Ca sent le problème à plein nez ce plan. Et Foxy et Hopper ont une mission. Il est temps de la commencer, sérieusement. Ce qui consiste en: rassemblez des infos sur les "Divide Pirates", équipage qui a récemment fait parler de lui, et pas en bien, ensuite, les localiser, pour les infiltrer. Pour ce faire, il faudra probablement intégrer un gang local, ou une bande, ou se faire un réputation quelconque. C'est un travail de longue haleine qui les attend, une semaine au moins. Pas le temps donc de s'embarquer dans des arnaques à la manque qui n'ont d'autre intérêt que ...

Yow! On est voz'obligés! A vos ordres!

Hopper ouvre la bouche, les yeux, tout, grand. Grand!
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Vous croyez qu'il y a quoi dans cette caisse?

Grommelle Hopper à l'adresse de sa commandante.

L'accent Hopper, l'accent.

Un brin exaspéré, Hopper se plie aux ordres. C'est un peu ça, la marine. Même si sous les ordres de Foxy James, ça prend un autre gout.

Hayt', qu'est-ce qu'vous croyez qu'on s'trimballe, là, dans c'te caisse.

J'dirais qu'au poids d'c'te bazar, c'sont des flingues. Carabines. La trois fois dizaine. Hayt'!

Pensif, Hopper tente de confirmer l'info, en soupesant un peu plus la caisse de bois. Un cliquetis retentit.

C'te bruit, c'est c'lui du chien, moi j'te l'bave. D'trente chiens même.

Une chance qu'ces pétoires soient nin chargées, alors.

La chance n'a rien à voir là d'dans.


Laisse tomber Foxy. Ils progressent, sur le port. Et plus ils progressent, plus le paysage devient lugubre. Les docks proprets ont fait place à des pontons de fortunes, où trainent des marins d'eau sales. Les dents en or deviennent la norme, tout comme les jambes de bois. Ici, ça craint. Il y avait bien quelques patrouilles de marines, mais de moins en moins. Et quelles patrouilles? Avec leur dégaine de truands et leur caisse, Hopper et Foxy étaient des cibles toutes désignées pour un contrôle. Pourtant, rien. Il y a bien eu ces trois soldats qui ont fait mine de les interpeller, mais, un coup de feu a retentit non loin, attirant les forces de l'ordre, et épargnant ainsi la couverture des deux marines. Un coup de chance...

Hopper observe. Quai 67... 68... enfin apparait le 69. Il est... inratable. A coté du ponton de bois, plus miteux encore que les autres trône un navire de grande taille, aux allures d'enfer. Son pavillon pirate est à peine dissimulé. On a grossièrement collé une fleur à la place de la tête de mort. Autours, des échoppes de fortune, montées à la va-vite, où des gredins se saoulent à coup de rhum frelaté. Que ce navire puisse mouillé ici en toute impunité est des plus étranges, et Hopper se dit que la marine et le gouvernement local doivent être fortement arrosés.

Semble qu'on est arrivé! Laissez moi donc bavasser avec les t'nanciers!

Hayt'.

Les deux marines traversent la foule dans l'indifférence la plus totale, jusqu'à arrivé à l'embarcadère. Là, un homme grand comme une tour et solide comme un rocher les interpelle, leur intimant de se stopper.

Qu'est-ce qu'vous voulez?!


Le ton est sympathique comme une porte de prison. Pas n'importe quelle porte, celle du niveau trois d'Impel Down.

Hayt', on est les livreurs. C'est vot'pote qu'nous a dit d'ram'ner ça, contre du flouze.

Quel pote?

Un grand type avec une mire qu'dit merde à l'autre.


La montagne réfléchit un coup, ça a l'air compliqué pour lui, puis finit par trouver la solution dans sa p'tite tête. Il fait un passage, invitant les deux infiltrés à aller déposer la caisse sur le pont du bateau. Alors qu'ils grimpent la passerelle, Foxy scrute le pavillon faussé du navire, puis susurre à Hopper:

J'ai l'impression qu'on a du bol. C'te pavillon, c'est c'lui qu'on cherche.

Oui, du bol, peut-être, se dit Hopper, qui pourtant n'arrive pas à se décider quand à cette affirmation. Le "bol" en question a été provoqué par la perte de l'argent destiné à la mission. Beaucoup d'argent. Un compromis nait dans son esprit: ils n'ont pas du bol, juste une situation favorable. Arrivé sur le pont, un autre pirate les prend en charge. C'est une demoiselle, jolie tant qu'elle n'ouvre pas la bouche. Ses dents ressemblent en effet plus à l'étalage d'une bijouterie qu'à une bouche. Elle leur indique le pont supérieur, pour décharger. En suivant la trajectoire de son doigt, Hopper ouvre de grands yeux: des caisses comme celle qu'ils portent, il y en a des dizaines d'empilées. De quoi fournir une petite armée. Quoi que ces pirates préparent, c'est gros. D'un regard, le sergent d'élite cherche les yeux de sa commandante, mais... aucun retour. La belle semble plus intéressée par les vêtements de pirates alentours, qu'elle scrute avec envie. Etrange Foxy James. Ils posent la caisse près des autres, et la pirate les congédie. Mais Foxy ne bouge pas, elle fixe la demoiselle, en tendant une main qui demande paiement. Un ange passe, la pirate crache au sol, le soleil se répercute sur ses dents d'or et le reflet aveugle Hopper pour une seconde. Puis elle sort une bourse, d'où elle tire un poignée de berry qui atterrisse dans la main de Foxy.

Hayt', c'tout? Cinq plaques, juste cinq plaque?

Yep. Une caisse, cinq plaques. C'tout.

Dépitée (Foxy ne joue pas la comédie remarque Hopper, elle est réellement déçue) la commandante glisse l'argent dans son décolleté. Se faisant, elle fait apparaitre un bout de sa pièce d'or fétiche, celle qui s'était mystérieusement retrouvée coincée dans la coque du Green Fairy. Et là, sous les yeux dubitatifs d'Hopper, quelque chose se passe. Quelque chose d'étrange: une lueur féroce traverse l'iris de la jolie pirate édentée, qui interpelle aussitôt Miss James.

D'où vient c'te pièce?

J'l'ai trouvée pardi, quand j'tais gamine. Hayt'.

Et ou-ce que tu l'as trouvée?

Près d'une grotte. A une île d'ici.

La pirate fait des grands yeux, puis, excitée, elle somme les deux marines de ne pas bouger. Il ne faut pas une minute pour qu'elle revienne. Cachant difficilement son excitation, elle lâche:

L'capitaine vous attend dans sa cabine. Presto!
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Ce qui "impressionne" directement Hopper lorsqu'il entre dans la cabine du Capitaine, c'est le mur du fond. Et une seule pensée traverse alors la tête du sergent: le capitaine est un homme méchant, méchant et ambitieux. En effet, derrière l'homme, qui a tout du stéréotype du capitaine pirate, trône une infinité d'affiche: des Wanted. Tous servent de cibles à des objets coupants et pointus de diverses sortes, qui interpellent autant par leurs nombres que par leurs variétés. Les portraits des pires pirates sont à peine reconnaissables. Ceux des empereurs ne sont visibles qu'aux noms, et aux chiffres, en dessous, tant les couteaux tapissent les affiches. On reconnait de-ci de là un Tahar Taghel sous la lame d'une hache, un Mantle Shoma hérissé de fléchettes ou encore un Jack Calhugan qui semble avoir une terrible acné, tant les trous de balles lui ornent le visage imprimé.

Vous aimez ma collection?


Hopper tourne la tête vers le Capitaine, pour la première fois.

Hay... c'est... c'est central.

Tout en s'empressant d'acquiescer de ma tête, il reconnait l'énergumène. John Von John. Primé à 27 000 000 de berry. Pas grand chose, mais c'est sa première mise à prix. Il commence vite. Sans plus faire attention à Hopper, John Von se tourne vers Foxy. Son oeil est mauvais, et ne laisse présager rien de bon.

Ma seconde, Miss Lane, m'a parlé d'une pièce d'Or, fort particulière. Vous me la montreriez?


Hayt', bien sur!


D'un geste, Foxy sort la pièce de son décolleté, avec dextérité déconcertante. Hopper sent une bouffée de chaleur qui lui monte dans le ventre au même moment. C'est la finesse du geste qui m'impressionne se dit-il... La finesse du geste. Ou juste la peur. Car pour la simple gagne-bas qu'elle est sensé être, ce genre de dextérité fait... tâche. Et le Capitaine Von John a lui aussi ouvert de grands yeux. Mais déjà, ses mains sont sur la pièce.

Pas de doute...


Il lance un regard entendu à sa seconde, mais Foxy, gagnée par leur excitation, s'enquiert du pourquoi du comment du qu'est-ce.

Cette marque là, c'est la frappe de Crésus! C'est un célèbre pirate qui, il y a plus de cinquante ans, a fait fondre l'énorme trésor qu'il avait accumulé pour en faire des pièces d'or, à son effigie! Tellement de pièce d'or qu'il fallait une flotte de dix bateaux pour les transporter!

Et que c'est-il passé dès lors?


Hopper sursaute! Foxy! Tu viens de parler sans accent se dit-il! Les yeux paniqués, il regarde la belle: elle n'a rien remarqué, elle vibre d'excitation, cette histoire de trésor la transporte littéralement dans un torrent de ravissement! Hopper regarde vite le Capitaine, il ne semble s'être aperçu de rien.

On a plus entendu parler de Crésus. Il a probablement trouvé une cachette pour son trésor. Certains disent qu'il a été assassiné, d'autres qu'il s'est fait gobé par une île, les histoires à son sujet ne sont que légendes... jusqu'à maint'nant. Où avez vous trouvé cette pièce?


Alors que Foxy, toujours aussi excitée par ces comtes d'aventures, s'apprête à répondre à la hâte, le Jo, lui, décide d'éviter une autre catastrophe, et la coupe.

Hayt', c'tait près d'une grotte d'une île qu'est pas loin, t'disais!

Le regard que jette Hopper à la miss en lui parlant appuie un lourd clin d'oeil.

Yep
, qu'elle répond.
A une nuit d'voile.


Von John découvre une rangée de dents, dans un sourire qui ferait peur à un fantôme. De la poche de sa veste, il sort une carte, qu'il tend à Foxy. Ou donc, lui demande-t-il. derechef, elle lui indique une micro ile. Son sourire se fait plus grand encore et il replie la carte. Puis, le geste assuré, la mine joyeuse, comme faire se peut, il rend la pièce à Foxy.

Merci beaucoup pour cette information. Je m'y rend dès ce soir. Dites moi vous,

il se tourne vers Hopper,

votre moustache, vous la taillez au ciseau ou à la lame?


Hopper, tout de go, ouvre la bouche pour répondre. C'est à ce moment précis qu'il sent les poils de sa fausse moustache lui caresser le bas du menton. La rosse, elle s'est détachée... qu'il se dit, alors qu'un sabre vient se loger sous sa gorge. Il se tourne vers Foxy: un révolver lui pointe le front, tenu fermement par le Capitaine, qui braille:

Qu'on les mette aux fers !!
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Les fers sont solides, froids. Et bien verrouillés. Reliés par une chaine, elle-même reliée à une autre chaine, liée à son tour à une poutre, au milieu de la cale. Le plus attaquable, c'est la poutre. Ou la serrure, à la limite. Mais tous deux mériteraient des outils. Et les pirates de Von John ne sont pas de ceux qui laissent des limes, des scies ou des trombones à portée des prisonniers. Non, ils font bien leur travail, et ne laisse que les rats. Pourtant, il faut bien que cette histoire ait une fin agréable. Alors Hopper scrute, une fois encore, la cale des yeux, à la recherche du plus petit élément utile, celui qui serait caché, qu'il n'aurait pas vu. Il se concentre le Hopper, mais la voix de Foxy James, prisonnière à coté de lui, vient perturber son effort, d'un coup, comme ça.

C'est votre accent Hopper.

Le sergent se tourne vers elle, il se dit qu'il a mal compris. Elle, le regarde, innocente, pleine de bonne foi.

L'accent n'était pas au point, Von John a tout de suite grillé la supercherie.


Des images d'une violence rare traversent d'un coup l'esprit de Hopper. Elles mettent pour la plupart en scène la Commandante, sont d'une couleur hémoglobaires, le tout teinté d'un sadisme froid. Hopper se force à les chasser lorsqu'elles se meublent de sévices corporels et de fessées. Et tout flegmatique qu'il peut être, il expire. Silencieusement. Ma Commandante ne remarque pas. Déjà, son attention est ailleurs. Un silence se fait.

Et se rompt.

J'espère qu'on trouvera ce trésor...

Cette fois-ci, Hopper manque de s'étrangler. Pour faire passer, il parle. Oui, parlons, ça fera passer le temps.

Vous l'avez trouvée où cette pièce, en vrai?

Clover se tourne vers lui, incline doucement la tête vers la droite, comme pour mieux voir ce qui habite l'esprit du sergent. Son regard est celui qu'un très gentille personne accorderait à un demeuré mentale. Elle commence à lui parler lentement.

Mais... comme je vous l'ai dit, près d'une grotte, sur l'île vers laquelle nous nous rendons.

Hopper croyait être au bout des surprises. Ce n'est plus de la stupéfaction qui l'habite à l'égard de la commandante. C'est de la peur. Cette jeune, et délicieuse, femme est totalement à coté de la place. Raide cinglée. C'est une inconsciente. Doublée d'une... soit. Hopper, aujourd'hui, aura appris beaucoup sur la maitrise de lui-même.

*Elle est trop forte pour toi mec. Tu ne peux rien contre ça. Apprend à aimer perdre...*

Pourtant, le brave Hopper ne peut se résigner aussi facilement.

J'aurais cru que vous auriez menti à ce pirate.


Elle sourit.

Non, non. Je ne mens jamais.    Enfin jamais totalement.


Hmmm?

Je n'avais pas six ans quand je l'ai trouvée. C'était il y a quelques mois, j'étais en mission.


Au moins elle a gardé le plus important pour elle, se dit Hopper. Le cas Foxy n'est donc pas désespéré.

Vous faisiez quoi sur ce caillou perdu? ... Ma commandante.

Une histoire de disparition de navire. Le commandant de North Blue croyait que des pirates s'étaient cachés dans le coin et qu'ils coulaient les bateaux.


C'était le cas?

Non. En fait, il s'est avéré que l'endroit abritait un nid de rois des mers plus énormes les uns que les autres, dans son fond marin. Il n'y avait rien à faire d'autres que d'en avertir les bateaux, et leurs dire d'éviter le coin.


Kofkofkgrumbleglof!

Hopper s'étouffe, en même temps qu'il ouvre de grands yeux et que des images d'une grandes violences envahissent son esprit, mettant en scène la commandante Foxy James nue en train de se faire battre à mort par une troupe de Gorilles enragés aux allures de sadique. Pourtant, dans cette état proche de la transe sacrificielle, il entrevoit le sourire malicieux de Foxy. Un sourire doublé d'un regard complice, qui crie silencieusement:

J'avais tout prévu. Pas si conne la fille, hein !!

Oui elle avait tout prévu. Sauf peut-être d'être dans la cale. Arf. Il aura du mal à s'en remettre le Hopper, oh oui, il aura du mal. Pourtant il va devoir, car derrière la porte de bois de la cale, un bruit de pas se fait entendre. Il semble qu'on vienne chercher les deux "infiltrés".
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Grahahahahahaha!


Le Capitaine s'en remet une grosse lampée dans le fond du gosier, pour faire passer le rire. Puis pour savourer son bonheur aussi. C'est pas tout les jours qu'on met la main sur deux marines, dont un officier, et lorsqu'on est un pirate en quête de reconnaissance, c'est du pain béni. Mais, debout face à lui, entouré par miss Lane et ses sbires, Hopper ne comprend pas. Que Von John ai compris qu'ils étaient des marines, soit. Rien de bien extraordinaire à ça, une fois qu'on les avait démasqués. Mais d'où tient-il que Foxy est un officier. Une indic? Pire, une taupe? Les questions se bousculent dans la tête de Hopper. Avantages, ces questions lui font oublier son désarroi d'avant, lorsqu'ils étaient dans la cale. D'un coup, Von John le fixe.

Je n'ai pas l'air, mais j'ai une très bonne mémoire des visages...

Son air est triomphant, quoique sérieux. Il se tourne vers la commandante.

Mais ça, vous l'ignoriez, n'est-ce pas, Miss James?


Stupeur dans les (très maigres) rangs de la marine! Pour une fois, même Foxy semble surprise, elle sur qui tout a l'air de glisser.

Rappelez-vous Commandante, rappelez-vous lorsque, il y a à peine plus d'un mois, vous avez arrêté ces contrebandiers...

D'un coup, elle ouvre de grands yeux et porte sa main vers sa bouche, comme pour empêcher de sortir le

OUPS!

pourtant très sonore qui résonne de sa voix cristalline sur le pont.

Désespérément, le Hopper la cherche du regard, la suppliant silencieusement de lui expliquer, lui qui semble le seul à ne pas comprendre. Foxy capte son regard et, ingénue...

J'ai eu ma photo de le journal... La bourde!

Hopper, depuis qu'il est au grand air, à passer le stade de la colère. La brise marine l'a mue en résignation. Il baisse les yeux. Il rirait. Presque.

J'avais donc un bon accent.


Hopper est réellement rassuré, et, allez savoir pourquoi, cela lui redonne confiance en lui, cela lui rappelle qu'au fond, il s'en sortira, car il est indestructible. Quand à Foxy, elle trouve manifestement son intervention des plus drôles, comme en atteste le fou rire contre lequel elle lutte. Hopper est content: toute folle et inconsciente qu'elle puisse être, faire rire Foxy James est un cadeau.

Ce n'est pas drôle !!!!


Avouez qu'il était un peu gauche, ce faux acc...

Silence! Votre situation est grave.


C'est vrai. Pensée commune pour les deux marines.

Nous n'allons pas tarder à arriver à destination. J'espère que vous ne m'avez pas menti, James, car dans le cas contraire...

Comme pour illustrer ce sous-entendu subtil, Miss Lane se sent obligée de mimer un égorgement avec son sabre. Elle accompagne son geste d'un jeu de faciès un brin exagéré, comme si elle était un porc chantant, qu'on aurait préalablement saoulé. Sa bijouterie maxillaire n'arrangeant rien au tableau. Pendant ce temps, Hopper se dit que, tout compte fait, la franchise abusive de Foxy James leurs aura octroyé un délai de vie supplémentaire. Sous la condition que le trésor ce trouve bien sur ce caillou, dans cette grotte. Leurs chances de survie ont tout à coup triplé, passant de 1 à 3 %. Bien joué. D'autant plus que la vigie, depuis son perchoir, se prend à crier "Terre!". Timing parfait, le soleil pointe le bout de son nez sur l'horizon. ... Ainsi que la caillou.

D'un revers de main, John Von John intime à sa seconde de bouger les prisonniers. C'est à coups de bottes, accompagnées de ses sbires, qu'elle pousse Hopper et sa supérieur vers le pont avant du bateau. Arrivé à vingt pieds du bord, elle les arrête. Il ne faudrait pas qu'ils puissent sauter à l'eau. De là, l'île est bien en vue. Elle ressemble à un furoncle gris. Une sorte d'amas de cailloux plus au moins escarpés, où aucune végétation n'apparait. Pas étonnant qu'elle soit inhabité. Taux d'hospitalité: 0.

Elle n'a pas changée.


Hmmm.


Hopper?

Hmmm?

Vous savez voir dans le noir?


Non. Mais je sais jongler.

Tout le monde sait jongler.


Derrière lui, le très comique Hopper entend le pas irrégulier de Von John qui s'approche. Et plus le bruit se fait présent, plus les narines du sergent frémissent. Cette odeur. Il l'a connait. Il l'apprécie. Car c'est l'odeur d'un cigare. Bâton de chaise fraichement fumant au bec, le Capitaine pirate s'arrête à ça hauteur. Et Hopper se dit que qui ne tente rien n'a rien.

Vous en auriez un pour moi?

Von John le dévisage. D'abord. Puis, dans sa pupille brille cette lueur de mégalomanie, celle qui accompagne les victoires.

C'est votre dernière volonté?


La seule qui vaille la peine.


Sourire du pirate. En bon amateur de cigare, il sait que, ami ou ennemi, se plaisir se partage. Von John, grand prince, tire donc de sa poche intérieur ce délice du condamné, qu'il porte à la bouche d'Hopper. Bien entrainée, Miss Lane est déjà là, flamme à la main, pour honorer l'objet. Délicieuses bouffardes d'allumage, pour le Jo, qui sait profiter des plaisir de la vie en tout instant.

Et c'est parti.

murmure Clover.

Un oeil rapide vers sa supérieur, sans comprendre, et Hopper remarque. Quelque chose a changé. Pas chez Foxy, non. Au delà: la mer, son bout, la perspective de l'horizon. Il se tourne vers l'île, il comprend: le navire est définitivement plus haut perché qu'il y a quelques secondes!

Que...!?!

éructe tout à coup Von John.

Il ne peut voir les yeux brillants de Foxy James, tout comme il ne peut comprendre ce que Hopper a compris. Si le bateau se soulève, c'est parce que l'eau sur laquelle il vogue est poussé par le bas, prouesse que seul un roi des mers peut provoquer. Tandis que Von John court vers le bord de son navire, Foxy en profite, et murmure à l'adresse Hopper.

Quand c'était moi, le navire était monté moins haut!

Comme pour expliciter ses dires, autours du navire apparaissent soudainement ce qui ressemblent a des murs noirs et suants. Des murs qui prennent de plus en plus l'allure d'une mâchoire géante qui se referme autours du bateau, commençant même à obturer la lumière du jour.

Shihihi! Celui-ci doit réellement être ÉNORME!


Foxy a raison, Hopper n'en doute pas. Dans une tornade d'eau et de fracas, les mâchoires se referment, plongeant la coque de noix dans l'obscurité la plus totale, et droit vers son trépas! Hopper tressaille. Presque.
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Fffffu! Fffffffu! Ffffffu! Fffff! Ffffffu!

Il pompe, il pompe le Hopper. Il tire, il souffle, il fait chauffer la braise de son cigare allumé. Non, ce n'est pas la dernière taf du condamné qu'il recherche, mais plutôt la lueur d'espoir du survivant! La cendre incandescente du cigare est pour lui la seule source de lumière dans l'obscurité impénétrable de cette gueule de roi, tout minime que soit son rayonnement! Autours, ça tonne et sa balance! Le navire penche sur le courant intérieur de la langue. Un appui, vite, un appui pour le sergent! Ses globes oculaires, que le danger rend vifs et aiguisé, se pose méthodiquement sur toute promesse de stabilité. Il ne faut pas une demi seconde à Hopper pour faire son choix: d'une poussée, il se lance vers un cordage, qu'il accroche de toute ses forces! Dans cette cave buccale, les cris résonnent, mais se perdent dans l'immensité. Hopper cherche Foxy, en attisant toujours son cigare, mais aucune trace, elle a disparu! Puis tout à coup, c'est l'embardée! Le monstre avale et le bateau tangue, amorce son retournement! Hopper se retrouve projeté vers la glotte et la corde qu'il sert tel un forcené ne semble pourtant plus avoir d'attache pragmatique. Elle est libre, la corde. Il la lâche. Vole Hopper, vole, ses deux mains toujours liées par les fers. Ailleurs, alentours, un fracas, des craquements, un cri reconnaissable: Von John et son bateau ont été avalé, broyé. Les deux, le plus sûrement.

Ce coup-ci, ça va pas être de la tarte.


Se dit le sergent, en plein vol. Il n'y voit plus grand chose, malgré sa lampe de poche fumante. L'endroit est trop vaste, trop... Ploum. Hopper vient de heurter quelque chose. C'est gros, c'est visqueux puis c'est mou. Et ça permet d'amortir sa trajectoire horizontale à grande vitesse. Maintenant, il ne fait plus que tomber. Il glisse le long de la muqueuse, et son esprit tourne vite: glotte? Joue? Langue? Quel est ce toboggan? Hopper prend dès lors une grande inspiration. La plus grande qu'il n'ai jamais prise. D'un seul coup, le cigare se consume de tout son long, créant un lumière suffisante pour éclairer sa destination et, horreur, il est pour cela obligé d'avaler la fumée. Juste avant d'être pris de la plus grosse quinte de toux de sa vie, Jo peux voir en dessous de lui s'ouvrir un tunnel béant et crénelé: l’œsophage du roi des mers! Il quitte d'un coup la glisse de glotte, pour sombrer dans le vide menant à l'estomac, dans un tonnerre de crachats de bronches!

Son ignoble toux lui reste longtemps. Assez longtemps pour se dire cent fois qu'il va sombrer sur quelque chose. Mais la chute est sans fin. Hopper se remet de ses émotions et profite de cela pour trouver une idée. Réfléchir. Paniquer ne sert à rien. Hmm Méditation. Mais, d'un coup Hopper est arrêté sec dans sa chute, et et douleur s'empare le transperce. Il vient d'heurter quelque chose, un objet dur. En basculant, il tombe joue la première contre la paroi de l’œsophage marin. Il souffle un grand coup. Aïyt! Un autre choc, puis un autre, Hopper tente de se rétablir! Il tend ses deux bras vers le haut, espérant que la chaine qui les lie pourra s'aggriper à quelque chose, ou au mieux, ralentir son supplice. C'est le cas. Elle s'agrippe, ça craque. Agrippe à nouveau, encore un fois, Hopper ralentit, puis finit par s'immobiliser, suspendu à quelque chose. Il est sauf. Mais pas tiré d'affaire. Alors l'aveugle, il tâtonne, non sans s'être accordé une minute de repos... les bras tendus. It tâtonne donc, des pieds d'abord. Ses orteils, contre toute attente, finissent par trouver un appui solide. C'est dur, courbe, et un peu glissant. Ses mains tentent à leur tour l'effort. Elle cherche, dans la limite de leur mobitilté. Elle cherche et... douleur soudaine qui arrache un cri à Hopper. Il vient de se couper. Un peu. Prudent, il confirme. On dirait un sabre, planté à même la chair. Hopper se saisit du manche, comme d'une prise. Et c'est une longue descente qui commence. Un descente pleine de coupure, de glissade, ce genre de petit désagrément.

Puis l'odeur change, petit à petit. Elle devient plus saumâtre. Plus acide. Jo comprend qu'il arrive à l'estomac et dans le même temps, une terrible interrogation lui traverse l'esprit:

Pourquoi n'est-il pas allé vers le haut?

Personne ne te juge, Hopper. Mais c'est en effet une bonne question.
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C'était un petit point. Une luciole. De celles qui semblent apparaitre de nul part, de celles qui viennent du rien. Il a d'ailleurs d'abord cru à un mirage le Hopper, à un tressaillement de son œil, qui divague dans le noir. Mais c'était bien un petit point de lumière. Et tout lointain qu'il était, il irradiait chaque seconde un peu plus. Dans l'immensité obscur, le moindre rayon devient important. Salvateur. Alors Hopper a progressé. Il a sauté, de plateforme en plateforme, s’apercevant au fur et à mesure qu'il les pratiquait, qu'elles étaient en fait des carcasses de bateaux. Principalement. Il a progressé, avec peine, mais il l'a rejoint, il a rejoint le point de lumière.

---

Boeuf ou poulet?


Le plus normalement du monde, Foxy tend deux brochettes, une dans chaque main, à Hopper. Elle vient de les faire rôtir sur le point de lumière, un feu de fortune fort bien construit, tenant compte qu'on l'a fait dans l'estomac d'une bête. D'un geste sauvage, Hopper tend les deux mains pour se saisir des deux délices. Il est affamé, il se posera la question de savoir comment Foxy à trouver ça plus tard. Les brochettes s'enfournent en même temps dans sa bouche, il manque à nouveau de s'étouffer. C'est merveilleux, c'est délicieux.

Des traces des pirates?

Auchhune. Chcrois qu'ch'ont morts.


Alors que le sergent avale son dernier morceau de poulet, il remarque les poignets des Foxy. Libre. Puis, ses yeux remontent vers la miss. Dans sa surprise et sa faim, il n'avais pas vu son accoutrement. Changé, mais surtout immaculé et encore plus fantasquement piratesque que le précédent. Le regard de Foxy capte le sien.

Un morceau du bateau ou nous étions est passé à coté de moi en flottant quand j'ai trouvé ce ... parterre. Il y avait un coffre de vêtements dessus.


Hmmm.

D'un coup, elle se penche sur les fers qui enserrent les mains d'Hopper. Un cliquetis, ses mains sont libres.

Il y avait aussi ce trousseau de clés.

Elle tend le trousseau devant le nez d'Hopper, puis pointe sa droite, vers un paquet de salaison à peine ouvert.

Et cette réserve de nourriture. Ca devait être au Capitaine. Il y a même du rhum.


Une bouteille de grande qualité apparait soudain dans les mains libre d'Hopper. Il la dégoupille, la porte à sa bouche. un déclic s'est fait dans son cerveau, quelque chose qu'il vient de comprendre, un fait de la vie: ne pas se poser de questions quand à Foxy James et le pourquoi du comment de ... Ne pas se poser de question. Profiter des petites choses.

Il y a des vêtements d'hommes. Changez-vous, nous partons en exploration.


A vos ordres ma Commandante.


Oui, profiter. Hopper se lève, s'en va au coffre se changer. Il en ressort métamorphosé. Au top. Un nouveau futal, tout ce qu'il y  a de plus rouge et voyant, un singlet (la puissance du singlet, toujours, pour tous) couvert d'une veste de marine à longue manche régulière, qui trainait là. Puis bottines, à son pied. Une lourdeur dans la veste, il tapote la poche pectoral.

Grand dieu, des cigares!

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Quelle sortie vise-t-on ma commandante?


Entre deux sauts des plus lestes, Foxy jette un regard plein d'incompréhension à Hopper Jo, sa torche bien en l'air, tel un phare.

La gorge ou le rectum, en somme?

En le disant, Hopper se rend compte du cavalier de la proposition. Mais la commandante ne relève pas.

Ce ne sont pas les sorties qu'on cherche, nous savons déjà où elles sont.

Logique.

Jo bondit d'un conteneur de bois à moitié rongé à un ancre vieille comme Céldeborde, sans plus réellement penser au fait que s'il se manque, la chute se fait dans les sucs gastriques de la bête. Foxy le précède. Elle a l'agilité d'un chat et le poids d'une plume et trace le chemin, comme au hasard.

Nous cherchons le trésor de Crésus.


Logique.

répond Hopper, qui commence à s'habituer au fonctionnement de la Demoiselle et a décidé de ne plus s'étonner de rien.

Une ou plusieurs épaves plus imposantes que les autres, donc?

Foxy s'immobilise sur un reste de mat, à un pied. Une lumière d'étonnement intéressé colore son iris.  

Exactement Sergent Hopper!

Elle sourit et reprend sa route, laissant échapper un lointain:

Ça, c'est l'esprit!

Leur périlleuse pérégrination se poursuit, presque une heure durant. Elle se fait l'occasion d'épisodes périlleux dont ils se sortent, en base d'un vers solitaire géant, ou de simples glissages. Finalement, Foxy James se fend d'une exclamation de victoire. Hopper saute au galop pour rejoindre sa position. Il voit: face à eux, un amas impressionnant d'épaves. Elles se ressemblent, s'encastrent comme un légo, pour ne faire presque plus qu'un seul. Mais surtout, leurs flancs sont richement paré d'une matière brillante et chaude: de l'or. Oui, c'en est, Hopper le sait. Car si le bois à eu le temps de moisir, l'or lui, ne se salit pas, et reflète toujours fièrement les lumières des torches.  

Ils ne disent rien mais un sentiment grisant s'empare d'Hopper. Un sentiment qui émane de Foxy James, qui rayonne d'elle. C'est indescriptible: une sorte d'excitation enfantine face à la réalisation de l'impossible, un doux parfum d'invulnérabilité, la caresse des doigts des dieux. Accélérant leur progression, ils s'enfoncent vers les navires. Tacitement, l'avancée se fait course, et Hopper accélère, poussé par une énergie nouvelle. Foxy est la première à posé le doigt sur l'épave. Elle s'avance dans une brèche qui ouvre la coque retournée, imposante. Torche en avant, elle apporte la lumière puis hésite. Elle se tourne vers Hopper.

Entrons.
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C'est piégeux. Ça grince, ça craque puis ça casse aussi. Mais surtout, c'est grandiose. Ces épaves encastrés de force les une dans les autres ont, au fil du temps, prises une allure organique. Les restants de coque se trouent de mats brisé, le tout formant un entrelacement chaotique mais d'où émane en fin de compte une certaine harmonie. Les amas de mousse aux couleurs changeantes ni sont probablement pas étrangers, où sont-ce les poutres gigantesques qui dans les hauteurs semblent soutenir l'endroit, couvertes de restes vaporeux d'anciennes voiles maintenant presque inexistante? Toujours est-il que le spectacle est grandiose et unique, malgré les dangers certains qu'il cache. De ci de là, on peut deviner les restes du mobilier de qualité, dont les morceaux ponctuent le paysage. Parfois aussi, on découvre les restes d'un squelette encore habillé, souvent dans une position peut confortable. Etrangement, il y a de la lumière. Des sortes de lucioles intestinales illuminent les "airs", tandis que les flacs d'eau, aux proportions parfois impressionnantes, sont le lieu de résidence de poissons luisant.

Difficile dès lors de garder les yeux là où ils doivent être, à savoir là où Hopper met les pieds. Difficile aussi de suivre Foxy, toujours aussi volatile et souple. Ensemble, il grimpe sur ce qui doit être le milieu d'un navire fendu net. Les cales et cabines, à la verticale, son devenue des crevasses sans fonds, prêtes à vous avaler. Les sauts sont obligatoires pour outrepasser les pièges, alors que les appuis possibles sont eux glissants et friables. De façon récurrentes, Hopper doit rebondir directement après avoir atterri, sous peine de suivre la plateforme qui s'effondre sous son poids. Il se surprend néanmoins à être de plus en plus à l'aise dans cet exercice périlleux, et parvient même à rattraper la commandante. Ils débarque ensemble sur ce qui devait être une proue gigantesque, tant elle s'étend sur encore une vingtaine de mètres. Foxy se fige.

Vous entendez?


Hopper tend l'oreille. Il écoute. L'humidité ambiante, les tintements des gouttes, la mousse qui respire, les craquements du bois mouillé. Quelques gargouillis de sucs, comme une rumeur. Rien de particulier.

...ha  ...ha   ..aha...

Il entend! C'est très lointain. Diffus. Mais ça revient, périodiquement. Hopper se concentre, il cherche la source... Impossible à localiser. Trop de parasites, trop d'échos. Comme pour s'excuser, il cherche le regard de sa Commandante. Mais il est broucouille: elle n'est plus là. Elle ne l'a pas attendue. Foxy caracole déjà en tête, progresse vers las hauteurs. Hopper n'a d'autre choix que de la suivre, et il fait bien. A quelques encablures, une niche est animée d'étranges reflets. Des reflets qui en rappellent d'autres à Hopper, qu'il a vue avant d'entré dans les carcasses. Des reflets d'or.

Toujours derrière sa commandante, Hopper n'ose réellement y croire. Vont-ils réellement mettre la main sur un trésor légendaire, un mythe? On entend souvent parler d'exploits divers et variés, haut en couleurs, dignes d'être conté, mais leur réalité ne nous effleure que très peu. Pourtant, ici, Hopper est en pleine réalité. Mais elle goute comme un songe. Plus que quelques mètres. Un dernier saut, Hopper entre dans la niche. Alors qu'il passe dans l'ouverture, il constate deux choses: d'abord, la niche a des dimensions de hangar, et ensuite, ils ne s'était pas trompés. Les reflets qu'ont aperçu Foxy et Hopper son bien là, ils tapissent les parois. Ils dansent, au gré d'un feu. Et le bruit se fait entendre plus clairement.

Grahahahaha!

Hopper s'enfonce, doucement, sans faire de bruit, sur les talons de miss James. Elle lève la main, il s'arrête et observe. Dans un premier temps, il lui est difficile de distinguer. Il voit un feu, en effet, une trentaine de mètres devant lui, mais ses yeux ont du mal à s'habituer à cette nouvelle luminosité. Mais petit à petit, il commence à distinguer le tableau. Derrière le feu, des coffres. Après un bref regard au sol, Hopper comprend qu'ils ont été trainés, rassemblés là: le bois en porte encore les traces. Et devant les coffres, deux silhouettes, qui se détachent, et gesticulent. Le sergent ne cherche pas midi à quatorze heure. Il sait qui ils sont. Quand à vous, vous vous en doutez surement.

Miss Lane, le monde nous sourit!

Kihéhé le monde nous sourit!

Avec tout cet or, ce sont des flottes entières que nous nous procurerons!

Des flottes entières, oui!

Une armada de bateaux, armés jusqu'aux mâts, qui nous mèneront à la conquête de Grand Line!

Des mâts armés qui nous armaderont sur Grand Line oui!

D'où il est, Hopper a une vue imprenable sur la gestuelle folle qui anime Von John. Et sur son accoutrement. Lui et sa seconde ont dû en baver, en témoigne les guenilles qu'ils portent. Quant aux mouvements saccadés de Von John et la loghorée limité de Lane, ils démontrent d'une folie profonde, probablement née de la trouvaille. Car ces plans de grandeurs ne sont rien si on les confronte à la situation: deux pirates médiocres mettent la main sur le plus gros magot probablement existant, mais pour en profiter, ils devront le sortir d'un monstre marin gigantesque. En aucun cas, ils ne pourront profiter de leurs gains, et cette idée à dû leur apparaitre. Ils se cachent donc derrière des rêves fantasques. Non, pas derrière. Dedans.

Ah ça non.

murmure Foxy, à la gauche d'Hopper, tout en se relevant.

Ça il n'en est pas question.

clame-t-elle plus fort, en s'avançant vers les deux énergumènes.

Il est hors de question que je vous laisse profiter d'une once de cette fortune! Sur ma vie jamais!

Bien qu'il ne comprenne pas à quoi elle joue, Hopper se lève et part à la suite de la commandante, marchant juste en retrait d'elle, à son rythme, tandis que les deux pirates tournent la tête vers eux, visiblement éberlués.

Regardez Miss Lane! Déjà, les premiers pillards!

Les premiers pillards!

Vous allez ôter immédiatement vos sales pattes de ces coffres et gentiment vous rendre. Vous n'aurez pas une pièce car...

Nous sommes la just...

C'est MON trésor!

Ah oui. C'est vrai. Hopper avait presque oublié. Les pirates ne sont pas les seuls obsédés des coffres pleins, loin de là. Miss James, il semble, lorsqu'on parle de butin enfoui, à la palme de l'obsession.

Venez donc le prendre!


Les deux pirates bondissent, tout en sortant sabre et pistolet! Avec une vitesse étonnante pour un homme de sa corpulence, Vin John fond sur Foxy! Miss Lane pour sa part prend Hopper pour cible, poignards aux poings! Le Jo raidit ses muscles, sert sa garde. L'oeil précis, sans perdre sa cible de vue, il scrute. Il trouve: à quelques pas de lui, une barre métallique pourra faire office d'arme. D'un bond il la rejoint, pour s'en saisir et la brandir vers Miss Lane. Sa garde est infaillible, il analyse déjà la position de la pirate aux dents d'or, cherchant à deviner d'où viendra son attaque! D'une impulsion sèche, Miss Lane se tend.

*Elle va visé le ventr...*


Miss Lane ne va rien viser du tout: dans un grand fracas, le bois en dessous d'elle cède, l'emportant vers les tréfonds. Hopper le ne voit pas, mais le cri de la femme résonne longtemps, avant de finir dans un bruit sec et mou, ce genre de dernier bruit. Miss Lane n'est plus, Hopper est un peu déçu. Mais qu'à cela ne tienne, il se tourne, prêt à aller aider la commandante avec son ennemi! Il voit Von John en train de vider se barillet de poudre en direction de Foxy James, qui se protège derrière ce qui devait être un canot de sauvetage. Hopper sert son arme, s'apprête à se lancer sur Von John, mais ce dernier tombe à court de poudre. Foxy en profite pour sortir de sa cachette. Le pirate tire deux sabres de sa ceinture et se précipite sur la miss. Puis... il s'arrête. La Commandante a disparu. Ébahi, il la cherche du regard, à gauche, à droite, en haut... C'est Hopper qui la retrouve en premier. Sans trop comprendre comment elle est arrivé là, il voit sa Commandante apparaitre dans le dos du pirate... qui s'effondre. Hopper cligne des yeux, il lui a semblé voir un mouvement de la part de la rousse. Mais il n'est pas sur. ... Effrayante Foxy James.

Hopper court la rejoindre, mais elle est déjà devant les coffres, elle trépigne. Alors que le sergent passe à coté du pirate au sol, ce dernier laisse échapper, comme un souffle:

Mon... mon ... mon trésor....

VLAM

Hopper, un brin frustré par ce qui devait être son premier grand combat, assomme définitivement Von John. C'est mal Hopper, tu le sais. Mais tu en avais besoin. Tu es pardonné. Sur ces sorties de narration, Hopper se dit qu'il est enfin temps de confirmer. Le pas rapide mais prudent, il n'aimerait pas finir maintenant comme Miss Lane, il rejoint Foxy et surtout... les coffres. Ils sont des dizaines. Peut-être une centaine même. Hopper en ouvre un... Il le referme. Prend une grande inspiration. Il l'ouvre à nouveau. Pas de doute. Ces pièces d'or, l'effigie qui les marquent. C'est bien le trésor de Crésus. Enfin, le trésor de Foxy.


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Et après?

Ben on est sorti.

Comme ça?

C'est vite dit.

Maraku, Buck et la ribambelle de larbin qui entoure Hopper n'ont d'yeux que pour lui. Ils sont littéralement suspendus à ses lèvres. Il y en a même un au deuxième rang qui bave. Sur le Green Fairy, aujourd'hui l'attraction, c'est le Jo. Il s'en rappelle brièvement et consent donc à entrer dans les détails.

On a d'abord bouger les coffres. L'air de rien, ça a pris du temps. Un ou deux jours. J'sais pas vraiment, j'avais perdu la notion du temps.

Et comment vous avez fait pour trouver des provisions?

Foxy James.

Ils acquiescent tous d'un air entendu.

Un fois rassemblé, on a lié les coffres entre eux, solidement. Puis on les a hissé.

Hopper sait qu'en utilisant ce le verbe "hisser" il ne fait qu'attiser un peu plus le désir de son audience. C'est bon d'être écouter, l'air de rien.

Vous avez déjà grimpé la trachée d'un roi des mers?

Négations des têtes coordonnées de l'assistance.

Le faite jamais. C'est l'enfer.

Malicieux, Hopper fait durer. Il porte son cigare à sa bouche et prend une grande bouffée. Lentement, il prend le temps de faire tourner la fumée dans le fond de sa bouche, pour la souffler lentement. Le soleil de North Blue lui caresse le visage, assagit dans sa chaleur par la douce brise qui berce le pont du bateau.

On a fini par réussir à les fixer à la glotte de la bête, avec des poulies récupérée ça et là. Puis ça a été à moi de jouer.

Il sourit, le Jo. L'engagé Buck Howky, qui a bien compris son char, commence à trépigner. Hopper l'aime bien, il arrête de faire le mariole.

J'ai sorti la boite à cigare. La neuve, trouvée dans la veste. Vingt boulons, il y avait. J'les ai tous enfourné dans ma bouche, et les ai allumé. Puis j'ai pompé.

Vous avez fumé vingt cigare en même temps?

Vous pipoteriez pas un peu Sergent?

Parole. J'ai pompé, j'ai pompé, pour faire le plus de fumée possible, pour faire éternuer le monstre.

Un souvenir difficile se loge dans l'esprit d'Hopper. C'était peut-être, à y repenser, le moment le plus pénibles de sa vie. Deux doigts. Hopper était à deux doigts d'être définitivement dégouté de son vice préféré. Il lui faut beaucoup de volonté pour effacer à nouveau cela de sa mémoire.

Et? Et?

Et... ça a pas marché bien sur. C'était une idée à la con... Alors on a allumé un feu. Dans sa gorge.

Au milieu de la salive et de la flotte? Comment ça a fait pour prendre?

Foxy James.

Ils acquiescent ensemble.

La fumée, la chaleur, on a senti que le monstre commençait à remuer. Son œsophage s'est pris de convulsion. Ca a secoué. Puis c'est venu. Il nous a éternué. Nous et le trésor de Crés.. de Foxy.

Vous vous êtes retrouvé dans l'eau?

Non, à l'air libre.

Attendez! ça voudrait dire que le monstre vous a éternué au moment même où il avait la tête hors de l'eau!? Comment ça s'peut ça?

s'exclame Maraku. L'oeil neutre, Hopper le fixe, une seconde.

Ah oui... Foxy James.

Foxy James.... De là, le plus dur était fait. On a atterri sur l'île à coté, nous et le trésor. Je me suis cassé un doigt et j'ai eu quelques bleus, la commandante, elle, a été amortie par le seul arbre sur une lieue à la ronde. On a pas eu le temps de dire ouf qu'un navire pointait au loin.

Et vous étiez sauvé.

Conclut Buck.


Non, la navire nous a vu et a pris notre direction, mais un roi des mers a surgit et l'a bouffé. Y en a eu deux autres comme ça. Le quatrième était le bon... Ensuite, passage à la base de la Marine, dépôt du trésor, remerciements, etc.

Vous n'avez rien gardé?

Rien.


Et Fox.. la Commandante? Je veux dire... elle devait y tenir à ce trésor.

Hopper est pensif. Un instant.

Je crois que c'est le fait de trouver les trésors qui l'excite. Une fois qu'ils sont là, pour elle, ça n'a plus d'intérêt. ... Parlant d'elle.

Hopper tend un doigt vers la cabine de Miss James. De la porte ouverte sort la commandante, légèrement vêtue sous sa cape d'officière Les yeux se posent sur elle, puis, d'un même élan, tout le monde retourne à son poste. L'assistance d'Hopper se disperse, repue, bien que certains doutent encore de la véracité des dires du sergent. Lui s'avance pour saluer sa supérieur, parce qu'il n'a rien de mieux à faire. Sur le chemin qui la sépare d'elle, il se remémore avec amusement son seul et unique mensonge. Un mensonge qu'il a promis de garder pour lui, il en a donner sa parole. Car s'il est vrai qu'ils ont retourné le trésor de Crésus à la marine (fondu ou pas, l'or de Crésus avait tout de même été pillé à la base), il est aussi vrai que TOUT le trésor n'a pas été rendu. Un sourire se fait sur son visage, quand il pense au trou qu'ils ont creusé sur l'île, en attendant le quatrième bateau. Un trou suffisamment grand que pour y mettre trois coffres. Remplis, les coffres. Mais surtout, Hopper sourit quant au motif de ce détournement. Et alors qu'il porte sa main en guise de salut à Foxy James, il l'entend encore dire:

Qui serions nous si nous privions de braves aventuriers du plaisir de découvrir une partie du trésor de Foxy James, sergent Hopper!


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