Précédent post:Après le gnon, le dé-gnon?
La jeune femme releva la tête. Elle avait maintenant dix minutes à tuer. Se levant, elle observa la pièce un peu vide où elle se trouvait. Voilà ce qu'ils avaient amassé pendant un an. Tout était dans cette petite maison, bien à l'écart du village. Cela faisait maintenant pratiquement deux ans qu'ils étaient venus s'installer ici, avec son frère. Dans un coin étaient entassés la bêche, le râteau, la pelle et les autres outils de jardinage. Ce serait bientôt l'époque de la récolte, ce qui tombait vraiment bien car il aurait été malvenu de taper encore dans la liasse de billets. Elle avait déjà tellement diminué, depuis le temps! Le point positif, c'était que maintenant, il n'y avait plus de dépenses. Les deux amis parvenaient à subvenir à leurs besoins. C'était facile, avec le potager, le jardin et les petits boulots qu'ils avaient obtenu. Bien sûr, ça n'avait pas été la même chose quand il avait fallu se cacher...
La brune sursauta en entendant un grincement. Elle resta immobile quelques instants avant de soupirer. Des vieux réflexes tout ça... Comme pour s'assurer que son passé avait réellement existé, elle se dirigea lentement vers un meuble bas, de mauvaise facture. Après avoir fait tourner la clé avec une délicatesse presque chirurgicale dans la serrure, elle tira le battant qui s'offrait à elle, prit les piles d'assiettes et les divers bibelots qui trônaient sur l'étagère et alla les poser sur la table, avant de revenir vers le meuble. Doucement, la jeune femme entreprit alors de retirer l'étagère puis commença à tâter le fond du meuble. Un «clic» retentit et la demoiselle enleva le double fond, qu'elle posa précautionneusement à côté d'elle.
Les yeux de la donzelle brillèrent en découvrant derrière la planche de bois, tout ce qu'elle avait laissé derrière elle. Toute sa vie passée. Il y avait là son armure, sa fidèle armure, commandée à Logue Town, des pistolets, diverses armes contondantes, des instruments chirurgicaux, des poisons mais surtout... Surtout un gros bloc de granite marin. La jeune femme sourit, se rappelant comment elle avait trimé pour l'obtenir. Cette substance n'avait pas de prix. Aucun. On ne pouvait en avoir qu'en faisant partie de la marine, et encore. Il fallait également faire ses preuves avant. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé à la marine. On ne les croisait pas dans le coin, jamais, ils ne s'aventuraient pas dans le désert, et c'était une des raisons qui avait poussé les deux compères à élire domicile dans un coin aussi reculé, à poser leurs valises et à se sédentariser.
Le jour commençait déjà à décliner. Le temps avait passé si vite cette après midi! La jeune femme n'avait même pas eu le temps d'arroser les choux et les carottes... D'un pas trainant, elle remit le fond du meuble, l'étagère et son contenant et prit un seau avant de sortir de la maisonnette et de se diriger vers le puits. Après avoir attaché le récipient au crochet, elle le précipita à travers le long cylindre de pierre qui menait à l'eau, plutôt rare aux vues l'aridité du pays. La protagoniste le remonta ensuite avec aisance, malgré son poids, et le porta jusqu'au cabinet, situé derrière un paravent. Elle aspergea abondamment et longuement sa chevelure et regarda s'en aller une eau maronnasse, emportant la teinture qui n'avait pas été absorbée.
Relevant la tête, la donzelle observa son reflet dans le miroir qui était accroché au dessus du lavabo. Décidément, elle ne s'habituerait jamais à cette couleur pratiquement noire, qui tranchait tellement de la teinte naturelle de ses cheveux. Mais c'était ainsi, cette crinière sombre passait inaperçue quand elle allait en ville, et il avait bien fallu faire quelque chose pour dissimuler ses traits trop visibles. La brune n'avait pas réussi à retrouver de lentilles depuis un moment et gardait donc ses yeux rouges, qui, comme sa peau blanchâtre, restaient la preuve de son passé. Mais qui aurait songé à venir chercher dans ce coin paisible et désolé, sous les traits d'une paisible fermière et de son jeune frère, une ancienne criminelle, n'ayant pas fait de vagues depuis plus d'un an? Oh oui, elle était bien loin, la Kana Suu d'avant...
La jeune femme releva la tête. Elle avait maintenant dix minutes à tuer. Se levant, elle observa la pièce un peu vide où elle se trouvait. Voilà ce qu'ils avaient amassé pendant un an. Tout était dans cette petite maison, bien à l'écart du village. Cela faisait maintenant pratiquement deux ans qu'ils étaient venus s'installer ici, avec son frère. Dans un coin étaient entassés la bêche, le râteau, la pelle et les autres outils de jardinage. Ce serait bientôt l'époque de la récolte, ce qui tombait vraiment bien car il aurait été malvenu de taper encore dans la liasse de billets. Elle avait déjà tellement diminué, depuis le temps! Le point positif, c'était que maintenant, il n'y avait plus de dépenses. Les deux amis parvenaient à subvenir à leurs besoins. C'était facile, avec le potager, le jardin et les petits boulots qu'ils avaient obtenu. Bien sûr, ça n'avait pas été la même chose quand il avait fallu se cacher...
La brune sursauta en entendant un grincement. Elle resta immobile quelques instants avant de soupirer. Des vieux réflexes tout ça... Comme pour s'assurer que son passé avait réellement existé, elle se dirigea lentement vers un meuble bas, de mauvaise facture. Après avoir fait tourner la clé avec une délicatesse presque chirurgicale dans la serrure, elle tira le battant qui s'offrait à elle, prit les piles d'assiettes et les divers bibelots qui trônaient sur l'étagère et alla les poser sur la table, avant de revenir vers le meuble. Doucement, la jeune femme entreprit alors de retirer l'étagère puis commença à tâter le fond du meuble. Un «clic» retentit et la demoiselle enleva le double fond, qu'elle posa précautionneusement à côté d'elle.
Les yeux de la donzelle brillèrent en découvrant derrière la planche de bois, tout ce qu'elle avait laissé derrière elle. Toute sa vie passée. Il y avait là son armure, sa fidèle armure, commandée à Logue Town, des pistolets, diverses armes contondantes, des instruments chirurgicaux, des poisons mais surtout... Surtout un gros bloc de granite marin. La jeune femme sourit, se rappelant comment elle avait trimé pour l'obtenir. Cette substance n'avait pas de prix. Aucun. On ne pouvait en avoir qu'en faisant partie de la marine, et encore. Il fallait également faire ses preuves avant. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé à la marine. On ne les croisait pas dans le coin, jamais, ils ne s'aventuraient pas dans le désert, et c'était une des raisons qui avait poussé les deux compères à élire domicile dans un coin aussi reculé, à poser leurs valises et à se sédentariser.
Le jour commençait déjà à décliner. Le temps avait passé si vite cette après midi! La jeune femme n'avait même pas eu le temps d'arroser les choux et les carottes... D'un pas trainant, elle remit le fond du meuble, l'étagère et son contenant et prit un seau avant de sortir de la maisonnette et de se diriger vers le puits. Après avoir attaché le récipient au crochet, elle le précipita à travers le long cylindre de pierre qui menait à l'eau, plutôt rare aux vues l'aridité du pays. La protagoniste le remonta ensuite avec aisance, malgré son poids, et le porta jusqu'au cabinet, situé derrière un paravent. Elle aspergea abondamment et longuement sa chevelure et regarda s'en aller une eau maronnasse, emportant la teinture qui n'avait pas été absorbée.
Relevant la tête, la donzelle observa son reflet dans le miroir qui était accroché au dessus du lavabo. Décidément, elle ne s'habituerait jamais à cette couleur pratiquement noire, qui tranchait tellement de la teinte naturelle de ses cheveux. Mais c'était ainsi, cette crinière sombre passait inaperçue quand elle allait en ville, et il avait bien fallu faire quelque chose pour dissimuler ses traits trop visibles. La brune n'avait pas réussi à retrouver de lentilles depuis un moment et gardait donc ses yeux rouges, qui, comme sa peau blanchâtre, restaient la preuve de son passé. Mais qui aurait songé à venir chercher dans ce coin paisible et désolé, sous les traits d'une paisible fermière et de son jeune frère, une ancienne criminelle, n'ayant pas fait de vagues depuis plus d'un an? Oh oui, elle était bien loin, la Kana Suu d'avant...
Dernière édition par Kana Suu le Lun 24 Juin 2013 - 10:14, édité 3 fois