La grande coque sifflait les vagues, voguait sur l'océan avec ce calme si étrange. Ce calme où aucune voix ne voulait se faire de place. Sur le pont, une cinquantaine d'hommes jonglait entre les voiles et les nœuds. Le grand mat levé, le vent d'ouest et le travail impeccables de ces hommes habitués faisait voler le bateau vers sa destination. A regarder le travail réalisé, l'habilité des hommes et leurs rapidité d’exécution, on pouvait aisément comprendre l’expérience et l'habitude de manœuvrer avec le vaisseaux. Mais ça, le monstre lui, ne le voyait pas. Il ne voyait rien que la cale, le noir et néant, à peine éclairée par quelques loupiotes. Et ça n'arrangeait pas le lugubre spectacle, ces centaines de faces blafardes, déjà fatiguées, toutes sachant vers quel enfer ils s'enfonçaient. Quelques murmures parcouraient parfois la cale, des bruits de chaînes se faisaient entendre, vite suivis de râles de douleur, dû aux menottes bien de trop serrés, aux poignets cassés et aux temps trop long, passé ainsi, assis sur ce plancher en bois bouffé par les rats et la vermine.
Le monstre renifla de son gros nez, pour tenter de se réveiller du cauchemars dans lequel il s'était fourré. Mais ce fut pire, les odeur d'urine, de sang, de sueur et de renfermées vinrent piquer l'immense nez du cachalot allant jusqu'à le faire éternuer.
Le vieux, à côté, les mains toutes aussi menottées et la gueule toute aussi heureuse, rongeait son frein, des larmes silencieuses coulant le long de ses joues.
_Tout ça, c't'à cause de toi, sale poiscaille.
Le monstre le savait ça. Il l'avait su dès le moment, où, à moitié inconscient il avait ouvert les yeux dans la mairie d'Orange, la gueule ravagée de coups, le corps plaqué contre le sol et les sens en émoi ; pour voir le vieillard tout aussi mal en point. Tout aussi pris au piège.
_Hmm... Navré vieillard. Je n'avais pas prévu cette fin là.
_J’espère bien que t'avais pas prévu ça, j’espère bien... Et mon p'tit fils... Pauvr' p'tit fils ; Tout seul...
_Hmm... Où sont ses parents ?
_Morts.
Un ange passa.
_Hmm... Comment ?
_Tu m'emmerdes avec tes questions, le monstre ; Dors ; Prépare déjà ta mort, parce que là où va, personne n'en revient.
Et le voyage continua ainsi ; Jusqu'à ce que le froid ne vienne commencer à gercer les blessures, à friper les peaux et à geler les corps. Les grands manteau de laines se lancèrent par la grande grille de métal, seule espace de lumière. Le combat commença et les poings volèrent pour ce faux réconfort. Tous les hommes se levèrent au même moment pour se jeter sur le mirage de chaleur. Les plus faibles restèrent en retrait, les plus gringalets finirent écrasés ; Et seul monstre à rester immobile ; le cachalot admira celle des hommes, de monstruosité. Il vit un homme arracher l'oreille d'un vieillard pour lui voler son manteau, il vit aussi, un autre à la carrure impressionnante, aux larges épaules et aux poings fracassant venir frapper trois enfants pour leur prendre leur fourrure. Après ce chahut, cette guerre aussi courte et foudroyante qu'inhumaine, les corps se remirent au repos. Pour claquer des dents au rythme des vagues et calmer les mourants par des coups.
Il y a de ces endroit où la vie est si dure que la misère se fait réprimer par l'oubli pour ne pas voir, ne pas penser et surtout, oh oui surtout, ne pas subir. Alors l'Ishii resta ainsi, le regard perdu à admirer l'horreur humaine tandis que le vieillard, lui rampait sur le sol pour revenir à sa place, butin sur le dos.
_Bienvenue en enfer,le monstre.
Le monstre renifla de son gros nez, pour tenter de se réveiller du cauchemars dans lequel il s'était fourré. Mais ce fut pire, les odeur d'urine, de sang, de sueur et de renfermées vinrent piquer l'immense nez du cachalot allant jusqu'à le faire éternuer.
Le vieux, à côté, les mains toutes aussi menottées et la gueule toute aussi heureuse, rongeait son frein, des larmes silencieuses coulant le long de ses joues.
_Tout ça, c't'à cause de toi, sale poiscaille.
Le monstre le savait ça. Il l'avait su dès le moment, où, à moitié inconscient il avait ouvert les yeux dans la mairie d'Orange, la gueule ravagée de coups, le corps plaqué contre le sol et les sens en émoi ; pour voir le vieillard tout aussi mal en point. Tout aussi pris au piège.
_Hmm... Navré vieillard. Je n'avais pas prévu cette fin là.
_J’espère bien que t'avais pas prévu ça, j’espère bien... Et mon p'tit fils... Pauvr' p'tit fils ; Tout seul...
_Hmm... Où sont ses parents ?
_Morts.
Un ange passa.
_Hmm... Comment ?
_Tu m'emmerdes avec tes questions, le monstre ; Dors ; Prépare déjà ta mort, parce que là où va, personne n'en revient.
Et le voyage continua ainsi ; Jusqu'à ce que le froid ne vienne commencer à gercer les blessures, à friper les peaux et à geler les corps. Les grands manteau de laines se lancèrent par la grande grille de métal, seule espace de lumière. Le combat commença et les poings volèrent pour ce faux réconfort. Tous les hommes se levèrent au même moment pour se jeter sur le mirage de chaleur. Les plus faibles restèrent en retrait, les plus gringalets finirent écrasés ; Et seul monstre à rester immobile ; le cachalot admira celle des hommes, de monstruosité. Il vit un homme arracher l'oreille d'un vieillard pour lui voler son manteau, il vit aussi, un autre à la carrure impressionnante, aux larges épaules et aux poings fracassant venir frapper trois enfants pour leur prendre leur fourrure. Après ce chahut, cette guerre aussi courte et foudroyante qu'inhumaine, les corps se remirent au repos. Pour claquer des dents au rythme des vagues et calmer les mourants par des coups.
Il y a de ces endroit où la vie est si dure que la misère se fait réprimer par l'oubli pour ne pas voir, ne pas penser et surtout, oh oui surtout, ne pas subir. Alors l'Ishii resta ainsi, le regard perdu à admirer l'horreur humaine tandis que le vieillard, lui rampait sur le sol pour revenir à sa place, butin sur le dos.
_Bienvenue en enfer,le monstre.
Dernière édition par Ishii Môsh le Sam 4 Mai 2013 - 8:43, édité 1 fois