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Pour un steak

Me prends pas pour un monstre, surtout, ma belle. Me prends pas pour ce que je ne suis pas. Parce que tu sais, si j'avais pas hésité à appuyer sur la gâchette de ma pétoire quand la miss avait pointé son nez vers moi. Si j'avais pas hésité à aller là où je savais, bah que je ferais couler le sang. C'était parce que je t'aimais, ma belle. Et encore aujourd'hui je t'aime. Et encore, jusqu'à mon dernier souffle, jusqu'au dernier foutu battement de mon cœur, chaque geste que j'ferai sera pour toi, ma belle. Pour toi et ta magnifique de mère. Quand j'avais vu la gamine voler de l'autre côté de la pièce, quand j'avais senti que son âme s'envolait trop haut pour retomber, c'est pas à cette vie que j'avais écourté, que j'avais pensé. C'était à toi. C'était au mois de piact'aille que je venais de t'offrir. C'était à la nouvelle robe qui allait pouvoir remplacer, celle avec les fleures roses, toutes fripée, toute écourtée par les lavages trop fréquents.
C'était à cette foutue piaule pourrie que vous alliez pouvoir quitter. Pour une plus belle, avec un jardin où les fleurs écloraient au début d'la belle saison. Où ta mère pourrait boire son thé en écoutant l'chant des oiseaux plutôt que l'bruit d'la scierie d'en face.

Ces balles que je faisais voler, loin d'toi. C'était ton bonheur que j'créais.

Quand je finis de récupérer mon souffle, de cracher mes poumons et de suffoquer pire qu'après la pire des courses, j'me ralluma une clope. Repris mes esprits et mon Opinel au passage, en m'demandant où j'allais bien pouvoir planquer le corps de la miss. En m'demandant où j'allais encore pouvoir trouver de quoi me remplir les poches. J’espérais juste un combat moins... délicat... J'commençai, et tout mon corps avec, à suinter la fatigue. Mon bras continuais de sanguinoler et j'avais beau le panser tant que je pouvais, ça ne voulait qu'difficilement s'arrêter.

Et puis, Drum, c'était un foutu bordel où à côté, la grande guerre de barbe blanche ressemblait à une chamaillerie de pré-pubères. J'avais pas le temps de souffler que déjà, d'autres emmerdes me tombaient sur le dos. Et le bruit, là, que j'entendis quand je repris mon opinel, ce sale bruit de cris, de coups et d'horreurs, ça résonnait comme un bruit d'danger. Non pas le genre de danger à s'insinuer, -oh le mot- discrètement, non le genre de danger qu'arrive pire que la plus grosse tempête que t'aies connu sur ton île. Qui dégomme tout sur son passage jusqu'à plus laisser une seule pouce d'herbe. Qui fait brailler, hurler et espérer la mort parce qu'on se dit, qu'même elle, est plus paisible. Cette tempête là réussissait même à couvrir, celle encore plus grande, qui se déroulait à l’extérieur. Cette tempête là, elle réussissait même, et bah, à s'diriger pile vers moi.

J'étais là, au milieu d'un couloir plein de sang, avec un matou et une miss comme seul compagnie, et une tempête allait pas tarder à me tomber dessus. J'aurais bien fui. J'me serai bien carapaté dans un endroit plus tranquille en me disant que j'avais assez gagné. Mais bordel, j'étais le meilleur, et j'avais de l'honneur. Alors j'ai miré à droite. J'ai miré à gauche. Et j'ai vu ce chat qui me faisait de l’œil. Ce gros chat tout mort qu'était plus gros que moi. Qui f'sait deux fois ma largeur. Et j'ai pris mon canif.

      Au moins, le cadavre est encore chaud... Et a Drum, la chaleur d'où qu'elle provienne est toujours bonne à prendre. Par contre pour récupérer les taches sur les fringues il va te falloir rapidement retrouver ta ménagère préféré.

      Si tu ne vas pas à la guerre c'est la guerre qui vient à toi. Tu n'es que le temps de te glisser dans un carcan de viscères que déjà déboulent ceux dont la demoiselle n'était que l'avant garde. Toute la fine fleur de la flotte de Kraab. Marni Tomaz, Elaine, Gwen Cole, et prés d'une trentaine de sans noms aux allures exotiques qui s'empressent de sécuriser la zone.

      De ta position tu ne vois pas grand chose mais tu en entends assez pour te faire une idée de la situation. Sous les ordres d'Elaine, les pirates ont ordre de capturer tout les médecins qui trainent et de sécuriser l'académie en y éliminant les révos. Et ils sont en train de s'installer à deux pas de toi. Tu notes au passage que la môme aux cartes semble encore vivante, ou du moins qu'un des types prétend qu'elle respire encore, et qu'au vu du brancard qu'ils installent dans un coin abrité de la pièce ce n'est pas la seule qui a besoin d'une intervention médicale...

      Ne reste qu'a choisir le meilleur moment pour intervenir. Et ne pas louper le tir que t'offriras ton attaque surprise...


      J'avais comme un goût de mort dans le bec. Mais cette fois, oh bordel que oui, c'était du vrai, de goût de mort. Ça purinait comme pas souvent j'avais senti puriner. Les intestins, le suc, les liquide, la merde, le sang, et tout le trintouin qui retournait le mien; d'intestin. Mais je gardais l’œil vif ; Tout bouffé par la merde, je gardais le peu d’œil que je pouvais pour comprendre. Ce qui se passait. A qui j'allais devoir trouer le crane. Et bordel, c'était du gratin. Du genre qui fait frisonner l'échine des plus costauds. Y'avais les dizaines de millions de berrys qui dansaient dans ma caboche. Y'avait les dizaines de chances de me faire trouer qui me martelaient le crane. Mais j'avais pas le choix. Je voyais déjà d'autres arriver. D'autres partir. Et encore d'autres amener mes 30 millions de berrys trop loin de ma poigne. Cette foutue miss avait pas donné l'dernier souffle. Mais c'était les miens bordel ! De 30 millions ! Je voyais les guss gueuler entre eux. Je voyais le Marni brailler sur l'Elaine. Je voyais des bestioles que j'avais jamais cru. Que j'avais jamais cru voir.

      Et je sortis mon pétoire. Tout juste aux bordures de la peau du monstres. Tout juste visible. J'pointai l'Elaine. La plus coriace. La plus à craindre. Et je tirai.

      Mais je prenais pas le temps de voir plus. Je l'avais pas. Je giclai à l’extérieur avant que l'tigrou se transforme en gruyère. Je roulais sur le côté pour chopper un sale gars que je connaissais pas et qui me pointait déjà. Je virai son arme qui pointai mal et l'avait pas le temps de comprendre, que mon flingue était sous sa tempe. Que son corps était mon bouclier.

      _J'crois bien qu'on a pas fait les présentations. Moi c'est Mihai. Et elle, la gosse, c'est mes trente millions de berrys. Si z'êtes d'accord, tout se passera bien. Et j'partirai avec elle sans plus vous faire d'mal.

      Ils aimaient leurs hommes, eux ? Z'étaient cap de tirer sur eux ? Cap ? Pas cap ? Bon Dieu que j'esperais le second.

          Difficile de dire si ton tir a touché. En tout cas parmi ceux qui te suivent dans tes mouvements il n'y a pas d'Elaine. Descendue ? Peut être...
          Tu recules et les hommes tigres te suivent flingues en main braqués sur ta gueule comme tu braques le tien sur les leurs. Et ils ne tirent pas. Pas cap ou ?

          -Laissez le moi, je m'en occupe...

          Pour un steak Gwen10_imagesia-com_3gul_large

          Et vla la grande Sœur qui débarque, Gwen Cole, primée à 29Millions de Berrys, un poil moins primée et l'air plus équilibrée que la môme. Mais un air sur d'elle qui rend méfiant. S'il y a bien un truc dont tu es sur, c'est qu'au moins l'un de vous deux à tort...

          -Personne ne touchera à Elyn, et surement pas un sale cowboy dans ton genre... Grande Ourse !

          Elle croise les bras sur sa poitrine, et dans l'instant quelque chose vient bloquer ta gâchette en se coinçant dedans. Une main ! Une main au bout d'un bras qui sort de ton torse ! Qu'est ce que c'est que cette horreur ?
          Et voila que d'autres mains surgissent de partout, sept mains manucurés qui jaillissent de ton corps pour te saisir les bras et le cou dans une étreinte de catcheur... Permettant au tigre de se libérer et aux autres de se lancer a l'assaut !

          A tout les coups c'est encore un de ses maudits pouvoirs... Quelle guigne...
          Bordel...Comme une main qu’apparaît. Comme un aisseau qui se ressert. De plus en plus fort. De plus en plus mal.
          Mes pieds qui se débattent !Qui giclent dans la gueule des faux hommes ! Qui se battent encore !
          Qui volent de partout pour jongler entre les balles qui sifflent sur moi ! Entre la mort qui guette !
          Qui m'braille à l'oreille ses mots !Ses mots que j'veux pas entendre ! Que j'peux pas entendre !
          Mais je meurs bordel... Ces foutus bras qui me lâchent pas. Qui serrent de plus en plus fort.
          Je mire sa gueule, à la miss. Sa gueule sans rien sur les traits. Tu me tues bordel !
          Pleure!Ris!Cris!J'veux te voir rager de tuer le père que je suis ! Je le veux !
          Non ?! Ah j'le vois, enfin ! Cette ride sur ta gueule ! Tu souffres hein ?!
          Tu souffres de me garder sous contrôle ! Je résisterai bordel !
          Je résisterai jusqu'au bout ! Tant qu'tu te souviendras de moi !
          Jusqu'à ce que toi aussi t'y passes ! Tu te fasses taillée !
          Propre, net, comme une pauvre tige de blé par la faux !
          Mais moi, c'est pas venu, mon heure, pas encore !
          Je veux pas mourir maintenant ; Je peux pas !
          Pour toi ma fille ! Pour toi ma belle femme !
          Tu résisteras pas à celle là, sale pirate !
          Personne peut y résister ! Personne :
          Tu vas voir saleté de pirate !
          Tu vas crever !


          ATTAQUE GUILIGUILI !!!!!
            Woodkid~~Iron (clique sur l'icône youtube si ça veut paaaaas)


            Pour un steak 762988pnj27
            (PNJ Montagnard incarné : Rikkard Lochon ; seulement le gars du milieu)


            Le Stearc criait de désespoir pour la Guerre. Son sang combattait dans ses veines. Ils n'avaient rien trouvés dans la chambre du Roi. Ni Lilou, ni souverain, ni ennemis. Même ceux qui les poursuivaient avaient fuis ou étaient morts sous les décombres du piège de Julius. La Bataille faisait rage dehors, le Kritztaïmm tonnait dans son corps et bientôt le Montagnard ne pourrait plus retenir son Cœur de Fer de chercher pour détruire. Il avait fui pendant l'attaque des Révolutionnaires. Il avait fui alors qu'un bruit formidable ébranlait tout le pilier : celui d'un Géant qui combat. Un adversaire de valeur. Plus question de fuir. Si Lilou n'était plus là, c'est qu'elle était entrain de se battre ! Et pas question qu'elle meure ou qu'elle combat sans lui nom d'un soufflé aux saucissons ! Sa vision devenait trouble. Congé fut pris de Tignasse-de-lait qui était envoyé sur le champ de bataille aider puisque la mission initiale n'était plus d'actualité. Le regard du guerrier renfrogné se posait lui sur une autre destination : l'Académie. On va purger cette merdasse au cas où. Et pis après slashy-slash sur la gueule des crevures sur le Sakura Rockie.

            ***


            Il passa dans la bataille tel un murmure étrange, comme ceux des choses taboues qui n'ont pas lieu d'être. Nageant dans des rivières de carnage avec un sourire féroce, faisant de son seul objectif le bâtiment et tranchant sa route sans que son rictus vacille. Et tomba le Pirate. Et tomba le Révolutionnaire. Et tomba un Marine malchanceux. Voilà quel était son monde ! Rikkard se sentait enfin respirer et inspiré. Lorsqu'il atteint l'Académie, les barrières de son calme avaient cédé face à la puissance sauvage de son héritage et dès lors la folie battait en ses tempes. Les tambours perdues des premiers Hommes. Son Cœur de Fer embrasé par sa Flamme Intérieure, la moustache frémissante, le Montagnard était plus lui-même qu'il ne l'avait été depuis longtemps. Déjà, se noyait son but dans les brumes barbares de son esprit. Des pas et des coups de feux l'avertirent et ses jambes se mirent en branle, carnassières.

            ATTAQUE GUILIGUILI !!!!!
            - Hrrmm.

            Personne n'entendit le grognement. Gwen était semblable à Rikkard. Elle était toute vouée à sa destruction et plus rien ne comptait pour elle ; c'est ce qui causa sa perte. Des sombres recoins des couloirs, elle ne vit pas la lame bâtarde, massive, fuser tel un songe d'acier vers elle. Le fer s'abattit dans son cou, la clouant sur le mur. Emportant dans un torrent de sang ses velléités de gloire. Et c'est alors qu'il fondit de toute sa hauteur, un sourire de monstre aux lèvres. Récupérant dans un mouvement brutal son arme et tournoyant après une respiration bruyante, il trancha la tête du premier homme-tigre à sa portée, tandis que le deuxième se retrouvait soulevé en l'air par la force de l'estoc qui perça son torse. Le Montagnard, inamovible, encaissa sans peine la charge de trois Tiger Thirty et dans une puissante respiration trancha le premier en deux avant de couper torses et bras d'un large mouvement tournoyant. Il ne s'arrêta pas pour aider Mihai. Il savourait les rivières de massacre sur son torse et sa peau, le goût amère du sang dans sa bouche et le poids de la lame dans sa main.

            Il ne fut satisfait que lorsque le dernier des soldats ennemis fut tombé et que la dernière lueur dans leurs yeux s'éteignent. Enfin alors, il secoua ses puissantes épaules, s'éveillant d'un Rêve Rouge. C'est à cet instant qu'il remarqua où il était, le môme devant lui dans le brancard et sa lame, grattant presque sa nuque de faible. Sa tête se tourna et il fut sur Mihai en un instant, ayant enfin souvenir de sa présence à l'Académie.

            « Viens p'tit gars. 'Fais pas bon d'rester ici. »

            Essuyant d'un air absent le sang sur lui qu'il venait d'remarquer, le Montagnard cala le plus doucement qu'il pouvait le blessé sur son épaule et s'apprêta à partir sans plus de paroles, mais le gémissement du mioche le retint imperceptiblement.

            Putain...

            Il se retourna et avala la distance jusqu'au brancard. Le guerrier regarda la tuerie qu'il avait fait de tous les proches du mioche. Puis sa figure faible. Le silence baigna la pièce, puis, une veine vint palper sur son crâne chauve.

            Ta gueule, j'ai compris.

            Il le cala d'un grognement sur son épaule, ne comprenant pas vraiment lui-même son geste.

            Il a vraiment déteint sur moi, ce con.

            Et avant de partir, il s'arrêta une nouvelle fois, dos à la scène de carnage ; étrange respect du Stearc. Éructant en un postillon abrupt et maladroit, à la manière embarrassée des Montagnards et des idiots.

            « Merci pour le combat. »

            Et il disparut dans le noir des couloirs comme il était venu.
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            Il me portait sur son épaule, bordel. Pire qu’un sac de patates qu’on trimballe d’un bout à l’autre de la ville. Il me portait alors que je l’avais aidé à descendre les foutus enfoirés qu’avaient osé me chercher. J’avais vidé mon chargeur en même temps qu’il avait rincé sa lame. Et c’comme ca qu’il me remerciait, en me trainant sur son épaule… Mais moi j’ai de l’honneur, bordel ! E il me secouait à chaque pas de course, comme si de rien, comme si j’pesais le même poids que le gosse. Mais l’avais pas le droit de faire ca, pas à moi !

            "Non, vraiment, va falloir que tu m’laisses marcher.
            On est pressé, p’tit gars.
            M’en fous l’ami. Tu m’traineras pas plus longtemps comme ca.
            Si
            Non
            Si
            Tu vas m’obliger à faire une connerie.
            Et tu penses me faire peur ?
            Du tout l’ami, j’préviens juste.
            Tu préviens de quoi ?
            De ça."
            BAM

            Je m’écrasai sur le sol alors même que mon poings venait de le toucher. Et je voyais déjà le gusse s’énerver : Ses nerfs se crisper, tous ses muscles se tendre et son poings voler vers ma gueule. Et à moi, de voler, fort contre le mur. Bordel, c’que ça faisait mal.

            "T’aurais pas du faire ca
            Kof kof, navré l’ami, mais les gusses qu’on a laissé là bas. Y’en a une qui vaut 30 millions de primes. Et ces 30 millions, ‘sont à moi.
            Si t’y retournes, seul. Tu vas mourir p’tit gars. Des renforts arriveront et tu mourras.
            Rien à foutre l’ami. Je laisserai personne me voler c’qui me revient. Pour ma femme, bordel."

            Je m’extirpai du mur en lambeau, tentant de retrouver des sensations dans le corps. Dans le bras tout sanguinolent. Dans le cou encore serré. Journée de merde. Mais je l’écoutai déjà pu raconter ce qu’il voulait bien se dire à lui-même. J’avais p’t’ètre pas sa force, j’avais p’t’être pas son talent pour foutre des baffes mais je savais me servir de mon pétoire. Et c’st c’que je me disais, alors que mes pas me ramenaient déjà vers les 30 millions.

                Crétins de consanguins locaux, aussi épais et malins que leurs jambons et surement incapables d'aligner et de comprendre ce que représentent les sept zéros de la prime que tu t'es battu pour avoir.

                Pour ta femme bordel...

                Tu repars a grand pas dans les couloirs que le gros a fourrure t'as fait parcourir a contresens, il faut faire vite, les pirates survivants n'ont apparemment pas suivi votre retraite, surgir dans la salle, attraper les preuves nécessaires pour toucher tes primes, te replier aussi vite que possible toujours en vie et plus riche de soixante millions...

                Pas facile, mais jouable...

                Avec un peu de chance...

                Mais ce n'est pas à toi qu'on va l'apprendre, la chance est une putain capricieuse qui ne te sert un temps que pour mieux te trahir. Et dés le premier coude que tu prends tu t'aperçois que la tienne t'a abandonné et te poignarde dans le dos...

                Tu n'as même pas le temps de voir le visage du type qui se précipite vers toi. Et qui, pour autant que tu puisses en juger doit être aussi surpris que toi de te voir rebrousser chemin. Le coin n'étant remplis que d'ennemis tu tires instantanément au jugé. Quel que soit le probléme rencontré, un probléme avec une balle quelque part est toujours plus facile à résoudre...

                Mais le type réagit encore plus vite que toi. Un vrai serpent. Sa main plonge a la rencontre du canon de ton arme pour dévier ton tir et tu ne fais que lui trouer le futal au lieu de lui exploser le genou.
                Tu recules pour libérer le canon et lui vider le barillet dans le bide mais il te suit, agrippant le canon brulant et luttant avec toi pour le contrôler. Et tu tires et tu le loupes encore de peu, puis il frappe.
                Vous êtes si prés que tu ne vois de la lame qu'un bref éclair d'acier qui surgit à hauteur de ton épaule. Puis il y a ce sentiment étrange de quelque chose qui ne va pas. Peut être cette absence de coups de feu alors que tout en toi continue de presser la détente... Ou la disparition du poids familier du pistolet dans ta main, de sa chaleur, de son recul...

                Puis il y a le sang, le sang partout qui macule le mur pendant que tu te sens tomber. Et avec le sang arrive la douleur. Une douleur horrible...
                J'étais là.
                [...]
                Où là.
                [...]
                Je sais plus très bien.
                [...]
                J'étais ailleurs, je crois.
                [...]
                Je me rappelle encore.
                [...]
                Je devrais pas. Ça non.

                A vrai dire, sur le coup, j'ai pas trop réfléchi, j'ai saisi la pétoire qu'était pourtant pas belle et j'ai balancé mes balles de mort sur l'ombre qui volait .Mais l'allait trop vite. Trop loin. Faut dire aussi, que j'tire mal, du droit. Alors l'a disparu derrière un angle et les tempes ont arrêté de me frapper la gueule pour venir me déchirer le bras. Ce fut rapide, presque trop. Je crois bien en y réfléchissant, que j'ai tilté au moment où l'ombre disparaissait. J'ai tilté en voyant tout le rouge de la pièce qu'était censé être blanc. J'ai tilté en voyant mon bras qu'était loin d'moi. Trop loin. Et surtout, j'ai tilté là au moment où la douleur était si dure, les sensations si horribles, que j'ai cru mourir. Oh bordel que j'ai eu peur. Plus que d'devant le monstre blanc. Plus encore qu'devant la fille avec ses cartes ou celle avec ses bras. Plus encore qu'devant le gros matou qui m'avait tendu ses crocs à quelqu' centimètres de ma gueule.

                Bordel, il se passe quoi... C'est quoi tout ce sang. C'est quoi toute cette merde...

                J'avais compris, mais j'voulais pas que c'soit vrai. Je voulais pas ressembler à un monstre sans bras. J'voulais pas, bordel...

                J'voulais pas...

                J'avais encore le cul par terre, le dos contre le mur. Comme la dernière fois où l'ange était passé me sauver. Je me suis demandé si l'ange allait encore venir. S'il allait pouvoir me recoller les morceaux. J'avais serré le bout d'épaule qu'il me restait comme j'avais pu, avec le peu de tissu que j'avais trouvé, mais je me rendais bien compte, que ça servait à rien. Je me rendais bien compte que c'était la fin. Je voyais les portes s'ouvrir. Je voyais ton visage qui se faisait la mal, comme j'aimais pas. Je voyais aussi, le visage de l'ombre. Ses yeux d'un jaune moche, sa sale griffure au dessus du gauche, ses longs ch'veux tous noirs. 

                On pense à des trucs cons, quand on meurt, hein ?

                Mais j'crois bien, que c'est ça qui m'a sauvé. Ma connerie. Me suis rappelé de la trogne de cet enfoiré, me suis rappelé des millions qu'il valait. Et me suis dit que j'pouvais pas tomber avant d'avoir foutu une balle entre ses deux prunelles.

                Con, hein ?


                Me suis rel'vé, lentement. Je crois bien que mes jambes m'obéissaient plus trop. Que j'avais perdu trop de sang pour que l'info n'arrive de la caboche aux guibolles. Je marchais de travers, le dos courbé et l'épaule branlante. Celle encore en place qui se cognait contre le mur servant d'appui. J'marquais mon passage d'une marque rouge qu'était pas près d'partir. J'crois bien que ça me rappelait les soirs de quand je rentrais trop ivre, que c'était la même chose, la putain d'douleur en plus. J'crois bien que c'est pour ça que j'me suis mis à rire. Du rire qu'aurai fait fuir n'importe quel gamin. Du rire faible parce que j'avais plus de force, mais du rire qui pleurait. Surtout.
                J'ai continué comme ça, sans trop savoir où j'allais. J'étais l'âme perdue en enfer. Pis j'suis tombé sur les morts. Sur ceux qu'j'avais laissé. C'tait donc ça, qu'ils avaient ressenti quand mes balles de mort avaient volé vers leurs gueules.


                Navré, vous. Mais vous z'inquiêtez pas. J'vous rejoins bientôt.

                Y'a eu une voix, à c'moment là. L'était pas forte. Infime. Comme le chuchot'ment de ta mère au creux de l'oreiller. Comme les batt'ments d'ailes d'un ange, qui s'poserait délicat'ment, pour m'amener. J'crois qu'au fond, loin après les corps, si tu continuais sur une centaine de pas, et qu'tes yeux fixaient droits. J'crois que t'aurais vu un homme. Une femme. Comme un ombre dont j'voyais rien de plus qu'une tache. J'avais beau la fixer, tenter d'voir après les nuages noirs, et les taches rouges et l'brouillard de larmes, j'voyais rien d'autre qu'une ombre. Et à c'moment là, où mes mirettes toutes froissées ont cru voir un mouv'ment, j'ai eu peur.

                Ouai, j'ai eu peur.

                J'ai arc'q'bouté comme j'ai pu l'cadavre de la môme sur mon épaule. En m'aidant d'la seule main qu'il me restait. Et j'ai filé fissa.

                Parc'que lavie ça n'a pas d'prix, mais l'argent, si.


                Dernière édition par Mihai Moon le Mer 5 Juin 2013 - 6:54, édité 1 fois
                  Des grognements firent frémir sa barbe et sa moustache tandis qu'il voyait l'idiot repartir. Des cadavres. Il compte donner des putains de cadavres à sa femme ! Le Montagnard frissonna à nouveau de dégoût. Il ne connaissait pas les Chasseurs de Primes avant, mais le maigre aperçu qu'il en avait eu ne l'encourageait pas à faire plus ample connaissance. La Bataille se continuait et se terminait dehors et lui restait là à honorer des promesses dérisoires. Mais ses yeux se fermèrent un instant pour retrouver son calme et leur voie. Il sentit le fer dans sa main et la sueur qui témoignait de sa fièvre du combat et sourit. Cela est Vérité, rien d'autre ne compte. Dehors, ses frères et ses sœurs d'armes aidaient et tuaient, riant alors qu'on les blesse, riant alors que leurs ennemis chutent à leurs pieds et prient leurs faibles dieux.

                  Pendant un instant, Rikkard se sent appelé, sent les tambours dans son cœur s'agiter et battre la cadence ; il veut les rejoindre. Sentir encore les corps s'effondrer sous ses coups et sa lame ! Pourtant, il ne bouge pas. La promesse brûle encore dans son esprit et leur rôle ridicule dans cette Bataille sur leurs terres ne peut pas s'arrêter ainsi. On ne dira pas qu'un Montagnard ne connait pas l'honneur des citadins. Et Lilou ne lui reprochera pas la mort de Mihai. L'homme fait volte-face et un sourire carnassier émerge du chaos pileux qu'est sa moustache et sa barbe.

                  Et Rikkard se met à courir. Cette fois-ci, s'il fait chier, c'est double rangée de châtaignes !

                  ***

                  C'est la première fois qu'il ressent ça.
                  La peur.
                  Non... pas de la peur...
                  La Crainte.
                  Le sentiment indicible de quelque chose de dangereux, de nuisible. Un combat qu'il pourrait perdre au premier coup. Un affrontement qui ne serait qu'une farce, qu'un crachat aux Dieux Anciens de son peuple. Lui mort, sans avoir pu se défendre, tel un nouveau-né ! Le Montagnard enrage, mais son sourire s'est volatilisé et la sueur coule sur son crâne chauve tandis qu'ils le fixent.

                  Ses yeux.

                  Un Guerrier sait jauger ses adversaires et Rikkard montre bien qu'il n'a aucune chance. L'autre semble comprendre et ses yeux fixent un autre point un instant pour revenir sur lui. Lentement, sans faire de mouvements brusques ou ciller, tout son corps tendu dépose délicatement le jeune homme souffrant. J'sais pas pourquoi tu veux l'bambin espèce d'enfoiré de connard de merde, mais j'me doute que tu ferais pas ton cake si c'tait pour le crever... bah, c'est pas mon affaire après tout... 'tais avec les Pirates.

                  Le Montagnard renifla bruyamment et sans quitter des yeux l'étranger, le passa pour se précipiter vers l'endroit du carnage. Putain de... NOM D'UN MONDE SANS LARDONS ! Le sang. Y en avait des barils. Puis, il le vit. Le bras. Déjà que quand il était arrivé, le Mihai était pas vraiment en bonne état, mais là, il avait carrément perdu un morceau. Bordel il fallait qu'il le retrouve ! Heureusement, ce qui est bien avec une hémorragie, c'est que ça laisse des traces. Rikkard ne mit pas longtemps avant de rattraper le croque-mort avec ses grandes enjambées et en guise de salut lui beugla un fruste :

                  « Bordel de merde, mais je t'avais dit qu'il t'arriverait des bricoles si tu y retournais ducon ! »

                  Lui posant sa lourde main sur son épaule libre pour l'arrêter, il lui fit faire volte-face, puis déchira de ses babines un gros bout de sa manche.

                  « J't'ai p'têtre sous-estimé pour l'énergie mon gars, mais même si t'as tes millions sur une épaule, y a l'autre qui s'sent mal et tu vas pas tarder à virer blanc linceul si tu fais rien. 'Fais une promesse à Lilou et j'compte bien m'en acquitter. Bouge pas, bordel ! Tiens, voilà, c'fait. Pas pro', mais j'suis pas médecin moi. On en trouvera, t'inquiètes, c'est Drum ici, pas un Enfer Hivernal bwa ha ha !»

                  Le bandage de fortune fait, le Montagnard passa devant et sortit son épée au cas où, faisant un signe de tête pour dire à Mihai de le suivre.

                  Bientôt, le monde ne fut réduit qu'à leurs respirations bruyantes et aux sons de leurs pas. Rikkard ne dit rien sur sa rencontre avec celui qui avait démembré le Chasseur de Primes.

                  'Vaut mieux pas évoquer les fantômes, ça porte malheur...
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