┼ TANSINHELL GŒTZ ┼
« Si vous cassez un bout de bois en deux, il y a encore deux bouts à chaque bout. » (Raymond Devos)
Oui, nan rien à voir avec ma fiche mais j'aime bien les citations. Ça me laisse croire à une hypothétique intelligence.
Et puis ça fait tourner Evene.
Oui, nan rien à voir avec ma fiche mais j'aime bien les citations. Ça me laisse croire à une hypothétique intelligence.
Et puis ça fait tourner Evene.
Pseudonyme : L'horloger. Age: 38 ans. Sexe : Masculin. Race : Humaine. Métiers : Horloger, photographe et infirmier. Groupe : Civil (pour le moment). Buts : Photographier les plus beaux sites, trésors et émotions du monde. – Échapper à sa femme. Fruit du démon ou Aptitude : Je laisse à l'aventure le soin d'improviser. Équipements : Un appareil photo - Des couteaux en forme d'aiguilles d'horloges - Une trousse de premiers secours. Codes du règlement : Parrain : Topsite. |
┼ Physique ┼
La nuit. Une rue portuaire. Nos yeux de spectateurs invisibles n'y perçoivent aucun mouvement. Pas même l'ombre d'un chat errant entre deux poubelles. Passif. Nous sommes là. Seuls.
A droite, une porte s'ouvre. Un homme en est brutalement jeté. Il tombe dans la ruelle. La peur est lisible sur son visage. Il s'enfuit. Dans sa course, un très grand homme le croise. Un énorme chapeau, des lunettes teintés de jaune, une longue veste rouge. C'est tout ce qu'il voit avant de disparaître dans les ténèbres. Mais nous, nous sommes restés. Nous le voyons cet homme coloré. Il marche. Silencieux. Il entre par la porte tout juste close. Notre regard le suit.
┼ ┼ ┼
Nous sommes dans une taverne. Bondée. La fumée, les bruits et les vapeurs d'alcools pourraient nous déranger, mais il n'en est rien. Si nous avons connaissance de tout cela, nous ne le sentons pas. Nous ne le vivons pas. Nous ne sommes que des intrus invisibles, épiant un inconnu.
Un inconnu ? Sans soute pas. Il ne le dit pas, mais nous le savons. Goetz. C'est son nom. Il avance. Lentement. La lumière de l'établissement nous permet de mieux le contempler et pourtant... Une fugace déception traverse alors notre visage invisible. Cet homme est brut. Dans la lumière comme dans l'ombre, son apparence ne change pas. Son énorme chapeau est toujours rouge. Ses petites lunettes rondes et jaunes dissimulent une bonne partie de son visage. D'ailleurs, il n'y a pas que son visage qui est dissimulé. Tout son apparat est conçu de telle sorte à ne laisser apparaître le moindre centimètre carré de peau. Une chemise blanche largement dissimulé au col par une lavallière rouge. Un costume sur-mesure à trois boutons. Noir. Au moins tout autant que l'est son pantalon ou les bottes qui lui remonte juste au-dessous des genoux. Enfin, deux gants blancs viennent couvrir ses mains jusqu'aux poignets. L'ensemble donne l'impression d'avoir déjà bien vécu. Quelques tâches. Quelques trous. Rien d'infâme, mais indicateur d'une vie mouvementé.
Il continue de marcher et nos yeux se font alors lasers.
En alerte, nous cherchons à mieux cerner ce personnage. Sans jamais lui avoir parlé, la lecture froide nous en apprend beaucoup plus. Nous les voyons à présent ? Jusque là cachés par les verres teintés, ses yeux nous apparaissent. Rouge. Un rouge puissant. Un rouge qu'aucune lumière ne serait capable de déformer. Sa peau, d'une blancheur à faire pâlir un mort est fendu par un sourire étonnant. Inquiétant même. Ses lèvres quasi inexistante laisse apparaître une belle rangée de dents. Parfaitement blanches. Parfaitement brossés. Parfaitement aiguisés. Parfaites pour déchirer, arracher et broyer. Nous remontons quelques instants notre regard vers le sommet de son crâne. Implantés là dans une sorte de 'désordre-organisé', une longue tignasse d'un noir corbeau lui tombe au milieu du cou et se balade de ci-delà devant ses lunettes.
Goetz n'est pas encore arrivé au bar et nous continuons de l'observer. A force de nous être trop longtemps attardé sur des détails, nous en avons presque ignoré sa taille. Maintenant que nous avons suffisamment de recul nous le voyons très clairement. Haut de près de deux mètres, il semble surpasser la plupart des hommes présents. Sa démarche est lente. Comme marqué par une fausse assurance. Chaque pas est mesuré, vérifiant sans cesse que le sol ne s'effondrera pas. Nous ne pouvons pas encore déterminer les raisons d'une telle prudence dans ce geste pourtant si commun. Peut-être la peur d'être au milieu de la nuit dans une taverne pleine de bandits ?
Nos oreilles s'aiguisent.
Tandis que nous terminons de voir tout ce qui pouvait être vu et que notre regard prend un repos bien mérité, nos oreilles se font plus sensibles et, à force de concentration nous l'entendons. Entre chacun de ses pas claquant discrètement contre la terre battue de la taverne, nous percevons distinctement un son. Un son provenant d'entre ses lèvres. Un son sur lequel nous arrivons finalement à mettre un sens : « O'clock ». Distinctement et régulièrement, ce mot s'échappe de Goetz, comme un signal avant chaque nouveau pas. Et puis, nous comprenons enfin. La signification de sa démarche lente et mesurée. La cause de ce mot qui sonne presque que comme une onomatopée. Il est aveugle !
C'est la seule explication possible. En faisant claquer sa langue contre son palais, notre homme émet une onde, semblable à un ultrason pour percevoir à sa manière l'espace. De là découlait sa démarche plus prudente. Nos oreilles ont percé un grand mystère et ont révélé une terrible vérité. Une bouffée de fierté envahit notre corps inexistant. A force d'effort et de vigilance, notre lecture froide porte ses fruits. Il serait dommage de s'arrêter maintenant.
Notre nez se fait plus puissant.
Un nouveau sens vient prêter main forte à notre panoplie de super enquêteur. Une vague odeur de sang, de métal, et de bromure d'argent se dégage très clairement de sa personne. Pourquoi ? Ça, notre simple observation ne nous permet pas de le comprendre. Cependant, un autre parfum se dégage de Gœtz. Quelque chose d'étrange. Une odeur qui ne viendrait pas de lui. Notre nez ne peut pas nous tromper. Il y a quelque chose d'autre, peut-être même quelqu'un d'autre que simplement lui sous cette longue veste rouge.
Il vient d'atteindre le bar.
┼ ┼ ┼
Pendant tout le temps de sa marche, nous n'avons cessé de l'observer, de scruter les moindres détails de son apparence mais, au fond, que savons nous de cet homme. Difficile en effet de prétendre tout connaître de lui simplement en le regardant avec tous nos sens. Nous ne sommes pas omniscient. Nous ne sommes que des spectateurs passifs. Passifs et immatériels. Nous n'avons aucune prise sur ce monde. Aucun moyen de provoquer une réaction chez Goetz qui nous en apprendrait plus. Nous non ! Mais le reste de la taverne ? Sans aucun doute.
Le tabouret grince quand il s'assoit. Il commande. Deux verres de rhum. Sa voix est calme, assez grave. Attendant qu'on le serve il enlève son chapeau. Le pose sur le bar. Une masse de cheveux retombe sur son visage et puis, elle apparaît enfin. L'origine de ce parfum que nous sentions. Cette étrange effluve d'eau salée et de salade. Elle est là. Sur le sommet de son crâne. Elle descend. Rapidement. Trop rapidement pour une simple tortue. Pas très grande, elle glisse de l'épaule de Goetz vers le rhum qu'on vient de servir. Étonnante créature à laquelle la patte arrière droite a été remplacé. Une petite jambe de bois crée l'illusion. Elle avale en hâte son breuvage, contredisant les lois de sa nature. L'aveugle lui est lent dans sa dégustation.
La scène se poursuit ainsi pendant près de cinq minutes. Dans un coin reculé de la taverne, un homme se lève. Il est immense et dépasse de loin la norme humaine. Sa musculature est saillante et son poil apparent. Une force de la nature. D'un pas assuré et résolu il se lance à la rencontre de l'aveugle. Sans plus de somation il abat son poing avec force à quelques centimètres de la petite tortue qui s'envole un temps dans les airs. Elle retombe sur ses trois pattes et sa jambe de bois émet un étrange son métallique qui se diffuse dans toute la salle. ''Dégage de mon bar l'aveugle !''
Alors lui aussi l'a remarqué. Le handicape de Goetz. Cette cécité que nous avons mis tant de temps à déceler. Il l'a vu et ne l'accepte pas. Pourtant, l'aveugle ne semble pas décidé à s'en aller. Sa seule réponse est un ''Bonsoir'' avec un radieux sourire. Soulevé de son tabouret comme un vulgaire objet encombrant, Goetz est jeté à travers la salle. S'écrase contre la porte qui se brise. Il tombe dans la ruelle. Cette même ruelle qui avait vu courir un homme apeuré quelques minutes auparavant. Mais lui, il n'est pas de ceux qui fuient. Pourtant, il devrait. Sa taille et sa carrure n'ont pas de comparaison possible avec le semi-géant.
Se relevant tout en essuyant le sang qui coule le long de son arcade sourcilière, son sourire s'élargit. La taverne entière est maintenant dehors, le colosse en tête. Un cercle parfait se dessine progressivement autour des deux combattants. Même la petite tortue assiste au spectacle, claquant régulièrement sa jambe artificielle contre la ruelle. En un instant, la charge est lancée. L'attaque n'est pas rapide mais l'on sent toute la puissance de ce corps musclé en mouvement. En face, l'aveugle ne bouge pas. Aucun déplacement. Juste un sourire. Plaqué au sol, Goetz finit écrasé par la masse de son agresseur. La tortue s'agite. Un temps seulement. Elle s'arrête. Elle ne bouge plus. Le mouvement de sa pâte arrière s'estompe. Arrêtant encore quelques secondes son regard sur les deux gladiateurs immobiles, elle finit par rentrer dans la taverne terminer son breuvage. Le reste de la foule, elle, contemple encore le corps de Goetz dissimulé sous celle de son adversaire. Et puis finalement, il s'en dégage. Debout à côté du corps immobile du géant, il le retourne avec son pied. Retire un étonnant couteau fiché dans le corps du colosse. Son sourire s'est fait plus large et quelques légers spasmes courent un peu partout sur son corps. Il jette sa paire de gants ensanglantés et ouvre sa longue veste rouge dans un geste théâtrale et dramatique. A l'intérieur, un nombre conséquent de couteaux aux formes d'aiguilles d'horloge, une autre paire de gant, des montres à goussets et... un appareil photo.
Il le sort, regarde sa victime par-dessus ses lunettes, le vise et... Souriez !
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Alors, progressivement, la scène disparaît. L'espace se distant. Les personnages avec. Notre mémoire aussi. Tous ces événements n'ont jamais eu lieu. La ruelle, la taverne, le combat. Tout cela n'était qu'un rêve. Nous nous réveillons. Et comme chaque fois, se souvenir de notre songe est difficile. A peine attrapé, celui-ci s'échappe. Peu de choses nous reste gravé en mémoire. Une veste rouge, un chapeau, des lunettes et un son : « O'clock »... Il est l'heure de passer à autre chose.
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┼ Psychologie ┼
« Difficile exercice que celui de mettre en mot les tréfonds de l'âme humaine. Plus difficile encore lorsqu'il s'agit d'une âme aussi dérangé que celle de Gœtz. Que l'on se rassure. Il n'est pas de ces stéréotypes éculés et répétés à outrance. De ces personnages avides de sang parce que ça fait bien pour un guerrier. Qui aime le combat parce que taper deux épées entre elles lui donne le sentiment d'avoir inventé le feu ; alors même qu'aucune étincelle n'éclaire le gouffre de son crâne.
Prenez ma main et suivez-moi dans les méandres de son esprit. Enfilez ce gant. Un rapport protégé est toujours plus prudent. Je ne voudrais pas vous filer une saloperie.
Pour décrire Gœtz, sans doute faut-il commencer par... »
« C'EST LA PAUSEEE ! »
« Euh ! Je suis en pleine narration là. »
« Rien à foutre ! Ici le lecteur n'est pas roi. Quand c'est la pause, il attend. Quand on va manger, il attend. Quand on va chier, il continue d'attendre. Clair ?! C'est pas sa paire d'yeux et ses trois neurones qui connectent tout le bordel qui vont foutre en l'air des années de luttes syndicales. On s'est battu pour la reconnaissance de nos droits professionnels alors le glandeur derrière son ordi va attendre.
Oui ! C'est de toi que j'parle. Me r'garde pas comme ça ou je t'en fous une. Enfile une paire de pompe et va secouer ta graisse dehors plutôt que de manger tes cookies. Nous on se casse.
Tiens ! Pour la description psychologique t'as qu'à regarder les résultats de son horosco-psycho test hyper pointu de Pigeon Magazine. »
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Votre signe :
Vous êtes né le 14 septembre 1587 à 00h06 sur l'île de Carollewis. Vous êtes donc Poulpe ascendant Bidet avec le soleil à 12h00, la lune à six et tout un tas de planètes et maisons vous tournent autour (faites gaffe quand même !)
Vous avez également une majorité de réponse ▲ à notre test avec en second trait une majorité de ♠.
Social :
Pas de chance ! A dix minutes près vous auriez pu être un type bien. L'ascendant jus de papaye va toujours bien aux poulpes. Mais là !
Est-il vraiment utile de préciser que vous n'êtes pas fait pour la vie en société ? Vous n'en voulez pas. Et ça tombe bien, elle non plus ne veut pas de vous. Vous tentez de vous ignorer royalement, mais un soucis demeure, vous vous croisez sans arrêt. La loi, la morale, le devoir. Tous ces mots vous rappel sans cesse que vous n'êtes pas un type fréquentable. Pourtant, c'est évident. C'est vous qui avez raison. A quoi bon respecter la ligne de conduite imposée par la société si celle-ci change au gré du temps et de l'espace. Vous le prônez haut et fort « Aucune vérité n'est absolue ! » Voilà votre seule vérité.
Félicitations ! Vous avez fait du scepticisme un dogme. Vous ne vous accrochez à aucune certitude. En tout cas le moins possible. Vous remettez sans cesse les choses en questions. Vous interrogez les croyances individuelles et collectives et vous les pressez aussi fort que vous le pouvez. A la fin, elles crachent le morceau. Avouent leur incompétence à être sur d'elles-mêmes à 100%. Vous voilà maintenant dans l'incertitude. Mais pour vous, mieux vaux être perdu dans un flot de questions sans réponse que stabilisé sur une affirmation fausse. L'ignorance constitue pour vous l'un des plus grands maux. Vous êtes du genre à vous tenir au courant de tout. De l'actualité comme de la recette de l'omelette aux champignons. Vous êtes friands de connaissances, et cela n'a rien à voir avec un soucis de briller auprès d'autrui.
Autrui. Parlons en d'ailleurs. Si votre rapport à la société connaît quelque difficulté insurmontable, rassurez-vous, sur un plan plus personnel, d'individu à individu, c'est pire encore. Vous emmerdez le monde avec si peu que cela en devient éblouissant. Vous vous accrochez tellement au mot « Pourquoi » qu'il est à se demander si votre mère n'a pas accouché de vous deux en même temps. C'est dommage d'ailleurs. Vous qui n'avez pas de problèmes particulier pour prendre part à une conversation êtes incapable de garder un cercle social fourni et solide. Vos perpétuelles remise en question, si elles intriguent les plus curieux, finissent généralement par des suicides collectifs. Il n'est pas donné à tout le monde d'être sceptique sans tomber dans le nihilisme. Vous en êtes capable. Votre auditoire un peu moins. Combien de vos anciens ''amis'' ont sombré dans une profonde dépression, se demandant chaque matin si cela valait la peine de se lever ? A trop questionner sans jamais croire, les gens meurent. Vous, non. Mais vous faites ça tout seul.
Enfin. N'exagérons rien non plus. Il vous arrive de vous faire quelques amis. Encore faudrait-il plutôt les appeler des connaissances. Après tout, vous êtes quelqu'un de calme et ouvert. Hommes, géants, hommes-poissons, tilleuls, tables basses, etc. Qu'importe l'espèce tant qu'elle est nourrie par la vie. Tolérant au-delà de toute mesure, vous avez dès lors un moyen extraordinaire de comprendre les gens. C'est affolant d'ailleurs de voir à quel point vous conjuguer brillamment l'empathie dont vous êtes capable et l'antipathie que vous pouvez susciter après un mois en votre compagnie. Vous exacerbez la passion aussi bien que la colère des autres envers votre personne. Vous comprenez leur sentiment et vous en jouez diaboliquement bien.
Mais, comble du bonheur, les réponses aux tests rattrape (même de façon minime) la destiné que vous réservait les astres. Vous êtes capable de sociabilité éternelle avec votre tortue (c'est déjà bien) et vous partager une relation toute particulière avec votre petite fille de cinq ans. Elle est un catalyseur pour vous. Une source d’apaisement à vos questions compulsives. Votre incapacité chronique à être compris par les autres a trouvé son remède dans cette petite tête blonde. Elle est votre plus précieux trésor. Un bijou inestimable pour laquelle vous seriez près à tout abandonner (même votre croyance à ne pas croire) Votre relation tend parfois à frôler les limites de la légalité et de la morale. Enfin, nous ne pousserons pas notre analyse jusqu'ici.
Travail :
En bon Poulpe, vous avez toutes les qualités nécessaires pour concevoir et réaliser vos objectifs. L'ascendant bidet renforce même ces attributs. Alors pourquoi donc votre test de personnalité vient tout foutre en l'air. Nous ne savons pas ce qui a pu se produire au court de votre vie, mais contredire à ce point le destin est un peu présomptueux. Capable de miracle grâce à une minutie, une patience et une précision hors du commun et inné, il semble que vous ayez mis un point d'honneur à ne jamais rien terminer. Les astres ont fait de vous un spécialiste et vous vous êtes fait généraliste. Capable de rester concentrer des jours durant sur une question bien précise, vous préférez divaguer à droite et à gauche sans mettre de point final à vos projets. Nos chroniqueurs de Pigeon Magazine ont établi que vous aviez peur du vide. Une sorte d'angoisse devant un travail, un repas, voir même une phrase de terminer. Vous souhaitez ne rien conclure pour toujours avoir quelques choses à faire. Incroyable ! Vous êtes un procrastinateur à retardement. Vous débutez des projets sans problème, mais vous remettez à plus tard le moment de terminer ce qui ne vous prendrait plus que deux minutes. Pour votre défense, cela vous donne un air brillant. Refusant toute spécialisation, vous êtes capable de parler d'à peu près tout.
Seul point blanc à ce tableau noir, vous nourrissez une vive passion pour le monde de l'art. Une passion dévorante. Vous vous essayez au théâtre, à la poésie, à la peinture et même à la sculpture dès que le temps vous le permet. Source inépuisable, l'art est pour vous la seule chose qui ne prendra pas fin car éternellement renouvelable. Vous n'avez pas peur de vous y jeter à corps perdu. Malheureusement, votre association à l'ascendant bidet fait de vous un piètre artiste. Obstiné à élaborer des poèmes, vous ne dévoilerez finalement que quelques vers plats aux rimes forcées. Seule bonne nouvelle, votre talent de photographe n'est plus à démontrer (et dans une moindre mesure votre talent d'acteur). Vous capturez l'espace et le temps aussi facilement que Dieu l'a conçu. Votre désir photographique est tel que vous seriez capable de tout pour réussir un clicher. Vraiment à tout. Un peu trop même.
Santé :
Vous êtes du genre à aimer le sport quand vous êtes assit dans les gradins. L'effort physique pour obtenir une belle musculature, ce n'est pas pour vous. La nature a beau vous avoir bien doté, vous n'en prenez pas spécialement soin. A la force vous substituez l'agilité et à l'endurance la vitesse. Si vous étiez un cheval, vous ne seriez sûrement pas de trait, mais de ceux que l'on tente désespérément d'attraper, en vain. Vos gestes son minutieux, extrêmement précis et pourtant, lorsque vous vous déplacez dans l'espace, vous aller lentement, très lentement. Le temps ne vous angoisse pas outre mesure alors vous ne courez que très rarement. Cela à tendance à jouer contre vous. Les gens vous prennent pour un fou, un paranoïaque ou pire encore, un vieux que les rhumatismes empêcheraient d'avancer correctement. En fait, dès que vous essayez d'accélérer le mouvement, vous vous prenez les pieds dans le tapis et vous tomber. Rare sont les personnes vous ayant vu courir, à part peut-être pour prendre un cliché ou pour manger une glace (oui, nous le savons, vous adorez les glaces). Malgré tous ces petits défauts, il est rare de voir venir quelqu'un vous chercher des problèmes. Est-ce cette attitude un peu folle et théâtrale que vous affichez régulièrement, vos sursauts d'humeurs, ou vos perpétuelles question sur la notion de Destin, le tout associé à une carrure d'ex militaire et taulard ? Franchement on en sait rien et au point où l'on en est, autant passé tout de suite à nos conclusions.
Conclusions générales :
Il serait temps de vous livrer aux autorités. Votre défiance vis-à-vis de toute croyance est un obstacle à une saine sociabilité. Vous comprenez les gens et jouer de ce talent pour leur faire exprimer les sentiments que vous voulez capter avec votre appareil. L'art vous suit partout et vous le chercher dans tous les coins. Provoquant un combat sans aucun scrupule pour capter la plus belle émotion, votre sujet de prédilection reste la vie, et plus encore lorsque celle-ci s'échappe.
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┼ Biographie ┼
(…)
« Allez papa s'il te plaît, racontes-moi une histoire qui fait peur ! »
« Mmm, bon d'accord, o'clock. Mais tu ne dis rien à maman, o'clock. tu sais ce qu'elle pense des petites filles qui se couchent tard, alors qu'il y école le lendemain. . »
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« Il était une fois sur une île aussi lointaine que le temps de cette épopée, un petite garçon du nom de Jack Poth, O'clock. Fils d'un tavernier connu pour ses célèbres cocktails, et d'une jeune artiste peintre, l'enfant n'avait de prime abord rien de bien extraordinaire, O'clock. Rien de fabuleux n'avait entouré sa naissance. Aucune aura magique. Aucun ange venu du Ciel pour accueillir le nouveau-né, O'clock. Pas même un démon remonté des Enfers pour le maudire. Rien de tout cela. C'était un enfant parmi tant d'autre, O'clock. Un de ceux que l'on est heureux de voir arriver. Une petite boule de chaire molle qui fait se déplacer la famille dans un ''Hooo !'' contemplatif et puis que l'on regarde finalement grandir d'un œil distrait, O'clock. Oui ! Jack n'était rien d'autre qu'un enfant comme les autres. »
« De son frère et de ses deux sœurs jumelles (dont-il était le benjamin), il était le plus calme et le plus discret. Même en grandissant, il ne développait aucun don particulier, aucune ambition ne transcendait sa jeune existence, O'clock. Un physique somme toute banal si ce n'est ses yeux rouges, héritage génétique de son père. Élève moyen à l'école, il était de ceux que l'on oublie d'interroger, O'clock. Sportif médiocre malgré sa bonne stature. En réalité Jack n'avait d'incroyable que sa triste banalité. Parlant peu, il passait le plus clair de son temps à regarder sa mère peindre. A écouter les folles aventures des clients de son père, en compagnie de quelques amis d'école, rares, mais toujours bien choisi, O'clock. Rêveur au possible, il s'imaginait chevaucher les océans, les dompter et en faire ses plus fidèles alliés. O'clock. »
« C'est en aidant son oncle dans son atelier d'horloger que Jack découvrit sa première véritable passion, O'clock. Ce monde de minuscule mécanique, cet assemblage complexe de pièce pour mesurer le temps le fascinait. De cette activité de précision, de patience et de minutie en ressortie un œil incroyablement puissant et une agilité hors du commun pour un enfant de son âge, O'clock. Jouant sans cesse avec les rouages et les différentes aiguilles, il semblait, à le regarder, que son avenir venait de se dessiner. O'clock. »
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« Finalement, Jack n'était pas un personnage si banal que ça ?! »
« Il l'était. C'est cette passion pour l'horlogerie qui l'a rendu exceptionnel, O'clock . Et toi je te trouve exceptionnellement causante pour une petite fille qui est censée écouter. O'clock . »
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« Jack eut alors douze ans, et, comme pour beaucoup d'enfants de cet âge, le désir de découvrir de nouveaux horizons se fit sentir. Le temps passé à l'atelier diminuait sans cesse, rapidement remplacé par la découverte de nouvelles expériences comme la photographie, O'clock. Tout comme l'horlogerie, ce hobby s'était mu en une véritable obsession. Après avoir trouvé un album de voyage oublié dans la taverne de son père, Jack fut fasciné par la beauté des clichés, par la diversité des paysages et des visages que le monde pouvait contenir en dehors de sa petite île, O'clock. Pour un enfant de cet âge, ce simple livre était un trésor merveilleux. Dès lors, Jack entreprit d'acheter son premier appareil, avec l'argent donné par son oncle, en échange de ses services. Le talent de photographe dont il faisait preuve n'avait pas son pareil, O'clock. Peut-être était-ce lié à cet œil si perçant, développé dans l'atelier. Peut-être encore en raison de cette relation toute particulière qu'il entretenait avec la notion de Temps. Après l'avoir mesuré, évalué même, il voulait le chasser, le capturer et ainsi l'éterniser. O'clock . »
« Mais cette période de sa vie ne s'arrêtait pas à cela. Non ! Il était bien trop curieux, bien trop rêveur pour se laisser transporter par cette unique, et pourtant incroyable, aventure de capturer l'espace et le temps, O'clock. Malgré sa timidité, Jack pour se rapprocher de la jeune fille qu'il aimait, s'était inscrit à des cours de théâtre. Bien que son talent d'acteur laissait à désirer, à cause de sa nature peu expansive, le courage dont il avait fait preuve en s'inscrivant n'avait pas laissé sa belle indifférente, O'clock. Pourtant, c'est dans la lecture de récit de voyages, ainsi que dans les discussions fabuleuses autour d'un feu de camp, qui le projetait lui et sa bande d'ami dans un futur fait de piraterie qui le comblait de bonheur, O'clock. Une piraterie idéale, celle faite de richesse né d'un X inscrit sur une carte, celle de banquets arrosés de rhum, celle de journées paisibles sur le pont d'un navire en attente d'un vent favorable, O'clock. Ce monde merveilleux il le voyait si bien dans son esprit qu'il avait l'impression de pouvoir le toucher des doigts et, secrètement, il se fit la promesse que lui aussi, un jour, il partirait à l'aventure pour conjuguer toutes ses passions, O'clock. C'était certain ! Il vivrait cette aventure merveilleuse et l’éterniserait grâce à son talent de photographe. Il allait figer le monde dans ce qu'il avait de plus beau et le donnerait à voir à tous. O'clock. »
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« C'est beau comme rêve ! »
« Chuuuuuut !... O'clock.»
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« Mais pour beaucoup, l'adolescence et ses rêves finissent rapidement par se consumer avec le temps. Jack était de ceux là. De ceux que les obligations de l'âge poussent à étouffer les ambitions démesurées pour d'autres activités, O'clock. A l'âge de seize ans, le service militaire de sa ville l'obligea à quitter ses proches ainsi que sa belle dont il avait la promesse d'un mariage à son retour. Il effectua ses trois années obligatoires dans une petite caserne sous les ordres d'un ancien Marine en retraite, O'clock. Si ses qualités physiques n'étaient pas des plus remarquables, Jack réussit à se distinguer de ses pairs pour sa discipline, son respect de l'autorité et sa réelle implication. Pour toutes ces raisons, il prit de lui-même la décision de poursuivre pour deux ans son service au sein de l'unité médicale, tout en perfectionnant son maniement du couteau, O'clock . Acquérant les connaissances nécessaires à des soins d'urgences, il développa également des qualités essentielles à la survie, sachant reconnaître les plantes curatives de celle nocive pour la santé, à chasser, à établir un abri, etc, O'clock. Bref, Jack prenait doucement confiance en ses capacités, et lorsque les cinq années de son service se terminèrent enfin, il put retrouver sa famille. O'clock. »
« Son retour fut d'ailleurs chaudement accueillit. Ses projets de piraterie avait disparu, O'clock. Jack avait grandi et, maintenant âgé de vingt et un ans, il décida de reprendre son activité d'horloger dans l'atelier de son oncle. Gagnant sa vie correctement, il put s'installer et songer à fonder une famille avec la fille qu'il aimait depuis son adolescence : Alice, O'clock. Comme promis, elle l'avait attendu, et l'année suivant son retour du service, ils se marièrent devant leur famille respective. La vie ne pouvait pas être plus belle pour Jack. Son équilibre financier et professionnel s'accompagnait d'une parfaite stabilité sociale et sentimentale. Tout allait pour le mieux, O'clock. »
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« Mais... ? Il y a bien un mais... pas vrai ? »
« Pourquoi ? Tu ne veux pas que sa vie soit heureuse et tranquille ? O'clock.»
« Si ! Bien sûr. Mais tu m'as promis une histoire qui fait peur. »
« C'est vrai, O'clock. Mais n'oublie pas... ! »
« ... ? »
« ... ne dis rien à maman !... O'clock.»
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« Malheureusement, l'année suivante, sa mère, son frère ainsi que son oncle moururent dans un tragique accident en mer qui coûta la vie à une vingtaine d'autres passagers et matelots, O'clock. L'enquête avait révélé une usure importante de la coque du bateau qui n'avait pas supporté le choc avec le corps mort d'un monstre des mers qui avait surgit des profondeurs. Un accident dont le caractère risible renforçait toute la tragédie, O'clock. Jack qui n'avait jamais été confronté à la mort fut véritablement bouleversé en apprenant cette nouvelle. Un silence pesant s'était installé dans la famille, bientôt renforcé (comme si cela était encore possible) par le retour du corps de son frère, retrouvé dans les filets d'un pêcheur malchanceux, O'clock. Étrangement, en voyant ce cadavre étendu là, devant lui, alors que son père et ses deux sœurs n'osaient même pas regarder le visage abîmé de cet être aimé, Jack lui, était submergé par un sentiment dérangeant, O'clock. Ce qu'il voyait, ce n'était pas son frère, c'était un cadavre, quelconque. Ses yeux pourtant si puissant n'y voyait qu'un macchabée... un beau macchabée. Un macchabée qu'il devait éternisé... Photo ! »
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« Quooooi... ? »
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« Et oui ! Jack trouvait quelque chose d'étrangement poétique et beau dans ce corps, quand bien même il était mort, quand bien même il s'agissait de son frère. Il savait que ce n'était pas normal, O'clock. Sa bonne éducation, sa morale et son éthique avait été balayé d'un simple revers par sa notion d'esthétique. Pire, comme pour l'horlogerie ou la photo et toutes ces choses qu'il trouvait intéressante, sa curiosité se transforma en une passion démentielle. Voir la mort était devenue un hobby, O'clock. Au départ, Jack se contentait d'observer et de photographier des animaux morts, mais rapidement, ce sujet devenait lassant. Il se tourna alors vers des corps humains, O'clock. Vers ces corps qui avaient éveillé sa morbide obsession. Pendant plusieurs mois, alors que son père sombrait dans une lente dépression, à peine retenu du bout des bras par ses deux jeunes filles, Jack, la nuit, arpentait les cimetières alentour pour déterrer ces corps qui lui faisaient tant envie. O'clock. »
« Mais ces voyages nocturnes ne durèrent que peu de temps. Les corps qu'il photographiait manquaient ironiquement de vie, O'clock. Morts depuis trop longtemps, il ne pouvait plus vraiment en saisir la beauté qui lui plaisait tant. Il n'y avait qu'un seul moyen pour lui de satisfaire sa pulsion artistique. Il lui fallait des corps fraîchement mort. Entamant une ultime bataille entre sa morale et son art, un vainqueur fut finalement désigné. O'clock. »
« Son esthétique de la vie et de la mort pris le dessus. Jack commit l'irréparable. Il avait parfaitement planifié son geste et pourtant, de sa conception à son application, il ne cessa pas de pleurer et de s'excuser, O'clock. Alors que son couteau tranchait le ventre d'une vieille dame, il ne cessait de faire tomber des larmes entre deux ''pardons''. Chaque semaine, la ville comptait de nouveaux cadavres. D'abord des marginaux ou des personnes seuls, puis des personnes beaucoup plus banal, O'clock. Chaque fois, il tuait, chaque fois il immortalisait cet instant d'infini beauté de la vie qui s'envole. Après quelques mois, il ne pleurait plus, ses ''pardons'' se changeaient en silence et parfois même, il prenait du plaisir dans son geste créatif, O'clock. Incapable de faire des liens entre tous ces morts, les autorités mirent sur le compte de la piraterie ces actes de barbarie qui laissait des enfants orphelins de père ou de mère, parfois même des deux. O'clock. »
« Cela faisait maintenant deux ans que le cadavre de son frère avait été retrouvé, et autant de temps encore qu'il avait entamé son « projet artistique » et, plus il avançait, plus il sentait qu'il arrivait au bout, O'clock. Tuer des gens au hasard ne lui offrait plus les mêmes clichés. Son art dépérissait. Il lui fallait autre chose. Un sentiment plus fort encore que la mort. Il ne lui fallut pas longtemps pour savoir ce qu'il manquait, et cela le terrifiait encore plus, O'clock. Le seul moyen pour lui de se renouveler était de photographier la disparition d'un être qui lui serait proche. Le plus proche serait le mieux. Pris dans la frénésie de son geste créatif, le couteau qu'il tenait à la main se ficha en plein cœur d'Alice, sa femme, O'clock. Le regard qu'elle lui lança à cet instant fut fabuleux. Une beauté sans nom, une expression indescriptible courait sur tout son visage. Les yeux de Jack pleuraient devant un tel chef-d’œuvre. Son appareil était à porté de main. Le cliché serait parfait. Il allait immortalisé cette expression d'amour blessé, meurtrie... assassiné. O'clock. »
« Pourtant, en prenant son appareil, ce ne fut pas un flash qui apparut, mais une fulgurante douleur à la tête. Ses yeux le brûlaient et son crâne semblait vouloir exploser, O'clock. La dernière chose qu'il réussit à voir fut le visage d'Alice qui se fermait complètement. La mort venait de la prendre. Il était trop tard pour le cliché parfait. Mais à cet instant, Jack avait une autre préoccupation. La douleur et, progressivement, le vide. Il s'évanouit, perdu dans les ténèbres. O'clock. »
┼ ┼ ┼
« ... »
« Tu ne dis plus rien ? O'clock .»
« Qu'est... qu'est-ce qui s'est passé ? »
┼ ┼ ┼
« Et bien quand il se réveilla à l'hôpital, on lui annonça que ses yeux l'avaient abandonnés. A force de les avoir surexploité enfant avec l'horlogerie et plus tard avec la photographie, ceux-ci avaient fini par lâcher au moment de prendre sa dernière photo, O'clock. D'ailleurs, à peine sortie de sa chambre de soin, il fut tout de suite arrêté, jugé et emprisonné pour le meurtre de sa femme. Personne n'avait fait le rapprochement avec les autres morts, mais il fut tout de même condamné pour celui-ci, O'clock. Mais, à cet instant, Jack n'en avait que faire. Il était aveugle. Il venait de perdre ce qui l'avait mis dans la lumière enfant et il avait échoué. Son ultime cliché n'avait pas pu être pris. Sa femme était morte pour rien, O'clock. Tout était perdu pour lui : Alice, son art, ses yeux, sa liberté physique et bientôt, sa conscience même. O'clock. »
« Enfermé dans sa petite cellule, Jack perdait doucement la raison, lançant des élucubrations incompréhensibles sur le destin, l'existence d'un Grand Horloger ayant régit cette vie misérable. A ces folles tirades s'ajouta progressivement un comportement autodestructeur, O'clock. Que ce soit avec les autres prisonniers ou avec les geôliers, Jack n'hésitait pas une seconde à provoquer un combat qu'il se laissait alors perdre dans de grands éclats de rire. Isolé de tous pour éviter tout accident mortel, l'aveugle trouvait systématiquement un moyen d'être frappé, O'clock. Ce comportement aurait pu être expliqué par différentes raisons, mais je crois que lui-même ne savait plus très bien ce qu'il faisait. Toujours est-il que pendant trois longues années, le Jack emprisonné n'avait plus rien à voir avec le Jack horloger qu'il était. O'clock. »
« Ce fut un énième combat entre lui et deux prisonniers qui provoqua un début de résurrection. Alors qu'il se faisait encore une fois frappé, il eut un sursaut, sans doute un vieux réflexe de ses années de service militaire et tua net l'un de ses agresseurs, O'clock. Après ce geste les choses changèrent radicalement. Un silence lourd s'installa. Jack, comme son agresseur restant, n'osaient plus bouger. Quelque chose venait de se produire. Quelque chose d'inexplicable. Et puis, le silence fut rompu. Un hurlement de terreur vint secouer la pièce dans laquelle ils se trouvaient, O'clock. En un instant une dizaine de personnes les entouraient, observant ce triste spectacle. Un homme mort, étendu sur le sol, un prisonnier, abasourdit et enfin Jack, les deux mains sur la tête, poussant des hurlements à en déchirer ses cordes vocales, O'clock. Les murs tremblaient et rien ne semblait arrêté cette folie démentielle. »
« Pourquoi ? Pourquoi donc Jack ne se remettait-il pas de ce mort ? De ce mort qu'il ne connaissait pas ? De ce mort dont-il se défendait ? O'clock. Lui qui avait tué tant de personnes pour son art ? Lui qui avait poignardé sa femme de sang froid (l'être qu'il aimait le plus sur cette terre) pour nourrir son chef-d’œuvre ? Pourquoi ? La réponse à cette interrogation se trouvait dans son handicape, O'clock. Le fait qu'il était aveugle changeait tout pour lui. Pour la première fois de toute sa vie, le cadavre qu'il avait en face de lui, l'homme qu'il venait de tuer, il ne le voyait pas... il le ressentait. Toutes les fibres de son corps percevaient ce terrifiant ballet de la vie qui s'envole au moment ou la mort s'installe. Le vacarme avant le silence, O'clock. Et c'est ce silence qui le terrifiait. Ne sentir que le vide. Être enfermé dans ce néant l'in-supportait et seul ce cri le sauvait. Hurler à la mort pour la chasser. O'clock.»
« Ayant complètement oublié les événements qui suivirent ce moment de démence, Jack n'avait plus en tête que cette angoisse innommable qui l'avait envahi, O'clock. Le cadavre avait été déplacé et les événements semblaient s'être tassé sans qu'il ne soit inquiété de ce nouveau meurtre (sans doute une façon pour les gardiens de se débarrasser de tout un tas de paperasse les obligeant à justifier leur incompétence) Toujours est-il qu'à partir de cet instant, le comportement de Jack changea progressivement. O'clock. »
« Le jour de son vingt-neuvième anniversaire, Jack purgeait sa quatrième année de prison. Il avait doucement reprit conscience. Malgré les quelques séquelles psychologiques de ses trois années de démence, il avait abandonné son comportement autodestructeur, O'clock. Progressivement, il reprenait goût à la vie qu'on lui permettait en prison. Développant ses autres sens à partir de ce que lui offrait sa cellule, il créa bientôt un système de vision par écho-localisation. Son toucher lui donnait des indices précieux sur son environnement. Bientôt, se fut à son intellect de se remettre en marche, O'clock. Profitant de la petite bibliothèque du pénitencier, il entreprit de se cultiver. Cuisine, couture, botanique, etc. Tous les sujets y passaient. Pourtant, chaque fois il entamait une lecture, chaque fois il reposait l'ouvrage avant d'atteindre la dernière page, O'clock. Son angoisse du vide l'avait profondément changé. L'idée de terminer quelque chose. De mettre un point final à une activité, c'était la tuer, la faire tomber dans le néant. Alors plutôt que de commettre cet acte, il préférait entamer plusieurs projets sans jamais les terminer, O'clock. Ainsi, il avait toujours quelque chose à faire, tu comprends ? »
┼ ┼ ┼
« ... »
« Tu dors déjà... Tant mieux. Je ne savais pas comment te raconter la suite. Maintenant que tu ne m'entends plus, ça va être plus facile pour moi. O'clock. »
┼ ┼ ┼
« J'avais repris une vie normal. Enfin aussi normal qu'un prisonnier. C'est d'ailleurs à cette période que j'ai rencontré Franklin. Et oui ! Cette petite tortue que tu aimes tant embêté, je l'ai trouvé en prison, O'clock. Dans la cour pour être exact. Je ne sais pas comment elle a pu atterrir là. Peut-être qu'un oiseau l'avait fait tomber là après l'avoir chassé ? Dans tous les cas, quand je l'ai trouvé, il lui manquait sa patte arrière gauche et elle semblait en souffrit terriblement, O'clock. J'ai fait ce que j'ai pu avec les quelques souvenirs qu'il me restait de mes années d'infirmiers et du matériel que j'avais à disposition. Je te passe les détails techniques mais j'ai finalement réussit à remplacer sa patte avec la cuillère que j'utilisais pour manger, O'clock. A partir de cette rencontre, rien de bien spécial ne s'est passé. J'ai continué à visiter la bibliothèque. Je perfectionnais ma perception de l'espace. Je poursuivais mes interrogations sur le sens de ma vie. Sur l'existence ou non d'une puissance cachée qui aurait guidé mes pas jusque dans cette cellule. Et puis finalement, ils sont arrivés. O'clock. »
« Deux hommes de la haute, comme on dit. Des délégués de la ville sont venues à ma rencontre. Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'ils me voulaient. La seule chose que j'avais réussi à assimiler c'était « remise de peine », O'clock. J'étais censé rester dix ans dans cette cellule pour ce que j'avais fait à Alice, mais ces types m'offraient deux années de liberté supplémentaire. En échange, il voulait que je leur construise une horloge fabuleuse pour inaugurer cette nouvelle ère marqué par un changement dans le conseil des 5 étoiles, O'clock. Ces événements mondiaux me dépassaient complètement, mais cela semblait important pour ces représentant de l'ordre. Suffisamment important pour qu'en 1620 je sois libre d'aller ou bon me semble. »
« Il ne me fallut pas longtemps pour trouver une île éloignée de mon ancien chez moi ou personne n'acceptait de me revoir. C'est sur cette île que j'ai rencontré ta maman, que j'ai créé mon atelier d'horloger, O'clock. C'est même sur cette île que j'ai eut le bonheur de te voir naître il y a quatre ans. Tu ne peux même pas imaginer le bonheur que j'ai ressenti en te prenant dans mes bras pour la première fois. Tu es devenu mon étoile, O'clock. Une source de lumière chaude et agréable qui effaçait tout le reste. Je suis loin d'être parfait. La prison m'a changé mais, à tes côtés, je retrouve mon humanité d'avant. Regardes moi ça ! J'en pleurs... »
« C'est pour ça que je dois partir, O'clock. Je suis tellement désolé de te laisser, mais je n'ai pas le choix. Je dois te protéger de moi. »
« Ma vue est revenue. Enfin presque. Tu sais, quand papa est allé chez le médecin la semaine dernière pour son mal de tête ? Et bien tu ne devineras jamais, O'clock. Mes yeux se sont réveillés. Pourtant, d'après le docteur, ce n'est que temporaire. Si je les utilise trop longtemps ils vont finir par mourir définitivement. Quarante-huit heures et cinquante-cinq minutes il m'a dit, O'clock. C'est le temps pendant lequel je vais avoir le droit de voir. Mais maintenant que je sais ça... j'ai envie de reprendre des photos... Et j'ai peur que si je reste ici, je ne finisse par prendre un cliché de toi. O'clock. »
« Je devrais me crever les yeux maintenant pour m'éviter cette tentation, mais je ne peux pas. Le Destin me donne de nouveau ces yeux merveilleux, je ne pense pas que ce soit pour les faire mourir maintenant. Je vais donc partir dès demain. Mais il ne faudra rien dire à maman, O'clock. Elle serait capable de me poursuivre pour me ramener par la peau des fesses, hahaha... »
« Enfin. Je vous enverrai régulièrement un peu d'argent quand je le pourrais et puis des photos de ce monde merveilleux. Je ne veux pas capturer que la mort. Je veux aussi saisir la vie. Je veux t'offrir la beauté et la lumière de ce monde, O'clock. Je garderai pour moi sa part d'ombre. Je la saisirai et l'enfermerait dans mon appareil pour que plus jamais il n'en ressorte. Quand j'aurai terminé, je reviendrai et nous pourrons continuer à vivre, toi, maman et moi... aveugle. Pour de bon. »
« Je t'aime ! O'clock.»
(…)
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┼ Test RP ┼
Sujet : Encore un de ces fameux soirs où l'envie de saisir la beauté de la mort s'empare de toi. Il te faut une victime, alors tu pars à sa recherche, dans la nuit. Cet homme, seul, sur son banc, fera parfaitement l'affaire. Mais au moment où tu te mets en action, voilà qu'une jeune fille le rejoint, s'assied à côté de lui, et l'embrasse. Une belle vision de la vie à montrer à ta fille.
La vie ? La mort ? Que choisir ?
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« Plus le jour apparaît, plus notre peine semble noire »
(Roméo, Acte III, scène 5, Roméo et Juliette, Shakespeare)
Je vous ai dis que j'aimais les citations qui donnent l'air intelligent ?
Déjà une semaine que Goetz avait quitté son foyer. Son épouse n'allait plus tarder à comprendre qu'il n'était pas parti pour une simple promenade. Fascinante créature que la femme. Capable de deviner les choses, de comprendre les situations les plus étonnantes. Intuition féminine, malédiction de l'homme. D'ici peu, elle se lancerait à sa recherche. Elle mettrait les moyens nécessaires pour le retrouver et lui faire assumer son rôle de mari et de père. Et il le savait, s'il ne mettait pas de la distance rapidement entre elle et lui, elle réussirait à le ramener, et pas de la façon la plus tendre.
Mais à cette heure tardive, Goetz avait d'autres préoccupations. Dans cette petite ville dont-il avait déjà oublié le nom, il était en recherche d'un abri pour la nuit. Sans le sou à raison de dépenses importantes en nourriture et transport, l'aveugle allait devoir passer sa première nuit à la belle étoile. Cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Et puis, il allait devoir s'y habituer. En se lançant dans cette aventure, il ne disait pas seulement « au revoir » à sa famille. C'est tout un monde qu'il abandonnait. Son petit confort d'artisan horloger en prenait un sacré coup. C'était le moment de mettre en application ce qu'il avait appris en service... vingt ans après.
Marchant un temps dans les ruelles désertes de la ville, il tomba finalement sur l'entrée d'un petit parc, silencieux. Isolé de tout, l'endroit n'avait rien d'engageant. Pourtant, Goetz ne put s'empêcher d'apprécier la beauté du lieu. Une beauté épurée de tout le vacarme du jour. Des sons rares, mais qui se laissaient entendre, chacun leur tour. Une politesse complètement oublié lorsque que viennent les premiers rayons du soleil. Un hibou, un vent dans les arbres, un lampadaire qui s'éteint et se rallume avant de griller complètement. Toutes ces petites choses qui pouvaient angoisser le marcheur lambda était un spectacle ravissant pour l'aveugle. Les nuits apaisantes après les jours bruyants. Lui qui percevait le monde sans l'aide de ses yeux avait une toute autre appréhension des choses. Il ressentait avant de voir. Tout notre contraire.
Les graviers craquaient sous ses bottes. Il participait discrètement au ballet sonore du parc. Le chemin qu'il prenait, lui donnant finalement ce qu'il cherchait. Un abri pour la nuit. Installé à couvert du vent par quelques buissons, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir. A côté, sa petite tortue ne tarda pas à le suivre dans les bras de Morphée.
« Mais qu'est-ce qu'elle fait ?! »
La voix d'un homme venait de le réveiller. Il faisait encore nuit noire et au regard de son état de fatigue, Goetz n'avait pas dormi plus de deux heures. Encore embrumé par un sommeil trop vite interrompu, il mit un certain temps avant de localiser le coupable. A quelques dizaine de mètres de lui, il pouvait entendre le corps d'un homme, jeune et d'assez bonne stature. Sous le couvert de la nuit et de la verdure, l'aveugle resta un moment à observer l'individu qui finit par s'asseoir sur un banc. Son pied ne cessait de tapoter le sol et Goetz pouvait très clairement entendre le craquement de ses phalanges. Le stress, l'angoisse, la peur aussi sans doute. Toutes ces émotions débordaient dans un flot ininterrompu.
Impatient, c'était le mot juste. Une vie mise en suspension dans l'attente d'un événement. Il n'en fallait pas plus pour que Goetz commence à sortir son couteau et son appareil. La situation était trop belle. Isolé de tout, encore invisible d'une proie soumise à un sentiment puissant. Il n'avait qu'à le faucher dans l'instant et tirer de lui un portrait somptueux. Celui d'une vie tourmenté par l'impatience bientôt soulagé par la mort.
Alors même que l'aveugle allait assouvir sa soif de beauté, un bruit nouveau le stoppa net. A quelques mètres sur sa droite, une jeune femme apparue, le souffle court. Emportée par son élan, elle se jeta dans les bras du jeune homme avant de l'embrasser fougueusement sur les lèvres. Goetz avait beau ne pas voir la scène de ses yeux, il ne lui fallut pas longtemps pour en saisir toute la puissance.
« J'ai cru que tu ne viendrais plus. »
« Je suis désolé, mes parents ont veillé très tard pour s'assurer que je ne m’enfuirai pas de nouveau. »
« J'étais si inquiet. Mais nous avons la nuit pour nous désormais. »
Quel privilège. Goetz était à présent parfaitement réveillé. Ses sens buvaient ce spectacle fantastique. En peu de mot et beaucoup de sentiment, la situation était limpide à ses yeux d'aveugle. L'amour. Mieux ! L'amour secret et interdit. Sans doute le plus ardent de tous. Le rideau protecteur de la nuit laissait éclater la lumière de leur passion, éclipsant même le sourire bienveillant de la lune.
Les ambitions meurtrières du photographe venaient de s'apaiser. L'idée de prendre l'impatience fauchée par la mort fut bientôt remplacée par l'envie de figer ce feu d'artifices, cette explosion d'amour. Prenant position, il ouvrit sa veste pour sortir son appareil ainsi qu'une petite montre à gousset du plus parfait ouvrage. Enclenchant un petit mécanisme, un ensemble de quatre aiguilles se mirent en mouvement, chacune avec leur propre cadence. Le compte à rebours était lancé. Enlevant ses lunettes qui mettaient ses yeux à l'abri de la lumière, il put clairement voir le couple. Il ne s'était pas trompé. Ils étaient jeunes, tous les deux. Jeunes et amoureux. Leur passion débordait. Personne, même un novice n'aurait pu louper un tel cliché. Leurs sentiments crevaient tout. Pas de flou ni de problèmes de focalisation. Juste l'Amour dans son plus bel apparat.
Le son que produisit l'appareil ne fut pas des plus discrets, le flash non plus. Son action venait de stopper net la scène. Et pour Goetz c'était encore mieux. Son oeuvre n'en avait que plus de valeur. Après tout, photographier était pour lui un moyen de capturer, pas de reproduire. Si la scène d'amour avait duré, quelle valeur aurait eu son travail, son art. Satisfait, l'aveugle pu ranger son matériel, remettre ses lunettes et arrêter sa montre. Il avait peu dormi, mais sa nuit n'était pas perdue, loin de là. C'était une nouvelle pièce à ajoutééééééééééééééééé...
Et merde ! Y a le feu dans ma casserole de pâtes. Je reviens de suite, Goetz va prendre la suite.
***
Je n'ai plus qu'à me faire discret pour partir. Avec un peu de chance, ils n'auront pas vu d'où provenait le flash...
Et merde, c'est râpé...
La vache il a de la force le petiot... Faut en avoir dans les bras pour me soulever comme ça...
Quoi ? Moi ? Un pervers ?
Ignorant ! Depuis quand l'art est un acte de perversion...
Mais arrête de m'engueuler bordel ! Laisse-moi en placer une. Je vais t'expliquer ! Mais pose-moi !
Écoute ta copine. Elle est en train de flipper.
C'est mieux. C'est ça, va la rassurer, elle en a besoin.
Bon alors voilà...
« Pardonnez-moi pour cette indiscrétion de ma part, mais votre couple dégageait une telle puissance, une telle beauté que je n'ai pas pu résister à l'idée de vous photographier, o'clock. C'est tout. Et puis, ce n'est pas plus mal pour vous jeune homme parce qu’au départ je comptais vous tuer, o'clock. Votre charmante compagne vous a sauvé la vie si on peut dire... hahaha ! ... o'clock. »
« Mais vous êtes un grand malade ! Vieux pervers déglingués ! Je vais vous en coller une qui dégage de la puissance aussi. »
« Moréo, allons-nous en. »
C'était des paroles sages et pleines de bons sens. Je venais de m'expliquer, de m'excuser, mais ce gamin était bien trop sujet à ses émotions. Il n'en maîtrisait pas la moindre parcelle. La peur du moment, la surprise de me voir là, la colère de s'être laissé photographier et maintenant le besoin de se rattraper en montrant toute sa virilité à la belle. Il faut que jeunesse se fasse, je suis complètement d'accord, mais pas comme ça, où alors pas devant moi. Ce débordement me donne envie de le photographier, et pas de la manière la plus propre qui soit. Il faudrait que je me calme en me concentrant sur autre chose. Sa copine ? Non. Elle essaye de le cacher mais elle est terrifiée. La nuit ne la protège plus. Sa maison doit lui manquer.
Bon sang ! La colère et la peur vous vont tellement bien. Vous êtes beaux. Tellement beaux. A quelles émotions aurais-je droit si l'un de vous deux venait à mourir. Une colère transformée en haine et une peur panique ? Oui ! Tellement beau, tellement fort.
Je suis désolé.
Je ne t'écoute même plus gamin. Tu as l'air de hurler fort pourtant. Tu ne le vois pas ? Le couteau que j'ai dans la main ? Il va la tuer. Mais avant ça...
« Dégage, o'clock... »
Tu étais bien trop occupé à m'engueuler pour me voir te coller mon poing en pleine face et attraper ta belle. Gros malin, tu pisses le sang par le nez.
Et moi, je viens de m'éclater les phalanges. Chiottes ! T'es vraiment costaud.
« Lâche-là ! »
« Je ne peux plus, je suis sincèrement désolé. Je veux la voir. Ta haine. Montre là moi. Laisse-moi la voir. Laisse-moi éterniser l'expression d'un amour qui s'attaque à la mort. »
Sa peau est vraiment tendre. Mon couteau entre dans sa gorge avec une aisance effroyable. Son sang salit mes gants mais j'ai une autre préoccupation. Le visage de ce gamin se décompose, je le sais, je le sens. Vite mes lunettes ! Vite ma montre ! Vite mon appareil ! Vite... !
Quoi ? Tu ne fais rien. Mais bouge. Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas que ce n'était que de la frime. Montre-moi ta rage. Balance-la dans mon appareil.
Allez ! Frappe ! Cri ! Détruit ! Venge-toi bon sang ! Offre-moi ce spectacle.
Et merde, ça ne sert plus à rien. Il n'y a plus rien dans sa tête. J'y suis sans doute allé trop fort. Ce gamin à carrément perdu connaissance. Il n'y a plus que du vide. C'est angoissant bordel. Si j'avais su je l'aurais tué lui. Sa copine aurait eu une réaction au moins.
Fait chier ! Y a du sang partout et pas un seul cliché. En plus de ça je viens de perdre une bonne minute de vue. Pas le temps de nettoyer, le soleil se lève et les emmerdes qui vont avec. Tant pis pour la nuit de sommeil. On verra ça demain.
« Franklin, on y va ! »
Veinard, toi au moins t'as pu dormir un peu plus longtemps. Y'en a qui de...
***
C'est bon j'ai sauvé mon appartement de l'incendie. Pas mes pâtes par contre... Bref, où on en est. La vache ! C'est carrément dégueulasse. Et vous l'avez laissé faire ? Bon bah y a plus grand-chose à faire maintenant. Je ne vais pas épiloguer :
Et Goetz s'en alla alors que l'aube en face de lui projetait son ombre sur la triste scène d'un amour interdit mort dans le secret, blablabla.
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┼ IRL ┼
La nuit. Une rue portuaire. Nos yeux de spectateurs invisibles n'y perçoivent aucun mouvement. Pas même l'ombre d'un chat errant entre deux poubelles. Passif. Nous sommes là. Seuls.
A droite, une porte s'ouvre. Un homme en est brutalement jeté. Il tombe dans la ruelle. La peur est lisible sur son visage. Il s'enfuit. Dans sa course, un très grand homme le croise. Un énorme chapeau, des lunettes teintés de jaune, une longue veste rouge. C'est tout ce qu'il voit avant de disparaître dans les ténèbres. Mais nous, nous sommes restés. Nous le voyons cet homme coloré. Il marche. Silencieux. Il entre par la porte tout juste close. Notre regard le suit.
┼ ┼ ┼
Nous sommes dans une taverne. Bondée. La fumée, les bruits et les vapeurs d'alcools pourraient nous déranger, mais il n'en est rien. Si nous avons connaissance de tout cela, nous ne le sentons pas. Nous ne le vivons pas. Nous ne sommes que des intrus invisibles, épiant un inconnu.
Un inconnu ? Sans soute pas. Il ne le dit pas, mais nous le savons. Goetz. C'est son nom. Il avance. Lentement. La lumière de l'établissement nous permet de mieux le contempler et pourtant... Une fugace déception traverse alors notre visage invisible. Cet homme est brut. Dans la lumière comme dans l'ombre, son apparence ne change pas. Son énorme chapeau est toujours rouge. Ses petites lunettes rondes et jaunes dissimulent une bonne partie de son visage. D'ailleurs, il n'y a pas que son visage qui est dissimulé. Tout son apparat est conçu de telle sorte à ne laisser apparaître le moindre centimètre carré de peau. Une chemise blanche largement dissimulé au col par une lavallière rouge. Un costume sur-mesure à trois boutons. Noir. Au moins tout autant que l'est son pantalon ou les bottes qui lui remonte juste au-dessous des genoux. Enfin, deux gants blancs viennent couvrir ses mains jusqu'aux poignets. L'ensemble donne l'impression d'avoir déjà bien vécu. Quelques tâches. Quelques trous. Rien d'infâme, mais indicateur d'une vie mouvementé.
Il continue de marcher et nos yeux se font alors lasers.
En alerte, nous cherchons à mieux cerner ce personnage. Sans jamais lui avoir parlé, la lecture froide nous en apprend beaucoup plus. Nous les voyons à présent ? Jusque là cachés par les verres teintés, ses yeux nous apparaissent. Rouge. Un rouge puissant. Un rouge qu'aucune lumière ne serait capable de déformer. Sa peau, d'une blancheur à faire pâlir un mort est fendu par un sourire étonnant. Inquiétant même. Ses lèvres quasi inexistante laisse apparaître une belle rangée de dents. Parfaitement blanches. Parfaitement brossés. Parfaitement aiguisés. Parfaites pour déchirer, arracher et broyer. Nous remontons quelques instants notre regard vers le sommet de son crâne. Implantés là dans une sorte de 'désordre-organisé', une longue tignasse d'un noir corbeau lui tombe au milieu du cou et se balade de ci-delà devant ses lunettes.
Goetz n'est pas encore arrivé au bar et nous continuons de l'observer. A force de nous être trop longtemps attardé sur des détails, nous en avons presque ignoré sa taille. Maintenant que nous avons suffisamment de recul nous le voyons très clairement. Haut de près de deux mètres, il semble surpasser la plupart des hommes présents. Sa démarche est lente. Comme marqué par une fausse assurance. Chaque pas est mesuré, vérifiant sans cesse que le sol ne s'effondrera pas. Nous ne pouvons pas encore déterminer les raisons d'une telle prudence dans ce geste pourtant si commun. Peut-être la peur d'être au milieu de la nuit dans une taverne pleine de bandits ?
Nos oreilles s'aiguisent.
Tandis que nous terminons de voir tout ce qui pouvait être vu et que notre regard prend un repos bien mérité, nos oreilles se font plus sensibles et, à force de concentration nous l'entendons. Entre chacun de ses pas claquant discrètement contre la terre battue de la taverne, nous percevons distinctement un son. Un son provenant d'entre ses lèvres. Un son sur lequel nous arrivons finalement à mettre un sens : « O'clock ». Distinctement et régulièrement, ce mot s'échappe de Goetz, comme un signal avant chaque nouveau pas. Et puis, nous comprenons enfin. La signification de sa démarche lente et mesurée. La cause de ce mot qui sonne presque que comme une onomatopée. Il est aveugle !
C'est la seule explication possible. En faisant claquer sa langue contre son palais, notre homme émet une onde, semblable à un ultrason pour percevoir à sa manière l'espace. De là découlait sa démarche plus prudente. Nos oreilles ont percé un grand mystère et ont révélé une terrible vérité. Une bouffée de fierté envahit notre corps inexistant. A force d'effort et de vigilance, notre lecture froide porte ses fruits. Il serait dommage de s'arrêter maintenant.
Notre nez se fait plus puissant.
Un nouveau sens vient prêter main forte à notre panoplie de super enquêteur. Une vague odeur de sang, de métal, et de bromure d'argent se dégage très clairement de sa personne. Pourquoi ? Ça, notre simple observation ne nous permet pas de le comprendre. Cependant, un autre parfum se dégage de Gœtz. Quelque chose d'étrange. Une odeur qui ne viendrait pas de lui. Notre nez ne peut pas nous tromper. Il y a quelque chose d'autre, peut-être même quelqu'un d'autre que simplement lui sous cette longue veste rouge.
Il vient d'atteindre le bar.
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Pendant tout le temps de sa marche, nous n'avons cessé de l'observer, de scruter les moindres détails de son apparence mais, au fond, que savons nous de cet homme. Difficile en effet de prétendre tout connaître de lui simplement en le regardant avec tous nos sens. Nous ne sommes pas omniscient. Nous ne sommes que des spectateurs passifs. Passifs et immatériels. Nous n'avons aucune prise sur ce monde. Aucun moyen de provoquer une réaction chez Goetz qui nous en apprendrait plus. Nous non ! Mais le reste de la taverne ? Sans aucun doute.
Le tabouret grince quand il s'assoit. Il commande. Deux verres de rhum. Sa voix est calme, assez grave. Attendant qu'on le serve il enlève son chapeau. Le pose sur le bar. Une masse de cheveux retombe sur son visage et puis, elle apparaît enfin. L'origine de ce parfum que nous sentions. Cette étrange effluve d'eau salée et de salade. Elle est là. Sur le sommet de son crâne. Elle descend. Rapidement. Trop rapidement pour une simple tortue. Pas très grande, elle glisse de l'épaule de Goetz vers le rhum qu'on vient de servir. Étonnante créature à laquelle la patte arrière droite a été remplacé. Une petite jambe de bois crée l'illusion. Elle avale en hâte son breuvage, contredisant les lois de sa nature. L'aveugle lui est lent dans sa dégustation.
La scène se poursuit ainsi pendant près de cinq minutes. Dans un coin reculé de la taverne, un homme se lève. Il est immense et dépasse de loin la norme humaine. Sa musculature est saillante et son poil apparent. Une force de la nature. D'un pas assuré et résolu il se lance à la rencontre de l'aveugle. Sans plus de somation il abat son poing avec force à quelques centimètres de la petite tortue qui s'envole un temps dans les airs. Elle retombe sur ses trois pattes et sa jambe de bois émet un étrange son métallique qui se diffuse dans toute la salle. ''Dégage de mon bar l'aveugle !''
Alors lui aussi l'a remarqué. Le handicape de Goetz. Cette cécité que nous avons mis tant de temps à déceler. Il l'a vu et ne l'accepte pas. Pourtant, l'aveugle ne semble pas décidé à s'en aller. Sa seule réponse est un ''Bonsoir'' avec un radieux sourire. Soulevé de son tabouret comme un vulgaire objet encombrant, Goetz est jeté à travers la salle. S'écrase contre la porte qui se brise. Il tombe dans la ruelle. Cette même ruelle qui avait vu courir un homme apeuré quelques minutes auparavant. Mais lui, il n'est pas de ceux qui fuient. Pourtant, il devrait. Sa taille et sa carrure n'ont pas de comparaison possible avec le semi-géant.
Se relevant tout en essuyant le sang qui coule le long de son arcade sourcilière, son sourire s'élargit. La taverne entière est maintenant dehors, le colosse en tête. Un cercle parfait se dessine progressivement autour des deux combattants. Même la petite tortue assiste au spectacle, claquant régulièrement sa jambe artificielle contre la ruelle. En un instant, la charge est lancée. L'attaque n'est pas rapide mais l'on sent toute la puissance de ce corps musclé en mouvement. En face, l'aveugle ne bouge pas. Aucun déplacement. Juste un sourire. Plaqué au sol, Goetz finit écrasé par la masse de son agresseur. La tortue s'agite. Un temps seulement. Elle s'arrête. Elle ne bouge plus. Le mouvement de sa pâte arrière s'estompe. Arrêtant encore quelques secondes son regard sur les deux gladiateurs immobiles, elle finit par rentrer dans la taverne terminer son breuvage. Le reste de la foule, elle, contemple encore le corps de Goetz dissimulé sous celle de son adversaire. Et puis finalement, il s'en dégage. Debout à côté du corps immobile du géant, il le retourne avec son pied. Retire un étonnant couteau fiché dans le corps du colosse. Son sourire s'est fait plus large et quelques légers spasmes courent un peu partout sur son corps. Il jette sa paire de gants ensanglantés et ouvre sa longue veste rouge dans un geste théâtrale et dramatique. A l'intérieur, un nombre conséquent de couteaux aux formes d'aiguilles d'horloge, une autre paire de gant, des montres à goussets et... un appareil photo.
Il le sort, regarde sa victime par-dessus ses lunettes, le vise et... Souriez !
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Alors, progressivement, la scène disparaît. L'espace se distant. Les personnages avec. Notre mémoire aussi. Tous ces événements n'ont jamais eu lieu. La ruelle, la taverne, le combat. Tout cela n'était qu'un rêve. Nous nous réveillons. Et comme chaque fois, se souvenir de notre songe est difficile. A peine attrapé, celui-ci s'échappe. Peu de choses nous reste gravé en mémoire. Une veste rouge, un chapeau, des lunettes et un son : « O'clock »... Il est l'heure de passer à autre chose.
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┼ Psychologie ┼
« Difficile exercice que celui de mettre en mot les tréfonds de l'âme humaine. Plus difficile encore lorsqu'il s'agit d'une âme aussi dérangé que celle de Gœtz. Que l'on se rassure. Il n'est pas de ces stéréotypes éculés et répétés à outrance. De ces personnages avides de sang parce que ça fait bien pour un guerrier. Qui aime le combat parce que taper deux épées entre elles lui donne le sentiment d'avoir inventé le feu ; alors même qu'aucune étincelle n'éclaire le gouffre de son crâne.
Prenez ma main et suivez-moi dans les méandres de son esprit. Enfilez ce gant. Un rapport protégé est toujours plus prudent. Je ne voudrais pas vous filer une saloperie.
Pour décrire Gœtz, sans doute faut-il commencer par... »
« C'EST LA PAUSEEE ! »
« Euh ! Je suis en pleine narration là. »
« Rien à foutre ! Ici le lecteur n'est pas roi. Quand c'est la pause, il attend. Quand on va manger, il attend. Quand on va chier, il continue d'attendre. Clair ?! C'est pas sa paire d'yeux et ses trois neurones qui connectent tout le bordel qui vont foutre en l'air des années de luttes syndicales. On s'est battu pour la reconnaissance de nos droits professionnels alors le glandeur derrière son ordi va attendre.
Oui ! C'est de toi que j'parle. Me r'garde pas comme ça ou je t'en fous une. Enfile une paire de pompe et va secouer ta graisse dehors plutôt que de manger tes cookies. Nous on se casse.
Tiens ! Pour la description psychologique t'as qu'à regarder les résultats de son horosco-psycho test hyper pointu de Pigeon Magazine. »
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Votre signe :
Vous êtes né le 14 septembre 1587 à 00h06 sur l'île de Carollewis. Vous êtes donc Poulpe ascendant Bidet avec le soleil à 12h00, la lune à six et tout un tas de planètes et maisons vous tournent autour (faites gaffe quand même !)
Vous avez également une majorité de réponse ▲ à notre test avec en second trait une majorité de ♠.
Social :
Pas de chance ! A dix minutes près vous auriez pu être un type bien. L'ascendant jus de papaye va toujours bien aux poulpes. Mais là !
Est-il vraiment utile de préciser que vous n'êtes pas fait pour la vie en société ? Vous n'en voulez pas. Et ça tombe bien, elle non plus ne veut pas de vous. Vous tentez de vous ignorer royalement, mais un soucis demeure, vous vous croisez sans arrêt. La loi, la morale, le devoir. Tous ces mots vous rappel sans cesse que vous n'êtes pas un type fréquentable. Pourtant, c'est évident. C'est vous qui avez raison. A quoi bon respecter la ligne de conduite imposée par la société si celle-ci change au gré du temps et de l'espace. Vous le prônez haut et fort « Aucune vérité n'est absolue ! » Voilà votre seule vérité.
Félicitations ! Vous avez fait du scepticisme un dogme. Vous ne vous accrochez à aucune certitude. En tout cas le moins possible. Vous remettez sans cesse les choses en questions. Vous interrogez les croyances individuelles et collectives et vous les pressez aussi fort que vous le pouvez. A la fin, elles crachent le morceau. Avouent leur incompétence à être sur d'elles-mêmes à 100%. Vous voilà maintenant dans l'incertitude. Mais pour vous, mieux vaux être perdu dans un flot de questions sans réponse que stabilisé sur une affirmation fausse. L'ignorance constitue pour vous l'un des plus grands maux. Vous êtes du genre à vous tenir au courant de tout. De l'actualité comme de la recette de l'omelette aux champignons. Vous êtes friands de connaissances, et cela n'a rien à voir avec un soucis de briller auprès d'autrui.
Autrui. Parlons en d'ailleurs. Si votre rapport à la société connaît quelque difficulté insurmontable, rassurez-vous, sur un plan plus personnel, d'individu à individu, c'est pire encore. Vous emmerdez le monde avec si peu que cela en devient éblouissant. Vous vous accrochez tellement au mot « Pourquoi » qu'il est à se demander si votre mère n'a pas accouché de vous deux en même temps. C'est dommage d'ailleurs. Vous qui n'avez pas de problèmes particulier pour prendre part à une conversation êtes incapable de garder un cercle social fourni et solide. Vos perpétuelles remise en question, si elles intriguent les plus curieux, finissent généralement par des suicides collectifs. Il n'est pas donné à tout le monde d'être sceptique sans tomber dans le nihilisme. Vous en êtes capable. Votre auditoire un peu moins. Combien de vos anciens ''amis'' ont sombré dans une profonde dépression, se demandant chaque matin si cela valait la peine de se lever ? A trop questionner sans jamais croire, les gens meurent. Vous, non. Mais vous faites ça tout seul.
Enfin. N'exagérons rien non plus. Il vous arrive de vous faire quelques amis. Encore faudrait-il plutôt les appeler des connaissances. Après tout, vous êtes quelqu'un de calme et ouvert. Hommes, géants, hommes-poissons, tilleuls, tables basses, etc. Qu'importe l'espèce tant qu'elle est nourrie par la vie. Tolérant au-delà de toute mesure, vous avez dès lors un moyen extraordinaire de comprendre les gens. C'est affolant d'ailleurs de voir à quel point vous conjuguer brillamment l'empathie dont vous êtes capable et l'antipathie que vous pouvez susciter après un mois en votre compagnie. Vous exacerbez la passion aussi bien que la colère des autres envers votre personne. Vous comprenez leur sentiment et vous en jouez diaboliquement bien.
Mais, comble du bonheur, les réponses aux tests rattrape (même de façon minime) la destiné que vous réservait les astres. Vous êtes capable de sociabilité éternelle avec votre tortue (c'est déjà bien) et vous partager une relation toute particulière avec votre petite fille de cinq ans. Elle est un catalyseur pour vous. Une source d’apaisement à vos questions compulsives. Votre incapacité chronique à être compris par les autres a trouvé son remède dans cette petite tête blonde. Elle est votre plus précieux trésor. Un bijou inestimable pour laquelle vous seriez près à tout abandonner (même votre croyance à ne pas croire) Votre relation tend parfois à frôler les limites de la légalité et de la morale. Enfin, nous ne pousserons pas notre analyse jusqu'ici.
Travail :
En bon Poulpe, vous avez toutes les qualités nécessaires pour concevoir et réaliser vos objectifs. L'ascendant bidet renforce même ces attributs. Alors pourquoi donc votre test de personnalité vient tout foutre en l'air. Nous ne savons pas ce qui a pu se produire au court de votre vie, mais contredire à ce point le destin est un peu présomptueux. Capable de miracle grâce à une minutie, une patience et une précision hors du commun et inné, il semble que vous ayez mis un point d'honneur à ne jamais rien terminer. Les astres ont fait de vous un spécialiste et vous vous êtes fait généraliste. Capable de rester concentrer des jours durant sur une question bien précise, vous préférez divaguer à droite et à gauche sans mettre de point final à vos projets. Nos chroniqueurs de Pigeon Magazine ont établi que vous aviez peur du vide. Une sorte d'angoisse devant un travail, un repas, voir même une phrase de terminer. Vous souhaitez ne rien conclure pour toujours avoir quelques choses à faire. Incroyable ! Vous êtes un procrastinateur à retardement. Vous débutez des projets sans problème, mais vous remettez à plus tard le moment de terminer ce qui ne vous prendrait plus que deux minutes. Pour votre défense, cela vous donne un air brillant. Refusant toute spécialisation, vous êtes capable de parler d'à peu près tout.
Seul point blanc à ce tableau noir, vous nourrissez une vive passion pour le monde de l'art. Une passion dévorante. Vous vous essayez au théâtre, à la poésie, à la peinture et même à la sculpture dès que le temps vous le permet. Source inépuisable, l'art est pour vous la seule chose qui ne prendra pas fin car éternellement renouvelable. Vous n'avez pas peur de vous y jeter à corps perdu. Malheureusement, votre association à l'ascendant bidet fait de vous un piètre artiste. Obstiné à élaborer des poèmes, vous ne dévoilerez finalement que quelques vers plats aux rimes forcées. Seule bonne nouvelle, votre talent de photographe n'est plus à démontrer (et dans une moindre mesure votre talent d'acteur). Vous capturez l'espace et le temps aussi facilement que Dieu l'a conçu. Votre désir photographique est tel que vous seriez capable de tout pour réussir un clicher. Vraiment à tout. Un peu trop même.
Santé :
Vous êtes du genre à aimer le sport quand vous êtes assit dans les gradins. L'effort physique pour obtenir une belle musculature, ce n'est pas pour vous. La nature a beau vous avoir bien doté, vous n'en prenez pas spécialement soin. A la force vous substituez l'agilité et à l'endurance la vitesse. Si vous étiez un cheval, vous ne seriez sûrement pas de trait, mais de ceux que l'on tente désespérément d'attraper, en vain. Vos gestes son minutieux, extrêmement précis et pourtant, lorsque vous vous déplacez dans l'espace, vous aller lentement, très lentement. Le temps ne vous angoisse pas outre mesure alors vous ne courez que très rarement. Cela à tendance à jouer contre vous. Les gens vous prennent pour un fou, un paranoïaque ou pire encore, un vieux que les rhumatismes empêcheraient d'avancer correctement. En fait, dès que vous essayez d'accélérer le mouvement, vous vous prenez les pieds dans le tapis et vous tomber. Rare sont les personnes vous ayant vu courir, à part peut-être pour prendre un cliché ou pour manger une glace (oui, nous le savons, vous adorez les glaces). Malgré tous ces petits défauts, il est rare de voir venir quelqu'un vous chercher des problèmes. Est-ce cette attitude un peu folle et théâtrale que vous affichez régulièrement, vos sursauts d'humeurs, ou vos perpétuelles question sur la notion de Destin, le tout associé à une carrure d'ex militaire et taulard ? Franchement on en sait rien et au point où l'on en est, autant passé tout de suite à nos conclusions.
Conclusions générales :
Il serait temps de vous livrer aux autorités. Votre défiance vis-à-vis de toute croyance est un obstacle à une saine sociabilité. Vous comprenez les gens et jouer de ce talent pour leur faire exprimer les sentiments que vous voulez capter avec votre appareil. L'art vous suit partout et vous le chercher dans tous les coins. Provoquant un combat sans aucun scrupule pour capter la plus belle émotion, votre sujet de prédilection reste la vie, et plus encore lorsque celle-ci s'échappe.
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┼ Biographie ┼
(…)
« Allez papa s'il te plaît, racontes-moi une histoire qui fait peur ! »
« Mmm, bon d'accord, o'clock. Mais tu ne dis rien à maman, o'clock. tu sais ce qu'elle pense des petites filles qui se couchent tard, alors qu'il y école le lendemain. . »
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« Il était une fois sur une île aussi lointaine que le temps de cette épopée, un petite garçon du nom de Jack Poth, O'clock. Fils d'un tavernier connu pour ses célèbres cocktails, et d'une jeune artiste peintre, l'enfant n'avait de prime abord rien de bien extraordinaire, O'clock. Rien de fabuleux n'avait entouré sa naissance. Aucune aura magique. Aucun ange venu du Ciel pour accueillir le nouveau-né, O'clock. Pas même un démon remonté des Enfers pour le maudire. Rien de tout cela. C'était un enfant parmi tant d'autre, O'clock. Un de ceux que l'on est heureux de voir arriver. Une petite boule de chaire molle qui fait se déplacer la famille dans un ''Hooo !'' contemplatif et puis que l'on regarde finalement grandir d'un œil distrait, O'clock. Oui ! Jack n'était rien d'autre qu'un enfant comme les autres. »
« De son frère et de ses deux sœurs jumelles (dont-il était le benjamin), il était le plus calme et le plus discret. Même en grandissant, il ne développait aucun don particulier, aucune ambition ne transcendait sa jeune existence, O'clock. Un physique somme toute banal si ce n'est ses yeux rouges, héritage génétique de son père. Élève moyen à l'école, il était de ceux que l'on oublie d'interroger, O'clock. Sportif médiocre malgré sa bonne stature. En réalité Jack n'avait d'incroyable que sa triste banalité. Parlant peu, il passait le plus clair de son temps à regarder sa mère peindre. A écouter les folles aventures des clients de son père, en compagnie de quelques amis d'école, rares, mais toujours bien choisi, O'clock. Rêveur au possible, il s'imaginait chevaucher les océans, les dompter et en faire ses plus fidèles alliés. O'clock. »
« C'est en aidant son oncle dans son atelier d'horloger que Jack découvrit sa première véritable passion, O'clock. Ce monde de minuscule mécanique, cet assemblage complexe de pièce pour mesurer le temps le fascinait. De cette activité de précision, de patience et de minutie en ressortie un œil incroyablement puissant et une agilité hors du commun pour un enfant de son âge, O'clock. Jouant sans cesse avec les rouages et les différentes aiguilles, il semblait, à le regarder, que son avenir venait de se dessiner. O'clock. »
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« Finalement, Jack n'était pas un personnage si banal que ça ?! »
« Il l'était. C'est cette passion pour l'horlogerie qui l'a rendu exceptionnel, O'clock . Et toi je te trouve exceptionnellement causante pour une petite fille qui est censée écouter. O'clock . »
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« Jack eut alors douze ans, et, comme pour beaucoup d'enfants de cet âge, le désir de découvrir de nouveaux horizons se fit sentir. Le temps passé à l'atelier diminuait sans cesse, rapidement remplacé par la découverte de nouvelles expériences comme la photographie, O'clock. Tout comme l'horlogerie, ce hobby s'était mu en une véritable obsession. Après avoir trouvé un album de voyage oublié dans la taverne de son père, Jack fut fasciné par la beauté des clichés, par la diversité des paysages et des visages que le monde pouvait contenir en dehors de sa petite île, O'clock. Pour un enfant de cet âge, ce simple livre était un trésor merveilleux. Dès lors, Jack entreprit d'acheter son premier appareil, avec l'argent donné par son oncle, en échange de ses services. Le talent de photographe dont il faisait preuve n'avait pas son pareil, O'clock. Peut-être était-ce lié à cet œil si perçant, développé dans l'atelier. Peut-être encore en raison de cette relation toute particulière qu'il entretenait avec la notion de Temps. Après l'avoir mesuré, évalué même, il voulait le chasser, le capturer et ainsi l'éterniser. O'clock . »
« Mais cette période de sa vie ne s'arrêtait pas à cela. Non ! Il était bien trop curieux, bien trop rêveur pour se laisser transporter par cette unique, et pourtant incroyable, aventure de capturer l'espace et le temps, O'clock. Malgré sa timidité, Jack pour se rapprocher de la jeune fille qu'il aimait, s'était inscrit à des cours de théâtre. Bien que son talent d'acteur laissait à désirer, à cause de sa nature peu expansive, le courage dont il avait fait preuve en s'inscrivant n'avait pas laissé sa belle indifférente, O'clock. Pourtant, c'est dans la lecture de récit de voyages, ainsi que dans les discussions fabuleuses autour d'un feu de camp, qui le projetait lui et sa bande d'ami dans un futur fait de piraterie qui le comblait de bonheur, O'clock. Une piraterie idéale, celle faite de richesse né d'un X inscrit sur une carte, celle de banquets arrosés de rhum, celle de journées paisibles sur le pont d'un navire en attente d'un vent favorable, O'clock. Ce monde merveilleux il le voyait si bien dans son esprit qu'il avait l'impression de pouvoir le toucher des doigts et, secrètement, il se fit la promesse que lui aussi, un jour, il partirait à l'aventure pour conjuguer toutes ses passions, O'clock. C'était certain ! Il vivrait cette aventure merveilleuse et l’éterniserait grâce à son talent de photographe. Il allait figer le monde dans ce qu'il avait de plus beau et le donnerait à voir à tous. O'clock. »
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« C'est beau comme rêve ! »
« Chuuuuuut !... O'clock.»
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« Mais pour beaucoup, l'adolescence et ses rêves finissent rapidement par se consumer avec le temps. Jack était de ceux là. De ceux que les obligations de l'âge poussent à étouffer les ambitions démesurées pour d'autres activités, O'clock. A l'âge de seize ans, le service militaire de sa ville l'obligea à quitter ses proches ainsi que sa belle dont il avait la promesse d'un mariage à son retour. Il effectua ses trois années obligatoires dans une petite caserne sous les ordres d'un ancien Marine en retraite, O'clock. Si ses qualités physiques n'étaient pas des plus remarquables, Jack réussit à se distinguer de ses pairs pour sa discipline, son respect de l'autorité et sa réelle implication. Pour toutes ces raisons, il prit de lui-même la décision de poursuivre pour deux ans son service au sein de l'unité médicale, tout en perfectionnant son maniement du couteau, O'clock . Acquérant les connaissances nécessaires à des soins d'urgences, il développa également des qualités essentielles à la survie, sachant reconnaître les plantes curatives de celle nocive pour la santé, à chasser, à établir un abri, etc, O'clock. Bref, Jack prenait doucement confiance en ses capacités, et lorsque les cinq années de son service se terminèrent enfin, il put retrouver sa famille. O'clock. »
« Son retour fut d'ailleurs chaudement accueillit. Ses projets de piraterie avait disparu, O'clock. Jack avait grandi et, maintenant âgé de vingt et un ans, il décida de reprendre son activité d'horloger dans l'atelier de son oncle. Gagnant sa vie correctement, il put s'installer et songer à fonder une famille avec la fille qu'il aimait depuis son adolescence : Alice, O'clock. Comme promis, elle l'avait attendu, et l'année suivant son retour du service, ils se marièrent devant leur famille respective. La vie ne pouvait pas être plus belle pour Jack. Son équilibre financier et professionnel s'accompagnait d'une parfaite stabilité sociale et sentimentale. Tout allait pour le mieux, O'clock. »
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« Mais... ? Il y a bien un mais... pas vrai ? »
« Pourquoi ? Tu ne veux pas que sa vie soit heureuse et tranquille ? O'clock.»
« Si ! Bien sûr. Mais tu m'as promis une histoire qui fait peur. »
« C'est vrai, O'clock. Mais n'oublie pas... ! »
« ... ? »
« ... ne dis rien à maman !... O'clock.»
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« Malheureusement, l'année suivante, sa mère, son frère ainsi que son oncle moururent dans un tragique accident en mer qui coûta la vie à une vingtaine d'autres passagers et matelots, O'clock. L'enquête avait révélé une usure importante de la coque du bateau qui n'avait pas supporté le choc avec le corps mort d'un monstre des mers qui avait surgit des profondeurs. Un accident dont le caractère risible renforçait toute la tragédie, O'clock. Jack qui n'avait jamais été confronté à la mort fut véritablement bouleversé en apprenant cette nouvelle. Un silence pesant s'était installé dans la famille, bientôt renforcé (comme si cela était encore possible) par le retour du corps de son frère, retrouvé dans les filets d'un pêcheur malchanceux, O'clock. Étrangement, en voyant ce cadavre étendu là, devant lui, alors que son père et ses deux sœurs n'osaient même pas regarder le visage abîmé de cet être aimé, Jack lui, était submergé par un sentiment dérangeant, O'clock. Ce qu'il voyait, ce n'était pas son frère, c'était un cadavre, quelconque. Ses yeux pourtant si puissant n'y voyait qu'un macchabée... un beau macchabée. Un macchabée qu'il devait éternisé... Photo ! »
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« Quooooi... ? »
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« Et oui ! Jack trouvait quelque chose d'étrangement poétique et beau dans ce corps, quand bien même il était mort, quand bien même il s'agissait de son frère. Il savait que ce n'était pas normal, O'clock. Sa bonne éducation, sa morale et son éthique avait été balayé d'un simple revers par sa notion d'esthétique. Pire, comme pour l'horlogerie ou la photo et toutes ces choses qu'il trouvait intéressante, sa curiosité se transforma en une passion démentielle. Voir la mort était devenue un hobby, O'clock. Au départ, Jack se contentait d'observer et de photographier des animaux morts, mais rapidement, ce sujet devenait lassant. Il se tourna alors vers des corps humains, O'clock. Vers ces corps qui avaient éveillé sa morbide obsession. Pendant plusieurs mois, alors que son père sombrait dans une lente dépression, à peine retenu du bout des bras par ses deux jeunes filles, Jack, la nuit, arpentait les cimetières alentour pour déterrer ces corps qui lui faisaient tant envie. O'clock. »
« Mais ces voyages nocturnes ne durèrent que peu de temps. Les corps qu'il photographiait manquaient ironiquement de vie, O'clock. Morts depuis trop longtemps, il ne pouvait plus vraiment en saisir la beauté qui lui plaisait tant. Il n'y avait qu'un seul moyen pour lui de satisfaire sa pulsion artistique. Il lui fallait des corps fraîchement mort. Entamant une ultime bataille entre sa morale et son art, un vainqueur fut finalement désigné. O'clock. »
« Son esthétique de la vie et de la mort pris le dessus. Jack commit l'irréparable. Il avait parfaitement planifié son geste et pourtant, de sa conception à son application, il ne cessa pas de pleurer et de s'excuser, O'clock. Alors que son couteau tranchait le ventre d'une vieille dame, il ne cessait de faire tomber des larmes entre deux ''pardons''. Chaque semaine, la ville comptait de nouveaux cadavres. D'abord des marginaux ou des personnes seuls, puis des personnes beaucoup plus banal, O'clock. Chaque fois, il tuait, chaque fois il immortalisait cet instant d'infini beauté de la vie qui s'envole. Après quelques mois, il ne pleurait plus, ses ''pardons'' se changeaient en silence et parfois même, il prenait du plaisir dans son geste créatif, O'clock. Incapable de faire des liens entre tous ces morts, les autorités mirent sur le compte de la piraterie ces actes de barbarie qui laissait des enfants orphelins de père ou de mère, parfois même des deux. O'clock. »
« Cela faisait maintenant deux ans que le cadavre de son frère avait été retrouvé, et autant de temps encore qu'il avait entamé son « projet artistique » et, plus il avançait, plus il sentait qu'il arrivait au bout, O'clock. Tuer des gens au hasard ne lui offrait plus les mêmes clichés. Son art dépérissait. Il lui fallait autre chose. Un sentiment plus fort encore que la mort. Il ne lui fallut pas longtemps pour savoir ce qu'il manquait, et cela le terrifiait encore plus, O'clock. Le seul moyen pour lui de se renouveler était de photographier la disparition d'un être qui lui serait proche. Le plus proche serait le mieux. Pris dans la frénésie de son geste créatif, le couteau qu'il tenait à la main se ficha en plein cœur d'Alice, sa femme, O'clock. Le regard qu'elle lui lança à cet instant fut fabuleux. Une beauté sans nom, une expression indescriptible courait sur tout son visage. Les yeux de Jack pleuraient devant un tel chef-d’œuvre. Son appareil était à porté de main. Le cliché serait parfait. Il allait immortalisé cette expression d'amour blessé, meurtrie... assassiné. O'clock. »
« Pourtant, en prenant son appareil, ce ne fut pas un flash qui apparut, mais une fulgurante douleur à la tête. Ses yeux le brûlaient et son crâne semblait vouloir exploser, O'clock. La dernière chose qu'il réussit à voir fut le visage d'Alice qui se fermait complètement. La mort venait de la prendre. Il était trop tard pour le cliché parfait. Mais à cet instant, Jack avait une autre préoccupation. La douleur et, progressivement, le vide. Il s'évanouit, perdu dans les ténèbres. O'clock. »
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« ... »
« Tu ne dis plus rien ? O'clock .»
« Qu'est... qu'est-ce qui s'est passé ? »
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« Et bien quand il se réveilla à l'hôpital, on lui annonça que ses yeux l'avaient abandonnés. A force de les avoir surexploité enfant avec l'horlogerie et plus tard avec la photographie, ceux-ci avaient fini par lâcher au moment de prendre sa dernière photo, O'clock. D'ailleurs, à peine sortie de sa chambre de soin, il fut tout de suite arrêté, jugé et emprisonné pour le meurtre de sa femme. Personne n'avait fait le rapprochement avec les autres morts, mais il fut tout de même condamné pour celui-ci, O'clock. Mais, à cet instant, Jack n'en avait que faire. Il était aveugle. Il venait de perdre ce qui l'avait mis dans la lumière enfant et il avait échoué. Son ultime cliché n'avait pas pu être pris. Sa femme était morte pour rien, O'clock. Tout était perdu pour lui : Alice, son art, ses yeux, sa liberté physique et bientôt, sa conscience même. O'clock. »
« Enfermé dans sa petite cellule, Jack perdait doucement la raison, lançant des élucubrations incompréhensibles sur le destin, l'existence d'un Grand Horloger ayant régit cette vie misérable. A ces folles tirades s'ajouta progressivement un comportement autodestructeur, O'clock. Que ce soit avec les autres prisonniers ou avec les geôliers, Jack n'hésitait pas une seconde à provoquer un combat qu'il se laissait alors perdre dans de grands éclats de rire. Isolé de tous pour éviter tout accident mortel, l'aveugle trouvait systématiquement un moyen d'être frappé, O'clock. Ce comportement aurait pu être expliqué par différentes raisons, mais je crois que lui-même ne savait plus très bien ce qu'il faisait. Toujours est-il que pendant trois longues années, le Jack emprisonné n'avait plus rien à voir avec le Jack horloger qu'il était. O'clock. »
« Ce fut un énième combat entre lui et deux prisonniers qui provoqua un début de résurrection. Alors qu'il se faisait encore une fois frappé, il eut un sursaut, sans doute un vieux réflexe de ses années de service militaire et tua net l'un de ses agresseurs, O'clock. Après ce geste les choses changèrent radicalement. Un silence lourd s'installa. Jack, comme son agresseur restant, n'osaient plus bouger. Quelque chose venait de se produire. Quelque chose d'inexplicable. Et puis, le silence fut rompu. Un hurlement de terreur vint secouer la pièce dans laquelle ils se trouvaient, O'clock. En un instant une dizaine de personnes les entouraient, observant ce triste spectacle. Un homme mort, étendu sur le sol, un prisonnier, abasourdit et enfin Jack, les deux mains sur la tête, poussant des hurlements à en déchirer ses cordes vocales, O'clock. Les murs tremblaient et rien ne semblait arrêté cette folie démentielle. »
« Pourquoi ? Pourquoi donc Jack ne se remettait-il pas de ce mort ? De ce mort qu'il ne connaissait pas ? De ce mort dont-il se défendait ? O'clock. Lui qui avait tué tant de personnes pour son art ? Lui qui avait poignardé sa femme de sang froid (l'être qu'il aimait le plus sur cette terre) pour nourrir son chef-d’œuvre ? Pourquoi ? La réponse à cette interrogation se trouvait dans son handicape, O'clock. Le fait qu'il était aveugle changeait tout pour lui. Pour la première fois de toute sa vie, le cadavre qu'il avait en face de lui, l'homme qu'il venait de tuer, il ne le voyait pas... il le ressentait. Toutes les fibres de son corps percevaient ce terrifiant ballet de la vie qui s'envole au moment ou la mort s'installe. Le vacarme avant le silence, O'clock. Et c'est ce silence qui le terrifiait. Ne sentir que le vide. Être enfermé dans ce néant l'in-supportait et seul ce cri le sauvait. Hurler à la mort pour la chasser. O'clock.»
« Ayant complètement oublié les événements qui suivirent ce moment de démence, Jack n'avait plus en tête que cette angoisse innommable qui l'avait envahi, O'clock. Le cadavre avait été déplacé et les événements semblaient s'être tassé sans qu'il ne soit inquiété de ce nouveau meurtre (sans doute une façon pour les gardiens de se débarrasser de tout un tas de paperasse les obligeant à justifier leur incompétence) Toujours est-il qu'à partir de cet instant, le comportement de Jack changea progressivement. O'clock. »
« Le jour de son vingt-neuvième anniversaire, Jack purgeait sa quatrième année de prison. Il avait doucement reprit conscience. Malgré les quelques séquelles psychologiques de ses trois années de démence, il avait abandonné son comportement autodestructeur, O'clock. Progressivement, il reprenait goût à la vie qu'on lui permettait en prison. Développant ses autres sens à partir de ce que lui offrait sa cellule, il créa bientôt un système de vision par écho-localisation. Son toucher lui donnait des indices précieux sur son environnement. Bientôt, se fut à son intellect de se remettre en marche, O'clock. Profitant de la petite bibliothèque du pénitencier, il entreprit de se cultiver. Cuisine, couture, botanique, etc. Tous les sujets y passaient. Pourtant, chaque fois il entamait une lecture, chaque fois il reposait l'ouvrage avant d'atteindre la dernière page, O'clock. Son angoisse du vide l'avait profondément changé. L'idée de terminer quelque chose. De mettre un point final à une activité, c'était la tuer, la faire tomber dans le néant. Alors plutôt que de commettre cet acte, il préférait entamer plusieurs projets sans jamais les terminer, O'clock. Ainsi, il avait toujours quelque chose à faire, tu comprends ? »
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« ... »
« Tu dors déjà... Tant mieux. Je ne savais pas comment te raconter la suite. Maintenant que tu ne m'entends plus, ça va être plus facile pour moi. O'clock. »
┼ ┼ ┼
« J'avais repris une vie normal. Enfin aussi normal qu'un prisonnier. C'est d'ailleurs à cette période que j'ai rencontré Franklin. Et oui ! Cette petite tortue que tu aimes tant embêté, je l'ai trouvé en prison, O'clock. Dans la cour pour être exact. Je ne sais pas comment elle a pu atterrir là. Peut-être qu'un oiseau l'avait fait tomber là après l'avoir chassé ? Dans tous les cas, quand je l'ai trouvé, il lui manquait sa patte arrière gauche et elle semblait en souffrit terriblement, O'clock. J'ai fait ce que j'ai pu avec les quelques souvenirs qu'il me restait de mes années d'infirmiers et du matériel que j'avais à disposition. Je te passe les détails techniques mais j'ai finalement réussit à remplacer sa patte avec la cuillère que j'utilisais pour manger, O'clock. A partir de cette rencontre, rien de bien spécial ne s'est passé. J'ai continué à visiter la bibliothèque. Je perfectionnais ma perception de l'espace. Je poursuivais mes interrogations sur le sens de ma vie. Sur l'existence ou non d'une puissance cachée qui aurait guidé mes pas jusque dans cette cellule. Et puis finalement, ils sont arrivés. O'clock. »
« Deux hommes de la haute, comme on dit. Des délégués de la ville sont venues à ma rencontre. Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'ils me voulaient. La seule chose que j'avais réussi à assimiler c'était « remise de peine », O'clock. J'étais censé rester dix ans dans cette cellule pour ce que j'avais fait à Alice, mais ces types m'offraient deux années de liberté supplémentaire. En échange, il voulait que je leur construise une horloge fabuleuse pour inaugurer cette nouvelle ère marqué par un changement dans le conseil des 5 étoiles, O'clock. Ces événements mondiaux me dépassaient complètement, mais cela semblait important pour ces représentant de l'ordre. Suffisamment important pour qu'en 1620 je sois libre d'aller ou bon me semble. »
« Il ne me fallut pas longtemps pour trouver une île éloignée de mon ancien chez moi ou personne n'acceptait de me revoir. C'est sur cette île que j'ai rencontré ta maman, que j'ai créé mon atelier d'horloger, O'clock. C'est même sur cette île que j'ai eut le bonheur de te voir naître il y a quatre ans. Tu ne peux même pas imaginer le bonheur que j'ai ressenti en te prenant dans mes bras pour la première fois. Tu es devenu mon étoile, O'clock. Une source de lumière chaude et agréable qui effaçait tout le reste. Je suis loin d'être parfait. La prison m'a changé mais, à tes côtés, je retrouve mon humanité d'avant. Regardes moi ça ! J'en pleurs... »
« C'est pour ça que je dois partir, O'clock. Je suis tellement désolé de te laisser, mais je n'ai pas le choix. Je dois te protéger de moi. »
« Ma vue est revenue. Enfin presque. Tu sais, quand papa est allé chez le médecin la semaine dernière pour son mal de tête ? Et bien tu ne devineras jamais, O'clock. Mes yeux se sont réveillés. Pourtant, d'après le docteur, ce n'est que temporaire. Si je les utilise trop longtemps ils vont finir par mourir définitivement. Quarante-huit heures et cinquante-cinq minutes il m'a dit, O'clock. C'est le temps pendant lequel je vais avoir le droit de voir. Mais maintenant que je sais ça... j'ai envie de reprendre des photos... Et j'ai peur que si je reste ici, je ne finisse par prendre un cliché de toi. O'clock. »
« Je devrais me crever les yeux maintenant pour m'éviter cette tentation, mais je ne peux pas. Le Destin me donne de nouveau ces yeux merveilleux, je ne pense pas que ce soit pour les faire mourir maintenant. Je vais donc partir dès demain. Mais il ne faudra rien dire à maman, O'clock. Elle serait capable de me poursuivre pour me ramener par la peau des fesses, hahaha... »
« Enfin. Je vous enverrai régulièrement un peu d'argent quand je le pourrais et puis des photos de ce monde merveilleux. Je ne veux pas capturer que la mort. Je veux aussi saisir la vie. Je veux t'offrir la beauté et la lumière de ce monde, O'clock. Je garderai pour moi sa part d'ombre. Je la saisirai et l'enfermerait dans mon appareil pour que plus jamais il n'en ressorte. Quand j'aurai terminé, je reviendrai et nous pourrons continuer à vivre, toi, maman et moi... aveugle. Pour de bon. »
« Je t'aime ! O'clock.»
(…)
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┼ Test RP ┼
Sujet : Encore un de ces fameux soirs où l'envie de saisir la beauté de la mort s'empare de toi. Il te faut une victime, alors tu pars à sa recherche, dans la nuit. Cet homme, seul, sur son banc, fera parfaitement l'affaire. Mais au moment où tu te mets en action, voilà qu'une jeune fille le rejoint, s'assied à côté de lui, et l'embrasse. Une belle vision de la vie à montrer à ta fille.
La vie ? La mort ? Que choisir ?
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« Plus le jour apparaît, plus notre peine semble noire »
(Roméo, Acte III, scène 5, Roméo et Juliette, Shakespeare)
Je vous ai dis que j'aimais les citations qui donnent l'air intelligent ?
Déjà une semaine que Goetz avait quitté son foyer. Son épouse n'allait plus tarder à comprendre qu'il n'était pas parti pour une simple promenade. Fascinante créature que la femme. Capable de deviner les choses, de comprendre les situations les plus étonnantes. Intuition féminine, malédiction de l'homme. D'ici peu, elle se lancerait à sa recherche. Elle mettrait les moyens nécessaires pour le retrouver et lui faire assumer son rôle de mari et de père. Et il le savait, s'il ne mettait pas de la distance rapidement entre elle et lui, elle réussirait à le ramener, et pas de la façon la plus tendre.
Mais à cette heure tardive, Goetz avait d'autres préoccupations. Dans cette petite ville dont-il avait déjà oublié le nom, il était en recherche d'un abri pour la nuit. Sans le sou à raison de dépenses importantes en nourriture et transport, l'aveugle allait devoir passer sa première nuit à la belle étoile. Cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Et puis, il allait devoir s'y habituer. En se lançant dans cette aventure, il ne disait pas seulement « au revoir » à sa famille. C'est tout un monde qu'il abandonnait. Son petit confort d'artisan horloger en prenait un sacré coup. C'était le moment de mettre en application ce qu'il avait appris en service... vingt ans après.
Marchant un temps dans les ruelles désertes de la ville, il tomba finalement sur l'entrée d'un petit parc, silencieux. Isolé de tout, l'endroit n'avait rien d'engageant. Pourtant, Goetz ne put s'empêcher d'apprécier la beauté du lieu. Une beauté épurée de tout le vacarme du jour. Des sons rares, mais qui se laissaient entendre, chacun leur tour. Une politesse complètement oublié lorsque que viennent les premiers rayons du soleil. Un hibou, un vent dans les arbres, un lampadaire qui s'éteint et se rallume avant de griller complètement. Toutes ces petites choses qui pouvaient angoisser le marcheur lambda était un spectacle ravissant pour l'aveugle. Les nuits apaisantes après les jours bruyants. Lui qui percevait le monde sans l'aide de ses yeux avait une toute autre appréhension des choses. Il ressentait avant de voir. Tout notre contraire.
Les graviers craquaient sous ses bottes. Il participait discrètement au ballet sonore du parc. Le chemin qu'il prenait, lui donnant finalement ce qu'il cherchait. Un abri pour la nuit. Installé à couvert du vent par quelques buissons, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir. A côté, sa petite tortue ne tarda pas à le suivre dans les bras de Morphée.
« Mais qu'est-ce qu'elle fait ?! »
La voix d'un homme venait de le réveiller. Il faisait encore nuit noire et au regard de son état de fatigue, Goetz n'avait pas dormi plus de deux heures. Encore embrumé par un sommeil trop vite interrompu, il mit un certain temps avant de localiser le coupable. A quelques dizaine de mètres de lui, il pouvait entendre le corps d'un homme, jeune et d'assez bonne stature. Sous le couvert de la nuit et de la verdure, l'aveugle resta un moment à observer l'individu qui finit par s'asseoir sur un banc. Son pied ne cessait de tapoter le sol et Goetz pouvait très clairement entendre le craquement de ses phalanges. Le stress, l'angoisse, la peur aussi sans doute. Toutes ces émotions débordaient dans un flot ininterrompu.
Impatient, c'était le mot juste. Une vie mise en suspension dans l'attente d'un événement. Il n'en fallait pas plus pour que Goetz commence à sortir son couteau et son appareil. La situation était trop belle. Isolé de tout, encore invisible d'une proie soumise à un sentiment puissant. Il n'avait qu'à le faucher dans l'instant et tirer de lui un portrait somptueux. Celui d'une vie tourmenté par l'impatience bientôt soulagé par la mort.
Alors même que l'aveugle allait assouvir sa soif de beauté, un bruit nouveau le stoppa net. A quelques mètres sur sa droite, une jeune femme apparue, le souffle court. Emportée par son élan, elle se jeta dans les bras du jeune homme avant de l'embrasser fougueusement sur les lèvres. Goetz avait beau ne pas voir la scène de ses yeux, il ne lui fallut pas longtemps pour en saisir toute la puissance.
« J'ai cru que tu ne viendrais plus. »
« Je suis désolé, mes parents ont veillé très tard pour s'assurer que je ne m’enfuirai pas de nouveau. »
« J'étais si inquiet. Mais nous avons la nuit pour nous désormais. »
Quel privilège. Goetz était à présent parfaitement réveillé. Ses sens buvaient ce spectacle fantastique. En peu de mot et beaucoup de sentiment, la situation était limpide à ses yeux d'aveugle. L'amour. Mieux ! L'amour secret et interdit. Sans doute le plus ardent de tous. Le rideau protecteur de la nuit laissait éclater la lumière de leur passion, éclipsant même le sourire bienveillant de la lune.
Les ambitions meurtrières du photographe venaient de s'apaiser. L'idée de prendre l'impatience fauchée par la mort fut bientôt remplacée par l'envie de figer ce feu d'artifices, cette explosion d'amour. Prenant position, il ouvrit sa veste pour sortir son appareil ainsi qu'une petite montre à gousset du plus parfait ouvrage. Enclenchant un petit mécanisme, un ensemble de quatre aiguilles se mirent en mouvement, chacune avec leur propre cadence. Le compte à rebours était lancé. Enlevant ses lunettes qui mettaient ses yeux à l'abri de la lumière, il put clairement voir le couple. Il ne s'était pas trompé. Ils étaient jeunes, tous les deux. Jeunes et amoureux. Leur passion débordait. Personne, même un novice n'aurait pu louper un tel cliché. Leurs sentiments crevaient tout. Pas de flou ni de problèmes de focalisation. Juste l'Amour dans son plus bel apparat.
Le son que produisit l'appareil ne fut pas des plus discrets, le flash non plus. Son action venait de stopper net la scène. Et pour Goetz c'était encore mieux. Son oeuvre n'en avait que plus de valeur. Après tout, photographier était pour lui un moyen de capturer, pas de reproduire. Si la scène d'amour avait duré, quelle valeur aurait eu son travail, son art. Satisfait, l'aveugle pu ranger son matériel, remettre ses lunettes et arrêter sa montre. Il avait peu dormi, mais sa nuit n'était pas perdue, loin de là. C'était une nouvelle pièce à ajoutééééééééééééééééé...
Et merde ! Y a le feu dans ma casserole de pâtes. Je reviens de suite, Goetz va prendre la suite.
***
Je n'ai plus qu'à me faire discret pour partir. Avec un peu de chance, ils n'auront pas vu d'où provenait le flash...
Et merde, c'est râpé...
La vache il a de la force le petiot... Faut en avoir dans les bras pour me soulever comme ça...
Quoi ? Moi ? Un pervers ?
Ignorant ! Depuis quand l'art est un acte de perversion...
Mais arrête de m'engueuler bordel ! Laisse-moi en placer une. Je vais t'expliquer ! Mais pose-moi !
Écoute ta copine. Elle est en train de flipper.
C'est mieux. C'est ça, va la rassurer, elle en a besoin.
Bon alors voilà...
« Pardonnez-moi pour cette indiscrétion de ma part, mais votre couple dégageait une telle puissance, une telle beauté que je n'ai pas pu résister à l'idée de vous photographier, o'clock. C'est tout. Et puis, ce n'est pas plus mal pour vous jeune homme parce qu’au départ je comptais vous tuer, o'clock. Votre charmante compagne vous a sauvé la vie si on peut dire... hahaha ! ... o'clock. »
« Mais vous êtes un grand malade ! Vieux pervers déglingués ! Je vais vous en coller une qui dégage de la puissance aussi. »
« Moréo, allons-nous en. »
C'était des paroles sages et pleines de bons sens. Je venais de m'expliquer, de m'excuser, mais ce gamin était bien trop sujet à ses émotions. Il n'en maîtrisait pas la moindre parcelle. La peur du moment, la surprise de me voir là, la colère de s'être laissé photographier et maintenant le besoin de se rattraper en montrant toute sa virilité à la belle. Il faut que jeunesse se fasse, je suis complètement d'accord, mais pas comme ça, où alors pas devant moi. Ce débordement me donne envie de le photographier, et pas de la manière la plus propre qui soit. Il faudrait que je me calme en me concentrant sur autre chose. Sa copine ? Non. Elle essaye de le cacher mais elle est terrifiée. La nuit ne la protège plus. Sa maison doit lui manquer.
Bon sang ! La colère et la peur vous vont tellement bien. Vous êtes beaux. Tellement beaux. A quelles émotions aurais-je droit si l'un de vous deux venait à mourir. Une colère transformée en haine et une peur panique ? Oui ! Tellement beau, tellement fort.
Je suis désolé.
Je ne t'écoute même plus gamin. Tu as l'air de hurler fort pourtant. Tu ne le vois pas ? Le couteau que j'ai dans la main ? Il va la tuer. Mais avant ça...
« Dégage, o'clock... »
Tu étais bien trop occupé à m'engueuler pour me voir te coller mon poing en pleine face et attraper ta belle. Gros malin, tu pisses le sang par le nez.
Et moi, je viens de m'éclater les phalanges. Chiottes ! T'es vraiment costaud.
« Lâche-là ! »
« Je ne peux plus, je suis sincèrement désolé. Je veux la voir. Ta haine. Montre là moi. Laisse-moi la voir. Laisse-moi éterniser l'expression d'un amour qui s'attaque à la mort. »
Sa peau est vraiment tendre. Mon couteau entre dans sa gorge avec une aisance effroyable. Son sang salit mes gants mais j'ai une autre préoccupation. Le visage de ce gamin se décompose, je le sais, je le sens. Vite mes lunettes ! Vite ma montre ! Vite mon appareil ! Vite... !
Quoi ? Tu ne fais rien. Mais bouge. Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas que ce n'était que de la frime. Montre-moi ta rage. Balance-la dans mon appareil.
Allez ! Frappe ! Cri ! Détruit ! Venge-toi bon sang ! Offre-moi ce spectacle.
Et merde, ça ne sert plus à rien. Il n'y a plus rien dans sa tête. J'y suis sans doute allé trop fort. Ce gamin à carrément perdu connaissance. Il n'y a plus que du vide. C'est angoissant bordel. Si j'avais su je l'aurais tué lui. Sa copine aurait eu une réaction au moins.
Fait chier ! Y a du sang partout et pas un seul cliché. En plus de ça je viens de perdre une bonne minute de vue. Pas le temps de nettoyer, le soleil se lève et les emmerdes qui vont avec. Tant pis pour la nuit de sommeil. On verra ça demain.
« Franklin, on y va ! »
Veinard, toi au moins t'as pu dormir un peu plus longtemps. Y'en a qui de...
***
C'est bon j'ai sauvé mon appartement de l'incendie. Pas mes pâtes par contre... Bref, où on en est. La vache ! C'est carrément dégueulasse. Et vous l'avez laissé faire ? Bon bah y a plus grand-chose à faire maintenant. Je ne vais pas épiloguer :
Et Goetz s'en alla alors que l'aube en face de lui projetait son ombre sur la triste scène d'un amour interdit mort dans le secret, blablabla.
- Spoiler:
- Si vous avez des recettes de grand-mère pour décoller un centimètre et demi de brûler du fond d'une casserole, je suis preneur.
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┼ IRL ┼
- Prénom... Mycose.
Age... 12 ans.
Aime... Ne pas répondre à cette question.
N'aime pas... Laisser les gens dans l’ignorance.
Personnage préféré de One Piece... Deux noms : Kobby.
Caractère... Gémeaux ascendant scorpion et chèvre de métal.
Fais du RP depuis... Que j’ai 14 ans.
Disponibilité... Selon l'humeur du moment mais grosso-modo 2-3 jours sur 6,5.
Comment avez vous connu le forum ? Une histoire Meetic (Ok ! Elle est facile et naze mais j'aime les choses simples et simplettes)
Dernière édition par Goetz le Mar 14 Mai 2013 - 13:14, édité 3 fois