South blue, hors de la périphérie du Royaume de Bliss……
An de grâce 1625 – 20h50
An de grâce 1625 – 20h50
Siiiiiissssssssiiiiiii fuiiiiiiiiiiiiiouuuu kk kkk KBOUM, KBOUM, KBOUUUUUM…. !!!
Ça, c’est du feu d’artifice ! Ça pète et ça éblouit le ciel par un concert de lumières multicolores. Un spectacle pyrotechnique qui en jette plein la vue sur la cohorte de gens en ville braquant les yeux vers le ciel. Marquant l’ouverture de la grande fête nationale. De là où j’suis, c’est-à-dire à 100 mètres de la zone urbaine, je peux voir la plèbe festoyer dans un brouhaha festival qui a lieu sur la grande place de Bliss. Difficile de distinguer ce que les civils font exactement, une chose est certaine ils s’éclatent comme des gosses enfermer dans un magasin d’jouet. Moi dans tout ça, je profite de mon jour de congé payé en m’relaxant ici, allongé de dos, bras croisé derrière ma tête et les yeux plongés dans ce ciel étoilé. Les endroits et autres lieux loin du capharnaüm de la civilisation restent mes destinations favorites, loin de l’agitation du monde extérieur. Et puis je risque de gêner tout ce p’tit monde, là-bas, si je devais me joindre à eux. Ça tombe très bien en plus puisque je m’relaxe en pleine période d’été ! La nuit est chaude, limite torride, si bien que j’ai retiré mon blouson de marine pour m’en service comme repose-tête. Quant à mon fourreau, je l’ai entreposé sur ma droite, sans m’inquiéter que quelqu’un s’en empare. Après tout, quel genre d’humain serait assez fou pour voler une arme de géant alors qu’il y a mieux à convoiter ? J’glisse une main dans la poche de mon jean pour en ressortir un vieux cigare gros comme mon majeur. Offert généreusement par un confrère après l’avoir aidé dans une tâche manuelle. Et mon briquet artisanal rouillé à 90% par les ravages du temps. Il a beau sentir l’vécu, ça fait 70 ans qu’il me sert et jamais il n’a clamsé. Sckliak !
Jusqu’à maintenant……..
- Rest in piece !
Ça c'est dit ! Après quoi j’le jette par-derrière, assez loin d’ici avant d’ranger mon cigare là où il était. J’pousse un soupir agacé. Grrr, j’vais devoir m’contenter de rien pour cette nuit et ça, ça m’tape sur les nerfs !
C'est là que j'entends des bruits d'pas qui se rapprochent. J'pivote ma tête vers ma gauche. Ça alors, Je ne m'attendais pas à l'voir ici celui-là ! Le type sur mon champ d'vision n'est d'autres qu'une vieille connaissance. Marc Slayton. Il fut un temps où cette octogénaire, fichtrement bien conservée d'ailleurs, était mon plus grand rival. Le vieux marine retraité avait une haine farouche envers les chasseurs de primes. Même si la marine tolérait plus ou moins leurs aides, lui en revanche il ne les tolérait pas. Il se mettait toujours en travers de ma route et nos rencontres se soldaient généralement par des combats que j'remportais haut la main, sans vouloir le tuer pour autant. Je n'voulais surtout pas avoir mon blase sur une affiche de prime ! Et pourtant, cette tête de mule n'a pas cessé de m'pourchasser en sillonnant les mers. Sa détermination à vouloir me mettre derrière les barreaux personnellement était une lubie chez lui, pire qu'une obsession, à tel point qu'il mettait au placard tous les autres chasseurs de primes qu'il chassait ! On peut donc dire que ce fut une longue histoire d'amour entre nous deux ! Puis au fils des décennies qui suivirent, sa haine s'atténuait et nos combats furent moins fréquents jusqu'à ce qu'il tire un trait sur tout ça en 1600. À vu d'oeil, on voit clairement qu'il transpire la sévérité avec son faciès rustre accentué par sa moustache, ses rides ainsi que quelques cicatrices sur sa trogne. Avec sa stature robuste montrant qu'il a encore d'la ressource à revendre, il a l'profil du vétéran d'la guerre ! Et le pire dans tout ça c'est que s'en ai un ! Un sergent d'élite comme moi pour être plus précis. Avant la mort de Shira, ce fut la deuxième personne en qui j'avais le plus confiance. Le seul qu'ami que j'ai sur terre depuis que ma première bouffée d'air !
L’ami par excellence !
- Spoiler:
- J’vois qu’tu n’as pas changé depuis tout c’temps, Jormungard !? Toujours aussi associale qu’avant !
- Et toi t’es toujours aussi casse-burette avec tes questions à la mords-moi-le-nœud, hein Slayton !?
- Ha ha ha ha ! Aaah ça pour sûr que les habitudes ne changent pas ! Ça fait combien d’temps déjà qu’on ne s'est plus rencontrés ?
- 45 ans !
- Et bah ! Y a de l’eau qui a coulé depuis………..
En guise de retrouvailles, je lui tends mon p’tit doigt pour qu’il le serre comme pour une poignée de main, puis il s’installe en tailleur à mes côtés.
- Sinon, qu’est-ce que tu fous ici ? Toi aussi t’en a marre de la vie en ville ?
- Non, j’étais en route vers le cimetière situé au large des côtés, pour faire mon deuil à mes anciens camarades morts au combat il y a 10 ans. Lors d’un assaut sur un navire-pirate.
- Toutes mes condoléances l’ami……
- Merci mon grand. Et toi, quel bon vent t’emmène ici ?
- Bof ! Rien d’particulier ! J’passe juste mes vacances de congé ici pour m’détendre.
- De congé tu dis !? Mais……tu n’es plus chasseur de prime !?
- Yeap ! Je me suis enrôlé d’mon plein grès dans la marine d’élite.
- Noooon ! Tu m’fais marcher……..
- Si si je t’assure ! Regarde par toi-même !
J’redresse légèrement mon torse puis j’retourne mon blouson d’officier avec les galons de sergent d’élite sur les épaulettes en guise de preuve. De suite, le Marc fixe mes galons les yeux grands ouverts et la bouche entrouverte, puis il m’regarde avec sa tête d’ahuri.
- Depuis quand ?
- Depuis l’mois d’janvier.
- Je vois cela. Mais qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre la marine comme ça ? Moi-même qui t’connais depuis 45 ans je n’aurais jamais cru qu’un jour tu t’enrôlerais dans la marine !
- C’est très compliqué à t’expliquer et chuis pas d’attaque à t’déballer le tableau. J’peux juste te dire que c’est par une promesse juré à un être cher décédé. Voilà !
- Dans ce cas il va falloir que tu te montres plus ouvert avec les autres, Jormungard. Même dans la marine d’élite, nos confrères doivent savoir se montrer sociables.
- Muum…..Ça ne va pas….
- Oui je sais ce que tu vas m’dire ! Que ne t’es pas du genre à aller vers les autres et encore moins de vouloir t’faire des amis sur qui compter, j’te connais assez bien pour l’savoir. Sauf que tôt ou tard, tu tomberas dans une merde si profonde qu’il te faudra l’aide de quelqu’un pour t’en sortir ! Même si tu es très doué pour te sortir des pires situations imaginables.
- C’est ça, pour ensuite les perdre lorsqu’ils mourront d’vieillesse et être de nouveau seul tout en n’ayant pas changé d ‘un poil !? NON !!! Plutôt crever que d’subir ça une nouvelle fois !
- Pourtant tu as bien moi comme ami, non ?
- Ouais, mais ça c’était avant que j’apprenne, un an plus tôt, que je pouvais vivre plus de trois siècles ! Avant ça je n’le savais même pas ! Et quand on sait que rares sont les humains centenaires, ça m’donne pas envie d’voir des êtres chers disparaitre les uns après les autres ! J’incline ma tête vers le ciel, ce qui fait que les ombres de mes cheveux cachent la moitié d’ma figure. J’en ai déjà fait l’expérience une fois, ça m’a déjà bien suffi…….
- Je comprends ce que tu veux dire par là…….
Ggggggzzzzzzzzzzz….. KBOUM
Une belle bleue illumine le manteau de nuit que j’détourne du regard vers Marc, en train d'sortir un cigare dans la poche interne de son veston, et pas n’importe lequel : un cigare Portgas. Je le reconnais facilement grâce aux motifs de l’étiquette enroulée dessus que j’ai déjà vue auparavant. Il sort une boite d’allumettes puis il allume son mégot avec une allumette. Je vois qu’il prend toujours son temps pour tirer sa latte avant d’cracher la fumée dans un panache blanchâtre.
- Mais crois-moi………S’il existe une souffrance pire que celle de perdre un être cher, c’est bien celle que peut engendrer ce vide qui nous ronge notre âme. Un vide que ni l’honneur, ni la richesse et encore moins la soif d’aventures ne sauront combler. Je sais de quoi je parle puisque je suis en train d'en subir les conséquences vivre ici et maintenant……….
Dernière édition par Jormungard Sovereign le Lun 20 Mai 2013 - 19:37, édité 2 fois