Hmm. Où suis-je ? Et c'est quoi cette douleur au crâne ? Ah. J'ai mal partout en fait. Le moindre mouvement. Argh. Supplice. Je suis dans un lit ? Non. C'est pas confortable. Pourtant ... je vais mieux. Mon bras est bloqué. Et l'autre. Un moignon. Pourquoi ? Où est mon gantelet ? Où ... où sont mes affaires ? Cette odeur. Ce froid. C'est une prison.
Le réveil de l'assassin fut plus dur qu'on ne l'aurait cru. Il était enchaîné à une paroi, son bras valide bloqué par des liens constitués de Granit Marin. Cela expliquait l'état de faiblesse, il ne pouvait jauger ses forces ainsi. Tout son corps lui faisait mal, mais au moins il vivait. Où était-il ? Que faisait-il là ? Ses frères n'avaient pas jugé utile de le secourir. Ah non. Les bombes. Le fameux plan de cet enfoiré de brûlé. Il s'était bien gardé de lui en faire part, et il savait très bien pourquoi. Deuxième guerre, deuxième déconvenue. Les assassins n'avaient rien à faire sur un champ de bataille, pas vrai ? Il s'était fait capturer, tout était fini. Salem avait du ramasser son corps, le prendre comme trophée. Rafael le connaissait bien : il préférait le voir croupir et végéter en prison plutôt que mort. Au moins, son plan initial lui avait sauvé la vie. Compter sur la bonté de ce foutu Fenyang. Trop bon, trop ... Peu importait. Un frisson glacé parcourut son échine. Chaque tentative pour garder ses pensées en ordre se soldait par un échec, à cause du ...
... Ah ! Combien de temps s'était-il assoupi ? La cellule était noire, si noire qu'on aurait pu la croire immense. Mais non. Il sentait le pouvoir de cette satané roche émaner tout autour de lui. C'était certainement une nouvelle salle du Léviathan, aménagée spécialement pour lui. Nulle lumière, nulle chaleur. Rien que le vide et son désespoir pour meubler l'endroit. Heureusement qu'il pouvait encore entendre ce qu'il se passait dehors. Et qu'il y avait les visites. Cela devait faire la quatrième ou cinquième fois qu'on venait changer ses bandages. Le nourrir. On ne le laissait pas toucher à un quelconque ustensile. Sa réputation le précédait. Largement exagérée par les derniers évènements. Ah, il avait tué Krabbs. Krabbs qui n'était personne, rien. Et Envy ? Il espérait que celui-là était mort. Quant à Ombre. Il avait du disparaître, le laissant croupir dans sa fange. Qu'importait. Cela faisait partie du plan. Du moins, il l'espérait encore. Encore ces vertiges. À chaque fois qu'il commençait à y voir un peu plus clair, ses pensées tourbillonnaient. Et sa faiblesse le ramenait à un état comateux, entre sommeil et veille. Tout ça à cause du ...
... Sixième ? Septième. Non, ce n'étaient même plus des jours. Seulement de longues secondes, éternelles. Le ressac de la marée qui n'en finissait pas, lui non plus. Il y avait de quoi rendre fou, plus qu'il ne l'était déjà. Régulièrement, il mettait à l'épreuve ses chaînes. Juste pour vérifier qu'il n'était pas mort. Les visites avaient peu à peu cessé. On ne le nourrissait plus que tous les deux jours à présent. Ou peut être était plus court, mais il n'avait plus aucune notion du temps. On le laissait là, à souffrir en silence. Et pour les commodités, n'en parlons même pas. Il y avait cependant un peu de jeu sur ses liens, et il pouvait marcher quelques pas. Rien de plus, mais cela suffisait. Il avait appris à faire avec l'état de faiblesse imposé par le Granit Marin. Peu à peu, il devenait apte à rester éveillé, et à se déplacer. L'état de faiblesse imposé par le matériau était incroyable, et il ne pouvait jamais durer très longtemps. Après quelques minutes d'activité, il finissait toujours par sombrer, à cause du ...
... un bruit inhabituel. Un roulement. Un crissement. Oui, il l'entendait distinctement maintenant. Cela avait commencé depuis quelques minutes, mais cela se rapprochait. À vivre dans ces ténèbres, son ouïe s'était drastiquement améliorée. C'était comme ça depuis la bataille, du moins il en avait l'impression. Depuis que cette sorte de voix s'était manifestée. Il l'entendait de plus en plus souvent à présent. Comme si c'était Césare qui parlait, comme si son frère était toujours avec lui. Mais non. C'était comme le reflet de sa propre voix, quelque chose enfoui au fond de lui et qui englobait son être. Une sorte de ... de fluide. C'était ce qui collait le mieux. C'était le Mantra. Il le savait maintenant. Malheureusement, ses instants d'activité étaient trop brefs pour qu'il puisse s'en réjouir. Et puisqu'il ne pouvait entraîner son corps, il se contentait d'exercer son esprit. C'était toujours ça de pris. Quant au son qui se rapprochait de plus en plus. Il en avait une certitude à présent. Il savait comment guider cette voix. Cela faisait plusieurs jours, heures. Semaines ? Il s'entraînait à la laisser aller plus loin. Une seconde conscience. Il sentait la voie, il la touchait du bout des doigts mais ne pouvait s'en saisir à pleine main. Et à chaque fois qu'il était prêt à renoncer ...
"Oswald."
... elle se manifestait et se gaussait de lui. Comme saisir une truite dans un torrent. La porte de sa geôle s'ouvrit à la volée, sous les ordres de Double Face. La voix ne se trompait jamais. Césare ne se trompait jamais. L'assassin resta là, les yeux fermés. Il sentait la lumière brûler ses pupilles derrière ses paupières. Inutile de ressembler à un rat aux yeux de celui-là.
"Oh, c'est un honneur ... Lieutenant-Colonel Jenkins ? Si cela n'a pas changé depuis." articula-t-il péniblement, se redressant autant que ses liens le lui permettaient.
"Je vois que la bataille vous a coûté bien cher. Etait-ce là le prix de votre vigueur sur le champ de bataille ?" se gaussa-t-il, un léger sourire sur le coin des lèvres.
Double Face était couvert de bandages, et il évoluait en fauteuil roulant. Il semblait en bien piteux état. Pire encore que Rafael. Ce type devait possédait une incroyable rage de vivre, c'était tout à son honneur. De plus, il ne fallait pas oublier qu'il avait été d'une grande aide face à Krabbs. Peut-être venait-il quémander le silence. Tout un tas de raisons pouvaient l'amener ici, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
"Alors, on vient inspecter la marchandise ? Ou c'est un autre but qui t'amènes, Os' ?" grommela Rafael, essoufflé par l'effort que lui demandait le simple fait de résister à l'effet nocif du Granit Marin.
Le réveil de l'assassin fut plus dur qu'on ne l'aurait cru. Il était enchaîné à une paroi, son bras valide bloqué par des liens constitués de Granit Marin. Cela expliquait l'état de faiblesse, il ne pouvait jauger ses forces ainsi. Tout son corps lui faisait mal, mais au moins il vivait. Où était-il ? Que faisait-il là ? Ses frères n'avaient pas jugé utile de le secourir. Ah non. Les bombes. Le fameux plan de cet enfoiré de brûlé. Il s'était bien gardé de lui en faire part, et il savait très bien pourquoi. Deuxième guerre, deuxième déconvenue. Les assassins n'avaient rien à faire sur un champ de bataille, pas vrai ? Il s'était fait capturer, tout était fini. Salem avait du ramasser son corps, le prendre comme trophée. Rafael le connaissait bien : il préférait le voir croupir et végéter en prison plutôt que mort. Au moins, son plan initial lui avait sauvé la vie. Compter sur la bonté de ce foutu Fenyang. Trop bon, trop ... Peu importait. Un frisson glacé parcourut son échine. Chaque tentative pour garder ses pensées en ordre se soldait par un échec, à cause du ...
... Ah ! Combien de temps s'était-il assoupi ? La cellule était noire, si noire qu'on aurait pu la croire immense. Mais non. Il sentait le pouvoir de cette satané roche émaner tout autour de lui. C'était certainement une nouvelle salle du Léviathan, aménagée spécialement pour lui. Nulle lumière, nulle chaleur. Rien que le vide et son désespoir pour meubler l'endroit. Heureusement qu'il pouvait encore entendre ce qu'il se passait dehors. Et qu'il y avait les visites. Cela devait faire la quatrième ou cinquième fois qu'on venait changer ses bandages. Le nourrir. On ne le laissait pas toucher à un quelconque ustensile. Sa réputation le précédait. Largement exagérée par les derniers évènements. Ah, il avait tué Krabbs. Krabbs qui n'était personne, rien. Et Envy ? Il espérait que celui-là était mort. Quant à Ombre. Il avait du disparaître, le laissant croupir dans sa fange. Qu'importait. Cela faisait partie du plan. Du moins, il l'espérait encore. Encore ces vertiges. À chaque fois qu'il commençait à y voir un peu plus clair, ses pensées tourbillonnaient. Et sa faiblesse le ramenait à un état comateux, entre sommeil et veille. Tout ça à cause du ...
... Sixième ? Septième. Non, ce n'étaient même plus des jours. Seulement de longues secondes, éternelles. Le ressac de la marée qui n'en finissait pas, lui non plus. Il y avait de quoi rendre fou, plus qu'il ne l'était déjà. Régulièrement, il mettait à l'épreuve ses chaînes. Juste pour vérifier qu'il n'était pas mort. Les visites avaient peu à peu cessé. On ne le nourrissait plus que tous les deux jours à présent. Ou peut être était plus court, mais il n'avait plus aucune notion du temps. On le laissait là, à souffrir en silence. Et pour les commodités, n'en parlons même pas. Il y avait cependant un peu de jeu sur ses liens, et il pouvait marcher quelques pas. Rien de plus, mais cela suffisait. Il avait appris à faire avec l'état de faiblesse imposé par le Granit Marin. Peu à peu, il devenait apte à rester éveillé, et à se déplacer. L'état de faiblesse imposé par le matériau était incroyable, et il ne pouvait jamais durer très longtemps. Après quelques minutes d'activité, il finissait toujours par sombrer, à cause du ...
... un bruit inhabituel. Un roulement. Un crissement. Oui, il l'entendait distinctement maintenant. Cela avait commencé depuis quelques minutes, mais cela se rapprochait. À vivre dans ces ténèbres, son ouïe s'était drastiquement améliorée. C'était comme ça depuis la bataille, du moins il en avait l'impression. Depuis que cette sorte de voix s'était manifestée. Il l'entendait de plus en plus souvent à présent. Comme si c'était Césare qui parlait, comme si son frère était toujours avec lui. Mais non. C'était comme le reflet de sa propre voix, quelque chose enfoui au fond de lui et qui englobait son être. Une sorte de ... de fluide. C'était ce qui collait le mieux. C'était le Mantra. Il le savait maintenant. Malheureusement, ses instants d'activité étaient trop brefs pour qu'il puisse s'en réjouir. Et puisqu'il ne pouvait entraîner son corps, il se contentait d'exercer son esprit. C'était toujours ça de pris. Quant au son qui se rapprochait de plus en plus. Il en avait une certitude à présent. Il savait comment guider cette voix. Cela faisait plusieurs jours, heures. Semaines ? Il s'entraînait à la laisser aller plus loin. Une seconde conscience. Il sentait la voie, il la touchait du bout des doigts mais ne pouvait s'en saisir à pleine main. Et à chaque fois qu'il était prêt à renoncer ...
"Oswald."
... elle se manifestait et se gaussait de lui. Comme saisir une truite dans un torrent. La porte de sa geôle s'ouvrit à la volée, sous les ordres de Double Face. La voix ne se trompait jamais. Césare ne se trompait jamais. L'assassin resta là, les yeux fermés. Il sentait la lumière brûler ses pupilles derrière ses paupières. Inutile de ressembler à un rat aux yeux de celui-là.
"Oh, c'est un honneur ... Lieutenant-Colonel Jenkins ? Si cela n'a pas changé depuis." articula-t-il péniblement, se redressant autant que ses liens le lui permettaient.
"Je vois que la bataille vous a coûté bien cher. Etait-ce là le prix de votre vigueur sur le champ de bataille ?" se gaussa-t-il, un léger sourire sur le coin des lèvres.
Double Face était couvert de bandages, et il évoluait en fauteuil roulant. Il semblait en bien piteux état. Pire encore que Rafael. Ce type devait possédait une incroyable rage de vivre, c'était tout à son honneur. De plus, il ne fallait pas oublier qu'il avait été d'une grande aide face à Krabbs. Peut-être venait-il quémander le silence. Tout un tas de raisons pouvaient l'amener ici, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
"Alors, on vient inspecter la marchandise ? Ou c'est un autre but qui t'amènes, Os' ?" grommela Rafael, essoufflé par l'effort que lui demandait le simple fait de résister à l'effet nocif du Granit Marin.