Never alone.

Le noir.

Un bruissement, le vent. Ça file et défile. Vite, de plus en plus. Et ça s'arrête, net. Des murs, noirs, humides, terreux. Une odeur, de la moisissure... Où suis-je ? Une grotte ? Une galerie ? Je ne sais pas. Mais j'y suis, seule.
J'avance.

J’entends le bruit de mes pas sur le sol. Rien d’anormal d’abord, le simple son d’une semelle tapant la rocaille. Et soudain, un crack. Ça roule. Ce n’est pas fixé. Je regarde : des os. Et de plus en plus. Grands, petits… De nombreux cadavres, humains. L’odeur est infecte, infâme. Mais je continue. Puis, vient la lumière. Faible, ponctuelle. Un reflet sur du métal. Une lame.
Elle bouge.

Loin d’abord, elle s’agite et s’avance. De nouveaux cracks se font entendre. Je ne bouge plus. Ce n’est pas moi. Je ne suis plus seule. La lame approche, de plus en plus. Puis s’arrête, un mètre devant moi. Elle monte au niveau de ma taille, et se positionne horizontalement. Je la regarde, je la connais. Et aperçois des mains, noires de crasse, meurtries. Méfiante, je prends cette lame, maintenant mienne et regarde là où est le visage de l’homme qui me l’offre. Je ne vois qu’un œil, vert, et un sourire, narquois.


Cours.

Il disparait, me laissant l’arme. J’entends un bruit sourd, profond et puissant. Il se rapproche. Vite, trop vite. Je n’ai pas le temps de fuir. Les flots me fouettent…



Je me réveille en sursaut, trempée. De l’eau ? Non. De la sueur due à la lutte de mon corps contre ce qui m’a agressé. Du poison, probablement. Je ne sais pas trop, je suis confuse. Que m’est-il arrivé ? Je tente de me rappeler. Difficilement. Pour m’aider, je regarde autour de moi : cette salle à ciel ouvert je la connais. Cet autel, ces statues de dragons, ces fresques… Je me souviens, un peu. L’araignée. Je regarde ma jambe, rapidement. Un mouvement trop brusque, mon aile cassée se manifeste, fichue aile. Mais je vois bien, sur mon mollet, les deux petits points indicatifs d’une morsure.

Le gout infecte qui rode dans ma bouche me rappel le fruit que j’ai du croquer… Je regarde autour de moi, je n’en vois aucune trace. Rêve ou réalité ? Je ne sais pas trop… Puis je regarde la statue qui plus tôt m’a parlée.

Hey, le dragon, toujours là ?

Aucune réponse… Rien de surprenant au final, après tout, ce n’est qu’un tas de pierre… Parce que je ne suis pas totalement sûre de moi, j’insiste un peu quand même. J’me lève, perds un peu mon équilibre, subis un mal de crâne assez atroce mais arrive finalement vers le dragon. Je lui tapote la tête avant d’enchainer.

Et, ho, je te cause. T’es vivant ou pas ?

En même temps, si t’es pas vivant, tu risques pas de répondre…


Et toujours pas de réponse. J’en conclu que c’est bien une simple statue. Mais du coup, si ce n’est que de la pierre, alors ce qui s’est passé plus tôt ne s’est en faite pas passé ? Du coup, j’aurai halluciné tout ça ? Ça me parait pas délirant comme supposition. Après tout, je suis tombée dans une fosse pleine d’araignée, y’en a p’t’être une qui m’a mordu à se moment là et le poison à mis du temps à agir… Et puis, il a p’t’être lui-même provoqué hallucination et autres conneries… Je préfère cette variante de l’histoire plutôt que celle où je mange un truc zarbe… Alors même si elle n’explique pas tout, je veux y croire et ne laisse aucune crédibilité aux autres possibilités.

Enfin… Le fait est que je suis quand même coincée là. Et que je ne vois vraiment pas quoi y faire. Alors j’attends en regardant les murs. Je ne sais même pas où devrait se trouver la porte. Du coup, j’inspecte mais ne trouve pas grand-chose. Y’a pas mal de fissures, de trou…

Izyaaaa !!!!

Bref, rien d’exploitable pour sortir. Et la fresque, y’a peut être un mécanisme caché sur la fresque ?

Izyaa ! T’es oùùùù ?

J’tripote le mur un peu partout. Dans les yeux de l’humain ? Non. Ceux du dragon ? Ils sont trop hauts, je regarderais plus tard… P’t’être au point de contact des deux ? Peuh, que dalle… Vraiment nul ce truc.

IIIIIZYAAAA !!!!
Hein ?

On m’appelle ? Mais… y’a personne sur cette île qui me connait à part…
Lui !

ENZOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!


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Dernière édition par Izya le Dim 9 Juin 2013 - 11:43, édité 1 fois
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Fichu jungle. Ou forêt. J’m’en fous en fait. Je sais pas depuis combien de temps je la traverse en courant et en hurlant « IZYAAAAAAAA », mais ça fait déjà bien trop longtemps.

J’ai même laissé derrière moi ce cadavre de tigre alors que j’aurais pu la manger, mais actuellement, j’avais plus faim de compagnie que je n’avais faim de nourriture. Il me fallait retrouver cheveux de feu et vite ! Je n’arrêtais pas de courir dans tous les sens, hurlant son nom en espérant qu’elle réagisse, mais jusqu’à présent, seule la nature m’avait répondu, et bon sang elle est pas du tout bavarde.

J’avais fouillé dans l’arbre abris que je m’étais fait, espérant qu’Izya soit en réalité reste à proximité de moi mais cachée durant tout ce temps, pour pouvoir squatter dans mes installations, mais malheureusement pour moi, non, ça n’était pas le cas. J’avais aussi essayé de revenir sur la plage, la où on s’était disputé, en espérant que ses traces de pas étaient toujours visible, mais apparemment, je ne m’étais pas rendu compte que ça faisait un peu plus d’un jour qu’on s’était séparé, du coup, la marrée était montée et elle avait tout effacée. Quelle garce, on ne peut décidément pas faire confiance à la mer.

Mais en repensant à tout cela, notamment à la dispute, je pris conscience de quelque chose : Izya et moi on ne s’était pas vraiment quitté en bon terme. Et j’avais besoin de sa compagnie, de gré ou de force, certes, mais de gré serait peut être plus pratique.
Du coup, il me fallait réfléchir à ce que j’allais lui dire quand je la retrouverais.

« Salut ma vieille, en fait la grosse engueulade s’était pour déconner, on oublie tout et on s’embrasse » ? Non, j’ai pas envie de l’embrasser, elle serait capable d’en profiter pour me poignarder.

« Hey, Izy, tu sais, même si c’est ta faute si on est coincé ici, j’te pardonne. J’suis grand seigneur, hein ? »…… Non, elle va jamais réussir à croire que je lui pardonne, même temporairement…… Hein, quoi ? Moi ? Culotté ? Non, je porte juste un caleçon, désolé.

Hum…. Je pourrais l’impressionner avec mon talent pour la survie et elle, aveuglée par la nouvelle admiration qu’elle me portera, oubliera d’elle-même la dispute ? ….. Nan, les fangirl c’est quelque chose de beaucoup trop dangereux et compliqué à gérer, évitons cette option….

Ah, je sais, je pourrais lui couper une jambe du coup elle sera incapable de se déplacer sans mon aide et elle sera obligée de rester avec moi !.... Ah, non, merde, cette option la je l’ai déjà réservé pour les méthodes « de force », pas « de gré »….. Bon sang, c’est dur de lutter contre la solitude, avec Anko au moins j’avais pas eu autant de problème.

Bref, dans tous les cas, je devais la retrouver la Izya, et cette jungle commençait sérieusement à me taper sur le système. Grimpant sur un arbre histoire d’essayer d’apercevoir l’ange rouge, je pu surtout remarquer une grande construction que se tenait à quelques centaines de mètres au loin. Une construction ? Donc peut être des gens à l’intérieur ? Et peut être Izya aussi ? Sans plus attendre, je descendis de mon arbre et je fonçais dans la direction de la bâtisse, priant Dame Fortune pour y trouver quelqu’un à l’intérieur.

Mais plus je me rapprochais, et plus je déchantais, car au fur et à mesure que que je me rapprochais de l’assemblage de pierres taillées, je réalisai qu’elles étaient toutes usées par le temps….. Et une fois arrivé devant, je pu constater qu’il s’agissait en fait d’un immense labyrinthe ayant surement été construit par une antique civilisation. En tout cas, vu son état, il ne datait pas d’hier. Ca me rappelait les évènements d’Asterion tout ça….

Mais plutôt que de s’adonner à la nostalgie (il en avait déjà fait suffisamment à ce niveau un peu plus tôt), mon cerveau préféra se concentrer sur le cadavre de tigre qui traînait dans le coin, ainsi que sur les traces de sang montrant que quelque chose, ou quelqu’un, s’était dirigé à l’intérieur du labyrinthe après avoir tué le félin.

Houla, si une bestiole pouvant butter des tigres se promenait la dedans, il était hors de question que j’y mette les pieds. Mais, histoire de savoir qu’est ce qui pouvait avoir fait ça, je me mis à examiner la carcasse du tigre, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que le responsable avait soit des griffes énormes, soit un lame……. Je crois que j’avais enfin la preuve que mon ange au sale caractère se trouvait à l’intérieur.

Pénétrant dans le labyrinthe tout en essayant d’ignorer ma paranoïa et cette étrange sensation qui m’habitait, guidé par mes talents de traqueurs, mon instinct et mes sautes d’humeur, j’avançais petit à petit, marchant sur les dalles de pierre tout en hurlant :



-IZYAAAA, T’ES OUUUU?


Et un léger son provenant du fond du labyrinthe fit son chemin jusqu’à mes oreilles.


-ENZOOOOOOOOOOOOOOOO!!!!!


Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je compris de qui il s’agissait. Je commençai à presser le pas, continuant de hurler le nom d'Izya, impatient de pouvoir côtoyer à nouveau une présence humaine sur cette île pourrie, et sans me rendre compte qu’une autre présence était en train de m’observer avancer dans son antre, et de toute évidence, elle n’était pas contente.
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Ce n’est clairement pas bon. Ici, cet affreux personnage masculin est en train d’appeler à plein poumon sa douce et belle future dragonne. Izya qu’elle s’appelle, il a au moins appris quelque chose de cet intrus. Intrus nommé Enzo, si l’on en croit la voix lointaine de l’ange aux cheveux rouges. C’est vraiment mauvais. Ils se connaissent et se cherchent… Heureusement que sa « chérie » est bien cloîtrée au centre du labyrinthe et ne risque pas de s’en échapper. A moins qu’elle ne découvre ses pouvoirs trop vite… Peut-être aurait-il dû laisser le Criquet là-bas, pour faire le guet… Peut être…

Criqui. Il est temps qu’on passe à l’action ! Cet homme ne doit pas trouver ma future femme !
Ui ui ii u ii i... (Quand tu dis « on », tu veux dire moi, hein…)
Ne dis pas de bêtise, c’est clairement impossible que ce soit son mari ! Surtout maintenant qu’elle a mangé le fruit !
Ui u u i…(Ouais, c’est bien ce qu’il me semblait…)
Allez, suis moi !

Et après un soupir lassé de notre Criqui, les deux acolytes se dirigent vers les mécanismes des pièges à proximité de leur cible. Encombrement sur le sol, trappe, tout est bon pour ralentir l’indésirable. Et pendant qu’il sera ralenti, l’insecte aura le temps de fermer les portes menant vers le centre du labyrinthe… vers Izya.


*****

ENZOOOOOOOOOOO ? JE SUIS AU CENTRE !!! DANS UNE GRANDE PIÈCE RONDE ! ENFERMÉE ! SORS MOI DE LAAA !!!

Si Enzo est venu me chercher, c’est qu’il a fini par comprendre et accepter la disparition de son reptile. Et même si j’attends de lui qu’il s’excuse, pour l’heure, s’il peut me sortir de là, ce serait pas mal… Nan parce que bon, y’a rien à faire dans cette pièce, et rien à bouffer ou boire non plus.

Je continue de gueuler régulièrement pour qu’il essaye de se repérer avec ma voix, et pendant ce temps, je tente encore de trouver une faille dans les murs. Mais rien. Rien de chez rien. Alors je perds patience et commence à essayer de découper les murs, mais ces enfoirés sont épais, bien trop épais pour se laisser faire facilement. Et ça me gonfle, vite. Très vite. Alors je gueule, encore un peu, histoire de… Et je shoots dans le mur aussi. Beaucoup. Et, finalement, j’arrive à faire un petit trou. Il me permet de voir le couloir qui longue la salle et… le… non… Mais qu’est-ce qu’un hippopotame fout là sérieusement ?! Ça a pas besoin d’eau pour vivre ces bêtes la ?! Bah si, et d’ailleurs, il est trempé c’t’animal… Et gros. Très gros. J’n’ai jamais vu d’hippo de ma vie hein, mais je n’suis pas sûre que ce soit censé être si énorme, en fait… Et pas sûr non plus que ça ait une carapace toute ronde...

Alors que sa gueule est pile en face du trou, il baille. Et là, je peux voir les putains de dents gigantesques que sa mâchoire possède. Horrible. Ça me file la chair de poule rien qu’à l’idée d’imaginer ces machins me rentrer dans le bide. Et puis, l’hippopotame se tourne vers le petit trou, et commence à renifler. Intensément. J’dois avouer que là, tout de suite, j'suis pas fière, vraiment pas. Et d’un coup, le mastodonte se met à pousser un énorme cri.

Il m’a senti, c’est clair et net, et maintenant, le voilà qui se retourne, me montre son arrière train et commence à frapper le mur avec ses deux pattes arrières…

L’ensemble de la salle où je suis tremble sous le choc. Non, clairement, je n’ai pas envie de me retrouver nez à nez avec cette créature. Alors bon…

ENZOOO ! DÉPÊCHE TOI !

S’il est suffisamment près pour percevoir le ton de ma voix, il pourra sans doute y discerner la peur qui y est… En attendant, je me colle au mur à l’autre bout, et je cherche encore une fois un moyen de me barrer fissa.


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Bon, okay, il était louche ce labyrinthe, vraiment louche, encore plus que moi, c’est pour vous dire à quel point cet endroit empestait la louchitude. Hein ? Quoi ? Comment ça ce mot la n’existe pas ? Attendez, un mec de deux mètres de haut, des cornes sur la tête, des yeux vairons, une tronche de psychopathe, et souffrant de paranoïa et de troubles bipolaires vous parle de ses aventures dans un labyrinthe construit par une antique civilisation et étant particulièrement suspect, et vous, vous bloquez sur « louchitude » ?!

….


Je ne ferais aucun commentaire.

Donc, je disais, mon avancée dans le dédale de pierre se passait plutôt bien jusqu’à ce que l’un des pilonne décorant l’endroit se mit à tomber sur moi, manquant de m’écraser. Heureusement pour moi, mon obsession de retrouver Izya décuplait la rapidité de mes réflexes, et me permit ainsi d’esquiver sans grand mal la chute de l’objet. Après tout, lorsqu’on se met une idée en tête et qu’on fait tout pour y accéder, on essaie aussi de faire son maximum pour ne pas crever en chemin.

M’enfin, un pilonne qui s’effondre dans un labyrinthe vieux de plusieurs décennies, d’accord, c’est logique. Qu’un deuxième s’effondre aussi pile quand je passe en dessous, d’accord, les coïncidences, ça arrive, après tout, la divinité que je vénère s’appelle Dame Fortune. Le troisième, okay, ça commence à faire un peu beaucoup, mais on ne va rien dire, il y a plus important pour l’instant, par exemple la jeune femme se trouvant de l’autre coté de ce dédale et hurlant mon nom à plein poumon depuis tout à l’heure.

Par contre, que j’ai l’impression d’entre quelqu’un se plaindre du fait que je bougeais beaucoup trop, ouais, la c’était bizarre.
….
Oui j’avais des hallucinations il n’y a pas si longtemps que ça, mais ça ne veut rien dire ! Enfin, bref, avec tout ça j’avais finis par me perdre dans mes pensées et aussi dans le dédale. J’étais pourtant persuadé de bien avoir repéré mon chemin. Grrrrrrrr, ça sentait mauvais cette histoire.


J’atterris au bout de quelques minutes de course face à un embranchement. Après avoir choisi la droite, je découvris au bout que seul un cul-de-sac m’attendait. Donc, j’eu la même réaction que n’importe qui dans cette situation, je revins sur mes pas pour prendre le chemin de gauche. Sauf qu’après avoir passé la première intersection, je vis qu’il n’y avait qu’un mur, la où un couloir se trouvait quelques minutes auparavant.


« Ouate ze phoque », comme disent les habitants de l’île « Heinterre Nait ». En temps normal je faisais tout mon possible pour ne pas laisser ma paranoïa me dominer, mais la, j’étais plutôt d’accord avec elle : quelqu’un était en train de m’observer, et de toute évidence il ne voulait pas que je progresse dans son labyrinthe. Me retournant à nouveau, je vis qu’un nouveau chemin me faisait face, et après de courtes réflexions (dure dure de réfléchir quand on entend des hurlements dans sa tête disant « VA CHERCHER IZYA », et qu’à l’extérieur la concernée hurle aussi à tue-tête), je réussi à me convaincre d’emprunter ce couloir.

Essayant d’avancer vite, mais prudemment, j’étais tellement concentré à essayé de voir les murs bouger et les colonnes s’effondrer que je ne réalisai pas que qu’une trappe remplie de piques venait de s’ouvrir juste devant moi. Sentant mon corps tombé, le déclenchai un Tekkai sans réfléchir, et ce réflexe me sauva la vie : j’atterris droit comme un piquet sur les pointes du pièges, et même si ces dernières avaient réussis à transpercer mes chaussures, elles plièrent sous la résistante de ma peau couplée à la dureté du Tekkai.

Le souci, c’est que je ne pouvais plus bouger pour sortir de la fosse, et les cranes humains et animal plantés de ça et de la ne me donnait pas envie de rester ici plus longtemps. Calculant la distance me séparant de l’extérieur, je fis un grand bond avant de m’agripper au rebord du trou, pour finalement balancer le reste de mon corps à l’extérieur de ce traquenard.

Bon, génial, il fallait en plus faire gaffe à où je mettais les pieds. Au final, je continuai d’avancer dans le labyrinthe en longeant les murs, priant pour qu’un autre piège ne me tombe pas dessus, et manque de pot, mes prières ne furent pas exaucer. Entendant un « clic » et sentant ma main s’enfoncer dans l’une des dalles du mur, je me jetai immédiatement par terre, évitant ainsi une volée de fléchettes (surement empoisonnées) fonçant dans ma direction. Me relevant en faisant bien à attention à ne rien toucher d’autre, j’entendis le mécanisme s’activer de nouveau : j’avais presque oublié qu’une tierce personne présente dans le labyrinthe voulait ma peau. Je fus encore une fois sauvé par le tekkai, et, ne voulant pas rester une seconde de plus ici, je traversai le couloir comme une fusée à l’aide d’un Geppou Inseki, pour finalement détruire le mécanisme du piège en le percutant de plein fouet avec mes cornes.

Une fois dégagé des débris, je repris ma route en direction d’Izya, essayant toujours de me repérer au bruit que faisait l’ange en hurlant mon nom. Et deux couloirs plus loin, j’eu encore droit à une fausse piégée, que j’évitai sans trop de problème en sautant par-dessus. Je ne tombe pas deux fois dans le même piège, ptit gars.

Sauf que le ptit gars avait surement du m’entendre penser ça, et du coup, au couloir suivant, je me retrouvai fasse au cauchemar de tout arachnophobe : le chemin était recouvert d’araignées, la plupart de la même espèce, et quelque chose me disait qu’elles étaient venimeuses. J’en attrapai une qui se promenait sur le mur à coté de moi, en faisant bien attention à ne pas laisser mes doigts à porté de ses crochets. J’aurais bien aimé étudier un peu plus l’espèce, mais une demoiselle aux cheveux de feu m’attendait, alors je me contentai d’arracher la tête de la bestiole avant de la gober.

Croustillante petite créature. J’en avais déjà bouffé des insectes dans ma vie, et les araignées n’étaient peut être pas les meilleurs, mais celles du coin avaient bon gout. Mais alors que mon estomac se remit à prendre le contrôle de mon corps, mon désir de nourriture ayant reprit le dessus suite à cet amuse bouche, les hurlements d’Izya devinrent plus pressant, et l’on pouvait sentir la détresse de sa voix. De plus, ils étaient accompagnés d’un grand bruit sourd, comme si quelque chose essayait de défoncer les murs du labyrinthe. Mon cerveau réorganisa alors ses priorités : il fallait vite retrouver Izya, ensuite, on pourrait manger.

Je traversai le couloir en courant, écrasant sans y prêter attention les araignées sur mon chemin : je devais faire vite, la seule personne sur cette île pouvant m’aider à garder toute ma tête était en danger !

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Mais c’est pas possible ça ! Ce type est une vraie sauterelle !
Ui ii i. (Ouais bah moi j’en ai marre.)

Oui, Criqui en a marre, mais ça, Machou ne le comprend pas, alors il continue d’ordonner, et en bon criquet soumit, Criqui exécute. A moitié en tout cas. Et en y mettant aucune bonne volonté. Et ça, jusqu’à ce qu’une petite abeille arrive pour signaler à Machou que l’hippoportue est réveillé et pas très très content… Et quand cette bête n’est pas contente, le labyrinthe est toujours sans dessus dessous.

Raaah, c’n’est vraiment pas le moment là ! Et il est où et fait quoi cette fois ?

En raison de restriction budgétaire, la petite abeille n’a pas été doublée, d’ailleurs, elle n’a même pas de nom, mais bref. Machou apprend du petit insecte que l’hippoportue est en train de défoncer le mur de la salle interdite à grand coup de pattes arrière.

QUOI !?

Machou a du mal à avaler cette fameuse nouvelle. L’hippoportue serait en train de détruire son royaume ? Sa pièce chérie ? Où se trouve… se trouve… Mais oui, c’est bien là que la fameuse Izya se trouve ! Vous savez, celle qu’il ne veut pas que le « Enzo » retrouve… Il faut donc que notre brave dragon se décide, et vite : sauver sa belle du monstre au caractère de merde ou empêcher ce bipède maigrichon de rejoindre sa dulcinée ? C’est un dilemme complexe, il est vrai, mais Criqui et là alors il va pouvoir se charger du vilain Monsieur, hein Criqui ?

UUIIIIII ? (QUOOIIIII ?)
Oui ! Il s’est encore réveillé ! Il faut toujours qu’il se réveille quand il ne faut pas celui ! Bref ! Je te laisse la suite ici, je reviens quand la crise sera gérée !
Uiiii iii ui ii uiuiui ! uii ii i ! (Mais je m’en tape qu’il se soit réveillé ! Je suis pas ton esclave !)
Merci Criqui ! Allez, à tout de suite !
UUUUUUIIIIIIIIIIIII !!!!! (CONNNNAAAAARRRD !!!!!)

Criqui regarde Machou partir sans se retourner. Quel vermine ce dragon. Mais soit, il va continuer, moins vite, mais il va continuer en imaginant que l’intrus soit en réalité rouge, petit, tubulaire, avec deux petites cornes, des griffes…

Le dragon, quant à lui, se dirige vers le centre tout en réfléchissant à un plan. Comment détourner l’attention de ce Mastodonte carapaçonné de plus de 3 mètres de long ? Il n’en sait rien, vraiment. Mais alors qu’il réfléchit, l’image de cet humanoïde évitant les pièges lui rappelle les sauterelles ! C’est elles qu’il va demander.

********

Bon, allez, on se calme… Tous les murs tremblent, des pierres commencent à se déloger voire tomber en face de moi, mais tout va bien… Oui… TOUT VA BIEN !

ENZZZOOO BORDEL DE MERDE QU’EST-CE QUE TU FOUS !!!

Il est vraiment pas assez rapide ce garçon. Bon, sinon, moi, je fais quoi là ? J’attends patiemment que la grosse bête vienne me dire bonjour ? Je pourrai, mais ce ne serait pas très productif. J’peux peut être essayer de lui balancer un truc à la gueule ? Genre, cette grosse caillasse… J’essaye de m’approcher mais paf ! Je suis à deux doigts de m’en prendre une autre sur la tronche. Du coup, j’abandonne l’idée de la caillasse. Y’a peut être autre chose qui pourrait passer dans le trou que j’ai fait sans l’agrandir… Mais quoi ? J’ai beau regarder tout autour de moi, je ne trouve rien.

Et soudain, ma main se dirige elle-même vers l’évidence.

J’attrape la garde de mon meitou et me concentre. Si je ne vise pas bien, je risque d’empirer les choses au lieu de les améliorer. Alors je visualise ma cible, j’oublie tout ce qui m’entoure et je frappe. Ou plutôt lance. Un poing d’air se dirige directement vers le pore ouvert du mur, il le traverse, pile en son centre pour frapper l’arrière train de l’hippo.

Alors que je recouvre mon audition après cet intense moment de concentration, j’entends des centaines de crissement de sauterelles et j’en vois quelques-unes passant devant le trou du mur. Trou qui vient de s’agrandir dangereusement et ayant pris une sublime forme circulaire bien nette.

De l’autre côté du mur, la bête s’est mise à rager, hurlant à tout va et remuant dans tous les sens à cause des insectes. Elle frappe une nouvelle fois le mur, avec son flanc carapaçonné ce coup-ci, faisant à nouveau trembler l’enceinte. Le trou maintenant agrandi commence à se fissurer… Je dois vite partir.

Et le meilleur moyen pour ça est de grimper. Mais bien évidemment, il n’y a pas de prise viable sinon je serai déjà en haut. Prise d’un éclair de génie, je range mon meitou, sors mes lames jumelles et les assemble avant de libérer le mécanisme de la chaine. Ainsi armée, je grimpe sur l’autel pour prendre de la hauteur et vise le haut d’un mur. *Fiou*Je lance une de mes épées. Celle-ci va se planter à quelques centimètres de là où je visais, mais peu importe. Accrochée au niveau de la garde, la chaine pendouille laissant la seconde épée trainer jusqu’au sol. Me voici avec une corde improvisée qui va me mener jusqu’au sommet. Je m’assure que le tout tienne bien, puis je grimpe.


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-ENZZZOOO BORDEL DE MERDE QU’EST-CE QUE TU FOUS !!!



Qu’est ce que je foutais ? Elle était marante elle. J’aimerais bien la voir à ma place, en train d’essayer de se repérer dans un immense dédale tout en esquivant les pièges me tombant sut la gueule à répétition, les changements de disposition des murs, et le fait que je devais lutter contre mes pensées et mes émotions afin de ne pas me laisser complètement engloutir par la folie.

M’enfin, la patience c’était clairement pas son fort à la miss, ça, je l’avais compris depuis un bon moment. Elle avait intérêt à me supplier de rester avec elle une fois que je l’aurais retrouvé ! Mais trêve de bavardage, il valait mieux que je me concentre sur le chemin que j’empruntais. Izya avait parlée d’une grande pièce ronde, ça devait surement être le centre du labyrinthe.

J’évitai encore une fois une fausse piégé, remarquant que les pièges se faisaient un peu plus rares que précédemment. Le type les déclenchant commençait il à perdre espoir ? Tant mieux pour moi en tout cas. A moins qu’il ne diminue le rythme des assauts que pour me faire baisser ma garde, et donc en activant moins de piège, il prépare juste un plus gros piège…. Ou alors….. RAAAAAAAAAAAH, TU REFLECHIS TROP ENZO, TU VAS TE TRANSFORMER EN MIROIR A FORCE !

Mais alléluia, Dame Fortune me donna une bonne raison de sortir de mes pensées : au loin, je commençai à apercevoir un mur plus arrondi que les autres. C’était surement la pièce où se trouvait Izya. Cette vision agit comme un produit dopant sur moi, et je me mis à courir de plus en plus vite, impatient de pouvoir revoir la miss et son sale caractère.

Sauf qu’au détour d’un couloir, je tombai sur une créature qui avait mauvais caractère, certes, mais qui ne correspondait pas vraiment à la description de l’ange : un Hyppoportue. Je n’en avais plus vu depuis des années…. La dernière fois que j’avais rencontré cet animal, c’était…..


ARGH.

Inferno. C’était sur Inferno. Arg….. Ma tête…….. Revoir cette bestiole avait fait remonter en moi tous les mauvais souvenirs qui y étaient associés. De maniaque, je passais à dépressif, tenant ma tête avec mes mains, incapable de retenir mes larmes, sentant mes jambes fléchir….. Arg…. Non…. J’étais si près du but….. J’avais enfin trouvé le moyen de garder contact avec la réalité…. Et la, j’étais juste…. Envahie par un horrible sentiment de désespoir. J’étais condamné à rester ici. J’étais condamné à mourir ici…….

Mourir ?

Non…..

Que cet endroit ait été Inferno ou non, je ne comptais pas mourir, non…. C’était hors de question. Ma vie entière à été dirigée par cette volonté de ne pas crever, et ce n’était pas une sale bêbête ressemblant à celles de on île natale qui allait me faire changer d’avis. Après tout, j’étais dévoré par le désespoir parce que je me rappelais des horreurs d’Inferno…. Pas parce que j’allais mourir.

Mais si je continuais comme ça, j’allais effectivement y passer, et pas question que ça arrive. Hors, pour ne pas mourir, actuellement, je devais bouger de la. Une fois que j’aurais bougé de la, je devais me débrouiller pour garder un minimum de raison afin de survivre et de diminuer mes souffrances. Et pour obtenir cela, je devais trouver le moyen de combattre ma solitude. Et ce moyen se trouvait à quelques mètres de moi…. Donc, pour survivre, je devais retrouver Izya, c’était aussi simple que ça.


Il avait suffit de quelques secondes pour que toutes ses pensées et ce raisonnement traverse ma tête. Et ces quelques secondes avaient aussi suffit à l’hyppoportue pour remarquer ma présence et se préparer à charger. Je regardais la bête avancer vers moi, de plus en plus vite, la gueule ouverte, tandis que je réfléchissais à un moyen d’atteindre Izya. Et je trouvai rapidement comment faire : grâce à un peu de concentration.

Ainsi, lorsque l’animal se retrouva juste en face de moi, prêt à me broyer d’un coup de dent, j’attrapai rapidement sa mâchoire supérieure et sa mâchoire inférieure tout en déclenchant un Tekkai, stoppant ainsi la bête dans son élan. L’animal était fort, très fort, suffisamment pour réussir à continuer de fermer sa gueule alors que j’utilisais mon corps durcit comme le fer en guise d’entrave. Mais il ne fallait pas non plus me sous estimer. Je continuais de tenir bon, mes doigts s’enfonçant lentement dans la chair de l’hyppoportue au fur et à mesure qu’il essayait de me claquer avec sa mâchoire.




-….E……écoute mec…… j’ai eu une semaine à chier….. mais VRAIMENT a chier, tu peux pas t’imaginer à quel point…. Et ta sale gueule m’aide vraiment pas à aller mieux. J’ai mon ticket pour la survie qui m’attend, donc, si tu veux bien m’excuser…. FOUT LE CAMP !



Sur ces mots, je stoppai mon Tekkai avant de retirer mes bras de la bouche de cette dernière, la surprenant et lui faisant ainsi claquer sa mâchoire violemment sur elle-même. Profitant de cet instant, je posai ma main sur sa tête, avant de poser aussi mon pied et d’utiliser l’hyppoportue comme tremplin, afin de me propulser dans les airs grâce au Geppou.

Je fis plusieurs sauts d’affilé, je voulais m’assurer d’être le plus loin possible de cette bestiole, et d’avoir le point de vue le plus large possible du dédale. Pourquoi n’avais-je pas pensé à cette option avant ? Crétin que je suis….. Très rapidement, je finis par apercevoir Izya, debout en équilibre sur un des murs du labyrinthe, et me faisant de grands signes pour attirer mon attention.

Mon objectif était la. Sans perdre de temps, je me propulsai dans sa direction grâce à un autre Geppou, réfléchissant une dernière fois à la façon dont je pourrais tenter de calmer le jeu entre nous. Le souci, c’est que j’avais du monter plus haut que ce que je ne pensais, car ma chute durait un peu plus longtemps que prévu, et ma vitesse continuait augmenter. Izya semblait avoir réalisée que je me rapprochais d’elle un peu trop rapidement, mais avant qu’elle n’ait eu le temps de trouver un moyen de m’esquiver, je lui rentrai en plein dedans, nous faisant chuter tous les deux de l’autre coté du mur. M’étant souvent retrouvé face à ce genre de situation avec Anko, j’eu immédiatement le bon réflexe : durant la chute, je plaçai Izya au dessus de moi avant d’activer le Tekkai pour amortir notre chute. Et BAM, nous finîmes par nous retrouver sur le plancher des vaches.

Izya était étalée sur le sol, à coté de moi, essayant de reprendre son calme après la « surprise » que je venais de lui faire. Elle essaya de dire quelque chose, mais je ne lui en laissai pas le temps : je me redressai immédiatement, avant de me jeter sur elle et de la plaquer au sol. La, placé au dessus de l’ange, je réfléchis une dernière fois à la façon dont je pourrais la convaincre de rester en ma compagnie, tout en admettant ses tords, et que de toute façon elle aurait besoin de moi, et…




-NE ME LAISSE PAS SEUL !


J’avais parlé sans même le réaliser. Alors qu’il y a encore quelques instants je pouvais entendre de nombreux bruits très variés, comme celui d’une nuée de sauterelle se trouvant à proximité, ou encore les hurlements de l’hyppoportue qui n’avait pas trop apprécié que je l’utilise comme marche-pied, la, tout d’un coup, je n’entendais plus rien. Même les cris dans ma tête qui me déchiraient l’esprit avaient cessés… Il ne restait plus que ce que je pensais réellement. Ce que j’avais vraiment sur le cœur.



-Ne…. Ne me laisse pas seul…. Je….. Je veux pas être tout seul, c’est nul d’être tout seul…



Encore une fois, j’avais agis sans m’en rendre compte : je me tenais désormais la tête entre les mains. Et en étant un peu plus attentif, je réalisai même que des larmes coulaient le long de mon visage.


-J’ai toujours été tout seul….Dans ce genre d’endroit, j’ai toujours été tout seul…. C’est ça qui m’a affamé, c’est ça qui m’a dévoré….. Je…. Si jamais je me retrouve encore tout seul ici, je vais complètement perdre l’esprit…. Je t’en supplie…. Me laisse pas tout seul……. Je suis prêt à faire tout ce que tu voudras, mais par pitié… Me force pas à affronter la solitude dans ce cauchemar éveillé……. Anko est pas la, mon esprit à explosé…… Je…… Je veux juste une présence…….



Je t’en supplie, ne me laisse pas tout seul.









______________________________________________





Enzo P. Hisachi avait une sacrée réputation auprès de beaucoup de monde. On le prétendait menteur, manipulateur, opportuniste, égoïste, cruel, méchant, et soyons honnête, même si le tout était un peu exagéré, cette réputation n’avait pas été volée.
Cependant, aucune des personnes parlant de lui de cette façon ne pouvaient imaginer qu’une telle scène se produirait. En fait, très peu de personnes ayant connu Enzo auraient pu l’imaginer en larme, se tenant la tête entre les mains si fort que ses doigts commençaient à percer la peau de son crane, le front posé sur l’épaule d’une jeune pirate, le tout en déversant toute la peine qu’il avait sur le cœur. Au final, à cet instant précis, Enzo n’était pas le monstre d’égoïsme et l’odieux baratineur qu’il semblait être…. Ou plutôt, si, il l’était, mais c’était l’un des traits de caractère qu’on lui soupçonnait le moins qui ressortait durant l’instant présent : l’innocence.
Parce qu’actuellement, Enzo n’était rien d’autre qu’un enfant malheureux et effrayé, et comme tous les enfants, ce qu’il désirait, c’était un peu de compagnie, une main à tenir, pour lui rappeler qu’il était encore en vie, et que ça avait de l’importance pour au moins une personne.


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Mon… ai..le…

Ce fou furieux vient de me plaquer le dos au sol, et d’écraser de son poids et du mien ma pauvre petite aile cassée. J’ai trop mal. C’est… Horrible… Je me retiens de hurler mais une petite larme roule malgré moi sur ma joue. Lui ne remarque rien, il est trop occupé à… Pleurer ? Sérieusement Enzo, c’n’est pas le moment de craquer là ! Je n’sais pas ce qui t’ait arrivé mais vraiment, reprends toi ! Bon, au moins, ça me laisse le temps de reprendre mes esprits après cette fulgurante douleur. Et lorsqu’il finit son monologue, la tête sur mon épaule, je peux lui répondre sans exprimer de douleur… Bon, d’accord, j’avoue avoir hésité à lui faire avaler ses dents pour s’être jeté sur moi et avoir plié ma pauvre petite aile dans notre chute vers le sol, mais le voir aussi dépressif me fait m’apitoyer.

Bon, Enzo, tu te calmes, d’accord, je propose qu’on sorte de là et ensuite on voit… ça te va ?

Oui, parce que même si je suis aussi contente de ne plus être seule, j’attends quand même de lui qu’il s’excuse. Et puis, y’a l’hippo qui hurle toujours non loin et ce n’est pas très rassurant. D’ailleurs, les sauterelles qui lui tournaient autour commencent à apparaitre devant nous… Elles ont l’air de fuir. Et effectivement, un bruit de chose qui roule se rapproche dangereusement…

L’hippo a rentré tous ses membres et sa tête dans sa carapace et se dirige en roulant vers nous.

ENZO ! ON BOUGE ! MAINTENANT !

Je me relève et le choppe par un bras pour le tirer. Je cours, ça me fait mal, mais là, rien à foutre ! Je suis sûr que j’aurai plus mal si cette chose nous rattrape ! Je ne réfléchis pas du tout au chemin que nous prenons, pas le temps pour ça ! Et forcement, on finit par arriver dans un cul de sac…

*****

NOOOOOOON !!! Sale Hippo ! Reviens ici !!! Vite ! Rattrapez-le ! Empêchez le !

Pauvre Machou, la situation le dépasse totalement… L’humain a fini par retrouver sa belle, l’hippoportue est devenu fou furieux et Criqui n’est même pas là ! Ah si, le voilà qui arrive et se pose près de Machou pour se nettoyer les antennes l’air de rien. Il se délecte de ce moment où le petit dragon perd le contrôle. C’est très drôle en fait. Mais rapidement, ça devient bien moins drôle quand il se fait attraper par les papattes du dragonnet et secouer dans tous les sens.

MAIS QU’EST-CE QUE TU AS FAIT ?!

Il est tellement secoué qu’il ne peut pas répondre. Machou, lui est vraiment dans tous ses états. Que doit-il faire ? Comment doit-il procéder ? Il ne sait pas. Il panique. Alors, désespéré, il suit le couple d’humain qui dévale le dédale, main dans la main, ou presque, et ça le met hors de lui ! Il veut les séparer, c’est sa priorité ! Alors il essaye, ordonnant à Criqui de déclencher les pièges avec la précision d’une montre de Clock Work. Mais c’est clairement impossible, d’autant plus que le Criquet est toujours entre les pattes du dragon. C’est après un sublime dialogue de sourd que Machou comprend qu’il y a plus de chance que ce soit l’ange qui se prenne les pièges vu qu’elle est devant.

Notre petit dragon est donc toujours bien embêté. Puis, il voit que les humains se dirigent vers un cul de sac. Mais dans ce labyrinthe, les impasses n’existent pas vraiment. Alors il prévoit le coup à l’avance. S’il ne peut pas séparer sa belle de ce malotru, il peut au moins la sauver de la bête. Envoyant Criqui fermer le cul de sac avant que l’hippo débarque, il espère ensuite effrayer le nouvel individu de sa grosse voix amplifier par la résonnance de l’intérieur du mur.

Mais rien ne se passe comme prévu. Criqui n’a pas été assez rapide, alors la porte se referme sur la carapace de la bête, la bloquant et bloquant aussi le mécanisme d’enfermement des deux bipèdes. La créature hurle de frustration, elle ne peut plus bouger. Et là, l’ange aux cheveux de feu s’avance, un sabre en main. Elle se place sur le côté de l’animal, lève son arme et…
*Zioup*

La tête roule sur le sol…

Bon, maintenant, on se tire d’ici.

Et la seule chose que peut faire Machou pour ne pas risquer de blesser son humaine est d’aller fermer tous les chemins menant à la sortie.
Non, ces deux humains ne sortiront pas d’ici sans sa permission. Et encore moins ensemble.


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Hum ? Que ? Quoi ? Il s’est passé quoi la ? Les choses n’ont fait que s’accélérer sans que je comprenne comment. Je devais être en danger, et mon corps à du se mettre à courir tout seul, contrôler par mon instinct de survie. Ah, tiens. Il me fallut quelques minutes pour m’en rendre compte, mais Izya me tirait par le bras. Et puis, encore une fois, sans que je comprenne pourquoi, elle me lâcha avant de dégainer son sabre et de trancher la tête d’une bestiole…. Ah, oui, c’était l’hyppoportue.


Mais alors…




-Ki…..kirihihi…..Kriiiiihihihihihihihihi, kriiiiiiikriiikriiiiihihihiiiiiii, je suis plus tout seul….Rihihihihihihiiiiiiiiiiii.



Je m’étais mis à ricaner comme un dément. Je faisais rarement preuve de véritable honnêteté, et j’ouvrais rarement mon cœur aux autres. C’était peut être à cause de cela que je m’étais retrouvé si perturbé, et que l’information avait prit dans de temps pour monter jusqu’à mon cerveau, mais maintenant, j’en étais bel et bien sur : j’avais retrouvé Izya. Et si je ne me trompais pas, elle venait de me sauver la vie….. Donc, elle acceptait ma compagnie. Et ça, c’était une sacrée bonne raison pour moi de rigoler.

L’hypomanie et l’euphorie avaient prises le dessus dans ma tête, et franchement, c’était pas plus mal. J’avais beaucoup trop fait dans la tristesse et la dépression, maintenant, place à la joie. Je me mis à danser, à chantonner, enchainant les pirouettes à coté d’une peu perturbée, de murs se refermant, bloquant ainsi les sorties auquel nous avions accès, de…… Et mais attendez une minute….


Je me calmai un moment afin d’observer ce qui se passait : effectivement, les murs étaient bien en train de bouger, et ils se plaçaient de façon à bloquer tout les couloirs auxquels nous pouvions accéder. Décidément, cette personne manipulant tous ces pièges et toutes ces trappes m’en voulait énormément. Mais cette situation ne me fit pas perdre mon sourire, bine au contraire, je devins encore plus hilare, en imaginant la tronche qu’allait tirer le « maître » du labyrinthe dans quelques secondes.




-Et merde, on dirait qu’on est bloqué…

-Kihihihihi…. Nooooon, pas du tout, on est pas du touuuut bloqué !

-C’est pas le moment pour les sarcasmes tu sais ?

-Mais c’était pas un sarcasme ! Kéhééhéhéhéhéhéhé…. Grimpe sur mon dos !

-….. Quoi ?

-Ne discute pas et grimpe sur mon dos !.... Arrête de me regarder comme si j’étais fou….. Bon, okay, tu as de bonnes raisons de penser que je le suis, mais…… fait….. Fait moi confiance ! Monte sur mon dos !




J’étais pris d’une terrible sensation de déjà vu, mais qu’importe : Izya finit par comprendre à quoi je voulais en venir, et elle essaya tant bien que mal de s’accrocher à mon dos. Ses mouvements maladroits et sa manie de régulièrement gémir de douleur me firent comprendre qu’elle avait quelque chose de cassé. Décidant d’accélérer les choses, je fini par la soulever pour la placer moi-même sur mon dos. Et une fois que la miss eu mes cornes bien en main, je m’accroupis un peu avant de hurler :



-GE….PPOU !



Et BAM ! D’un coup, nous nous retrouvâmes dans les airs, alors que j’enchaînais les geppou pour prendre le plus de hauteur possible (on est jamais trop prudent, après tout, ce labyrinthe pouvait disposer d’un système de tir de fléchettes vers le ciel). Une fois monté assez haut, je commençai à me déplacer faire l’avant, enchaînant les sauts de le vide en direction de l’abri que je m’étais fabriqué la veille.

Izya semblait apprécier la balade, mais je pouvais dire sans risque qu’elle avait tout de même un peu peur (ou alors elle resserrait autant son étreinte sur mon corps dans le but de me broyer les os). Vu du dessus, cette île semblait plutôt jolie….. Ouais, ça n’avait rien à voir avec ce lieu maudit qu’était Inferno. Peut-être que….. Peut-être que je n’étais pas dans une si mauvaise réputation finalement ? Et puis, une pensée me vint à l’esprit, et je ne pus m’empêcher de faire la remarque :




-C’est assez ironique, tu ne trouve pas ?

-Quoi donc ?

-C’est toi l’ange, c’est toi qui a des ailes, mais c’est moi qui peut voler. Kéhahahahahahahaha !





Et enfin, au bout de plusieurs minutes, je finis par repérer une zone pas trop boisée et pas trop loin de l’abri pour atterrir. Si le voyage avait plut à la sabreuse, l’atterrissage en revanche, l’emballait beaucoup moins. Arrêtant de sauter sur l’air, je laissai nos corps chuter droit vers le sol, mes oreilles étant vrillées par un long sifflement, accompagné des cris d’Izya et de mes éclats de rire. Et une fois arrivé à proximité du sol, je refis un dernier Geppou afin d’amortir la chute, pour finalement me poser quelques mètres plus loin, sans aucune égratignure.

Ma passagère lâcha enfin mes cornes, toujours secouée par la poussée d’adrénaline qu’elle venait d’avoir, et une fois ses pieds de retour sur le plancher des vaches, elle s’épousseta un peu, vérifia que son sabre n’avait rien, elle tenta de toucher l’une de ses aile avant de pousser un petit cri et de s’arrêter, et enfin, elle prit la parole.




-Enzo ?

-Ouuuuui ?





SBAFF !


Aouch ! De toute évidence, la miss avait pas perdu son caractère de merde dans ce dédale. J’avais peut-être mérité ce coup de poing en pleine tronche, oui…. Et pour montrer que j’acceptais complètement cette punition, je saisi la tête de la jeune fille avant de reculer la mienne et de lui assener un bon gros coup de boule !


SBAM !



-Parce que t’as pas non plus été un cadeau, très chère…..




J’avais arrêté de ricaner bêtement, je ne me sentais pas envahit par la tristesse, et je n’étais pas non plus obsédé par une pensée quelconque. C’était bien la première fois depuis que j’avais mis les pieds sur cette île, mais j’étais « calme ». Et c’était une bonne chose, une très bonne chose, parce que dans cet état, j’étais parfaitement capable de discuter normalement. Hors, la, il allait falloir parler un peu.



-….. Hé, on pourrait discuter un peu, non ? J’suis sur qu’on a tous les deux des tas de trucs à raconter….
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NOOOOOOON ! NONONONOONOONOON ! CRIIIQUIIII ! ILS SONT PARTIS ! ILS SONT PARTIS !!!!!
Uiiii i i i i i ! Uiii i i i i ! (Hahahahaha ! Hahahahaha !)

Le pauvre Machou est complètement submergé par les évènements, et vu la tête qu’il tire, Criqui ne me s’empêcher de se bidonner en se roulant par terre. C’est évènement est pour lui une assez bonne vengeance à tout ce qu’il lui a fait subir depuis qu’il a vu l’humaine. C’est aussi pour ça que le petit criquet accepte toujours d’obéir au dragon nain, parce qu’il sait qu’à un moment où un autre, ça lui retombe sur le bout du nez et ce moment vaut plus de milles tortures pour ce vilain insecte. La dernière fois qu’ « une humaine » a pénétré ces lieux, le dragon s’est rendu compte juste à temps que c’était un humain travesti… Vous auriez dû voir sa tête, tous ses rêves partant en fumés… C’était très drôle.

Le dragon ignore la réaction de son acolyte. Il est triste, désespéré, désemparé. Que doit-il faire à présent ? Il ne le sait pas. Il rumine, a perdu toute sa motivation, sa raison de vie. Cette fille a mangé le fruit, et a apparemment déjà un mari… Que peut-il faire face à ça ? Briser ce couple serait affreusement vicieux et surtout sa belle ne lui pardonnerait peut être jamais… A moins qu’elle ne l’apprenne jamais… ?

Machou se relève enfin de sa déprime, remplis d’une nouvelle motivation.

Criqui, notre avenir n’est pas ici ! Nous allons partir sur les traces de ma femme et faire disparaitre ce malotru qui la suit ! Il est temps pour nous de partir à l’aventure ! Fais tes bagages, on déménage !
Uuii ?! (Quoi ?!)

Mais le dragon n’offrit pas de réponse au criquet et parti sur le champ. Certains insectes somnolant non loin entendent la nouvelle en même temps que Criqui, et très vite, tous les résidents du dédale sont au courant. Ainsi, Machou et Criqui quittent ces lieux sous un tonnerre de cris et d’applaudissements. Machou prend cela pour un hommage, tandis que Criqui sait… Il sait que tous sont heureux de voir le « maître » partir au loin. Et ils espèrent tous qu’il ne reviendra pas. Notre criquet a hésité à rester, d’ailleurs, il part à moitié à contrecœur. Mais il se dit que l’aventure sera forcément plus drôle avec la tête que fera Machou face aux différents échecs qu’il rencontrera. Et d’ailleurs, ce premier échec ne se fait pas attendre. Car Machou n’a absolument pas regardé de quel côté étaient partis les humains. Et comme ils ont volés… Il n’y a aucune trace.

Ainsi la belle aventure de nos deux mini héro s’entame avec la fouille complète de la jungle. Et bien entendu, les créatures ici sont plus grosses et n’en ont rien à faire que le dragon nain soit un dragon.

*****

Ou alors, je pourrais très bien te laisser ruminer ici, TOUT SEUL. Après tout, tu viens de me frapper…

Mauvaise foi ? Oui. C’est vrai, je l’ai baffé en première, mais lui est fou, il en avait besoin de cette baffe. Moi, je n’ai absolument rien fait pour mériter son coup de boule. Et puis, je suis une femme, ce qui me donne le droit de frapper sans qu’on me réponde ni me demande pourquoi. Et puis de toute façon, j’ai toujours raison.

Mais bon, parce que je suis gentille, je te laisse cinq minutes pour t’excuser de m’avoir frappée, faite tombée, attendre, de ne pas m’avoir écoutée et de m’avoir accusée à tort.

Pendant que je parle, je tape mes doigts afin d’énumérer toutes les choses dont il doit se faire pardonner. J’arrive à cinq, c’est parfais. Il a une minute par raison et pas une de plus. Sauf que, je n’ai pas de montre, mais ça c’est un détail et au final on s’en fout.

Je t'écoute.

De toute manière, vu sa réaction dans le labyrinthe, je me doute qu’avec la menace du « je te laisse tout seul » , je peux obtenir tout ce que je veux de lui, et je compte bien en profiter.


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-Ou alors, je pourrais très bien te laisser ruminer ici, TOUT SEUL. Après tout, tu viens de me frapper…

Mais bon, parce que je suis gentille, je te laisse cinq minutes pour t’excuser de m’avoir frappée, faite tombée, attendre, de ne pas m’avoir écoutée et de m’avoir accusée à tort.

Je t'écoute.


C’est tout ? Bon, bah, dsolé.




Je n’avais jamais eu beaucoup de fierté. J’avais du abandonner la plus grande partie que je possédais au fil des années, car j’avais vite réalisé que la fierté mal placé était une sacrée gêne pour obtenir ce qu’on voulait ou pour survivre. Très franchement, si pour me faire « pardonner » et m’assurer de la présence d’Izya auprès de moi j’avais juste à m’excuser pour quelque chose d’aussi inutile et puéril, alors autant le faire, il y avait des choses bien plus importantes qui me préoccupaient.

Néanmoins, la menace du « Sinon je te laisse tout seul » m’inquiétais un peu, parce que oui, pour survivre, j’allais avoir besoin de compagnie, mais autant s’arranger pour que cette compagnie ne soit pas désagréable…. Et si la miss avait l’intention de profiter de moi en jouant la carte de la solitude, je n’allais tout de même pas me laisser faire. Alors certes, ce plan aurait marché à n’importe quel autre moment, mais la, maintenant que je n’étais pas secoué par mes émotions et que j’arrivais à réfléchir « normalement », et bah, c’était râpé.

Parce que, soyons honnête : je haïssais la solitude, mais quelque chose me disait que ça ne plaisait pas non plus à ma partenaire de galère. Je me contentai de lui sourire avant de lever le bras dans sa direction et de poser légèrement mon doigts sur son aile, pour l’entendre deux secondes après hurler puis me coller une grande claque dans la tronche (merci Dame Fortune, j’avais pensé au Tekkai cette fois.)




-Kihihi, on dirait bien que je suis pas le seul à avoir du mal à s’en sortir tout seul, hein ?

-Je ne vois pas de quARGH, CA FAIT MAL IDIOT, ARRETE !

-Rohoho, elle est vraiment dans un piteux état ton aile…. Elle m’a tout l’air d’être cassée, et pas qu’un peu….. Faut espérer que ça soit une fracture interne et pas externe, sinon…. Aïïïïe, bonjour les infections et j’en passe. En plus, pour trouver de quoi te soigner ici, ça risque d’être….. facile en fait, suffit de connaitre les bonnes plantes. Mais ça va prendre du temps pardi.

-….Comment tu…

-On peut dire que je suis médecin.

-…..

-Quoi ? C’est si dur de me croire ? Kéhéhéhéhé, tu devrais pas juger les gens trop vite Izy…… Bon, d’accord, t’as eu matière à me juger, mais quand même…. Réhéhéhé…..

…..Dis, tu connais le meilleur ami du survivant ? C’est la concession.. Ce qui c’est passé quand on est arrivé ici devrait nous servir de leçon : si on essaie de se tirer dans les pattes, on va arriver à rien. On à qu’à…. Je sais pas, « coopérer », « s’utiliser l’un l’autre », bref, essayer de se démerder ensemble….. Ca rendrait les choses tellement plus simples….. Et puis comme ça, je pourrais jeter un coup d’œil à ton aile sans avoir la peur que tu me lâche dès que ça commencera à aller mieux, Kéhéhéhéhéhéhéhé ! Alors, t’en dis qu….





M’ai-je n’eu pas le temps de finir ma phrase. En effet, un grand bruit venant du ciel m’interrompu, et lorsqu’Izya et moi nous levâmes la tête pour voir ce qui le générait, nous aperçûmes une météorite, traversant les airs, laissant une magnifique trace dans la voute bleutée. Je ne pu m’empêcher de me lever, émerveillé par cette vision : après tout, c’était la première fois que j’assistais à ce genre de phénomène. Encore une fois, c’était ironique : je voulais visiter le monde pour découvrir des choses nouvelles, et c’est sur une île me rappelant ma terre natale et où mon passé m’av ait rattrapé que je venais d’assister à un évènement unique.

Sans quitter le météore qui continuait sa traversée, je finis de poser ma question à, je l’espère, ma futur alliée dans la galère.




-Alors, t’en pense quoi ? On arrête un minimum les vacheries et on essaie de survivre ensemble ?
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Instant magique : un météorite passe dans le ciel et coupe la parole d’Enzo. Non pas que ce qu’il dit ne m’intéresse pas, mais c’est tellement futile… Moi, j’ai essayé de coopérer avec lui quand on est arrivé… J’ai essayé d’être gentille… Mais il a pété un câble ! M’accusant à tort et m’insultant presque… Je sais plus… Mais je l’ai vécue comme une insulte, alors voilà ! Il a eu ce qu’il méritait, point.

Tu sais Enzo, si tu n’avais pas été aussi insupportable, je serai restée… J’espère juste que cette journée de solitude t’a fait prendre conscience de tes erreurs. Car si tu redeviens gonflant, je n’hésiterai pas à repartir, quitte à me casser l’autre aile.

Au fond de moi, je suis quand même contente de le revoir. C’est vrai que tous les deux, on est parti sur de mauvaise base. Entre lui, le marine et moi, la pirate primée, ça ne pouvait clairement pas coller entre nous. Mais ici, je ne suis plus une pirate. En vérité, c’est depuis que je me suis faite avoir par les chasseurs blancs que je n’en suis plus vraiment une… Et lui, sans contact avec l’extérieur, il n’est plus grand-chose non plus. Il n’y a donc aucune raison pour qu’on ne s’entraide pas, mis à part son sale caractère, bien entendu. Le mien ? Je ne vois absolument pas ce que vous voulez dire.

Bon, sinon, t’es médecin alors ? Vraiment ? Tu sais, je me suis cassée l’aile cette nuit, donc je pense que si j’avais eu une fracture ouverte, je serai couverte de sang… Tu es sûr que tu es médecin ?
Très drôle, très drôle, mais tu sais, si tu as trop peur que je m’en charge, je peux très bien te la laisser comme ça… Et elle continuera à te faire souffrir pendant… Allez, un mois ? Peut-être plus…

Histoire d’argumenter son propos, il me retouche l’aile, me provocant de nouveau une violente douleur.

AIEUUH ! Putain, Enzo, je te jures que si tu recommences, je t’explose la MAIN !

Mais lui continue son discours l’air de rien…

Hm, finalement, deux bon mois… Après, tu peux peut être trouvé un tigre prêt à te la réparer… Ou te la manger, et là, tu risques l’infection, oh oui !...
C’est bon, c’est bon. T’es médecin, tu me soignes et je me tais. Ça te vaa ?

J’insiste bien sur le « va » pour lui faire comprendre que ça me pèse de devoir dire ça. Il sourit et commence à partir en vadrouille chercher des plantes et autres trucs, je suppose. Mais à peine est-il parti que sa tête réapparait dans l’arbre.

Tu veux pas venir… ?
Non mais, c’est bon Enzo, je suis blessée, j’ai mal dès que je bouge, je vais pas me sauver !

Je vois qu’il hésite un instant.

Tu n’as quand même pas besoin que je te tienne la main pour aller cueillir des fleurs ?!
Ton remède… Pour aller cueillir ton remède.
Ouais bah, c’est des plantes, c’est pareil ! Enfin, Enzo… Tu n’es pas sérieux, là ? Si ?




C’est pas vrai… Il est vraiment sérieux quoi… Bon sang, dans quel pétrin je me suis fourrée…

Et si je te parle, que tu entends ma voix, ça te va ou pas ?

Ok…


Et il descend enfin de l’arbre, et moi, je commence à dire un peu tout ce qui me passe par la tête. Je vous jure, c’est n’importe quoi cette situation ! Vraiment !
Enfin bref, je me mets à lui sortir des la la la, puis à leur donner une mélodie,…
Et finalement, une chanson me revient en tête… Pourquoi celle-là ? Je ne sais pas. Peut-être parce que c’est celle que j’ai le plus écoutée ces dernières années. Après tout, les paroles me rappelaient un peu ce que j’avais vécu avec… Léo…

Je ne veux pas pleurer sur mon sort jusqu’à m’endormir, comme une idiote…

*****

Finalement, Enzo est revenu indemne avec les plantes dont il avait besoin pour me soigner. Et ainsi, nous pouvions commencer notre cohabitation sur cette île regorgeant de richesse gustative, mais où l’absence de civilisation se faisait que trop ressentir.


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