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J'en ai marre de me faire arnaquer...

ENFIN !!! J’aurais jamais pensé être un jour content à ce point de revoir le monde des humains. Mais quand on a passé plusieurs semaines à traverser les mers à bord d’un pédalo, même marcher dans une bouse de vache devient un réel plaisir. Au moins, ça voulait dire qu’on était sur terre ! Mon embarcation à pédales s’écrasa avec force contre la plage et s’enfonça d’une bonne cinquantaine de centimètres dans le sable. Je fut projeté en avant et m’écrasai contre les  grains chauds. J’étais totalement vidé de mes forces. Mes mollets et mes cuisses avaient triplé de volume et me faisaient atrocement souffrir. Et j’avais faim… Et soif… Et… Et…

-Debout mon garçon !

J’entrouvris une paupière pour tomber nez à nez avec une vieille humaine qui se tenait à quelques centimètres à peine de mon visage. J’eus un réflexe de recul, mais mon corps ne suivit pas. Je sentis une déflagration dans les jambes et m’immobilisai de peur de me refaire mal. La grand-mère porta une gourde d’eau à ma bouche et je me miss à boire goulûment. Quel bonheur, la vache ! J’avais l’impression qu’on me retirait un par un des couteaux qui me traversaient de part en part. Très douloureux sur le coup, mais provoquant un réel soulagement juste après. Je voulus la remercier, mais je retombai dans les vappes pour ne me réveiller que plusieurs heures après, dans une petite maison de pierre. La mamie était là et préparai quelque chose qui sentait drôlement bon. Je me redressai sur le lit de misère sur lequel je me trouvai. Mes jambes me faisaient déjà moins souffrir depuis que je m’étais réhydraté.

Quelle évasion mes aïeux ! Ca, ça avait vraiment été Rock&Roll ! Les matons, les gardiens, la révolte, le gardien Tyrannus, cet enfoiré de Blake… Tout cela me semblait tellement loin ! Pourtant, si j’étais encore en vie, ça ne devait pas être si vieux que ça. Je n’avais pas survécu pendant des mois sans manger. C’était impossible. Quoique… Je me souvenais être parvenu à abattre quelques mouettes avec mes balles de base-ball. Et il avait plu quelques fois, me permettant de boire un petit peu. Non vraiment, je n’avais aucune idée du temps que j’avais passé en mer. Tout ce que je savais, c’est que cela avait été beaucoup trop long à mon goût.

-Hey Mamie ! Merci de m’avoir aidé.
-Hoooo mais de rien mon petit, c’est bien normal. Tiens, prend ce bol de soupe et donne moi tes affaires que je les lave. Tu es tout crotté !
-Mes affaires ? Quoi ? Ben euh… je… ok.

Je me déshabillai, gardant tout de même mes sous-vêtements pour cacher ma nudité. Il ne s’agissait pas de réveiller des pulsions restées endormies trop longtemps chez cette personne âgée. Déjà que la vue de mon torse musclée et bronzée devait probablement lui donner la nostalgie du temps où elle était un tant soit peu attirante. Elle prit mes vêtements, mon petit sac, ma cartouchière et ma batte et sortit de la maison. Moi, je m’enfonçai sous les draps, attrapai le bol de soupe et ne tardai pas à retomber dans le sommeil.

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Un rayon de soleil perça les volets et vint frotter ma paupière d’un air de dire « Hé ho, feignasse ! Faudrait peut-être songer à se lever. » Comme je faisais la sourde oreille à cette vision, l’homme qui se tenait devant moi tenta un stimuli auditif. Il claqua sa main de toutes ses forces sur la table.

SLAM !
-HE TOI ! QU’EST-CE QUE TU FOUS DANS MON PAGEOT !

Je sursautai et ouvris un œil mais le refermai immédiatement face à la luminosité ambiante.

-Gné ? Keskecé ?
-JE TE DONNE DIX SECONDES POUR M’EXPLIQUER CE QUE TU FOUS LA AVANT DE TE BOTTER LE CUL !

Là, je devais bien admettre que j’étais perdu. Je jetai un regard circulaire autour de moi. Un homme de carrure imposante et au teint rougeâtre se dressait devant moi. Derrière lui, une femme tenait un nouveau-né dans ses bras et protégeait un jeune garçon de son corps qui était lui-même protégé par le corps du mari. Pas folle la mère ! En tout cas, aucune trace de la mamie. Je n’avais que dix secondes. Il ne devait sûrement plus m’en rester que huit. Je pris une grande inspiration pour tenter de tout expliquer dans le temps imparti.

-Euh… Je sais pas. Une vieille m’a dit de rester ici.

Ben non, c’était assez facile finalement. J’avais pas grand-chose à raconter, vu que je n’avais vraiment aucune idée de ce qui se passait. Une fois dehors, en boxer, avec une empreinte de botte taille 46 sur la fesse droite, je me mis à réfléchir. Cet homme prétendait qu’il n’y avait jamais eu aucune femme âgée vivant dans cette maison. C’était vraiment problématique. Cette vieille était partie avec toutes mes affaires ! Comment j’allais faire à présent ? Fort heureusement, j’avais toujours mon petit pactole. Enfin… Il était resté dans le pédalo en vérité. Je devais y retourner le plus vite possible !

Ce fut une désagréable expérience que de courir au milieu des passants, aussi peu habillé. Tous les regards se tournaient sur mon passage. Je pouvais sentir de la jalousie dans les yeux des hommes et de l’envie dans ceux des femmes… et de certains hommes. VRAIMENT dérangeant. En tout cas, je parvins à arriver jusqu’à la plage et à retrouver mon pédalo. Je n’avais pas la moindre idée de comment, mais celui-ci était totalement planté dans le sable, jusqu’à la moitié de sa longueur. Avec la vitesse, il était complètement vertical. Etais-je réellement arrivé aussi vite ? Difficile à croire. Enfin… Le sac y était toujours !

Je le saisis, en sortis deux millions de berrys et retournai dans la végétation luxuriante qui entourait la plage pour me dresser un pagne à partir de feuilles de bananiers. A présent, j’étais plus ou moins présentable. C’est donc bien déterminé à retrouver celle qui m’avait roulé que je retournai d’un pas ferme en direction de la ville. Il fallait absolument que je retrouve cette folle et que je récupère mes affaires, en même temps que mon amour propre.


Dernière édition par James Fermal le Mar 16 Juil 2013 - 14:18, édité 1 fois
    Cette putain de ville était véritablement immense ! Comment j’allais pouvoir faire pour la retrouver ? C’était comme chercher une plume dans le cul d’un oiseau ! Tous ces humains dans les rues, tous ces visages moroses, tous ces passants anonymes… C’était vraiment déprimant ! Mais surtout, c’était vraiment très chiant. J’allais devoir discuter avec des gens ! Mon dieu, quelle horreur ! Ce qu’il ne fallait pas faire, sérieusement… Je m’approchai d’un vendeur de fruits et légumes et lui demandai.

    -Excusez-moi, vous n’auriez pas vu une petite vieille par hasard ?

    L’homme s’immobilisa, se tu et se mit à regarder les alentours. Il avait l’air décontenancé par ma question. Il pointa un endroit derrière moi avec son doigt.

    -Ben… là. Et puis là aussi. Et là ! Et encore là !

    Je me retournai et vit qu’effectivement, vu la densité de population, il y avait des petites vieilles un peu partout. Mais aucune ne correspondait à celle que je cherchais.

    -Nan, mais une autre. Assez petite, avec des rides, un gros grain de beauté sur le front, une robe verte avec des fleurs jaunes…

    Le mec m’envoya chier et se remit à hurler des noms de légumes. Visiblement, il me prenait pour un véritable taré. Et ben tant pis, je me débrouillerais sans lui ! Après tout… ce n’était pas si grand que ça ici… Quelques dizaines de milliers de personnes quoi… Bon sang, j’étais vraiment dans la merde, ça servait à rien de me leurrer. Comment j’allais bien pouvoir faire pour récupérer ce qui m’appartenait ? Mon pied rencontra une pierre dans la rue que j’envoyais valdinguer à plusieurs mètres de moi. Un homme eut le privilège d’en payer les frais et se retourna vers moi d’un air furieux.

    Il n’avait pas l’air content le gaillard ! Il se frottait l’arrière de la tête en serrant fort la pierre dans sa main. Ses yeux scrutaient la foule autour de lui mais il ne semblait pas encore m’avoir repéré. Nos regards se croisèrent soudain et il se précipita vers moi en hurlant.

    -Hey toi ! C’est toi qui t’amuses à me jeter des gadins ? T’es fatigué de vivre ou quoi ? Je vais te faire bouffer ton costume d’oiseau, moi !

    Mais je ne portais pas de costume, pourquoi disait-il ça ? Je me mis à le détailler. Il avait un début de calvitie sur le haut du crâne, une épaisse moustache, des fringues superbes. Un véritable costard à la mode de Skypiea avec le nœud papillon et… et… Mais c’était mes fringues ça ! Je l’attrapai par le col en faisant attention de ne pas le déchirer.

    -Mais espèce d’enfoiré ! D’où tu sors ces fringues hein ? Elles sont à moi ! Ne me ment pas, ça m’étonnerait que ton tailleur soit l’ange le plus réputé de Skypiea !
    -Hein ? Ces affaires sont à vous ? Bon sang ! Il ne manquait plus que ça ! Déjà que je me suis fait arnaquer, voilà qu’il s’agit d’affaires volées !
    -Arnaquer ? Comment ça ?
    -Un jeune garçon m’a vendu ces affaires pour une bouchée de pain ! Je pensais faire une affaire en or, mais lorsque j’ai voulu les mettre dans mon sac… ben il me l’avait volé !

    Merde… Un jeune homme ? Ca ne correspondait pas vraiment à la description que j’espérais. Ce n’était pas ma mamie. Bordel, maintenant il fallait que je retrouve une vieille et un jeune. Comme si j’avais besoin de ça. Je lui demandai où ce garçon lui avait vendu mes fringues et il me désigna une direction en parlant d’une place avec une fontaine. Il tint à m’accompagner ce qui m’arrangeait beaucoup car je ne connaissais pas du tout la ville et je ne voyais pas où était cette place. Nous nous mîmes donc à courir à travers la foule en cherchant chacun notre voleur respectif. Après une heure de recherche, nous décidâmes de faire une pause, fatigués de courir dans tous les sens. Nous nous posâmes sur la terrasse d’un petit café et attendîmes nos bières, bien tranquillement. Notre discussion tournait bien évidemment autour des larcins dont nous avions été victimes.

    Un homme s’approcha de nous. Il semblait très pressé. Un grand imperméable gris, un grand chapeau gris et des luettes de soleil. La tenue parfaite du pervers de base. On ne pouvait presque pas voir son visage. On voyait juste une petite partie de son front et de ses joues. Il s’approcha de nous et s’assit rapidement à notre table. Il baissa la tête et fit semblant de boire en jetant des coups d’œil furtifs autour de lui. Il me faisait un peu peur !

    -Hey ! Vous voulez retrouver quelqu’un, n’est ce pas ? C’est bien ce que j’ai compris. Je vous ai entendu discuter malgré moi. J’ai exactement ce qu’il vous faut. Le fruit de la voyance. C’est un des fruits du démon les plus précieux du monde ! Et je sens que des gens vont bientôt s’en prendre à moi ! Il faut que je m’en débarrasse, sinon je vais me faire tuer !

    Je regardai mon compagnon d’infortune qui semblait très intéressé. Pour ma part, je ne comprenais pas de quoi il parlait. Qu’est ce qu’on en avait à foutre de son fruit ? Le nouveau venu m’expliqua que si je mangeais ce fruit, j’obtiendrais la capacité de localiser absolument tout le monde, où qu’il soit. Il suffit e penser à quelqu’un et je savais dans quelle direction je devais aller pour le trouver. Mais c’était génial ça ! Je deviendrais assurément le plus grand chasseur de prime du monde avec ça ! En plus, il avait besoin de le vendre le plus vite possible. C’était une aubaine pour moi ça !

    Si je jouais bien mon coup, je pourrais l’obtenir pour un prix très abordable ! Il commença à m’expliquer qu’il s’agissait d’un fruit de la classe D+, les plus puissants et les plus rare. La Marine serait prêt à payer des milliards de berrys pour ce fruit qui leur permettrait assurément de mettre fin à la grande vague de piraterie ! Mais comme il l’avait volé, il ne pouvait pas aller voir la Marine. Même le CP était après lui. CP… Aucune idée… Bref ! Je n’avais que deux millions de berrys sur moi.

    -Vous êtes intéressés ? Vous avez combien ?
    -Deux millions.
    -Bon ba je vous le vends deux millions.
    -Okay.

    Et il partit en laissant le fruit sur la table. Je m'étais mal démerdé... Je fixai celui qui portait mes fringues. Je sentis le coup de pute venir et attrapai rapidement le bâtonnet vert avant qu’il ne me le choppe. Rapidement, je l’engloutis d’une seule traite. Beurk ! C’était vraiment dégueulasse ! C’était… Une courgette ! MAIS QUEL ESPECE D’ENCULE !!!! N’y avait-il que des escrocs et des voleurs sur cette île de merde !?!?!?

    -ENFOIREEEEEE !!!!! MES DEUX MILLIONS !!!!
      J’étais… Comment dire ça de façon simple ? Allons y, essayons. J’étais fatigué, humilié,  blasé, éreinté, vidé de toute énergie, saoulé, exaspéré, écoeuré, exténué, déçu de moi-même, déprimé, découragé, empli par la haine d’autrui et l’envie de me venger, en cruel manque d’estime personnelle et avec une seule envie, m’allonger au sol et m’endormir pour ne plus penser à la situation actuelle. Bref, ça n’allait pas fort. Je déambulais dans les grandes rues de la ville, en caleçon, sans un sou en poche, et même plus ma licence de chasseur de prime pour laquelle j’avais entreprit tout ce fichu périple. Il ne me restait que ma batte que j’avais récupérée auprès de celui avait racheté mes affaires. Il ne voulait pas me rendre mes vêtements par contre. Il estimait les avoir achetées et donc pouvoir les garder. Ce mec s’était joué de moi, une fois déguisé en grand-mère, une fois en bonimenteur. Je savais que c’était la même personne. J’en étais intimement convaincu. Je n’aurais par contre pas su dire pour ça. C’était inconscient.

      -Mais comment ce mec peut-il nous entuber aussi facilement ? Il devrait se faire reconnaître à force !
      -Nan, tout le monde sait qu’il existe, mais personne n’arrive à lui mettre la main dessus. On l’appelle « ? » ici. Il arrive à apparaître et disparaître d’endroits improbables. Il change de visage très facilement. Et on est presque certains qu’il a des complices qui l’aide dans ces larcins.
      -Ouais, ba si je le recroise moi, il a VRAIMENT pas intérêt à ce que je le reconnaisse.

      Moi et mon camarde escroqué, nous tournions à présent depuis des heures sans but précis, espérant simplement le recroiser par pur hasard, le reconnaître et récupérer nos biens. Crevé, je tombai à genoux. Entre l’énervement, la fatigue et le froid, je n’en pouvais vraiment plus. Un passant s’approcha de moi.

      -Hola, mon gars. Ca va ? T’as l’air mal en point. Hey mais… C’est des vraies ailes ?

      Forcément, depuis que je n’avais plus de vêtement, mon dos était visible. Les humains voyaient que mes ailes n’étaient pas factices mais bien une extension de mon corps. Je relevai la tête et le regardait avec lassitude.

      -Oui. Je suis un ange.
      -Un vrai ange ? Ho mon dieu ! C’est un grand honneur de croiser un ange. Ma mère me racontait des histoires sur vous quand j’étais petit. Je pensais que les anges étaient une légende ! Relevez vous, voyons ! Donnez moi cette batte et relevez vous.

      Je lui tendis ma batte et utilisai mes deux mains pour me relever péniblement. Je fermai les yeux et forçai pour soulever ma carcasse poussive. Une fois debout, je ne vis plus l’homme qui me parlait.

      -Il est passé où ?
      -Il s’est barré en courant pendant que tu te relevais.
      -QUOI ?! Mais pourquoi tu l’as laissé faire ?
      -Je vais pas forcer quelqu’un à te parler alors qu’il n’en a pas envie…
      -MAIS IL S’EST BARRE AVEC MA BATTE PAUVRE CRETIN !!

      Pestant de rage, je compris que le fameux « ? » venait encore de me rouler et écrasai avec force le pied de celui qui l'avait laissé s'échapper. Pourquoi s’acharnait-il ainsi sur moi ? Qu’est ce que je lui avait fait, moi ? Crétin ! Mais là, je l’avais percé à jour ! Il aurait pas du se frotter à moi aussi souvent en un si court laps de temps. Le grain de beauté sur le front ! Peu importait son déguisement, il avait toujours cette énorme tache noire sur la partie gauche du front. J’en faisais part à mon allié qui se mit à chercher de son coté un passant avec ce signe distinctif. Objectif, péter la gueule à tous ceux qui avaient un grain de beauté sur le front et regarder s’ils portent un costume.


      Dernière édition par James Fermal le Ven 19 Juil 2013 - 21:43, édité 1 fois
        La traque ne s’était pas trouvée être aussi simple que je ne l’avais pensé. Personne ne présentait les caractéristiques de cette enflure de « ? ». Déjà, son nom était très difficile à prononcer, je n’y arrivais jamais. « ? » . Comment on était censé prononcer ce truc exactement ? Boarf, j’étais bien trop dégoûté pour réfléchir plus encore. Mon compagnon d’infortune avait également fait chou blanc. Nous nous assîmes sur les marches d’un grand bâtiment. Une sorte de bâtiment religieux vachement classe. Mais je n’étais pas ici pour faire du tourisme. Tout ce que je voulais, c’était retrouver mes affaires et mon argent. Celui qui avait racheté mes habits se nommait Méléhagan et tentait tant bien que mal de me remonter le moral.

        -Allez, c’est pas la fin du monde. Tu n’as perdu que des affaires matérielles. Tu t’en rachètera des habits. Et une batte n’est pas irremplaçable.
        -Et mes deux millions de berrys ? Je pourrais pas acheter grand-chose sans argent.
        -Il ne te reste vraiment plus rien ? Tu avais tout sur toi ?
        -Non, il me reste une dizaine de millions de berrys, mais tout de même. Deux millions ça fait mal aux fesses.
        -Allez, te biles pas trop pour ça. Viens, je t’invite chez moi, tu pourras manger un peu.

        Je voulus refuser, mais mon estomac répondit à ma place en faisant « graougrlllaollgr ! ». Il rit et m’invita à le suivre. C’était un bon gars pour un humain. C’était vrai, je mourrais de faim. Nous traversâmes une bonne partie de la ville avant d’arriver devant une maisonnette très simple. La porte grinça et il dut mettre un coup d’épaule pour la débloquer. A l’intérieur, la déco était franchement à chier, mais je ne fis aucune remarque désobligeante. Je voulais mon repas maintenant. Les bibelots étaient tous de styles très différents et le résultat était… moche.

        Il m’apporta rapidement une assiette avec des sortes de haricots rouges blancs et jaune. Au moins, c’était vachement bon. Il fallait maintenant que je retourne en ville pour me trouver de quoi me fringuer avant de me faire arrêter pour exhibition d’un corps parfait qui rendrait jalouse la population humaine.

        -Dis, tu aurais une chemise à me prêter ? Je peux pas passer ma journée dans les rues en caleçon.
        -Ouais, pas de soucis. Mais tu devrais récupérer ton argent afin de t’en trouver d’autres et repartir sur des bases saines.
        - Ouais, je sais. Mais c’est loin… J’ai la flemme.
        -Je t’accompagnerai si tu veux. Même si j'ai encore mal au pied. Bon, en attendant, tu peux taper dans mon armoire si tu veux.

        Je ne me le fis pas dire deux fois et balançai un violent coup de poing dans le meuble qu se fissura de tout son long. Méléhagan hurla que « taper dedans », ça voulait dire « pouvoir se servir » ! Ben comment je pouvais le deviner moi ? Il avait qu’à dire que je pouvais me servir… J’ouvris les portes de bois et me retrouvai face à de très nombreux vêtements. Pareil que pour la décoration, il y avait tous les styles, toutes les tailles… Un gros merdier quoi, sûrement de la récupération. Ou des goûts de chiottes. Je finis par trouver un jean convenable et une chemise rouge qui m’allait très bien. Je repérai une montre en or que je voulus enfiler mais réalisai une fois sur mon poignet qu'elle ne marchait pas. Plus de doutes à présent, c'était de la récup...

        Après avoir bu une petite bière, nous nous mîmes en route pour récupérer le peu de biens qu’il me restait. Environ dix millions de berrys. Bien suffisant pour appâter celui qui avait décidé de me pourrir la vie. On avait un plan pour l’attraper à présent.


        Dernière édition par James Fermal le Ven 19 Juil 2013 - 21:44, édité 1 fois
          Une nouvelle fois, je me retrouvai sur cette maudite plage, face à ce maudit rafiot à pédales planté dans le sable pour venir récupérer ce maudit argent dans ce maudit sac. J’en avais vraiment ma claque de cette île et de ce voleur à la manque ! Il m’avait tout pris à part cet argent qui me restait miraculeusement. Heureusement que j’avais trouvé quelqu’un pour m’aider, sinon j’aurais sûrement déjà craqué et dégommer tous les passants de cette ville jusqu’à tomber sur le bon. La marine aurait mis mas tête à pris, j’aurais du tuer des centaines de marines et de chasseurs de primes avant de finalement tomber sous les coups. Par sa simple présence, Méléhagan sauvait plusieurs centaines de vies dont la mienne.

          -Bon, voilà le plan. Tu te ballades dans la ville avec ton sac légèrement entrouvert afin que tout le monde voit qu’il est rempli de billets. Et la première personne qui viendra te parler, ce sera sûrement le voleur.
          -Ouais, c’est pas bête, ça.

          Nous reprîmes la direction de la ville et nous présentèrent devant la grande porte. Mon sac pendait en bandoulière sur mon épaule. Un garde me fit signe de me stopper et de le rejoindre sur le côté.

          -Contrôle de routine, je dois fouiller votre sac, monsieur.

          Sans attendre une seule seconde, je mis un violent coup de poing dans le visage du soi-disant garde et attrapa une chaise dans l’intention de lui écraser sur le crâne. L’homme était déjà tombé au sol, inconscient mais j’avais bien l’intention de ne jamais le laisser se relever.

          -HEY STOP !! Mais t’es malade, c’était un vrai garde ça ! Filons avant de finir en prison espèce de taré !

          Et merde… Nous fuîmes sans attendre pour nous fondre dans la foule. Après quelques minutes de haute tension, nous finîmes par nous relâcher. Ils ne pourraient jamais nous retrouver parmi tout ce monde. Nous en savions quelque chose. Impossible de retrouver qui que ce soit au milieu de tant de gens. Soudain, une main se posa sur mon épaule. Je me retournai d’un seul coup pour voir un mec crade qui me fixait.

          Il m’informa directement qu’il savait que je venais de frapper un garde. Le chantage commença alors. C’était simple, il avait vu mon sac entrouvert et exigeait la moitié de mon argent sinon, il menaçait d’appeler la garde et de nous décrire. Méléhagan se mit à blêmir. Même s’il n’avait frappé personne, il était complice et si ce gars nous dénonçait, on finirait tous les deux au trou. Quel enfoiré... Il pointa son doigt sur son poignet.

          -Tu vois, il est 17h45. Je te laisse cinq minutes pour faire ton choix, après ça, tu expliquera au garde pourquoi son nez est cassé.

          Sans réfléchir, je tournai sur moi-même et lui infligeai un violent coup de pied dans la mâchoire qui l’envoya valser le gars à plusieurs mètres. Il se cogna contre un mur en brique et tomba, inanimé. Méléhagan accouru vers moi, l’air choqué.

          -Mais t’es malade ! Il va nous dénoncer à présent. En plus, tout le monde t’a vu le frapper, tu ne pourras même plus nier. Oh mon dieu… James, je t’en conjure, donne lui le pognon, il te restera encore 5 millions de berrys, c’est franchement pas mal ! Ca ne vaut pas e coup d’aller en prison !

          Sans l’écouter, je m’approchai du corps. Le soleil me tapait dur sur le haut du crâne. C’était le zénith. Il n’était pas du tout 17 heures 45… Il était à peine 14 heures. Je me penchai sur lui et observai sa montre. Elle était en or et cassée…
            Une ombre apparut sur le mur juste devant moi. Par réflexe, je fis un bond sur le coté, juste à temps pour voir une dague me frôler, me dépasser et aller se planter dans la poitrine du voleur inanimé. Il ne risquait plus de se relever maintenant. Mais mon adversaire avait changé. Cet enfoiré de Méléhagan. C’était chez lui que se trouvaient les vêtements que « ? » utilisait pour changer d’apparence et disparaître. C’était lui, le cerveau de l’affaire. Il n’y avait pas un homme qui changeait de visage, mais plein de monde probablement à son service. Il n’avait aucun grain de beauté sur le front. Sûrement du maquillage pour me mettre sur une fausse piste.

            -Alors c’est toi l’enfoiré responsable de tous ce qui m’arrive ! Enfoiré ! Je te faisais, un petit peu, confiance !
            -Non, je n’y suis pour rien, ils ont menacé ma femme et mes enfants. Je n’avais pas le choix, James ! Je suis un simple pion !
            -Connard, t’as pas de femme…
            -Ha ouais merde, c’était un autre rôle ça. Bien, tu m’as découvert. Mais tu ne pourras pas m’arrêter pour autant, hinhinhin…

            Il fit un demi-tour sur lui-même et ses vêtements avaient changés ! En une seconde, il avait complètement modifié sa tenue. Et il était bizarre, comme ça. Il portait un costard vert avec un chapeau melon vert et une cane avec une tête de canard. Ses yeux étaient masqués par un bandeau violet. Il me pointa du bout de sa cane et fit un petit mouvement de la main. L’extrémité de la cane s’ouvrit et une détonation se fit entendre. De la pierre vola en éclat juste derrière moi. Sans attendre une seconde, je me ruai sur lui avant qu’il ne puisse recommencer, mais il se tordit dans tous les sens et parvint à m’échapper. Haaaa… Si seulement j’avais ma batte avec moi. Je me mis à le poursuivre, mais la foule ne m’aidait pas dans cette tâche. L’enflure siffla alors et quatre types tombèrent des toits et se mirent à courir auprès de l’escroc. Ils avaient la même taille, et étaient habillés pareils.

            Après plusieurs minutes de course effrénée, ils se stoppèrent à un croisement et se retournèrent pour me regarder. Ils avaient tous exactement le même visage ! Impossible de savoir lequel était le bon.

            -Alors ? Que vas-tu faire à présent ? dirent-ils en chœur.

            Et chacun partit dans une direction différente. Je ne savais pas lequel suivre, j’étais bloqué ! Quelle merde ! Je les regardais fuir, à tour de rôle, complètement impuissant. Je remarquai alors que le troisième boitait très légèrement. C’était lui ! Il avait encore mal au pied de quand je le lui avais écrasé ! Je me lançai à sa poursuite en attrapant une planche de bois qui était posée contre un mur. Il allait comprendre sa douleur !
              Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que je le suivais. Un simple coup d’œil derrière lui et nos regards se croisèrent. Il savait que je savais. Et je savais qu’il savait que je savais. Sa course s’accéléra, il se mit à renverser des objets derrière lui, à bousculer des gens et à tenter de se perdre dans la foule. Mais j’étais sur le coup, je ne le lâchais pas d’une seule semelle. Je trébuchais parfois sur des étals de fruits mais rien de bien grave, je parvenais toujours à reprendre ma course. Plusieurs passants tentèrent de le stopper mais avec sa vitesse, ils ne servirent qu’à décorer les murs après s’y être éclatés.

              Cependant, cela me permit de gagner un petit peu de terrain sur lui. Il tourna sans prévenir à un carrefour et prit la rue sur la droite. Sur ses talons, je le suivis mais me retrouvai alors face à une grande rue… vide. Il n’y avait que très peu de monde, surtout des petits vieux assis sur des bancs en train de discuter ou de nourrir des piafs. Quelques citoyens en train de marcher, mais aucun criminel s’enfuyant.

              Je regardai partout autour de moi. Cette enflure avait sûrement changé de tenue en un éclair pour me berner. Je dévisageai chacun des humains présents. Ils semblaient tous très occupés. Un groupe de papys jouait aux cartes. Une vieille lisait un bouquin. Rien qu’à les regarder, je me faisais chier. J’en remarquai alors trois qui discutaient mais… Deux d’entre eux regardait le troisième avec un regard étrange. Je m’approchai légèrement d’eux pour tenter d’entendre leur conversation.

              -Mais enfin monsieur…
              -Chuut ! Faîtes comme si je n’étais pas là.
              -Mais qui êtes vous à la fin ?
              -Ecoutez, je vous donne un million de berrys si vous faîtes semblant d’avoir une conversation avec moi !

              J’avais repéré mon gars, héhé ! Je m’éloignai légèrement, faisant croire que je suivais une piste qui ne me mènerait à rien. Je me déplaçai nonchalamment jusqu’à arriver dans son dos. Je courus alors vers lui en restant dans son angle mort et lui infligeais un énorme home-run avec le tranchant de la planche sur l’arrière de sa tête. Il tomba directement la tête la première contre le sol et se releva, le nez en sang.

              -T’as le pif qui pisse le sang et l’arrière du crâne ouvert. Inutile de t’enfuir maintenant, tu seras facilement reconnaissable.
              -Espèce d’enfoiré… Tu ne sais pas dans quelle merde tu viens de te fourrer. Attends toi à avoir de la visite ! Enfin… Si tu survis à ça !

              Il tendit les mains vers moi et deux lames en sortirent. Il se rua alors vers moi avec une férocité que j’avais rarement vue. Ma planche me protégea des premiers assauts, mais au bout de plusieurs attaques, elle ne pouvait plus servir à grand-chose à part se retirer un morceau de viande entre les dents. Mais je remarquai tout de même qu’il perdait du sang de sa blessure. Ses mouvements se faisaient de plus en plus lents, de plus en plus désordonnés et de moins en moins précis. Son regard se voilait au fur et à mesure qu’il essayait de s’activer. Mais ses lames tranchantes ne perdaient pas leur affûtage et continuaient de fondre sur moi. Et soudain, alors que j’étais complètement acculé, il s’effondra.

              Le petit vieux qui avait été accosté par cet escroc venait de lui faire un croche-patte avec sa cane. Il m’offrit un magnifique sourire et édenté que je lui rendis avec plaisir (et avec dents, bien entendu). Méléhagan, ou plutôt celui que l’on appelait « ? », rampait à mes pieds, comme je l’avais tant souhaité. Il était complètement sonné et avait perdu beaucoup de sang et d’énergie. Il était pitoyable. Un bon coup de poing sur le haut du crâne fit cesser ses gémissements incessants.

              -Bien joué fiston. On n’aime pas les fauteurs de trouble par chez nous !
              -Merci pour ton aide l’ancêtre. Vous n’êtes pas si inutiles que ça finalement les anciens !

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              Je sortis du bâtiment de la 54ème division de la marine en me frottant les mains. Héhéhé, j’allais pouvoir repartir d’un bon pied. J’avais récupéré toutes mes fringues, ma batte, mon argent… Tout quoi ! Et pour peaufiner le tableau, cet enfoiré de « ? » était derrière les barreaux. Ou bien mort, je n’ai pas pris la peine d’en prendre des nouvelles. Le seul point à retenir, c’était qu’il s’agissait d’un criminel nommé Moïse Zath, primé à 17 500 00 berrys. La team allait être contente, je n’avais pas chômé pendant ma petite absence !