Ils m'ont laissé mettre de côté le fauteuil roulant. Désormais, j'ai droit à des béquilles pour déambuler, néanmoins, la douleur et l'amertume restent. Nouvelles amies rencontrées dans l'unique intérêt de me rappeler mes erreurs passées. M'offrir en cadeau ce sentiment d'intense culpabilité ayant trouvé refuge au creux de mon être. Je n'aime plus ces instants passés sur le Léviathan, chaque homme ou femme croisée n'insert en moi que le doute. Chaque fois que j'ai le malheur de croiser quelqu'un sur le navire, ce qui s'avère fréquent, je ne peux retenir un sentiment de doute intense. Sait-il les crimes que j'ai connu? A-t-il vent de ces atrocités commises? Décidément, ma rencontre avec Rafaelo n'a rien apporté d'utile ou de bénéfique à mon existence. Mes journées ne sont plus que remise et question et dépression. Je ne sais pllus qui je suis, ce que je fais.
Seules les paroles de Rafael résonnent en boucle dans ma tête, comme diffusées par un escargophone insidieux cherchant ma perte à travers le doute.
Souviens-toi de ces paroles. Ta place n'est pas ici, Oswald. Tu te bats pour la mauvaise cause.
Ma Cause n'est pas universelle. Mais elle a le mérite d'être impartiale.
Marine? Révolution? Ai-je fait le bon choix, il y a de cela de nombreuses années? Ma place dans la Marine est-elle la bonne? Je n'en sais trop rien, je ne veux plus rien savoir.
"Tu sais Os'…"
-TOI SILENCE!
Ce cri, je l'ai poussé comme un forcené, seul dans mon bureau. Je ne veux plus l'entendre, le sentir. Lui.
Ça.
Cette chose.
Dark.
Ce monstre qui pense pouvoir faire de moi son jouet, non, il ne m'aura pas. Éperdu de colère, j'ignore mes os en voie de guérison et mes muscles endoloris et heurte de toute mes forces le mur de ma cabine. Mes mains tremblent. Une sueur froide parcoure mon échine.
Bon sang! Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Une ombre qui se terre inlassablement au fond de son refuge, évitant la présence des autres. Ils ne doivent pas savoir, ne peuvent pas savoir, c'est pour ça que Rafael a subit le châtiment.
"Oui, il le méritait…"
Oui, il le méritait.
Il fallait agir, pour que le secret soit enterré à jamais. Il en va de soit pour mon avenir, notre avenir.
"Notre avenir…"
Oui, Rafael était une mauvaise langue. Il fallait absolument lui montrer qu'on ne rigolait pas, qu'on ferait tout pour garder ce poste et cette reconnaissance si difficilement gagnée.
-NON!
Un nouveau poing vengeur s'abat cette fois sur la large table d'orme de mon bureau, y creusant une aspérité craquelée de mille fissures.
-Aarg… j'ai mal.
Et je ne parle pas de mon poing, mille fois non. Épuisé, brisé, je m'écroule au pied de mon bureau, enserrant ma tête dans l'étau de mes deux mains moites de stress et de questionnement.
Je ne peux continuer ainsi, je dois recouvrer une raison, un objectif. Oublier les évènements de Drum, oublier les paroles de Rafael. Me concentrer sur l'avenir radieux qu'on m'ouvrait. Personne ne sait pour Drum, personne, oui, personne…
Tout ira bien. Oui.
Souviens-toi de ces paroles. Ta place n'est pas ici, Oswald. Tu te bats pour la mauvaise cause.
Ma Cause n'est pas universelle. Mais elle a le mérite d'être impartiale.
-RAAAAAAH NOOOOON! SILENCE RAF! CESSE DE ME TUER AVEC TES DILEMMES DE FANATIQUES!
Un bruit. Sur mes gardes, je relève directement la tête avec le réflexe d'un animal traqué. Quelqu'un entre, non, personne ne doit entrer. Ils pourraient savoir, comprendre. En saisissant d'une main tremblante et pressée une béquille, je tente de ramper jusque derrière mon bureau, comme si de ce mobilier je pouvais m'attendre à une quelconque protection. Ce traître.
Ma respiration se fait rapide, presque sifflante. Je tente un coup d'œil vers la porte de mon bureau, une silhouette se découpe dans l'ouverture. Des contours bien fichus que je n'ai pas le temps d'apprécier car je remarque dès lors la chevelure rousse de ladite intruse. Je me colle contre le mobilier en espérant m'y enfoncer. Mais trop tard, Lilou est là, je ne peux fuir.
-Euh…je…je…
Je ne sais quoi dire, quoi expliquer. Pour elle, je ne dois avoir l'air que d'un pauvre fou victime des pires maux. J'ai honte, j'ai peur, j'ai mal.
-Je…Ne m'en veut pas… pitié… Je ne sais plus ce que je fais…
Une plainte, une supplique, une déchirure.
Seules les paroles de Rafael résonnent en boucle dans ma tête, comme diffusées par un escargophone insidieux cherchant ma perte à travers le doute.
Souviens-toi de ces paroles. Ta place n'est pas ici, Oswald. Tu te bats pour la mauvaise cause.
Ma Cause n'est pas universelle. Mais elle a le mérite d'être impartiale.
Marine? Révolution? Ai-je fait le bon choix, il y a de cela de nombreuses années? Ma place dans la Marine est-elle la bonne? Je n'en sais trop rien, je ne veux plus rien savoir.
"Tu sais Os'…"
-TOI SILENCE!
Ce cri, je l'ai poussé comme un forcené, seul dans mon bureau. Je ne veux plus l'entendre, le sentir. Lui.
Ça.
Cette chose.
Dark.
Ce monstre qui pense pouvoir faire de moi son jouet, non, il ne m'aura pas. Éperdu de colère, j'ignore mes os en voie de guérison et mes muscles endoloris et heurte de toute mes forces le mur de ma cabine. Mes mains tremblent. Une sueur froide parcoure mon échine.
Bon sang! Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Une ombre qui se terre inlassablement au fond de son refuge, évitant la présence des autres. Ils ne doivent pas savoir, ne peuvent pas savoir, c'est pour ça que Rafael a subit le châtiment.
"Oui, il le méritait…"
Oui, il le méritait.
Il fallait agir, pour que le secret soit enterré à jamais. Il en va de soit pour mon avenir, notre avenir.
"Notre avenir…"
Oui, Rafael était une mauvaise langue. Il fallait absolument lui montrer qu'on ne rigolait pas, qu'on ferait tout pour garder ce poste et cette reconnaissance si difficilement gagnée.
-NON!
Un nouveau poing vengeur s'abat cette fois sur la large table d'orme de mon bureau, y creusant une aspérité craquelée de mille fissures.
-Aarg… j'ai mal.
Et je ne parle pas de mon poing, mille fois non. Épuisé, brisé, je m'écroule au pied de mon bureau, enserrant ma tête dans l'étau de mes deux mains moites de stress et de questionnement.
Je ne peux continuer ainsi, je dois recouvrer une raison, un objectif. Oublier les évènements de Drum, oublier les paroles de Rafael. Me concentrer sur l'avenir radieux qu'on m'ouvrait. Personne ne sait pour Drum, personne, oui, personne…
Tout ira bien. Oui.
Souviens-toi de ces paroles. Ta place n'est pas ici, Oswald. Tu te bats pour la mauvaise cause.
Ma Cause n'est pas universelle. Mais elle a le mérite d'être impartiale.
-RAAAAAAH NOOOOON! SILENCE RAF! CESSE DE ME TUER AVEC TES DILEMMES DE FANATIQUES!
Un bruit. Sur mes gardes, je relève directement la tête avec le réflexe d'un animal traqué. Quelqu'un entre, non, personne ne doit entrer. Ils pourraient savoir, comprendre. En saisissant d'une main tremblante et pressée une béquille, je tente de ramper jusque derrière mon bureau, comme si de ce mobilier je pouvais m'attendre à une quelconque protection. Ce traître.
Ma respiration se fait rapide, presque sifflante. Je tente un coup d'œil vers la porte de mon bureau, une silhouette se découpe dans l'ouverture. Des contours bien fichus que je n'ai pas le temps d'apprécier car je remarque dès lors la chevelure rousse de ladite intruse. Je me colle contre le mobilier en espérant m'y enfoncer. Mais trop tard, Lilou est là, je ne peux fuir.
-Euh…je…je…
Je ne sais quoi dire, quoi expliquer. Pour elle, je ne dois avoir l'air que d'un pauvre fou victime des pires maux. J'ai honte, j'ai peur, j'ai mal.
-Je…Ne m'en veut pas… pitié… Je ne sais plus ce que je fais…
Une plainte, une supplique, une déchirure.