Tora Tsubomi c'est ici

Si nous sommes tous rassemblé ici en ce jour, c'est pour parler de moi ! Pourquoi j'en sais rien, mais c'est vous qui avez demandé après tout. Je suis donc un homme -j'espère que vous aviez deviné tout seul quand même- de taille moyenne et aux airs de gringalets. J'insiste sur les airs hein, je suis plutôt costaud en fait ! C'est juste que peu importe combien je bouffe je prends pas un gramme, les muscles se font discret aussi d'ailleurs même si présent, si on parle chiffre ça frait dans les 1m75 pour du 65 kilos. Niveau fringue, je suis souvent avec des trucs amples et à manche longue normalement propre. J'ai aussi un bandeau dans les cheveux histoire de les tenir en place, surtout quand je cuisine et une paire de sandale.

Niveau trogne on va d'abord revenir à mes cheveux qui sont roux et plutôt court. J'ai des yeux verts clairs et perçant, je suis quelqu'un de déterminé et confiant et ils le montrent bien. Je suis pas spécialement beau gosse faisant un peu gamin, mais je suis pas moche non plus, j'ai le visage plutôt fin. Sinon j'ai une petite cicatrice au niveau de l'arcade sourcilière, au-dessus de l’œil droit, mais je sais même plus comment je me la suis faite.

Pour résumer si vous me voyez de loin, je suis quelqu'un d'assez détendu qui avance le sourire aux lèvres. Plutôt passe partout je cherche pas particulièrement l'attention même s'il m'arrive de faire le pitre. En fait je suis souvent à l'affut d'un truc intéressant que ça soit une jolie fille ou un truc sympa en solde, je fais assez touriste ou branleur. Bref j'observe sans chercher à être discret, si je devais avoir un tic se serait de resserrer mon bandeau avant de passer aux choses sérieuses.  

Bon maintenant faut décrire ce qui passe dans ma tête hein, c'est toujours chiant de se décrire... Alors, je suis un optimiste qui se laisse guider par les événements, je crois pas mal au destin. Je suis pas le genre à faire de grands plans d'avenir ou même avoir de grands rêves -en tout cas pour le moment- je suis le courant et je m'adapte. Je suis une personne qui n'aime pas se prendre la tête, je préfère les choses simples et directes même si j'ai rien contre un peu de sournoiserie. Ouais je suis assez farceur, du coup de temps en temps je fais quelques blagues et les blagues, ça se prépare ! J'aime le travail bien fait après tout, je m'applique que ça soit pour les conneries, mais aussi les boulots plus sérieux je vous rassure.

Sinon quoi d'autres hmm, je suis un peu susceptible j'aime pas qu'on se paye ma tête. Vu que j'ai aussi un petit côté bagarreur vous évitez de trop me chercher des noises, mais bon ça dépend des sujets. J'aime ni qu'on me prenne pour un con ni qu'on m'asticote sur mon gabarit, normalement dans ma famille on était plutôt du genre baraqué viril alors je fais un ptit complexe. Même si je sais très bien que ça servira pas à grand-chose, j'hésiterais pas longtemps à utiliser les poings pour me faire respecter. Je suis un peu tête brulé en fin de compte mais que voulez-vous, comme dit pour les blagues j'aime bien m'amuser et pour ça, rien de tel qu'un peu d'adrénaline.

A part ça pour me détendre en général, soit je pêche soit je cuisine, ça me met de bonne humeur et ça m'aide à penser à rien. Pour la cuisine j'aime faire ça en solitaire d'ailleurs, alors venez pas trainer dans mes pattes si vous ne voulez pas des problèmes. Ayant appris la cuisine surtout en autodidacte j'ai tendance à faire mes propres expériences culinaires qui peuvent parfois avoir un goût ... d'un autre monde. Hors comme tout le monde n'a pas forcement les mêmes préférences et que mon seul avis ne peut suffire, soyez pas surpris de finir en cobaye involontaire avec un plat étrange au milieu du reste. Ce sera pour le progrès, rien de personnel alors sans rancune si le résultat ne vous plait pas !

Pour finir je dirais que j'ai un côté assez indépendant, pas solitaire mais pas loin. On m'a élevé afin que je devienne un homme capable de régler ses problèmes seul, alors même si j'ai rien contre l'autorité, vous étonnez pas de me voir prendre des initiatives. Enfin bon, je dis ça mais ça dépendra surtout de la personne qui donnera les instructions, si je me range un jour sous les ordres de quelqu'un. Sinon pour ce qui est du bon droit en général ou de la morale, je dirais que j'ai du mal à me sentir concerné. Je vois pas pourquoi je devrais suivre ce qui a été décidé par d'autres, j'ai mes propres principes et priorités et ce sont eux que je suis. Tout ça pour dire que j'en fais qu'à ma tête en bref hahaha.

Il est temps à présent que je vous raconte ma vie ! Bon alors moi c'est Tora Tsubomi, né il y a 18 ans dans le royaume de Luvnil, sur North Blue. Je pourrais préciser d'autres truc genre le lieu, l'heure ou même le nom de mes vieux mais, vous en avez probablement rien à faire. Enfin je vais préciser quand même que ma famille était constituée de mes parents, mon oncle, mon grand-père et un grand-frère de cinq ans mon ainé. Bref je viens de là et on peut dire que j'y ai grandi et passé toute ma vie, vivant soit sur l'île, soit en mer.

Je suis né dans une famille de pêcheur de père en fils, mon grand-père pêche, mon père et mon oncle pêche, mon grand-frère aussi bref vous avez cerné l'idée. Du coup moi aussi on m'a élevé ainsi, apprenant à mon tour, tout ce qu'il y avait à savoir que ce soit sur le fil de pêche comme les filets, mais aussi le harpon. Ce n'est pas les différents gabarits qui manquent dans la mer et chez nous, on ne cherche pas de petites excuses comme la taille de la bête ! Du coup j'ai passé les trois quarts de mon enfance en mer sur un bateau de pêche, à observer et apprendre, pas top pour ce faire de potes mais c'était l'aventure tous les jours. Vous me direz qu'il me fallait pas grand-chose mais j'étais qu'un gosse, un peu jeune et con et très fils à papa. On aurait pu continuer ainsi encore longtemps si le destin n'en avait pas décidé autrement.

Dans la famille nous étions des hommes de la mer, la bravant tous les jours, mais sachant tout aussi bien qu'elle pouvait nous faucher si elle le désirait. C'était ce qui était arrivé à la famille de mon oncle d'ailleurs, sa femme et son fils ayant disparu lors d'une tempête dans une virée en famille. C'était le destin, destin que nous acceptions aussi dur soit-il et depuis il vivait avec nous. Cependant, cette fois-ci le responsable du drame qui nous toucha n'était pas la mer, mais la maladie. Un virus puissant et foudroyant qui emporta rapidement ma mère. Elle qui restait toujours chez nous à terre et était censé être celle qui ne risquait rien fut celle qui parti en premier, ironie du sort. Nous étions des marins allant en haute-mer risquant de croiser tempêtes, pirates et monstres des mers mais c'est elle que la mort avait choisi... La mort peut venir n'importe où n'importe quand et les choses après cela ne furent plus jamais les mêmes.

Bon quand je dis qu'elles ne furent plus jamais les mêmes c'est un peu une exagération dramatique, mais c'est une histoire après tout alors j'en rajoute un peu ! Bref j'avais dix ans quand c'est arrivé et étant le moins utile sur le bateau, je fus celui qui dû reprendre en charge ses tâches. Autant vous dire que ça m'a fait drôle vu que c'était elle qui se chargeait de tout à la maison. Pendant que le reste sortait en mer plusieurs jours, j'appris petit à petit à tenir une baraque! Une vraie petite femme d'intérieur s'occupant du ménage, du linge, des courses... D'ailleurs étant plus en ville j'ai appris aussi des ptits trucs sur mon quartier, comme à quel point les autres de mon âge dans cette partie de la ville étaient cons... Certes j'avais plus ou moins remarqué avant, mais maintenant que je les avais davantage sur le dos, ça avait souvent fini en bagarre général ! Enfin plutôt en bataille de gangs avec dans mon camp juste moi contre 3/4, du coup j'ai pris pas mal de tôle. Ça a coûté cher en œufs à racheter aussi quand je revenais des courses, une vraie ptite ménagère je vous ai dit que je devenais à m'inquiéter de ça. Enfin bref ma vie à partir de là c'est résumé à mes périodes à terre, à s'occuper du domicile familiale et mes séjours en mer, où je continuais ma formation. Bon j'étais surtout à terre vu que quand je partais y avait plus personne pour tenir la maison, mais même dans ces cas-là je m'entraînais sur mon temps libre au port.

Mon père qui me disait d'ailleurs à chaque fois que c'était que temporaire, juste le temps que moi ou mon frère nous trouvions une petite femme pour prendre la relève huhu. Il est marrant mon paternel n'empêche, un vrai machiste ; ça lui est jamais venu à l'esprit que la demoiselle en question ne serait même pas d'accord avec ce plan de carrière si ça se trouve, mais passons. Après tout même si j'étais pas au paradis, j'étais pas si malheureux que ça non plus, je m'étais même pris d'une certaine passion pour la cuisine. C'était devenu mon petit passe-temps, j'avais commencé par les recettes écrites par ma mère puis j'avais commencé à inventer les miennes. J'étais capable du meilleur comme du pire et ceux qui sortaient s'amuser en bateau, en me laissant en plan, m'ont servi de cobaye en quelques sortes. Pas comme s'ils pouvaient vraiment se plaindre après tout, ils avaient qu'à cuisiner eux-même s'ils étaient pas content ; au lieu de transformer le petit dernier en bonne à tout faire. Ainsi les années ont suivi leur cours tranquillement tandis que je passais l'essentiel de mon temps entre la pêche, la cuisine et le tabassage de crétin à l'occasion.

Ça aurait pu continuer ainsi toute ma vie, petit train-train quotidien pas désagréable en attendant de devenir un adulte indépendant. Seulement voilà, à mesure que je grandissais mes envies en faisaient de même. J'étais sorti du bateau familial pour faire d'autres choses, étendant un peu mes horizons, participant plus à la vie du port et ses rumeurs. Luvneel était un royaume agréable, mais assez renfermé aussi et je commençais à vouloir voir ailleurs, voyager. Je suis encore jeune après tout et l'envie de bouger afin de découvrir de nouveaux poissons, de nouveaux ingrédients tout en voguant sur les mers me gagnait. Cette petite idée qui traînait dans un coin de ma tête, alors que j'attendais au port le retour des autres à germé et c'est épanoui, grandissante jusqu'à ce que je ne puisse plus l'ignorer. Si je le faisais pas maintenant alors que je suis encore jeune, je le ferais jamais et y a rien de pire que le regret. Mon père a accepté en ronchonnant -je l'aurais fait même s'il avait pas voulu de toute façon- et j'ai pu prendre la mer vers d'autres îles.

Au final mon voyage commence à peine, je saurais même pas vous dire où je veux allez ni ce que j'espère. Si ça se trouve ça va me passer rapidement et dans deux mois je serais rentré, probablement ce que pense mon père, ou ptêtre que je rentrerais jamais. En tout cas je suis bien décidé à faire ce qui me plait sans me laisser emmerder par le reste du monde, restera à voir ce que le destin me réserve.

- Je me suis servi de ça.
 
Je sortis alors une petite boule de ma poche, sorte de mélange entre l'onigiri et le sushi, un de mes échecs culinaires que j'essayais parfois d'améliorer. Elle dégageait une odeur un peu dérangeante, pour peu que l'on s'en approchait et était ragoutante au visuel. Certaines personnes de mon jeune public, ayant voulu voir de plus près s'étaient avancées, mais avaient rapidement repris leur distance. D'autres n'avaient pas eu le choix sous la poigne de leurs parents, un peu trop protecteur pour le coup. S'ils pouvaient ramasser la meute de gamins en question et aller voir ailleurs, que je puisse retourner à ma partie de pêche...
 
Voguant vers la première destination de mon voyage et alors que je pêchais tranquille en attendant, j'avais eu droit à une vague de marmots voulant pêcher aussi. Pouvant pas satisfaire tout ce petit monde et à travers un enchainement d'événements plus ou moins indépendants de ma volonté, je me suis retrouvé à raconter une histoire pour la dizaine de gosses du navire. J'avais commencé à raconter l'histoire de cette chasse au serpent de mer géant, mais après quelques vagues de regards noirs des mamans -c'est flippant une mère en rogne-  j'avais changé pour quelque chose de plus soft. Quelle histoire ? J'ai déjà commencé z'aviez qu'à arriver plus tôt, maintenant vous rattraperez en route.
 
- Ouaip, c'est avec ça que je l'ai choppé, enfin pêché. Un nouvel appât que j'ai testé et après une longue partie et une grande bataille avec ma ligne, je l'ai remonté ! Un bernard-l'hermite magique.
 
Certains me regardent avec des étoiles pleins les yeux attendant la suite, d'autres se demandent ce qu'est un bernard-l'hermite, moi je savoure le suspens. Finalement raconté des histoires une fois de temps en temps, ça peut être marrant. Une fois que tout le monde en est à peu près au même niveau de compréhension, je reprends donc. Je commence alors par décrire un peu la bête, sa petite taille et ses pinces l'une plus grosse que l'autre. Je leur parle aussi de sa coquille en colimaçon, de ses couleurs mélange de violet, de bleu et de rouge.

- Notre bonhomme s'était accroché à mon appât et grignotait tranquillement, il avait même pas remarqué qu'il était sorti de l'eau ! En fait sur le coup, on l'avait juste pris pour un bestial un peu bizarre mais sans plus, alors on l'avait juste mit dans un sceau avec d'autres poissons. On a découvert ce qu'on avait vraiment choppé que le soir, une fois rentré...

Rien que d'y repenser cela me faisait sourire, moi qui l'avais pêché ce truc après tout. Pendant que les autres étaient partis vendre le plus gros de nos prises, j'avais choisi dans le tas ce qu'on garderait pour manger dont le bernard. Avec mon gout des expériences nouvelles, j'aurais jamais laissé filer un spécimen pareil ! Du coup j'avais mis déjà l'eau à chauffer afin de l'ébouillanté, façon homard. J'avais choppé la carapace vu qu'il dormait à l'intérieur et l'avais balancé dans la marmite. Le bond qu'il avait fait pour sortir hahaha ! Ça m'avais bien surpris à l'époque, j'avais même pas eu le temps de mettre le couvercle. Bon ce qui avait été moins drôle c'était quand bernard avait contre-attaqué. Avec ses mouvements bizarres de kung-fu, de petits jets d'eau bouillante s'étaient mis à voltiger dans ma direction. J'avais juste le plat de marmite comme bouclier le temps de me mettre à couvert et de comprendre ce qui se passait, bernard faisant pareil de son côté. Hmmm, les parents ont l'air un peu coincé alors on va éviter de parler de ce passage remarque...

- Quand on est rentré à la maison j'ai donc ouvert le seau, pris le coquillage et je l'ai secoué un peu. Il dormait à l'intérieur et je voulais jeter un œil de nouveau à ce drôle de crabe. Je fus bien surpris quand il s'étira en se réveillant pour me dire bonjour.

Les mômes étaient tous contents, certains me demandaient si le crabe avait des pouvoirs magiques ou s'il avait exaucer un de mes vœux. Je leur avais répondu que oui il avait le pouvoir de contrôler l'eau et qu'il pouvait faire de très grands sauts pour sa taille, ce qui était vrai. Pour ce qui était de la conversation ça c'était passé bien plus tard en vrai, quand on s'était tous les deux calmé, surtout lui. Par exemple il s'appelait pas vraiment Bernard, mais comme je l'aime pas je l’appellerais comme ça et puis c'est tout... C'est ce prénom que j'ai donné aux mioches d'ailleurs, car il aimait pas qu'on l'appelle comme ça. Bien fait ! Ça faisait mal après tout l'eau bouillante, le pire c'est qu'il avait même pas réalisé que j'avais essayer de le bouffer. Il était pas très fût fût fallait dire, il s'était endormi dans le seau après que j'avais mis le couvercle car il pensait que c'était la nuit, pour digérer le repas qu'on lui avait "offert"...

- En plus non seulement il avait des pouvoirs magiques, mais c'était un prince ! Un prince qui avait quitté son village pour partir à la recherche d'une femme, afin de réaliser la prophétie de l'étoile de mer. De leur union naitra un fils qui les libérera des ennuis provoqués par la tribu voisine des écrevisses. On pouvait pas faire grand-chose pour lui, mais le lendemain matin on lui a donné des vivres et on l'a ramené en pleine mer, pour qu'il puisse reprendre sa quête. Qui sait s'il a trouvé la femme qu'il cherchait ou s'il erre encore en mer, mais je m'en fais pas pour lui car c'est un battant. Fin !

Les petiots semblent contents et applaudissent, c'est mignon à cet âge là, si naïf... N'empêche que cette histoire, je l'ai pas inventé, c'est Bernard qui l'a fait. A la première accalmie de notre petite bataille, il m'avait sorti ça et m'avait réclamé à bouffer pour une semaine. Je l'avais agrippé et refoutu dans la marmite direct, comme si j'allais gober un truc pareil. J'ai horreur qu'on me prenne pour un con alors de telles salades, ça m'avais juste donné plus envie de le faire cuir... Je l'aurais fait d'ailleurs, si papa était pas arrivé en ayant entendu crier, et avait pas sauvé notre futur repas. Il récupéra Bernard qui avait pas eu beaucoup de temps pour cuir et me mis une rouste. Apparemment ce gars était un homme poisson et les hommes poissons fallait pas les manger. J'en suis toujours pas convaincu remarque mais j'avais laissé filer, le père qui commandait après tout. Bernard avait remercié mon père en disant qu'il était content de voir qu'il y avait des humains gentils, que nous n'étions pas tous à la solde des écrevisses. Pour le reste bah ça avait été en gros comme la fin de mon histoire, même pas pu gouter une pince tsss. D'ailleurs j'ai jamais réussi non plus à savoir s'il croyait sérieusement à son histoire ou pas, mais une chose est sûre il était pas très malin... C'est pour ça que je garde la boule sur moi en fait, de temps en temps je tente ma chance pour voir si je le repêche lui ou un autre, mais sans réussite.

Enfin bref, après toute cette nostalgie un peu débile j'aurais bien fait une sieste. Sauf que manque de chance les marmots n'en ont visiblement pas eu assez et demande un deuxième round ! Dire que les autres derrière se contentent de sourire bêtement en me laissant leur boulot. Cette fois c'est décidé je raconte le serpent de mer ! Et sans censure !