>> Wallace "Croc" Johnson
Pseudonyme: Croc' Age: 34 ans Sexe: Homme Race: humain, mais du genre très moche Métier: érudit - médecin Groupe: Marine But: Se faire pardonner, être accepté et défendre ceux qui en ont besoin Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation: nope Équipements: un baluchon et des vêtements usés Codes du règlement (2) : Parrain: gwahahah Ce compte est - il un DC? : oui Si oui, quel@l'a autorisé? : Rousse n°2 |
>> Physique
« Le prodige et le monstre ont les mêmes racines. » Victor Hugo La première chose qui vous frappe lorsque vous croisez Croc', ça reste ... Croc'. Du haut de ses deux-mètres soixante-quinze, on aperçoit ses deux yeux jaunes sous des arcades sourcilières plus que prononcées. Si son crâne paraît enfoncé entre ses épaules, c'est juste à cause de ses trapèzes qui lui remontent bien haut sur la nuque. Vous l'aurez compris, il est bâti comme dix gars alignés. Mais ces quelques lignes ne seraient pas suffisantes pour vous montrer ce qu'est ce gars. Il était autrefois atteint d'un sévère cas de psoriasis qui lui donnait déjà une trogne affreuse, mais là ... maintenant ... sa peau est constellée d'écailles verdâtres, oscillant entre le vert pomme et le vert émeraude. Des plaques osseuses sortent de ses épaules, de son menton. Même de son crâne, pour dire. Sans compter les deux battoirs qui lui servent de main. Comme si on avait essayé de lui coller des pognes de géant, terminées par des ongles si épais qu'ils en paraissent griffus. Quant au reste ... il aurait largement sa place dans un concours de bodybuildeur. Ses muscles saillent sous ses oripeaux, ne faisant que renforcer l'impression de menace qui se dégage de ce qu'on peut qualifier de monstre. Il ne faut pas oublier son sourire, carnassier. Non pas qu'il le veuille ainsi, mais ses lèvres ont quasiment disparu, laissant la place à une mâchoire renforcée et à des dents acérées. On pourrait aisément le prendre pour un homme-poisson, si ce n'était l'absence de branchies et de fragrance iodée. Car oui, Wallace émane une espèce d'odeur de chlore nauséabonde. Pas désagréable une fois qu'on s'y est habitué, mais omniprésente en sa présence. Même lorsque ses sourires sont sincères, ils vous filent froid dans le dos. Mieux vaut ne pas le regarder dans le détail, tant l'irrégularité de ses traits est dérangeante. Saviez-vous que les canons de beauté sont basés sur une merveille de symétrie ? « Les monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres. » Phillip M. Margolin Si on ne s'arrête pas au physique rebutant de Wallace, pourtant assez présent, il y a matière à creuser. Car ces yeux jaunes, glauques, ne sont pas sans expression. Ces mains imposantes et griffues savent aussi serrer et protéger. Sa voix rocailleuse, adaptée à un tel physique, n'est pas prompte à l'emportement ou à la colère. En effet, derrière ses airs patibulaires, Croc a un de ces regards doux dont seuls les monstres ont le secret. On peut y lire, la plus grande partie du temps, une grande souffrance, dont la cause n'est pas toujours difficile à déterminer. S'il n'est pas taillé pour offrir des sourires à tout bout de champ, il n'en reste pas moins un être qui se tient toujours assez ramassé sur lui-même, afin de diminuer volontairement sa taille monstrueuse : tout est fait pour paraître moins monstrueux qu'il ne l'est, ce qui n'est pas chose évidente. Habituellement, il porte une grande veste et cherche à cacher ses mains sous des bandages pour ne pas alarmer le commun. Il préfère de ce fait les coins d'ombre et n'est pas contre l'usage d'un chapeau de temps à autre, espérant le jour où il pourra circuler librement, sans avoir à se dissimuler dès les premiers cris. Quant à ses mains ... qui pourrait penser qu'une espèce de demi-géant à l'allure crocodilienne puisse faire preuve d'autant de tact et de douceur ? Que ce soit en caressant le crâne d'un gamin ou dépiautant les pétales d'une fleur, il sait offrir des moments clichés pleins de tendresse. >> Psychologie
« Le fanatisme est un monstre mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique. » Voltaire De prime abord, il faut justifier l'adage 'l'habit ne fait pas le moine'. Ce n'est pas parce qu'on frôle les trois mètres et qu'on peut écraser le crâne d'un homme entre le pouce et l'index qu'on est un monstre, ok ? Bon, un peu. Je vous l'accorde. Mais Wallace a pour lui le fait qu'il n'est l'homme d'aucune cause. Il ne se bat pas au nom d'untel ou d'un autre. Tout ce qu'il fait, c'est agir au mieux quand il le peut. Il cherche à se racheter, à faire oublier sa condition de monstre et à passer outre toutes les misères de ce monde. Il préfère guérir que sévir, même si sa physionomie n'est pas un précieux allié dans cette voie. Ainsi, il est naturel de le voir sortir les griffes de temps à autres, mais il ne le fait jamais de bon coeur. Etant un homme très droit, il désire se racheter une conduite tous les jours que Dieu fait. Les notions d'honneur, de probité et d'intégrité lui sont de ce fait familières. Tout ce qu'il tente de faire, il le fait avant tout pour les autres, ne pouvant se passer d'une certaine candeur qui lui confère un charme particulier. On le croirait animal, il n'en est rien. Si on ignore, du moins il le cache bien, ses origines, on est en droit de se demander quelle éducation il a reçu : poli, réservé et bienséant. Un monstre bien dressé, comme certains se plaisent à l'appeler. De ce fait, inutile de vous cacher qu'il est difficile pour lui de faire face à tout cela sans répliquer. La tactique de défense de Croc' se limite souvent à se murer dans une carapace de mutisme aussi solide que sa peau. Si ce n'est pas la meilleure solution, cela reste la plus efficace. « L'indifférence fait les sages et l'insensibilité les monstres. » Diderot Il est des hommes qui ne peuvent laisser une injustice se perpétrer devant leurs yeux sans intervenir. Et Wallace en est le parfait exemple. Son apparence l'aide parfois à calmer le jeu, mais elle se révèle souvent instigatrice de foudres. Ainsi, il n'est pas un adepte de la médiation et n'intervient que lorsqu'il doit le faire. Il n'est pas dépourvu de tact pour autant, c'est juste qu'infliger sa vue aux foules n'est pas une forme de diplomatie avérée. Ainsi, rester muré dans son silence reste d'actualité. Que ce soit pour calmer une rixe pour essuyer des diatribes. Pas une semaine ne se passe sans qu'on lui ait envoyé quelques déchets au visage. Et pourtant, il fait preuve d'un sang-froid incroyable. Difficile de croire que cet homme soit aussi brutal en situation de combat. Inutile de vous rappeler à quoi lui servent ces gros bras, donc. Une autre chose avec laquelle Wallace a énormément de mal à traiter : les miroirs. Tous les miroirs qu'il côtoie sont en général brisés, dans un accès de colère ou de désespoir. Et s'il n'a pas décidé d'en finir, c'est uniquement parce qu'il pense que cette laideur peut apporter au monde et qu'elle n'est que son châtiment. Ainsi, bien que son aspect lui soit d'une honte sans borne, il prend peu à peu conscience qu'il ne pourra rien changer en restant dans l'ombre. Du moins, par rapport à sa psyché. Il ne désire pas changer le monde, seulement l'aider au mieux. Que ce soit Révolutionnaire, Pirate ou autre, il demeure un fervent défenseur de la Rédemption. Mais il n'a qu'une parole. Et on ne l'appelle pas Croc' pour rien. >> Biographie
Ouais. Je n'avais pas été épargné par le sort, je te l'avoue. À peine né, déjà rejeté. Même si je sais aujourd'hui que c'est une maladie que j'ai hérité d'mes parents, j'crois qu'ils ont eu peur d'avoir un autre braillard inutile et faible sur les bras. Je sais juste qu'on m'a retrouvé un jour devant une porte, dans un panier. Et puis c'est la pitié qu'a du aider à ce qu'on me tue pas, qu'on me balance pas. Mais cette pitié, elle m'a suivi longtemps, et c'était pas comme si ma maladie ne cessait de s'épandre, tu vois ? Tout gamin, j'avais déjà la moitié de la gueule explosée, on aurait presque dit un lépreux. Puis vers mes dix ans, je ressemblais plus à rien. Dans le genre du gamin qu'on avait pas épargné. Fatalement, les autres non plus ne m'ont pas épargné. Fallait dire que c'était facile de me débusquer au milieu de tous ces chicos - entendre riches, chichoss quoi - qui empestaient la normalité à plein nez. Mais qu'est ce que la normalité au fond ? - Moi, avec mes tares physiques, mais ma volonté de toujours m'faire accepter, de devenir comme eux ? - Eux, avec leur foutu physique parfait, mais leur volonté de me faire payer mes différences ? J'te pose la question, mon gars, mais y répondre ça tu peux pas. Je te souhaite pas de vivre comme moi, de survivre comme je l'ai fait. J'avais qu'une seule façon d'me sentir bien à l'époque. J'écrivais des tas de trucs. Des histoires dans lesquelles j'étais quelqu'un d'autre. Dans lesquelles j'étais un héros dans un monde merveilleux. Un monde qui tranchait avec cette foutue réalité. Un endroit où j'étais pas malade et où j'étais aimé et reconnu. On a tous besoin de ça, les gamins plus que les autres. Mais les gamins, faut qu'ils le trouvent autour d'eux, là est le problème. Et moi, en c'temps là, j'étais qu'une erreur de la nature. Aucun respect, aucun amour. C'était ça ma pénitence. On me trouvait des excuses, tu vois. Je pouvais toujours tout faire, on me regardait avec ce foutu air larmoyant 'oh le pauvre' qu'on disait. Et ça me faisait gerber. Mais que pouvais-je bien faire ? - Moi, gamin maudit qui recherchait une raison de vivre, et qui n'avait que cette rage au ventre ? - Eux, adultes bénis qui essayaient de trouver une raison de me laisser vivre, qui ne comprenaient pas ma colère ? Les années passaient et j'en restais toujours aussi horrible. Pire encore. Ce qu'on appelle l'adolescence, cette période où le corps change. Et je ne fis pas exception à la règle. Une fois de plus, le destin décida de s'en mêler. Là où cette foutue pathologie m'avait foutu la paix, j'ai commencé à en prendre pour mon grade. Mon nez fut la première chose qui dégénéra. Les cartilages étaient pas sains qu'ils disaient. Un lépreux, qu'ils disaient. J'en savais rien, mais on se doutait bien que c'était moi qui avait pété tous les miroirs. Ils ne supportaient pas mon apparence, et moi alors. J'avais jamais choisi d'être comme ça tu vois. Celui qu'on montre du doigt, celui qui entend des chuchotements dès qu'il passe quelque part. Tu crois que c'était une vie ça ? Alors le schéma classique, moi j'garde ma rage au fond et j'encaisse. Mais j'étais humain. Tout au fond. Et j'étais un môme aussi. Même si mon corps n'étais pas le même que ceux de mon âge, j'en étais un. J'étais fragile, instable et en pleine crise d'identité. Mais lorsque le monde avait horreur de l'image qu'tu lui renvoyais, qu'est c'qu'on pouvait faire, hein ? - Moi, apatride qui se découvrait une haine farouche de ceux qui me montraient du doigt ? - Eux, famille qui essayait de me comprendre mais ne cessaient de se défier de moi ? Puis un jour, j'ai pété un boulon. Normal, tu me diras. Enfin moi je trouve pas. J'aurais pu simplement partir, les laisser en paix. J'aurais dû comprendre que c'était ma gueule qui partait en travers, pas forcément de leur faute. On a peur de ce qu'on comprend pas. Et eux, ils pouvaient pas savoir ce que je vivais, seulement le voir. Mais ce n'était pas une excuse, certes. Pourtant, j'en suis pas fier du tout. Je ferais tout pour oublier ça, le sang et la douleur. Car si y'avait un truc qui m'apaisait, c'était l'entraînement, l'sport. Je passais des heures infinies à sculpter ce corps qui me faisait tant honte. Et puis je grandissais aussi, et les muscles c'était peut-être le contrecoup de cette foutue maladie. Plus je frappais les murs plus ma peau devenait épaisse. Et puis le coup final, ce fut certainement ces espèces d'excroissances que je me paye maintenant. Un peu partout, comme des os qui me sortaient de la peau. L'épiderme se desquamait pour révéler ces horribles choses, que je tentais de cacher au mieux. Puis après le nez, mes lèvres s'affaissèrent, pour ne révéler que mes dents acérées. J'avais rien pour moi. Juste cette trogne de monstre. Juste ce qu'il fallait pour qu'on me tape dessus à renfort de barres à mine. C'étaient qui les salopards, hein ? - Moi, monstre tant dans l'apparence que dans les proportions de ma colère ? - Eux, humains tant dans leur crainte que dans leur animosité ? Ils m'avaient laissé en sang, souffrant mille tourments. Mais ils ne pouvaient pas savoir que ma peur était encore plus grande que la leur. Et que j'étais humain moi aussi. Pensant m'avoir rossé à tel point que je pouvais plus marcher pour leur imposer mon odieuse présence, ils tournèrent le dos. Mais j'étais un monstre. Et je commis alors des monstruosités. On ne me revit jamais, on ne sut jamais le sang qui tâchait alors mes mains. Moi-même je ne su pourquoi je fuis au lieu d'assumer mes actes. Peut-être parce que j'savais que mon apparence me jouerait encore des tours. Alors j'ai tout simplement abandonné. J'ai rejoint les ténèbres pour qu'on m'y laisse tranquille. Et j'ai rongé mon remords. Je me suis tué. Trois fois. Mais cela n'était pas suffisant pour venir à bout d'un monstre. J'étais humain, j'étais lâche. Je remontais à la surface, rarement. Mais j'avais faim de nourriture humaine, les rats n'étaient pas aptes à me satisfaire. Je compris que je leur rendais autant un service que je m'en rendais un en me cachant de leur vue. Le temps passa, je devins la légende du coin. Et puis je changeais de coin. Je vivais dans la fange tu vois, et dans la flotte. J'étais un bon en apnée, alors j'passais souvent pour une poiscaille. Et ça m'allait très bien. Mais j'ai rapidement déchanté, j'ai croisé les gars qu'il fallait. Pirates, j'étais tombé sur leur planque en m'en cherchant une. Je m'suis trouvé au piège, ainsi que des civils. Enfin, j'te dis ça maintenant. À l'époque, j'appelais ça des 'gens'. Que devais-je faire, hein ? - Moi, créature meurtrière à l'haleine et apparence de monstre ? - Eux, humains sanguinaires à l'allure et voix de malfaiteurs ? La solution, on la connaît tous. Pour moi, c'était pas aussi évident. Alors je m'étais juste approché. Et ça avait dégénéré. J'm'étais dit qu'il fallait que je me tire. Mais c'est là que j'ai entendu les deux mots qui ont changé ma vie. 'Sauvez-moi.' Était-ce la rédemption ? Une solution ? Sur le coup, j'ai voulu le croire. Alors j'ai aidé, j'ai ... réussi à ne pas tuer. J'ai blessé, brisé mais je suis resté moi-même. J'étais un monstre humain. Un humain monstrueux. Mais pas mon âme, non. J'me jurais de la laver à l'époque, et j'ai raccompagné les pauvres gars à la surface. D'abord on m'a attaqué, insulté. Puis ils ont pris ma défense. Incroyable, hein ? On m'a appelé héros. On m'a pris pour un humain. On m'a nourri, logé. Cela valait toutes les merveilles du monde. Mais plus que tout ça, c'était la satisfaction de les avoir sauvés qui me réchauffa alors le cœur. Le confort matériel n'était que peu de choses. Je sentais du feu à l'intérieur de mon ventre. J'étais ce qui pouvait s'approcher le plus de la joie. Ils m'ont demandé qui j'étais, j'ai dit que je savais plus. Alors on m'a appelé Croc' parce que je ressemblais à crocodile. Marrant, hein. Puis on m'a demandé si j'étais dans la Marine. Alors j'ai rigolé. J'te jure. Je l'ai vraiment fait. Puis j'ai réfléchi, après. Laver mon âme, être respecté en les sauvant. Entrer dans la Marine ? - Moi, le tueur au sang chaud et à l'odeur de tourbe ? - Eux, les hommes qui voyaient en moi un sauveur. Cette idée, elle m'a pas plu d'emblée. Logique tu me diras, mais rapidement, en retournant dans mes égouts, j'ai ressenti un manque. L'air libre, ces gens. Alors, petit à petit, j'me suis dit que je pouvais continuer comme ça, sauvant quand je pouvais, me rachetant. Mais quand bien même j'essayais de faire comprendre aux criminels qu'on pouvait trouver une autre voie, car moi même je l'avais fait, cela revenait à hurler dans le vent. Et puis mes actions n'étaient pas dans le cadre de la loi. On m'accusa, je disparus. J'avais cette drôle de sensation en intervenant ainsi. À aider et protéger. C'était grisant, plus que de survivre. C'était pas le combat. C'était pas la colère non. Juste la paix que je ressentais en mon âme lorsque j'accomplissais ce qu'il me semblait être mon devoir, tu vois. Alors un jour, j'me suis avancé vers un quartier général. Un jour, j'ai marché fièrement vers deux portes closes. On m'a mis en joue, on m'a menacé. Mais j'ai hurlé ma décision, j'ai demandé la rédemption. Je m'souviens encore des portes qui s'ouvrent, j'me souviens encore de ce moment où les gars m'ont regardé en frémissant. Les plus grands m'arrivaient à l'estomac lorsque je me tenais droit. Puis on m'a fait jurer, puis on m'a fait tailler un habit bleu et blanc. Je me demande encore, pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt ? - Moi, l'homme qui n'avait pas eu de chance ? - Eux, les soldats qui défendaient tous ces hommes contre les maux du monde. Les jours, les semaines. Les mois. Je ne les comptais pas, j'étais trop impatient. Les rancœurs ne disparaissaient certes pas, mais ... on me reconnaissait. Éduqué, savant. On me prenait comme ça. À l'époque, j'aimais les bouquins, un travers qui ne m'avait pas quitté durant mes années d'errance. Tout comme ce trop plein d'énergie, cette fureur de vivre. Alors j'excellais, je me démarquais du commun. C'était navrant de voir ces pauvres âmes consternées de voir le monstre savant les surpassais. Je n'en retirais que de la tristesse. Il était si facile de se vouer à la haine et à la colère lorsqu'on ne pensait qu'à soi. C'était ce que la vie m'avait appris, à grand renfort de souffrance. Dès que j'avais commencé à m'occuper de mes pairs, même s'ils ne me reconnaissaient pas comme tel, j'avais commencé à aller mieux. Il ne fallait pas attendre que les gens changent, je m'étais dit, je devais leur montrer de mes propres mains la vérité. Et cette vérité, cela passait par leur protection et ma propre rédemption. Car aucun ne sut ce que je fus avant d'échouer là. Je n'étais qu'un monstre modèle parmi une troupe de soldats. - Moi, mes poings et mon âme. - Eux, leur salut et leur vie. Et pourquoi je te dis ça, moi ? Peut-être pour m'excuser. Peut-être pour que tu m'entendes et que tu me renvoies un reflet moins altéré de moi. Que j'arrête de voir ce monstre qui me fait de l'oeil à chaque coin de rue. Tout pour quoi ... ? Même si je suis plus avant sur ma route, je reste un homme. J'ai le droit à mes erreurs, mais je n'en ferais plus. Tu vois, c'est peut-être pour cela que je t'ai brisé. Pour cela que tu me renvoies cette image fragmentée de ma face. Car je t'ai abîmé, mais ce n'est pas une raison pour que je me reflète autant de fois en toi. Ne comprends-tu pas mon calvaire ? Ne trouves-tu pas cela indécent de te venger de la sorte ? Si j'ai brisé ce reflet, c'était pour ne plus avoir à le contempler. Et toi, fallacieux miroir ... tu m'infliges cette image en décuplé. Alors si je t'expliquais, je pensais que tu comprendrais ... et que tu arrêterais de me torturer. >> Test RP
Voilà. La bateau s'en va, t'es seul, enfin. Supporter leurs chuchotements, leurs rires. Ils ne se doutaient pas de combien ton ouïe surpassait la leur. Voilà pourquoi tu dormais dans un caisson isolant, goûtant avec plaisir le repos dans cette boîte humide, entourée de ténèbres. Mais trêve de pensées parasites, il te fallait rejoindre le village. Leur parler, savoir ce qui n'allait pas. Oh, ça, tu le savais déjà. Mais qu'on t'envoie rechercher des monstres, c'était un peu trop vague pour te permettre d'en tirer un plan d'action. Alors tu réajustes ton imper, tu enfonces ton borsalino sur ton crâne et tu ranges tes lunettes rondes dans la poche intérieure. Et tu avances, évitant de croiser les regards, qui s'attardent un peu trop sur tes mains griffues et tes pieds nus et verts. Ce qu'on omet de remarquer, par contre, ce sont les gallons posés sur tes épaules, eux qui les renseignent sur ton état. Tu es un membre de la Marine, et pas un des moindres. Enfin, tu l'espères, parce que pour t'envoyer ici ... faut avoir un sacré sens de l'ironie. Un gamin vient te toucher la pogne, puis repars en courant. Alors tu soupires, et tu tournes le dos au port. La plus grande bâtisse en bois, ça pouvait être que là ta destination. "Ah. Vous êtes le spécialiste que la Marine nous a envoyé !" ose te faire un petit homme buriné par l'âge et les marées. Alors tu lui renvoies un sourire, attrape sa main entre ton pouce et ton index et la secoue en guise de salut. Inutile de deviner qu'est-ce qui lui fait tirer ce genre de grimace. Pensant que tu le voies pas, il s'essuie la main sur son pantalon. Rien ne change vraiment, hein ? Ouais, c'est ça. Le spécialiste. Tu réponds pas, il te parle et ça suffit. Que dire d'autre ? Je suis humain, moi aussi. Regarde mes yeux, regarde ma physionomie. J'ai un coeur, des poumons. Mais ça, ils s'en balancent tous, comme toujours. Bah. Il y a longtemps que tu t'en offusques plus de toute manière. La gars te file une carte du coin, te montre les endroits où les traces ont été trouvées. Et puis il te parle du p'tit Richie, ou de Sam n'a qu'un oeil. Les gusses qui ont vu tout ça. Comme si aller voir des gars qui ont vu des traces de feu, ça allait t'aider à en savoir plus. Puis là, il lâche l'info qui change un peu la donne. L'histoire des ombres de la nuit. Bref, tout ce qui pouvait ramener à une autre forme de vie développée dans l'île. Qui prenait soin de pas se faire trouver par la première. Quoi que, vus les larrons que se payait ce village, tu doutes fortement de leur intellect ... "Vous aurez besoin d'autre chose, monsi ... hum ... ?" demande le chef de cette petite communauté, tremblant comme une feuille. "Non." que tu fais, avant de tourner le dos et de te baisser pour sortir de cette bicoque délabrée. Ton seul mot. Ta voix est assez caverneuse pour que tu l'entendes souffler de soulagement lorsque tu sors. C'est pas que tu sois spécialement antipathique, mais cet endroit, tu l'aimes pas. T'es plus à l'aise dans les coins sombres. ci, sur les côtes, c'est du soleil et du vent. Les deux trucs dont t'es pas amateur. Et puis c'est un endroit de miséreux. Les femmes qui tricotent les filets, les gamins qui jouent avec des os de seiche. Puis tous les gars ont des séquelles quant à leur vie. Doigts en moins, chicots pourris. Pauvres gars. C'est pas pour toi que tu te caches, hein ? Wallace, t'as vraiment un cœur en guimauve. Espérer leur épargner ta présence, pour pas leur affliger une misère supplémentaire. Crétin de monstre. Alors tu t'en vas, décidé à pas taper dans leurs réserves et à subvenir tout seul à tes besoins. Le mot d'ordre était "régler la situation" alors tu t'y emploierais. Mais à ta manière, comme toujours. Les ombres, les feux. C'était toujours un petit peu loin du village, autant t'en éloigner. T'étais pas du genre à avoir peur de la nuit ou des créatures qui y rôdaient. Après tout, t'étais bien à l'origine d'une demi-douzaine de légendes sur les monstres des égouts. Alors tu trouves un endroit épargné par le vent, à l'ombre. Et tu enlèves tes oripeaux. Un simple pantalon et tu es en tenue. T'as toujours été mieux comme ça. La nuit n'est pas loin, c'est le meilleur moment pour chasser. Tes années de privation t'auront au moins enseigné ça. Ton odorat, tes yeux. Ta perception des vibrations. Tout ça, c'étaient des trucs que t'avais appris dans les souterrains. Tu avales les restes de poisson que t'es allé péché à main nue, plus tôt dans la journée. Tu fais sauter la tête d'un coup de dent, puis te lèches les doigts. Pas besoin de les faire cuire, t'es pas difficile pour la bouffe. Tout comme faire un feu, ça serait stupide alors que tu es en filature. Pour ça aussi que t'as passé la journée au soleil ? Histoire que ton odeur corporelle ne tranche pas avec ce qui pouvait t'entourer. Ah. Un monstre savant que voilà. Tu ranges tes bouquins dans ton sac. Encore des traités de génétique, ou étaient-ce ces satanées théories évolutives de Darwinin ? Bah. Tu lisais trop, beaucoup trop. Tu guérirais pas le monde à coup de philosophie, Croc'. Le temps de fourrer tes affaires dans un sac et tu te lances dans la traque. Le nez contre le sol, les griffes enfoncées dans le sable. Puis tu souris, et tu commences à avancer dans les sous-bois, tu m'étonnes qu'on te prenne pour un croco' avec ça ... Pas plus d'une demi-heure plus tard, tu les entends toi aussi. Peut-être est-ce parce que tu as simplement pris la peine de t'enfoncer dans les forêts, ignorant les mises en gardes mystiques des quelques pêcheurs qui avaient oser te parler, qui avaient remarqué tes galons. Rapidement, ça se met à grouiller autour de toi, les buissons frémissent. Tout remue, et t'es vite encerclé. Alors tu te relèves, tu te dresses. Et ça s'arrête. Une mise en scène destinée à faire fuir les plus téméraires ? Mais ça prend pas avec toi. Cela fait bien dix minutes que tu as repéré leur manège, que tu voies leurs ombres passer entre les arbres. Mais là, y'en a un qui émerge et qui vient te voir. Il fait la moitié de ta taille, mais tu sens une légère odeur iodée qui émane de lui. Tu vois qu'il a un bâton sur lequel il s'appuie pour marcher. Mais par dessus ça, tu vois surtout ses doigts palmés et sa démarche claudicante. Un homme-poisson ? Même s'il n'a pas l'air à l'aise sur terre, il est vif et agile. Il s'avance vers toi, comme s'il te reconnaissait. Puis pause sa main sur la tienne, touchant tes écailles et tes griffes. Te prend-t-il pour un des leurs ? "Etranger ? Que viens-tu faire parmi nous ? Pourquoi n'as-tu pas fui ?" te demande-t-il, avant de te faire signe de le suivre. "Je vous cherchais, on m'a parlé de vous." lui réponds-tu simplement de ta voix de stentor. Il accepte, il sait que tu ne dis pas tout, mais il t'accueille quand même. Et les gars qui le suivent se mettent en rang derrière vous. Pas un ne prête attention à tes difformités, pas un ne souligne tes différences. Vous arrivez rapidement à un petit village, où une communauté festoie gaiement autour d'un feu, où cuisent divers mets. Des femmes viennent vous chercher, certaines te prennent par les bras et t'amènent près du brasier. Tu voies aussi une foule d'enfants. Tout semble respirer le bonheur ici. On t'assied, pendant que l'éclaireur qui t'a parlé raconte ton histoire à une créature aux ouïes proéminentes. Des yeux blancs et glauques, et une tête de parfait poisson. Pourtant, de longs cheveux blancs ondulent sur ses épaules, où perce un évent bleuté. Nul doute, il s'agit là du doyen. Et au moment où les filles de la communauté, ravies de voir un nouvel arrivant, te rapportent à manger, il s'approche de toi. Même assis, tu le surplombes, mais tu te sens curieusement apaisé ici. Il prend une auge, et s'installe silencieusement à côté toi. De ce que tu en voies, il se dégage une aura particulière de celui-là : il n'est pas dupe. "Je suis Sakana. Enchanté de te rencontrer, étranger." te fait-il, parfaitement sincère. "Wallace Johnson, du corps de la Marine. Le plaisir est pour moi." lui renvoies-tu, faisant éclater une couverture que tu ne sembles pas trouver utile de conserver. L'homme poisson hoche de la tête, apprécie ton honnêteté. Chose rare par les temps qui courent. Le son d'une flute commence à se faire entendre plus loin, les gens viennent se rassembler autour de toi. Les visites sont rares par ici, les amicales encore plus apparemment. "Et bien, Wallace Johnson du corps de la Marine, je t'invite à te reposer et à festoyer parmi nous ce soir. Dana, mon épouse, sera ravie de te préparer une couche dans notre demeure. Même si nous ne sommes pas de la même race, c'est un plaisir de t'accueillir." continue l'étrange homme-poisson. Tu ne peux qu'hocher de la tête pour le remercier. Et plus tard dans la soirée, le ventre plein, tu leur expliques les raisons de ta venue. Leur présence aux abords des côtes, là où les humains pêchent et tentent de vivre. Les inquiétudes de ces derniers, leur peur irrationnelle. Même si l'endroit te paraît idyllique, même si l'on t'offre ce que tu n'as jamais eu, tu ne peux oublier ta mission. Car si c'est une des choses que tu recherches ardemment, tu es encore en quête de pardon, de rédemption. Rapidement, ils te disent que ces marques de vie que l'on a pu voir sur les rivages ne sont que ce que les plus jeunes de leur communauté ont pu laisser échapper. Ils sont des hommes-poissons après tout, et il est normal qu'ils veuillent voir l'océan. Nager. Pourquoi donc fuir les humains ? Car les temps passent et les mœurs ne changent pas. Racisme, peur. Tu ne peux pas le nier. Tu es humain sans l'être alors tu peux leur concéder ce point. "Il y a pourtant quelque chose à faire." grognes-tu sans le vouloir. Rester là les bras croisés ? Ils réitèrent leur invitation, comprennent ta souffrance. Le rejet, ils l'ont vécu eux aussi. Mais tu n'es pas un homme poisson, tu es un humain. Et tu as encore fort à faire pour que le monde soit un endroit où il fait bon vivre. Et puis la nuit se perd en discussions ineptes, agrémentées de boisson et de nourriture. Un véritable paradis que tu t'es trouvé là, Croc'. Un paradis où les monstres n'ont pas leur place. Et dès l'aube, tu sors, serrant la main du doyen et remerciant sa femme d'un signe de tête. Devant la bicoque, tes affaires t'attendent, montrant qu'ils n'ont jamais été dupe. Qu'ils t'ont pris pour un énième imbécile qui aurait voulu du tort à leur utopie terrestre. Mais tu es rôdé à tout cela, et tu sais que les utopies n'en sont jamais. L'autarcie est leur mot d'ordre, mais jusqu'à quand ? Cette fois, le danger venait de l'extérieur. Après avoir fait connaissance de tous ces gens, tu ne pouvait simplement partir en haussant les épaules. Car refuser leur Eden, c'était une chose. Mais ta mission était de le révéler aux yeux du monde. Et tu étais un homme d'honneur, loyal. On ne mettait pas en doute ta parole. Alors tu ferais quelque chose pour tous. Un compromis acceptable. "Pourquoi ne pas me suivre ?" leur demandes-tu, tirant un sourire triste à Sanaka. "Parce qu'ils nous tueraient, nous réduiraient en esclavage." te répond-t-il tout simplement. Voilà qui en dit long. Cette communauté n'est qu'un regroupement de réfugiés. Voilà pourquoi ils se cachent, prennent tant soin de ne pas se faire voir. De terroriser les impudents. Mais la peur engendre la colère. La colère engendre la haine. Et la haine, la souffrance. Ta mission était terminée, mais pas ta quête, Wallace. C'est pourquoi tu t'en vas en soupirant, leur promettant de trouver un moyen de les aider, d'éviter qu'ils se cachent éternellement. Tu sais qu'il y a un moyen. Sanaka te répond que tu es idéaliste, que l'homme ne changera jamais. Il a tort, il y a du bon en chaque créature. Seulement faut-il lui donner l'occasion de le révéler. Même un monstre comme toi peut être un modèle de vertu, non ? Non. Mais il y a du bien dans ton cœur, cela suffit. Tu irais donc au village, les rassurerais pour que cette peur ne dégénère pas. Les hommes-poissons se réunissent à ton départ, sachant que dès lors, plus rien ne sera pareil. Pourtant, ils ne font rien pour t'empêcher d'aller. Tu arrives au village sans mal, vêtu de tes habits de Marine, laissant tomber la panoplie destinée à te masquer à eux. Tu sais que ta gueule n'arrange jamais rien. Mais celle des hommes-poissons n'est pas pour plaire non plus. Alors tu devras faire vivre cette révélation pour en prendre toute la mesure. On se rassemble à ton arrivée, certains lèvent les harpons. Puis se ravisent en se rappelant le Marine aux yeux jaunes, et aux mains griffues. "Monsieur Johnson !" t'accueille le dirigeant du village. Pas à bras ouvert, mais c'est tout comme. La surprise d'hier est passée, il trouve ses mots. Reste maître de lui-même. Tu ne leur demandes pas d'accepter un monstre, cela viendrait avec le temps. Qu'il oublie ton titre passe encore. Tu n'es plus un bleu depuis longtemps. Peut-être que les galons sont hors de sa vue. Peu importe. "Alors ? Avez-vous chassé les monstres ?" qu'il te demande, sourire en bouche. "Ce ne sont pas des monstres." leur réponds-tu posément. "Une communauté d'hommes-poissons vit dans la forêt, se tenant à l'abri des regards." révèles-tu, jaugeant l'assemblée. Tu sais ce qu'il va se passer maintenant. Tu sais dans quelle misère ces hommes vivent. Le voilà, celui qui crie que tout est de leur faute. Que c'est à cause d'eux qu'ils vivent dans la misère. Faux, bonhomme, ils n'empiètent pas sur ton territoire. Mais trop tard, d'autres se joignent à ses diatribes. Raciste, calomniateur. Comment leur en vouloir ? Ils craignent ce qu'ils ne comprennent pas, accusent avant de se remettre en cause. De ta voix de stentor, tu terrorises l'assemblée, les mets au pas. Même si tu es la figure de l'ordre en cet instant, tu restes un monstre. Et ça, on ne te fera jamais l'honneur de l'oublier. Le doyen du village blanchit, alors que les harpons se lèvent vers toi. Tu es de mèche, tu es un monstre. Tu essaies de voler les humains, tu essaies de les duper. Les esprits s'échauffent tellement vite dans la misère. Tout ce que tu fais, c'est te déplacer d'un pas, te mettre entre eux et la forêt. Forêt qui commence à frétiller, à fourmiller. Sakana t'a suivi. Ses frères aussi. Quitte à ce que tu les révèles, autant qu'ils ne se cachent plus. L'homme commet l'impensable. T'oublie, arme son harpon, pourtant trop loin de sa cible. Peur, panique. Il tire. Mais ils oublient tous une chose. Une chose si évidente. Tu es un monstre. "Non." fais-tu, simplement. Puis tu attrapes le harpon de ta main gargantuesque. En plein vol. Ceux qui le suivaient blêmissent, craignent la réplique de la part du colosse qui les surplombe. Tu t'avances vers le téméraire, plante ton regard jaune dans ses yeux paniqués et broie son arme entre tes doigts. Deux suffisent pour que la communauté ravale sa salive. Intimidée. Tu n'aimes pas cette méthode, mais cela est efficace. Tu préfères gouverner par amour que par terreur. Mais ta stature ne te permet pas le luxe d'avoir le choix. Alors, Sakana s'avance, se place à tes côtés. Pose sa main sur ton avant-bras musculeux et s'adresse à la communauté. Quelques uns de sa communauté le suivent, déposent quantité de nourriture. Baies, végétaux. Quelques gibiers. Sakana est plus sage que toi, il sait comment discuter avec ces miséreux. Une leçon que tu ferais bien de suivre. Et les discussions se lancent. Les hommes-poissons savent pêcher mieux que quiconque, ils sont taillés pour la mer. Les humains savent chasser mieux que quiconque, ils sont taillés pour courir. La forêt ne fait plus peur, maintenant qu'elle est révélée. Et rapidement, les hommes-poissons ramènent de quoi festoyer, partager leur vie avec celle de ces chétifs humains. Celui qui a osé lancer son arme fait la moue. Puis cède, ramené à la raison par sa faim. Puis la nuit se prolonge, les amitiés se nouent. La mission du monstre est terminée. Oh, certes, tout ne se règlera pas en une journée mais tu ne peux plus rien faire. Le monstre a été le trait d'union entre les deux races, guidé par la providence. Et si tu n'as rien fait de probant, souviens-toi que cela aurait pu être bien différent avec quelqu'un d'autre. Le fait que tu sois un monstre fait de toi un être à part. Un sauveur pour toutes les espèces, toutes les races. Tout ce qui pouvait fouler cette terre. À la faveur du petit jour, tu t'en vas alors, laissant cette communauté mixte naissante se trouver, se découvrir. Nul doute que les sirènes fascinent. Que les dents des hommes-requins intiment le respect. Et les hommes apportent leur savoir faire, de leurs doigts dextres. Tout le monde y gagne, non ? Tout le monde sauf toi. Tu aurais pu trouver un endroit où vivre, rester là-bas. Pourquoi donc ne pas y avoir cédé ? Car ta mission n'es pas encore finie. Car tu dois trouver le repos de ton âme et de ta conscience. Améliorer les choses, faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Et tu ne te contenteras pas d'une fraction de ce monde. Tu feras en sorte que tous soient sauvés, sans exception. Un monstre au grand coeur. Alors tu reprends ton baluchon, et tu pars sur le quai. Le bateau du retour ne tardera pas à arriver. Mais quelqu'un t'attend déjà là-bas. Sanaka. Sans un mot, il t'attrape les mains, te glissent un collier fait d'os de baleines. Une façon de te remercier. Puis il s'en va sans un mot, car maintenant il sait que tu reviendras. Un sourire se peint sur ton visage, autant que tu le peux. Et tu fourres le bibelot dans une de tes poches avant d'enfoncer ton borsalino sur ton crâne. "Ce que j'ai subi a fait de moi ce que je suis." te murmures-tu, avant de t'avancer sur le ponton. Le Soleil se lève face à toi, auréolant de rouge et d'orangé le navire qui fait voile vers l'île. Le voyage ne faisait que commencer, après tout. |
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Information IRL
Prénom: Wallace
Age: 34 ans
Aime: les livres
N'aime pas: peu de choses
Personnage préféré de One Piece: Tiger Fish
Caractère:
Fais du RP depuis: 22 ans
Disponibilité: variable
Comment avez vous connu le forum? par la Marine
Dernière édition par Wallace Johnson le Lun 24 Juin 2013 - 18:54, édité 2 fois