>> Description Physique
Je suis quelqu'un de très anodin, de très banal. Quand on me voit dans la rue, on ne se retourne pas sur moi, on me laisse aller librement, ce qui me convient parfaitement : quand on est un chasseur de primes et un assassin, on n'apprécie pas qu'on nous le fasse remarquer. Ce n'est pas bon pour les affaires. De manière générale, je suis le plus souvent pris pour un voyageur voire un vagabond, et ce n'est pas plus mal. On ne se méfie pas d'un clochard. Cela peut paraître dévalorisant de se dire ça, mais il faut avouer que je ne peux pas vraiment en vouloir aux gens. Mon visage est fatigué, abîmé. J'ai les traits marqués par le tabac et l'air marin, et le teint pâli par des semaines et des semaines passées sans voir la lueur du jour. Mes cheveux bruns et sales me tombent sur les épaules, et ma barbe de trois jours est négligée. J'ai des yeux noirs comme la nuit. On me dit souvent que j'ai quelque chose dans le regard, qu'il inspire un mélange de mystère et de crainte. J'ai une silhouette svelte et athlétique, que j'entretiens en faisant régulièrement de l'exercice. Je ne suis pas exceptionnellement musclé, et c'est parfaitement à mon aise. Je mesure environ un mètre quatre-vingt, et pèse plus ou moins soixante-dix kilogrammes. Cela me permet d'être agile, rapide, véloce, furtif, bref, de faire mon travail de la meilleure des façons qu'il soit. Je m'habille de noir et de gris, pour être discret, invisible dans les ombres. Ma tenue est constituée d'un pantalon, d'un veston, et d'un long manteau à capuchon. A la taille, je porte une ceinture dotée de plusieurs petites sacoches, qui me servent à entreposer tout le matériel dont je pourrais avoir besoin, ainsi qu'une attache pour ma lame et pour mon pistolet. Je suis chaussé de bottes souples qui me permettent de me déplacer subrepticement, silencieusement. Enfin, mon masque. Rappelant un crâne, il me donne l'apparence de la faucheuse elle-même. Fait d'un métal aussi froid que celui de mon épée, il s'agit de mon symbole, de ma marque de fabrique. Je le met lorsque je dois remplir un de mes contrats, lorsque j'ai une mission à accomplir. Mais croire que ce masque n'est qu'un morceau de tôle serait aller un peu vite en besogne : à l'emplacement de l’œil droit se trouve un petit dispositif composé de plusieurs lentilles, me permettant d'effectuer des zooms sur des distances moyennement longues. Un petit appareil étonnamment pratique...
>> Description Mentale
Si décrire mon physique est chose facile, parler de mon mental est autrement plus compliqué. Qui suis-je ? Je ne sais déjà que péniblement répondre à cette question. Mais s'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je suis un meurtrier. Du moins, je l'étais. Aujourd'hui je suis un assassin. Et pour moi, cette distinction est essentielle. Je suis quelqu'un de maudit. Maudit par ses pulsions. Je ne peux m'empêcher de tuer, c'est pour moi une drogue, une addiction. J'en ai besoin pour me sentir moi-même, pour exister, pour avoir une raison de vivre. Il faut comprendre qu'assassin, je le suis devenu par choix, alors que je n'ai jamais voulu devenir un tueur. Après tout, n'étant pas un idiot, je me suis rendu compte qu'il valait mieux que cette folie serve mes intérêts. Je déteste ce que je suis : un meurtrier. C'est pour cela que je suis devenu chasseur de primes. Je mets mon horrible talent au service de ce qui me semble comme étant le plus juste, à savoir occire des criminels et des repris de justice. En plus, cela me permet de me nourrir. On pourrait croire que j'essaie de me racheter, de me faire pardonner. Peut-être. Je ne suis même pas sûr d'y penser, quand je plante ma lame dans la chair d'un homme, quand je lui prends ce qu'il a de plus précieux, sa vie. Et pourtant, je ne me considère pas comme un psychopathe. Mais peut-être que je le suis. Fou. Je n'ai pas de problèmes avec les gens en eux-même. Mon fardeau est difficile à expliquer, mais avec les années, je crois avoir réussi à le canaliser : mes pulsions, je peux les contrôler, ce qui me rend socialement intégrable... Enfin, presque... Il m'arrive des fois de craquer... De tuer par pur plaisir sadique... Fou. Cependant, ce n'est pas pour ça que l'on viendrait me parler dans la rue. D'un naturel renfermé, réservé et désagréable, je ne suis pas celui vers qui on se tournerait facilement, étant donné que je sers principalement mes propres intérêts. Nimbé de mystère, peu bavard (mais faisant preuve d'un humour caustique et traître s'il le faut, ce n'est pas étonnant que l'on ne s'associe pas à moi. Pourtant, il n'est pas dit que je ne serais pas prêt à collaborer avec une tierce personne si cela peut m'être utile, mais cela resterait dans la limite d'une simple entraide. Car oui, je suis quelqu'un de déterminé, d'inflexible, et qui sera toujours prêt à tout pour accomplir ses objectifs. Quelqu'un de... Fou. Quiconque se dresse en travers de mon chemin meurt. Je ne vais pas chercher plus loin que ça. Non pas que je sois complètement dénué de sens moral, mais je ne suis pas du genre à tisser autre chose que des liens professionnels avec quelqu'un... Ou du moins, ailleurs qu'en façade, car je suis un excellent acteur et un bon menteur, et suis prêt à user de ce talent pour me rapprocher de la cible que je dois abattre, profitant du fait qu'il est difficile de percer à jour ma véritable nature. Mais quelle est t-elle ? Je ne le sais pas exactement. On peut me considérer comme semblable à un objet en verre qui aurait été brisé en mille morceaux. Fou. Mais j'ai beau avoir été détruit, mes morceaux n'en sont que plus tranchants. Un chien blessé est toujours plus dangereux que s'il était en bonne santé. Je répond au nom de Grim Reaper, car je suis bien souvent la dernière chose que mes proies voient. Je suis la mort, et rien d'autre. Ce n'est pas une deuxième personnalité, une autre vie. Mon véritable nom, je l'ai perdu il y a longtemps. Il symbolise mon ancienne existence, celle où j'étais vraiment heureux. Je ne suis peut-être pas en mesure d'en dire plus sur qui je suis, mais je sais ce que je veux : savoir ce que c'est que vivre, moi qui ne peux m'empêcher de prendre celle d'autrui. Je sais que la vie est définie par la présence de la mort à sa fin, et cherche ce que c'est de vivre. Je veux en ressentir la chaleur, le frisson, l'excitation, l'étincelle. La folie. Je veux me trouver un but, une cause, pour cesser d'errer. Et pour l'instant, je ne rencontre se sentiment que lorsque je plonge ma lame dans un homme, ou quand j'accepte un contrat qui semble pour moi contre un défi. Je chercherai sans doute toujours à repousser mes limites... Si elles existent... Tel un fou...
>> Biographie - « Mais pourquoi vous faites ça... ? »
Ultimes paroles d'un homme avant que ma lame ne l'égorge. Il aurait pu trouver bien mieux. Ce n'est pas dans mon habitude de laisser à mes cibles le temps d'ouvrir la bouche. Son corps froid retombe au sol, dans un râle d'agonie rauque, et étouffé par son propre sang qui s'écoule dans ses poumons. Je range ma lame à ma ceinture. Cette nuit, j'ai encore pris une vie, celle d'un pirate, certes, mais aussi celle d'un père de famille. Et pourtant, je ne ressens pas le moindre remord. Cela fait bien longtemps que j'ai oublié ce que le mot "regretter" voulait dire...
Mon père était un ancien marine, qui après avoir effectué une dizaine d'années de service, s'était retiré des affaires militaires pour s'occuper de sa famille. Par affaires militaires, je n'entends pas qu'il était officier. C'était un homme du rang, un simple soldat : je n'ai pas la prétention d'avoir un lien de parenté avec quelqu'un d'exceptionnel. Ma mère, elle, était une simple femme au foyer, aimante et douce. Je suis né Ethan Sendoval, en 1591, sur l'île de Tequila Wolf. Je ne me souviens pas vraiment de mon enfance, et la ressasser serait inutile. Aussi loin que je me souvienne, j'ai grandi normalement. C'est après que tout a basculé. Une bien triste année pour moi, que 1615... J'avais 24 ans. J'étais un homme déjà dans l'âge adulte depuis quelques années. J'avais rencontré une jolie femme, innocente, toute pure. Cela faisait depuis nos seize ans qu'on était ensemble. On avait même eu un fils, qui avait trois ans, alors, et qui s'appelait Louis. Moi, j'avais jamais vraiment travaillé de ma vie. Je faisais des petits boulots pour nourrir ma famille. Des petits boulots dans des milieux certes un peu louches parfois, mais qui payaient plutôt bien. Le seul bémol, quand on fait ce genre de travail, c'est que c'est comme une drogue. Une fois qu'on a commencé, on ne peut plus s'arrêter. On a plus le choix de notre liberté. Je me suis donc mis à mouiller dans des affaires de moins en moins honnêtes : trafic d'armes, contrebande, faux-monnayage. A l'époque, je ne voyais pas vraiment le mal. Je commençais à être habitué au milieu. Et la bande pour laquelle je bossais s'est faite des ennemis. Je trouvais ça plutôt normal moi... Mais je ne m'attendais pas à en payer le prix personnellement...
Une nuit, on frappa à ma porte : c'était mon "patron", Massi Taska, qui venait chercher un refuge. Il était couvert de sang, et apparemment poursuivi. Je n'ai pas eu le courage d'accepter de lui refuser l'hospitalité, à l'époque, car si je l'avais fait, je n'aurais plus pu subvenir aux besoins de ma famille. Oui... Mais j'en aurais encore eu une... Si seulement j'avais pu lui claquer la porte au nez... Je lui avait extrait la balle qu'il avait dans le bras, lui avait désinfecté et pansé sommairement ses blessures, et l'avait allongé dans notre chambre à coucher. Je croyais que la suite de la nuit allait se dérouler plutôt normalement. Et ils sont arrivés. Deux hommes et une femme, habillés de long manteaux gris, des capuches leur masquant le visage. Ils ont eux aussi frappé à la porte de chez moi. Décidément, cette nuit là, j'aurais eu mieux fait de me casser une jambe.
- « Oui ? », demandai-je, comme si de rien n’était. - « Massi Taska ? » - « Jamais entendu parler. » - « Tu nous prends pour des cons ? », dit alors la femme en s’approchant. Impossible de distinguer son visage, ou de reconnaître sa voix. Des hommes de Balko ? D’Olonaï ? Elle conclut de mon silence : « Il est dedans. » - « Je vous assure que je ne vois pas de quoi vous voulez parler… Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je vais… », entamai-je en fermant la porte lentement. Elle mit son pied en travers. Ça sentait pas bon du tout, là. Et pourtant, j'arrivais pas à bouger. Ils me glaçaient littéralement le sang. Un coup de poignard dans le ventre me ramenait à la réalité, de la plus douloureuses des façons qu'il soit. Je lâchais un cri, qu'un des hommes étouffait immédiatement après en amortissant ma chute au sol. Bordel, mais qui pouvaient bien être ces types ? Je le voyais pénétrer sans bruit, comme des spectres, dans ma demeure, alors que ma vue se brouillait au fur et à mesure.
- « Mais pourquoi vous faites ça... ? », murmuré-je lentement. Que pouvais-je dire d'autre ? - « Fallait pas se mettre à dos les mauvaises personnes... »
Les mauvaises personnes ? Mais ils avaient débarqué, comme ça, sans dire pour qui ils étaient venus. Ce que je leur ai dit... Je me demandais si c'était mes dernières paroles. Ma femme, mon fils... Qu'allait t-il leur arriver... ? Qu'allait t-il... Leur... Arriver... ? Mes paupières... Se fermèrent... Sans que je puisse savoir... Si elles... Kof.. Si elles se rouvriraient... Un jour... Mon fils... Ma femme... Merde...
Lorsque mes yeux se rouvrirent, il y avait du rouge de partout. Du sang, et des flammes. Ma propre maison brûlait, et je baignais dans mon sang. Je me relevais avec difficulté, chancelant, m'appuyant sur un mur pas encore ravagé par l'incendie. Était-ce la fumée ou ma blessure qui me brouillait la vue ? Je toussais. Je crachais du sang. Mes jambes tremblaient. J'avais les larmes aux yeux. Je ne vis ni les pompiers ni les marines arriver, sombrant alors à nouveau dans l'inconscience... Je me réveillais dans une chambre d'hôpital, ma plaie nettoyée et bandée. Un médecin vint me voir, alors que je me débattais : je n'avais qu'une seule envie, partir d'ici et retrouver ma femme et mon fils. Mais je n'ai plus pu bouger, lorsqu'il m'a dit qu'ils avaient retrouvé trois cadavres dans les décombres de ma maison. Et qu'un de ces corps carbonisés était celui d'un bébé. J'ai mis du temps à réaliser ce que cela voulait dire. J'ai mis du temps à comprendre ce que cela voulait dire. J'ai eu un suivi psychologique pendant six mois. J'étais abattu, détruit, en ruines. Ces trois tueurs m'avait pris ce qui m'était le plus cher, j'allais faire de même. Ils se permettaient de prendre la vie d'autrui, j'allais m'emparer de la leur.
La vengeance résout tout. J'y croyais dur comme fer, à l'époque. Et puis, j'ai fini par me résigner. Sur la voie du carnage, il n'y a qu'un seul chemin que l'on peut emprunter. J'ai fini par marcher dans leurs pas, finalement.
Sans relâche je me suis entraîné à me servir d'une lame. J'ai appris de la plus amère des façons ce que c'était que de suivre, de traquer des proies. J'étais rongé par la rancoeur. Mes pas étaient silencieux grâce à la haine que j'éprouvais. Je me suis mis à tuer, étant prêt à tout pour me venger. Et j'ai fini par les retrouver. Et un a un, je les ai assassiné, plongeant ma lame dans leurs corps encore chauds, dans le plus grand secret. Je pensais que mes cauchemars et mes douleurs cesseraient. Je m'étais trompé : ça avait même empiré. Je ne pouvais plus me passer de tuer. Il fallait que je le fasse. Quand j'ai replongé ma lame dans quelqu'un j'ai eu le sentiment que mes soucis s'étaient envolés. Et puis, tout est revenu. C'était devenu une drogue : quand j'en prenais, je me sentais bien, quand j'arrêtais, je ressentais la rechute, et je ne pouvais plus m'en passer. Il m'en fallait toujours plus. N'ayant plus d'attaches sur mon île, j'en suis parti. Je me suis mis errer. Comme il fallait que je continue à vivre pour pouvoir assouvir mes pulsions, je suis devenu chasseur de primes. Au moins, je tuais pour une cause pas trop malsaine. J'avais le sentiment que ça allégeait ma conscience tourmentée. Mais il n'en était rien.
Tout ceci remonte à il y a bien longtemps, maintenant. Les années ont passé. J'ai connu la mort de bon nombre d'hommes. Je me suis habitué à cet "après-vie", ou tuer est mon unique raison d'exister. Je me suis rendu compte que j'étais ridicule, à l'époque. J'avais des valeurs, des idéaux. Aujourd'hui, je suis un homme brisé, un homme prisonnier de ses pulsions, mais qui ne se voile pas la face. Je sais pertinemment que l'espoir, c'est pour les faibles. Je ne peux toujours pas m'empêcher de tuer régulièrement. Je me contente juste d'occire des criminels, pour rester bien vu de la loi, et pouvoir continuer. Ethan Sendoval... Il est mort il y a une dizaine d'années. Un nom, un prénom... Je suis loin de toutes ces attaches désormais... Je ne suis même plus sûr d'être un humain... Je suis Grim Reaper, l'ange de la mort, le fantôme d'une vie jetée aux enfers... >> Test RP
« Minuit est passé, Les ténèbres omniprésentes, La mort va frapper. » Il doit être une ou deux heures. La nuit ne pourrait être plus noire, et je me tiens sur un toit, à l'affût. Voilà plusieurs semaines que la traque à débuté, et ma cible continue à me filer entre les doigts. Mais ce soir, je vais mettre un terme à cette chasse qui n'a que trop duré. Je détache mon masque de ma ceinture, et le contemple. A la fois la marque de la fin de ma propre vie, mais aussi de celle de ma proie. Mon symbole de mort, celui que j'ai choisi il y a bien des années... C'était à mes débuts de chasseur de primes. Je devais en être à deux ou trois contrats d'effectués, à peine. On m'avait assigné une nouvelle personne à tuer, et je m'apprêtais à accomplir ma tâche, comme d'habitude, dans la plus grande discrétion. Seulement, tout ne s'était pas exactement passé comme je l'avais prévu... C'était au Royaume de Goa, en 1624. Ma cible, un criminel fortuné et désireux de se faire bien voir de la noblesse (par les affabulations et les manigances), qui se terrait comme un rat dans un des grands immeuble de la ville. J'avais examiné, depuis les hauteurs, caché tel une ombre, un chemin d'approche. Tout était finement ficelé : d'abord, je sautais sur la petite corniche qui se trouvait à mon aplomb, puis j'accédais à un toit adjacent qui me permettrait d'atteindre le balcon de la chambre de ma proie. Là, j'y rentrais, et, profitant de son sommeil, l'égorgeais. Jusqu'au balcon, tout se déroula selon le plan. Mais, lorsque je réussis à crocheter la serrure de la porte-fenêtre pour me faufiler dans ses appartements, je me rendis compte que l'homme n'était pas là. Pourtant, j'étais sûr de ce que j'avais observé, des informations que j'avais récolté. Il n'était pas sorti de chez lui, c'était certain. Il devait se trouver quelque part dans l'immeuble. C'était bien ma veine. Je détestais me lancer dans quelque chose sans avoir tout orchestré à l'avance. Mais bon, je n'avais pas bien le choix, maintenant que j'avais pénétré dans l'édifice. Je forçais une porte, puis une autre. Ensuite, je descendais un grand escalier, à la manière des félins, sans bruit. Je n'étais peut-être pas encore bien rodé au métier d'assassin, mais j'avais bien compris une chose : la discrétion avant tout. Et je m'employais à le faire comme il fallait. J'arrivais dans une grande salle, richement décorée et pleine d’œuvres d'arts plus ou moins insolites. En son centre, la personne que l'on m'avait désigné comme étant ma cible, ainsi que trois autres hommes aux mines patibulaires, armés. - « Vous allez gentiment me dire qui vous envoie. », dit alors ma proie. - « Ou sinon ? », lachais-je, sans répondre à sa question. S’il y avait bien autre chose que j’avais appris dans ce métier (et dans toutes mes années de travail douteux), c’était le secret professionnel. - « Ou sinon, mes gars s’occupent de toi. », répondit t-il sèchement. - « Ah c’est comme ça, ici. »- « Vous n’êtes pas ici pour me tuer ? On vous a vu fureter dans les environs toute la journée, vous ne pouvez pas le nier. »- « A votre avis ? Je ne vais pas vous mentir. Ce serait une perte de temps. »- « Alors voila. Vous venez pour me tuer, ne vous attendez pas à trouver ici autre chose que votre mort. »- « Malheureusement pour vous… », commençais-je… Je repris : « La mort ne semble guère vouloir de moi autrement qu’en tant que compagnon de misère… J’ai survécu à trop de choses pour que ma vie s’arrête là. », finissais-je lentement. - « Butez-le. »Avant même de leur laisser le temps de réagir, j'avais dégainé mon pistolet et avait fait feu sur l'un d'entre eux. Pour la discrétion, c'était foutu. Mais je n'avais aucune question à me poser, ma vie était en jeu. Il fallait que je cesse de réfléchir, et que j'agisse rapidement et en conséquence. Et c'était ce que j'avais fait. Je me retrouvais désormais en situation de de deux contre un, et sans non plus dire que j'aimais ça, c'était toujours mieux que de devoir affronter trois de ces types. Les deux autres se jetèrent sur moi, laissant leur employeur dans le fond de la pièce. J'avais glissé sur le côté par un pas chassé, et avais poignardé dans le ventre le premier. Après avoir laissé ma lame plantée dans sa chair, je m'étais dirigé sur le deuxième. Un coup de genou dans les parties génitales, un crochet dans la tête et un étranglement avaient eu raison de lui, me laissant seul à seul avec ma cible tremblotante de peur. - « Non, pitié ! Me tuer ne vous servirait à rien ! Si vous m’épargniez, je vous dédommagerais grassement ! Je vous en supplie ! »- « Vous vous souvenez de ce que vous m’avez dit ? Ne vous attendez pas à trouver ici autre chose que votre mort. L’argent ne m’intéresse pas. »- « Mais dites moi au moins qui ? Pourquoi ?! », hurla t-il, terrorisé. - « Là ou vous allez, le savoir ne servirait à rien. », finissais-je en lui tranchant la gorge. Il était ensuite tombé au sol, se noyant dans son propre sang qui lui coulait dans l’œsophage. Ma mission était accomplie, et je n'avais plus qu'à repartir de là d'où j'étais venu. Du moins, c'est ce que je croyais. Car à l'instant même où le criminel terminait d'agoniser, j'entendis des bruits de pas. De nombreux bruits de pas. Trop pour que je puisse tous les supprimer. Et je venais d'assassiner un homme, certes un criminel mais qui se faisait passer pour un noble. J'allais avoir de sacrés problèmes si on me reconnaissait. Je cassais une vitrine d'exposition d'un coup de pommeau et attrapais la première chose qui me passait par la main. C'était un masque. Un masque de métal difforme, composé de plusieurs plaques en tôle, et qui avait une expression faciale hideuse. Un masque à l'effigie du dieu de la mort. Quelle ironie. - « Merde, on arrive trop tard… », murmura un des hommes en constatant la scène macabre qui s’était déroulée. Il reprit, en me lançant : « Milice de Goa ! Rendez vous ! Vous êtes cerné ! »- « Mais qui c’est ce type… ? C’est… La mort… ? », demanda alors un autre homme, effaré. - « Ne racontez pas de conneries ! C’est juste un assassin ! Un malade mental tout ce qu’il y a de plus humain ! »Je pensais à ce qu'il avait dit. La mort... Oui, c'était bien ça. Il avait parfaitement raison, j'étais l'envoyé de la mort. « Funeste envoyé, Sous la lumière de la lune, Fantôme éternel. » - « Quoi ? », s’exclama t-il. - « Mais… Vous êtes quoi au juste… ? », lançait t-il, apeuré. - « Ce que je suis… ? », commençais-je, comme me parlant à moi-même. Je repris : « Je suis... Grim Reaper. La mort pour les crimes. Le spectre des pêchés. La réponse à la morne existence des âmes mortelles. »C'était sorti naturellement, tant c'était vrai. Je n'étais pas vraiment un homme. Devant leur désarroi évident, j'en profitais. Me dirigeant vers une fenêtre en courant, je fis le grand plongeon. J'atterris sur un balcon quelques mètres en contrebas, dans le fracas du verre brisé qui perçait le silence de la nuit. Je me mis à fuir. On ne me rattrapa pas. Ma mission était accomplie. Mon symbole de mort. Je l'a conservé, suite à ça. J'ai gardé ce pseudonyme, gardé cette marque, que j'ai eu le loisir de modifier à ma convenance par la suite. Et au plus je tue, au plus je me rends compte qu'ils me correspondent. L'ange de la mort, la faucheuse, la fin de toute vie... Je suis son exécutant, son complice. Et c'est ce visage, déformé par un rictus sinistre, que j'ai choisi pour être le dernier que mes proies verraient...
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