1625 – quelques semaines après les évènements de Drum.
Plan large sur la côte d’Alabasta. On fait ensuite un zoom sur un point précis de cette côte où se trouve amarré, flottant tranquillement sur une eau calme, le Lady Million. Ce n’est pas le genre de navire que l’on peut fixer longtemps, et pour cause : les plaques d’or qui recouvrent sa coque reflètent les rayons du soleil avec une telle force qu’à certaines heures, on a l’impression de voir un deuxième soleil ! C’est un bon prétexte pour continuer le zoom jusqu’à l’intérieur du navire.
On descend un escalier, traverse un couloir, s’arrête d’abord sur une porte richement ornée, au dessus de laquelle trône l’inscription "Capitaine". Personne n’y a touché depuis des semaines. Parce que même avec le soi-disant décès de son propriétaire, chacun dans l’équipage sait qu’y pénétrer sans autorisation, et y prendre quelque chose, est le crime le plus grave qui soit à bord ! Et même quelqu’un comme Ange, cambrioleur expérimenté et possédant le fruit le plus adapté qui soit à ce genre de travail, n’est pas assez fou pour ne pas écouter la rumeur selon laquelle la moindre serrure, le moindre tiroir, est garni de pièges mortels !
Après une hésitation, la caméra poursuit donc son chemin et s’arrête sur une seconde porte, plus simple, ou trône cette fois l’inscription "Second", et juste en dessous "Capitaine". Bien sûr, personne ne remet en question le fait que l’objectif traverse la porte sans rencontrer aucune résistance, pour montrer ce qui se trouve à l’intérieur.
La cabine d’Ange est une petite pièce, avec un lit sur balancier pour moins souffrir des roulis du bateau, d’un coffre épais, d’une chaise, ainsi que d’une petite table qui occupe a elle seule la moitié de l’espace. Il y a aussi un tas de vêtements en chiffon dans un coin. Le réalisateur étant un fanatique obsessionnel des zooms, on grossit cette fois la vue sur une partie du lit, duquel émerge, sous un tas de couvertures, le crâne pâle du capitaine autoproclamé des Truands. Par le hublot, un rayon de soleil entre dans la pièce et vient frapper le pauvre endormi. Comme il ne bronche pas, le rayon frappe un peu plus fort, avec l’air de dire "hé, il faudrait peut-être penser à se lever !". Le sauvage poussa un grognement, cligna des yeux, et tira sa couette sur sa tête de manière à la recouvrir intégralement.
Dès son réveil, Ange avait eu le pressentiment qu’aujourd’hui, il ferait mieux de rester couché. Mais déjà, il sentait qu’il allait perdre la bataille entre lui, ses couvertures qui devenaient de plus en plus étouffantes, et le rayon de soleil qui se faisait de plus en plus insistant ! Finalement, à contrecœur, il se leva.
Depuis leur arrivée à Alabasta, les Truands redécouvraient les plaisirs de la civilisation. Ange n’ayant pas l’autorité ni le charisme de son prédécesseur en tant que capitaine, l’équipage, d’un commun accord, avait décrété un quartier libre dès leur arrivée. Dès lors, la plupart passaient leur temps à se faire bronzer sur le pont, ou à dilapider leur argent dans les bistrots ou les bars de la ville la plus proche -Katorea, près de laquelle le Lady Million avait accosté.
Comme tous les matins –ou midis, vu son heure de réveil parfois très tardive-, le sauvage se rendit en ville à la recherche d’un quelconque mauvais coup à faire, histoire de bouger ses hommes et de renflouer leurs caisses. Il avait pu constater qu’Alabasta était un pays riche, très riche même, mais aussi bien défendu et l’inspiration lui manquait. Et il n’osait pas trop faire des remous, à cause de sa situation assez floue vis-à-vis du reste de monde...
A Katorea, les Truands s’étaient rapidement fait remarquer, mais en dépit de quelques altercations avec les gardes ils étaient plutôt bien acceptés par la population, principalement parce qu’ils soutenaient activement l’économie locale, principalement celle de la nourriture, de la boisson, et des activités réservées aux adultes (on parle bien entendu de regarder du sport entre amis avec une bière à la main).
Le capitaine des Truands était maintenant connu, et surnommé avec un peu d’ironie, le "Corsaire d’occasion". Son secret n’avait pas fait long feu : d’abord, quelques bouteilles d’alcool avaient suffi pour que certains de ses camarades enivrés ne se vantent d’appartenir à un équipage qui serait surement –enfin peut-être -, -ou dans un avenir plus ou moins proche-, -mais sans certitude-, immunisé par le gouvernement. Et effectivement, lorsque la garnison de la ville avait fait une descente pour expulser les pirates, le sauvage avait fièrement exhibé, un grand sourire carnassier à ses lèvres, le papier qui, sous les traces de sang et de mucus de crabe séché, portait tous les signes du document officiel dont avaient parlé les journaux lors de la nomination de Krabbs. Depuis, on regardait avec un mélange de suspicion et d’amusement ce drôle de "Corsaire d’occasion", qui semblait loin de rivaliser en puissance et en prestige avec ses futurs collègues ; et, en dépit de son allure exubérante, on l’imaginait mal ressembler aux fous psychopathes qui constituaient la majeure partie de l’ordre.
Le sauvage flânait le long des quais en se remémorant ces derniers évènements, lorsque deux hommes lui barrèrent le passage. C’était assez inhabituel, sachant qu’en tant que pirate primé à la réputation surfaite les gens s’écartaient généralement devant lui. Cependant, ces deux-là n’avaient pas les têtes de gens qui s’écartent devant qui que ce soit. Le plus grand des deux était un gars d’une quarantaine d’années, le teint sombre, avec un bandeau sur un œil et des cicatrices lui barrant le visage à plusieurs endroits. Et puis… il était vraiment laid ! Le manteau à épaulettes qu’il portait à la manière d’une cape indiquait clairement son statut de capitaine pirate. Le deuxième était globalement taillé de la même manière : borgne, le teint basané, et il n’avait pas dû voir de rasoir depuis au moins aussi longtemps que son chef ; en revanche, il avait probablement fréquenté moins souvent les salles de muscu’. Le premier prit la parole d’une voix rude :
- Hé, TOI, le mal coiffé... Tu es Ange Del Flo, pas VRAI ? Primé à… -un regard à son acolyte, qui marmonna deux mots- … cinquante-cinq millions de berrys, HEIN ?!
Hé, ça craint ? Qui c’est, ces types ?
Ils ont des sales têtes en tout cas. Essaie de savoir rapidement ce qu’ils veulent, et dépêche-toi de filer d’ici !
Peut-être qu’ils veulent rejoindre le… enfin "mon" équipage ?
Mon coco, si tu crois ça, tu es vraiment très optimiste ou très naïf!
Un silence suivit la déclaration du borgne. Voyant que le sauvage ne réagissait pas, et se contentait de le fixer avec un air hagard, il poursuivit :
- Je SUIS Jojo "l’Affreux",… ou "L’affreux Jojo", comme on m’appelle,… capitaine de l’équipage des BORGNES. Moi et mes gars, on a débarqué ici il y a deux jours, et on a entendu parle de TOI.
Sentant qu’on attendait quelque chose de lui, le Capitaine par push des Truands esquissa un sourire qui se voulait aimable, mais qui donnait plutôt l’impression qu’il trouvait L’affreux Jojo appétissant.
- Et DONC, on a entendu dire que tu… -nouveau regard appuyé vers son second-… que tu possédais une LETTRE. Une lettre qui nous intéresse BEAUCOUP. PAS VRAI ?!
Eh zut ! Voilà les ennuis qui commencent !
Je le savais ! J’aurai dû garder cette lettre secrète, au moins pour le moment.
Si tu n’en avais pas parlé, tu aurais eu bien plus de mal à prendre le contrôle de l’équipage.
Euh…oui, c’est vrai.
Et puis rien ne dit qu’autrement, le gouvernement n’aurait pas considéré la lettre comme perdue à Drum, et l’aurait rendue caduque.
Euh… "caduque" ?
Périmée, si tu préfères. Ignare !
Ah. D’accord. C’est vrai que je n’y avais pas pensé… Et donc, je leur réponds quoi à ces deux gusses ?
Tu pourrais, par exemple, les trucider, et trainer leurs cadavres ensanglantés dans toute la ville pour faire un exemple !
Je pourrais aussi prendre mes jambes à mon cou et fuir ? Non ? Bon…
Devant le manque de réaction de son interlocuteur, le borgne insista :
- Vu que TU n’as pas l’air de comprendre, je vais être plus CLAIR. Ma tête est mise à prix à… coup d’œil à son collègue … soixante-trois millions de BERRYS. Et tu vois, MES gars et moi on pense que je ferai un bien meilleur Corsaire que toi !
Nouveau regard à son collègue, comme pour lui dire "ça va, j’ai géré, là ?". L’autre acquiesça. Ange sembla hésiter un moment, se gratta la tête avec un air gêné, puis finalement, eut un grand sourire, comme celui de quelqu’un qui s’apprête à faire une sale blague un peu nulle dont il est très fier.
- Bon, d’accord… Mojo…
- Jojo.
- …Jojo, puisque tu l’as cherché, euh… tant pis pour toi ! Tu vas voir !
- Ha ha ! Ah ouais ?! Et je vais voir QUOI ?!
- Tu vas voir… comme je cours vite !!!
Sur ces mots, le sauvage tourna les talons et détala à toute vitesse ! Les deux borgnes poussèrent un juron, et se lancèrent à ses trousses ! Les trois hommes coururent un moment le long du quai, criant, hurlant, s’insultant, bousculant les passants et renversant ce qui traînait sur leur route ! Et finalement, sans qu’ils n’y comprennent rien, Ange disparut subitement sous les yeux de ses poursuivants. Les deux pirates s’arrêtèrent, jetant des coups d’yeux suspicieux aux alentours. Ils tournèrent un moment, interrogeant brutalement les passants, mais sans résultat. Finalement, le capitaine posa un regard interrogatif sur son acolyte, celui-ci hocha la tête, et les deux hommes rebroussèrent chemin.
Un détour de rue plus loin, le nouveau capitaine des Truands referma la porte d’air qui lui avait servi à s’échapper. Encore haletant, il s’adossa contre le mur d’une maison pour souffler un peu. Puis, par crainte de ses poursuivants, il alla se réfugier dans une taverne à proximité. Il pourrait y prendre un verre pour se remettre de ses émotions, et prendre le temps de récupérer de sa course.
***
Plan large sur la côte d’Alabasta. On fait ensuite un zoom sur un point précis de cette côte où se trouve amarré, flottant tranquillement sur une eau calme, le Lady Million. Ce n’est pas le genre de navire que l’on peut fixer longtemps, et pour cause : les plaques d’or qui recouvrent sa coque reflètent les rayons du soleil avec une telle force qu’à certaines heures, on a l’impression de voir un deuxième soleil ! C’est un bon prétexte pour continuer le zoom jusqu’à l’intérieur du navire.
On descend un escalier, traverse un couloir, s’arrête d’abord sur une porte richement ornée, au dessus de laquelle trône l’inscription "Capitaine". Personne n’y a touché depuis des semaines. Parce que même avec le soi-disant décès de son propriétaire, chacun dans l’équipage sait qu’y pénétrer sans autorisation, et y prendre quelque chose, est le crime le plus grave qui soit à bord ! Et même quelqu’un comme Ange, cambrioleur expérimenté et possédant le fruit le plus adapté qui soit à ce genre de travail, n’est pas assez fou pour ne pas écouter la rumeur selon laquelle la moindre serrure, le moindre tiroir, est garni de pièges mortels !
Après une hésitation, la caméra poursuit donc son chemin et s’arrête sur une seconde porte, plus simple, ou trône cette fois l’inscription "
La cabine d’Ange est une petite pièce, avec un lit sur balancier pour moins souffrir des roulis du bateau, d’un coffre épais, d’une chaise, ainsi que d’une petite table qui occupe a elle seule la moitié de l’espace. Il y a aussi un tas de vêtements en chiffon dans un coin. Le réalisateur étant un fanatique obsessionnel des zooms, on grossit cette fois la vue sur une partie du lit, duquel émerge, sous un tas de couvertures, le crâne pâle du capitaine autoproclamé des Truands. Par le hublot, un rayon de soleil entre dans la pièce et vient frapper le pauvre endormi. Comme il ne bronche pas, le rayon frappe un peu plus fort, avec l’air de dire "hé, il faudrait peut-être penser à se lever !". Le sauvage poussa un grognement, cligna des yeux, et tira sa couette sur sa tête de manière à la recouvrir intégralement.
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Dès son réveil, Ange avait eu le pressentiment qu’aujourd’hui, il ferait mieux de rester couché. Mais déjà, il sentait qu’il allait perdre la bataille entre lui, ses couvertures qui devenaient de plus en plus étouffantes, et le rayon de soleil qui se faisait de plus en plus insistant ! Finalement, à contrecœur, il se leva.
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Depuis leur arrivée à Alabasta, les Truands redécouvraient les plaisirs de la civilisation. Ange n’ayant pas l’autorité ni le charisme de son prédécesseur en tant que capitaine, l’équipage, d’un commun accord, avait décrété un quartier libre dès leur arrivée. Dès lors, la plupart passaient leur temps à se faire bronzer sur le pont, ou à dilapider leur argent dans les bistrots ou les bars de la ville la plus proche -Katorea, près de laquelle le Lady Million avait accosté.
Comme tous les matins –ou midis, vu son heure de réveil parfois très tardive-, le sauvage se rendit en ville à la recherche d’un quelconque mauvais coup à faire, histoire de bouger ses hommes et de renflouer leurs caisses. Il avait pu constater qu’Alabasta était un pays riche, très riche même, mais aussi bien défendu et l’inspiration lui manquait. Et il n’osait pas trop faire des remous, à cause de sa situation assez floue vis-à-vis du reste de monde...
A Katorea, les Truands s’étaient rapidement fait remarquer, mais en dépit de quelques altercations avec les gardes ils étaient plutôt bien acceptés par la population, principalement parce qu’ils soutenaient activement l’économie locale, principalement celle de la nourriture, de la boisson, et des activités réservées aux adultes (on parle bien entendu de regarder du sport entre amis avec une bière à la main).
Le capitaine des Truands était maintenant connu, et surnommé avec un peu d’ironie, le "Corsaire d’occasion". Son secret n’avait pas fait long feu : d’abord, quelques bouteilles d’alcool avaient suffi pour que certains de ses camarades enivrés ne se vantent d’appartenir à un équipage qui serait surement –enfin peut-être -, -ou dans un avenir plus ou moins proche-, -mais sans certitude-, immunisé par le gouvernement. Et effectivement, lorsque la garnison de la ville avait fait une descente pour expulser les pirates, le sauvage avait fièrement exhibé, un grand sourire carnassier à ses lèvres, le papier qui, sous les traces de sang et de mucus de crabe séché, portait tous les signes du document officiel dont avaient parlé les journaux lors de la nomination de Krabbs. Depuis, on regardait avec un mélange de suspicion et d’amusement ce drôle de "Corsaire d’occasion", qui semblait loin de rivaliser en puissance et en prestige avec ses futurs collègues ; et, en dépit de son allure exubérante, on l’imaginait mal ressembler aux fous psychopathes qui constituaient la majeure partie de l’ordre.
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Le sauvage flânait le long des quais en se remémorant ces derniers évènements, lorsque deux hommes lui barrèrent le passage. C’était assez inhabituel, sachant qu’en tant que pirate primé à la réputation surfaite les gens s’écartaient généralement devant lui. Cependant, ces deux-là n’avaient pas les têtes de gens qui s’écartent devant qui que ce soit. Le plus grand des deux était un gars d’une quarantaine d’années, le teint sombre, avec un bandeau sur un œil et des cicatrices lui barrant le visage à plusieurs endroits. Et puis… il était vraiment laid ! Le manteau à épaulettes qu’il portait à la manière d’une cape indiquait clairement son statut de capitaine pirate. Le deuxième était globalement taillé de la même manière : borgne, le teint basané, et il n’avait pas dû voir de rasoir depuis au moins aussi longtemps que son chef ; en revanche, il avait probablement fréquenté moins souvent les salles de muscu’. Le premier prit la parole d’une voix rude :
- Hé, TOI, le mal coiffé... Tu es Ange Del Flo, pas VRAI ? Primé à… -un regard à son acolyte, qui marmonna deux mots- … cinquante-cinq millions de berrys, HEIN ?!
Hé, ça craint ? Qui c’est, ces types ?
Ils ont des sales têtes en tout cas. Essaie de savoir rapidement ce qu’ils veulent, et dépêche-toi de filer d’ici !
Peut-être qu’ils veulent rejoindre le… enfin "mon" équipage ?
Mon coco, si tu crois ça, tu es vraiment très optimiste ou très naïf!
Un silence suivit la déclaration du borgne. Voyant que le sauvage ne réagissait pas, et se contentait de le fixer avec un air hagard, il poursuivit :
- Je SUIS Jojo "l’Affreux",… ou "L’affreux Jojo", comme on m’appelle,… capitaine de l’équipage des BORGNES. Moi et mes gars, on a débarqué ici il y a deux jours, et on a entendu parle de TOI.
Sentant qu’on attendait quelque chose de lui, le Capitaine par push des Truands esquissa un sourire qui se voulait aimable, mais qui donnait plutôt l’impression qu’il trouvait L’affreux Jojo appétissant.
- Et DONC, on a entendu dire que tu… -nouveau regard appuyé vers son second-… que tu possédais une LETTRE. Une lettre qui nous intéresse BEAUCOUP. PAS VRAI ?!
Eh zut ! Voilà les ennuis qui commencent !
Je le savais ! J’aurai dû garder cette lettre secrète, au moins pour le moment.
Si tu n’en avais pas parlé, tu aurais eu bien plus de mal à prendre le contrôle de l’équipage.
Euh…oui, c’est vrai.
Et puis rien ne dit qu’autrement, le gouvernement n’aurait pas considéré la lettre comme perdue à Drum, et l’aurait rendue caduque.
Euh… "caduque" ?
Périmée, si tu préfères. Ignare !
Ah. D’accord. C’est vrai que je n’y avais pas pensé… Et donc, je leur réponds quoi à ces deux gusses ?
Tu pourrais, par exemple, les trucider, et trainer leurs cadavres ensanglantés dans toute la ville pour faire un exemple !
Je pourrais aussi prendre mes jambes à mon cou et fuir ? Non ? Bon…
Devant le manque de réaction de son interlocuteur, le borgne insista :
- Vu que TU n’as pas l’air de comprendre, je vais être plus CLAIR. Ma tête est mise à prix à… coup d’œil à son collègue … soixante-trois millions de BERRYS. Et tu vois, MES gars et moi on pense que je ferai un bien meilleur Corsaire que toi !
Nouveau regard à son collègue, comme pour lui dire "ça va, j’ai géré, là ?". L’autre acquiesça. Ange sembla hésiter un moment, se gratta la tête avec un air gêné, puis finalement, eut un grand sourire, comme celui de quelqu’un qui s’apprête à faire une sale blague un peu nulle dont il est très fier.
- Bon, d’accord… Mojo…
- Jojo.
- …Jojo, puisque tu l’as cherché, euh… tant pis pour toi ! Tu vas voir !
- Ha ha ! Ah ouais ?! Et je vais voir QUOI ?!
- Tu vas voir… comme je cours vite !!!
Sur ces mots, le sauvage tourna les talons et détala à toute vitesse ! Les deux borgnes poussèrent un juron, et se lancèrent à ses trousses ! Les trois hommes coururent un moment le long du quai, criant, hurlant, s’insultant, bousculant les passants et renversant ce qui traînait sur leur route ! Et finalement, sans qu’ils n’y comprennent rien, Ange disparut subitement sous les yeux de ses poursuivants. Les deux pirates s’arrêtèrent, jetant des coups d’yeux suspicieux aux alentours. Ils tournèrent un moment, interrogeant brutalement les passants, mais sans résultat. Finalement, le capitaine posa un regard interrogatif sur son acolyte, celui-ci hocha la tête, et les deux hommes rebroussèrent chemin.
***
Un détour de rue plus loin, le nouveau capitaine des Truands referma la porte d’air qui lui avait servi à s’échapper. Encore haletant, il s’adossa contre le mur d’une maison pour souffler un peu. Puis, par crainte de ses poursuivants, il alla se réfugier dans une taverne à proximité. Il pourrait y prendre un verre pour se remettre de ses émotions, et prendre le temps de récupérer de sa course.
Dernière édition par Ange Del Flo le Lun 8 Juil 2013 - 12:28, édité 1 fois