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Who you gonna call ?

Who you gonna call ? 867535crocback
le Docteur:

Ah. C'est donc ça, le Léviathan ? La réputation de ce funeste navire n'était donc pas usurpée. On le voyait depuis loin, les foules ne parlaient que de ça. On ne pouvait pas passer à côté, c'était impossible. Inacceptable. Et toi, tu étais là, levant les yeux vers ce colosse. Une nouvelle fois, tu dépliais la missive, celle qui t'avait mené jusque ici, celle qui t'avait conduit à prendre une corvette à travers Calm Belt, au milieu d'inconnus et à rallier Alabasta alors que le destin de Drum était encore incertain. Une semaine que tu étais arrivé, devançant les Rhinos Storm pour leur réserver un accueil royal. Tu savais ce qu'il s'était passé là-bas, hein ? La guerre, la mort, les souffrances. Les assassins, et le pire. Tellement de vies gâchées, toute cette évolution pour en arriver là. Quel gâchis. Et là, tu contemples le colosse blessé, brisé. On a pansé ses blessures, on a colmaté ses brèches mais tu le sais malade, vicié. Combien de fois ce navire avait-il était détruit ? Tu n'en savais rien, mais en temps que fier symbole de l'amirauté, il en avait pris pour son grade. Te placer toi sous les ordres direct d'un Contre-Amiral, ça aussi c'était étonnant. Tu les connaissais de réputation, ces gars, hein ? Tu savait à quoi t'attendre, tu savais qu'ils étaient différents et ça te terrifiait comme ça t'excitait. Peur que ce soit pareil. Heureux de trouver des gens un peu plus comme toi. Quoi qu'en disent les autres, ces maudites rumeurs. Ces rumeurs qui ne faisaient que justifier ta mission ici.

Le pont était encore loin, baissé mais loin. Alors en enfonçant ton borsalino sur ton crâne verdâtre, il te fallait presser le pas, arriver avant que tous ne partent. C'était étrange, hein, mais tu te sentais curieusement observé. Comme par une Ombre de mauvaise augure. Ton imagination sans aucun doute, cela ne pouvait être qu'un énième nouveau départ. Une façon de gagner la rédemption. Raison pour laquelle tu remontait le col de ton imper, éviter de leur imposer ta monstruosité si vite. Ils le méritaient pas après tout. Ta gueule, elle était pas faite pour te faire des amis, on te le rappelait assez souvent pour que t'aies pas à l'oublier. Ainsi accoutré, tu ressembles plus à un type louche qu'à un gars de la Marine, qu'à un défenseur de la loi. Alors c'était normal qu'on t'arrête, hein. Qu'on te demande la raison pour laquelle tu voulais monter sur ce navire. Sécurité optimale pour le transport des prisonniers. Oui, ça aussi on te l'avait dit. Un assassin meurtrier était enfermé à fond de cale. On t'avait dit beaucoup de choses, et pas des plus sympathiques. Mais tu ne voulais pas juger sans connaître, ça aussi c'était un de tes travers. Alors d'un geste nonchalant, tu écartes les pans de ton imperméable, relève d'un doigt ton borsalino. D'abord, la gueule habituelle, la grimace. Point positif, ça dure qu'une demi-seconde ici, on la mettra sur le coup de la surprise. Puis on te donne du salut et tu leurs montres ton ordre de mission. Juste le cachet qui ornait le tout, ça suffisait. Une affectation au Léviathan, ça valait tous les honneurs du monde. Et peu de gars étaient capables d'imposer une recrue comme Wallace. Le Dr. Johnson. Bonne ou mauvaises augure ?

On te fit monter, un des gusses t'accompagnant et t'expliquant qu'ils étaient arrivés y'a pas si longtemps que ça. Mais tu le savais déjà, pourquoi pensait-il que tu arrivais maintenant ? Au moins il te faisait la conversation. Ce qui était moins agréable, c'était la manie qu'il avait de renifler de temps à autre. Et toi t'osais pas lui dire que c'était ta peau, cette odeur. Du chlore, ça chatouille les narines, hein ? Peu t'importe. On t'amena au travers du dédale de couloir de l'imposant navire, éclairés par de savantes combinaisons de miroirs et de chandelles. Tu pus pas t'empêcher de laisser échapper un sifflement d'admiration, hein ? Bah, en même temps, peu nombreux étaient ceux qui avaient déjà contemplé pareille merveille. La porte devant laquelle on t'arrêta était encadrée par deux officiers, et on pouvait y lire un nom gravé dans le bois. Comme par hasard, le même que celui qui était écrit sur ta missive. Contre Amiral Fenyang, maître du Léviathan. Voilà un titre qui sonnait haut et fort.

On s'écarte devant toi, et tu frappes. Deux fois. Puis tu sors la lettre de ta poche, prêt à te fendre du salut rituel de la Marine. On disait que Fenyang était un homme imposant, peut être qu'il serait même pas choqué par ta trogne. Un espoir, hein. Par contre, le contenu de la lettre risquait de lui faire moins plaisir ... Alors tu la tends, et tu patientes. T'es là pour ça de toute manière.

Lettre cachetée de l'Amirauté:


Dernière édition par Wallace Johnson le Mar 23 Juil 2013 - 16:20, édité 1 fois
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    Nous étions enfin arrivés. Enfin ! Alabasta était une île qui promettait monts et merveilles. J’avais non seulement hâte de rencontrer ma famille, mais j’avais également envie de voir comment Lilou allait se comporter vis-à-vis de sa famille. Allait-elle aller jusqu’au bout ? Ou bien fuirait-elle au dernier moment ? Des perspectives qui me faisaient réellement frémir. Il y avait aussi ma côte de popularité sur cette île. J’imaginais de loin moult bandes de groupies me poursuivre et rien qu’à cette pensée, j’eus un sourire pour le moins suggestif derrière mon bureau. Ce recoin de Grand Line ne serait certainement pas de grand repos. Il marquait un passage essentiel à notre parcours qui s’étendait jusqu’à Marijoa. Alors que j’étais en train de revoir les dossiers de tous mes soldats, j’eus un soupir qui en disait long et je délaissai un moment ma tâche, pour m’enfoncer dans mon grand fauteuil dactylo. Encore quelques heures de boulot et je foulerai enfin la terre de ma chère mère. J’avais peut-être donné quartier libre à certains officiers et à certains de leurs hommes, mais il était nécessaire pour ma part que je termine certains rapports. Les évènements de Drum avaient été tellement saisissants que le Gouvernement Mondial ne tarderait pas à tomber sur nous. De mauvais augure…

    Concrètement, c’était encore l’une des fausses notes de mon équipage, pour ne tout simplement pas dire que c’était l’une de mes nombreuses erreurs. C’était dans ces moments-là que je reconnaissais moi-même que ma faction était plus ou moins pourrie. Je ne donnais pas totalement raison aux dires d’Auditore, mais cet imbécile n’était pas totalement dans le faux quand il parlait de ma faction. Il m’arrivait de temps en temps de me remémorer de notre conversation et de cracher sur les vérités qu’il m’avait énoncé. Mais tel que je le connaissais, nul doute que cela devait être réciproque. La révolution était aussi corrompue que le Gouvernement Mondial, quand on y repense. Elle était remplie de fêlés qui croyaient lutter pour les populations, mais qui n’étaient au final que des assassins ou des psychopathes. L’exemple de la mort de ma femme était particulièrement parlant. Je passai une main lasse dans ma chevelure ébouriffée comme d’habitude. La nostalgie ne me réussissait pas vraiment… Aussi m’étais-je remis à travailler, non sans au préalable me griller une cigarette. En quelques minutes seulement et tel une secrétaire aguerrie, j’avais fini de lire et signer une vingtaine de documents. Comme quoi, être haut officier de la marine ne rimait pas seulement avec « combat ».

    Mais alors que je bossais fort, l’on tapa à ma porte. Plutôt gentiment il faut dire. D’emblée, ma petite intuition m’indiqua qu’il ne s’agissait pas d’un de mes proches. Ces derniers seraient tout simplement rentrés en trombe dans mon bureau, à mon grand dam. Heureusement que je ne faisais jamais l’amour dans cette pièce, sans quoi on m’aurait plusieurs fois surpris. J’imaginais déjà la scène avec une Ketsuno en colère. De quoi m’encourager à ne jamais tester cette expérience, je vous assure. J’eus un long bâillement pendant que j’étirai mes membres. L’instant d’après, je me levai, contournai mon bureau, avant d’aller ouvrir la porte. Quel ne fut pas mon étonnement de voir un mastodonte planté au seuil de la porte et, au garde-à-vous. « Heu… Repos… ? » Ils étaient bien rares. Ils étaient bien rares ceux qui me dépassaient de taille, si l’on excluait les longues jambes et les géants. Il ne me dépassait que très légèrement, mais je devais avouer qu’il m’étonnait vraiment. Je haussai un sourcil devant le papelard qu’il me tendait, avant de m’en emparer d’un air curieux. Les sceaux du gouvernement me firent soupirer ouvertement. J’imaginais déjà le scénario. Ces imbéciles m’avaient déjà fait le coup avec l’autre conne de Pénélope Solète. Ils étaient persistants ces pontes…

    - Viens-là, et ferme la porte derrière toi.

    Premier ordre sous un ton qui en imposait. Il n’était pas vraiment dans mes habitudes de montrer qui était le maitre à bord, mais il fallait avouer que c’était parfois nécessaire. Aussi m’étais je retourné derrière mon bureau, avant de reposer mon cul sur mon siège, tout en lui désignant d’un geste fluet, l’un des sièges qui se trouvaient en face de moi. C’est alors que je me mis à lire la lettre. Une lecture rapide qui m’arracha encore un soupir, puis un sourire. Si ce n’était que cela… Ça allait. J’ai cru qu’il s’agissait d’un autre contre-amiral qui serait venu partager avec moi le commandement du Léviathan. J’aurai certainement pété un câble, avant de le défier dans un combat à mort. Il n’était plus question que ces gouvernementaux de merde remettent en question ma place de capitaine sur ce navire. Navire dont ils avaient abandonné la construction après sa première destruction. Sans ouvrir ma bouche, je m’emparai du combiné de mon escargophone, avant d’appeler Marijoa. Il s’en suivit une brève discussion entre moi et l’un des gouvernementaux sur place pour m’assurer que ce fameux Wallace n’était pas non plus un autre infiltré d’un mouvement révolutionnaire ou d’un équipage pirate. Puis je raccrochai, avant de poser enfin un regard on ne peut plus sérieux sur lui. L’heure était à la discussion :

    - Donne-moi une bonne raison pour que je t’accepte sur mon navire. Réfléchis bien à ce que tu me diras. Ton avenir ici dépendra de ta réponse.

    Aïe. Le ton employé par le Contre-Amiral ne laissait que peu de doutes quant à la suite de la discussion. Wallace s'exécuta sans sourciller, croisant les mains derrière son dos. Ses galons restaient visibles sur sa poitrine, à peine masqués par son trench-coat marronnasse. Médecine. Au moins, il y avait ça de vrai dans la missive du gouvernement. Fidèle à ses ordres, il ne l'avait pas lue. Mais il savait bien qu'il devrait prendre ses fonctions ici et on lui avait donné son ordre de mission. Cela ne devait pas trop jurer avec le contenu de cette lettre. Son grade n'était pas suffisant pour gérer tout l'équipage de ce bateau, mais il possédait des doctorats que peu de gens au monde avaient pris la peine de maîtriser. Qui avait besoin d'un psychologue dans ce monde de fêlé ? À vrai dire, sa passion pour la psychologie humaine était née de deux-trois bouquins et de sa volonté d'améliorer les choses : comment faire pour aider si on ne pouvait comprendre ? Il était un adepte du choix et de la rédemption, n'en était-il pas la preuve vivante après tout ? Il expiait encore ses fautes ... Quant à une raison pour laquelle il resterait sur le navire, il en avait une.

    "Parce que je suis le Docteur." répondit-il, simplement.

    N'était-ce pas une évidence ? Pas pour lui, mais son titre signifiait, après tout, beaucoup de choses. Docteur en quoi ? Mais en tout. Que ce fut des soins psychologiques ou du suivi médical, il était plus que compétent. Ne lui restait qu'à prouver ses galons et à mériter la confiance qu'on lui faisait. Il n'était pas encore très connu, il n'était pas encore renommé, mais cela viendrait. Dans cette optique, son affectation sur le Léviathan était une aubaine. Un jour, il pourrait améliorer les choses de l'intérieur, se faire pardonner. Et être accepté. Il s'avança, droit comme un i. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine démesurée, c'était un moment crucial de sa vie et il le savait. Il ne pouvait en être autrement : il était face au Contre-Amiral. La Légende. Le Fenyang. Il avala sa salive, gardant son sang-froid.


    "Les rapports de Drum m'ont été remis, et les hautes instances ont décidé qu'un médecin qualifié dans les sciences de la psychologie humaine et non humaine pourrait vous servir. Je me dois de faire un rapport sur votre navire et remettre mon appréciation à l'Etat-Major, Contre-Amiral. La raison n'est pas de savoir si je suis qualifié ou non - bien que je le sois - je suis le seul disponible." poursuivit-il, se redressant alors.

    S'il paraissait déjà grand en temps normal, il avait pris l'habitude de se courber et de diminuer ainsi volontairement sa stature. Mais en cet instant, il devait montrer qu'il était le meilleur pour ce poste, il ne devait pas décevoir le Contre-Amiral. Alors il se montrait tel qu'il était. Il savait que cet homme était bon, et il voulait l'aider de son mieux. Ainsi, ses épaules s'écartèrent, révélant sa musculation étonnante, et il donna l'impression d'avoir gagné vingt bons centimètres.


    "Mon but est de soigner et d'apaiser. Je ferais ce qui est au mieux pour le Léviathan, Contre-Amiral. Je suis capable d'assurer de la chirurgie de terrain, j'ai suivi de nombreuses formations dans ce domaine. Dans la même branche, je suis un spécialiste en biologie et en chimie, Contre-Amiral. Ma seule volonté est d'aider tout cet équipage à aller mieux, améliorer les installations, soigner les blessures de vos dernières mésaventures. Mais si jamais vous ne voulez pas de moi, Contre-Amiral, alors je m'en irais. Donnez-moi simplement la chance de vous prouver ce que j'avance, et une fois le mois écoulé, vous pourrez prendre votre décision." poursuivit-il, donnant du Contre-Amiral à tout va.

    Il répondait au ton formel et sec d'Alheïri par celui d'un subordonné à son dirigeant, ni plus ni moins. Il essayait d'adoucir les tournants rocailleux de sa voix, avec plus ou moins de succès. Il avait raison sur un point, le Contre-Amiral n'avait pas le choix pour le premier mois, c'était une mission officielle du gouvernement, et il serait malvenu de ne pas respecter leurs ordres à la suite du chaos de Drum.


    "J'ai cependant une requête, Contre-Amiral. Je suis un médecin de la glorieuse Marine, mais je reste un médecin avant tout. J'aimerais aussi m'occuper du soin des prisonniers à compter de l'échéance de ce mois. Si je peux vous prouver que mes talents sont réels, accepterez vous de me laisser les ausculter ? Voyez-vous, je pense que tout le monde peut être soigné. Et certains d'entre eux ne font que montre de diverses pathologies aisément résorbables par un simple suivi psychologique. Cela ajouté au manque de chance, je suis certain que nombre d'entre eux se doivent d'avoir le choix de guérir." osa-t-il, préférant rester honnête du début à la fin.

    De toute manière, autant cracher le morceau maintenant. Il était un vrai médecin, ainsi soignerait-il tout ce qu'il pourrait soigner. Bien qu'il soit avant tout affilié aux ordres de la Marine. Il lui était déjà arrivé de contourner un ordre pour sauver une vie. Mieux valait savoir quel était le tempérament de Fenyang à ce sujet. À savoir s'il pourrait agir en bien et conscience ou pas. Il attendit la réponse de celui qui allait devenir son supérieur pour un mois ou plus, dans le meilleur des cas. Il déglutit, cherchant à calmer son coeur qui trahissait le stress de la situation.

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      - Suivi psychologique ? Pour des pirates ? C’est une blague ? Halala…

      Gros soupir. Je pouvais aisément comprendre sa bonne foi, mais il ne fallait pas pousser le vice plus loin. Certes, ces gens étaient humains comme nous et tout, mais je ne voyais pas en quoi il était nécessaire de les aider à recouvrir une bonne santé. S’il m’avait simplement proposé de s’occuper d’eux « physiquement », j’aurais aussitôt agréé, mais en l’état actuel des choses, je ne pouvais accepter sa suggestion. D’une manière ou d’une autre, ces prisonniers de guerre allaient devenir fous. Soit ils finissaient dans les mains d’un dragon céleste assez vicieux, soit dans les geôles d’Impel Down. Autant dire que leur sort était scellé et qu’il n’était point nécessaire de se fatiguer. Une telle réflexion ne me ressemblait pas, mais pour une fois, je faisais l’effort d’écarter mon humanisme pour être carrément réaliste. Et puis, tous ces pirates que nous avions n’étaient pas forcement bons. Si mon équipage avait estimé nécessaire de les capturer et de les enfermer, c’est qu’ils représentaient une grande menace pour la justice et pour la sécurité des populations. Après tout, il n’y avait pas plus laxiste que l’équipage des Rhinos. Néanmoins, intérieurement, je saluais sa franchise. Après tout, ce docteur aurait pu inventer autre chose pour arriver à ses fins.

      - D’une manière ou d’une autre, tu insinues que nous les maltraitons si tu arrives à de telles conclusions. Mais n’aie crainte : Nous nous occupons d’eux du mieux que nous le pouvons.

      J’eus un sourire tout en le fixant d’un air tranquille. Même s’il avait reçu les rapports sur Drum, ceux-ci ne faisaient aucunement mention de l’état de santé des prisonniers. Ses déductions découlaient sans aucun doute de son expérience dans le domaine de la médecine et de son vécu dans les rangs de la marine. Après tout, la plupart des autres équipages n’accordaient que peu d’importance aux prisonniers qu’ils enfermaient dans les cales de leurs navires. Pourtant, là encore, les Rhinos n’étaient pas comme les autres. Sur le champ, j’avais donc une bonne raison de lui en vouloir, mais il n’en était rien. D’ailleurs, mes sous-entendus lui annonçaient clairement mon refus quant à son idée. J’étais persuadé qu’il serait assez intelligent pour le comprendre ainsi. Cependant, mon petit doigt me disait qu’il n’allait peut-être pas m’obéir. Ce docteur était de ma trempe. Il avait le cœur sur la main et il était plus que clair à mes yeux qu’il ferait tout pour aider ces gens. C’est donc dans cette optique des choses, que je prévoyais intérieurement de donner des ordres aux gardes qui s’occupaient des prisonniers : Ne pas laisser passer ce docteur sous aucun prétexte. Ces prisonniers avaient eu la chance de ne pas être tués. Un peu de souffrance devrait leur montrer l’ampleur de leurs fautes graves et leur donner un petit aperçu de l’enfer qui les attendait à Impel Down.

      - Pour ce qui est du reste, tu es le bienvenu parmi nous, docteur. Mais autant te le dire tout de go : Si je te garde ici, ce n’est pas pour tes talents indéniables en médecine, mais pour les qualités humaines dont tu viens de faire preuve. J’apprécie beaucoup les personnes de ton genre, et je suis sûr que nous pourrions nous entendre et faire un bon travail ensemble. Etant donné que tu es le plus gradé et le plus qualifié de notre corps médical, tu en seras le chef. Je te présenterai tout à l’heure à tes collègues. D’ailleurs…

      Ni une ni deux que je m’emparai de l’escargophone à mes côtés. Une petite composition me permit de joindre l’infirmerie du Léviathan, avant que je ne donne l’ordre à tous les infirmières de se réunir. Lorsque je raccrochai une minute plus tard, j’eus un autre soupir. Son arrivée nous soulageait d’un gros poids après la disparition de nos médecins sur l’île de Little Garden. En soi, il n’avait pas tort : Il était le seul, il était le mieux qualifié… En gros, il était notre nouveau sauveur, et il complétait bien notre équipage. Le pire, c’est qu’il le savait et qu’il ne s’était pas gêné pour me l’affirmer. Wallace hein… ? Un drôle de type. Il avait un physique ingrat, mais une beauté intérieure remarque, touchante. S’il insistait à propos des pirates enfermés, nul doute qu’il réussirait certainement à avoir mon feu vert. Encore que ça, il ne pouvait pas le savoir et je le voyais bien abandonner l’affaire de peur de ne pas passer pour un impertinent. Mon sourire s’agrandit légèrement suite à cette pensée, avant que je ne me lève pour approcher une armoire pas bien loin. Je l’ouvris et j’en sortis une bouteille de bon vin qu’il allait certainement apprécier. D’ailleurs, je n’avais sans doute pas à demander son avis. Un verre ne ferait surement pas de mal à un grand gaillard comme lui.  

      - Un vin tout droit venu de West Blue. Je suis certain que tu aimerais, que lui avais-je dit en lui posant un verre à moitié plein devant lui. A la tienne.

      Je levai alors mon verre vers lui, avant de le vider d’une traite. Rien à dire. Ce vin était excellent.

      "Non, ce n'est pas une blague. Sauf votre respect, ce sont des hommes avant d'être des criminels et il est important de comprendre ce qui les a poussé sur cette mauvaise voie pour préserver les générations à venir. Beaucoup peuvent être aidés." répliqua Wallace, fronçant son absence de sourcils.

      Il croisa ses bras derrière son dos, demeurant droit comme un i. Il ne voulait se montrer trop imprudent avec le Contre-Amiral, mais il était franc et honnête. Il obéirait aux ordres, tout en faisant savoir qu'il n'était pas d'accord. Il n'était pas le genre de monstre à semer la zizanie et le chaos, plutôt celui à exprimer clairement son point de vue. Il avait toujours agi ainsi : on lui tombait sur le dos à la moindre occasion et cela n'était que rarement lié à sa franchise.


      "Connaissant votre réputation, Contre-Amiral, je n'ose pas vous proposer de les soigner alors que je sais qu'ils sont entre de bonnes mains. Et votre franchise me va droit au coeur, monsieur. Merci."
      répondit-il, avec un sourire affreux.

      Il ... il l'aimait bien cet homme. Une sorte de feeling, comme s'ils parlaient un peu sur la même longueur d'onde. C'était son supérieur, mais il était à la hauteur de sa réputation. Il n'osait pas imaginer les épreuves qu'il avait du affronter pour atteindre ce statut de responsabilité, ce qui se reflétait certainement dans sa prise de position sur le sujet des pirates. Mais le Contre-Amiral Fenyang ressemblait trait pour trait à ces altruistes qui avaient du faire des choix regrettables pour obéir aux ordres. Ils y arrivaient tous un jour ou l'autre. Quand bien même Wallace cumulait les grades de la Marine, il demeurait un membre de la brigade scientifique et ne faisait que très rarement valoir ses capacités de combattant, pourtant primée par ses anciens camarades. S'il avait l'air d'un monstre, il en avait la force. Mais il luttait fermement contre cette étiquette et ne sortait quasiment jamais de cette façade de bête savante. Juste qu'il tenait encore assez à sa vie pour la défendre ... ainsi qu'à celle de ses alliés. Et de ses amis. Quand bien même ils étaient rares.


      "Veuillez m'excuser, j'ai tendance à trop affirmer mon point de vue. Je respecterais votre choix, monsieur et je m'y plierais. En toute circonstance. C'est mon rôle. Et ce sera ma fierté."
      fit-il, ramenant sa main sur le front pour le salut militaire.

      Quoi qu'il en fut, il ne s'attendait pas à ce que le Contre-Amiral fut un homme autant décontracté. La barrière des grades avait du mal à tenir. Seule la peur de Wallace vis à vis de l'impact que sa présence faisait aux autres suffisait à le garder dans ce rôle de subalterne. Ainsi, il resta quelques secondes interdit lorsqu'Alheïri lui sortit une bouteille de vin. Oh, du vin. Oui, il aimait le vin. Pas à cause de l'alcool, mais à cause de la complexité de ce breuvage. Il avait beaucoup lu à ce sujet. Et goûté. Il profitait de ses sens de monstre, après tout. Odorat, goût. La vue faisait défaut, mais il pallia à ça en sortant une paire de lunettes de la poche intérieure de son veston. Il attrapa le verre entre ses doigts crochus et, aussi ridicule que cela pouvait paraître, il le porta à son nez. Il regarda le contraste de la robe à la lumière. Huma le feuillet d'arômes qui s'en échappait puis fit tourner le liquide dans le verre avant d'en prendre une gorgée. Le Contre-Amiral avait déjà vidé son verre, alors que le monstre prenait le temps de le goûter. Comme un professionnel. Il aspira un peu d'air pour révéler le goût du vin puis sourit en avalant la gorgée.


      "Très bon, en effet. Un peu animal, mais bon tout de même. Hinu Town, non ? Je dirais ... 1613 ?"
      fit-il en s'emparant de la bouteille.

      Un sourire victorieux s'empara de ses traits, alors qu'il contemplait la bouteille. Bon, c'était du 1614, mais il n'était pas tombé loin !


      "Vous devriez essayer le Orange Town 1587, un très très bon cru."
      conclut-il en reprenant une gorgée de vin.

      Attendez, il parlait à un Contre-Amiral, son supérieur direct dès à présent.


      "Heu ... monsieur."
      se reprit-il en se redressant.





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        - Je connais bien cette marque. Mon père l’aime particulièrement. Et ne sois pas gêné par un simple oubli avec moi. Je ne suis pas vraiment un adepte des convenances. Les Rhino forment une grande famille pour moi, et tu fais partie de cette famille, dorénavant. En fait, je ne supporte vraiment pas les convenances moi…

        Je croisai mes bras sur mon torse, avant de remuer la tête dans tous les sens, tout en tirant la tronche. La bienséance, les usages, ce genre de choses… C’était pas mon truc à moi. On pouvait croire que j’avais grandi dans une famille pauvre et dénuée de courtoisie, mais il n’en était rien. J’étais un noble, petit-fils de dragon céleste, mais je n’arrivais toujours pas à me faire aux coutumes d’aristocrates. Mon père également, quand j’y pense. J’étais limite obséquieux, mais sans plus. Je comprenais cependant Wallace. Dans l’armée, c’était légèrement différent, sans compter que je me serais également rattrapé devant un supérieur, si j’avais été dans son cas. Cela me faisait d’ailleurs penser à la communication que j’avais entretenu avec l’amiral Shiro, il n’y a pas longtemps de cela. Communication dont je me serais bien passé vu la position embarrassante dans laquelle j’étais dans mon lit, avec cette satanée infirmière. Seul dans mon coin, je me mis à rougir et à sourire comme un gros bêta, sans même m’inquiéter de l’image que je donnais à mon nouveau subordonné. Le pauvre devait sans doute se demander ce que j’avais. Puis le den-den-mushi de mon bureau retentit bruyamment, signe que le corps médical était à présent réuni…

        - Bien ! Suis-moi Wallace. Tu vas faire connaissance avec tes nouveaux partenaires !

        Ni une ni deux que je me levai de mon siège, non sans prendre un dernier verre, on s’entend. L’escargophone n’arrêtait pas de retentir, mais je ne pris même pas la peine de décrocher, sachant pertinemment ce qu’on allait me dire à l’autre bout du fil. J'arborai alors mon sourire habituel, avant de déclarer poliment au mastodonte derrière moi, qu’il pouvait fermer la porte en sortant. Les soldats devant la porte se mirent brusquement au garde-à-vous, avant que je ne leur fasse signe qu’il pouvait rompre leur position. Mains dans les poches alors, je me pris la direction de l’infirmerie du bateau. Le silence s’installa alors entre nous. Pendant un moment, je me mis même à bailler. On aurait pu croire que je m’ennuyais durant le trajet, mais il n’en est rien. Intérieurement, je voyais déjà l’appréhension des infirmières et des toubibs restants. Allaient-ils accepter Wallace tel qu’il était ? Mystère et boule de gomme... D’une manière ou d’une autre, il fallait que je me l’avoue à moi-même : Peu de personnes avaient mon tempérament. L’apparence était certes trompeuse, mais je me demandais bien comment le staff médical, (spécialement les infirmières) allait dépasser son physique ingrat pour découvrir sa beauté intérieure. Ça promettait d’être chaud…

        - Nous sommes arrivés. J’espère que t’es prêt, Wallace !

        Au bout de cinq petites minutes, et après avoir traversés plusieurs couloirs, nous étions enfin devant l’infirmerie. Deux grandes portes de couleur blanche se dressaient devant nous. En les poussant sans trop hésiter, je tombai sur une gigantesque salle dans laquelle se trouvait tout le corps médical. Ces derniers se levèrent aussitôt signe de respect, avant que je ne leur fasse signe de se rassoir. J’entendis la porte se fermer derrière moi, signe qu’il m’avait suivi. D’ailleurs, il n’y avait qu’à voir les regards qui dirigeaient derrière moi pour comprendre que Wallace était là, avec nous, sans aucun doute prêt à se présenter et à prendre ses fonctions dès que possible. Alors que ces gens se demandaient ce que le type derrière moi faisait là, je raclai la gorge pour attirer leur attention, avant de prendre la parole d’un ton simple mais qui en imposait : « Tout d’abord, je tiens à vous remercier d’avoir stoppé vos activités pour vous réunir ici. Je sais que je prends un peu de votre temps de libre, mais ne vous inquiétez pas, je ne serai pas long ! La raison de notre réunion est simple : Nous accueillons ici présent, un nouveau docteur qui complètera votre équipe. Je tiens à ce que vous lui réserviez un accueil chaleureux et tout ce qui s’en suit, car il sera dès à présent votre supérieur ! »

        Quelques murmures se firent entendre, mais pour ma part, il était temps de conclure.

        - Bien. Je vais lui laisser la parole pour qu’il se présente à vous. Sanchez, veuillez s’il vous plait aménager une chambre pour votre nouveau supérieur, ainsi qu’un bureau pour qu’il puisse travailler dans de bonnes conditions. Sur ce, je vous souhaite une agréable journée !

        Séance tenante, je me retournai alors, sourire aux lèvres. Sur le chemin de la sortie, j’administrai une tape amicale sur l’épaule de Wallace qui n’avait plus qu’à jouer de sa partition. Pour ma part, j’allais maintenant profiter de ma journée et sortir un peu dans la ville portuaire.


        Un sourire amusé se peint sur les traits de Wallace. Ses dents acérées en avant, teintées par les tanins du breuvage. Il hocha de la tête et prit une nouvelle gorgée. Il ne savait pas quoi ajouter face à la gêne apparente de son supérieur. Il ... l'aimait bien. Non pas qu'il fut doué pour ressentir les gens dès le départ, mais lui c'était différent. Il était nature, brut. Une qualité qu'il appréciait. Certes, ce n'était pas à un monstre comme lui de juger son supérieur hiérarchique, mais c'était toujours agréable d'être surpris dans ce sens. Suite à quoi un silence gênant, du moins pour Wallace, s'installa entre eux. Bon.. Il finit son verre, se demanda pourquoi Salem rougissait. Passa outre mesure. Un son strident les tira de leur gêne. Foutredieu.

        "Heu ... oui, monsieur." fit le monstre en remontant le col de son manteau.

        Le Docteur remit son borsalino sur son chef puis s'apprêta à un nouveau bain de foule. Il en soupira d'avance puis emboîta le pas à Salem. Il resta les mains dans les poches, à l'instar de son supérieur, et commença à fourrager la doublure de sa veste avec ses griffes. Anxieux, ça il pouvait l'être. Mais il y avait des chances pour que cet équipage fusse à la hauteur de leur commandant. Alors, pourquoi autant d'appréhension ? C'était de lui qu'il se méfiait, de sa trogne abominable et de ses relents chloreux.  Il inspira un grand coup avant de passer la porte. Enfin, passer ... Il posa la main sous l'encadrement et du se baisser pour se faire une place. L'infirmerie ne souffrait apparemment pas du même luxe que les quartiers des officiers, il ferait en sorte de changer cela. Toujours était-il que cette entrée en matière fit un gros blanc. S'il y avait eu un gamin au fond de la pièce, il aurait pleuré. Wallace sortit ses paluches de ses poches et se redressa, non sans enlever son chapeau. Quitte à faire forte impression ...


        "Heu ... merci, Contre-Amiral Fenyang. Merci pour votre aide." fit-il, prenant le devant de la scène.

        La porte se ferma derrière lui, signe qu'il était à présent livré à lui même. Bien. Une chose qu'il connaissait, le regard des autres. Une chose qu'il maîtrisait, la médecine. Pourquoi donc s'en faire ? Il se racla la gorge, gonfla son torse. L'assemblée frémit.

        "Psoriasis crocodilien, en effet." fit-il en guise de prélude.

        Avant que les rumeurs ne commencent à courir, il devait être clair sur la pathologie dont il souffrait. Responsable de l'état de son épiderme, de son durcissement incroyable et de l'odeur de chlore qu'il émanait. L'absence de pilosité en était un effet secondaire, tout comme le fait que sur les muqueuses, l'épithélium était absent ou rétracté. Ainsi, on se retrouvait avec des griffes et des crocs, qui n'étaient en réalité qu'une illusion rendue possible par sa pathologie. Garde cependant, il pouvait autant mordre que griffer.


        "Docteur Wallace Johnson, chirurgien émérite et spécialiste en psychologie humaine et non humaine. J'ai fait mes classes à Drum et mes armes sur le champ de bataille, à South Blue notamment. J'ai été mandaté sur votre navire par instance Gouvernementale afin de remplacer votre ancien supérieur. Le Gouvernement m'a chargé de réaliser un suivi psychologique de l'équipage et de prendre en main cette équipe pour améliorer tant la vie à bord que l'efficacité des soins prodigués." poursuivit-il sur un ton professionnel qui tranchait avec son statut monstrueux.

        "Enchanté de vous connaître, messieurs." termina-t-il, ce qui tira quelques murmures à l'assemblée.

        Il préféra ne pas leur faire l'indicible honneur de lui serrer la main, ainsi il se contenta d'un simple signe de la tête. Il désirait être clair dès le départ.


        "Une équipe doit fonctionner comme si elle ne représentait qu'un seul homme, messieurs. Ainsi, ne vous offusquez pas de mon apparence et ne vous embêtez pas avec les formalités dues à mon rang. Je ne suis qu'un médecin qui désire faire de son mieux, et nous aurons tous beaucoup à apprendre des uns et des autres." fit le monstre, avec un magnifique sourire.

        Il s'ensuivit une longue série de questions basées essentiellement sur l'apparence physique de Wallace et le pourquoi du comment de sa présence ici. Rien de bien professionnel en somme. Mais l'abcès se devait d'être crevé. Si bien qu'au bout d'une trentaine de minutes, on sortit quelques boissons. Au bout d'une heure, l'alcool avait fait oublié l'horreur de leur supérieur. Et deux heures plus tard, le monstre soupirait alors que tout le monde dormait. Bref. Une première journée sur le Léviathan.


        Deux jours plus tard.

        "Ah, monsieur Fenyang. C'est un honneur de vous ... heu ... recevoir." fit Wallace, une brosse à dent dans les ratiches et un caleçon rose  aux motifs ursidés.
        S'emmêlant les pieds dans ses affaires, le Docteur - qui avait vraisemblablement passé la nuit ici - s'excusa d'un index griffu et s'engouffra dans les sanitaires pour remettre un peu d'ordre dans ses effets ... personnels. Il en ressortit quelques minutes plus tard, habillé et lavé de frais. Il fit signe à son supérieur de s'asseoir sur le divan prévu pour la séance, avec un sourire gêné.

        "Heu ... désolé, Contre-Amiral, je ne vous attendais pas avant ... hum, onze heures. Et il est ... ah, midi passées vous dites ? Je ... on nous apporte le repas ? Douce attention que voilà. Enfin, heu. Bref. Disons que ça ne me met pas plus à l'aise que vous mais ... on devrait faire tomber toute barrière sociale dans ce bureau, je suis votre médecin et ici, vous n'êtes qu'un patient ..." tenta-t-il d'expliquer.

        "Sans vous offusquer, bien sûr ! C'est ... pas si mal patient, j'en connais de très bien même ! Bref. Heu. Disons que ce rapport que je devrais renvoyer au Gouvernement, et bien ... il devra être le plus complet possible, et je suis encore désolé de vous faire passer par là, Contre-Amiral. Heu. Monsieur Fenyang. Je peux vous appeler Alheïri ?" bégaya-t-il, tentant de conserver un semblant de professionnalisme.
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          - Hahaha ! Pas de quoi s’alarmer ! Détends-toi mon grand. Bien sûr que tu peux m’appeler par mon prénom ! Je te l’ai déjà dit non ? Nous sommes une famille ici !

          Il était presque mignon à être ainsi gêné. C’était toujours drôle de faire cet effet à mes subordonnées, surtout au type qui se trouvait devant moi. Qui aurait pu croire ne serait-ce qu’un instant qu’un tel individu aurait un tel comportement ? L’apparence était trompeuse et pas qu’un peu. Il y avait plus surprenant encore, qui plus est : Le fait qu’il fasse l’unanimité au sein du corps médical. Alors que nous étions dans son bureau, je pouvais aisément entendre via mon mantra les dires des infirmières à son sujet. Sa beauté intérieure semblait largement compenser sa plastique pas forcement la plus intéressante. Que demander de mieux, très franchement ? Les évènements prenaient une tournure totalement inattendue pour ma part, et je trouvais cela tout simplement génial. Certes, je ne connaissais que peu Wallace, mais j’avais cet espèce d’intuition qui me rendaient fier de ce qu’il était et de ce qu’il pourrait apporter à notre équipage. Ce pourquoi je n’avais pas trouvé d’inconvénients à répondre à son appel pour une visite médicale en bonne et due forme. En bonne et due forme parce que celles que je devais avoir avec les infirmières se finissaient toujours de la même façon : Par une partie de jambes en l’air bien torride.

          - J’ai aussi cette blessure qui m’a été faite par l’ex officier Stark Lazar. J’aimerais que tu y jettes un coup d’œil ! Ça cicatrise bien, mais bon…


          Tout en lui lançant un regard amusé, je pointai mon bras gauche totalement recouvert de bandages. Le bras ne me faisait pas vraiment mal -Après tout, j’avais subi bien pire dans ma carrière d’officier de la marine-, mais j’avais un peu peur de contracter une quelconque maladie vicieuse. Après tout, Stark m’avait attaqué avec des substances chimiques que je ne connaissais pas du tout ; et quand bien même les infirmières m’avaient juré que je ne risquais pas grand-chose, je préférais de loin avoir l’avis d’un professionnel comme mon vis-à-vis. Je me remettais volontiers à cette personne dont la venue semblait vraiment providentielle. A côté de ça, j’eus une pensée désolé pour Stark qui avait pété les plombs malgré le fait qu’il m’avait plutôt amoché le bras. Si Wallace était venu un peu plus tôt, peut-être aurait-il réussi l’exploit d’apaiser le monstre qui sommeillait en cet homme. En ce moment, il devait être enfermé dans les geôles du Léviathan, au même titre que les autres prisonniers que nous avions. De quoi me faire repenser à la suggestion de notre médecin-en-chef, lors de notre premier entretien. Prendre en charge l’état des prisonniers comme s’il s’agissait des membres du Léviathan hein… Halala… C’est à croire que je ne pouvais pas jouer longtemps les durs. Le cœur n’y était pas, ou plutôt : Les nouvelles circonstances changeaient la donne.

          - Tu as mon autorisation… Pour t’occuper de nos prisonniers je veux dire. Comme bon te semble. Mais fais attention. Je ne prendrai pas sur moi la responsabilité d’un échec ou d’une mauvaise tournure qui pourrait affecter l’équipage. On est bien d’accord ? Mais tu ne m’as encore dit en quoi consistait cette visite médicale et pourquoi les hautes pontes voulaient s’enquérir de mon état. Ils chercheraient à me remplacer ou quoi ?

          Autant dire qu’ils n’avaient pas intérêt à jouer aux cons, là bas, à Mariejoa.


          « Blessure ? Hum. Je vois. »

          D’une griffe experte, le monstre arracha les bandages et commença à retourner le bras du Contre-Amiral dans tous les sens. De l’acide ou quelque chose du genre. Intéressant. Stark était capable d’extraire les acides produits par sa peau et de les rassembler en des orbes, ou procédé similaire. Mais qu’ils fussent autant concentrés, c’était étonnant.  Les vapeurs dégagées par de tels orbes devaient être délétères autant pour lui que pour les autres, peut-être que ceci expliquait cela … L’heure n’était pas aux conjectures sur les pouvoirs étonnants des subordonnés d’Alheïri. Bien que le Docteur aurait aimé se pencher un peu plus sur le cas de Lazar. Il tira sur la peau, renifla la blessure puis hocha la tête. La cicatrice ne révélait en rien l’importance de la blessure, les acides avaient rongé la peau et y laisseraient une marque indélébile. Le plus inquiétant était le processus de cicatrisation.  Il tardait bien trop pour une blessure normale. Wallace fronça les sourcils. N’importe qui d’autre que Salem y aurait laissé bien plus qu’un bras.

          « Cela ne cicatrise pas bien. Cela cicatrise parce que vous êtes robuste, mais je n’ose imaginer ce qu’il serait arrivé à quelqu’un d’autre que vous, Contre-Amiral. Pourrais-je prélever un peu de tissus pour palier à ce genre de problèmes par la suite ? »
          commença le médecin, sortant de sa poche sa boîte de pilules.

          Il les étala sur la table et les tira rapidement par couleur.

          « Pour tout vous dire, je suis un grand adepte de la médecine de feu Chopper. C’était un pirate, certes, mais il a laissé derrière lui de nombreuses découvertes incroyables. Mes pilules sont basées sur le même phénomène. Peut-être qu’avec votre aide, je pourrais arriver à créer un cachet apte à résorber les blessures les plus graves et accélérer la guérison des patients. » lui fit-il, présentant tour à tour les différents effets de ses trouvailles.

          Vint alors la question fatidique. Wallace fronça les sourcils, perdant son ton enjoué, puis entreprit de rassembler ses pilules avant de les ranger. Les secondes s’étirèrent, rendant le malaise perceptible. Il ne voulait pas mentir à Alheïri, tout comme il devait se plier aux ordres. Sa mission était confidentielle, mais on lui avait ordonné de se placer sous la tutelle du Contre-Amiral. Théoriquement, il était son propre maître à bord, appartenant à un corps d’armée différent. Cependant, il était sur le navire dont Salem était Capitaine et il lui avait donné son allégeance par ce biais. Donc il était tenu de répondre à ses questions. Pourquoi donc ce malaise ? Car cela risquait de ne pas lui plaire.


          « Je vais être franc. » répliqua-t-il, se grattant la joue.

          « Selon mon rapport, vous serez destitué ou non de votre mission. Tout comme mademoiselle Jacob se verrait retirer ses subventions ou monsieur Jenkins destitué de ses fonctions pour insubordination répétée. » révéla le médecin, fuyant le regard d’Alheïri.

          « Il m’a été ordonné de faire un bilan sur l’état de votre équipage et de mettre à jour votre inaptitude à commander, si elle est avérée. Tout comme l’inaptitude aux services de certains de vos subordonnés. » poursuivit le médecin, tirant une moue qui en disait long sur la difficulté qu’il avait à révéler ceci en face de Salem.

          « Cependant. » commença-t-il en levant un index « Cependant, le second volet de ma mission est d’apporter toute mon aide à l’équipage de ce navire. L’Etat-major n’a pas cru bon de me préciser l’ordre dans lequel je devais appliquer mes diverses missions. Ainsi, je choisi de vous aider avant de rendre mon rapport sur la situation de ce navire. Je ne vous cache pas qu’il y a un gros travail de fond à faire. Raison pour laquelle je désirais vous voir en privé, au sein de mon cabinet. Alheïri. »

          Le ton du Docteur avait changé du tout au tout, pour se faire plus professionnel, plus puissant. Il était le scientifique ici et maîtrisait son monde. C’était sa toile, sa façon de faire. Il savait qu’Alheïri prendrait mal ses propos, mais il était un homme intègre et droit. Mentir à Salem était au dessus de ses forces, quand bien même cela compromettrait sa mission. Wallace posa une main compatissante sur l’épaule du Contre-Amiral, le regardant cette fois droit dans les yeux.

          « Ne le prenez pas pour vous, la plupart des politiciens ignorent même la définition de la guerre. Ce qui importe pour eux, ce sont les délais et les actions d’éclat. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’histoires sur ce qu’il s’est passé sur Drum, et je ferais de mon mieux pour arranger les choses. » tenta-t-il de l’apaiser, avec un sourire affreux.
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            - Je vois…

            J’aurai dû le sentir, non ? Que j’étais sur une pente raide. Très raide même. Rien d’étonnant au fait que je sois dans le collimateur du gouvernement, donc. L’arrivée de ce médecin m’avait été imposée tellement rapidement, que ça avait des senteurs de coups fourrés. J’eus donc un sourire mi-figue mi-raisin, puis je finis par soupirer. Lutter pour la justice était devenu réellement épuisant. Manager le Léviathan, presque un fardeau, même si je n’oubliais pas que ce bijou était tout de même ma fierté. L’un des chefs d’œuvre, peut-être même. Mais n’était-il pas temps d’abandonner tous ces projets pour se consacrer à autre chose désormais ? Après tout, je devenais plutôt vieux avant l’âge, sans une petite famille derrière moi, et sans convictions plus fortes que le passé. A force de penser au bonheur des autres, des populations et de tout le reste, je me négligeais bêtement. Ne disait-on pas parfois que charité bien ordonné commençait par soi-même ? Ouais. Des maximes qui me faisaient réellement réfléchir sur mon avenir. Avenir incertain, s’il en est. Je m’étais même mit à rire nerveusement quand Wallace me présenta un cliché des gouvernementaux qui siégeaient au Quartier Général. Cette évidence n’atténua en rien la nouvelle qu’il m’avait révélée.

            - Je te remercie vraiment. Mais il n’y a rien à arranger. Tu as jusqu’ici été sincère et j’aimerais que tu gardes cette qualité à jamais. Fais ce que tu as à faire et présente leur un dossier solide dénué de mensonges. Advienne que pourra.

            Là, j’eus un sourire beau, vrai, de quoi le soulager sur ma position. Si je devais être écarté de cette longue mission, cela voulait dire que je ne figurais plus dans les plans de la marine. C’était réellement dommage. Je croyais marcher dans les pas de mon paternel, mais je me trompais lourdement. Keegan était vraiment un homme exceptionnel, et je ne lui arrivais pas du tout à la cheville. Oui… Sur ce moment, j’avais vraiment commencé à l’envier. Comme quoi, une belle gueule et une grande force ne faisaient pas tout dans la vie. Halala. Pour ne plus trop y penser,  je portai un regard vers ma blessure. Lazar était vraiment un génie, à entendre parler Wallace. Un connard tout de même. Cette blessure allait me laisser une vilaine cicatrice pour finir. J’imaginais déjà de loin les grimaces de mes maitresses en voyant le chef d’œuvre qu’il avait fait sur moi. C’était chiant. Ouais. En soi, c’était la seule chose que je regrettai, puisque comme l’avait dit mon bon toubib, j’allais finir par guérir quoi qu’il arrive. Mais alors que je me perdais dans mes pensées, je tournai instinctivement ma tête vers la porte du bureau du médecin en chef. Un sourire malicieux apparut sur mon visage. Je me levai donc, m’approchai précautionneusement de ladite porte, avant de l’ouvrir brusquement !

            Geste qui engendra une petite catastrophe, puisque pas moins de cinq à six infirmières se mangèrent impitoyablement le sol.

            J’eus alors un fou rire, avant d’aller me rassoir là où j’étais. Comme je l’avais deviné, ces petites pestes nous écoutaient depuis un moment. Ce n’est pas l’absence de bruit dans la salle d’attente qui m’interpella, mais bel et bien mon mantra. J’avais fini par entendre leurs chuchotements, avant d’agir en conséquence. Ouaip… Mon mantra était dorénavant complet. Ou presque. Je ne serai certainement pas loin de la vérité si je disais que je pouvais aisément l’utiliser en plein combat de toute façon. Devant la mine interloquée du bon docteur qui n’avait pas trop compris ce qui s’était passé, je lui avais fait un petit clin d’œil malicieux avant d’ajouter tout de suite après : « Mon mantra. Je pense qu’il est dorénavant complet. J’ai entendu les voix qui émanaient de ces filles et tu connais la suite. » Les jeunes infirmières avaient commencé à geindre à l’ouïe de ma petite phrase. Elles s’agitaient autour de moi comme des furies, avant que je ne me lève et que je ne leur adresse un regard plutôt sévère. Inutile de vous détailler leur fuite ! Comme quoi, je pouvais être hyper convaincant, même quand je feignais le type trop rigoureux. Je me levai une seconde fois pour refermer la porte du bureau, avant de revenir encore là où j’étais, plutôt fier de moi. L’on pouvait continuer.

            - Bien. Assez parlé. Commence ce que tu as à faire. Il est plus que temps maintenant !