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Première escale d'un long périple

Enfin je vis la terre. Je voguais depuis un jour seulement et déjà, cela me paraissait être une éternité. Le Royaume de Luvneel. Le Royaume le plus grand des mers bleues. Foulé une terre aussi grande me donnerait certainement la folie des grandeurs. Des rêves d'aventures, de combats épiques et d'une mort glorieuse. Néanmoins, je devais m'y rendre. J'avais entendu maintes rumeurs au sujet de Luvneelpraad. Depuis le passage du gigantesque raz-de-marée de 1600, cette pseudo-ville était devenu le repaire de bien des malfrats. Peut-être là-bas trouverais-je de quoi remplir ma bourse. Je n'étais pas motivé uniquement par l'argent, mais bien par le besoin de partir sur Grand Line à la recherche de.. Mais là n'étais pas la question.
Je décidais de jeter l'ancre près d'une côté à proximité de l'antique cité. Une fois mon modeste navire amarré, je me jetais sur la terre ferme. L'odeur me prit à la gorge. Les effluves d'une civilisation vivante.
Je me mis en route d'un pas décidé. Une heure plus tard, je passais l'arche de la ville. Mon regard se posait sur les bâtiments, autrefois si glorieux, et maintenant si délabrés. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une masse de gens marcher dans la rue. Ces gens étaient vêtus de simples haillons et leurs yeux étaient vide d'expression. Certains mendiaient, d'autres se contentaient de faire leurs courses sur les étalages rudimentaires que de simples civils ouvraient pour subvenir à leur besoin. Le ciel était gris, recouvert d'une couche épaisse de nuages menaçants.
Ce n'était décidément pas une destination de rêve.
De plus, le jour commençait à décliner. Trainer dans ces rues le soir venu était, apparemment, une mauvaise idée. Je cherchais du regard une quelconque auberge où dormir. Je la trouvais rapidement. "Au flibustier unijambiste". Malgré le nom peut attrayant, je décidais de rentrer, bien décidé à me reposer. A l'intérieur, une clameur s'élevait. Une bagarre ? Probablement. Mieux valait ne pas s'en mêler. Je traversais la grande salle, ignorant le pugilat et m'adressa à l'aubergiste.
- "Donnez moi une chambre."
Il dénia à peine me lancer un regard. Il me lâcha finalement :
- "J'ai pas d'chambre moi ! Casse toi !"
Cette réaction ne m'étonna qu'à moitié. Je soupirais. Le cliquetis d'un pistolet à silex me ramena à la réalité.
- "Eh l'tavernier ! Envoie ton fric et un tonneau de bière s't'euplait !"
Je tournais la tête. Un de combattants avait vaincu - probablement tué - son adversaire et braquait maintenant l'aubergiste. Celui de sachant pas que faire me lança un regard. La détresse se lisait dans ses yeux. Sans laisser le temps de comprendre au bandit, je me saisis de son arme, le poussa et le braqua à son tour.
- "Qu'est-ce tu m'veux toi ?! Tu sais pas qui j'suis ?! J'fais partis du plus gros gang de la ville, le Syndicat ! Tu sais pas dans quoi tu te fourres l'ami !"
Son baratin m'avait ennuyé au plus haut point. Je l'abattis froidement. Le tavernier était désormais figé dans une sorte de torpeur. Je braquais mon arme sur lui.
- "Vous êtes sûr de n'avoir aucune chambre ?"
Celui-ci n'eût même pas le courage de me répondre, il me tendit simplement les clés et me dit : "Première étage, troisième chambre à gauche.."


Dernière édition par Kratos le Mar 16 Juil 2013 - 23:38, édité 1 fois
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- "Il est à l'intérieur !"
J'ouvris un oeil.
- "Dégager, je vais défoncer moi même cette fichue porte !"
J'en avais entendu assez. Je me jetais sur le coté, esquivant de justesse la salve de plombs qui défonça le mur à ma droite. La porte ne tarda pas à céder elle aussi. Je n'attendis pas mon reste et me jetais par la fenêtre pour échapper à une mort certaine. Par chance, ce n'était pas très haut et après quelques instants pour reprendre mes esprits, je réussis à m'échapper. J'avais beau courir, les cris me semblaient plus proche que jamais. Hors d'haleine, je me réfugiait dans une grange au coin d'une rue. Mes poursuivants s'éloignaient.
Je pouvais enfin souffler.
- "Qui êtes-vous, bougre de salopiot ?!"
Pas tout de suite apparemment.
- "C'est vous qui avait tué le p'tit Jimmy hier soir à l'auberge ! A l'a..."
Il n'eut pas le temps de finir, un coup de poing dans l'abdomen le fit atterrir dans la rue, après avoir traverser le mur de sa foutue bâtisse - pas très solide en vérité.
- "C'est pas l'vieux Jo' ça ?!"
- "Putain qu'est-ce-qu'il lui est arrivé ?!"

Les revoilà.. Ils n'attendirent pas une réponse et se mirent à m'arroser de balles. Je devais mettre un terme à ce cirque. Sans que mes adversaires le voient, je montais en haut d'un bâtiment. Je pus les observer de plus près.
Ils n'étaient pas nombreux. Seulement, l'un d'eux brandissait une arme dont j'ignorais l'origine : c'était un espèce de canon qui tirait en rafale des projectiles à une vitesse hallucinante. Je n'en avait jamais vu jusqu'à maintenant. Il avança, balayant la rue en criant tel une bête. Quand il apparut pile en dessous de moi, je lui tombais dessus et le désarmais. Il rejoignit rapidement la foule derrière, maintenant muette sans sa machine de mort.
- "Je n'ai qu'à presser la détente de ce truc et je vous envoie tous rejoindre votre pote Jimmy."
Les poings se serrèrent et les dents grincèrent.
- "Maintenant, qu'avance les personnes dont la tête est mise à prix. Les autres, restez où vous êtes."
Un ange passe. Après quelques minutes, un homme prit la parole :
- "Aucune de nos têtes n'est mise à prix. Nous n'ennuyons pas la marine, nous ne faisons que nos petites affaires, ici, à Luvleen."
- "Alors vous n'avez aucun intérêt à mes yeux. Ad.."
- "Attendez !"

Un vieil homme s'avança et la foule se scinda en deux pour le laisser passer. Certains hommes murmurèrent "Patron..". Alors ce vieux croulant était leur chef. Intéressant. Il prit la parole.
- "Qui êtes vous ?"
Quelque chose me surprit dans sa voix, m'intimida même. Peut-être étais-ce le courage - ou la folie - qu'il fallait pour poser une telle question dans un moment pareil.
- "Mon nom importe peu. Je veux juste savoir si votre tête ou celle de votre bande est mise à prix."
- "Non."

Au moins, ce eut le mérite d'être clair.
- "Vous êtes un chasseur de primes ?"
Encore une fois, je fus surpris.
- "O..Oui."
- "Alors vous ne travaillez pas pour.."

Il scruta les alentours du regard.
- ".. Akuma ?"
Je vis à cet instant les muscles des forbans se raidirent. Ce nom apportait-il un tel vent de terreur sur l'île ?
- "Non; je travaille seul."
Le vieil homme parut soulagé et souffla.
- "Rangez vos armes vous autres."
La surprise contamina l'assemblée, moi y comprit.
- "Ce mec a buté Jimmy, patron !"
- "Jimmy a désobéi en braquant cet aubergiste, son établissement était sous notre surveillance. Maintenant, silence."

Et le silence ils firent. Ce mec en imposé vraiment.
- "Je vous prie d'accepter mes excuses pour le comportement de mes hommes et je vous prie d'écouter ce que j'ai à dire."
Je ne lâchais toujours pas mon arme - même si en vérité j'en ignorais l'exact fonctionnement. Néanmoins, je fis un signe de tête pour dire à l'ancêtre de poursuivre.
- "Akuma est un rat de la pire espèce. C'est la pourriture de cette ville, le pire pirate que je n'ai jamais vu et croyez moi, j'ai voyagé dans tout North Blue !"
Le vieux m'intéressait.
- "Sa tête est mise à prix à 3 millions de berrys. Je sais que ce n'est pas une grosse somme mais je vous jure que si vous capturez cet enfoiré, je vous en serais éternellement reconnaissant."
Sur ces mots, il se mit à genoux. Nous fument tous tétanisés par la surprise. Il sanglota ces quelques mots :
- "Il.. a tué bon nombre de mes hommes.. des amis, des camarades, des frères.. mais.. pas seulement, non, des femmes.. des enfants.. ma femme et mes enfants.."
- "Relève toi !"

Ce fut à son tour d'être surprit. Il leva vers moi des yeux remplit de larmes qui me firent chavirent le coeur.
- "Sèche tes larmes. Je m'en vais trouver cet "Akuma" et je jure devant ce que j'ai de plus chère que je traquerais et que je te ramènerais ce fumier. J'en fais une affaire.."
Je fis craquer mes phalanges théâtralement.
- "Personnelle."
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La brume matinale me donnait des frissons même à travers mon long manteau et ma capuche doublée en fourrure de yéti. Peut-être étais-ce aussi la perspective d'un combat qui s’annonçait mal engagé ou la peur de rencontré celui qu'on surnommait "Le Terrifiant". C'était peu probable. Quoi que..
Les docks, à cette heure, étaient remplit de marins revenant de long périples, chargés d'épices, de sel, de produits exotiques. D'autres, plus laids et plus menaçants, faisaient partie de l'équipage d'Akuma. Des mots peu valorisants fusaient et des discutions sur des filles à la jambe légères trainaient, par çi, par là. D'inutiles bavardages, des ragots de pacotilles. Tous ? Non, sauf un. Il n'était pas d'intérêt majeur, bien sûr, mais il disait, à peu de choses prés :
- "Eh. T'as entendu ? Il parait que le petit Jimmy s'est fait buté l'autre soir."
- "Sans déconné ? Putain le pauvre, ça faisait pas si longtemps qu'il avait infiltré la bande des gugus.."
- "Ouaip.."

Au moins, me voilà innocenter du meurtre d'un "innocent". Je continuais ma route, faisant mine de ne rien avoir entendu. J'étais nerveux, ça oui. Pour me rassurer, j'effleurais de la main l'escargophone que le vieux m'avait confié. En cas de besoin, je pouvais les appeler. Bien sûr, question de fierté, je n’appellerais certainement pas. En tout cas, je n'avais aucun plan en tête. J'improviserais.
Relevant la tête de quelques centimètres, j'apercevais le navire d'Akuma. Il devait certainement être là. Enfin.. j’espérais. Encore quelques mètres et j'arrivais devant le pirate qui gardait jalousement la coupée. Afin de faire mon petit effet, je m'arrêtais à quelque centimètres de lui. J'étais si près que je pus entendre son "Mh ?" d'interrogation.
- "T'as du te tromper d'endroit, enfoiré." m'argua-t-il.
Allez; c'est partit.
Un direct à l'estomac lui intima le respect et le mit à ma merci. Je me collais à lui le plus près possible et avança le long du ponton afin de ne pas faire trop suspect. C'était une bonne idée au fond. Enfin, ça aurait pu l'être si il n'y avait pas moins d'une vingtaine de matelots sur le pont ! Au moins, je pus profiter de l'effet surprise. Tel un projectile, je lançais leur camarade inconscient ce qui eut pour effet d'envoyer deux hommes de plus à la mer - en plus de celui de la coupée. C'est là que la vrai boucherie commença. Les pirates n'étaient pas préparé à ça. Je leur fondis dessus sans la moindre pitié, je fis pleuvoir une myriade de coups. Des cris, du sang et des cris. Beaucoup de cris. Certaines eurent moins de chances que d'autres d'autres. Cervicales rompus, jugulaires sévèrement maltraité, glottes renfoncés et j'en passe, et des meilleures ! Bientôt, le pont fut vidé de toutes hommes. Il ne restait que moi. Et pas de trace d'Akuma, malgré les gémissements de ses hommes.
- "AKUMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !" hurlais-je, tel une bête.
Je devinais rapidement où étais ce bougre quand un coup de poing d'une force incommensurable me fit m'écraser dans une montagnes de caisses sur les docks. Je l’avais peut-être sous-estimé.
- "Qui est l'homme qui ose me dérangé pendant ma méditation ?"
Il ne sembla pas plus frustré que ça par la mise hors d'état de nuire de son équipage. Il sauta - enfin, personnellement, j'aurais plutôt employer le terme "téléportation" vu la vitesse dont il fit preuve - sur le quai.
- "Akuma Sindopjima ?"
- "Lui-même" avec une esquisse de révérence, faussement classe.
- "Prépare toi à méchamment dérouiller, salopard."
- "AHAHAHAHAHAHAHAHAHA !"
- "Qu'est-ce-qu'il te fait rire ?"
- "Rare furent les sôts qui osèrent me défié comme cela et tous moururent dans d'atroces souffrances.""
- "Voyez-vous ça. Alors viens, si tu crois pouvoir me vaincre."

J'eus du mal à anticiper une charge si rapide. Néanmoins, je réussis à l'éviter et même à lui asséner une terrible faucille dans le ventre. Il s'arrêta net. Sans lui laisser le temps de récupérer son souffle, je lui administra un sévère coup de poing sur la nuque. Il tomba. Peu de temps à vrai dire car il se releva au bout de quelques secondes. Il se tenait tout de même le ventre.
- "Uh.. Qui es-tu ?"
Je pris un air triomphal et dit :
- "Je suis Kratos, chasseur de primes !"
Je compris enfin le sens de la populaire réplique : "Qui fais le malin, tombe dans le ravin". Le fourbe en profita pour me foncer dessus à une vitesse incroyable et m'empaler sur son poing - pas littéralement bien sûr. J'en eus le souffle coupé. Un deuxième, dans le visage, me projeta dans une autre pile de caisses. Il était fort, très fort. Je l'avais sous-estimé. Si je continuais comme ça, j'allais mourir dès mon premier combat. Je me relevais et me posta face à lui. Je me dévêtis de ma cape afin d'être plus en situation et me mis en garde.
- "Donne tout ce que t'as pour voir." l'apostrophais-je, un sourire quelque peu ensanglanté aux lèvres.
Il courut, je courus. Et s'en suit une scène d'une rare violence. Les coups pleuvaient sans la moindre retenue. Une foule de plus en plus épaisse nous entouraient - avec un périmètre de sécurité toutefois. D'ordinaires badauds aux plus curieux. Les équipiers d'Akuma n'osaient intervenir. Peut-être de peur de recevoir un coup qui les tueraient à coup sûr. Cette rixe ne semblait pas finir. Ah, peut-être que si.
- "ATOMIC PUNCH !" cria Akuma.
Ce coup de poing ne ressemblait à aucun autre. Il était d'une puissance que je n'aurais pu commenter. Il sembla me traverser -peut être l'avait-il fait ? - et me projeta plus loin encore, dans un bâtiment à une centaine de mètres. J'avais du mal à me remettre. Je devais lui rendre la monnaie de sa pièce.
A mon tour.
Me voilà partit à toute vitesse. Au dernier moment, lorsqu'il voulait m'attraper les deux mains en avant, je me baissais et me relevait au centre de ses bras, à quelques centimètres seulement de sa tête.
- "IRON HEADBUTT."
C'était certainement le plus gros coup de boule que je mis de ma vie. Une technique spéciale ? Non, juste un nom classe que j'avais trouvé sur le moment. En tout cas, ce eut l'effet escompté. Ce fut à son tour d'être projeté à des lieues d'ici. Pour impressionner la foule, je fis craquer mon cou. Je réussis bien à arracher des "Ooooh". Mais ce que je vis ensuite m’inquiéta bien plus. Il chargea de nouveau, cette fois, inexorable. Lui mettre une faucille que je lui avais assénais la première fois m'aurait certainement arraché la jambe. Mû par la rage, c'était devenu un véritable taureau. Quelques esquives s'ensuivirent et un mauvais coup. A la tempe cette fois. Ma vision se troubla et je n'eus pas le temps de prévoir son coup. Il m'arriva si fort, si rapide que je crus bien qu'il m'avait tué. Néanmoins je fus, encore une fois, projeté bien loin. Cette fois, je n'arriverais pas à m'en sortir avec quelques époussetages et un commentaire narquois. Il m'avait cassé en deux. Me relevait fût un véritable calvaire. Un véritable fleuve de magma coulait dans mon organisme et chaque mouvement manquait de peu de m'arracher un cri de douleur.
Il était temps d'arrêter de faire le plaisantin. Encore un coup comme celui-là et j'étais mort.
Le voilà repartit à l'assaut. J'esquivais tant bien que mal. Je devais réfléchir à un plan, et vite. Je sautais et me cachait provisoirement. La douleur était quasi-insupportable. Je ne savais par quel miracle je tenais encore debout. Ce monstre ne semblait pas avoir de point faible. J'haletais. Il me tenait. Mon instinct me prévint juste à temps. Je sautais sur le côté et évitais de justesse une nouvelle charge. On eût dit que ses poings étaient fait de diamant ! Mais toutes techniques a un point faible. La puissance, la force, les coups..
CA Y EST !
J'avais découvert son talon d’Achille. Mais j'allais morfler, salement. Je me mis donc à découvert et le héla.
- "Eh l'abruti !"
Il tourna vers moi ses yeux remplit de haine.
- "Finissons en.."
La foule s'était enfui en voyant l'ampleur que prenait le combat. Et c'était tant mieux. Akuma fonça sur moi, plus vite que jamais. Je vidais ma tête de toutes pensées comme j'avais apprit à le faire étant petit. Plus rien. Plus rien dans ma tête. Le vide.
- "FINAL ATOMIC SPEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR"
Quelques minutes passèrent.
Puis d'autres.
Rien d'autre que la douleur.
La scène semblait figé.
Je peinais à bouger les lèvres, pourtant je ne voulus rien faire paraitre.
- "Tu sais le problème lorsqu'on frappe avec une telle violence, c'est que les poings et les bras d'un être humain normal ne sont pas sensé être capable d'encaisser une telle pression. Du coup.."
Agrippais ses deux avant-bras et..
Crac.
Son hurlement de douleur fut audible à des kilomètres à la ronde.
- ".. les os sont fragilisés et cassent facilement."
Il s'effondra, inconscient. Pour plus de sécurité, je ramassais une corde qui tranait là et le ligotait sèchement.
Lentement, je sortis l'escargophone et appela. Une sonnerie, puis deux et le vieillard répondit.
- "Akuma est neutralisé. Venez aux docks. Avec vos meilleurs médecins je vous prie."
A bout de forces, je perdis connaissance à mon tour.
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Je fus réveillé par les effluves de poisson et la discrète raie de lumière qui m'illuminait le visage. Où étais-je ? Une tente richement décorée, quelques lampes à huiles éteintes, un tapis de bonne qualité et un vieillard à mon chevet.
- "Enfin réveillé ?"
- "Où est Akuma ?"
- "En lieu sûr, ne t'en fais pas."

Il devina à ma moue contrarié la question que j'allais lui poser.
- "J'ai ordonné à mes hommes de ne pas le toucher, ils m'obéiront."
Je lui faisais confiance.
- "Je n'en demandais pas tant, juste de laisser sa tête intacte."
Son petit rire sincère me combla. J'avais honoré son devoir de vengeance en bonne et dû forme. Il savait qu'Akuma finirait ses jours au fond d'une cellule crasseuse. J'avais gagné sa confiance, et plus que tout, un ami.
- "Tu lui as mit une sacrée dérouillée."
- "Merci."
- "Mais toi aussi tu as mangé mon coco."
- "Rien de grave."

Ce n'est pas ce que me hurlèrent mes côtes lorsque j'essayais de me relever.
- "Doucement. Je vais t'aider."
Il m'aida.
- "On n'arrête pas de parler de toi sur l'île, monsieur le héros."
- "J'en ai rien à foutre."

Je n'en avais pas rien à foutre.
- "Je reprends ce fichu pirate et je quitte l'île. J'ai d'autres méchants à attraper, d'autres primes à gagner et d'autres aventures à vivre."
- "Oh, monsieur est un aventurier."
- "Ouaip."
- "Soit, alors je ne vais pas te retenir plus longtemps."

Il s'inclina poliment et m'indiqua la sortie. Le jour était à son beau fixe et les rayons du soleil m'aveuglèrent. Quand mes yeux s'adaptèrent à la lumière, je découvris une véritable haie d'honneur. Tous les hommes du Syndicat s'étaient divisés en deux lignes et dessinaient un chemin vers le port. Je me mis à marcher de façon - mh comment dire - magistrale. Les applaudissements m'assourdirent et les larmes me montèrent aux yeux. A mi-chemin quelqu'un me balança le corps, encore inanimé, d'Akuma. Je le mis sur mon épaule et les applaudissements reprirent. Au bout du chemin cette fois m'attendait le vieillard - Dieu sait comment il avait fait d'ailleurs. En fouillant mes poches, je remarquais que j'avais toujours l'escargophone. Je le tendis.
- "T'nez, votre escargophone."
Encore un petit rire dont il avait le secret.
- "Garde le donc, gamin. Quand tu auras besoin d'un coup de main, tu pourras nous appeler quand tu le souhaites ! A condition que tu sois sur North Blue."
Le geste m'émeus. Je repris ma marche.
- "Une dernière chose."
- "Mh ?"
- "Je pense que le bateau d'Akuma te revient de droit."

Il s'écarta pour me laisser entrevoir le navire de l'ancien Terrifiant. C'était l'attention de trop. Je le pris dans mes bras et lui murmura à l'oreille.
- "Merci mon frère. Lorsque j'aurais fini sur North Blue, je monterais un équipage et viendrais chercher ce bateau pour partir ensuite sur Grand Line et crois moi, toi et tes meilleurs hommes en feront partit."
Un nouveau sourire sur son visage et quelques larmes perlèrent ses yeux.
- "Avec grand plaisir, mon frère."
Je repris la parole, cette fois, à tous les hommes du syndicat.
- "Je veux que vous me fassiez une promesse avant que je m'en aille. Promettez moi, jurez moi que jamais vous ne vous attirez les foudres de la Marine. Sinon je devrais vous traquer et vous traduire devant la justice car tel est mon métier."
Après quelques instants d'adieux silencieux et gênant, je repris la route et installa Akuma dans ma modeste coque de noix. Je devais dire au revoir à cette île, première escale de mon long périple. Maintenant, direction le QG de la Marine de North Blue pour remettre ce forban dans les serres impitoyables de la Justice.
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Le trajet en mer fut des plus paisibles. Sauf peut-être lors de l'intervention de la BNA mais qui fut rapidement essuyé. Ce n'était que des amateurs qui voulait me voler mon butin. Aha, ridicule. Bientôt, le QG de la Marine fut en vu. "Impressionnant" me dis-je. Plus je me rapprochais, plus l'île m'avait l'air paisible. Néanmoins, certains signe ne trompaient pas. Tourelles de défenses, patrouilles d'élites et le fameux pavillon de la mouette. Comme je l'avais prédis, dès que j'avais posé le pied à terre, une patrouille vint à ma rencontre.
- "Bonjour monsieur ! Nous sommes la patrouille 2402 et je suis le garde en chef. Puis-je connaître la raison de votre venue sur cette île, monsieur ?"
Les politesses d'usage ne cachaient pas la méfiance des gardes.
- "J'apporte un indésirable, ici même."
Le garde en chef arqua un sourcil et je m'écartais afin qu'il puisse apercevoir Akuma - en réalité il ne vit qu'un corps en boule - qui avait reprit connaissance quelques heures plus tôt. Pourtant, il n'avait pipé mot depuis.
- "Vous.. Vous êtes un chasseur de primes ? Puis-je voir votre licence si c'est le cas ?"
Je lui brandis sous le nez et il me salua avec respect.
- "Je désire rencontrer votre commandant de garnison afin de lui remettre ce pirate primé en mains propres."
Il porta sur moi un oeil méfiant. Je devais sortir quelques arguments plus convaincants.
- "Vous n'avez pas l'air de comprendre. Je suis en possession du célèbre pirate Akuma Sinpodjima dit "Le Terrifiant" primé à pas moins de trois millions de berrys. Alors, si vous ne voulez pas que je relâche cet animal sur North Blue."
Sa moue contrariée m'indiqua que j'avais réussi. J'étais doué dans l'art du théâtre. Il me présenta brièvement ses excuses et m'invita à le suivre. Pendant le trajet, j'admirais la beauté de l'île. Malgré les renforcements militaires, l'île n'avait pas perdu de son charme. Alors que le trajet ne mit même pas une heure, nous avions dû rencontrer deux à trois cents soldats. Si j'étais un pirate, je ne serais pas rassurer. En parlant de pirate, Akuma ne gigotait même pas sur mon épaule. Étrange..
- "Nous sommes arrivés, monsieur."
Le cliquetis métallique de la porte m'arracha à mes réflexions. Une fois à l'intérieur du QG, le décor changea complétement. Tout autour de moi, ce n'était que luxure. Je devais être à proximité des appartements privés du commandant. Un majordome à l'expression hautaine vint m'accueillir.
- "Veuillez me suivre, monsieur. Nous avons avertit monsieur Toffel de votre arrivée et, par chance, il souhaite vous voir sur le champ. Confiez votre butin à Joe je vous prie."
Le Joe en question était un colosse de près de trois mètres, doté d'une musculature incroyable. Pas de doutes, je lui faisais confiance. D'ailleurs, il me le prit des mains.
- "Allez, venez."
Je le suivis sans résistance. Arrivé devant une grande porte en bois d'Adam, il me demanda de patienter, ce que je fis. Le majordome entra dans la pièce et en ressortit quelques secondes après, m'invitant du même coup à entrer. L'antichambre semblait plongé volontairement dans une certaine pénombre. Assez de lumière pour apercevoir les meubles, pas assez pour voir le visage de mon interlocuteur.
- "Asseyez-vous je vous prie."
Je m'assis.
- "On m'a rapporté que vous avez vaincu Akuma le pirate. Félicitations."
Sur ces mots, il me tendit une liasse de trois millions de berrys. Je n'étais pas habitué à avoir une telle somme dans les mains mais je faisais comme si.
- "C'était un jeu d'enfant. Il était.. trop sûr de lui."
- "Ah oui ? Mh. Impressionnant."

Ce n'était, comme vous le savez, évidemment pas vrai. Je n'avais aucun intérêt à trainer plus longtemps ici. Je me levais et dit :
- "Bon, eh bien, je vais devoir y aller, monsieur."
Il se leva lui aussi et me répondit :
- "Non ! Je vous en prie, restez diner. Vous êtes mon invité."
Un plat de gourmet ? Oh, ça me changera du thon en boite que j'ai l'habitude de manger !
- "Je ne voudrais pas vous imposer ma présence."
- "Ça ne sera pas un fardeau, croyez moi ! Un héros tel que vous mérite bien une petite récompense supplémentaire."

"Faux-cul.." me dis-je. Je n'avais fais que vaincre un pirate bas de gamme, en plus, j'avais eu du mal..
- "Bien, alors.. d'accord !"
- "Taaaaaaant mieux, vous m'en voyez ravi !"

Il sortit une montre gousset et m'indiqua que le diner était dans une heure. Tant mieux. Je flânais un peu puis revint dans la salle à manger pour l'heure prévue. Méphis Toffel était déjà attablé.
- "Pile à l'heure. Prenez place."
Je pris place et les serveurs commencèrent à arriver. Le festin fut divin et aucun mot ne fut échangé au cours du repas. Ce fut seulement lorsque la vaisselle fut débarrassé que le vieil homme déballa son sac.
- "Avez vous un but dans la vie, Kratos ?"
- "J'en ai un, oui."
- "Et, quel est-il ?"
- "J'aimerais retrouver un homme et le tuer."

L'homme semblait surprit.
- "Ah oui ? Et, hum, qui est cet homme ?"
- "Shark."

Cette fois il fut littérallement tétanisé.
- "Sh..Shark ?"
- "Oui ? Qui a-t-il ?"

Il reprit son calme, s'essuya la bouche et m'expliqua.
- "Le Capitaine Shark est en train devenir un redoutable adversaire au Gouvernement Mondial. Ce dernier est à court de solutions, sa puissance semble sans limites."
Apprendre cette nouvelle me fut un drôle d'effet. Ma rage redoubla à l'évocation de son existence mais ma peur s'intensifia à la connaissance de sa réputation.
- "Mettre sa tête à prix ne servirait à rien. Il n'existe pas de somme pour quantifier sa puissance."
Quelques minutes de silence passèrent.
- "Où se trouve ce chien ?"
- "Il semblerait être dans le Shin Sekai. Du moins, c'est ce que les agents du gouvernement ont déduit car depuis quelques semaines, plus aucune nouvelle de Shark."
- "Mh.."
- "Rejoignez la Marine Kratos."

Le caractère direct de sa demande me surprit. Néanmoins, je pris le temps de répondre.
- "Non."
- "Pourquoi cela ? Nous vous fournirions tous les outils nécessaire à sa défaite ! Un armada, des vaisseaux, des hommes. Enfin, si vous prouvez que vous le méritez."
- "Car ça serait.. trop facile."

Ce fut à son tour d'être surprit. Il me regarda avec des yeux ronds.
- "Je souhaite le vaincre moi même."
Il n'eût rien à répondre. J'allais partir quand Méphis m'apostropha une dernière fois.
- "Akuma faisait partie de l'équipage de Shark auparavant."
Tout les muscles de mon corps se crispèrent.
- "Quoi ?!"
- "Il y a un an, Akuma décida de former son propre équipage avec l'aide de quelques équipiers à lui. Shark n'a émit aucunes objections à ce qu'il paraitrait."
Je ne savais que répondre.
- "Méfiez-vous, Kratos. Akuma n'était qu'un sous-fifre bon qu'à nettoyer le pont au départ. Et voyez ce qu'il est devenu. Faites très attention."
- "J'en prends bonne note."
Je me levais et partis.
- "Dormez ici cette nuit et partez quand vous le souhaiterez."

Ce n'était pas une question, mais un ordre. Et je ne voyais aucune raison de refuser d'obéir. De plus, j'étais exténué.
- "Alors à demain, Méphis."
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