Du haut du pont, Pénélope attendait patiemment la fin des réparations. L’attaque avait fait bien plus de dégâts qu’elle ne le croyait. L’équipage fleurait l’amateurisme. Un nombre aussi important de marines ne devait pas se laisser surprendre facilement. La jeune femme était atterrée. Elle avait donné des instructions pour renforcer la surveillance et restait elle-même la plus vigilante possible.
Elle sentait le regard lourd des membres de l’équipage sur elle. La plupart l’évitaient simplement, sa véhémence à l’égard de leur adoré capitaine ainsi que sa puissance la rendaient dépréciée. De même, sa maîtrise du sixième style la faisait taxer d’espionne, au mieux. Elle s’était certainement attiré les foudres de ces hommes avec son attitude revêche, attitude dont elle n’arrivait pas à se défaire. Elle était ainsi depuis sa tendre enfance, plongée dans des milieux hostiles, livrée à elle-même. Il ne la comprenait simplement pas. Dans le confort de leur communauté, ils étaient pleins de certitudes à son propos.
Avec le retour à la réalité, son idée de sortir du service du gouvernement avait perdu de son éclat. Toute cette ferveur à repenser sa vie en profondeur s’estompait dans la lassitude de la chaleur étouffante. Et puis, qui voudrait d’elle ? C’était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle n’avait d’autres talents que de réussir ses missions. Elle ne sauvait personne, elle ne s’embarrassait ni de sa sécurité ni de celle des autres. Quand elle avait une tâche à accomplir, elle s’y dédiait corps et âme sans lésiner sur les sacrifices. Une personne comme elle n’était pas apte à travailler en équipe. Du moins, pas à se laisser aller à la camaraderie sentimentale.
Dans la jungle dense environnante, l’agent avait du mal à voir plus loin que le bout de son nez. Les arbres s’intriquaient sans laisser le moindre interstice. La chaleur étouffante collait ses vêtements sur son dos. Cependant, ce qu’elle vit la fit immédiatement réagir. Deux mirettes qu’elle reconnaîtrait entre mille. Un souvenir d’une ancienne mission venue la rappeler de ses déboires. Une défaite cuisante qu’elle avait subie il y avait de cela plusieurs années.
Elle n’arriva pas à tenir en place. Ne se souciant plus du Léviathan et de ses pensionnaires, elle se lança sur la piste de ce regard qui lui retournait l’estomac. Quand Emmie vit sa patronne partir sur un coup de tête dans la forêt, elle se jeta à sa poursuite sans réfléchir. Une telle hâte était inhabituelle chez l’agent et elle savait qu’il y aurait du souci à se faire. Elle pensait qu’elle aurait beaucoup de mal à l’aider en quoi que ce soit. Cela dit, Emmie ne pouvait faire taire son instinct.
Elles partirent toutes les deux l’une derrière l’autre à la poursuite d’un vieux souvenir n’augurant rien de bon. Quant aux Rhino Storms, ils devront se passer de leur aide. De toute façon, elles avaient une mission de plus grande importance.
Plus loin, Pénélope distança aisément Emmie. L’agent restait à portée du Pacifista grâce à ses techniques. Il déclenchait sans se soucier les pièges posés par l’équipage du capitaine Morvak. Si bien que se créait derrière lui un chemin tout tracé pour les deux femmes. Encore fallait-il qu’Emmie puisse le suivre. Il allait beaucoup trop vite pour elle. Sa supérieure, elle, n’avait aucun mal à rester sur sa trace. L’énorme masse d’acier se mouvait avec une surprenante aisance dans la végétation luxuriante. Elle n’était ni affectée par les moustiques ni par l’humidité environnante. Son stoïcisme face aux éléments ainsi que son étonnante agilité ravivait l’hostilité naturellement vivace de Pénélope. Emmie craignait le pire ayant perdu sa supérieure de vue. Ils finiront bien par s’arrêter quelque part.
Quelques minutes après avoir distancié Emmie, la machine s’arrêta subitement sur ses pas et pivota en empoignant un arbre. Celui-ci fut entièrement déraciné, mais donna au Pacifista l’occasion de retourner sa gigantesque masse sur l’agent. Pénélope esquiva d’un Soru et plongea sa main recouverte de Haki dans la gueule désormais béante du mastodonte. Depuis leur dernier affrontement, elle avait gagné en puissance et en connaissances. Ce modèle semblait différent de celui créé par l’armée, mais sa structure de base restait sensiblement identique.
Perplexe, la jeune femme se retrouva complètement perdue en forêt. Elle se demandait vers où allait le robot et pourquoi il s’était subitement arrêté. S’il devait rejoindre ses alliés, elle ne les voyait pas et il avait visiblement choisi de se retourner. Sinon, il était probablement en train de l’éloigner de ses amis. Elle était au point mort et quand elle retrouva Emmie, celle-ci ne put l’aider.
« - Tu as essayé de le fouiller ?
- Je ne sais pas toi, mais ce Pacifista me fout des allergies. Je n’ai pas tellement envie de faire autre chose que le bousiller en boucle.
- Bon, je veux bien le faire pour toi, Pénélope »
L’agent regarda sa subordonnée chercher. Elle devait retrouver son calme et réfléchir au lieu de céder à sa répugnance et à sa haine. Dans cette situation, elle n’avait d’autre choix que de prendre conscience de sa tendance à sortir des rails. Il fallait qu’elle se recadre afin de mener à bien cette mission de la plus haute importance. La proximité des pirates pouvait s’avérer gênante. Celle des membres de la marine encore plus. Elle n’aurait pas voulu réduire en silence ces gens, mais était prête à le faire en cas de nécessité.
« - Ah ! J’ai trouvé ! Viens voir, Pénélope.
- Quoi donc ?
- Il a un escargophone sur lui.
- Et donc ?
- Donc il n’est pas seul.
- Évidemment qu’il n’est pas seul. Réfléchis, enfin.
- Et il a aussi un émetteur radio à courte portée et il reçoit quelque chose. On devrait chercher dans les environs.
- Bon travail. Restons quand même groupés. »
Les deux jeunes femmes inspectaient les environs. Il était difficile à croire qu’une telle machine puisse se déplacer sans laisser de traces. L’hypothèse à laquelle Pénélope n’avait pas pensé était que la machine s’étant vu incapable de la distancier, elle tenta de la tuer et de résoudre son problème. Lorsqu’elle n’était pas sous pression, elle devait certainement être plus discrète. Seulement, des branches brisées attirèrent l’attention des deux agents. Il fallait maintenant se contenter de suivre la piste et tomber nez à nez avec cinq autres machines. Et devant eux se tenait un jeune homme, brun, d’un physique banal. Il portait un tablier blanc et des lunettes à cadre épais. Il devait certainement être un scientifique.
« - Je m’appelle le Dr Jaleq et vous êtes pris au piège dans mon repère !
- Mais c’est où ?
- Tout autour de vous, là.
- Il n’y a que de la forêt autour de nous. Tu comprends quelque chose, Emmie ?
- Bah, il est con.
- Ça doit être ça.
- Je ne vous permets pas ! Tuez-les ! »
Pénélope poussa Emmie au loin d’un coup de pied et fonça sur les deux Pacifistas qui la chargeaient. Elle n’avait pas encore la maîtrise du Haki et se devait de finir rapidement le combat. Elle se jeta en l’air et éloigna celui de droit avec un Ryan Kyaku. L’autre répliqua sur un coup de passe qu’elle dévia d’un Kami-E sur un autre qui les rejoignit. Le coup fut rude et quand le métal se rompit, le genou de l’agent couvert de Haki brisa en deux le visage de son assaillant ayant lui-même neutralisé un de ses alliés. Pénélope se retrouva encerclée par les trois autres ennemis. Elle se projeta en l’air d’un Geppou couplé à un Soru et retomba sur l’épaule d’un des Pacifista. D’un coup de paume, elle dirigea un Rokuougan là où devait se trouver l’unité de commande de la boîte de conserve. Il s’effondra en se convulsant. Pénélope se retrouva projetée à terre par un de ses ennemis et les adversaires se mirent à la pilonner de coups. Ils ne lui laissèrent pas la possibilité de se relever et elle sentait son Tekkaï se briser. Elle était incapable de bouger sous la violence des coups. Elle paniquait, maintenant très difficilement ses défenses. Mais le combat semblait perdu d’avance pour elle. Elle avait peur de mourir. Incapable de faire quoi que ce soit que d’encaisser sur son Tekkaï en espérant un miracle. Sa concentration menaçait de céder et avec elle, le bouclier qui l’empêchait de finir en charpie. Les attaques s’enchaînaient. Ils la maintenaient immobile, l’enfonçant à chaque coup, le sol craquait sous elle.
Elle était au bord de flancher quand elle entendit une explosion pas loin. Les Pacifistas hésitèrent un moment, un temps suffisant pour qu’elle se dégage du sol et qu’elle se rétablisse. Elle n’avait plus la force d’utiliser le sixième style sans souffler un peu. Elle était dans un sale état, mais vivante, Emmie l’avait sauvée. Les robots s’étaient replacés, prêts à les agresser à nouveau. Le scientifique s’époumonait en se contorsionnant. Pénélope l’avait mauvaise. Elle sauta en l’air et vit avec horreur une des machines lancer sa massue vers eux. Elle prenait de la hauteur quand elle assista, impuissante, à la chute d’Emmie. L’attaque ne lui laissa aucune chance, l’arme l’écrasa. La distraction de la jeune femme leur permit de l’assommer.
Cette fois-ci, elle perdit totalement le contrôle de sa haine et son Haki fut imbattable. Elle brisa coup sur coup les deux adversaires restants et neutralisa habilement le scientifique en lui éclatant le crâne.
La fureur retombée, Pénélope se sentait éreintée. La tête vide, elle alla rapidement rejoindre Emmie. Elle la trouva essoufflée, le thorax détruit par l’arme du Pacifista. L’agent vit qu’elle ne s’en sortirait pas. Les deux femmes se regardaient comme pour se dire adieu. Elle était morte.
Pénélope enterra Emmie, le cœur lourd. Dans le labo, elle essaya de fouiller, mais s’endormit sur le sol, éreintée. Le lendemain, elle se réveilla la faim au ventre, dégoûtée d’elle-même, hébétée devant ce monticule de terre recouvrant une personne qui l’avait accompagnée pendant des années. Elle était triste et abattue, absolument pas prête à ressentir une telle souffrance face à la perte de sa subordonnée. Elle ne lui avait jamais montré le moindre signe d’affection, pourtant, elle se retrouvait démolie devant sa tombe.
Heureusement pour elle, le scientifique avait un moyen de transport et un log pour Drum prêt. Elle ramassa les travaux de cet homme et partit de cette île maudite avec un creux au bide et une douleur atroce.
Elle sentait le regard lourd des membres de l’équipage sur elle. La plupart l’évitaient simplement, sa véhémence à l’égard de leur adoré capitaine ainsi que sa puissance la rendaient dépréciée. De même, sa maîtrise du sixième style la faisait taxer d’espionne, au mieux. Elle s’était certainement attiré les foudres de ces hommes avec son attitude revêche, attitude dont elle n’arrivait pas à se défaire. Elle était ainsi depuis sa tendre enfance, plongée dans des milieux hostiles, livrée à elle-même. Il ne la comprenait simplement pas. Dans le confort de leur communauté, ils étaient pleins de certitudes à son propos.
Avec le retour à la réalité, son idée de sortir du service du gouvernement avait perdu de son éclat. Toute cette ferveur à repenser sa vie en profondeur s’estompait dans la lassitude de la chaleur étouffante. Et puis, qui voudrait d’elle ? C’était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle n’avait d’autres talents que de réussir ses missions. Elle ne sauvait personne, elle ne s’embarrassait ni de sa sécurité ni de celle des autres. Quand elle avait une tâche à accomplir, elle s’y dédiait corps et âme sans lésiner sur les sacrifices. Une personne comme elle n’était pas apte à travailler en équipe. Du moins, pas à se laisser aller à la camaraderie sentimentale.
Dans la jungle dense environnante, l’agent avait du mal à voir plus loin que le bout de son nez. Les arbres s’intriquaient sans laisser le moindre interstice. La chaleur étouffante collait ses vêtements sur son dos. Cependant, ce qu’elle vit la fit immédiatement réagir. Deux mirettes qu’elle reconnaîtrait entre mille. Un souvenir d’une ancienne mission venue la rappeler de ses déboires. Une défaite cuisante qu’elle avait subie il y avait de cela plusieurs années.
Elle n’arriva pas à tenir en place. Ne se souciant plus du Léviathan et de ses pensionnaires, elle se lança sur la piste de ce regard qui lui retournait l’estomac. Quand Emmie vit sa patronne partir sur un coup de tête dans la forêt, elle se jeta à sa poursuite sans réfléchir. Une telle hâte était inhabituelle chez l’agent et elle savait qu’il y aurait du souci à se faire. Elle pensait qu’elle aurait beaucoup de mal à l’aider en quoi que ce soit. Cela dit, Emmie ne pouvait faire taire son instinct.
Elles partirent toutes les deux l’une derrière l’autre à la poursuite d’un vieux souvenir n’augurant rien de bon. Quant aux Rhino Storms, ils devront se passer de leur aide. De toute façon, elles avaient une mission de plus grande importance.
Plus loin, Pénélope distança aisément Emmie. L’agent restait à portée du Pacifista grâce à ses techniques. Il déclenchait sans se soucier les pièges posés par l’équipage du capitaine Morvak. Si bien que se créait derrière lui un chemin tout tracé pour les deux femmes. Encore fallait-il qu’Emmie puisse le suivre. Il allait beaucoup trop vite pour elle. Sa supérieure, elle, n’avait aucun mal à rester sur sa trace. L’énorme masse d’acier se mouvait avec une surprenante aisance dans la végétation luxuriante. Elle n’était ni affectée par les moustiques ni par l’humidité environnante. Son stoïcisme face aux éléments ainsi que son étonnante agilité ravivait l’hostilité naturellement vivace de Pénélope. Emmie craignait le pire ayant perdu sa supérieure de vue. Ils finiront bien par s’arrêter quelque part.
Quelques minutes après avoir distancié Emmie, la machine s’arrêta subitement sur ses pas et pivota en empoignant un arbre. Celui-ci fut entièrement déraciné, mais donna au Pacifista l’occasion de retourner sa gigantesque masse sur l’agent. Pénélope esquiva d’un Soru et plongea sa main recouverte de Haki dans la gueule désormais béante du mastodonte. Depuis leur dernier affrontement, elle avait gagné en puissance et en connaissances. Ce modèle semblait différent de celui créé par l’armée, mais sa structure de base restait sensiblement identique.
Perplexe, la jeune femme se retrouva complètement perdue en forêt. Elle se demandait vers où allait le robot et pourquoi il s’était subitement arrêté. S’il devait rejoindre ses alliés, elle ne les voyait pas et il avait visiblement choisi de se retourner. Sinon, il était probablement en train de l’éloigner de ses amis. Elle était au point mort et quand elle retrouva Emmie, celle-ci ne put l’aider.
« - Tu as essayé de le fouiller ?
- Je ne sais pas toi, mais ce Pacifista me fout des allergies. Je n’ai pas tellement envie de faire autre chose que le bousiller en boucle.
- Bon, je veux bien le faire pour toi, Pénélope »
L’agent regarda sa subordonnée chercher. Elle devait retrouver son calme et réfléchir au lieu de céder à sa répugnance et à sa haine. Dans cette situation, elle n’avait d’autre choix que de prendre conscience de sa tendance à sortir des rails. Il fallait qu’elle se recadre afin de mener à bien cette mission de la plus haute importance. La proximité des pirates pouvait s’avérer gênante. Celle des membres de la marine encore plus. Elle n’aurait pas voulu réduire en silence ces gens, mais était prête à le faire en cas de nécessité.
« - Ah ! J’ai trouvé ! Viens voir, Pénélope.
- Quoi donc ?
- Il a un escargophone sur lui.
- Et donc ?
- Donc il n’est pas seul.
- Évidemment qu’il n’est pas seul. Réfléchis, enfin.
- Et il a aussi un émetteur radio à courte portée et il reçoit quelque chose. On devrait chercher dans les environs.
- Bon travail. Restons quand même groupés. »
Les deux jeunes femmes inspectaient les environs. Il était difficile à croire qu’une telle machine puisse se déplacer sans laisser de traces. L’hypothèse à laquelle Pénélope n’avait pas pensé était que la machine s’étant vu incapable de la distancier, elle tenta de la tuer et de résoudre son problème. Lorsqu’elle n’était pas sous pression, elle devait certainement être plus discrète. Seulement, des branches brisées attirèrent l’attention des deux agents. Il fallait maintenant se contenter de suivre la piste et tomber nez à nez avec cinq autres machines. Et devant eux se tenait un jeune homme, brun, d’un physique banal. Il portait un tablier blanc et des lunettes à cadre épais. Il devait certainement être un scientifique.
« - Je m’appelle le Dr Jaleq et vous êtes pris au piège dans mon repère !
- Mais c’est où ?
- Tout autour de vous, là.
- Il n’y a que de la forêt autour de nous. Tu comprends quelque chose, Emmie ?
- Bah, il est con.
- Ça doit être ça.
- Je ne vous permets pas ! Tuez-les ! »
Pénélope poussa Emmie au loin d’un coup de pied et fonça sur les deux Pacifistas qui la chargeaient. Elle n’avait pas encore la maîtrise du Haki et se devait de finir rapidement le combat. Elle se jeta en l’air et éloigna celui de droit avec un Ryan Kyaku. L’autre répliqua sur un coup de passe qu’elle dévia d’un Kami-E sur un autre qui les rejoignit. Le coup fut rude et quand le métal se rompit, le genou de l’agent couvert de Haki brisa en deux le visage de son assaillant ayant lui-même neutralisé un de ses alliés. Pénélope se retrouva encerclée par les trois autres ennemis. Elle se projeta en l’air d’un Geppou couplé à un Soru et retomba sur l’épaule d’un des Pacifista. D’un coup de paume, elle dirigea un Rokuougan là où devait se trouver l’unité de commande de la boîte de conserve. Il s’effondra en se convulsant. Pénélope se retrouva projetée à terre par un de ses ennemis et les adversaires se mirent à la pilonner de coups. Ils ne lui laissèrent pas la possibilité de se relever et elle sentait son Tekkaï se briser. Elle était incapable de bouger sous la violence des coups. Elle paniquait, maintenant très difficilement ses défenses. Mais le combat semblait perdu d’avance pour elle. Elle avait peur de mourir. Incapable de faire quoi que ce soit que d’encaisser sur son Tekkaï en espérant un miracle. Sa concentration menaçait de céder et avec elle, le bouclier qui l’empêchait de finir en charpie. Les attaques s’enchaînaient. Ils la maintenaient immobile, l’enfonçant à chaque coup, le sol craquait sous elle.
Elle était au bord de flancher quand elle entendit une explosion pas loin. Les Pacifistas hésitèrent un moment, un temps suffisant pour qu’elle se dégage du sol et qu’elle se rétablisse. Elle n’avait plus la force d’utiliser le sixième style sans souffler un peu. Elle était dans un sale état, mais vivante, Emmie l’avait sauvée. Les robots s’étaient replacés, prêts à les agresser à nouveau. Le scientifique s’époumonait en se contorsionnant. Pénélope l’avait mauvaise. Elle sauta en l’air et vit avec horreur une des machines lancer sa massue vers eux. Elle prenait de la hauteur quand elle assista, impuissante, à la chute d’Emmie. L’attaque ne lui laissa aucune chance, l’arme l’écrasa. La distraction de la jeune femme leur permit de l’assommer.
Cette fois-ci, elle perdit totalement le contrôle de sa haine et son Haki fut imbattable. Elle brisa coup sur coup les deux adversaires restants et neutralisa habilement le scientifique en lui éclatant le crâne.
La fureur retombée, Pénélope se sentait éreintée. La tête vide, elle alla rapidement rejoindre Emmie. Elle la trouva essoufflée, le thorax détruit par l’arme du Pacifista. L’agent vit qu’elle ne s’en sortirait pas. Les deux femmes se regardaient comme pour se dire adieu. Elle était morte.
Pénélope enterra Emmie, le cœur lourd. Dans le labo, elle essaya de fouiller, mais s’endormit sur le sol, éreintée. Le lendemain, elle se réveilla la faim au ventre, dégoûtée d’elle-même, hébétée devant ce monticule de terre recouvrant une personne qui l’avait accompagnée pendant des années. Elle était triste et abattue, absolument pas prête à ressentir une telle souffrance face à la perte de sa subordonnée. Elle ne lui avait jamais montré le moindre signe d’affection, pourtant, elle se retrouvait démolie devant sa tombe.
Heureusement pour elle, le scientifique avait un moyen de transport et un log pour Drum prêt. Elle ramassa les travaux de cet homme et partit de cette île maudite avec un creux au bide et une douleur atroce.