Traque et patatraque [Tajic]



    Distraitement, Louise laisse courir sa main sur la mousseline d’une jupe, l’abandonne pour la douceur du velours avant de se tourner vers la teinte sombre d’une capeline. Machinalement, elle regarde la taille d’un bustier avant de s’en éloigner, désintéressée. Dans la boutique presque déserte, Louise flâne, simple cliente, banale touriste.

    « Je peux vous aider mademoiselle ? Si je peux me permettre, je pense que vous porteriez à merveille ce… »
    « Casse-toi. »

    La vendeuse songe à répliquer, un regard de la jeune blonde lui en coupe l’envie. Tentant d’avoir un semblant de dignité, la commerçante s’éloigne, se dirige vers son autre cliente. Bien plus aimable, cette dernière envoie paître la vendeuse avec plus de cordialité. Le regard sombre, Louise ne perd pas une miette de la scène. Elle détaille l’autre femme, son air affable, ses manières prudentes, ses gestes mesurés. Pas un instant la blonde ne doute qu’il s’agit de celle qu’elle cherche. L’espace d’une seconde, l’envie de se précipiter sur elle, de lui enfoncer un couteau dans la gorge, prend la chasseuse de prime. En serrant les dents, elle porte la main sur le pommeau de son poignard et imagine la lame perforer la peau sombre de la femme. Elle parvient toutefois à se calmer. Le moment n’est pas opportun. Qui plus est, elle ne peut pas tuer la femme immédiatement, elle a besoin de réponses d’abord. Mais le manège de la blonde ne passe pas inaperçu, la femme est trop vigilante. Louise s’en rend compte une seconde trop tard.

    « Tu aurais vu sa tête ! »
    « Oh, c’est joli ça, je pense que je vais l’essayer. »
    « Eh, tu as remarqué le type là-bas ? Il est mignon, non ? »

    Un groupe d’adolescentes rentre dans la boutique. Rapidement, les lieux, déjà étroits, sont envahis et l’espace occupé. L’une des filles se place devant Louise, lui bouche la vue. Réprimant un juron, la chasseuse de prime se déporte sur la droite et cherche des yeux la révolutionnaire qui s’est enfuie. Elle s’est déjà évaporée.

    « Merde ! »

    Louise se précipite hors du magasin, bousculant sans ménagement ces idiotes qui lui ont fait perdre sa proie. Trop tard. Dans la rue agitée, aucune trace de la femme. Impossible de suivre sa trace au milieu de la foule. Merde, des heures de traques perdues à cause d’une bande de gamines insouciantes. Si elle avait eu du temps à perdre, Louise les aurait attendues pour leur faire payer, mais du temps, elle n’en a pas. Elle doit retrouver la femme coûte que coûte. Elle est sa première piste sérieuse depuis qu’elle est entrée chez les chasseurs de prime, et elle refuse de la lâcher aussi facilement ! La blonde inspire pour se calmer et réfléchir correctement. Si elle n’a pas vu la direction dans laquelle la révolutionnaire s’est enfuie, peut-être que quelqu’un d’autre a pu la voir. Aussi, la jeune femme avise-t-elle un marchand ambulant et s’approche de lui.

    « Hey, est-ce que t’as vu passer la femme qui est sortie de la boutique y’a deux minutes ? Une grande brune, teint mat, habillée en gris. »

    « Pas fait gaffe, désolé. Ça te dirait un petit collier ma jolie ? »

    Louise ignore la proposition et se dirige déjà vers une autre personne. Encore une fois, en vain. Bordel, les gens ne peuvent pas être un peu plus attentifs ? Désespérée, Louise voit des semaines de recherche partir en fumée. Non seulement la révolutionnaire s’est enfuie, mais elle connait le visage de Louise. Comment la traquer maintenant ?

    « Merde ! »
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Voilà, j'étais parti de chez moi depuis longtemps, enfin deux mois à peu près, mais le temps, c'est long quand on loin de chez soi. Enfin bon, pas grave, j'étais cette fois à Bliss, première étape de mon voyage à south blue. L'air était pur, le ciel légèrement couvert, les bruits courraient de partout. Tout annonçait une bonne journée, je marchais tranquillement dans la rue et lisant mon carnet de notes sur l'histoire de Bliss quand soudain, je tombais après avoir été heurté par une silhouette.

« Putain, mais dégage sale gamin. »

La voix venait d'une femme brune....et c'est reparti. Voilà que d'un coup, je deviens rouge comme pas deux et peu à peine parler sauf par des bruits totalement incompréhensibles. Je m'aperçois que mon livre est tombé vers la femme en même temps qu'un autre carnet lui ressemblant. La brune au teint mat récupère l'un des bouquins et disparait aussi vite qu'elle est arrivée. Je me relève et reprends le carnet restant, après une rapide inspection, je me rendis compte que ce n'était pas le mien, en effet ce dernier contenait des notes sur une cellule révolutionnaire de Bliss. Bon je dois retrouver la propriétaire pour qu'elle me rende mon livre.....attend.....je devrais lui....par....parler ? Euh, je pense que je vais garder ce carnet et tant pis pour le mien. Oui, parler à une inconnue me faisait trop peur pour cela, rangeons plutôt ce carnet dans mon armure. Une fois cela fait, je repartis quand soudain une voix se fait entendre.

« Hey, est-ce que t'as vu passer la femme qui est sortie de la boutique y'a deux minutes ? Une grande brune, teint mat, habillée en gris. »

Mais ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse, je m'apprête à continuer mon chemin quand Pecker s'envole pour atterrir sur l'épaule d'une blonde. Raaaaahhhh, stupide perroquet de merde, pourquoi tu viens me faire chier ? Je m'approche tout en gardant une distance de sécurité, il faut dire qu'elle est plutôt belle.

« Euh....ser....serait....serait-il....po...po...possi...possible...que vous...vous....me ....rend...rendiez Pec...Pecker....s'il....vo...vous...pla...plait ? »

J'avais bafouillé comme jamais, j'étais rouge comme une pivoine, Pecker semblait proche d'exploser de rire, j'avais failli m'étaler en faisant trois pas. Pourquoi tout dans ma journée venait d'être détruit ? Putain de perroquet.

« Tajic, pas de chance tu as, hihi. Là-bas, hihi. »

Pecker s'envolait de nouveau vers la direction où était partit la femme qui m'avait heurté, je me tournais vers la jolie blonde et lui indiquais la direction dans laquelle était partit Pecker.

«Euh....un...une...fem....femme...qui...qui...ress...ressem.....ressemble à...ce...celle que...vo...vous cher...chercher, est...pa...partit...par...par-là. »
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Louise sursaute en sentant sur son épaule une poigne acérée. Elle n’a vu personne s’approcher d’elle et se retourne avec brusquerie, cherchant à se dégager de l’étreinte étrangère.

Un perroquet.

C’est juste un putain de perroquet qui s’est posé sur son épaule. Une bestiole étrange au faciès presque humain, un mélange hétéroclite et chatoyant entre deux espèces qui n’auraient probablement dû jamais se rencontrer. Comme si c’était le moment de la distraire avec de pareilles conneries. Chaque seconde perdue éloigne Louise de la révolutionnaire. Elle n’a pas de temps à perdre à s’émerveiller devant les étrangetés de la nature. Et en plus, pour couronner le tout, voilà que le maître du piaf l’interpelle. Bordel, déjà qu’elle est pressée, il faut qu’elle tombe sur un bègue. Un bègue que même son propre oiseau ne respecte pas. Louise aurait volontiers adressé une remarque mordante au jeune homme si son piaf ne s’en était pas chargé le premier. Et putain, la voix suraigüe de l’animal n’a pas été loin de lui percer le tympan.  Louise lui aurait volé littéralement dans les plumes s’il ne s’était pas prestement envolé dieu sait où.

Quelques cris de surprise ponctuent le passage de l’oiseau dans la rue. Visiblement taquin, ce Pecker ne se soucie pas d’éviter les coiffures de ces demoiselles ou les casquettes des quelques marines qui sillonnent les rues. Ces idiots sont complètement inconscients de la scène qui se joue sous leur nez. Une révolutionnaire est passée devant eux sans qu’ils haussent un sourcil, se contentant de s’assurer qu’un ivrogne de passage n’ennuie pas un honnête marchand. Et c’est pas plus mal. Hors de question que les soldats tombent sur le paletot de la proie de Louise. Elle est celle qui a fait tout le boulot pour la repérer, il est parfaitement hors de question qu’elle partage les informations qu’elle recevra. Elle n’est encore qu’une débutante dans le milieu de la traque de criminels, mais le jeu n’est rien de plus qu’une partie d’échecs qu’elle maîtrisera. Elle doit juste comprendre comment bouger ces nouvelles pièces et tenir rigueur de leurs attentes.

Et pendant ce temps là, le type à l’oiseau en est toujours à essayer de dégoiser trois mots. S’il avait commencé sa phrase autrement, Louise l’aurait probablement envoyé chier. Mais au lieu de ça, elle attend en grinçant des dents que l’autre lui dise par où est partie la révolutionnaire. Nom de dieu, il aurait eu plus vite fait de l’écrire dans son stupide carnet !

« M…m…mer…mer… merde ! Crétin ! »

Et elle se casse sans plus de cérémonie. Bien heureusement, le perroquet est bien plus facile à suivre que la femme, en espérant que l’oiseau suit bel et bien la trace de la révolutionnaire… De toute façon, elle n’a pas d’autre solution que de suivre ce chemin. Rapidement, Louise arrive au niveau des docks où se mêlent navires de plaisance, constructions navales et bateaux de particuliers. Si la femme essaye de fuir par la mer, la chasseuse de prime mettra des jours à la retrouver. Pestant intérieurement, elle se dirige vers un employé des quais, attablé auprès d’un énorme registre et d’un tas de pièces d’or.

« Excusez-moi ? »
« Je peux vous aider ? »
« J’espère. Je viens chercher les affaires de ma cousine. Elle passe quelques jours chez moi et elle a oublié de prendre son sac après avoir accosté… Je me demandais si vous pouviez me dire où trouver son bateau. »
« Sans nom, j’vais pas pouvoir faire grand-chose pour vous, mam’selle. »
« Oh, oui, navrée, elle s’appelle Tamara Green. »
« Green ? Hm… J’ai une Grey, un Vail, Darwin, Miyahata… Nope, pas de Green. Vous êtes sûre qu’elle est arrivée à bord de son propre navire ? Si elle ne s’est pas acquittée des frais d’amarrage, elle encourt la confiscation de son bâtiment. »
« Quoi ? Oh non, ce doit être une erreur. Merci quand même. Au revoir. »

Évidemment, Tamara n’aura pas été assez stupide pour employer son véritable nom. Ou bien elle aura profité du transport d’un autre navire pour arriver ici, Louise n’est pas parvenue à le déterminer.

Bon, il ne reste qu’une solution : parcourir les quais en espérant trouver quelqu’un prêt à lui donner quelque information.
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Bliss… Un royaume comme tant d’autres pour moi. Un lieu sur lequel je dois m’assurer de rencontrer les contacts de mon père. Cette fois, il s’agit d’une femme à la peau sombre, une certaine Tamara Green. Mon père m’a dit que je n’aurais pas besoin d’en savoir plus, que j’ai juste à l’attendre sur les docks. Le soleil léger me tire un sourire, Père sait ce qu’il fait et je n’ai pas besoin de beaucoup de réflexion pour savoir que cette Tamara a quelques problèmes avec la justice… Mafieuse ? Révolutionnaire ? Marine corrompue ? Ou encore pire surement…

Je soupire encore en pensant à la mission que m’a confiée père : Retrouver cette femme, la diriger vers le dock numéro 5 et lui confier les douze caisses cachées au fond du navire amarré à la place 18. Deux heures que je suis sûr ce quai à attendre, ne sachant pas quoi faire… L’ennui me saisit, mais mon géniteur m’avait prévenu : Cette femme était extrêmement prudente, mais payait toujours très bien… Reste à savoir si elle décide de se montrer ou non. Le temps est long quand on reste assis sans rien faire d’autre. Soudain, j’entends le nom de mon contact sortir d’une conversation, une jeune femme blonde qui discute avec un employé. Elle recherche mon contact ? Mmmh, je n’aime pas ça. Si elle venait à se faire prendre, je perdrais une bonne vente… Mais comment la détourner de ma cliente ? Il me fallait une idée… Quelque chose qui peut l’attirer…

Alors que je réfléchis, la blonde décide d’explorer les docks. Autant la suivre, une idée me viendra certainement. Je fais semblant de flâner, observant ma cible du coin de l’œil… Observant autour de moi, je repère rapidement un homme avec une prime… Oui, l’idée n’est pas mauvaise mais risquée. Lui faire croire que je sais où Tamara se cache… l’enfermer quelque part, faire ma transaction et m’en aller tranquillement… Je pèse le pour et le contre… Je vais avoir énormément de mal, mais le gain est plutôt bon… Très bien, je me lance, j’avance et je tape sur l’épaule de cette femme, doucement.

-Bonjour, mademoiselle, j’ai entendu votre conversation avec l’employé des docks et je peux peut-être vous aider à trouver cette Tamara.

Espérons qu’elle morde à l’hameçon que je lui tends, il ne me restera plus qu’à la guider doucement vers mon piège.
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