Reyson.D.Anstis, le pirate assoiffé du sang de la marine.

Commençons par le commencement. Reyson est né en tant que mâle, bien qu’il puisse changer de sexe à volonté. En faite, son apparence varie suivant l’endroit où il se trouve et ce qu’il fait. S’il est sur un navire de la marine, son apparence sera similaire à l’un des soldats. Trouvez le dans une prison, il ressemblera à un garde plutôt qu’au prisonnier. S’il doit infiltrer un endroit, il sera l’un des membres du personnel. Mais la plupart du temps, il garde son apparence. Il est vrai qu’il ressemble trait pour trait à son défunt père qui était capitaine d’un équipage de pirate. Mais il ne s’agit ni d’un fantôme, ni d’une copie. Etant son fils, son visage est similaire à celui de son géniteur. Des cheveux bleus, mi-long, qui tombent parfois devant ses yeux couleur ambre. Tout comme son père, il a une légère barbiche bleue. Mais la seule différence par rapport à son géniteur, c’est que le fils possède une boucle d’oreille à l’oreille gauche. Autre différence : le style vestimentaire. En effet, Reyson s’habille plutôt avec une chemise ouverte aux manches retroussées et un haut léger en-dessous. Pour le bas, il s’agit soit d’un pantalon soit d’un short en jean. Et bien sûr, quelque soit son apparence, vous trouverez un couteau dans sa poche. Toujours le même, il s’agit de l’objet qui mit fin à la vie de sa mère. Reyson n’aime pas trop les chaussures, il se sent un peu comme emprisonné dedans. Pour cela, il se promène le plus souvent pied nue ou avec des tangues. Et l’avantage, c’est qu’il n’y a pas de lacet à faire. Reyson est semblable aux autres hommes, il mesure près d’un mètre quatre-vingt et n’est pas le plus musclé du monde. Mais grâce à son pouvoir, il peut augmenter le volume de ses muscles et ainsi devenir plus fort. Donc il n’avait pas vraiment besoin d’entraîner son corps.

Si vous voyez un homme ressemblant à cette description, ne vous inquiétez pas ce n’est pas un fantôme. Il s’agit du fils de Jack.D.Anstis. Le vrai et l’unique. Mais s’il a prit une autre forme, vous pouvez toujours chercher. Aussi bien la couleur de ses cheveux, la forme de son visage, la taille de son corps, et même le sexe peuvent être changé. Bien qu’il n’aime pas trop changer de sexe. Le reste, il le fait assez souvent. Très utile pour fuir ou pour espionner.

Si vous avez bien tout suivi, essayez de le retrouver.

La psychologie de Reyson prit un énorme tournant lorsqu’il avait 16 ans. Auparavant, il avait un avis neutre sur les pirates et adorait la marine. Il faut aussi dire qu’il était un grand froussard au combat. Mais depuis que son île fut entièrement détruite par la marine, il les déteste du plus profond de son âme. L’éveil de la piraterie ou un sentiment de vengeance ? Dans tout les cas, ne lui dites jamais que vous faites partie de la marine où il cherchera à attenter à votre vie. Vous ne pourriez même plus faire confiance à vos propres amis car il se pourrait que ce soit Reyson avec l’apparence de votre proche. Et faite attention, il n’est plus le même que dans le passé. Brandissez une arme contre lui, et il répliquera. Ses jambes ne sont plus figées par la peur, il commence peu à peu à s’habituer aux combats. Bien que sa spécialité reste l’assassinat en s’approchant sous l’apparence d’un ami. Au début, Reyson était un enfant qui ne ferait pas de mal à une mouche. Un seul événement dans sa vie a suffit pour transformer cet enfant en un homme assoiffé du sang des marines.

Lors des combats, Reyson joue toujours avec l’élément de surprise. Que ce soit en attaquant par derrière ou en prenant l’apparence de la personne que vous chérissez le plus. Il fera tout pour vous troubler et ensuite vous achever. Mais si vous êtes un pirate ou un civil qui n’a rien fait de mal, vous pouvez très bien vous entendre avec Reyson. Servez-lui des nouilles et du saké, et vous deviendrez son meilleur ami. Il n’y a que la marine qu’il déteste. Mais attention, cela ne signifie pas qu’il soit inoffensif si vous n’êtes pas un membre de la marine. Du moment qu’il y trouve son intérêt, il peut facilement vous tuer. Il n’est plus l’enfant qui répugnait le combat et le meurtre. Si votre mort peut énerver la marine, c’est une raison suffisante pour vous tuer. Ami de la marine, vous êtes prévenu.

La naissance de Reyson n’était pas souhaitée. Mais pour le comprendre, il faut revenir quelques années avant même qu’il ne vienne au monde. Dans la vaste mer d’East Blue existait une île nommait Omiyage. Aujourd’hui, elle a disparu. Mais autrefois, c’était une magnifique île verdoyante connue pour le bois de ses forêts. Les habitants y vivaient joyeux et en paix. Jusqu’au jour où des pirates vinrent sur l’île et prirent le contrôle. Leur capitaine s’appelait Jack.D.Anstis. Les habitants furent réduits à l’esclavage et durent tous travailler dans la forêt. Les pirates avaient la belle vie et récoltait de l’or grâce au commerce du bois de qualité de l’île. Au fur des années, la taille de la forêt diminuait de plus en plus. Et les conditions de vie des habitants étaient de plus en plus horribles. Peu de nourriture et beaucoup de travail. Au cœur de la forêt, une femme trouva un drôle de fruit accroché à la branche d’un arbre. Son estomac hurlait et elle mangea le fruit, bien qu’il fût de mauvais goût. Le maire la vit faire et lui dit que le fruit ressemblait à ce qui s’appelle être des fruits du démon. Il lui expliqua aussi que ceux qui en ont mangé un obtiennent un pouvoir surnaturelle les rendant surhumain.

Tout les habitants n’en pouvaient plus, mais aucun ne se révoltaient. Ils avaient trop peur de la mort pour cela. Mais la femme, pensant être invincible grâce au fait qu’elle ait mangé un fruit du démon, osa voir les pirates en disant qu’elle refusait de travailler d’avantage. Pire, elle tenta de tuer le capitaine des pirates à l’aide d’un couteau. Mais elle n’avait aucune connaissance ni en combat, ni en son pouvoir. Le chef des pirates la désarma sans grand mal. Mais il devait bien punir ce mutin pour enlever aux autres habitants l’idée de se révolter. La femme fut amené sur leur navire, et plus personne ne la revit. Effrayés, ils continuèrent tous de travailler et personne ne disait quelque chose quand un homme tombait à terre, épuisé par le manque de nourriture et le travail incessant. Ce ne fut que plusieurs mois plus tard que quelqu’un tenta quelque chose. Pendant que les pirates surveillaient les travaux des habitants, un homme s’immisça sur le navire des pirates et utilisa l’escargophone afin d’appeler la marine à l’aide. Dès qu’il reposa l’appareil, il entendit un bruit derrière lui. Il retourna la tête d’un air craintif. Là, sur la table dans la cabine du capitaine des pirates se trouvait la femme qui s’était mutiné quelques mois plus tôt. Elle avait un torchon dans la bouche, ses bras étaient parsemés de plaies et de sang, son ventre avait le double voire le triple que dans les souvenirs de l’homme et elle était nue. L’homme dut la porter sur son dos car elle n’avait pas la force de marcher. Dès qu’il quitta le navire, il tomba sur le maire qu’il l’attendait impatiemment. Heureusement, tous les pirates étaient soit dans le quartier qu’ils avaient établi, soit dans la forêt à surveiller les habitants. Le maire, surprit de revoir la femme en vie, aida l’homme à la transporter jusqu’à un bâtiment abandonné un peu à l’écart du village. Là, ils tentèrent de la soigner du mieux qu’ils pouvaient. Mais les pirates n’étaient pas dupes. Cela ne leur prit pas plus d’un jour pour remarquer que leur prisonnière n’était plus là. Immédiatement, ils questionnèrent chacun des habitants qui travaillaient en ce moment dans la forêt. Mais ils ne savaient rien, et cela se voyait devant la surprise qu’ils affichaient en apprenant que cette femme était encore en vie. Les pirates commencèrent donc à fouiller l’île à sa recherche.

Un peu après le village, dans la maison abandonnée, la femme était allongée sur une table. Le sang avait été nettoyé et ses plaies pansées. Mais la femme criait encore et perdit un liquide. Ils avaient appris que la femme était abusée tous les soirs par le capitaine, et elle allait justement accoucher en ce moment. Le maire avait quelque connaissance en médecine et, avec l’assistance de l’homme, aida la femme du mieux qu’ils pouvaient. L’accouchement fut un succès, et ce fut le maire qui coupa le cordon avec un couteau trouvé dans un tiroir. C’était un garçon, et le maire donna le bébé à la nouvelle mère. Celle-ci continuait toujours de pleurer bien que la douleur s’amenuisait. Elle avait été torturée et même bafouée par ces pirates. Et maintenant, elle donna naissance à l’enfant du capitaine. C’était la pire des humiliations qu’elle pouvait avoir. Elle regarda le bébé d’un air souffrant. Il avait les mêmes yeux que son père, c’était le coup de grâce. Elle ne pouvait en supporter d’avantage. La femme prit le couteau que le maire avait posé à côté d’elle et se transperça le ventre avant qu’aucun des deux hommes ne purent intervenir. Au même moment, la porte s’ouvrit avec fracas et le capitaine des pirates apparut. Ils les avaient trouvés grâce aux cris de la femme. Il tint les deux hommes immobiles en brandissant son épée devant eux et regarda la femme agoniser en souriant. Son regard se porta ensuite sur le bébé et il se demanda s’il s’agissait de son fils. Mais avant qu’il n’obtienne une réponse, un coup de feu retentit et il tomba à terre. Dans l’encadrement de la porte se trouvait un marine avec un fusil d’où sortait une légère fumée. Voilà comment le bébé perdit ses parents lorsqu’il reçut la vie. Vu qu’il était tout ce qui restait de la femme, le maire cacha à la marine l’identité du père du bébé et dit que c’était lui le père. Ainsi, l’enfant fut épargné et le village sauvé.

Le maire donna un nom au bébé, mais lui laissa le nom de famille de son vrai père. Ainsi, il fut nommé Reyson.D.Anstis. La volonté de garder cette enfant en vie en souvenir de sa mère perdurait. Mais ce n’était pas pour autant qu’il était aimé. Plus il grandissait, plus il ressemblait à son père. Sa mère était peut-être un héros pour le village, mais son père restait leur pire ennemi. Bien que Reyson fût sous la tutelle du maire, aucun autre enfant ne s’approchait de lui. Au début, il ne comprit pas pourquoi les autres habitants mettaient tant de distance entre lui et eux. Ce ne fut qu’à ses dix ans, lorsque le maire le pensa en âge de comprendre, qu’il lui expliqua son passé et la façon dont il était venu au monde. Reyson comprit pourquoi les habitants détestaient tant les pirates, mais lui n’avait rien fait. Seul le maire était l’exception de cette injustice et faisait de son mieux pour que l’enfant aille bien. A chaque anniversaire de Reyson, il fêtait d’abord avec lui et jouait avec lui jusqu’à ce qu’il aille se coucher. Ensuite, il se promenait sur l’île et se rendait là où la femme avait l’habitude d’aller. Ainsi que dans le bâtiment où Reyson perdit ses parents. C’était son anniversaire de vie, mais l’anniversaire de mort de ses parents. Un jour, le maire retrouva le drôle de fruit au même arbre que dans le passé. Il était prêt à jeter sa main au feu tellement il était certain que c’était le fruit qu’avait mangé la femme. Ces fruits du démon… réapparaissent-ils après la mort de leur possesseur ? Le maire prit le fruit et mit à l’abri dans le village. Très vite une rumeur circula selon laquelle l’île Omiyage gardait un trésor d’une grande valeur.

Cette rumeur mit plusieurs années avant d’arriver aux oreilles d’un pirate avide de pouvoir. Reyson pêchait avec le maire sur la plage, ils avaient prévu de manger du poisson ce jour-là. Mais un navire apparut au loin, surmonté d’un drapeau noir avec un crâne. L’alarme fut sonnée dans le village. Ils ne voulaient pas revivre le même cauchemar que dans le passé. Chaque homme apte à se battre prirent n’importe quelle arme et se rendirent sur la plage pour attendre la venue de ses pirates. Les femmes fuyaient vers la forêt pour se cacher comme tout homme ayant moins de 18 ans. Reyson n’avait que 16 ans, mais il voulait tout de même se battre pour prouver sa valeur aux habitants. Le maire ne fut pas du même avis et l’amena dans sa maison. Là, il souleva le tapis et releva la trappe qui se trouvait ici. Il fit descendre l’enfant en lui tendant un couteau. Il lui dit qu’il avait voulu lui donner dans d’autres circonstances, que c’était ce couteau qui mit fin à la vie de sa mère et qu’il en aura besoin pour se défendre au cas où les pirates gagneraient. Le maire referma la trappe et remit le tapis avant de rejoindre les autres hommes à la plage. C’était la dernière fois que Reyson le vit… Très vite, des bruits de canon retentirent. Les pirates ne prirent même pas la peine de descendre de leur navire pour se battre. Ils bombardaient tranquillement la plage et les hommes qui s’y trouvaient. Reyson était dans une sorte de cave dénudée de lumière. Recroquevillé dans un coin de la pièce, il ne voyait rien du tout. Il plaquait ses mains sur ses oreilles comme pour chasser ces bruits de canon et son corps tremblait à chaque fois qu’il entendait le crie des habitants.

Deux jours s’écoulèrent, et Reyson était toujours caché dans cette cave. Il n’avait pas bougé, il n’avait rien mangé, et dès que son ventre se mettait à râler, il le frappait comme pour le faire taire de peur de se faire repérer. Dehors, c’était silencieux la plupart du temps. Mais des fois, il entendait des voix qui lui étaient inconnues. Les pirates semblaient avoir gagné… Ils entraient dans chaque bâtiment les uns après les autres et l’enfant entendit même leur pas au-dessus de sa tête. Mais il était bien caché. Les pirates avaient l’air de chercher quelque chose, mais quoi ? L’intervalle entre chaque grognement de l’estomac de l’enfant se raccourcissait de plus en plus. Au point que Reyson ne parviendrait bientôt plus à calmer son ventre et qu’il se ferait repérer. Il n’avait rien à manger sur lui, et ne voyait rien dans cette noirceur. Il se mit donc à quatre pattes et avança lentement tout en tâtonnant tout autour de lui avec ses mains. Sa tête heurta une sorte de présentoir mais il eut le réflexe de se mordre la lèvre pour étouffer son gémissement. Une fois que sa tête alla mieux, il passa ses mains au-dessus de l’obstacle et ses doigts touchèrent un objet. Il le prit entre ses mains. Ce n’était pas très dur, on aurait dit la consistance d’une quelconque nourriture. Reyson ne savait pas ce que c’était, mais son estomac le convainquit de mordre dedans. C’était bel et bien à manger, mais le goût… Il était indescriptible. Si son estomac et la peur de se faire prendre n’était pas si grande, jamais il n’aurait continué de croquer dedans à pleine dent. Le point positif était que son ventre se calma.

Un jour de plus s’était écoulé, et Reyson se trouvait toujours dans cette cave noire comme le pétrole. Il gisait sur le sol à côté du présentoir où se trouvait le peu de nourriture qu’il avait mangé. L’enfant se demanda combien de temps cela allait durer, mais il avait trop peur pour sortir de sa cachette et chercher à manger. De plus, il entendait encore ces pirates de temps en temps. Mais un autre bruit vint s’ajouter. Une sorte de fissure de l’air qui s’approchait de plus en plus et qui finissait par un fracas ahurissant. Cette explosion, Reyson l’avait déjà entendu. Il s’approcha à quatre pattes du mur et y colla l’oreille. D’autres bruits similaires suivirent le premier. C’était des boulets de canon ! Mais Reyson comprit trop tard pour se mettre à l’abri, le mur explosa juste à côté de lui. Son bras fut tout de même blessé par la projection des débris et il se retrouva par terre. Quelques gouttes de sang commencèrent à couler. Et par ce grand trou, la lumière du jour venait. Dehors il y avait les pirates qui courraient dans tout les sens. Le chaos régnait une nouvelle fois sur l’île. Le garçon était toujours contre le sol et se retourna pour voir à quoi ressemblait la pièce. Mais sans faire attention, sa main toucha son ventre et bizarrement le bout de ses doigts entra dans sa peau. Immédiatement il retira sa main en remarquant que ses doigts étaient pointus, mais ils reprirent rapidement forme normal et sa douleur du bras avait disparu. Bien que sa blessure était toujours présente. On dirait de la sorcellerie… Sous le présentoir au milieu de la pièce se trouvait un écriteau avec écrit : « Notre trésor, l’Horu Horu no Mi ». Ce nom, le maire lui en avait déjà parlé. Il avait dit que sa mère en avait découvert un. Serait-ce un fruit du démon ?

L’explosion d’une maison voisine ramena Reyson à la réalité. Il ne ressentait ni faim ni douleur et se leva comme s’il était en pleine forme. Il sortit de la maison en passant par le trou laissé par le boulet de canon et tourna la tête vers la plage. A l’horizon se dressait cinq fiers navires hissant le drapeau de la marine. C’était eux qui bombardaient l’île. C’était probable que l’un des habitants qui s’était échappé avant la venue des pirates avait réussi à les appeler. Mais pourquoi canardent-ils la ville au lieu de venir les sauver ? S’il y a des survivants, ils vont finir par les tuer ! Les pirates étaient dans un tel état qu’ils ne faisaient pas attention au garçon, ils étaient tous occupé à rassembler leur magot pour prendre la poudre d’escampette. Reyson n’attendit pas plus longtemps et prit ses jambes à son cou en se dirigeant vers l’autre côté de l’île qui était encore intacte. Il pénétra dans la forêt et continua de courir comme jamais il n’avait couru dans sa vie. Les explosions faisaient rage derrière lui et s’approchaient de plus en plus. Mais le garçon s’arrêta net. Devant lui se trouvait un grand pirate, une épée à la main. Il mesurait trois têtes de plus que l’enfant qui sortit le couteau de sa poche et le tint à deux mains. Le pirate marcha lentement dans sa direction et Reyson était pris d’une envie de fuir le plus vite possible. Mais ses jambes ne lui obéissaient pas, ils tremblotaient en attendant le coup fatidique. L’homme était devant lui, brandissant fièrement son épée en l’air. Au moment où il descendit son bras, Reyson ferma les yeux. Mais il ne sentit rien. Il rouvrit lentement les yeux et afficha une expression de surprise infinie. Devant lui se trouvait deux arbres déracinés et le pirate couché par terre avec un boulet de canon à côté. La chance avait l’air de lui sourire.

Ses jambes retrouvèrent leur usage et il reprit sa course à travers l’île. Il ne fit plus de rencontre avec des pirates. Mais la peur ne cessait de leur poursuivre, surtout lorsqu’il voyait des arbres tomber au loin. Il parvint à la plage indemne, et ses pensées se tournèrent rapidement vers le village qui devait être que ruine maintenant. Il trouva un petit bateau de pêche qu’il ne tarda pas à prendre rapidement pour quitter l’île. Derrière lui, les navires de la marine continuèrent de bombarder l’île. Détruisant tout sur leur passage. Tout ces souvenirs, ses 16 premières années, son enfance,…

Reyson apprit plus tard que ceci s’appelait un « buster call ». Mais il ignorait la raison, il ne pouvait que supposer. La rumeur d’un trésor de grande valeur avait dû parvenir aux oreilles de la marine et ils voulaient être sûrs que ça ne finisse pas entre les mains des pirates ? Mais ils avaient peur que ce trésor soit quoi ? Dans tout les cas, Reyson avait beau cherché d’autre survivant, il était le seul à s’être échappé de l’île. Et à ce qui paraît, l’île elle-même avait été rayée de la carte. Depuis lors, il voue une haine grandissante envers cette marine qui a détruit tout ce qu’il connaissait. Un sentiment de vengeance ou le réveil du sang pirate coulant dans ses veines ?

Le petit bateau de pêche dériva sur la mer durant quelques heures avant d’échouer sur la plage de l’île la plus proche : Sirup. Reyson ne sait pas trop ce qui c’était passé. A vrai dire, il était arrivé dans le coma sur cette île. Les habitants qui l’ont découvert l’ont amené jusqu’au docteur et il se réveilla dans la chambre d’ami de sa maison. Un grand bandage entourait son bras et il ressentait de nouveau la douleur. Plutôt bizarre pour quelqu’un qui courrait à travers toute une île avec un bras ensanglanté sans avoir mal. Le pouvoir du fruit du démon était vraiment étrange. Reyson apprit que ce village était un petit coin sans histoire, et surtout sans marine. L’enfant pouvait donc se rétablir tranquillement sans craindre pour sa vie.

Une fois rétabli, on ne le vit pas souvent dans le village. La majeure partie du temps, il se trouvait à l’écart. Soit sur la plage, le regard tourné vers l’endroit d’où il venait avec quelques fois des larmes coulant sur son visage. Soit derrière une colline, à se piquer la peau avec ses mains. Pour les villageois, la mer lui avait fait perdre la tête. Mais le garçon avait encore toute sa raison. Lorsqu’il se trouvait sur la plage, il repensait à son passé que la marine avait détruit. Il revoyait le maire qui avait pris soin de lui durant ces nombreuses années. Et plus sa tristesse s’intensifiait, plus sa colère envers la marine grandissait. Mais il n’était pas assez fort pour faire quoi que ce soit. Sa rencontre avec le pirate dans la forêt en était la preuve, il était paralysé de peur. Et c’est à ce moment qu’on le retrouvait derrière une colline. A la recherche de pouvoir, il tentait de maitriser son fruit du démon. Tel était son quotidien durant trois années d’entraînement et de deuil. Il avait compris que son pouvoir était les hormones et il se pensait dorénavant apte à affronter un homme comme le pirate de la forêt. Et par conséquent, un marine aussi. Trois longues années, voici ce qui lui fallut pour cesser de regarder vers le passé et se tourner vers l’avenir. Le meilleur moyen de parvenir à ses fins était de devenir un pirate, comme son père. Sans prévenir qui que ce soit, il quitta Sirup sur son bateau de pêche avec l’intention de se rendre sur une île où il pourrait intégrer un équipage de pirate. Il avait toujours sur lui le couteau qui avait mis fin à la vie de sa mère, c’était tout ce qui lui restait d’Omiyage. Du haut de ses 19 ans, un nouvel ennemi de la marine est né.

Du haut de son bateau de pêche, Reyson bravait la mer. Ou plutôt, il se laissait aller à la dérive jusqu’à ce que les vagues et le hasard le mène jusqu’à la prochaine île. Il était parti en oubliant de prendre une carte, il était donc obligé de faire confiance au destin. Mais au moins, il n’oublia pas de prendre des provisions. En faite, le bateau en était même rempli. L’homme passait ses journées soit à se régaler, soit à pioncer au soleil tout en se faisant bercer par la mer. Il passa trois jours sur la mer, avant d’apercevoir une île au loin. Reyson avait pris la décision de devenir pirate depuis peu, donc il n’était pas encore connu. Par conséquent, il n’avait pas besoin de cacher son navire qu’il laissa sur la plage sans aucune protection. A peine cent pas plus loin se trouvait une ville.

Sous un ciel lumineux où seuls quelques nuages volaient, Reyson marcha le long de la rue principale. Les quelques personnes dehors le dévisageaient. Non pas parce qu’il était pirate, cela personne ne le savait. A moins qu’ils le confondent avec son père. Il était observé car c’était un nouveau visage sur l’île. L’homme, les mains dans les poches, se dirigea vers la taverne afin d’y récolter des informations. Ce lieu où tout le monde va boire et s’amuser est aussi un rassemblement d’informations. Et Reyson voulait savoir s’il pouvait trouver des pirates dans les environs. Il se trouvait juste devant la porte d’entrée quand celle-ci s’ouvrit sur un homme qui sortait. Mais cet homme avait un visage familier. Reyson l’avait déjà vu, mais il ne trouva pas où.

Cette voix, c’est à ça qu’il le reconnut. C’était Curtis, il l’avait rencontré durant les années qu’il avait passé à Sirup. En faite, c’était la seule personne avec qui il parlait. La seule personne à qui il s’était confié aussi.

Une femme s’excusa derrière Curtis et ils durent se pousser un peu pour lui céder la place. C’est vrai que l’entrée d’une taverne n’était pas le meilleur endroit pour parler.

Reyson répondit d’un signe de la tête et suivit son ancien ami à l’intérieur du bâtiment.

La salle était éclairée par deux lampes et il y avait une dizaine de tables dont la moitié était occupée. Chacun parlait et rigolait un verre à la main. Dans un coin de la taverne se trouvait un homme qui jouait du piano pour mettre les nouveaux clients dans l’ambiance. Les deux hommes s’assirent à une table et le barman vint prendre la commande.

Encore une fois, Reyson acquiesça et le barman retourna au bar pour préparer les verres. Les deux amis s’observèrent pour voir ce qui avait changé après tant d’années. Curtis n’avait pratiquement pas changé, il avait toujours ses longs cheveux noirs attachés par une ficelle qui tombaient sur son dos. Par contre, son visage avait quelque chose de différent. Un trait, ou plutôt une cicatrice, longeait la joue gauche, de l’œil jusqu’au menton. Mais Reyson n’osa pas demander ce qui lui était arrivé, ils venaient à peine de se retrouver.

Reyson leva la tête vers Curtis. D’où sait-il comment est ton père ? Il connaissait son identité car Reyson le lui avait dit par le passé. Mais comme il était mort à sa naissance, lui-même ne savait pas à quoi il ressemblait. Les doutes de l’homme devenaient si grands qu’il se mit à poser sa question à haute voix.

Curtis ne devait avoir aucun mal à lire la surprise sur le visage de son ami. Mais sa réaction était toute à fait normale en fin de compte. Il s’expliqua donc :

A vrai dire, Reyson ne s’était jamais vraiment posé de question sur son père. Mais en pensant que Curtis avait pu le connaître, il avait envie de l’interroger sur lui. Seulement, il s’était trompé. Son ami ne le connaissait pas, et ses faibles espoirs qui venaient de naître se brisèrent immédiatement. Le barman apporta la boisson. Une bière dans une belle choppe, et du saké dans une coupole de taille moyenne. Reyson ne dit rien et commença à boire l’alcool, lentement pour rester cacher derrière cette coupole le plus longtemps possible. L’expression dit bien : noyer son chagrin non ?

Un autre homme arriva dans la taverne, il portait l’insigne de la marine sur son épaule. Reyson le repéra directement, mais resta discret derrière son saké tandis que sa main libre s’approchait déjà de la poche où se trouvait son couteau. Du coin de l’œil, il suivit ses mouvements. Le marine s’approcha de leur table. Reyson n’aura donc même pas à faire le déplacement pour le tuer. Au moment où il se trouva à leur hauteur, le pirate avait déjà armé sa main du couteau. Le marine posa sa main sur l’épaule de Curtis et prit la parole.

Viré de la marine ? Tout le corps de Reyson s’immobilisa et il avala même une gorgée de saké de travers mais se retint de tousser. Curtis… était un membre de la marine ? La coupole tomba de la main de Reyson et éclata en plusieurs morceaux sur la table. Ce devait être une blague, ce n’était pas possible.

Voilà pourquoi il avait pu voir les affiches de pirates, même ceux déjà morts. Tout se tient. Mais, Curtis savait ce que la marine avait fait à Reyson. Il savait au combien il leur vouait une haine incommensurable. Et malgré tout cela, il intégra la marine ? L’expression de surprise de Reyson se transforma en une expression de colère. Curtis avait changé, ce n’était plus le même. Et ce n’était plus l’ami qu’il avait connu.


Reyson se leva d’un bond, et sortit sa main armé de sous la table. Sans attendre qu’ils sortent de leur étonnement, le pirate trancha le cou du marine qui venait de parler à Curtis. Le marine tomba à terre, ses mains sur son cou ensanglanté, tandis que l’autre se levait en regardant tour à tour son camarade et son ami.

Curtis ne semblait pas comprendre ce qui se passait. Ne comprenait-il que maintenant l’étendue de la haine que ressent Reyson envers la marine ? Reyson le regarda droit dans les yeux en brandissant son couteau vers lui. Tous les clients de la taverne quittèrent le bâtiment en criant, même le propriétaire des lieux fuyait.

Tout d’abord, la surprise pouvait se lire sur le visage de Curtis. Puis il sembla comprendre la situation et dégaina lentement son katana tout en répondant.

Curtis bondit en avant et donna un coup vertical avec l’épée. Reyson se baissa et roula sur le côté avant de se relever. Ce fut la table qui se prit le coup et l’arme du marine était plantée dedans. Il mit ses deux mains sur son épée et tira. Reyson qui était déjà debout sourit en s’approchant. Mais au moment où il voulut le trancher, Curtis lui asséna un coup de pied dans le ventre et il recula jusqu’à la table derrière qu’il renversa. Le pirate était couché contre la table renversée, une main sur son ventre et l’autre tenant le couteau. Ses doigts pénétrèrent sa peau, et la douleur sembla s’envoler. Mais le marine était déjà devant lui, avec son katana en main. Il tenta de le trancher, mais Reyson para le coup avec son couteau. Curtis avait ses deux mains sur son épée, et les lames s’approchaient de plus en plus du visage du pirate. Celui-ci ne pouvait pas fuir car il se trouvait au sol et il y avait une table dans son dos. Deux mains contre une seule sur le couteau, Reyson allait y passer. Mais il piqua son bras avec sa main libre et son membre doubla de volume. Petit à petit, le pirate reprenait l’avantage et rejeta le marine en levant le bras d’un coup sec. Curtis ne fit que deux pas en arrière avant de s’arrêter tout en fixant Reyson qui se levait pour se tenir face à lui.

Cette fois, il frappa horizontalement et Reyson dut se baisser. Mais quelques unes de ses mèches de cheveux y passèrent. Ces petits files bleus tombaient devant ses yeux alors que le marine asséna son deuxième coup, mais verticalement. Reyson n’avait pas vraiment d’issue, il était accroupi au sol. Mais avant que l’épée ne le touche, il faucha les jambes de Curtis d’un coup de pied qui le fit tomber. Reyson se leva et donna un autre coup de pied, mais cette fois dans la main du marine qui lâcha son épée. L’arme vola à travers la pièce et se planta contre le bar. Le pirate se pencha sur Curtis, le couteau sous sa gorge, leurs visages étaient pratiquement collés.

Au moment où il allait lui ôter la vie, le marine lui asséna un coup de tête. Les deux fronts cognèrent et Reyson tomba en arrière avec un cercle rouge sur la tête. Curtis sembla chercher quelque chose dans sa poche, et sortit un révolver. Il possédait une arme à feu dès le début ? Le marine se leva tout en visant la tête du pirate qui restait immobile de peur qu’il ne tire. Mais il gardait son couteau à la main.

Son doigt approcha de la détente, mais la porte de la taverne s’ouvrit brutalement et il tourna la tête. C’était d’autres membres de la marine qui venaient en renfort, alertés par les précédents clients et le barman. Reyson profita de ce moment d’inattention pour donner un coup de couteau à ce bras qui le menaçait, ce qui fit tomber le révolver. Le pirate s’en empara et visa Curtis alors que plusieurs fusils se braquèrent sur lui.

La tension était tendue dans la taverne. Tout le monde braquait une arme sur quelqu’un. Sauf Curtis qui était désarmé et qui saignait du bras. Un révolver sur cet ancien ami, et une dizaine de fusils sur le pirate. Mais personne ne tirait, de peur que l’autre fasse de même. Reyson commença à s’éloigner lentement, mais il gardait son bras tendu vers Curtis. Il s’approchait du bar, car il y avait la sortie de derrière là bas. Les marines le comprirent, mais ils ne pouvaient pas l’en empêcher sinon Curtis risquait d’y laisser la vie.

Reyson marchait à reculons et ne quitta jamais Curtis du regard. Si les yeux étaient des fusils, ils se fusillaient l’un l’autre depuis tout à l’heure. Ce n’est qu’une fois sorti du bâtiment qu’il se retourna. A l’intérieur, il entendait les nouveaux arrivants demander à Curtis s’il était blessé et s’occupaient des morts. Mais il entendit aussi des bruits de pas s’approchant. Le pirate planta ses doigts dans sa peau afin que son corps change de forme. Que ce soit les cheveux, le visage, la taille, tout changea. Et pour ne pas ressembler à sa vraie forme, il enleva ses habits qu’il remit à l’envers et jeta le pistolet par terre. Le couteau était rangé dans sa poche. Ainsi, il retourna sur la rue principale et vit plusieurs groupes de marines courir à sa recherche. Certains d’entre eux passaient juste à côté de Reyson sans s’arrêter. Remarque, ils ne connaissaient pas le pouvoir du pirate, ils ignoraient qu’il pouvait changer comme il l’entendait.

Le pirate retourna à la plage, là où il avait laissé son petit bateau de pêche. Mais il y avait à chaque fois quelques marines postés devant chaque navire. Personne n’avait le droit de quitter l’île tant que le pirate n’était pas capturé. Si Reyson les affrontaient, il se fera repérer et les tirs de canon l’empêcheraient de quitter cet endroit. Il fallait donc trouver un autre moyen… Tiens, un homme revenait de la plage. Il avait l’air d’être en colère et ressemblait à un marchand.

Reyson, bien sûr toujours physiquement différent à ce qu’il était dans la taverne, interpella le marchand.

Reyson posa sa main sur l’épaule du marchand, et planta doucement ses doigts dans sa chair pour qu’il ne remarque rien.

Le marchand ne pensait pas que ça marcherait, mais pourquoi ne pas essayer ? Il acquiesça d’un signe de tête et le pirate marcha en direction de la plage. Il se dirigea vers son bateau de pêche où deux marines étaient de garde.

Reyson se retourna et leva le bras en montrant du doigt un homme un peu plus loin. Il visait le marchand, mais son corps avait changé. Il avait les cheveux bleus et longs, des yeux couleurs ambres, … Bref, il ressemblait au pirate.

Les marines furent surpris. Mais il ne leur fallut que deux secondes pour reprendre leur esprit et réagir. Ils remercièrent le faux pêcheur et quittèrent leur poste en courant vers le marchand à l’apparence de Reyson. Ils le capturèrent sans mal. Mais le temps qu’ils comprennent le subterfuge, notamment après une discutions entre le faux pirate et Curtis, Reyson se trouvait déjà loin. Il était allongé sur son bateau de pêche, bercé par les vagues, et regardait le ciel tout en jurant que la prochaine fois, il battra son ancien ami.