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Une lame de valeur... [PV Reyson]

25 janvier 1624

 Que la vie était belle! Qu'elle semblait facile, évidente, simple. Elle semblait couler, suivant le flot incessant de l'océan. North Blue est vraiment une mer calme. Bien calme. Trop calme sûrement. Aucun commerçant ne passait. La vie était simple, mais elle était malheureusement chère. Et il fallait bien gagner sa croûte. Alors que je me retrouvais plongé dans mes pensées, contemplant avec désolation mon établi vide, un léger bruissement me fit réagir. Un petit bruit de vagues, un son...d'argent! Sans plus attendre, je courrais dehors, la langue presque pendante, avant de me souvenir que j'avais une décence. Alors je tirais sur ma chemise, arrangeais mes lacets, remontait mon col, et ralentissait ma marche. Ma dignité ne devait en aucun cas souffrir de ma pauvreté. Il faut savoir lever la tête, même quand on n'a plus rien à observer! Ça c'est de moi, et je dois avouer que j'en suis assez fier. Si vous en voulez d'autres, mes livres en sont bourrés. Enfin bref, autant dire que j'avais enfin retrouvé un look présentable. Quelle ne fut pas ma surprise , en arrivant au dehors, de voir un pavillon noir flotter au dessus du bateau immobile. Comme je l'ai dis, North Blue est une mer calme. Mais les quelques pirates qui y traînent ne sont pas des enfants de chœur. Peu nombreux, ils prennent la grosse tête, et sont généralement autant frimeurs qu'ils sont incompétents. Et l'homme qui descendait maintenant avait une belle tête d'idiot du village. Une incarnation du cliché pirate... Un œil caché, une fausse jambe en bois et un crochet accroché maladroitement à sa main, il semblait fier de lui. Les affaires commençaient...
 
 La situation qui suivit était trop prévisible. Il dégaina avec rapidité son sabre, sortant dans le même geste un pistolet. Mes yeux aguerris eurent vite reconnu des armes à trois francs six sous fabriquées par un amateur. D'une voix qu'il voulait impressionnante, il me cria de lui "donner" des armes en plus. Il voulait des sabres et des haches, et faire aiguiser son sabre. La phrase qui suivit me fit sortir de mes gonds.

- Et n'abîme pas cette lame! Elle fait partie des 50 lames de qualité supérieure! C'est un privilège pour un petit forgeron comme toi que de s'occuper d'une telle arme. Alors active, petit merdeux!
- Excusez moi, mais comment vous appelez vous? Je ne crois pas que vous vous soyez présenté...
- Ahah! Je suis le grand Shi...
- Je m'en fous de ton nom, trou du cul! Moi je suis le grand Yohoshi Kentarô, forgeron artistique, et j'ai autre chose à faire que de m'occuper de sabre de 18 ème catégorie comme le tien! Je ne fournis mes sabres qu'en petite quantité et au cas par cas! Alors reste à ta place et ferme là!

 Cette petite réplique avait toujours son effet. Mon interlocuteur venait de se taire, un petit regard entre surprise et énervement dans les yeux. Idiot comme il était, il choisirait d'écouter la colère... Grosse erreur. Son sabre eut juste le temps de s'écraser contre le sol du radeau, pendant que j'esquivais, m'emparant dans le même temps des deux marteaux qui traînaient à ma taille. D'un geste, les deux outils finirent encastrés dans le crâne de ce pseudo-pirate. Dans un cri de rage collectif, ses...8 membres d'équipage se jetèrent sur moi, dans le désordre le plus total. Le premier mangea son propre sabre, le second alla s'écraser dans les deux suivants, une enclume dans le ventre. Quand aux autres, ils reçurent un paquet de lames ratées, qui ne me servaient qu'à ça, au combat de rue. Les corps traînaient un peu partout, et je sentais que le moment était choisi pour être celui de ma gloire! Alors je poussais les quelques corps qui gênaient le ponton, m'avançant vers le chef. Ramassant sa bourse, un air fier sur mon visage, les mains sur mes hanches, dans une position de gloire totale, je déclarais avec sérieux:

- La forge d'art "Espoir" vous remercie, et vous souhaite une joyeuse après-midi!

Après avoir balancé les bandits dans leur coque de noix, je m'apprêtais à rentrer. Sauf que cette journée ne semblait pas vouloir être simple... Un nouveau pavillon pirate approchait... Plus effrayant, plus impressionnant, pas faux comme celui qui venait de venir... Espérons que ces clients ci seraient plus conciliants.

      La mer qu'on voit danser, le long des golfes clairs… Je préfère de loin la voir danser que danser avec. Pourquoi ? T'as déjà vu une enclume dans une piscine peut-être ? Oui ? Alors elle était au fond, avec le miroir et la blonde. Seulement, je suis une enclume qui a besoin de respirer. Tu vois le problème à présent ? Hein ? Que je m'achète des bronches ? N'importe quoi ! T'as déjà vu un homme poisson ? Ah mince, c'est vrai que c'est possible dans cet univers… Mais un humain peut pas devenir poisson, ça marche que dans l'autre sens ! Pourquoi ? Euh… Parce qu'on est meilleur ? Parce qu'on fait autre chose que des bulles dans l'eau ? Non, je sais. Parce qu'on peut à la fois marcher et nager ! A part moi, bien évidemment. A moins que couler compte comme nager vers le fond ? Faut que je me renseigne là-dessus…

      Mais j'aimais bien voir les poissons nager sous ma petite barque voguant à la dérive. Comment c'est là-dessous ? Cela fait si longtemps que je suis maudit, j'ai oublié la sensation de se faire transporter par le courant, de pouvoir aller dans toutes les directions, d'avoir l'impression de peser autant qu'une plume… Mais d'un autre côté, je remercie le ciel pour m'avoir conféré cette malédiction qui embête au plus haut point la marine et le gouvernement. Un jour ils ne pourront plus détourner le regard de ma menace.

      Le fruit des hormones… De la catégorie des Paramecia, mais il est bien plus important qu'un Logia à mes yeux. C'est grâce à lui que je suis encore libre à présent. C'est grâce à lui que je peux prendre du repos de temps en temps, en modifiant mon apparence. En parlant de repos, je me trouvais encore dans l'une de mes fameuses vacances. Mais comme à chaque fois que j'en faisais sur une île, ça tournait court, je décidais de rester sur la mer. North Blue pour être exact, car je commence à devenir un peu trop connu du côté d'East Blue.

      Ainsi, j'étais allongé dans ma barque, bronzant avec la chemise ouverte sur mon torse recouvert partiellement de cicatrices. Ou plutôt de souvenirs. Notamment le passage d'une hallebarde à travers mon buste, première rencontre avec un colonel d'élite. Lui, c'est plus un cauchemar qu'un souvenir…

      Tiens, on dirait que je ne suis pas le seul à avoir eu l'idée de voguer au grès des flots ? Un navire qui ressemble à celui d'un commerçant… Notamment avec une enseigne faisant penser à une forge, ou un marchand d'arme. A côté, un bâtiment au drapeau de pirate. Un pillage ? Ou des connaissances ? Qu'importe, je préfère montrer mon propre drapeau, pour éviter qu'ils ne viennent avec l'idée de pouvoir me voler. En effet, il y a moins de chances qu'un pirate en attaque d'autre, ils visent plutôt les commerçants, mais ce n'est pas toujours le cas. Bon, je l'ai peint moi-même, sans grand talent dans ce domaine. Mais au moins, y a du noir et une tête blanche, donc on comprend le message. C'est ça de ne pas avoir d'équipage… Mais j'en ai pas besoin, je suis un homme, un vrai ! Les équipages c'est bon pour les tapettes qui ne méritent que de moisir à Impel Down !

      Prenant les rames, je pris la direction des deux autres navires. Un peu de compagnie pour passer le temps, ça fait de mal à personne. Puis je parie qu'en taille de bit… de prime, je les bas. Pas de souci à se faire de ce côté-là, même pas besoin de cacher mon apparence vu que j'ai affaire à d'autres criminels. Mais le truc bizarre, c'est que les autres pirates partirent avant que je n'arrive. Ils ont pris peur en voyant mon visage ou quoi ? Pourtant je n'étais pas connu pour dévaliser les autres brigands…

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      Ah oui... Mes yeux avaient décidément un sacré problème, lorsque mon cerveau se déconnectait. Un gros bateau, impressionnant, effrayant. Comment la vision d'une simple petite barque surmontée d'un drapeau visiblement dessiné par un enfant avait elle pût me faire autant d'effet? Mon esprit critique était sacrément émoussé. Par si peu d'émotions? Cela m'étonnait de moi-même. D'ordinaire, je savais être plus attentif que ça. Enfin bon, toujours est il que la petite embarcation venait de s'arrêter à côté de mon radeau et un client est un client! Sans plus attendre , époussetant quelque peu mon costume jaune, j'allais accrocher la corde qui traînait sur le pont au devant de la barque. Le client qui se dressait devant moi semblait assez calme, posé. Brun, grand mais pas imposant, un sabre à la ceinture, pour le moment camouflé par des ombres et des vêtements, enfin de mon point de vue tout du moins. Il avait l'air de venir là pour une réparation. Mais un pirate comme celui-ci, à l'air pauvre, ne devait posséder qu'une lame de sous-catégorie. J'allais gagner environ 20 berry'z, rien de bien affriolant. Il fit un pas en avant, descendant enfin de son bateau. Sa démarche, sa tenue, ses gestes montraient qu'il avait de l'expérience dans le maniement du sabre. Je ne pourrais même pas l'arnaquer. Alors le sabre se révéla enfin...
     
     Le choc fut si violent pour mes yeux, et pour mon cerveau, que j'en tombais à la renverse. Je venais de déconnecter du monde des réalités. Ma dignité était tombée avec mon corps. Je me trouvais actuellement dans une position proche de la béatitude totale. La bouche grande ouverte, un filet de bave tentant de tomber le long de mes lèvres, les bras ballants autour de mon corps, mon cervelet carburait à fond. Ce que je venais de voir était surréaliste. Je me remémorais cette vision comme sortie d'un rêve. Le manche était serré par des bandes entrecroisées de couleur bleu foncé, sur un manche blanc ivoire. Le tout était surmonté d'une garde en forme de fleur à 8 pétales, de couleur dorée. Le fourreau, bleu foncé comme le manche, était parsemé d'une multitude de signes reconnaissables entre tous. Un cercle coupé en 3, chaque partie étant inégale. Ce sabre était reconnaissable entre tous. Un des 21 plus grands sabres du monde. Shuusui l'eau automnale, la plus grande relique du pays des samouraï, Wa. Une lame exceptionnelle pour une boutique comme la mienne...

     Je tentais lentement de reprendre mes esprits, me relevant peu à peu, me redonnant une constance. Je reprenais ma dignité, essuyait le filet de bave qui pendait de ma bouche et redressait mon dos. D'une voix fluette, commerciale et fébrile, je déclarais quelques mots, du bout des lèvres...

    - Bonjour cher client... En quoi puis-je vous aider? Je suppose que vous venez pour entretenir votre lame. Vous avez raison, une lame de cette qualité, forgée par un forgeron d'exception. Est-ce bien Shuusui qui est à votre ceinture? La maison "L'Espoir" vient d'ouvrir ses portes, et j'ai le grand honneur de vous dire que vous êtes mon premier client de marque. Allez-y, passez devant moi, je vais prendre soin de vous et de votre sabre.

    Je n'attendais plus qu'une seule chose. Tirer ce sabre de son fourreau, observer sa ligne légèrement courbée, ses motifs en piques... Rien qu'à l'idée de contempler ce sabre, je frémissais d'une excitation sans pareille...

        Oh oh, tandis que l'autre navire pirate disparaissait à l'horizon, l'inconnu eut l'amabilité d'amarrer ma barque. C'était bien la première fois que cela m'arrive, depuis que ma tête était mise à prix, j'entends. En même temps, c'est compréhensible. Sur ma tête il y a de l'or, sur la leur la mort. Dans la mienne, un cerveau. Dans la sienne, probablement rien vu la sympathie qu'il me porte. A moins qu'il ne s'agisse d'un ignorant ? Ou qu'il espère que la gentillesse me rendra plus clément ? De toute façon, tant qu'il n'y a pas d'enseigne de la marine chez toi, je ne te ferais rien. A moins que tu ne me cherches, bien entendu.

        Arrivé sur le navire du jeune homme, je remarque que son comportement a changé. Rien que son regard fixant ma taille. Ca ne va pas ? Un bug ? Où est le bouton pour le remettre en marche ? Heureusement, je n'eus pas besoin de chercher le fameux bouton. M'enfin, cela ne m'aurait pas dérangé, si c'était une fille…

        Il me traita comme un client, bien qu'il ne se présenta pas. Une boutique pour les armes ? Il proposa de s'occuper de ma lame… Pouvais-je lui faire confiance ? Avec l'état de béatitude que sa vue lui avait procurée ? Voler un voleur, ça se fait pas, simple rappel pour ta gouverne. Mais il semblait en connaître bien plus que moi sur les meitous.

        " Il s'agit bien de Shuusui… Que pouvez-vous m'en dire ? "

        Je ne connaissais ni son histoire, ni son rang exact de renommé. Tout ce dont je me souvenais, c'était le prix qu'avait mis le marchand dessus. Une somme astronomique que je n'étais pas près d'avoir. Il ne m'avait pas vraiment laissé le choix, je dus la voler… J'avais perdu mon couteau fétiche, et il me fallait bien une arme pour le remplacer. Ce sabre m'avait fait de l'œil, il m'avait appelé. A présent, je voulais m'en montrer digne. C'est d'ailleurs pour cela que je ne l'ai encore jamais utilisé. Je voulais que Shuusui m'observe, qu'il voit que je ne suis pas rien sans une lame. Une fois qu'elle m'acceptera comme son maître, je la brandirais fièrement. Ce moment où j'irais sur la route de tous les périls, seul océan digne de son statut et de son éclat.

        Mais pourquoi devrais-je être le seul à me préparer pour ce moment ? Pour la naissance du grand bretteur, Shuusui doit également se maintenir près. Si cet homme peut l'y aider, pourquoi pas ? Lentement, je détache le fourreau de ma taille avant de le tendre vers l'étranger, d'une main, la lame totalement à l'horizontal.

        " Voilà pour toi. Mais je te déconseille de sortir avec de mon champ de vision. Je pourrais mal le prendre… A propos, y a-t-il une partie de ton anatomie que tu aimerais modifier ? "

        La dernière question était à double tranchant de mon côté. Soit il faisait bien son travail, et ce sera ma façon de le récompenser. Soit il me déçoit, et j'aggraverais le cas de la zone citée. A moins qu'il n'espérait des berrys de ma part ? Le fait d'être le premier client de marque à daigner pénétrer sa demeure ne suffit-il donc pas ?

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      Quoi?! La réponse que l'homme venait de me fournir me surprit encore plus que la vision du sabre. Si bien que, pendant 3 secondes, je retombais dans l'état de béatitude qui avait suivit la découverte du meitou. Je m'en rendus compte plus rapidement et reprit conscience immédiatement. Très bien. Mon client était donc un sabreur, possédant un grand sabre. Seulement, il n'en connait que le nom, et probablement, par ma faute, il savait que son arme avait une grande importance. Deux choix se présentent alors à moi. D'une part, je pourrais tenter de récupérer ce sabre pour moi, en prétextant un quelconque problème. Mes chances de réussite étaient faibles tout de même. Surtout qu'il n'avait pas l'air d'un enfant de chœur. Certes dans cet environnement mon style de combat était avantagé, mais sa force était indéterminée. J'avais donc plus de chance de mourir que de m'en sortir. La deuxième solution était alors claire. Je me devais de faire mon travail. Cet homme voulait des renseignements sur son arme, pourquoi ne pas lui donner? Alors, m'asseyant sur une enclume qui traînait, je commençais mes explications...

      - Ton arme...est un meitou, tu le sais sûrement déjà. Ce que tu ne sais peut être pas c'est qu'elle fait partie de la deuxième classe des meitou, les 21 plus grands sabres du monde. Il a pour nom Shuusui, l'eau automnale. Il t'offre des capacités exceptionnelles. Il est presque incassable et il est isolant. Bref ce sabre n'est pas seulement une œuvre d'art c'est également un chef d'œuvre. Évite par contre de te rendre au pays de Wa avec ce sabre. Il est réputé pour être leur trésor perdu depuis des années. Alors soit sur que tous les samouraïs tenteront de te le reprendre. Voilà à peu près tout ce qui caractérise ton arme. Tu as une sacré chance d'avoir une telle arme...ou une grande malchance, seul le destin nous le dira.

      Je venais de finir mon speech, et l'ambiance venait de s'adoucir sur le radeau. Pour seule réponse, l'homme me tendit son sabre, encore prisonnier de son fourreau. Il proféra une menace parfaitement crédible, ce qui ne me fit pas regretter mon précédent choix. Précautionneusement, je m'emparais de la lame, marquant un léger temps de pause. A la fin de sa phrase, il avait posé une question étrange. J'avais sûrement mal entendu, ça devait la seule explication rationnelle. Je prenais bien garde de rester dans son champ de vision, sortant la meule de la cabine centrale.

      Vint alors le moment de sortir le sabre de son fourreau. Je posais ma main sur le manche, sentant immédiatement la puissance m'inonder. Retenant de mon mieux les battements de mon cœur, je tirais le chef d'œuvre hors de sa prison. Il était encore plus magnifique que tout ce que j'aurais pu imaginer. Sa lame noire-violacée ne reflétait pas le soleil, et les motifs en pique semblaient réclamer le sang. Une beauté sans pareille. Sortant de ma léthargie éphémère, je m'apprêtais à commencer mon boulot. Je m'asseyais derrière la meule, poussant sur les pédales pour actionner la pierre. Mon matériel était ancien, mais rien n'était plus efficace pour moi, car je pouvais ainsi surveiller tout le travail. Lorsque la lame se posa sur l'aiguiseur, quelques étincelles noires s'envolèrent, avant que la lame ne produisent un doux bruit de sifflement...

      - Ça va prendre un peu de temps, alors on pourrait parler. Qu'est ce que tu voulais dire par: changer une partie de mon corps?

          Les 21 plus grands sabres du monde ? Je possède une telle arme ? Bien qu'elle ne possède pas encore la côte sentimentale qu'avait mon couteau, je dois avouer qu'elle me ferait presque oublier ce dernier. Et certains tenteront sans doute de le récupérer ? Alors pourquoi moisissait-il chez un marchand d'arme ? Ce sabre vaut bien mieux qu'une vitrine, il mérite d'être utilisé. D'ailleurs, sans nul doute qu'avec moi, il se fera une petite renommée. Du moins j'espère, mais je le pense également. Qu'elle me mène à la victoire, ou qu'elle soit celle qui me tue, on parlera d'elle. Mais attention Shuusui, si tu te moques de moi, je t'offre des seins ! Erf, j'avais oublié que les hormones ne fonctionnent pas sur les armes, ma menace habituelle ne prendra pas cette fois… Puis, de toute façon un pirate est déjà recherché de base, alors un de plus ou un de moins.

          " Au contraire, ce pays m'intéresse au plus haut point. S'ils veulent le récupérer, qu'ils essaient… "

          Des samouraïs. D'après les légendes, l'honneur est ce qui compte le plus à leurs yeux. Par conséquent, si je parvins à battre le plus fort de leurs hommes dans un duel équitable, avec Shuusui en main, ils me devront le respect. Peut-être même me suivront-ils ? Celui qui porte le trésor national ne fait-il pas parti intégrante de la nation également ? De toute façon, je ne compte pas rendre Shuusui au premier demandeur. Ne dit-on pas qu'il faut se battre au lieu de rendre les armes ?

          L'individu se mit au travail, Shuusui en main. L'une des premières fois que je le voyais hors de son fourreau. Lorsque je vis des étincelles jaillirent de la lame, je me demandais s'il savait bien faire son travail. Il avait bien dit presque incassable, alors pas qu'il aille commettre une bourde. De toute façon, s'il abrège la vie de ce sabre, sa vie à lui se retrouvera gravement amputée également.

          Sa question me surprit. Ce que je voulais dire par changer une partie de son corps ? Ne me connaissait-il donc vraiment pas ? Je tombais des nues, moi qui pensais que ma renommée avait déjà fait le tour des Blues. Semblerait que je me sois trompé. A moins qu'il ne lui faille une piqure de rappel ? Pour toute réponse, ma main fouilla dans ma poche et en sortit un avis de recherche. Celle de ma tête. Une somme qui pouvait aisément équivaloir celle du meitou. Alors, cela ne te rappelle rien ? Ou ne reçois-tu pas le journal ici ?

          " Le pouvoir des hormones ne te dit rien ? "

          Un soupir s'échappa de ma bouche. J'ignorais si j'étais content ou déçu de ne pas être connu. De toute façon, ma cible était la marine, c'est à eux de me connaître et de me craindre. Mais bon, si cet étranger ne veut rien changer, je peux toujours lui proposer un autre mode de paiement. Vu la somme sur ma tête, l'une de mes mèches de cheveux devraient suffire à couvrir les frais d'aiguisement, non ?
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        Du coin de l'œil, je surveillais toujours la lame, qui ne courait aucun risque, mais il valait mieux que j'en améliore le tranchant plutôt que je le détériore. Mais j'avais un peu plus de difficulté à me concentrer depuis un petit moment. Depuis que l'étranger avait répondu à la question d'une manière quelque peu singulière. Il venait de me tendre un bout de papier de couleur jaunie, comportant une photo. Jusque là rien d'inquiétant, on voit passer des tas d'avis de recherche quand on côtoie ainsi les pirates. La chose qui était plus inquiétante. En dessous du nom Reyson D. Anstis, surmonté de la photo du jeune homme devant moi, il y avait écrit un chiffre incroyable. Une somme que je n'osais même pas prononcer. Une image se forma dans mon esprit. Je me rappelais de son visage à présent. Je l'avais déjà vu. Il y a peu de temps, sur un bateau de chasseurs de primes. Je ne pensais tellement pas qu'un pirate de cette envergure puisse naviguer sur cette mer tranquille, je n'avais pas le rapprochement. J'avais en face de moi un supernova, un pirate surpuissant. La situation devenait critique. Cependant, comme l'aurait si bien dit mon père: "Il faut voir le bon en chaque chose, et savoir exploiter chaque faille. Et surtout, ne montre jamais ta peur!"Ces paroles me revenaient dans le crâne, la dernière phrase résonnant dans ma tête. Et comme toujours, j'allais écouter mon père.

        Ça fera bientôt 3 ans qu'il est mort. Trois ans que sa présence me manque cruellement, trois ans que j'entends tout les jours sa voix dans ma tête. Il ne s'est pas passé un seul jour depuis cette date sombre où je n'ai pas pensé à lui, à sa vie, à son œuvre. C'était un grand homme et chaque jour je me demandais si j'arriverais à être comme lui, un jour. Est-ce que je saurais dispenser mon savoir comme lui? Aurais-je seulement des enfants? Rien n'est moins certain. Non pas que je ne sois pas beau, bien au contraire, mais je ne sais pas si j'en ai envie. Après avoir vu mon père se pourrir la vie avec une grognasse, je n'avais pas très envie de vivre cela à mon tour.

        Je m'aperçus soudain que je m'étais perdu dans mes pensées, et que je devais avoir l'air idiot, ou complètement incompétent. Heureusement, par réflexe, j'avais levé la lame de la meule. Normal, le talent n'a pas besoin de la conscience! Bref, il fallait maintenant répondre à cette brute. Et avec finesse. Comme je le fais toujours. Je pris un air serein, reprenant mon travail machinalement, m'adressant à lui sans le regarder.

        - T'es connu alors finalement-yo, ça m'arrange bien-sha

        Cela commençait très mal. Mon tic de parole était revenu. À chaque fois que je tombe dans cette léthargie nostalgique, ce problème revient chez moi. C'est assez embêtant pour avoir des conversations longues.

        - Pour tout te dire, j'avais l'intention de te prendre un beau paquet de blé pour ça-yo. Mais finalement ton offre m'intéresse-sha. J'ai un truc à changer-wa.

        Je rangeais doucement la lame dans son fourreau, ayant terminé mon travail. À vrai dire, il n'y a pas grand chose à retravailler sur de telles lames, elles sont tellement parfaites. Je laissais la lame derrière moi, contre la meule, tranquillement posée. Sans plus attendre, je commençais à remonter mon pantalon, laissant apparaître une cicatrice de 20 centimètres de long sur ma jambe. Le dernier souvenir de ma mère. Aujourd'hui elle pouvait enfin disparaître définitivement de ma vie. Espérons que ce "fruit des hormones" serait assez puissant pour faire ça. Je regardais juste l'homme et sans lui parler, je savais qu'il avait compris.

            Héhé, moi un supernova ? Un pirate surpuissant ? Sache que me flatter ainsi ne suffira pas à te mettre dans mes bonnes grâces… Hum ? Je ne suis pas censé connaître le récit de l'autre narrateur ? Mais suffit de lire son scripte pour le savoir ! Ah ? Je suis dans le scripte, et non hors scripte, donc je peux pas le lire ? Erf… Saugrenue ton histoire, mais c'est d'accord, je vais jouer le jeu…

            Héhé, moi un je ne sais quoi ? Un bidule machin truc ? Sache que me flatter ainsi ne suffira pas à te mettre dans mes bonnes grâces… Hum ? Bah oui, ça sonne déjà moins bien bougre d'âne. Ca devrait pas être étonnant vu les contraintes que tu donnes. Bon, enchaînons.

            Pourquoi qu'il parle comme ça lui ? Il ajoute des yo, des sha et des wa dans ses phrases… Yo sha wa ? Bah oui, je vais bien. Mais pas toi on dirait. Une crise de panique subite ? Ton cœur qui bat trop vite ? Ton cerveau qui s'est fait la malle ? Bah non je sais pas, je peux plus lire ton scripte, t'écoutes pas ou quoi ?

            Cependant, je comprenais tout de même ce qu'il me disait. Quoique je tiquais lorsqu'il concéda vouloir me soutirer un beau paquet d'argent. Heureusement qu'il était intéressé par l'autre offre, car c'est la seule de disponible. Un pirate ne paie pas, il vole. C'est la définition qui le veut. Si ça t'énerve, prend-t-en à monsieur Larousse, ou au petit Robert, mais pas à moi. Bon, alors, que puis-je faire pour toi ? Oula, qu'est-ce qu'elle a eu ta jambe ? Tu voulais savoir ce que tu avais sous la peau ou quoi ? Sauf qu'il y a un petit problème… Mais je ne dis rien, je m'approche et plante mes doigts dans son corps. Cependant, aucun changement ne se produit au niveau de la cicatrice, mais plus haut oui.

            " On dirait que tu as séché les cours… Les hormones ne peuvent rien sur les cicatrices, sinon mon corps n'en serait plus recouvert depuis bien longtemps… "

            A la place, voilà une belle moustache qui prend forme sous son nez. Mais ce n'est pas tout, un peu plus bas, au niveau de son torse, deux petites collines apparaissent. Avant qu'il ne décide de me sauter au cou, je reprends la parole.

            " A la base, je voulais te demander combien vaut une vie, et t'acquitter de celle-ci en te la laissant, la vie. Mais finalement, que dirais-tu du remède comme mode de paiement ? "

            Héhé, comment que je ris intérieurement. Cependant, du mouvement se fit entendre derrière moi, un navire venant accoster à cette boutique. Par réflexe ou par habitude, je pars me cacher dans un recoin de la pièce. Et il semblerait que j'avais bien fait, car ce fut un homme en uniforme de marine qui entra. Il n'avait pas beaucoup de médailles, sans doute une simple patrouille. Fiou…

            " Bonjour, excusez moi pour le dérangement, mais il y a un petit bateau avec un drapeau qui ressemble à celui d'un pirate dehors… Vu le dessin, il s'agit probablement du jeu d'un enfant, mais je préférais m'assurer que tout aille bien. "

            Derrière lui, cinq autres hommes suivaient, histoire de couvrir ses arrières. Mais, je rêve où il traite mon œuvre d'art de jeu d'enfant ? Il a de la chance que je sois en vacance celui-là ! Mais j'aurais dû penser à ôter ce drapeau… Le premier marine fait à présent un peu plus attention à la pièce, et surtout au forgeron. Je dus étouffer un rire, car je vis son regard passer de la moustache à la poitrine, et de la poitrine à la moustache. Décontenancé, il ajouta :

            " Très belle moustache… Madame-monsieur… "

            Sauf que, dans mon amusement, j'avais omis mon avis de recherche, et ma lame, encore visibles de ces soldats. Surtout Shusui, vu qu'il s'agit d'une arme volée… Mais ne l'ayant pas encore utilisé, peut-être vont-ils penser que c'est le forgeron le voleur ? En tout cas, si tu veux retrouver ton apparence d'antan, prends garde à ce que tu fais…

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