25 janvier 1624
Que la vie était belle! Qu'elle semblait facile, évidente, simple. Elle semblait couler, suivant le flot incessant de l'océan. North Blue est vraiment une mer calme. Bien calme. Trop calme sûrement. Aucun commerçant ne passait. La vie était simple, mais elle était malheureusement chère. Et il fallait bien gagner sa croûte. Alors que je me retrouvais plongé dans mes pensées, contemplant avec désolation mon établi vide, un léger bruissement me fit réagir. Un petit bruit de vagues, un son...d'argent! Sans plus attendre, je courrais dehors, la langue presque pendante, avant de me souvenir que j'avais une décence. Alors je tirais sur ma chemise, arrangeais mes lacets, remontait mon col, et ralentissait ma marche. Ma dignité ne devait en aucun cas souffrir de ma pauvreté. Il faut savoir lever la tête, même quand on n'a plus rien à observer! Ça c'est de moi, et je dois avouer que j'en suis assez fier. Si vous en voulez d'autres, mes livres en sont bourrés. Enfin bref, autant dire que j'avais enfin retrouvé un look présentable. Quelle ne fut pas ma surprise , en arrivant au dehors, de voir un pavillon noir flotter au dessus du bateau immobile. Comme je l'ai dis, North Blue est une mer calme. Mais les quelques pirates qui y traînent ne sont pas des enfants de chœur. Peu nombreux, ils prennent la grosse tête, et sont généralement autant frimeurs qu'ils sont incompétents. Et l'homme qui descendait maintenant avait une belle tête d'idiot du village. Une incarnation du cliché pirate... Un œil caché, une fausse jambe en bois et un crochet accroché maladroitement à sa main, il semblait fier de lui. Les affaires commençaient...
La situation qui suivit était trop prévisible. Il dégaina avec rapidité son sabre, sortant dans le même geste un pistolet. Mes yeux aguerris eurent vite reconnu des armes à trois francs six sous fabriquées par un amateur. D'une voix qu'il voulait impressionnante, il me cria de lui "donner" des armes en plus. Il voulait des sabres et des haches, et faire aiguiser son sabre. La phrase qui suivit me fit sortir de mes gonds.
- Et n'abîme pas cette lame! Elle fait partie des 50 lames de qualité supérieure! C'est un privilège pour un petit forgeron comme toi que de s'occuper d'une telle arme. Alors active, petit merdeux!
- Excusez moi, mais comment vous appelez vous? Je ne crois pas que vous vous soyez présenté...
- Ahah! Je suis le grand Shi...
- Je m'en fous de ton nom, trou du cul! Moi je suis le grand Yohoshi Kentarô, forgeron artistique, et j'ai autre chose à faire que de m'occuper de sabre de 18 ème catégorie comme le tien! Je ne fournis mes sabres qu'en petite quantité et au cas par cas! Alors reste à ta place et ferme là!
Cette petite réplique avait toujours son effet. Mon interlocuteur venait de se taire, un petit regard entre surprise et énervement dans les yeux. Idiot comme il était, il choisirait d'écouter la colère... Grosse erreur. Son sabre eut juste le temps de s'écraser contre le sol du radeau, pendant que j'esquivais, m'emparant dans le même temps des deux marteaux qui traînaient à ma taille. D'un geste, les deux outils finirent encastrés dans le crâne de ce pseudo-pirate. Dans un cri de rage collectif, ses...8 membres d'équipage se jetèrent sur moi, dans le désordre le plus total. Le premier mangea son propre sabre, le second alla s'écraser dans les deux suivants, une enclume dans le ventre. Quand aux autres, ils reçurent un paquet de lames ratées, qui ne me servaient qu'à ça, au combat de rue. Les corps traînaient un peu partout, et je sentais que le moment était choisi pour être celui de ma gloire! Alors je poussais les quelques corps qui gênaient le ponton, m'avançant vers le chef. Ramassant sa bourse, un air fier sur mon visage, les mains sur mes hanches, dans une position de gloire totale, je déclarais avec sérieux:
- La forge d'art "Espoir" vous remercie, et vous souhaite une joyeuse après-midi!
Après avoir balancé les bandits dans leur coque de noix, je m'apprêtais à rentrer. Sauf que cette journée ne semblait pas vouloir être simple... Un nouveau pavillon pirate approchait... Plus effrayant, plus impressionnant, pas faux comme celui qui venait de venir... Espérons que ces clients ci seraient plus conciliants.
La situation qui suivit était trop prévisible. Il dégaina avec rapidité son sabre, sortant dans le même geste un pistolet. Mes yeux aguerris eurent vite reconnu des armes à trois francs six sous fabriquées par un amateur. D'une voix qu'il voulait impressionnante, il me cria de lui "donner" des armes en plus. Il voulait des sabres et des haches, et faire aiguiser son sabre. La phrase qui suivit me fit sortir de mes gonds.
- Et n'abîme pas cette lame! Elle fait partie des 50 lames de qualité supérieure! C'est un privilège pour un petit forgeron comme toi que de s'occuper d'une telle arme. Alors active, petit merdeux!
- Excusez moi, mais comment vous appelez vous? Je ne crois pas que vous vous soyez présenté...
- Ahah! Je suis le grand Shi...
- Je m'en fous de ton nom, trou du cul! Moi je suis le grand Yohoshi Kentarô, forgeron artistique, et j'ai autre chose à faire que de m'occuper de sabre de 18 ème catégorie comme le tien! Je ne fournis mes sabres qu'en petite quantité et au cas par cas! Alors reste à ta place et ferme là!
Cette petite réplique avait toujours son effet. Mon interlocuteur venait de se taire, un petit regard entre surprise et énervement dans les yeux. Idiot comme il était, il choisirait d'écouter la colère... Grosse erreur. Son sabre eut juste le temps de s'écraser contre le sol du radeau, pendant que j'esquivais, m'emparant dans le même temps des deux marteaux qui traînaient à ma taille. D'un geste, les deux outils finirent encastrés dans le crâne de ce pseudo-pirate. Dans un cri de rage collectif, ses...8 membres d'équipage se jetèrent sur moi, dans le désordre le plus total. Le premier mangea son propre sabre, le second alla s'écraser dans les deux suivants, une enclume dans le ventre. Quand aux autres, ils reçurent un paquet de lames ratées, qui ne me servaient qu'à ça, au combat de rue. Les corps traînaient un peu partout, et je sentais que le moment était choisi pour être celui de ma gloire! Alors je poussais les quelques corps qui gênaient le ponton, m'avançant vers le chef. Ramassant sa bourse, un air fier sur mon visage, les mains sur mes hanches, dans une position de gloire totale, je déclarais avec sérieux:
- La forge d'art "Espoir" vous remercie, et vous souhaite une joyeuse après-midi!
Après avoir balancé les bandits dans leur coque de noix, je m'apprêtais à rentrer. Sauf que cette journée ne semblait pas vouloir être simple... Un nouveau pavillon pirate approchait... Plus effrayant, plus impressionnant, pas faux comme celui qui venait de venir... Espérons que ces clients ci seraient plus conciliants.