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Une dangereuse nuit


 
 
 
"Santé, bwhahahahaha !"
 
Edward souleva sa bouteille de rhum haut dans les airs avant de la porter rapidement à ses lèvres et d'en avaler plusieurs gorgées. Il avait passé une journée habituelle et avait décidé de profiter de cette soirée pour aller picoler dans une taverne mal famée des quartiers pauvres de Saint Uréa. Déjà attablé avec deux charmantes filles de joies en sa compagnie depuis deux heures, il collectionnait les bouteilles vides et les baisers de ses conquêtes. Pour faire simple, il était au paradis. Malgré le fait que Ned tenait assez bien l'alcool il sentait, et notamment à cause des quelques vertiges qui le prenaient, qu'il n’allait, une fois de plus, pas être maître de la fin de sa nuit. Cette pensée le réjouit et dans cet élan de joie, il colla un énorme baiser sur la bouche d'une des prostituées avant d'éclater de rire.
La piètre taverne était remplie de pirates, de voleurs et autres fripouilles qui venaient eux aussi passer du bon temps avec leurs précieuses eaux de vie. Toutes les tables étaient occupées et cela semblait réjouir le tavernier qui, derrière son comptoir de bois (où étaient déjà éparpillés des morceaux de verres pilés), servait continuellement ses clients tout en arborant un sourire espiègle. Dans un coin du bâtiment tentait de jouer un groupe de musiciens lorsqu'ils ne recevaient pas de bouteille de verre à la figure - malgré cela, ils avaient plutôt l'air décontracté et habitué à ce genre de situation. La musique et le rhum s'écoulait à flot et mis à part quelques coups de poings dans certaines mâchoires, il n'y avait pour l'instant pas de grabuge.
Edward empoigna les fesses de ses deux courtisanes - une dans chaque main - et les fit s’asseoir sur ses genoux. Il rigola de plus belle tandis que l'une d'elle, particulièrement moche, lui faisait téter sa bouteille d'alcool. Il commença à en embrasser une dans le cou lorsque la porte s'ouvrit et qu'une demi-douzaine d'hommes entra. Pas plus déranger que ça, Neddy continua son affaire tout en rigolant bêtement. Les hommes se dirigèrent vers un coin sombre de la taverne, un endroit que les chandeliers ornés de bougies ne parvenaient pas à éclairer et où deux hommes - visiblement saoul - dormaient sur une table. Ned ne put voir exactement l'action se dérouler mais le fait est que les hommes saouls se retrouvèrent propulsés au milieu de la taverne pendant que leurs agresseurs prenaient leurs places. Ce geste provoqua la chute d'un danseur qui se tenait au centre de la taverne et celui-ci entraîna avec lui un autre homme. A partir de ce moment, tout devint un peu flou pour notre protagoniste - d'autant plus qu'il était assez difficile d'observer les choses dans une telle pagaille et avec deux paires de seins énormes devant ses yeux. La  situation tourna au vinaigre. Des coups de poings s'élancèrent dans des figures, des bouteilles volèrent par dizaine, du sang s'étala sur le sol, des dents se retrouvèrent propulsées dans toute la pièce. En clair, une autre de ces bagarres de tavernes comme seuls les hors-la-loi savent en réaliser venait d'éclater. Dans le feu de l'action, une des filles de joie assise sur les genoux d'Edward fut tirée par un autre homme et cela ne le dérangea pas plus que ça, tandis qu'il rigolait, une nouvelle bouteille à la bouche. Seul le groupe de six hommes entrés précédemment, et à l'origine de tout ce bordel, ne se battaient pas et lorsque Ned les regarda plus attentivement, il croisa le regard d'une jeune femme magnifique. Non, magnifique est un euphémisme. Radieuse ? Sublime ? Un ange. Celle-ci venait d'envoyer une gifle à ce qui semblait être le chef de la bande - il était beaucoup plus grand et musclé - et elle se dirigeait vers la sortie tout en esquivant avec grâce les projectiles quel qu’ils soient. Notre pirate tatoué fit valser la prostituée et sa bouteille de rhum sur la table et se leva d'un bond. Il esquiva quelques coups de poings, mit un coup de tête à un pauvre malheureux et atteint finalement la porte de sortie où il vit la Beauté debout dans la rue qui observait une lune qui n'avait jamais été aussi grosse. Edward s'avança jusqu'à elle et se plaça à ses côtés tout en fixant son regard sur le même point qu'elle. La demoiselle lui sourit finalement et Neddy croisa son regard avant de lui adresser de sa voix la plus charmante :
 
"Je suis Edward Rackham, et si vous l'acceptez milady, je vais vous faire découvrir cette ville. Vous vivrez la plus belle de vos nuits, je vous le promets."
 
Celle-ci sourit davantage et ne tenta pas de fuir lorsque Ned lui prit la main et commença à marcher en direction de points lumineux provenant des quartiers plus aisés de la ville. Les vertiges s'intensifiaient mais il ne s'avait pas si cela était dû à l'alcool ou tout simplement à la présence de la femme.


Dernière édition par Edward Rackham le Mer 17 Juil 2013 - 16:28, édité 1 fois
    Edward et la jeune femme marchait d'un même pas lorsqu'ils virent l'obélisque se dessiner puis se rapprocher d'eux. La place était gigantesque et quelques marchands à la sauvette de ça et là tentaient de refourguer leurs marchandises à cette heure bien tardive. M'enfin, vous savez ce qu'on dit, hein, l'argent ne dort jamais. Des parterres d'herbe et de fleurs venaient casser cette oppressante atmosphère citadine propre à Saint Uréa tout en divisant le sol en quelques hémicycles verdoyant. Cette nature semblait bien trop artificielle mais était malgré tout appréciable. Les deux jeunes gens s'assirent sur un des bancs ornant l'herbe et observèrent avec attention leur environnement. Quelques personnes, principalement des couples, étaient venus flâner sur cette place avant de terminer la nuit chez l'un ou chez l'autre. Ned espérait que cela se terminerait comme ça pour lui aussi. Quelques statues en marbres de personnes visiblement célèbres dévisageaient tels des voyeurs les groupes d'amoureux. Notre forban tatoué passa son bras droit derrière le banc avant de le rabattre sur les épaules de la jeune femme et de lui sourire. Elle ne semblait pas apeurer et au contraire, Neddy avait l'impression qu'elle contrôlait totalement la situation même si on pouvait penser que c'était lui qui était en position de force de par son physique. Les vertiges cessèrent momentanément alors qu'une légère brise provenant directement de la mer venait caresser leurs chevelures. Une légère odeur de sel - et de chiures de mouettes - embaumait toute la place et ce fut un délice pour notre pirate dans l'âme.
    La demoiselle ne semblait pas très bavarde, et il décida d'engager la conversation :

    "Je vous ai vu frapper ce gros balèze tout à l'heure. Qui est-il ?"

    Elle le fixa droit dans les yeux avant de lui répondre. Ses yeux marrons venaient se mélanger avec la pénombre du lieu et ses longs cheveux bruns, virevoltant au gré du vent, la rendait si dangereuse. Des gracieux traits dessinaient son visage, visage au contour parfait. Elle était si belle.
    Elle lui répondit que le groupe d'homme qu'Edward avait vu dans la taverne n'était autre qu'une bande de voleurs et de bandits qui kidnappaient, pillaient et tuaient pour quelques berries. Pour faire simple, c'était des tarés et la fille se tenant à ses côtés avait plus l'air du détonateur d'une énorme bombe à emmerdes qu'autre chose. Néanmoins, Ned ne pouvait la laisser partir. Elle lui expliqua également qu'elle était la fiancée du "gros balèze" et que celui-ci la traitait comme une prisonnière et non comme la femme libre qu'elle aspirait à être.
    Edward posa un baiser furtif sur les lèvres de sa bien-aimée (bizarrement, les relents nauséabondes de rhum ne la dérangèrent pas) puis se leva tout en chancelant avant de saisir de nouveau la main de la jeune demoiselle. Cette fois-ci ce fut elle qui le tira et Ned n'eu pas besoin de demander où ils allaient, il le savait déjà. Ouais, il était temps de passer à l'acte, de tremper son biscuit. Un immense sourire parcouru son visage tandis qu'ils s’engouffrèrent dans l'obscurité.

    La guide de notre pirate en herbe s'arrêta devant une auberge de seconde zone "Le repos" puis ouvrit la porte tout en l'emmenant à l'intérieur. Ils montèrent les marches des escaliers jusqu'à arriver devant une porte en bois. Il n'y avait aucun bruit dans tous le bâtiment et le grincement produit par la serrure lorsqu'elle s’ouvrit était semblable au son d'un vieux violon. Ils entrèrent et Edward lâcha la main de la jeune femme pour aller se jeter sur le lit où il retira son sabre et son pistolet afin de les mettre sur la table de chevet, mais également son pantalon avec une rapidité impressionnante. La jeune femme s'approcha avec grâce de lui avant de l'embrasser tendrement et de s'allonger à côté de lui. Elle déposa un autre baiser sur son menton puis répéta l'action dans son cou, sur ses épaule, sur son torse. Elle descendait de plus en plus et Edward, lui, était submergé de plaisir.


    Dernière édition par Edward Rackham le Mer 17 Juil 2013 - 16:44, édité 2 fois
      Les premiers rayons du Soleil venaient de franchir les volets et ruisselaient sur les corps nus des deux amants. Ce fut une nuit très difficile, ça c'est le moins que l'on puisse dire. Edward, déjà éprouvé par l'alcool hier soir a dû faire preuve d’énormément d'endurance pour combler la jeune femme, mais cela ne lui a pas déplu, loin de là. Il ouvrit un œil, puis l'autre et se massa le visage de ses deux mains. Une migraine atroce le prit, il avait l'impression qu'un homme s'amusait à taper sur son crâne avec un marteau. La demoiselle dormait encore, son corps à moitié recouvert par les draps. Il était temps de partir maintenant. Ned attrapa son pantalon et ses bottes au pied du lit et les enfila avec une extrême lenteur, groggy. Alors qu'il s'apprêtait à se lever, il entendit du bruit à l'étage inférieur. Des tables et du mobilier semblaient valser. Avant qu'il n’ait pu se lever, la porte de la chambre s'étala contre le sol et un homme entra dans la pièce tout en hurlant, les veines de son front sur le point d'exploser. La jeune femme ouvrit les yeux, sursauta, avant de croiser le regard de l'homme et elle se mit également à crier. Edward observa à son tour l'homme et reconnut le "gros balèze" de la veille. Il savait bien que cette nuit lui coûterait cher et que cette femme était un nid à emmerdes, mais ça en valait la peine. Comme si les cris et la migraine d'Edward ne suffisait pas, trois amis de l'homme musclé vint derrière lui, sabre au poing. Le mal de crâne de Ned ne s'estompait pas plus que les hurlements.

      "OH PUTAIN, vous allez la fermer ? J'ai un putain de mal de crâne alors vos gueules, merde !"

      Toutes les personnes observèrent Edward, abasourdies par la nonchalance de l'homme face à une bande de malfrats voulant l'étriper. La fureur du chef décupla et il ordonna à ses trois sous-fifres d'attraper l'amant. Ils fondèrent sur leur proie en beuglant, sabre en l'air. Ils faisaient vraiment chier ces cons à crier. Ned attrapa le bras d'un des hommes et enfonça son sabre dans le torse d'un de ses collègues avant d'envoyer au meurtrier au coup de poing en pleine mâchoire. Il s'approcha du dernier homme debout, esquiva un, deux, trois coups de sabre puis lui écrasa le pied et lui envoya un énorme coup de boule. Le dernier subalterne s'envola en direction de son boss qui le projeta contre le mur d'un simple mouvement du bras. Edward profita de ce moment pour se jeter sur le lit, saisir son pistolet sur la table de chevet et relever la femme tout en lui pointant l'arme sur la tempe. Les cris de celle-ci se transformèrent en pleurs puis en sanglot comme si elle savait ce qui allait l'attendre si elle sortait vivante de ce cauchemar.

      "Laisse moi passer ou je lui explose la tête.
      Et toi poupée, remet moi mon sabre à ma ceinture."

      La jeune femme tendit la main en direction de la table de chevet et agrippa le sabre d'Edward avant de lui placer autour de la taille. Le chef de la bande, quant à lui, était en train de grogner de fureur, les poings tellement serrés que ses phalanges blanchirent. Il écarta son corps imposant de la porte de la chambre dans un grognement. Edward et son otage enjambèrent les trois corps inertes au sol et se dirigèrent vers la sortie. Sur le pas de la porte, Ned toisa son adversaire avant de lui lancer son otage et de remettre son pistolet à sa ceinture tout en reculant vers les escaliers.

      "Souviens-toi de ce jour comme celui où tu as presque réussi à capturer le célèbre Edward Rack..."

      Le pirate méconnu ne put terminer sa phrase et dévala les escaliers en roulades tant pathétiques qu'hilarantes. Il se releva,  massa ses côtes et grimaça. Il jeta un rapide coup d'œil en haut de l'escalier afin de vérifier si son adversaire ne le suivait pas. Ce dernier passa ses affreuses veines dans l'entrée.

      "Je vais bien, ne t'en fais pas !"

      Edward courut en direction de la porte de l'auberge puis donna un coup de pied dedans avant de se retrouver au milieu de la rue sous un soleil radieux. Il regarda rapidement à sa gauche et à sa droite et mit les voiles en direction des quartiers les plus pauvres de Saint Uréa.