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Pas de bol!

J’en pouvais plus !!! J’aimais pas le monde des humains ! A peine sortit de cette infâme prison, à peine débarrassé de cet enfoiré de Blake, à peine évité de me faire exploser la tronche par des gardiens tarés, voilà que je devais subir une épreuve encore plus horrible. Cela faisait plus de trois jours que j’avançais sur cette mer, avec pour seul moyen de transport ce… truc ! Je savais pas ce que c’était, mais si je tenais celui qui l’avais inventé, je lui aurait botté le fion façon Angelkick ! Le seul moyen de faire bouger ce machin, c’était de faire tourner deux plaques avec ses pieds. Simple me direz-vous, sauf qu’au bout d’une heure, j’avais les cuisses en feu ! C’était un mouvement qui n’était pas du tout naturel et mes muscles n’étaient pas entraînés à bouger de cette façon.

Et pas question de boire un coup pour se désaltérer, mais non, évidemment ! L’eau avait un goût absolument dégueulasse, immonde même ! De l’eau atroce qui te donnait encore plus soif après, en plus. C’était quand même dingue, j’étais perdu au milieu de milliards de litres d’eau, et je pouvais pas boire ! Comme si cela ne suffisait pas, cette eau me rendait la peau toute sèche et me collait les plumes. J’avais récupéré mes vêtements de vacances piqués à Suna Land, mais le soleil tapait tout de même dur.

-MONDE DE MERDE !!!!!!

Je commençais vraiment à avoir les crocs. Bref, c’était vraiment une journée de merde qui s’annonçait, comme hier, et comme demain à moins d’un miracle. Je vis un truc gris et en forme de triangle passer à coté de moi. Je me penchai légèrement et l’attrapai mais ça allait hyper vite et je fus vite tiré vers l’arrière. Punaise, je pouvais pas passer une journée normale juste une fois ? Je décidai de me foutre de ce truc qui m’emmena dans la mauvaise direction et le lâchai. Enfin, mauvaise direction… Disons que je retournai sur mes pas, ça ne voulait pas dire que ce n’était pas la bonne direction, vu comment j’étais paumé et sans point de repère. Le triangle gris fit demi-tour et me fonça droit dessus. Soudain, une bouche terrifiante très joliment décorée de centaines de dents hyper pointues apparue en dessous. Mon sang ne fit qu’un tour et je lui écrasai ma batte sur la tête, faisant claquer les mâchoires de cette créature marine qui partit en poussant des petits « Kaï, kaï, kaï ! ». Non mais…

Après plusieurs heures, je finis par m’échouer sur une plage. Enfin ! J’irais pas jusqu’à dire que j’étais content de remettre les pieds sur une île humaine avec du sable qui me grattait et croquait sous les dents mais bon. J’étais quand même content de ne plus être sur l’eau. Je voulais vite atteindre une ville pour me trouver à bouffer. Il y avait assez peu de passants et encore moins de ville en vue. Les routes étaient en terre et semblaient n’être là que depuis peu. Je me retrouvai face à une falaise et contournai l’obstacle en suivant le sentier. Il y avait de très nombreux rochers au sol comme si un éboulement impressionnant avait eu lieu.

Une femme apparut soudain au détour d’un chantier. Elle avait des cheveux étonnamment roses et une paire de mamelle impressionnante. Elle devait pouvoir allaiter toute une portée d’humains avec ça. Un chat noir passa en hurlant entre nous deux à toute vitesse au moment où nous allions nous croiser. Un craquement se fit entendre et une ombre se mit à grossir autour de nos pieds. Un regard vers le haut me fit voir une énorme pierre qui dégringolait de la falaise.

-Hey ! Attention !


Dernière édition par James Fermal le Mer 14 Aoû 2013 - 11:57, édité 1 fois
    [HRP : ce Rp se situe juste après l'entraînement au BAN, et donc avant la mission Dead End]


      ♪ Fais comme l'oiseau,
      Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau
      D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau
      Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut ! ♫


      Libre ! J'étais une femme libre !!
      Pour un peu, j'en aurais folâtré dans le champ vert de la pousse du printemps comme un agneau. Sauf que 1. ce n'était pas le printemps 2. il n'y avait  de champs 3. avez-vous tenté de folâtrer avec des talons aiguilles de treize centimètres ?
      Moi oui, et j'y arrive très bien. Je sais tout faire sur talons aiguilles. Sauf que folâtrer dans un champ, ça vous les abîme, ces fameux talons.

      Je me contentais donc de marcher d'un pas allant, en chantonnant une ritournelle totalement débile qui me trottait dans la tête depuis quelques heures, sur le chemin vers la base Marine du Royaume de la Veine. J'avais débarqué plus tôt dans la journée au port de l'unique ville, après qu'un chalutier ait bien voulu me prendre en « stop ». C'était d'ailleurs sûrement là que j'avais choppé cette musique obsédante et surtout débile. Mais j'étais tellement contente d'en avoir fini avec le BAN que je n'avais pas cherché à comprendre au-delà de « oui Maz'elle, on veut bien vous embarquer, on part quand la marée est haute ». Oui, j'aurais pu attendre une navette de la Marine, qui passait tous les quatre jours, avec le courrier, le ravitaillement, les nouveaux bizuts, pour repartir avec les rejetés, les éclopés et le courrier.
      Oh, ça rime. J'avais une âme de poète en ce moment.

      Après tout, pourquoi pas ? J'étais une femme nouvelle. Je bourgeonnais, l'horizon des possibilités s'ouvrait à moi, car moi, Shaïness Eva Stella Jade Raven-Cooper avait commencé et terminé l'entraînement BAN. Non seulement j'avais réalisé un exploit dont je me sentais pourtant totalement incapable, mais en plus, j'avais acquis des savoirs et savoir-faire dignes des plus grands.
      Ah, que le mal et le crime se présentent à moi, et je leur enfoncerai mon talon aiguille dans le...
      Arhum, pas très poète, ça. Le BAN avait détient sur moi, et comme d'habitude, c'était les mauvais côtés qui restaient.
      M'enfin, j'avais quitté cette île et si tôt arrivée ici, j'avais pu louer une chambre avec une baignoire dans laquelle je m'étais vautrée à la manière d'une baleine. Envolé, la peau morte sur mes pieds, disparues, les pointes cassées de mes cheveux, poli, l'arrondi de mes ongles, épilées, mes deux gambettes, purifiées, les pores de mon visage. Ah, je sentais le propre, la santé, le sable chaud et le parfum à l'extrait de lys et d'iris.

      Au fur et à mesure que je quittais la ville pour rejoindre la base Marine, où j'espérais trouver mon prochain mode de transport pour mon retour vers Marie-Joie, je croisais de moins en moins de personnes. Après tout, l'ancienne Baterilla se relevait à peine de ses cendres. Aussi je fus surprise de voir au détour d'une boucle, apparaître quelqu'un qui ne ressemblait pas du tout... en fait, il ne ressemblait à rien. Vêtu comme Deuxfleur, cramoisi en haut et rutilant en bas, l'air zombial de base...

      Spoiler:


      Et puis, il avait deux sortes de plumeaux dépenaillés qui pendouillaient  depuis son dos. Autant dire qu'il était plus que louches et que l'idée qu'il vint à me toucher, me frôler.... yiiiieurk ! En plus, il avait le regard louche. Oui, je l'avais vu, là, en train de me dévisager... bon dé-visager, non... dé-poitriner serait plus exact.
      Donc, lorsqu'il se jeta sur moi avec un « attention » assez cryptique, je réagis immédiatement. J'étais sur la défensive et je sortais d'un entraînement poussé. Enfin, c'est ce que j'aimerai dire, parce qu'entre la théorie et la pratique.... Que dire ?

      Nous partîmes en arrière, rebondîmes sur la falaise, effectuâmes un saut de l'ange sur le côté, avec une série de roulé-boulé sur la pente, pour finir quelques mètres plus bas, le nez dans la poussière, le cul en l'air, tandis qu'une pierre allait gentiment se fracasser plus loin.
      Le hic se situait dans le fait que l'inconnu avait apparemment utilisé ma poitrine comme airbag, et s'il avait comme moi le cul en l'air, c'était dans autre chose qu'il avait le nez.
      -  « Hiiiiiii ! Pervers !  Mais vous n'allez pas bien ? Poussez-vous, levez-vous ! Voulez-vous bien me lâcher la patte, oui ?! C'est un outrage !!! Et surtout, ne vous excusez pas ! Malotru, guignol, désespéré du bon goût ! »
      Et de lui flanquer une torgnole bien sentie, à défaut de coups de talons-aiguille – la position n'était pas optimale pour ça.

      La scène en aurait pu rester là si ce n'avait été pour la patrouille de Marine qui passa à ce moment pile.


    [PS : rappelle-toi notre défi ^^ sauras-tu retrouver ce que tu dois chercher?]


    Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Lun 26 Aoû 2013 - 19:47, édité 1 fois
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    Je venais de la sauver. Facile. Sans moi, il est clair qu’elle aurait fini aussi plate qu’un disque 33-tours. Mais l’hystérie tenait la chandelle haute à la gratitude dans l’esprit de cette demoiselle. Cette femme semblait prise d’une crise de panique. Tout le monde n’a pas l’habitude de voir la mort de près. Moi-même, cela ne faisait que la dix-septième fois que je frôlais le trépas. Le fait qu’elle veuille que je lui lâche la patte en revanche, j’en avais l’habitude. Mon charisme faisait toujours beaucoup d’effet sur les humaines. Dommage qu’elles soient si laides. Ses cris, accompagnés de ses coups, eurent tôt fait de me repousser. Je me relevais en époussetant mon costume. D’un geste rapide et précis, je remis mon nœud papillon à l’horizontal et rechaussai mes lunettes de soleil. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever.

    -Toutes mes excuses, mademoiselle. Je suis Fermal. James Fermal.

    Elle refusa mon aide et se redressa par elle-même. Je connaissais bien ce genre de femme. Elles grandissaient dans les champs, parmi les animaux. Chaque jour, elles rentraient de la ferme pleine d’espoir, espérant chaque jour qu’un prince charmant vienne l’ôter à sa triste destinée. Mais ce jour ne vient pas et elles deviennent aigries, amères. Elles ne croient plus en la beauté, en l’amour ni même en la joie de vivre. Et c’est comme ça qu’on se fait gifler par celle que l’on vient de sauver.

    Une troupe d’hommes en blanc arriva et m’entoura. Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Six hommes avaient formé un cercle autour de moi et me braquaient avec leurs fusils. Des enfants. Leurs mains tremblaient comme des feuilles en pleine tempête. Assurément, il s’agissait de leur première mission. Ils affichaient à peine une vingtaine d’années à leurs compteurs. Quel dommage. Je savais très bien qui m’envoyait ces gars-là. C’était le docteur… Euh… Ha non, en fait, je n’en avais pas la moindre idée.

    -Je peux-vous aider ?
    -On a entendu les cris de la demoiselle. On aime pas trop les violeurs par ici !
    -Un violeur ? Moi ? Soyons sérieux. Je n’ai pas connu une femme qui n’en ait redemandé.
    -Ta gueule ! A terre !

    Je ne comprenais pas pourquoi il disait ça. Il n'y avait rien de particulier à terre. Pourquoi l'avait-il hurlé ainsi? Ha tiens, si! Il y avait quelque chose. Je me baissai et ramassai délicatement un trèfle à quatre feuilles. Ca c'était rare, d'après ce qu'on m'avait dit. Il semblerait que malgré les apparences, la chance me souriait un petit peu. Je sentis une grande bourrasque me passer juste au dessus et me relevai d'un bond. Un des marins venait de se faire attraper un immense oiseau. Ses compagnons étaient partis à sa poursuite pour tenter de le sauver en hurlant et en tirant des coups malhabiles en direction du volatile.

    Je m’approchai de la demoiselle et lui tendis un mouchoir. Une goutte de sang avait atterrit sur sa joue droite, juste en dessous de l’œil.

    -J’ai entendu dire que l’île avait été dévastée il y a quelques temps par des pirates. La population reprend petit à petit ses droits sur le territoire. Un bar à probablement déjà été ouvert. Les petites gens y apportent un tel intérêt qu’il s’agir probablement du premier établissement à avoir rouvert ses portes. Me permettez-vous de  vous offrir un verre ?
      [J'ai corrigé la pléthore de fautes dans mon premier message. Mais il faut me dire quand j'écris aussi mal ! j'ai trop honte !]
      [Désolée pour le temps de réponse, l'inspiration m'a totalement bloquée...]

        Je restai là à cligner des yeux, totalement stupéfaite par la scène qui venait de se passer sous mes yeux. Tout s'était passé si vite, qu'en fait, ça n'avait pas de sens. Je crois que le plus surprenant avait été la présomption immédiate des Marines à l'encontre de.... ça, un homme ? Je connais des hommes-poissons, mais les poissons, ça n'a pas d'aile, non ? Alors, un poisson-volant ? Bref, penser qu'il avait été violeur. Il avait l'air bizarre, mais si tous les types louches devaient être écroués pour attentat à la pudeur, on n'allait pas s'en sortir.
        Et puis d'abord, est-ce que je donnais l'image d'une fille qui n'était pas capable de se défendre ? Mes cris les avaient alerté, certes, mais n'étaient-ils pas signe que j'avais la situation bien en main. Parfaitement en main, puisqu'elle s'était collée à une bajoue étrangère.

        L'un dans l'autre, je le regardai sans rien dire. En fait, j'étais fascinée par ses plumeaux. Plus le temps passait, plus je tombais à court d'explications sur ce que c'était. Au départ, j'avais cru à un déguisement.
        -  « Je... je.... mais vous... » Je me repris au « vous avez quoi dans le dos ? » qui me brûlait les lèvres. C'était très impoli. Décidément, le BAN m'avait donné de mauvaises habitudes. Notamment celle de voir des complots et des suspects partout. Y compris chez ce type. En fait, surtout chez ce type.

        - « Shaïness Raven-Cooper. » Je me présentai ne sachant pas trop s'il fallait m'attendre à une poignée de main ou un baise-main ou tout autre chose. « Vous ne semblez pas du coin, » son accoutrement ne faisait vraiment pas couleur locale, et il y avait quelque chose dans sa manière d'être qui ne collait pas à l'endroit. Dernier point à verser au dossier de mon enquête préliminaire, les Marines ne semblaient pas le connaître. Or, avec son look et ses plumeaux, il ne passait pas inaperçu, et il n'y avait pas tant que ça d'habitants locaux pour ne pas avoir mémoriser ne serait-ce que leur tête. « mais vous semblez en savoir long sur cette île... »

        Mon ton était léger, mais s'éveillait en moi l'instinct de... de quoi ? Du papillon ? Non, de la chasseresse. Je venais de la ville, mais pour satisfaire ma curiosité et apaiser ma conscience professionnelle, j'étais prête à revenir sur mes pas.
        -  « Votre tenue... est-ce pour un festival local ? » Ce n'était que la conclusion d'une analyse logique de la situation présente. En tous les cas, j'espérai que sa réponse serait oui. Je n'avais aucune envie de me retrouver seule face à face avec un énergumène habillé comme un clown. Surtout qu'il parlait de m'offrir un verre, mais je ne voyais pas où il allait trouver l'argent... car s'il avait de quoi me payer un cocktail, pourquoi diable n'avait-il pas investi dans une autre chemise ou un pantalon à sa taille. A moins qu'il n'eut mauvais goût... et comme il semblait me trouver à son goût, justement, on pouvait se poser des questions.

        Tout en parlant, j'avais ramassé mon sac et avait commencé à marcher vers la ville. James – car là était son nom – m 'emboîta le pas, le sentier le long de la falaise n'étant pas forcément assez large pour nous laisser passer de front. Nous marchâmes donc sur la berge du ravin à la queue-leu-leu, et je continuai mes investigations.
        -  « J'ignorais que le Royaume de la Veine avait une quelconque activité culturelle. Peut-être vous là pour étudier cet oiseau géant ? » Ceci expliquerait le coup des plumeaux. « Quelle malchance pour ces Marines. Nous devrons signaler cette « attaque » au responsable de la ville, n'est-ce pas ? »
        Quelle serait sa réaction à cette allusion aux forces de l'ordre locales ? Aurait-il peur, faisant ainsi de lui un suspect, un homme en cavale cherchant à se fondre dans l'anonymat d'une foule ? Je ne savais pas, mais j'allais tirer au clair cette histoire...


      Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Lun 2 Sep 2013 - 7:09, édité 2 fois
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      Cette fille n’avait pas bien l’air méchante, mais elle n’avait visiblement pas inventé le nuage tiède. Elle pensait que je connaissais plutôt bien le royaume de la veine… Alors que je ne savais même pas ce que c’était.  Je la regardai avec curiosité, ses cheveux roses étaient peu communs. Peut-être étais-ce une race d’humains que je ne connaissais pas.  De son côté, il était évident qu’elle était intriguée par mes ailes. Tous ceux que je croisais y jetaient des regards inquisiteurs. Mais elle, elle était carrément troublée et balbutiait en me fixant les plumes. Et Eneru sait que je n’aime pas ça. Fixer les plumes de quelqu’un avec insistance, c’est très déplacé…

      -Vous ne semblez pas du coin, mais vous semblez en savoir long sur cette île...
      -Ben non… C’est pas bien difficile de se rendre compte que cette île a été complètement détruite. Regardez autour de vous, tout est pété, même les arbres. Des ruines partout, des champs entiers rasés… Ca crève même les yeux. Et en plus, j’ai reçu des informations d’un de mes contacts. Mais je ne peux pas vous livrer mes sources.

      Derrière moi, le petit vieux qui avait répondu à mes questions se mit à crier en me faisant de grands signes de la main. « Merci pour les bonbons !! » qu’il disait. Je fis comme si on n’avait rien entendu. La question tant attendue finit par lui franchir les lèvres. Elle voulait savoir pourquoi j’étais comme ça. Un moyen détourner de savoir d’où je venais et donc, ce que j’étais. Je ne perdis pas de temps à tourner autour de pot. Je lui dis clairement que j’étais un ange provenant de Skypiea et que cet « accoutrement » qu’elle semblait critiquer était du plus grand style dans les cieux. Mon costume avait été dessiné par Charles « La gueule faible » comme on le surnommait. Ca coûtait au moins trois impact-dials ça !

      -A vrai dire, je viens tout juste de débarquer et j’avais espéré que vous pourriez m’indiquer certaines choses. Genre, le nom de cette île, est-ce qu’il y a un port et comment je peux me barrer d’ici ? Ce serait très aimable à vous.

      Elle accepta et fit volte-face pour retourner vers la ville. Nous discutâmes sur le chemin, observant les habitants en train de reconstruire leurs maisons et leur ville. Tout le monde mettait la main à la pâte, sauf nous bien entendu, pour faire avancer le chantier. On pouvait observer la philanthropie de l'ouvrier charpentier qui avait accepté de faire gratuitement toutes les structures d’habitations pour que les gens puissent dormir sous un toit rapidement. Comme je m’y attendais, le bâtiment le plus propre était le bar. Terminé de construire, il était bondé. Les humains étaient tellement prévisibles. Je m’approchai du comptoir et commandait deux vodkas-martinis, au shaker, pas à la cuillère. Revenant avec les cocktails, je m’installai face à la demoiselle.

      -Allez, avale ça vite et bien, comme on dit. Vous m’en direz des nouvelles.

      Je bus une longue gorgée et savourai

      -Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avertir qui que ce soit pour cette attaque d’oiseau. On ne va pas prévenir la Marine que la Marine s’est faîte attaquer. Ca n’a pas de sens. Les trois autres s’en sont probablement déjà chargé.

      Soudain, je sentis une grande claque dans mon dos et vit avec agacement quelques gouttes de ma boisson tomber sur la table. Je me retournai et vis quelqu’un que je n’avais absolument pas envie de voir.

      -Hey l’ange ! T’es là ! T’as réussi à t’en sortir alors ! Sacré évasion, hein ! On aurait jamais réussi si t’avais pas foutu tout ce bordel dans la prison !

      Je me levai immédiatement et lui filai un violent coup de poing qui le fit tomber au sol immédiatement. Dans le même mouvement de pivotement, je me rassis sur ma chaise. Shaïness me regardait bizarrement. Je levais les yeux au ciel, l’air de rien.

      -Jamais vu de ma vie, ce type…


      Dernière édition par James Fermal le Lun 17 Fév 2014 - 9:59, édité 1 fois

          -  « Oooh, des informations d'un contact... » ânonnai-je d'un air impressionné, le regardant avec des grands yeux emplis de pitites n'étoiles à travers mes cils. Il pensait avoir affaire à une gourde, aussi allais-je lui servir le rôle de la gourde. Au plaisir de vous servir, n'est-ce pas. Je faisais très bien la gourde. Je n'avais qu'à penser à ma « bonne amie » Mindy du temps où j'étais encore la fifille à mon papounet, à qui le monde ne suffisait pas.
          Mais pour qui me prenait-il ? Il avait des informations d'un contact, mais il ne connaissait pas le nom de cette île ? Ah, mais bien entendu. Non, mais pour qui me prenait-il ? Bon oui d'accord, une gourde. Je sais. Vous savez. Nous savons. C'était cependant affligeant de voir à quel point il ne se rendait pas compte que son numéro n'était pas crédible.

          Ma fierté d'espionne était blessée. Doublement, car j'étais à la fois CP et agent double. L'espionnage et moi, c'était une longue affaire. Et lui ? Un amateur. Après, avais-je affaire à un clown qui pensait impressionner par son bagout ou avais-je devant moi un terrible criminel ? Enfin, terrible... Non, en fait, juste non. S'il était terrible, je l'aurais reconnu. Le BAN nous avait fait potasser le recueil des primes. M'enfin, l'un dans l'autre, il était louche et même super louche.

          Par contre, son explication sur sa nature d'ange me fascina. C'était un peu comme les sirènes : ça faisait appel à quelque chose de tendre, de rose, de naïf et d'enfantin en moi. La petite fille qui écoutait les récits de la nourrice avec des yeux gros comme des soucoupes, rêvant de princes charmants, de princesses, de paillettes et autre machins de gamine.
          Et puis, mine de rien, c'était intéressant.
          Je décidai donc d'en apprendre le maximum sur ce Skyepia. Ne serait-ce pour éviter d'y mettre les pieds, si c'était ça, le summum de la mode et du bon goût. Comme quoi, on peut être ange et manquer singulièrement de réflexion. Etait-ce donc ça, la réalité des choses ? Les sirènes ne sont pas toutes des beautés à la voix enchanteresse, et les anges, des parangons de vertu ? Pourquoi alors nous infliger ces contes et rêves alors que nous étions enfants. Si c'était pour nous faire déchanter plus largement encore que la déception de « ah mince, les sirènes existent mais »... si c'était pour nous enfoncer dans le gosier que la vie était moche...  pour vivre et laisser mourir... Merci bien.

          La ville était telle que je l'avais laissée, en totale reconstruction, exemple même de l'entraide entre les humains. Si nous étions capable de si belles et bonne choses – ah, l'ouvrier charpentier – pourquoi nous laissions-nous aller à ces mêmes horreurs que je combattais en tant que révolutionnaire ?
          Mais je chassais ces pensées pour me concentrer sur ma mission en cours.
          -  « Je vous remercie. » Mais je ne fis que tremper mes lèvres dans le cocktail et lui envoyai un sourire un peu niais, comme si c'était la première fois que j'en buvais.  « Alors, voyons voir... Vous êtes au Royaume de la veine, anciennement Baterilla. Mais sûrement vous vous moquez de moi, vous devez savoir tout ça, n'est-ce pas... avec... » et je baissai la voix, l'obligeant à se pencher vers moi, alors que je continuais d'un ton de conspiration « vos contacts et tout... parce que bon, ça fait deux ans déjà que tout a changé ici...  » je jouais avec le bout de mes cheveux, les entortillant autour de mon doigt, avant de papillonner des cils. Je repris, d'une voix normale, mais toute douce, comme une bonne petite cruchonne. Rien que pour ces yeux. « Pour partir, soit vous prenez un bateau au port, soit vous négocier avec la Marine. Allez leur parler de cet oiseau, ça pourrait être une bonne manière de les amener à vos aider. Mais ça serait telleeeeement doooomage que vous partiez. Vous venez d'arriver, n'est-ce pas ? Et je voudrais tellement que vous parliez de votre île. Vous êtes le premier ange que je vois, vous savez, ça compte beaucoup, une première fois. Sont-ils tous comme vous, les anges ? Et je meurs de curiosité...  »

          A ce moment, il se passa quelque chose qui confirma toutes mes craintes : ce Fermal, James Fermal, avait un casier judiciaire. C'était un évadé, en plus !!!! Il dut voir quelque chose dans mon regard car son visage se ferma et je m'empressai de reprendre mon rôle. Plaquant mes deux mains sur ma bouche pour étouffer un couinement de pétasse apeuré (le couinement, pas la pétasse) je m'affolais un peu avant de faire celle qui luttait pour reprendre le contrôle d'elle-même :
          -  « Oh lala, c'est un de vos ennemis, c'est ça ? Vous... vous êtes en danger, peut-être ? Avec votre statut d’incognito ? »
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        Mon Eneru… On m’avait prévenu que les humaines étaient de véritables moulins à paroles mais là… En à peine deux minutes, elle avait réussi à sortir 161 mots ! Comprenant cinq questions ! Et puis cette voix… Elle avait une voix aiguë tellement stridente et féminine qu’il me semblait la visualiser en rose ! Il fallait absolument que je m’enfuis ! Je la voyais bien, là, avec ses petits airs tout mignon, à me reluquer les ailes sans rougir. Si je restais en sa compagnie trop longtemps, j’allais me retrouver la bague au doigt sans avoir le temps de dire « ouf » ! Etre divinement beau n’étais pas facile tous les jours… Vous pouvez me croire. A défaut de le savoir.

        Après tout, j’avais eu les informations que je voulais savoir. Le seul moyen de partir, c’était de rejoindre le port. En même temps, on était sur une île, ça semblait un peu évident en fait. J’aurais pu y penser. Mais maintenant, il me fallait une idée, une excuse pour pouvoir m’éclipser sans qu’elle me suive. Derrière moi, le mec que j’avais frappé un peu plus tôt tentait de se relever en se tenant à une poutre verticale qui soutenait le toit. Sa faiblesse le faisait trembler, ce qui faisait bouger tout l’édifice de manière inquiétante.

        -Non, je ne suis pas en danger, mais je passe mon temps à être trimballé partout par des concours de circonstances absurdes et personne ne me croit. C’est vraiment…

        Soudain, un bruit métallique me fit baisser la tête. Un fer à cheval venait de se décrocher de la décoration de chiotte pour tomber juste devant moi. Dans le même temps, une échelle se décrocha au dessus de moi et se coinça juste au dessus de ma tête. Tous les regards se tournèrent immédiatement vers moi et un silence de mort tomba. J’avais un fer à cheval à la main sous une échelle.

        -C’est… bon signe ou mauvais signe ?

        Un craquement se fit entendre et une partie du toit s’effondra pile sur le bord du banc sur lequel j’étais assis. Effet catapulte, je fus propulsé dans les airs à une vitesse prodigieuse. En quelques instants, j’étais à plus de dix mètres de hauteur et j’avais des échardes plein la tête. Bwéhéhé, j’avais réussi à me barrer sans payer la consommation et sans devoir trouver une excuse pour la laisser en plan ! J’étais vraiment génial ! Mais est-ce que cela avait vraiment valu la douleur que j’avais dans la tête ? Pas sûr… Sans compter l’atterrissage… Mais je n’y pensais pas… Je n’y pensais pas…

        BOUM !!!
            Le jeu ne faisait que commencer mais la banque fit tapis et tout partit à vaux-l'eau. Comme les cercles suite à l'impact d'une goutte sur la surface plane d'un lac calme, chacune de nos actions, de nos paroles, ont des répercussions. Je venais juste de vérifier que ce Fermal n'avait absolument aucune idée de quoi, où, comment, sur quelle étagère, en lui indiquant que cela faisait deux ans que l'île avait connu une... déviation de son destin, que ledit destin décida de justement venir nous faire coucou.
            Dans la forêt lointaine
            On entend le coucou
            Du haut de son grand chêne,
            Il répond au hibou
            Coucou, hibou ! Coucou, hibou ! Coucou, coucou, hibou ! ♫


            Très étrangement, cette comptine me traversa l'esprit alors qu'un nuage de poussière se dissipait exactement là où se dressait quelques secondes auparavant un estaminet minable. Peut-être était-ce un trait continu entre l'oiseau géant et les ailes de James... Mais qui était le hibou du coucou dans l'histoire ? En tous les cas, James devait être cocu, pour avoir une telle chance. Il s'était volatilisé. Littéralement. Qui aurait cru que ces moignons d'ailes pouvaient réellement servir à quelque chose, outre qu'un effet décoratif assez dérangeant ? Ça devait être d'un embêtement, ces machins. A ne pas pouvoir s'habiller, s'accrocher partout et prendre la poussière...

            Ou alors, c'était juste le contre-coup. Ma tête... ah, elle pulsait... j'avais l'impression qu'elle allait se détacher de mon coup au prochain battement de cœur... et mes yeux... non seulement je pleurais à cause du sable et du bois qui volaient autour de moi, mais je sentais qu'ils voulaient jaillir hors de lors orbite, poussé par mon cœur qui me remontait jusqu'aux lèvres. Je pense que la partie du toit qui s'était effondré sur le bord du banc ne m'avait manquée. D'ailleurs, je saignais. La sensation d'un liquide plus ou moins chaud sur mon front, coulant jusqu'à mes paupières – comme si je n'avais pas suffisamment de mal à voir comme ça ! - me fit porter la main à mon sourcil, pour la retrouver sale et rougie par mon sang ! Dire que j'avais pris un bon bain il y avait moins d'une heure !!!
            Par tout ce qui était sacré dans ce monde pour autrui – le sens du bon goût dans mon cas – j'allais étriper cet ange si je mettais la main dessus! Ça ne pouvait qu'être sa faute ! Il m'avait détourné du droit chemin, alors que j'étais bientôt arrivée à la base marine, il m'avait forcée à jouer le rôle de la gourde et maintenant, j'étais complètement répugnante, blessée et je pense que j'avais mal.
            Je me levai, chancelante.
            -  « L'ange.. je veux retrouver l'ange... je dois retrouver l'ange.... » marmonnai-je alors que je me traînais hors des ruines. Des mains secourables me retinrent, m'empêchant de tomber. Je fus facilement reconnue – tu m'étonnes ! Des filles comme moi, ces bouseux ne devaient pas en voir tous les jours, petits veinards ! - et puisque j'avais précédemment annoncé être du gouvernement, et parce que je réclamais jusque dans mon inconscience « l'ange », on m'amena à la base, puis auprès du seul ange du coin.


          [Fin ici et à suivre]
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