Le désert. Dans toute sa splendeur.
Sa dangereuse splendeur.
Ses contours à la fois ocres et dorées sont travaillés à l’horizon par les efforts du vent. Des dunes majestueuses se perdent dans le paysage, reflétant la chaleur déjà étouffante de ce début de journée. Le soleil levant, simple monolithe de pure lumière au loin, écrase paresseusement son brûlant et fervent regard sur les tours et les minarets de Rainbase. La cité casino, déjà réveillée, s’ébranle au rythme de l’économie qui reprend son train infernal.
Devant, l’intimidante étendue infinie du désert.
Derrière, la morne et haletante réalité de Rainbase.
Devant, Karl « Marx » Houdenlovth.
Derrière, Lilou.
Remontant un pan de ma large cape devant mon visage, je talonne d’un preste coup du talon le chameau sur lequel je fais route.***
Le soir même, je revêtais toujours les habits volés d’un noble d’Alabasta. Devant quitter la ville à toute vitesse, je ne m’étais accordé aucune heure de sommeil, m’attelant plutôt à réunir le matériel nécessaire à une seconde traversée du désert d’Alabasta. Ayant trouvé une tunique bigarrée de blanc et de noir ainsi qu’un ample pantalon de lin, il ne m’avait fallut que réunir une importante quantité d’eau, une monture ainsi qu’une large cape pour passer inaperçu.
Désormais, il ne me restait plus qu’à rejoindre le port d’Erumalu pour interrompre l’échange prévu entre la Révolution et leurs obligés criminels. Tâche pouvant paraître simple, ainsi dite, mais qui en réalité allait tenir de la plus haute difficulté.
C’est pourquoi le matin même j’avais rejoins le Léviathan par escargophone dans le but de prévenir d’avance l’échange.***
Le camélidé enfonce ses pattes les unes après les autres dans le fin sable brûlant. Respectant avec la prestance de l’habitude un rythme s’étant forgé dans son propre organisme. Le rythme d’un animal que j’aurais voulu beaucoup plus rapide.
Le soleil s’élevant rapidement dans le ciel, Rainbase est toujours bien visible derrière moi lorsque je dois rabattre de plus belle ma capuche pour me couvrir des ardents rayons de l’astre. Décidément, la journée est mal partie. Je n’ai su trouver qu’une monture plus lente qu’une tortue et le soleil semble bien décidé à me nuire jusqu’aux dernières heures du couché.
Heures qui tarderaient très probablement.
« Bah allez! Enfonce-lui les éperons dans l’flanc à c’bestiau! »
-Parce que tu crois que ça va le faire accélérer bien longtemps? Si tu veux mon avis il va plutôt m’désarçonner au lieu d’accélérer. L’proprio m’a dit que ces bêtes là savaient être vicieuses.
« Pff… C’est pas demain qu’on sera à Erumalu… »
-…Et en fait, ce serait étonnant qu’on trouve des éperons à bottes dans un coin comme celui-ci. Cest plus far-west ces trucs là non? Pas que les coutumes ne peuvent pas être assimilées mais y’a limite à…
« Chut! »
-Hé! J’essai simplement d’tenir la conversation! On a une longue route à faire et je veux pas m’emmerder tout le…
« Non! Ta gueule! Là! »
Soudain, aux aguets, je stoppe ma monture et en descend d’un seul mouvement rapide et efficace. La seconde d’après, je remonte à la course une haute dune bordant un chemin désert. Chemin, c’est vite dit. Plutôt la trace ancrée de deux sillons creusés à maintes reprises par des roues de carrioles. Mais là n’est pas l’important, un bruit s’est fait entendre. Des pas. Des enjambées feutrées sur le chaud sable désertique. Un voyageur solitaire? Possible. Un marchand? Envisageable. Mais la méfiance est de mise depuis la tentative d’attentat à mon égard dans les rues de Nanohana. Je ne dois pas être reconnu, et éviter toute rencontre reste le meilleur moyen de le faire.
M’étalant dans le sable brûlant de tout mon long au sommet de la crête sablonneuse, je tends le cou pour sonder les environs. Une silhouette, solitaire. Une silhouette à la démarche assurée, transpirant d’une assurance et d’une violence qui ne m’est pas inconnue. Un air bien inquiétant qui ne me rappelle qu’une rencontre il y a de cela deux ans…
« Bordel… »
Mon sang se glace dans mes veines. Je cligne à maintes reprises des yeux pour m’assurer que je perçois bien l’homme suivant le chemin. Un frisson parcourt mon échine alors que mes yeux se plissent dans un froncement déterminé. Un regard oscillant entre la détermination et la rage. Car l’homme qui longe ce chemin, je le connais. Rencontré, une seule fois, sur West Blue. L’île n’avait aucune importance, les circonstances non plus. Ce qu’il est nécessaire de comprendre, c’est que depuis cette rencontre j’ai juré de le réaffronter.
Et de vaincre à nouveau mon rival…
« …Phoenix D. Juusei. »
Soudain gagné par une adrénaline sauvage, je me dresse de toute ma taille au sommet de la bute. Sous l’obscurité de ma capuche, seuls brillent mes deux pupilles, plissées dans une mine dangereuse. Mon sourire, lui, est celui d’un prédateur ayant trouvé sa proie. Un sourire porteur d’une promesse tenue depuis deux ans.
Une main blanche comme neige s’extirpe de sous ma cape et rabaisse le capuchon, révélant mon visage à l’homme qui semble m’avoir aperçu. Il s’est arrêté, me toise. Je lui rends ce regard.
Et au sommet de la dune, seul est perceptible le vent soufflant par douces rafales. Seul élément ayant le courage de briser la tension s’étant abattu sur le désert.
-Salut… Juusei.
L'Ardente Chasse II ; Éclipse.
Un bordel sans nom. Les types d'Alabasta nous sont tombés dessus comme des chiens en rutes. Des dettes que Claudia devait payés qu'ils disaient. Sales rapaces. En même temps, elle faisait affaire avec des tas d'ordures, donc pas étonnant que ces crétins la recherchaient. Une chance pour elle que j'étais là. Sinon, j'suis sûr et certains qu'avec la petite, elles n'en seraient pas sorties vivantes. Avant mon départ, elle me conseilla de retourner à Rainbase et prendre le large direction Jaya. Une aubaine que la marine ne contrôle pas le Royaume. Sinon, je n'ai aucune chance d'y arrivé. Car oui, je vais encore devoir prendre la transiliènne pour avoir la moindre espèrance pour arrivé à la prochaine étape de mon périple.
Pour le moment, je rampe dans cette mer de feu, la gorge noué, delécté de toute trace de fluide approprement parlé nécessaire à la survie de l'espèce humaine. La sueure remplit mon front et ne fait que noyée celle déjà présence sur mon corps. Je souffre physiquement mais je suis présent mentalement. Et plus vite je ferais mon entrée à Rainbase, plus vite mes chances de survie seront présentes. J'envie le peuple de ce royaume. Vivre dans un pays si aride demande beaucoups d'efforts même si pour certains d'entre eux, ce n'est qu'une banalité. Pour les gens comme moi, ça change du tout au tout surtout quand on débarque du pays du givre. Nan mais c'est dingue quand même ...
Quelques kilomètres me distancent de la ville et je n'ai vu encore personne sur le chemin du retour. Me suis-je perdu ? Si c'est le cas, je ferais mieux dès à présent de creuser ma tombe. Car un homme perdu dans le désert c'est comme ... hum ... c'est comme ... heu .... une femme sans son broching. Tu vois c'que j'veux dire ou pas ? Une femme sans son maquillage etc, c'est une femme perdu. Donc l'homme perdu dans le désert c'est comme si c'était une femme sans son broching. Tu comprends ?
-Heu nan, pas tellement, tu peux m'éclaircir ?
Bah c'que j'veux dire. C'est que une femme sans sa poitrine, c'pas une femme. Donc l'homme perdu dans le désert, c'plus un homme.
-Mais qu'est ce qui te dit qu'un homme perdu dans le désert c'plus un homme ?
Bah le simple fait que l'homme, en tant normale, sait se repèrer n'importe où.
-Comme un poisson dans une flaque de boue par exemple ?
Voilà, tu as tout compris ! Chapeau l'ami !
-Ouais enfin j'suis pas ton ami en faite. J'suis juste ta conscience. En gros tu parles tout seul depuis cinq minutes, comme un con, dans ce désert. Mais t'inquiète pas si on continue comme ça, la ville sera bientôt sous nos yeux. Tu veux qu'on continue à tailler la bavette ?
Tu veux dire que t'es comme mon ange gardien en faite ?
-Ouais c'est à peu prêt ça, mais j'suis pas ton bon ou mauvais côté. Mais le juste milieu.
Tu peux pas être le juste milieu entre les deux puisque c'est moi.
-Oui 'fin bon, c'pas comme si tu étais l'incarnation d'un des eux et que moi je venais de prendre la place du plus neutre.
Tu sous entends quoi par là ? Que j'suis la partie gentille hein ?! C'est ça ?
-Oh naaaan ! Loin de moi cette idée absurde !
Et maintenant tu me traite d'abrutis ? Tu ne paye rien pour attendre.
-Bah tu sais, si tu veux me tuer, tu peux le faire maintenant. Mais ça reviendrais à te suicider. Donc à toi de voir.
Dégage de ma tête !!!!!
Putain ... je délire complétement. La main sur le crâne, je marche déséspéremment droit vers moi, pied gauche après le pied droit. Les yeux sur la colline au loin en guise d'objectif, je ne peux qu'avancer sinon la mort m'emportera ou peut être que ce sera l'homme qui se présente à présent devant moi. Une main blanche vient retiré son capuchon et son visage me revient tel le flash qe l'orage. Jenkins. Ou dois-je plutôt dire ...
-Oswald, la tête de cactus albinos. Mon éternel rival ...
Cet homme et moi, nous sommes combattu sur un île de West Blue. Je m'en rappellerais tout ma vie. Nos forces étaient à égalité et chacun d'entre nous, nous sommes promis de nous revoir pour terminer ce qu'on avait commencer. Malgré mon léger avantage la première fois, je ne sais pas si cette fois je pourrais m'en échapper. A le voir, quelque chose à changer chez lui, mais quoi ? Je ne sais pas. Mon orgueil prend le dessus une nouvelle fois et mon sourire mesquin répond à celui qu'il arbore.
-Alors, tu veux que je te mette la même dérouiller que la dernière fois pousse verte ? Héhéhéhé...
La chaleur du soleil me monte à la tête rapidement. Ou est-ce peut-être plutôt l’adrénaline qui échauffe mon esprit? Peu importe, cette sensation est déjà bien oubliée, l’entièreté de mon être ne pulsant plus que pour faire couler le sang de l’homme se tenant en contrebas de la haute dune.
J’affiche déjà un sourire nostalgique et sec sur mon visage. Il n’a pas changé. Toujours cet air d’idiot condescendant qui semble lui offrir cette attitude violente et brutale. Cette attitude que je perçois d’ici même. Son phrasé n’aide pas non plus à changer l’idée que je m’étais à l’époque fais de cet homme. Il s’exprime toujours comme un connard.
Mais cette fois, je lui ferai ravaler ses paroles. Cette fois, je ne laisserai pas le combat se terminer par un désagréable sentiment d’égalité. Cette fois je vaincrai cet homme. Ma mission peut attendre si cet intermède me permet d’à nouveau pleinement ressentir le pur sentiment de puissance émanant d’un combat face à Juusei.
Il n’est pas mon rival pour rien. Je garderai toujours un souvenir de la première fois où j’ai pu l’affronter.
Mais ce que Phoenix ne semble pas comprendre, c’est que contrairement à lui, moi, j’ai changé. J’ai évolué. Je me suis débarrassé de ce côté haineux qui rongeait mon esprit à l’époque. Désormais, j’ai des amis, des objectifs, Juusei ne sera plus qu’une broutille sur mon passage.
Une simple brindille piétinée par la puissance de ma volonté.
-C’est plutôt moi qui vais te montrer que mes poings sont beaucoup plus durs que la dernière fois, p’tit oiseau!
À cette réplique cinglante lancée du sommet de mon perchoir, je ne peux retenir un large sourire carnassier fendant mon visage de part et d’autre. Je ne suis plus un petit sergent écumant les Blues. Je suis Double Face. Je suis un prédateur, un homme ayant combattu des grandes pontes de ce monde.
Je suis bien plus que cet idiot ne pourra jamais espérer être. La seule présence de mon haki le cri à travers moi.
-…Tu vas y goûter, Phoenix.
Tellement plus aurait été à dire. J’ai vécu tellement d’aventures depuis, tellement d’évènements m’ayant marqué. J’ai appris à utiliser un fruit du démon, j’ai acquis une place importante d’officier sur le Léviathan, j’ai écrasé des pirates à ne plus pouvoir les compter, j’ai participé aux tristement connus évènements de Drum… Et par-dessus tout, j’ai trouvé une raison de vivre, des amis et un objectif à accomplir. Mais surtout, j’ai éveillé un pouvoir légendaire.
Mais toutes ces choses, elles ne sont que transmises à ce rival par un regard déterminé. Un défi invisible, une comparaison écrasante lancée par ma position soudainement plus agressive.
D’un rapide mouvement, je me débarrasse de mon ample cape et la jette près de moi, dans le sable. Un instant porté par le vent, il retourne au sol, non loin, comme un signal de départ aux hostilités. Car hostilités il y aura, et que cette fois, je ne laisserai pas le combat se teinter d’une égalité.
Juusei a gagné en malfrats depuis notre rencontre, en prime aussi, il n’est pas à prendre à la légère. Et si l’arrêter n’est pas envisageable sur les terres d’Alabasta…
« Lui foutre un putain d’pain, ça, c’est envisageable. »
Sans me déplacer, je me campe de mon mieux dans le sable, ma tunique bigarrée se collant à mon corps ciselé sous les efforts de la chaude brise.
D’un mouvement sec, je place mes bras perpendiculairement à mon corps, prenant en quelque sorte la silhouette d’un ange au sommet de la dune. Mais d’ange je ne suis rien, pas même les plumes.
Non, dès lors, je suis un démon. Un démon aux bras plus coupants que l’acier.
Un rayon de soleil téméraire frappe mes deux bras aux articulations coupantes dans lesquelles se répand le pouvoir de mon fruit. Un rayon qui, suivant le fil de ces lames, renvoie un fort éclat brillant.
Dark’…
Mes muscles figés dans le métal se tendent avec dureté. Mes deux épaules roulent en faisant prendre un élan arrière à mes bras dressés. En moi s’écoule un savoir perdu depuis Little Garden. Un savoir me permettant d’accomplir de bien plus puissants exploits que jamais je n’ai jamais vraiment ressenti avant aujourd'hui.
…Slash!!
En se croisant par le coup, mes avant-bras fendent l’air d’un fluide et rapide mouvement. Distorsion. Dans un sifflement terrible, deux immenses lames d’air sont décochées du haut de la dune. Deux croissants nimbés de noir traçant un violent sillon dans le sable s’envolant sur leur passage.
Deux lunes de ténèbres s’apprêtant à percuter de plein fouet le Phoenix.
-Comme au bon vieux temps, mon rival.
Il est là, devant moi entrain de me sourire. Il porte une telle confiance en lui que ça me fait presque peur. De toute façon, après ces deux années passées depuis notre rencontre, il a du en faire des progrès. Moi je n'ai pas progressé d'un poil. Entre mes séjours en taule et toutes les conneries qui m'arrivent à chaque fois, les entrainements se font rares depuis ces deux dernières années. Je dois rester sur mes gardes.
Ce malade mentale des années de l'homme muet à moustache se sent en position de force surement parcequ'il est bien plus fort qu'avant. Il le démontre par le jeter de la toile qu'il porte, révélant des muscles sayant. Pour ma part, je suis fort physiquement par la même occasion, mais sans mes massues, ma défense et ma puissance d'attaque est bien divisée par deux. Que faire ?
Il me promet de me faire gouter à ses poings, qui d'après son dialecte, son beaucoup plus expérimentés que la dernière fois. Mais bon, je n'en attendais pas moins de mon rival la tête de cactus.
Je n'ai pas le droit à l'erreur. Si je me fais battre c'est mauvais pour moi. Même si d'après Claudia, la marine n'a aucune juridiction sur l'île, ils peuvent tout de même combattre le crime en l'exterminant. Et ça, ce n'est pas bon pour moi. Je ne dois pas monter ma peur, cela lui rendrais la tache encore plus facile.
Ca y est, les hostilités sont lancées. Il s'élance dans les ciels, faisant de ses bras des réfléchisseurs en métal. Un fruit du démon ? Surement. Mais ce n'est pas fini. Cela ne fait que commencer. Il annonce son attaque par le mot 'Slash' puis deux croissants formés d'air descendent dans ma direction à pleine vitesse. Je ne vais surement pas pouvoir les arrêter ...
Les lames d'airs me touchent le torse, le séparant en deux à la forme d'un X par deux grosse plaies. Le sang commence à s'écouler et la douleur me gagne de plus en plus. Les picotements deviennent de plus en plus fort et alors, je pose un genoux à terre la main sur le torse. Je suis chanceux cette fois ci, la blessure est de moyenne envergure me laissant l'occasion de me venger à proprement parler. Il ne va pas s'entirer comme ça...
Les progrets qu'il a fait son titanesque par rapport à la dernière fois. De plus lors de ce dernier combat, je n'en étais pas sortit indemne. Alors si cette fois ci, il est beaucoup plus puissant que ce que j'avais pu entrevoir, je crains ne pas pouvoir en sortir ...
Mais à mon départ d'Alabasta, Claudia m'avait offert son arme à feux, comptant un chargeur de six balles. Peut être est ce ma chance de l'utiliser ? Malgré ça, je crains ne pas pouvoir être de taille aujourd'hui. Mais il faut tenter le tout pour le tout. Jouer toutes ses cartes si l'on veut espérer survivre. Et la ville est à quelques minutes maintenant. Si j'arrive à l'atteindre, il ne pourra rien me faire.
Dégainant l'arme, je fais feux de trois coups tout en me rapprochant le plus vite possible de lui. L'avant bras droit en arrière et tendu, je lui amorce le contre.
-Lartiat !
Je dois le toucher. Je dois pouvoir lui foutre mon poing dans la gueule et lui faire cracher toutes ses dents. Sinon, je ne sais pas ce qu'il m'attend. Mais je sais qu'une chose, si nos deux corps se touchent, alors ça sera le bordel dans sa tête.
Blade Mode 3
Mon corps se solidifie dans son entièreté, soudain transpercé par un froid glacial typique de l’activation de mon fruit du démon. Je suis lame, je suis acier. Trois balles ricochent dès lors sur mon corps, se perdent dans le sable du désert.
-Héhé, c’est tout? J’te croyais plus invent…
« Attention! »
Aussitôt près à esquiver, je capte de mes yeux affutés la silhouette mouvante, rapide, presque diffuse de Juusei fonçant vers moi. Il est rapide, certes, mais aussi rapide un oiseau en plein vol peut-il être, il se frappe tout de même avec la même force que qui que ce soit d’autre sur un mur.
Mon mur.
Je ferme les yeux un instant. Mon visage se crispe. Tu ne me toucheras pas, Juusei.
Un mur infranchissable, une barrière contre laquelle tu te briseras. Un mur bâtit dans le mortier de ma confiance.
Un mur de volonté.
BAM!
Une pulsion. Une seule. Une vague de force assez puissante pour repousser un pachyderme en pleine charge. Assez puissante pour briser Phoenix dans son élan. Assez solide pour repousser totalement son lariat. Surpris, il retombe sur le derrière au sol, sa mine de fendant qu’Il affichait plus tôt est remplacée par un visage déjà ensanglanté, mais surtout, surpris.
-J’ai appris de nombreuses choses durant ces deux ans, Juusei. Fais-je en époussetant ma chemise. Ce n’est pas pour rien qu’en moins d’un an j’ai reçu des promotions incroyables. Je suis Lieutenant-colonel, désormais. En moi coule le pouvoir du fruit tailladant, mais aussi celui du haki. Double Face est plus puissant que le Phénix.
Pour donner prestance à mes paroles, je tends un bras à nouveau à la hauteur de mon épaule. L’éclat du soleil s’y attache comme au fil d’une épée. Éphémère lueur éblouissante, l’éclat poursuit sa course un instant, glisse le long de mon bras, puis s’éteint lorsque mon bras n’est plus un bras. Non. Il n’est plus qu’une longue lame noire épousant mon épiderme. Un appendice plus mortel que le plus vicieux des dards.
« Crève-le comme un ballon! »
Je plonge vers lui, mon bras-lame fondant avec la vitesse d’un éclair ténébreux. Mais seul le sable se trouve sous mon joug lorsque je frappe. Phoenix a bougé, il a roulé le long de la dune pour éviter mon assaut. Il sait réagir, il a du réflexe, mais pas assez.
De toute ma force, je me propulse du haut de la dune jusqu’au bas d’un saut prodigieux. Avec la puissance d’un roc, je m’abas là où le pirate se relève avec empressement. À peine se jette-t-il de côté que je m’écrase d’un violent coup de lame, faisant s’envoler partout autour de moi un véritable geyser de sable.
Aveuglé momentanément par le sable tombant par pelletée, je ne vois rien venir lorsque cette fois, le lariat de Juusei me frappe de plein fouet.
Projeté à toute vitesse au sol, j’y ricoche bien deux fois avant de freiner ma course en creusant un profond sillon dans le sol.
-Héh, connard…
C’est douloureux. Au moins, j’ai la certitude que Phoenix n’a pas perdu la main. Il cogne toujours avec autant de ferveur. Mais à peine tenté-je de me relever que... mon corps ne répond plus?
Je tends mon bras gauche ayant perdu de sa blancheur dans la poussière du sable… mais c’est une lame nimbée de noir qui se lève à ma droite?
Comment? Je n’ai pourtant été victime que d’une attaque de Juusei. Une technique que je connais déjà depuis longtemps!
« Il a un as dans sa manche… un truc qu’on a pas pigé… »
-Erf… Visiblement…
Tant bien que mal, et réalisant petit à petit que chaque mouvement que je tente en provoque le contraire, je réussi à me hisser debout. La suite s’annonce désagréable, et à peine suis-je en garde que les problèmes recommencent.
Dans un écran du poussière balayé par le sable je glisse jusqu'à lui, le poing en évidence prêt à porter mon coup. Si je le touche, il aura mal. Mais quelque chose me dit que rien ne se passera comme prévu. Je ne sais pas si ce que j'ai vu est possible mais les trois balles qui lui étaient destinée ne lui ont causées aucun dégat. Est ce son fruit du démon, ou autre chose ? En tout cas, si mon attaque se solde par le même échec, je devrais trouver une porte de sortie et vite. Et je vais en être sûr dans pas longtemps.
Détonation dans ...
3...
2..
1.
BAM!
Ma main se brise contre son torse. C'est impossible. J'use alors de l'élan prit peu avant pour me repousser au loin afin de me retranché dans ma zone de défense. Mais que possède t-il ? Est ce là la puissance des hauts gradés de la Marine ? Ou est ce quelque chose de totalement différent ? Je ne sais pas. Mais je dois rester sur mes gardes. Me tenant la main, je contaste l'état de la blessure qui reste assez minime. Malgré que son corps de fer m'ai fait assez mal. Une armure dissimulé son sa veste ? Surement pas. Le haut qu'il porte se colle à son corps redessinant bien sa musculature. Ce ne peut pas être ça. Ce dont je suis sûr, c'est que son corps à la résistance d'un mur ou même pire, d'un alliage indestructible. Et pourquoi mon pouvoir n'a pas prit effet ? Quel est son secret ? Tant de questions qui ne m'améneront rien de bon si je reste là à réfléchir. La surprise... C'est ce qu'il a réussit à provoquer en moi.
-J’ai appris de nombreuses choses durant ces deux ans, Juusei. Ce n’est pas pour rien qu’en moins d’un an j’ai reçu des promotions incroyables. Je suis Lieutenant-colonel, désormais. En moi coule le pouvoir du fruit tailladant, mais aussi celui du haki. Double Face est plus puissant que le Phénix.
Le fruit tailladant ? J'avais lu dans les anciens livres de la bibliothèque d'Ohara que le dernier homme à possèder un tel pouvoir était Mr1, un allié du célèbre Sir Crocodile. Ce fruit lui permettait de recouvrir son corps de fer ou du moins, de lui en donner la résistance mais pas que. D'après les écrits, il serait aussi capable de faire pousser des lames tranchantes sur le corps de son utilisateur d'où l'appelation tailladant. Est donc avec ce fruit qu'il a réussi à m'envoyer ces lames d'air ? Je ne sais pas.
Mais un détail m'échappe, le haki. Quel est cette capacité ? Est ce que c'est ce haki qui est responsable de la dureté de son corps ? Je pense que oui. Et si il le mélange au pouvoir du fruit du démon, ça peut être problématique.
Trève de bavardage. Je réfléchis trop. Pour une fois. Le voilà, fonçant sur moi comme une bête enragé, une arme à la main. Sa silhouette de fond dans la lumière du soleil me laissant peu de visibilité. Je dois agir et vite.
Me mouvant dans le sable, la poussière s'évapore me laissant un minimum de temps pour me défendre.
Un jet de sable monte haut dans le ciel clair du désert. Je l'aperçois difficilement, mais je le vois quand même. La fenêtre est ouvert, je n'ai que très peu de temps.
-LARIAT!
Il se frotte les yeux. Se rend il compte de la connerie qu'il vient de faire ? Quel crétin. Telle la puissance queje refléte, cette fois ci, mon coup le touche. Il s'éloigne, volant à quelques du sol, projeté par mon attaque. Deux rebons et il se remet sur pied. Décidemment, je le connaissais moins résistant. Dirons nous que les temps ont changés.
Un insulte fuse. Mais c'est trop tard. La cible est touchée. Son bras droit se lève à sa grande surprise si je lis bie ndans son regard. A t-il comprit que moi aussi, je possède désormais le pouvoir d'un des fruits du démon ? En tout cas, je dois m'en servir pour jouer la carte de la contre attaque. M'armant de ma seule arme, je dire deux coups, pour faire une nouvelle diversion. Je dresse un nouveau rideau de sable. Il ne me reste plus qu'une balle.
Cette fois ci, je l'attaquerais par les airs. D'un grand bon, je me retrouve propulsé au dessus de lui. La chute sera dur mais puissante ...
-RAIGA GUILLOTINE DROP!
L’effort psychologique dépasse bien aisément l’effort physique lorsqu’il devient question de marcher. C’est de justesse que je ne tombe pas vers l’avant en réalisant avec surprise que la jambe se soulevant vers l’avant n’est pas celle voulue. C’est aussi en tendant les bras pour garder équilibre que mon geste se désordonne complètement. J’ai l’impression d’être un bambin devant réapprendre à marcher. Mais qui aurait cru que réapprendre à marcher demande de savoir mettre un pied devant l'autre? tout le monde, bien entendu. Mais faire une telle action revêt soudain une difficulté ridicule lorsque je réalise que ma jambe se met plutôt à reculer a lieu d'avancer directement. Ah oui, je dois vraiment réapprendre à marcher, comme un nouveau-né.
Un bambin qui, malgré sa connaissance accrue de la position aérienne de son adversaire, ne peut que très difficilement trouver un moyen de se déplacer. Je veux esquiver, mais le faire m’est complètement inaccessible. Juusei descend à toute vitesse. Dans quelques instants il sera sur moi, dans quelques instants il m’écrasera violemment.
Et je ne peux rien y faire.
« …Merde… »
Le talon descendant de Phoenix me percute directement sur la nuque. Le choc avec le sable pourtant si moelleux se fait avec violence. Je m’y enfonce douloureusement dans un fracas de fin du monde. Un tourbillon de sable s’élève au dessus tandis que ma course se termine dans un cratère durement creusé.
Le choc m’a coûté cher. Je souffre amèrement des douleurs causées par l’impact. Les muscles en bouillie, les articulations complètement endolories, couvert de poussière, je suis à plaindre. Mais ces blessures ne font que renforcer une chose. Une chose bien dangereuse pour Juusei.
Mon besoin de tuer.
Je le sens battre à mes tempes. Imperceptiblement, je tremble de toute part. L’adrénaline gonfle mes veines et me brûle de l’intérieur. Le besoin de répandre à nouveau le sang de mon rival fait pulser chaque muscle de mon être, il peine à me maintenir en place.
Et alors que Juusei, non loin, se réceptionne, je me relève. Je commence à comprendre les bases de l’affliction qu’il m’a jetée. C’est toujours l’articulation contraire qui réagit. C'est toujours le mouvement contraire à celui voulu qui s'exerce. Même si je ne peux plus contrôler avec autant d’efficacité l’entièreté de mon corps, il y a certaine chose qui ne se perde pas même avec un handicap.
Et pour le prouver à mon adversaire, je brandis un poing bien derrière mon épaule d’un mouvement fluide rodé par l’habitude. Mes muscles se tendent puissamment, canalisant de plus en plus de force sous le chaud soleil désertique.
Comme s’il avait absorbé suffisamment de lumière solaire, mon poing immaculé se projette vers l’avant. Et mes jambes, de la façon la plus brutale, simple et barbare possible, le suivent d’une propulsion formidable.
Midnight Blast
Transformé à l’état d’éclair bigarré fendant l’air étouffant du désert, mon poing s’enflammant sous la friction faite avec l’air. Météore brûlant, mon poing s’abat avec fougue en pleine tronche de Juusei. Un coup puissant, une frappe vicieuse, véritable défoulement de violence à son plus simple état. Un défoulement qui envoie rapidement valdinguer le Phénix sur plusieurs mètres.
-Ton pouvoir, c’est quand tu m’as frappé c’est ça?
« Peu importe. Tue-le! »
L’ordre est sec, sans appel. Un instant, je perds complètement le contrôle de moi-même. Mes bras redeviennent lames et je marche d’un pas décidé vers Juusei qui gît dans le sable. L’instant d’après, je me calme, retiens mon tremblement, mon envie de meurtre…
En fait, pourquoi avoir peur? Pourquoi retenir le pouvoir de Dark, quand il peut guider bien plus aisément mon corps handicapé par le pouvoir de Juusei?
-Aller, Dark, qu’on le tue.
Déjà, je vois rouge, déjà, le froid revient à mes bras qui se changent à lames.
-T’es un homme mort, Juu!
Ne bouger que les bras et les jambes. Se concentrer sur le mouvement. Droite n’est plus droite. Gauche n’est plus gauche. Gauche et droite. Gauche est droite. Droite et gauche. Droite est gauche. L'avant est l'arrière. Reculer pour avancer. Avancer pour reculer.
Puis je me lance, mouvement du buste, je tournoie. Je me propulse, je m’envole. Je ne suis plus qu’une toupie brillant de son acier entre le sol et les cieux.
Hell’s and heaven’s Slash!
De mes bras naissent deux hélices coupantes faites d’air fendu à pleine puissance. Le sable sous moi s’envole dans tes tourbillons formidables alors que je fonce tête baissée directement vers Phoenix.
Euphorique.
-HAHAAAAAAAAAAAAAAAA!!! ALLEZ! ESSAIE DE BLOQUER ÇA JUUSEI ! COMME LA DERNIÈRE FOIS!
Je me retrouve la jambe par dessus l'épaule, prêt à frapper de toutes mes forces. Cette fois ci, il allait gouter à mon courroux. Plus rien ne le sépare de ma trajectoire. Ni mur, ni balle. Cette fois, je l'ai dans mon viseur.
Tel un obus s'écrasant sur terre, ma jambe transperse le vent alentour provoquant un fond sonore des plus sourds. Cela annonce la puissance de mon attaque. Le froudre s'abat sur sa tête et son corps s'enfonce dans le sable formant un cratèredes plus impressionnant. Le sable s'élève emporté dans un tourbillon d'une brise chaude avant de tomber tout autour de nous. Est il vivant ? Certainement. Mais pourquoi ? Encore ce fichu haki semblerait t-il. Mais rien n'est sûr.
Je me retire alors, afin de pouvoir profiter à nouveau de ma dite zone de défense, paré à toutes nouvelles attaques. Il semble cependant souffrir par ce qui vient de lui tomber dessus. Dans son instant de douleur, j'en profite pour recompter mes munitions. Une. Seulement une. La balle de la dernière chance semblerait il... Elle est à utiliser en situation désespérée. Mais alors que je passe mon temps à réfléchir, il me dégotte une droite, tel un météore, me faisant valdinguer sur plusieurs mètres dans le sable bouillant. Me relevant, je le fixe, l'air déterminé à en finir.
Je le vois au loin, de plus en plus énervé. A t-il sous-estimer ma puissance ? A le voir, on dirait bien. Mais ça n'annnonce rien de bon pour moi. Si il s'énerve sa partie noire, va encore faire des siennes. Et ça, c'est pas bon ... Car faut l'dire, ce type est un grand malade. L'asyle psychatrique c'est plus fait pour lui que les rangs de la justice. C'moi qui te le dit.
Il murmure des choses ... Il est de plus en plus louche. Tu vas voir que ce gros taré va péter un câble. Comme à chaque fois que j'lui met un baigne de toute façon. Mais bon c'est lui qui l'a chercher aussi. A me provoquer dans l'désert comme ça. C'pas des manières ...
-T’es un homme mort, Juu!
Voilà qu'il m'insulte en plus. Et attention ! Diminutif du prénom, ce qui montre une marque affection à mon égard. Héhéhé. M'enfin. Avant de tirer des plans sur la comette, il va peut être falloir m'attaquer. DU moins, l'envisager dans un premier temps parce que là c'est pas gagner ...
Heureusement, après l'insulte, voilà la turlute. La tronche de cactus albinos s'élance vers moi, tel un tourbillon de haine.Une même haine qui ne tarde pas à me balancer deux nouvelles lames d'air. Ai-je le temps de l'esquiver ? Nan. Il est trop proche.
L'explosion retentit entrainant avec elle un souffle enduit de sable, nous brulant très légèrement la peau. Une nouvelle douleur apparait cette fois au dessus des épaules. Juste à temps je me suis baissé afin d'avoir un minimum de dégat corporelle mais ces saloperies ont quand même réussis à me trancher. Malgré de nouvelels sensations négatives, je ne dois pas me reposer sur mes lo....
BAM!
Par chance je mettais un peu décallé, mais malheureusement, la boulet de canon humain m'a touché. Dans une deuxième explosion de gravillon, je vole à nouveau sur quelques mètres à toutes vitesse, m'éraflant la peau sur le sol. Mon adomen gauche est touché, la perte de sang commence à augmenter. Je dois agir et vite.
Me relevant d'un geste sur, je prend appuis sur mes talons et m'élance sur lui grâce Gavotte Bond Avant. Mais ce qu'il ne sait pas. Avec ma main droite, je dissimule en dessous mon coude gauche, ma dernière balle prêt à faire feu. Le moment de vérité est arrivé, si je le touche par la balle, il est mort, et si j'amais je le touche physiquement une nouvelle fois, la dose d'inversement sera deux fois plus forte.
-C'est à toi de crever, Os' !!!!
PAN!
Ce qui est dommage avec l’affliction dont je suis victime, c’est qu’une fois un enchaînement convenable effectué, je ne peux que rester statique. Rester statique pour éviter de faire une quelconque erreur.
Se gratter? Impossible, contrôler mes doigts de manière trop singulière serait impensable. Me mouvoir? Pour paraître ridicule et donner de plus importantes ouvertures à Phoenix? Non plus.
Je préfère donc rester sur place et attendre une réaction de la part de Juusei en rongeant mon frein. Du sang perle sur mon front. Du sang? Il a réussi à me blesser à ce point?
« Il va payer pour ça, sois-en certain Os’. »
Néanmoins l’euphorie précédente ne se dissipe pas. Mes jointures sont tendues à en blanchir tellement je serre les poings en contenant mes pulsions pour le moment, de peur de faire un faux pas. Mais je n’ai pas à attendre. Le voilà qui survole le sable à une faible hauteur, tout coude devant. Une attaque de front? Sérieusement?
Puis un éclat attire l’attention de mes yeux acérés. Le reflet du soleil sur le contour cylindrique d’un réservoir. Un cliquetis presqu’imperceptible résonne à mes oreilles en provenance de la main du pirate.
Le claquement d’une arme chargée.
Il y a au moins une certitude dans l’assaut de Juusei. Il veut à nouveau profiter de mon handicap. Soit pour me mettre son poing en pleine face, soit pour m’y foutre une balle. Et dans les deux cas il ira apprendre désagréablement que je ne me laisserai pas faire.
« Il ne doit pas nous tirer dessus. »
Ça c’est une base que je ne dois pas quitter de vue. Une base qui peut facilement être de mise dans un lieu comme un désert. Car là où il n’y a pas d’abris, c’est à la cible de s’en créer un. Alors que Juusei dévore la distance nous séparant tout deux, je bande les muscles de mon bras droit. Et dans un seul mouvement mainte fois calculé dans mon esprit pour m’assurer de ne pas mélanger mes membres affligés, je frappe le sol devant moi de toute mes forces.
Midnight Crush!
Un poing noir incandescent percute le sable devant moi avec puissance, soulevant d’un seul choc une véritable trombe terreuse. Une trombe qui apparait illico comme un vrai mur de sable face à Juusei qui s’y enfonce sans vraiment pouvoir s’arrêter. Mais déjà je sais qu’il ne peut plus tirer, et c’est une chance que je me permets de saisir allègrement.
Car déjà, mon poing livide n’en est plus un. Il est un roc, un roc inébranlable, incassable. D’un bourdonnement, synonyme de la matérialisation brute de ma volonté, mon poing immaculé se recouvre d’une insondable couche noire. Une couche qui signifie un impact douloureux pour le Phénix.
Je me relève par un effort de concentration puis effectue le geste qui m’est le plus naturel malgré mon handicap ; je frappe. Je frappe droit devant, sans hésitation, sans une seule once de restriction. Et à travers le sable retombant en une fine pluie brûlante, la joue de Juusei rencontre mes jointures enduites de haki.
Dans un craquement audible à plusieurs mètres à la ronde, le visage du pirate ploie sous la puissance de mon coup et se dernier est emporté par la force de l’impact. Il s’écrase au sol plusieurs mètres plus loin comme un boulet de canon tiré à bout portant. Mais ce n’est pas le temps de lui laisser la chance de se reprendre cette fois, il faut continuer de le garder dans sa zone d’inconfort malgré le mal qui me touche.
Alors on recule, d’abord par la jambe droite, puis la jambe gauche. Et peu à peu, je marche, je fonctionne. À grandes foulées, je rejoins rapidement Juusei qui se remet du coup.
-Je n’en ai pas fini avec toi, Phoenix.
Blade Mode 2
Un blizzard assaille mes muscles, mon épiderme, mes veines. Mon sang devient acier, mon corps devient lame. Sous mes yeux, mes bras, puis mes jambes, se pigmentent de milliers de fines lamelles plus coupantes qu’un rasoir. Mon torse, mon dos, mon coup, rien n’y fait exception. Seul mon visage garde son rictus carnassier. Il va souffrir, il va comprendre qu’un vrai prédateur joue avec sa proie. Que Double Face est bien plus que ce qu’il ne sera jamais.
Et dans une seule même vibration, dans un seul bourdonnement assourdissant, toutes les lamelles sur mon corps se mettent à tournoyer à une vitesse démente. Je ne suis plus un homme, je suis une tronçonneuse. Je suis une meule acérée. Une seule arme animée de violence et de détermination.
« Tue! »
Et je sombre vers Phoenix, vers l’avant, faisant fi de mon handicap. Ne voyant plus que le sang qui recouvrira bientôt le sable. Car tu vas souffrir, Juusei.
La bille de plomb s'élance vers sa cible, parsemant derrière elle, une trainé de poudre sombre. Et derrière elle, son propriétaire prêt à assailler son adversaire lui donnant un coup de coude dans la gueule. C'est ça le plan. Un plan qui finira par ne jamais aboutir. Le poing lever haut dans le ciel, Oswald le fait redescendre brisant le sol de sa volonté de vaincre. Suite à ça, un mur fait de roche se dressa devant lui, faisant de ma balle, une fourmie écraser par un mastodonte. Mais je peux encore compter sur moi même, je briserais l'obstacle et frapperait de toutes mes forces mon adversaire pour le conduire à sa perte !
Impact imminent. Quelques mètres. Quelques secondes. Attention, ça va faire mal !!!
Mais attends voir. Quoi ? Le mur s'effondre et ... ?
BAM!
Son poing. Il vient de me toucher la joue pour m'envoyer valsé une nouvelle fois, sur plusieurs mètres. Emmenant avec moi une trainé de sable, je tombe sur le dos creusant une galerie sous la dune. La douleur persiste. Et tant que je n'en aurais pas terminé avec lui, je devrais rester là à me défendre coute que coute. Mais pas le temps de rester les bras croiser. Je dosi me relever ...
Rien à faire. Tel des coups de poignards que l'on m'enfonce partout dans le corps, la sensation de douleur est trop forte pour me relever, sans cracher mon sang deux à trois fois. La main sur la bouche, je m'essuie puis, je me relève avec difficulté. Le temps de respirer ? Même pas. Que croyez vous. Une nouvelle fois, tel un boulet de canon humain, il fonce sur moi, l'épiderme coupante. Son fruit du démon est enfin de sortie.
Il me hurle dessus, souhaitant à tout prix ma mort. L'homme albinos que je peux désoirmais appeler homme tronçonneuse fonce dans ma direction. Il n'est pas loin, de plus en plus proche, il veut me tuer. Mais ... Pas aujourd'hui.
Concentrant ma force dans mon bras droit, je l'esquive de quelques milimètres, puis le frappe de tout ce que j'ai sur la tête, le seule endroit non infecté. Il s'enfonce avec rapidité dans le sol, perpendiculairement à moi. Le vent chaud souffle sur l'impact ramenant à lui une pelleté de sable que la tête de cactus venait de remplacer par son corps.
Et comme lui, malgré mes blessures, je ne dois rien laisser au hasard. Le laisser souffler ? Pas question. Le tuer ? Après tout je suis un pirate. Les coups partent et je ne m'arrête pas, t'en que son coeur bat encore.
Mais dans l'énervement, je ne remarque pas que sa main s'est fofilé prêt de moi, attrapant soudainement ma jambe. Et merde !
Mon visage n’est plus qu’un amas de souffrance pure. Je ne ressens pus rien que cette douleur irrépressible qui m’assaille sans vergogne. Chaque coup donné par Juusei ne fait que garder cette douleur vive sans pour autant me causer plus de mal. Je sais simplement que ma tête est ballotée au rythme de ses frappes, que mon esprit est comme pris dans un étau bouillonnant d’étourdissements et de pulsions meurtrières.
Je perds la perception de mon environnement, trop étourdit et brisé pour bien comprendre. Puis ce sont les sensations. Enfin vient l’esprit. Je n’arrive plus à réfléchir, à croire en un moyen de me défaire de Juusei. Seul bat à mes oreilles le bruit des poings de Phoenix martelant mon visage. Je ne peux même plus maintenir les pouvoirs de mon fruit tellement je souffre, encaisser n’est même plus une option. Je ne peux que souffrir.
« Ou te relever. »
Me relever? Malgré la fatigue? Malgré la douleur? Les coups?
« Double Face ne se fatigue et ne souffre jamais. Car ceux qui osent le faire souffrir se voient retourner cette douleur au centuple. »
-Et il en sera de même pour mon rival.
J’empoigne la cheville du pirate. Mouvement sec, loin de tenir du réfléchit.
L’instinct, l’instinct sauvage et impardonnable de Double Face.
Blade Mode 1
Mes doigts devenus véritables hachoirs s’enfoncent dans la chair de la cheville du pirate, découpant ligaments, tendons et muscles dans une poigne de fer. Crochetant le membre sanguinolent pour y assurer une bonne prise, je hurle sous l’effort lorsque je fais basculer ce dernier, à cheval sur moi, directement par-dessus moi.
-RRAAAAAAAAAAAAAH!!
Il se reprend rapidement en se remettant du faible choc alors que je me relève avec l’énergie d’un dément. La douleur qui irradie mon visage agit comme un énergisant sur moi, comme une drogue dont je ne peux être assouvit. Il y a de cela longtemps que je ne me suis pas sentit aussi bien, aussi fort, aussi libre.
Il y a de cela longtemps que je n’ai pas été Double Face à ce point.
-Ah…ah….ah…ahahahahaha….HAHAHAHAHAHA!!! ALLEZ JUUSEI! CONTINUONS CE SPECTACLE! J’EN AI ENCORE À REVENDRE!
Les yeux fous, une esquisse de sourire perdue au fond d’un rictus carnassier, jamais mon visage n’a pu démontrer autant de désir meurtrier.
Et poussé par un subconscient à la violence inégalable, j’outrepasse l’handicap provoqué par Juusei et me rue sur lui avec la fougue et la colère d’un buffle.
Et jamais un buffle n’aurait pu percuter avec autant de puissance le pirate à peine debout.
Un tacle couvert d’un haki indéfectible. Un concentré de dureté, de brutalité pure. C’est comme si un mur de titane et d’acier trempé le percute lorsque de toute ma masse je fonds sur lui avec un hurlement loin d’être contrôlé.
Une charge assez puissante pour briser les côtes de Juusei sous le choc. Un impact tellement violent que le pirate n’aurait jamais pu bloquer un tel affront. Encore moins avec une seule jambe sur laquelle tenir depuis que ses muscles et tendons sont charcutés.
Comme un véritable obus, le Phénix s’écrase et fait des tonneaux et des ricochets sur des dizaines de mètres.
Mais je n’en ai pas fini. Reculant d’un bon pas mentalement, je fonce donc vers le pirate à en perdre haleine, ignorant le sang ruisselant sur mon visage ou encore les nombreuses contusions heurtant mon corps.
En fait, d’un seul tressaillement je m’arrête. Je stoppe ma course tandis que Juusei se relève difficilement, relativement affaibli. En moi coule une certitude. La certitude que des talents nouveaux me sont accessibles. Que plus que mes poings peuvent faire parler Double Face, que j’ai le pouvoir et la force d’accomplir des prouesses pour lesquelles je devais vendre mon âme et ma lucidité à Dark, autrefois.
Mes pieds s’enfoncent un peu plus dans le sable lorsque je me campe solidement et inspire profondément. Je peux le faire, je suis capable d’accomplir un tel exploit. Ramassé comme un serpent avant de frapper, tous mes muscles blessés ou non en alerte, je me relâche d’un coup, comme un ressort longuement maintenu contre son gré.
Raging Torpedo!!
Comme en suspension entre ciel et terre, je fends la distance me séparant de Juusei d’un seul bond monstrueux. Un bond me propulsant à une vitesse ridicule directement vers le sternum de mon adversaire. Dans l’élan, je me mets à tournoyer sur moi-même, gagnant la force de perforation d’un marteau-piqueur lancé à pleine puissance. Perçant les airs avec force, je frappe Juusei avec toute la force de la rage m’habitant. Lui drillant le torse violemment en ne cessant pas ma course, je l’entraîne dans ma trajectoire et l’envoie à nouveau s’écrouler au sol.
Me réceptionnant avec difficulté, je regagne mon équilibre en battant légèrement des bras, puis regarde Phoenix qui gît au sol. Avec étonnement, je réalise que je halète et que l’air entre dans mes poumons par à-coups rauques. La douleur régissant mon corps se fait elle aussi entendre et je réalise avec morgue que je suis déjà très épuisé. Mon besoin de meurtre aussi se calme un peu, me permettant d’y voir plus clair sur la situation, mieux appréhender mon problème de mouvements altérés.
-Allez Juu. T’es fini, laisse tomber.
AAAAAAAAAHH ! PUTAIN MAIS LACHE MOI ESPECE DE PSYCOPATHE !!!!
Ce malade est entrain de me déchiqueté le mollet ! Ca fait un mal de chien ! Mais qu'est ce qui lui prend ! On est peut être ennemi mais de là à devenir vorace, 'y a des limites ! Et puis merde, me voilà la demie jambe charcuté en plus d'avoir des douleurs au torse qui à ça, s'ajoute mes coupures avec écrit dessus "bar à vampire". J'suis bon pour la casse. Tout juste bon à donner au chien. Un pauvre bout de viande que même les chiens, ne souhaiteraient pas avoir dans leur assiette si on y réfléchit bien.
L'air comme qui dirait énervé, Os' se relève, les veines prêtent à éclatées. La sueur dégouline de son front témoignant de la chaleure du désert. Ou de sa rage envers moi. Ouais, ça doit être plutôt ça. Les dents assérés, il me charge sur son dos et pousse un hurlement, tel un chevreuil que l'on égorge dans la forêt.
Il m'annonce qu'il en a encore à revendre, mais c'est bon, je crois que j'vais arrêter les frais à présent. Mes bourses sont vides ... Mais lui ne l'entend pas de cette façon, à croire que tout doit disparaitre. C'est les soldes. Si ça continue comme ça, je ne pense pas pouvoir y survivre. Loin de moi l'idée d'abandonner. De toute façon, je ne peux plus m'échapper au vue de l'état de ma jambe gauche.
Mais alors que je m'échappe rapidement, l'albinos se rue vers moi, ne me laissant aucunes chances d'esquiver. La tête me démontant chaque parselle de mon corps, il me balade sur quelques mètres avant de me lâcher, me laissant prendre mon envol avant de redescendre sur terre éraflé par la rocaille du sol. Bonds,ricochets, chacun de ces sauts me paraissent de plus en plus puissant, intensifiant la douleur jusqu'à ce que j'en crève. Je suis fini. Pourquoi moi ? Surement parceque je suis un pirate ? Et à qui la faute ...
-Ah....Ah....Ah....Ah.....
Le souffle coupé, une douleur persistante, je ne sais plus quoi faire. Allongé sur le sable brulant du désert, c'est mon ventre qui vient se collé à lui, pour permettre à ma jambe valide, de me relevé. Epuisé, affaibli, je ne sais plus quoi faire. Le regard qui se tourne vers mon adversaire, mon corps suit, mais par pour l'ongtemps.
-OUTCH!
Une nouvelle fois, tel un boulet de canon, sa tête vient me percuter de plein fouet le torse, au niveau du sternum. Le sang coule de ma bouffe, mes poumons se vident de tout l'air qu'ils contiennent et ma vie ne tient plus qu'à un fil. Mes yeux scrutent le ciel bleu, ne sachant plus quoi faire. Oui, je ne sais plus quoi faire. Désolation, désespoir, c'est sur une douzaine de mètre qu'il me lâche, me laissant m'écraser au sol une nouvelle fois.
Mais tant que je vivrais, tant que mon coeur continura à battre, mes poumons à respirer et mon cerveau à réfléchir, je continurais à me battre. Tant qu'il y a un espoir, je me dois de survivre. Alors je me releverais, m'armant des dernières défenses qu'il me reste et je ...
-Eclipse!
Mais soudain, le reste d'espoir qu'il me reste disparait face à la noirceur des ténèbres.
Ce n’est plus une question de blesser mon rival ou non. Ce n’est plus une question de gagner ou de perdre. C’est encore moins le besoin de clore ce combat. C’est plutôt une destinée, une nécessité.
La nécessité de prouver que Double Face est invincible.
Que Double Face n’est qu’un. Que Dark et Oswald, Oswald et Dark, ne sont qu’un être capable de surmonter n’importe quel défi.
« Et que jamais Double Face ne sera vaincu. Ça, Juusei doit le comprendre. »
Tressaillement imperceptible, mais ô combien conséquent. Simple dégagement de puissance, pulsion de force infaillible. Une onde de choc émane de mon corps et fait s’envoler en tourbillon des trombes de sable tournoyantes autour de moi.
Mon épiderme se recouvre de noir complètement, mais mon regard garde son éclat de lucidité. Cette once de conscience qui laisse comprendre que je garde le contrôle sur ce dégagement d’énergie jusqu’à maintenant gardée en moi. La Dark’ Rage m’appartient, Double Face s’éveille totalement.
Mon poing droit se serre, ses jointures se tendent, s’affinent, deviennent lames. Un frimas intérieur y trouve refuge, s’installe et métallise complètement ce poing déjà devenu plus solide qu’un boulet de canon.
Puis de noir profond il devient ténèbres lorsque dans un bourdonnement faible mon volonté s’immisce jusqu’à mes jointures pour les durcir avec la puissance du haki.
Je ne suis plus qu’un fauve près à bondir, un canon chargé à bloc. La puissance pulse à travers chacun de mes pores, mes deux pupilles glauques se plissent dans le noir insondable de mon visage. Toujours conscient de mes actes, mais jubilant devant la force à laquelle j’ai accès, j’appréhende déjà l’impact, la frappe, la fin de ce combat.
L’incroyable énergie accumulée est presque insoutenable, j’ai l’impression de n’être qu’une simple baudruche gonflée à en exploser. Une baudruche dont toute l’énergie est concentrée dans un seul poing, une seule zone d’impact contenant toute la fougue, la vigueur, la colère et la tension d’un même surhomme.
Un surhomme près à écraser d’un coup final son adversaire. Un monstre déchaîné.
Double Face dans toute sa splendeur.
Eclipse.
Murmure porté par le vent, presqu’inaudible, mais pourtant porteur d’un message plus que sibyllin. Et répondant à ce murmure, je fonce, éclair sombre brisant l’ocre du sol desséché. Masse noire fendant l’azur du ciel contrastant si fortement avec le désert, mon poing dirige ma prodigieuse course volante directement vers Juusei.
Mon poing s’enflamme grâce à la friction qu’il provoque avec l’air. Devenu un projectile de mort à la course impossible à interrompre, je frappe Phoenix en plein visage dans un fracas de fin du monde.***
Tempête, sable et poussière.
Ombre, métal, flamme et volonté s’entrechoquent dans une même frappe délétère. Une frappe que même le Phénix ne peut contrer.
Un cratère profond se creuse dans la violence et la douleur d’un pirate, épicentre de ce trou duquel s’échappe sable et poussière.
Plusieurs minutes s’écoulent, longues, immuables. Puis soudain, surgissant de nulle part, solitaires, gris, quelques nuages recouvrent cette partie du désert. En quelques secondes, une pluie diluvienne gorge le sable et la terre d’eau.
Dans l’air pluvieux ne flotte dès lors qu’un seul mot symbolique. Un seul secret partagé par deux hommes brisés.
Rivalité.
Au centre du cratère fumant et boueux, deux silhouettes assombries par les lourds nuages. L’une debout, l’autre encastrée violemment dans le sol, couvert de sang et brûlé de part et d’autre.
Double Face lève les yeux vers le triste ciel et laisse la pluie laver son visage ensanglanté.
-Un jour, un homme a dit qu’il pleuvait toujours après les grandes batailles… Il avait sûrement raison. Pas vrai Juusei?
Pas de réponse. Seul le silence du désert se transformant peu à peu en marre boueuse. Il ne prend pas la peine de jeter un regard à celui qui gît au sol dans son sang et sa souffrance, Double Face sait pertinemment que le spectacle en serait macabre, exemple parfait de la douleur à l’état pur.
-T’as du progrès à faire, Juu. La cicatrice que t’auras, garde la en souvenir de ma seconde victoire. Et toujours, chaque fois que tu te regarderas dans une glace, tu pourras te rappeler que je suis bien plus fort que toi. Alors bas-toi pour ta vie, Juu, bas-toi et deviens fort. Deviens fort et reviens un jour me voir, que je te remette une mandale. Parce que moi aussi je suis fort, et je le serai bien plus à notre prochaine rencontre.
Rappelle-toi Juu, Double Face est invincible. Alors vis et bas-toi pour prouver le contraire.***
Sourire sec, amer. Puis, sans un regard en arrière, je gravis le cratère boueux et remonte la dune éloignée, pour retourner à ma monture. Fatigué à en mourir, mon bras me tirant d’affreuses douleurs, à nouveau bicolore.
Puis, une fois au sommet de la dune escaladée plus tôt, je me surprends à soupirer. Un soupir de gratitude, une simple expiration qui accueille doucement la fin de cette pluie soudaine.
Et je repars vers Erumalu, à dos de camélidé.
En paix.
Un poing ruissellant de flamme pourfendant l'air tel un météore envoyer tout droit du ciel ayant pour mission la destruction, s'abat sur mon visage. Le déchirement, la honte, le regret voilà ce à quoi je pense. Certaines personnes importantes à mon coeur, ces mêmes gens qui comptent sur moi, je suis entrain de les décevoir. Mais malheureusement je ne peux plus rien y faire. Je vais rejoindre ma mère que j'aime tant au ciel, c'est ce qui me fais le plus plaisir dans la situation de vide présente actuellement. Ce même vide, que je parcours le long du désert, anénanti par les flammes de l'obscurité. Cette même obscurité noyant mon esprit de questions mais surtout de pardon. Ce pardon, synonyme de mon échec. Mon éternel rival sort vainqueur de ce combat et il peut en sortir la tête haute. Oswald, tu as été plus fort que moi aujourd'hui et j'en paye le prix fort. Ma vie. J'espère te revoir la haut et cette fois, ne compte pas sur moi pour perdre. Et dans tous les figures de cas, aucun de nous ne pourra mourir, on le sera déjà. A tous mes amis, ma famille, les nombreuses rencontres que j'ai fais durant ces deux ans de voyage, à toi mon rival, je ne vous oublierais jamais.
Je vous dis sans rancune et ...
ADIEU !
ADIEU !
PS: J'ai bu tes dernières paroles Os' et sache que la prochaine fois, j'en sortirais vainqueur.
Un rictus s'affiche sur mon visage, espérant que mon adversaire puisse l'apercevoir...
C'était un bon combat.
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Le néant. Rien que l'obscurité m'envahit, laissant ma vue se délaissé petit à petit, me cédant à l'évanouissement. Un sommeil qui s'entamme et une vie qui s'éteint. C'est fini. J'ai échoué. Toutes les promesses que j'ai faite à présent ne seront pas tenus. Désolé sensei, je ne pourrais jamais récupéré Augus la lame céleste pour votre plus grande fierté, désolé maman, jene te vengerais pas des audieux crimes de la marine, désolé grand frère, nous ne nous entraineront pas à Water Seven au bord des chantiers navales... Navré de vous décevoir. J'ai faillis à mes devoirs. Faillis à ma quête, mes principes, mes espérances pour lesquelles je voulais rendre ce monde meilleur. Je suis navré de vous avoir déçu. D'aileurs, vous n'avez qu'un seul mot à m'administrer,
Le déchu ...
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Dans un silence berçé par la fine brise de chaleur au milieu du désert, mes paupières s'entre ouvrent, me laissant apercevoir la clarté du ciel mangé par la lueur du soleil. C'est donc une toile lumineuse que j'entrevois. Mais quelque chose vient avec. Des voix ? Quelqu'un approche, je ne peux m'exprimer sur eux, l'incapacité de bouger m'oblige à rester cloué au sol, les membres en charpie. Des voix qui restent bien muette par rapport au son infini de la mort qui trotte dans ma tête, tel un bourdonnement d'abeille.
Soudain, je sens mon corps s'élever dans les airs. Est ce mon heure ? Si oui, sachez que je suis prêt. Mais dans l'effort de me réveiller, le sommeil me gagne et me fait sombrer dans l'oublie.
Suis-je mort ?