- musique:
La porte se ferma derrière une étrange chape de fumée, qui allait et venait sans qu'aucun oeil ne s'en offusqua. Une ombre se dessina à travers les vitres sales du baraquement, plongeant les mains dans les effets du mort. Négligemment, elle écarta la silhouette qui reposait sans bouger sur le siège. La tête bascula, révélant un second sourire macabre, dessiné sur sa carotide. Le corps bascula et tomba, maculant de son sang les papiers épars ça et là. Un sourire se dessina sur les lèvres du meurtrier, il tenait ce qu'il voulait. Il ferma le tiroir à toute allure, éparpilla le reste des documents. On ne saurait jamais ce qu'il avait pris, et c'était tant mieux. Il essuya l'arme du crime sur la tunique bleue et blanche de sa victime, puis la rangea à sa ceinture. Aucune considération pour la pauvre âme qui venait de subit son châtiment, ce n'était qu'un cafard qui méritait son châtiment. Un traître à l'espèce humaine, un meurtrier et un diffamateur. On ne prenait pas ses galons sans se salir les mains. La porte claqua derrière l'assassin, et la fumée envahit le ciel. Encore une nuit sans Lune, se dirent les hommes de garde.
"Hey, Nancy ! Apporte donc une choppe au gars dans l'coin !"
Evitant les mains qui se tendaient vers son séant, la jeune femme se faufila jusqu'à l'homme encapuchonné qui trônait au fond de la taverne. Elle lui glissa sa choppe, en échange de quelques berries. D'un geste, il lui jeta une pièce supplémentaire, qu'elle glissa rapidement entre ses deux seins. Elle lui offrit un sourire puis s'en alla servir les autres clients. Masqué par une simple cape noire, il ne laissait rien voir d'autre que le mystère qui l'entourait. Il n'était pas le seul à se comporter ainsi par les temps qui courraient. Mais plus que certains, il avait intérêt à se cacher. Il tira un pochon de tabac de ses effets en entreprit de bourrer une pipe, histoire de rester dans le personnage. Rapidement, une odeur âcre s'exhala de sa place, tandis qu'il jouait avec sa pipe de sa main gantelée. La fumée dansait autour de lui, si bien qu'on lui jetait de temps à autres des regards perplexes. Il n'était pas là pour amuser la galerie, mais il semblait ruminer de bien sombres pensées. Et la fumée s'y pliait de temps à autres. Il fit un geste vers le tenancier.
"Hey, Nancy, deux de plus pour mon ami du fond !"
La jeune femme s'exécuta, réitérant son étrange danse. Son lot de tous les soirs, à éviter les bravades de la gente masculine pour garder sa dignité. Tout les jours, le jeu recommençait. Mais elle s'y était faite et pouvait compter sur ses défenseurs pour conserver son intégrité. Cela lui permettait de toujours afficher ce sourire candide qui lui attrait les pièces et les faveurs. Elle versa ses deux chopes à l'étranger. Il se baissa et tendit la main vers les breuvages. Sa cape glissa légèrement, révélant un symbole ésotérique. Un compas entrelacé de serpents. Hasard funeste, la sirène de la cité retentit à cet instant précis. La serveuse resta quelques secondes les yeux rivés sur le symbole, puis revint vers l'étranger. Elle ouvrit la bouche sans la refermer. Il leva un index à sa bouche, lui intimant de se taire, puis il lui fit glisser deux pièces sur la table. Elle les prit puis s'en alla sans demander son reste. La sirène continua son chant strident, calmant les humeurs. Elle n'était jamais de bon augure, les tournées allaient se multiplier ce soir, la Marine chercherait un coupable et ne s'arrêterait pas avant d'en avoir trouvé un. La jeune Nancy, quant à elle, rendit son tablier et rentra chez elle sans demander son reste. Elle était assez grande pour savoir ce qu'il se passerait ce soir dans la taverne. Elle ne risquerait pas sa vie pour si peu.
"Pas de panique messieurs-dames, officier en mission."
Un Adjudant et quelques hommes. Aisément identifiable par ses galons. L'homme encapuchonné se redressa en écartant ses chopes vides sur le coin de la table. Il rangea sa pipe et prit le temps de récupérer tous ses effets. Les soldats s'avancèrent vers le bar, identifiant les hommes présents ça et là. Ils savaient ce qu'ils cherchaient, quelqu'un capable de laisser une note avec un symbole en forme de compas, entrelacé de serpents. Quelqu'un qui avait commis un meurtre et qui l'avait signé. Un homme dont la vie valait plusieurs millions. Un être dont les meurtres portaient tous cette signature particulière, au delà des autres assassins de son organisation. Et ils savaient à présent qu'il était ici. Rafael rabaissa son capuchon sur son visage, et ouvrit le loquet de la fenêtre d'un geste négligent. Un homme regarda dans sa direction, puis se détourna. Il y revint une seconde plus tard. Avait-il rêvé où quelqu'un se tenait dans le coin de la taverne quelques secondes plus tôt ? Non, il n'avait pas rêvé, du tabac encore incandescent trônait dans le cendrier. Dehors, une chape de brume était apparu au sommet de la taverne, dévoilant une silhouette sombre et mystérieuse. Un sourire se dessina sur les lèvres de l'assassin, alors que la Marine sortait en trombe du bâtiment, suivant l'instinct de l'Adujant qui était persuadé de l'avoir vu. Pas ce soir, messieurs.
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"Hey, Nancy ! Apporte donc une choppe au gars dans l'coin !"
Evitant les mains qui se tendaient vers son séant, la jeune femme se faufila jusqu'à l'homme encapuchonné qui trônait au fond de la taverne. Elle lui glissa sa choppe, en échange de quelques berries. D'un geste, il lui jeta une pièce supplémentaire, qu'elle glissa rapidement entre ses deux seins. Elle lui offrit un sourire puis s'en alla servir les autres clients. Masqué par une simple cape noire, il ne laissait rien voir d'autre que le mystère qui l'entourait. Il n'était pas le seul à se comporter ainsi par les temps qui courraient. Mais plus que certains, il avait intérêt à se cacher. Il tira un pochon de tabac de ses effets en entreprit de bourrer une pipe, histoire de rester dans le personnage. Rapidement, une odeur âcre s'exhala de sa place, tandis qu'il jouait avec sa pipe de sa main gantelée. La fumée dansait autour de lui, si bien qu'on lui jetait de temps à autres des regards perplexes. Il n'était pas là pour amuser la galerie, mais il semblait ruminer de bien sombres pensées. Et la fumée s'y pliait de temps à autres. Il fit un geste vers le tenancier.
"Hey, Nancy, deux de plus pour mon ami du fond !"
La jeune femme s'exécuta, réitérant son étrange danse. Son lot de tous les soirs, à éviter les bravades de la gente masculine pour garder sa dignité. Tout les jours, le jeu recommençait. Mais elle s'y était faite et pouvait compter sur ses défenseurs pour conserver son intégrité. Cela lui permettait de toujours afficher ce sourire candide qui lui attrait les pièces et les faveurs. Elle versa ses deux chopes à l'étranger. Il se baissa et tendit la main vers les breuvages. Sa cape glissa légèrement, révélant un symbole ésotérique. Un compas entrelacé de serpents. Hasard funeste, la sirène de la cité retentit à cet instant précis. La serveuse resta quelques secondes les yeux rivés sur le symbole, puis revint vers l'étranger. Elle ouvrit la bouche sans la refermer. Il leva un index à sa bouche, lui intimant de se taire, puis il lui fit glisser deux pièces sur la table. Elle les prit puis s'en alla sans demander son reste. La sirène continua son chant strident, calmant les humeurs. Elle n'était jamais de bon augure, les tournées allaient se multiplier ce soir, la Marine chercherait un coupable et ne s'arrêterait pas avant d'en avoir trouvé un. La jeune Nancy, quant à elle, rendit son tablier et rentra chez elle sans demander son reste. Elle était assez grande pour savoir ce qu'il se passerait ce soir dans la taverne. Elle ne risquerait pas sa vie pour si peu.
"Pas de panique messieurs-dames, officier en mission."
Un Adjudant et quelques hommes. Aisément identifiable par ses galons. L'homme encapuchonné se redressa en écartant ses chopes vides sur le coin de la table. Il rangea sa pipe et prit le temps de récupérer tous ses effets. Les soldats s'avancèrent vers le bar, identifiant les hommes présents ça et là. Ils savaient ce qu'ils cherchaient, quelqu'un capable de laisser une note avec un symbole en forme de compas, entrelacé de serpents. Quelqu'un qui avait commis un meurtre et qui l'avait signé. Un homme dont la vie valait plusieurs millions. Un être dont les meurtres portaient tous cette signature particulière, au delà des autres assassins de son organisation. Et ils savaient à présent qu'il était ici. Rafael rabaissa son capuchon sur son visage, et ouvrit le loquet de la fenêtre d'un geste négligent. Un homme regarda dans sa direction, puis se détourna. Il y revint une seconde plus tard. Avait-il rêvé où quelqu'un se tenait dans le coin de la taverne quelques secondes plus tôt ? Non, il n'avait pas rêvé, du tabac encore incandescent trônait dans le cendrier. Dehors, une chape de brume était apparu au sommet de la taverne, dévoilant une silhouette sombre et mystérieuse. Un sourire se dessina sur les lèvres de l'assassin, alors que la Marine sortait en trombe du bâtiment, suivant l'instinct de l'Adujant qui était persuadé de l'avoir vu. Pas ce soir, messieurs.