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[Sans-Nom, ex-bateau]Le Conte des trois Grognons. Part 0

« Il y a plus d’épaves que de flottes, Parbleu ! »

Je fais tourner la grande roue comme une fille qui fait son premier bal. J’ai le bide qui me lacère de douleurs à chaque fois que je donne un coup de reins pour manouevrer, je sens encore la morsure de la lame du Baffeur. C’est à peine si les ennuis prenaient une pause depuis que j’ai quitté le presque droit chemin. Baeteman s’affère du mieux qu’il peut tandis que l’ancêtre… Eh bien il reprend goût à sa foutue vie on peut dire.

A chaque fois que je vire de bord pour esquiver les assauts ennemis lointains, je vois la drôle d’embarcation en bois de Totem que les Amazones avaient chargé sur le Sans-Nom qui ballote de tribord à bâbord en menaçant de faucher Blackness. S’il finit sur le derche, certain qu’il va balancer ce tronc par-delà le bastingage.

Encore un mât gigantesque qui dégueule de la flotte juste en face, alors que je commence un empannage musclé pour le contourner, un boulet de canon l’explose en miettes. Ils se rapprochent les bougres de bleutés.

« Capitaine Blackness ! Palsambleu ! Vous aurez retrouvé la patte avant qu’on rejoigne les cadavres noyés de cette foutue zone ? »

Aussi sec, il m’envoie un boulet en pleine face que j’esquive  d’une torsion arrière en me ruinant les lombaires. Zagahaha. C’est comme la picole, on réapprend bien vite.
Les gars qui nous chassent ne doivent pas avoir une raison bien solide de le faire, j’ai jamais eu ma tronche sur un papelard. Par contre, les deux autres, c’est une autre histoire.

« Dîtes-moi, vous seriez pas recherchés par hasard ? Sombrefesse ! Je hais la bleusaille ! »

Encore une poignée de minutes et ils seront plus prêt que les poils sous le derche, le bruit de leurs canons se répercute avec de plus en plus de force et le fond de l’air empeste la poudre. Il ne manque pas grand-chose avant de sortir de l’enchevêtrement de carcasses qui débordent de la zone de bas-fonds du cimetière. A presque cinq cent mètres, j’aperçois la fin du couloir d’épaves, deux énormes galions en forment les piliers. On pourrait presque croire les colonnes de pierres qui vous accueillent pour le passage de Reverse. C’est vachement étroit, pour le Sans-Nom, ça passe. Pour l’autre derrière, c’est moins certain.

« Au fond du chemin camarades, c’est la quille ! Zagahahaha ! Si on tient jusque là-bas, je vous parle de la carte messieurs les Capitaines ! Enfin, on peut aussi voter pour en parler maintenant, on peut aussi se trouver un nom d’équipages ! C’est une bonne occasion, on aurait l’air de barbotteurs si on se fait pincer sans blase à décliner !  Zagahaha ! »


Dernière édition par Scab Tournebroche le Sam 5 Avr 2014 - 10:10, édité 1 fois
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Les détonations ne faiblissaient pas. Nikolas usait de son agilité naturelle pour rester en vie, tentant de garder l'équilibre sur les mâts mis à rude épreuve par le feu ennemi. Un boulet passa à moins de 20 centimètres devant lui, manquant de le déstabiliser alors que le trublion maintenait de sa main droite son chapeau sur sa tête, et de l'autre agrippait tout ce qui pouvait dépasser: filins, bouts, mât... Avec tout ce vacarme, il entendait à peine les vociférations de la Cloque, qui tentait avec pas mal de succès d'éviter au vaisseau de sombrer. Il finit par lui balancer, un poil énervé:

"SI TU POUVAIS ARRÊTER DE GROGNER DEUX SECONDES, J'POURRAIS PEUT ÊTRE ME CONCENTRER SUR LES VOILURES DE CETTE COQUE DE NOIX !"

Il se retourna, juste à temps pour voir la manœuvre que prévoyait Scab pour nous sortir de l'impasse. Faire passer le Sans Nom dans un couloir à peine plus grand que le navire, couloir constitué de deux épaves instables et branlantes, qu'un boulet bien placé pourrait faire s'écrouler sur le navire à tout instant. Plutôt que de paniquer, Nikolas préféra soupirer, s'essuyant le visage pour le libérer d'un peu du sel et de la transpiration qui y trônaient. Trois trompe-la-mort en une seule journée, décidément, quelqu'un là haut lui en voulait.

Il décida que de toutes façons, ils n'avaient pas trop le choix, s'ils voulaient pouvoir s'en tirer, et se cramponna du mieux qu'il put en attendant le couperet. Le bateau s'enfonça dans le mince espace entre les deux épaves, les projectiles fusant autour de lui, faisant voler les éclats de bois pourris par le temps. Ça passait... A mi-chemin, cependant, un grincement sinistre et assourdissant se fit entendre à la gauche de la nouvellement désignée vigie. Niko tourna la tête, juste à temps pour voir la proue d'une des épaves se détacher et s'écraser dans l'eau, faisant balloter le Sans-Nom et le percutant à mi-coque, sans grand dommage heureusement. Au moins, le passage était bouché pour de bon. Le vaisseau des fuyards sortit enfin du couloir, et les coups de feu cessèrent. Le navire de la marine faisait le grand tour pour les rattraper une fois le large atteint. il faut dire qu'avec ses voiles minuscules et en piteux état, et son équipage plus que réduit, le petit navire ne pourrait pas tenir la distance en vitesse pure. Il fallait se préparer pour un éventuel affrontement au corps à corps, bien qu'à trois contre un équipage complet de la marine, l'issue semblait plus qu'incertaine... Silencieux, Nikolas cogitait, attendant aussi que l'un de ses compagnons ait une idée brillante qui puisse leur sauver la peau.



Dernière édition par Nikolas Baeteman le Sam 28 Sep 2013 - 11:25, édité 2 fois
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Giah-ah-ah-ah-ah ! Cela faisait des siècles que je ne m'étais pas autant amusé ! Approchez la bleusaille, que je vous loge ce boulet dans la coque ! Giah-ah-ah-ah-ah !

Et oui, l'ancêtre reprenait goût à sa foutue vie, c'était bien le cas de le dire. Il était là, derrière ses trois canons, des boulets à ses pieds, l'un d'eux dans sa grosse paluche droite. Les mirettes ne décrochant pas de l’embarcation marine, un sourire féroce aux lèvres. Pas loin, Scab qui fait tout ce qu'il peut pour se frayer un chemin au beau milieu de ce cimetière d'épaves. Ce foutu endroit n'a jamais semblé si hostile au vieux Blackness. Il grogne une première fois lorsque le Sans-Nom est violemment remué par une manœuvre brusque de la Cloque. Sacrebleu ! Qu'il prenne garde ou ils finiraient comme les centaines de navires créant ce lieu, de vulgaires épaves...

Avec tout cela, il y a ce drôle d'engin qui n'a de cesse de glisser d'un bout à l'autre du pont, suivant l'agitation du moment et qui pourrait bien finir par me percuter. Ajouter à cela les mouettes qui font hurler les canons de leur bateau et cela fait beaucoup de choses à surveiller pour un seul homme, vieux qui plus est. Et assoiffé. Et affamé. Un obus fuse vitesse grand V vers le trio de la piraterie, frôlant la barbe imbibé de rhum de l'ancien et explosant derrière lui le mât surgissant de la baille. Le Capitaine Tournebroche se sent d'humeur à grognasser pour lui rappeler qu'il serait temps de retrouver le coup de main. The Hungry grogne une seconde fois. Et d'un geste furieux, propulse le projectile dans sa main direction la trogne du nain. Qu'il la boucle et dirige ce rafiot loin d'ici !

Le nobliau n'était pas plus détendu que nous, puisque lui-même reprochait à Scab de trop grognonner. Le problème étant qu'il le faisait en grognant, alors forcément...

Si je suis recherché ?! Bon dieu Tournebroche ! Vous avez déjà vu ma trombine de soiffard sur un morceau de papier, vous ?! Moi pas ! Je suis aussi recherché que vous avez deux guibolles de chair ! Giah-ah-ah-ah-ah !

Il maugréa quelque chose en retour, probablement une réplique que l’ouïe défaillante du forban au tricorne ne permettait pas de recevoir. Il ne s'y attarda pas. La Cloque beuglait déjà à propos de la fin du calvaire. Foutrebleu que c'était vrai, ils y étaient ! Un sifflement admiratif s'échappa d'entre les ratiches de notre soiffard lorsqu'il posa les yeux sur les deux galions formant la sortie du cimetière. Les palabres du graisseux ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd. S'ils passaient ces deux galions, il en saurait plus sur la carte et ce fameux trésor. C'était tout ce dont il avait besoin de savoir ! Voter pour en savoir plus dès à présent, il s'en moquait foutrement. Quant au nom qu'on pourrait trouver à un pareil trio... Eh bien il ne fallait pas y penser puisqu'ils ne se feraient pas coincer !

En mirant les deux navires ainsi dressés face à eux, il avait une idée de quoi en faire une fois qu'ils seraient derrière eux. Il en éclata d'un rire gars.

Messieurs ! Pour le nom de l'équipage...

Jamais il ne termina sa phrase. Ces foutus chieurs de mouettes venaient de lui foutre son idée en l'air ! Celle-ci s'écroulait en même temps que l'on pouvait apercevoir de lourds morceaux des galions s'effondrer sur le Sans-Nom. Sales bachibouzoucks ! Ils avaient tellement pilonnés la zone de leurs canons que forcément, certains des obus avaient percutés les galions ! Les flots furent salement secoué par tant de chaos en si peu de temps, le rafiot emmenant les trois malheureux réchappant mystérieusement à la pluie de débris. Non sans malmener l'équipage à son bord qui eurent bien du mal à ne pas passer à l'eau. Cela en était trop.

Furieux comme jamais jusqu'à présent, Balior The Hungry Blackness grogna si fort que le son se répercuta aux oreilles de la bleusaille, une centaine de mètres en arrière. La bave s'en était envolée, son visage affichant une rage folle.

Le nain ria aux éclats.

Balior lui rendit son rire par un autre grognement.

Il grogna en retour.

Fut au tour du nobliau de pousser le sien.

Le tout fit germer une idée dans l'esprit des trois forbans au même instant. Tous trois se regardèrent, sachant pertinemment ce que l'autre avait dans la caboche.

Les Grognards.

Les Grognards ?

Les Grognards !

ZAGA-GIAH-AH-AH-AH-HA-HA-HA !

Les Grognards étaient formés. Le Sans-Nom quittait le cimetière des épaves et la marine était bloquée à l'intérieur. Plus aucun danger ne menaçait donc notre tout nouveau équipage.

Alors Capitaine Tournebroche ! Dites-nous en plus sur ce trésor ! Giah-ah-ah-ah !
Capitaine Tournebroche ?! Par tous les diables ! Ce n'est pas l'équipage de Jangoto ! Mah ! Cela ne fait rien...


Cette voix, aucun ne le reconnaît. Sortie d'on ne sait où, se dressant fièrement derrière Balior, un vieil homme portant une épaisse armure et solidement armé apparaît. Il ne prend pas la peine de se présenter, ni même d'annoncer pourquoi il est là. Il cogne. Son poing massif renforcé par la couche d'acier qui le surplombe, s'encastre dans le faciès du soixantenaire comme dans du beurre. Celui-ci décolle du plancher et s'en va se perdre dans les barils dans un coin du pont. Cette soudaine apparition musclée impose un silence de plomb. L'individu soulève sa lourde masse de dessus son épaule et laisse s'écraser l'extrémité sur les planches du rafiot. Il fusille alors du regard Scab et Nikolas.

Sur son bras droit, le symbole de la Marine est clairement visible.

… pas de pitié pour les criminels !

[Sans-Nom, ex-bateau]Le Conte des trois Grognons. Part 0 1200_b10



Dernière édition par Balior Blackness le Ven 16 Aoû 2013 - 0:23, édité 1 fois
    On pouvait entendre le grincement des planches lorsque le colosse en armure faisait rouler ses muscles sous l'épaisse couche d'acier qui couvrait ses bras. Balior était à terre, et le Marin (car il ne faisait plus aucun doute quant à l'appartenance du barbu à la masse) fusillait la Cloque et Nikolas du regard, prêt à en découdre à l'aide de son imposante arme. Le rugissement des canons avait cessé, un calme malsain régnait désormais sur le pont du Sans Nom, comme celui qui précède la tempête. Tout va bien, pensa le jeune homme. Il est seul et nous sommes encore trois, en espérant que le cœur de l'ancêtre n'ait pas lâché à l'impact de la châtaigne. Nikolas descendit des hauteurs du mât le long d'un filin, ses bottes claquèrent sur le plancher du navire lorsqu'il le toucha.  Son air était grave, la situation lui semblait plutôt sérieuse. Il mit son regard dans celui de leur opposant, ses yeux dépassant tout juste sous la visière de son chapeau, la plume violette vibrant dans le vent humide. Au loin, Balior grogna et tenta de se relever ; au moins n'était il pas mort. Le regard du barbu s'égara un moment vers le vieil alcoolique, et Nikolas sauta sur l'occasion. Il glissa sa main droite dans son manteau, et en une fraction de seconde, son mousquet était dans sa main, prêt à faire feu sur l'inconnu. Il pria un instant pour que la poudre ait séché depuis leur petit séjour sous les eaux, mais n'eut pas le temps d'obtenir la réponse.

    Un coup de feu résonna dans le silence, mais il ne venait pas du musicien. Celui ci lâcha son arme, emportée par la puissance du coup. Tous cherchèrent l'origine du tir, estomaqués. Le colosse en armure ria, puis lança:


    "Bahahah ! Tu as survécu au choc, toi aussi ?"

    Les yeux perçants de Niko trouvèrent enfin le canon fumant qui avait fait feu. Sa taille était imposante ; un double canon comme seul un homme musclé par l'effort aurait pu soulever. Aussi la surprise fut de taille, quand des décombres, en lieu et place d'un autre colosse attendu par tous, surgit une jeune femme d'à peine la vingtaine, équipée du même type d'armure que son camarade. Une jolie rouquine aux yeux verts, qui marchait comme les plus belles dames de la grande ville. Excepté qu'au lieu d'une ombrelle, c'était un gigantesque fusil à barillet qui pendait à son bras.

    [Sans-Nom, ex-bateau]Le Conte des trois Grognons. Part 0 1024_b10

    En d'autres circonstances, le jeune Baeteman aurait sorti son plus beau sourire et passé en revue son répertoire d'accroches, mais la situation ne s'y prêtait pas vraiment. Balior s'était relevé, et, le nez en sang, avait rejoint le rang de Scab et Nikolas, grommelant et visiblement un tantinet énervé. La main du gentleman transformiste se posa sur la poignée de sa rapière, alors que la gamine tireuse d'élite répondait à son ami d'une voix douce et séduisante.


    "Seulement trois ? Je suis un peu déçue."

    Ils ricanèrent tous les deux. Ces deux compères de la Marine devaient certainement se débrouiller niveau combat ; être catapultés sur un vaisseau ennemi à travers des épaves ne leur faisait en tout cas pas peur. La lutte promettait d'être rude, surtout qu'il fallait empêcher ces brutes de détruire le moyen de transport du nouvellement formé équipage des Grognards. Et au vu des armes imposantes qui faisaient face aux trois trublions, ce n'était pas gagné d'avance.
    .


    Dernière édition par Nikolas Baeteman le Jeu 22 Aoû 2013 - 12:07, édité 1 fois
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    Mais c’est la saison des Marines ou quoi ? Parbleu ! Voilà qu’il en pousse dans les morceaux d’épaves maintenant ! L’ancêtre venait de se faire envoyer prier les saints à l’autre bout du Sans-Nom et, aussi sec, les talents de Baeteman avaient trouvé du répondant. Bougredieu ! Deux brutes aux armures d’acier et aux armes dévastatrices, voilà typiquement le genre de trucs qui n’arriveraient pas à des jeunots qui prennent la voie de la piraterie pour la première fois. Non, ils seraient presque portés jusqu’à Reverse avant de rencontrer leurs premières emmerdes. Mais cornedouille ! Pour nous, il ne faut même pas espérer une gazette gratuite !

    Je lâche le gouvernail, on a encore assez de marche de manœuvre avant que le bâtiment au loin ne contourne le cimetière. Juste assez de temps pour filer un coup de guibolle au noblio, une gonzesse qui n’est pas amazone, c’est du gâteau. Pis ensuite on balance le gros à la baille à trois !

    Je saute par-dessus la rambarde à deux pas du manteau de Baeteman, Balior le nez en sang refile directement à l’assault. Je suis là,  au milieu d’un des morceaux de proue qui venait de choir sur le pont, je ressers mon bandana et je lance au blondin.

    « Capitaine Baeteman ! On se prend la rouquine à deux et on… »

    « Dis voir petit homme… Tu pourrais me donner un coup de main ? »

    « Hein ?! »

    Recroquevillé dans l’angle de la proue deux fois trop étroite pour sa carrure, voilà que je vois un gros personnage à la barbe rousse épaisse, aux bras plus large que mon bide, aux plaques d’acier et aux genoux arrivant presque devant le menton. Assis dans son coin, il était plus coincé qu’un boulet au fond d’un canon à la poudre détrempée. Pour combler la scène, la marque bleutée de la Marine sur son bras gauche. Lui, c’est un mordu de justice. Sale race !

    « C’est qu’il semblerait que ça coince au niveau des épaules… Bah ! Je vais faire autrement va ! »


    BAOUF

    [Sans-Nom, ex-bateau]Le Conte des trois Grognons. Part 0 1280_b10

    Une détonation monstrueuse me fait perdre l’équilibre et des copeaux de bois volent dans tous les sens. C’était un canon ? Morbleu ! Qu’est-ce que c’est que ce bestiau là ?! La taille du bazar ! C’est un fusil ça ? Le double de celui de la rousse ! Le type est aussi large que l’autre barbe grise et bigrement aussi haut ! Il se descend aussi sec une corne en bois de bière qu’il rattache aussitôt à son ceinturon.

    « Boarf ! On ne prend pas la peine de boire et après on s’étonne du mauvais rythme qu’on prend ! Regarde le beau-frère ! Il a déjà la barbe grise ! Bah ! T’es pirate, tu connais ça ! »

    Sans aucun coup de semonce, il m’envoie un moulinet de crosse dans le menton qui m’expédie  à travers la porte de la cabine arrière. Aie.

    Trois contre trois.




    A quelques centaines de là, sur le navire du Lieutenant Fail.

    « Monsieur ! »

    « Affirmatif »

    « Les trois sergents d’élites sont à bord du bateau fugitif, mon lieutenant ! Le sergent Salanzar Marchall, dit "Tape la Masse", le sergent Lysa Redwyne, "la terreur rousse", et le sergent Teashot Matthew, "La Pinte de Plombs". Le plan a marché parfaitement ! Le navire n’a pas pu faire autrement que de percuter les épaves et ainsi faire tomber, en plein sur leur pont,  les trois sergents blindés cachés au beau milieu de celle-ci! C’est une réussite lieutenant Fail ! »

    « La réussite fait partie du plan. »

    Classe.


    Dernière édition par Scab Tournebroche le Dim 29 Sep 2013 - 17:38, édité 1 fois
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    Un grognement me prend, un son étouffé par un autre témoignant de la géhenne qui a posé son fessier à l'intérieur de ma caboche. Nom de dieu ! Mes mirettes ont à peine eu le temps de voir ce qu'il venait de se passer. Il me semble qu'un boulet m'a percuté de plein fouet. Non, ce n'est pas cela... ? Je remue, un peu, pas trop, difficile de faire obéir mon corps d'ancêtre après un coup pareil. Pourtant, il le faut bien. A côté, les choses ne s'améliorent pas. Dans la difficulté, je me redresse sur mes guibolles, mes os râlent, mon cœur se fâche et ma vue n'a de cesse de tanguer. Ah la garce ! Je renifle bruyamment, grossièrement. Comme l'impression d'avoir perdu le museau en chemin. Je ne le sens plus et si mon sang ne me dégoulinait pas sur la trogne, remplissant ma bouche et rougissant mes chicots, je le penserais envolé.

    Lentement, grognassant, je rejoins le nain bedonnant et le nobliau, pour faire face au fils de putain qui m'a démoli la trombine. En le mirant, je comprends mieux pourquoi j'ai eu si mal. C'est un sacré morceau qu'on a ici, le genre à prendre six repas par jour, à avaler sans mâcher la boustifaille et le tout, en prenant des portions pour quatre. Un sacré malabar. Et encore, s'il avait seulement été grassouillet, j'aurais pu garder espoir, mais là. Je ne sais pas combien de tonne d'acier le surplombe, ni combien pèse sa masse, ce qui est pourtant claire, c'est qu'il ne sera pas aisé de le jeter par-dessus bord. En et plus de cela, il sera épaulé par cette typesse au fusil monstrueux. Une qui a l'air farouche. La marine nous a tendu un sale traquenard que j'me dis. Les jeunes de nos jours ne doivent plus savoir compter, que ça surenchérie dans mon crâne.

    Trois forbans défiant la mort face à deux valeureux défenseurs de la justice, les sales nez de bœufs. Je serre les paluches, montre les chicots et claque un regard assassin à la vieille mouette. Il me le rend bien. Sa masse se soulève, je suis prêt à lui rentrer dans le lard quand l'interruption de la scène tombe. Mordiable ! Encore un ! Mirez l'engin, aussi léger que le premier ! Et cette arme, nom de dieu c'est leur marque de fabrique, de donner dans le mastoc ?! Tournebroche a pas remué un poil de cul qu'il est propulsé en arrière par la crosse du rouquin. Le roux. Sale race ! Maintenant que les hostilités sont ouvertes de tous les côtés, je vais pouvoir broyer l'autre arrière-faix de truie ladre. Et il n'attend que cela.

    Mais avant, causons.

    Ton casque me fait de l’œil ! Je vais m'en emparer avant d'expédier ta sale trogne de chien galeux loin de mon navire ! Giah-ah-ah-ah-ah !
    Vieux pendard, tu ne lorgneras plus sur grand-chose une fois au mitard, le museau raclant le sol crasseux de ta geôle !


    Chiure de mouette, il a du répondant. Je grimace, une paluche frôle mon naseau brisé, saignant encore, grogne un coup, racle le fond de la gorge, avant d'expulser un glaviot ensanglanté sur barbe grise. Si la mienne vire au blanc, la sienne est plutôt grisonnante. Glaviot qui ne fait que retomber à ses bottes, quand rien ne va... Qu'importe, c'est le signal de la charge ! D'un bond, je m'élance sur la bleusaille, pognes liées, et fend l'air d'un coup de bâbord à tribord. En face, ça ne bronche pas. Encaisse la lourde frappe comme si de rien n'était et renvoi du tac au tac. Ce n'est pas une grosse main qui fuse vers mon foie, c'est un gant d'acier rôdé au démantèlement d'équipage de boucaniers. Cette fois, je ne flancherai pas. Impact. Corneguidouille ! Il cogne vraiment sec !

    Endure la douleur Blackness, cela ne peut pas faire plus de mal que de revoir Miranda après des années alors que tu la pensais morte la greluche ! Repousse ta souffrance vieux croûton et trouve la force de lui aplatir le groin de ta paluche ! C'est chose faite. A peu de choses près. C'n'est pas cinq doigts d'une main qui s'encastre sur sa binette, ce sont dix doigts qui la martèle l'espace de quelques secondes. Croyez-moi jeunots quand je vous dis, qu'aussi robuste soit-il, le rustaud aux bras d'acier bascula en arrière. S'il ne termina pas le derche raclant les planches du Sans-Nom, c'est uniquement car il percuta le grand mat avant. La justice n'abandonnait pas aussi facilement, pensez-vous. Un rire gras poussa du fond de la gorge, manifestant ma satisfaction.

    Giah-ah-ah-ah-ah-ah-ah !
    Ne vend pas l'armure du vieux Salanzar avant de l'avoir dessoudé !


    Il cause juste, mine de rien. Il décide d'user de sa masse pour balayer le problème, ce qui déforme ma trombine en un sourire satisfait. On me prend au sérieux, c'est bien. Maintenant, je n'ai plus qu'à me donner à fond moi aussi. L'arme s'abat lourdement et manque de m'arracher le cou. Il recommence, cette fois en visant moins haut. Le rat, il vise le point faible ! La sénescence ronge mes réflexes chaque jour, ma réactivé se fait moins présente. Et les premières affectées sont mes cannes, qui ne peuvent plus bouger comme à mes jeunes années. La masse me fauche comme la faucille le ferait avec une touffe d'herbe et je m'étale de tout mon long. Là, je regrette de n'être qu'un soiffard car la gnôle engloutit tantôt se retourne dans la bedaine et il en faut peu pour que tout ressorte...

    Et en voilà un.

    Ces mots sonnent désagréablement dans mes esgourdes et je ne peux rien y faire. Une dernière fois, la masse se lève haut dans les airs, avant d'être sèchement rabattu par son propriétaire. Avec bien plus de puissance que jamais il n'avait déployé jusqu'ici. En plein bedaine. Le choc me coupe le sifflet, me fait cracher le sang et ouvrir grand la gueule. Et le sol cède sous mes os. Chute inattendue à l'étage inférieur, direction la cale. Le caillou qui tambourine sur le parterre et une pluie de planches détruites qui me retombent sur le coin de la trogne. C'est mauvais à tous les niveaux. Sur le pont, une mouette triomphante s'avance au bord de la brèche afin de s'assurer que son vis-à-vis n'a pas tenu le choc.

    Matthew, tu as encore été plus lent que moi ! Zoulah-lah-lah-lah-lah !


      Le combat faisait déjà rage. Nikolas tentait de ne pas se laisser distraire par les autres duels sur le pont, mais il ne put s’empêcher de jeter un rapide coup d’œil lorsqu'un tiers de ce dernier se disloqua dans une volée de copeaux, sous le choc de la masse d'un des marins. Blackness se tenait visiblement lui aussi sous l'arme au moment de l'impact, et avait traversé le plancher. Peu de chance pour qu'un vieillard comme lui survive à ça, pensa le jeune bretteur. La situation empirait de secondes en secondes: à trois contre deux, et vu la puissance de leurs adversaires, les deux forbans ne tiendraient pas très longtemps. Il fallait vite se débarrasser de la rouquine pour se concentrer sur le colosse à la masse. Mais ce n'était pas une mince affaire. La seconde d'inattention de Nikolas faillit d'ailleurs lui faire perdre la mâchoire, et il ne parvint que de justesse à esquiver la crosse du gigantesque fusil qui fusait vers son visage. La plupart des accessoires de combat de Baeteman étaient hors d'usage à cause de son petit séjour dans le grand bain. Plus de poudre, plus d'explosifs, fumigènes, sel ou autre. Ses choix stratégiques étaient pour ainsi dire plutôt limités.

      Et la bougresse avait non seulement démontré ses talents de tireuse, mais à ce moment là, elle faisait montre d'une grande capacité au combat au corps à corps. La vitesse avec laquelle elle faisait virevolter son engin de mort comme un gigantesque gourdin était proprement impressionnante pour son gabarit. Chaque coup manquait d'arracher la tête du jeune homme, et celui ci ripostait tant bien que mal à l'aide de sa rapière, virevoltant et esquivant, mais se fatiguant plus qu'autre chose. Mais il lui restait encore un atout dans sa manche... ou plutôt dans sa botte. Alors que la furie au fusil manquait une fois de plus sa cible, Nikolas saisit une seconde pour donner un coup sec de son talon sur les planches du navire. Une petite lame sortit alors du bout de sa botte, tel le dard d'un insecte piqué au vif. Le style de combat du jeune homme changea alors radicalement, alternant estocs et pirouettes mortelles de sa jambe droite, ce qui eut pour effet de déstabiliser quelque peu la rouquine. Alors qu'elle parait un coup de pied bien placé du jeune homme, elle baissa sa garde une seconde. La rapière fusa, mais ne toucha pas sa cible, déviée par le canon du fusil. Elle ne put esquiver cependant le revers bien senti de la main gauche de Baeteman, dont le poing rageur percuta la joue de la jeune femme violemment, la faisant tituber en arrière.

      Il y eut une petite pause dans le combat, la donzelle se tenant la joue, visiblement plus furieuse que jamais. Nikolas, haletant, savourait son premier coup au but depuis le début du combat. Un plaisir qui ne dura que quelques secondes. Le jeune homme aperçut le sol s’assombrir devant lui, mais n'eut pas le temps de se retourner. Une énorme main gantée le saisissait par le col et le soulevait, le faisant quitter terre. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, le souffle de Baeteman était littéralement brisé, le genou du mastodonte percutant son estomac tel un boulet de canon. L'instant d'après, le jeune homme était projeté comme une vulgaire poupée de chiffon à travers tout le pont, dans un cri rageur de son tortionnaire. Il percuta la porte de la cabine du capitaine et la traversa, s'affalant au milieu des débris de bois et de la poussière. La souffrance était invraisemblable. Ses poumons crachaient du sang en continu, ses yeux étaient révulsés, son souffle court, presque inexistant. Il tenta malgré tout de se relever. Il fallait fuir. il n'y avait pas d'autre solution contre ces types là. Était-ce la douleur qui parlait à ce moment-là ? Nikolas Baeteman n'avait jamais été un canon de courage, et peut être avait il été un peu trop enivré par les événements des dernières heures. Un seul de ces types avait suffi à le mettre presque KO, en un seul coup, et il en restait deux de plus. Que faire ? Sauter à la mer et tenter de s'accrocher à un débris en espérant survivre ? Le suicide était presque assuré. Le musicien attendait là, à moitié relevé, à moitié au sol, suffoquant et rougisseant le sol de la cabine du capitaine de ses crachats. Il attendait un miracle, ou que l'un de ses compagnons trouve quelque chose.

      # Lame cachée
      Nikolas fait sortir une petite lame de l’avant de sa botte. Pas assez longue pour tuer, mais assez tranchante pour sectionner un tendon, une artère, un muscle… Selon l’endroit où il décide de frapper. Avec de la chance, cette attaque peut déclencher l’invalidité d’un membre de l’adversaire.
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      Je me retrouve dans la cabine du capitaine, la porte que je viens de traverser comme un boulet frappe l’armoire dans sa rotation et se referme  aussi sec  dans l’élan. Je vois le gros meuble qui vacille, parbleu ! D’une roulade sur le flanc je l’esquive avant qu’elle ne m’aplatisse la bedaine. Par toutes les mouettes, je me redresse tant bien que mal avant de voir la porte qui s’ouvre de nouveau et l’énorme boite de conserve rousse  apparaît dans l’encadrement.

      « Bah tiens ! C’est que c’est coquet pour un navire pirate ! »

      « Morbleu ! Vous avez quoi dans la tête ? Vous ne voyez pas qu’il est encore neuf ce bâtiment ! Sale mouette ! »

      « Tu parles fort petit homme, mais tu ne cognes pas »

      Insulte-moi de civil tant que t’y es. Bordel ! C’est pas un rigolo le gradé, je campe mon appui sur ma jambe de bois prêt à lui envoyer ma guibolle dans le bide.

      « Boaf ! Je suis coincé ! »

      « Mais c’est pas vrai ! C’est quoi cette manie ?!! »

      Ce bleu vient de se coincer dans l’encadrement de la porte, les plaques de métal coincées contre le bois travaillé et les gonds d’acier. Il arme son gros canon d’un coup de poignet et vise là où sa coince. Parbleu ! Il va fusiller mon navire ce bouchon là !

      MATRIX KICK

      La pointe de ma guibolle frappe son pif et un BLOP sonore témoigne du déblocage virilement réussi que je viens d’opérer. Il glisse sur le ponton, je sors en claquant la porte derrière moi. On ne dézinguera pas la cabine des capitaines du Sans-Nom ! De dieu !

      « Sales bleus ! J’interdis à quiconque d’abîmer mon bate… »

      SCHPLOF

      Porte à peine fermée que le corps du capitaine blondin traverse le bois et s’explose en déglinguant tout. C’est pas imaginable d’être aussi maladroit ! Heureusement qu’il y a le vieux Blackness qui…

      « PARBLEU ! C’EST QUOI CE TROU AU MILIEU DE MON BÂTIMENT ! CAPITAINES ! VOUS ALLEZ RESPECTER NOTRE OUTIL DE TRAVAIL ? VACHENOIRE ! »

      En face, le gros gaillard à la barbe grise qui venait vraisemblablement de lancer le nobliau s’engouffre dans la brèche pour rejoindre l’ancêtre. Pis à côté, gros-roux se relève aux côtés de petite rousse qui pointe son gros engin sur ma pomme de gnome.

      « Miss Redwyne ! Humpf ! Que dites-vous de trinquer avec moi ? »

      Au même moment je me tourne vers le blondin qui crache sa bile sur les lattes, bon dieu ! De si belles lattes ! Crénom ! Et puis il a de ses yeux qui cherchent à faire une connerie.

      « A quoi vous sert ce beau coupe papier monsieur Beateman si ce n'est pour enfoncer dans le cul de cette rouquine ?! »

      Le claquement du chien des deux fusils me fait fléchir l’échine machinalement, une double salve de plomb fuse vers ma poire. Je roule en arrière, un plomb me lacère le mollet droit. Heureusement, il est en bois. Le mollet, hein.

      L’énorme rouquin et l’amazone d’acier avance sans réduire l’allure et réitère la salve. Et le nobliau qui semble paralyser, j’attrape la porte au sol et je protège ma petite personne et celle de capitaine la plume avec la plaque de bois. Nos adversaires continuent d’avancer en nourrissant le feu. Une idée, une idée ! Et dire que l’autre bateau va finir par nous rejoindre avec ce contretemps fâcheux. Je sens le bâtiment qui gite au grès des vagues, la déflagration des armes couvre le bruit sourd du lourd kayak en bois de Totem qui glisse de tribord à bâbord sur le pont principal et qui se bloque contre le mât. Heureusement qu'il se bloque d'ailleurs, il nous aurait fauché plus d'une fois si l'on ne pouvait passer par le tribord du pont. Il est trop long pour le petit pont du Sans-Nom ce kayak. Il est trop lourd en plus pour faire office de canot de sauvetage. En fait, j’ai beau réfléchir, je ne sais pas pourquoi j’ai insisté pour l’embarquer ce machin…

      « … Tu m’entends Tournebroche ? »

      « Hum ? J’étais dans mes pensées capitaine Beateman… Bâbord… Tribord… Parbleu ! Bien sur ! Nous devons prévenir capitaine Blackness ! Humpf ! Humpf ! Humpf ! »

      J’en chialerai tiens ! J’envois des coups de coude dans le parquet de la cabine tandis que je tiens la grosse porte d’une main pour encaisser l’assaut de plombs de la bleusaille. Le sol craque et on traverse le sol pour rejoindre la cale. Bordel, voilà, je saccage autant que les deux autres.

      #  Matrix Kick
      D'un bond, Scab balance un coup de pied digne des films. Grand.


      Dernière édition par Scab Tournebroche le Dim 29 Sep 2013 - 17:39, édité 1 fois
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      A ce train là, le navire finirait bientôt en petit bois de chauffage. Un trou béant sur le pont, la cabine du capitaine ravagée... Et trois bêtes furieuses bien décidées à envoyer le Sans-Nom par le fond dans les plus brefs délais. Baeteman et Tournebroche venaient juste de passer par le plancher, pour se retrouver dans la cale, tandis que leurs assaillants restaient sur le pont supérieur. Pour le moment. En bas, le tableau n'était pas plus glorieux. Les débris s’amoncelaient, au milieu des quelques caisses et tonneaux de poudre et de vivres, qui constituaient la maigre cargaison du Sans-Nom. Le corps de Blackness était visiblement introuvable, puisque son adversaire semblait le chercher des yeux. Il ne prêta même pas attention aux deux pirates qui venaient de choir à l'étage inférieur, à l'autre bout de la cale. Le choc remit les idées de Nikolas en place. La douleur était toujours présente, néanmoins il parvint à se relever, stimulé par le discours de la Cloque dans la cabine.



      Quelques secondes auparavant, dans la cabine...
      « A quoi vous sert ce beau coupe papier monsieur Baeteman si ce n'est pour enfoncer dans le cul de cette rouquine ?! »

      Le Grognard releva les yeux, cracha une dernière fois par terre avant de se secouer violemment la tête, et de répondre d'une voix rauque, les balles commençant à fuser sur le bois de leur bouclier de fortune:

      « Il faut dire qu'elle se défend, la diablesse... Et avec l'autre buffle en plaques pour distribuer les châtaignes, je dois t'avouer que j'ai un peu d'mal à tenir la cadence ! Faut vite trouver une solution pour se sortir du pétrin, où on finira en pâture pour plancton, et notre coque de noix avec ! Tu m'entends, Tournebroche ?

      - Hum ? J’étais dans mes pensées capitaine Baeteman… Bâbord… Tribord… Parbleu ! Bien sur ! Nous devons prévenir capitaine Blackness ! Humpf ! Humpf ! Humpf ! »



      Scab se releva d'un seul coup, levant les bras et envoyant voler copeaux et débris autour de lui. Il ouvrit grand la bouche et inspira.

      « Foutreble... »

      Alors qu'il s'apprêtait à jurer bruyamment, comme à son habitude, le jeune capitaine plaqua sa main sur la bouche de son compagnon, désignant du doigt "la Massue", qui visiblement ne semblait pas très à l'aise dans l'obscurité ambiante de l'endroit. Ses mouvements étaient plutôt hasardeux, et il trébuchait régulièrement sur les poutrelles jonchant le sol. En voilà, un joli point faible comme on n'en fait plus. Les deux compères se plaquèrent contre une pile de caisses pour se dissimuler au regard du géant. Scab n'avait pas vraiment eu le temps d'évoquer son plan auprès de Niko, néanmoins la priorité était de se débarrasser de Monsieur Muscles et de retrouver Blackness. La Cloque semblait convaincue que l'ancêtre avait survécu au choc, et mieux qu'il était encore en état de les aider, ce dont Nikolas doutait fortement, mais tant pis. Mieux valait ça que de rester à rien faire, attendant l'étreinte de la mort. Ils échangèrent un regard, attendirent que leur ennemi leur tourne le dos, puis entamèrent une course folle vers celui-ci, aussi vite que leurs corps meurtris le permettaient.

      Bien entendu, le marin n'était pas totalement dur de la feuille, et le bruit de la guibolle de bois de Tournebroche et des bottes de Baeteman sur les lattes l'alarmèrent. Pas assez vite cependant pour qu'il puisse se retourner complétement et se mettre en position de défense. Baeteman avait déjà remarqué que les armures des trois assaillants ne couvraient pas l'intégralité de leur corps. En l’occurrence, la faille présentée à la botte du musicien était relativement mal placée pour son propriétaire. Profitant de l'élan de sa course, Nikolas lança sa jambe droite dans un superbe mouvement de balancier, et la pointe de son pied percuta l'entre jambe du colosse de plein fouet. Jackpot. Malheureusement, la petite lame fixée à la botte du pirate s'était brisée lors du vol plané quelques minutes auparavant. Mais la douleur semblait suffisamment vivace pour que le géant reste immobile, les yeux écarquillés et les lèvres rétractées. Une seconde plus tard, Tournebroche surgissait, se servant du dos et des épaules de Baeteman comme d'un tremplin pour atteindre le visage de sa cible. Sa jambe de bois fusa et percuta violemment le nez du marin, dans un craquement lugubre. Lentement, le colosse aux pieds d'argile tituba, puis bascula en arrière avant de percuter le sol dans un nuage de poussière de bois. Un de moins... En tout cas pour l'instant. L'ennemi semblait sonné, mais pas KO ; on pouvait l'entendre grommeler de douleur. Cela lui prendrait sans doute un certain temps pour se relever, au vu de sa masse corporelle et des deux coups qu'il venait de recevoir.

      Maintenant, il fallait retrouver Blackness au plus vite, et trouver un plan. Les Grognards ne disposaient que de quelques secondes de répit, avant que leur ennemi ne se relève ou que ses alliés ne se décident à descendre dans la cale à leur tour.

      # Choc immoral
      Bon, ici, pas besoin de plus détailler que ça… Nikolas assène un terrible coup de genou directement sous la ceinture de sa victime. Et ça, croyez-moi, qu’on soit un homme, une femme ou quoi que ce soit d’autre, ça ne fait pas du bien. Sauf peut-être pour un cyborg malchanceux.


      Dernière édition par Nikolas Baeteman le Dim 29 Sep 2013 - 10:28, édité 3 fois
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      Pute borgne. J'ai eu une absence. Je ne sais pas combien de temps elle a durée, mais c'est bien ce qu'il s'est passé. Et on peut me comprendre, après avoir reçu un coup aussi brutal, c'est un miracle si je n'ai pas chaque os du corps esquinté, ainsi que le palpitant à l'arrêt. Fumier de chiure de mouette, il est solide ! Et là maintenant, après avoir frôlé le trépas, je n'ai pas l'impression de pouvoir lui tenir tête. Pas aujourd'hui, pas après tout cela. Il va falloir prendre le large et s'assurer qu'ils ne restent pas sur ce rafiot. Toussotant, mes pognes repoussent les planches couvrant ma carcasse afin de permettre une remise sur guibolles. J'ai le sentiment de m'être absenté trop longtemps pour qu'en haut, les deux compères maîtrisent la situation.

      Fermement encré sur mes quilles, les mirettes s'agitent et balaient les environs. La cale. J'avais presque oublié avoir transpercé le plancher du Sans-Nom. Presque. La patoche essuie le raisiné qui coule de ma trombine, front et lèvres. Un raclement de gorge brise le silence des lieux, expulsion d'un glaviot ensanglanté, une baboue douloureuse. Maudit chien de la justice. J'aurais ta peau. Mais pas tout de suite, trop faible. Faim, soif. Paturons qui se mettent en marche, faiblement, ils se traînent jusqu'à la table. J’attrape la bonbonne de pinard que je porte immédiatement au bec. Le bouchon est arraché avec les chicots, la bouteille bascule, la piquette coule au fond du gosier.

      Pour ne pas changer, j'inonde mes loques et ma vieille barbouse hirsute, l'essentiel est quand même atteint. Une sorte de second souffle est trouvé au fur et à mesure que le rouge inonde le corps et le bulbe. Et tandis que je me dirige en fond de cale pour avaler une tranche de lard, derrière-moi une masse choir d'un étage. Foutrebleu de foutredieu de corneguidouille ! Salanzar est venu s'assurer que le boulot est bien fait ! Il vient m'arracher à la vie ! Du moins, si ces chasses parviennent à me repérer, ce qui semble pas gagné. Écrasé dans un coin de la pièce, dissimulé dans la pénombre, retenant mon souffle, suant comme un pourceau au soleil un jour de canicule, je ne fais pas le fier.

      Si sa masse vient encore une fois me coller un bécot, s'en est fini de moi. Alors faire profil bas ne me paraît pas une si mauvaise idée, là maintenant. Le vioque barbote du regard sans parvenir à me trouver, à son grand étonnement. Je l'entends grincher dans sa barbe. Il n'a pas l'air de comprendre comment j'ai pu foutre le camp. Il lance quelques pas hasardeux, aux aguets, ne voulant pas être surpris, il n'ose pas trop en faire. En haut, le plafond craque de nouveau. Trop pour que ce soit seulement les rats qui parcourent le pont. Quelqu'un ne va pas tarder à faire une Blackness. Salanzar ne bronche pas alors que deux silhouettes difformes s’engouffrent dans la pièce à leur tour.

      Le jeu de dominos jaunies se dévoile lorsque je comprends que les Grognards sont réunis. Tournebroche et Baeteman sont là eux aussi. Dans l'idée de venir me prêter main forte ? Sans doute. Ils ne tardent pas à tomber sur le malabar d'acier dont les paluches ne lâchent pas sa maudite masse. Coup de chance ou non, ils parviennent à le faire se gaufrer. Le bruit sourd de l'armure claquant contre le sol étant un indicateur suffisant. Le nain bedonnant et le nobliau me cherchent, sans succès. C'est finalement mon rire gras qui va attirer leur attention. Je les rejoins rapidement, terminant ma barbaque et n'oubliant pas de boire une gorgée de vin supplémentaire. J'ai l'air heureux. Je le suis. Eux et moi sommes quitte.

      Crévindiou ! J'ai bien cru qu'il allait finir par me tordre en deux celui-là ! Mon cœur cognait si fort qu'il aurait pu déchirer ma chair pour se jeter à la baille ! Giah-ah-ah-ah-ah !

      Je leur tends la cruche de pinard en remerciement de leur aide.

      Buvez, ça donne du culot ! Il nous faudra au moins cela pour remonter sur le pont foutre les tripes des ces bâtards au soleil !

      A l'idée de reprendre un pain armé d'acier en plein trombine, j'ai le corps qui tremble. La vue qui chancelle et le claque-bec qui se serre. Si on s'en sort, je jure de me remettre en forme.
        Crève-dieu ! En voilà une foutue bonne idée ! J’attrape la cruche et je la balance dans le fond de la pièce en pleine tronche de la rouquine qui n’a pas vu le coup venir. Elle est recouverte d’un vin puant de seconde zone, l’odeur typique d’une rousse. La paluche de Blackness vient s’exploser derrière mon crâne et je prends un parpaing de salives dans les esgourdes.

        « T’es pas cinglé de balancer c’te vinasse ?!! »

        C’est pas le moment de fomenter des excuses dignes de l’importance que l’ancêtre attache à la picole. Je saute par-dessus la table et Beateman fait de même, on commence à connaître la façon d’opérer des deux zouaves avec leur crache-du-plomb personnel. D’un coup de poigne, je renverse le bordel sur le flanc, la bouffe de l’ancien avec. Nouvelle tarte.

        Sboaf Poaf

        La fusillade reprend de plus belle. Ca siffle fort dans les mirettes, la cale fait résonner chaque coup avec plus de bruit que cent canons pendant un abordage. D’un coup de coude des deux côtés, je fais signe au nobliau et au vieux de m’écouter.

        « … BOAM.. QUE… SPOAF.. ET… PAF… Parbleu ! Zagahaha ! Poaf ! »

        Merde. Ils n’ont rien compris les gars. Je mime l’idée, on bouffe du copeau de bois au passage. Avec deux doigts, je représente quelqu’un qui court de droite à gauche. Beateman améliore mon mime avec un morceau de carotte qu’il place à la place de mon doigt droit, il fait de l’humour en plus. Blackness représente la cale du Sans-Nom avec un morceau de carcasse de poulet dépiauté. En peu de temps, on se retrouve avec un champ de bataille digne des plus grands stratèges. Pour sur, ce n’est pas à l’échelle, faut se signifier le truc hein. Pis les autres gusses qu’on pas le nœud à cesser les tirs pour voir si on est toujours derrière la table renversée. Je mime une dernière fois le plan, la plume du blondin se balance de bas en haut pour signifier sa compréhension. La compréhension de Beateman, hein, pas de la plume. C’est con sinon.

        « Z’avez compris ?! »

        « En espérant que ça marche…»

        « Crévidiou ! Ou nous ne ferons pas de vieux os ! Giah-ah ! »

        Silence.

        « On s’entend là?... Foutrebleu ! »

        Les tirs avaient cessé et instinctivement, on plonge en avant, la masse d’acier du gris s’explose contre la table avec tellement de puissance qu’il manque de craquer la quille. Putain, mon bâtiment. Aussitôt, la rouquine et le barbu à la pinte enclenche la pluie de plomb. On file sur le tribord en esquivant, on roule ensuite à bâbord aussi vite qu’on le peut. Je saute au-dessus de la grosse masse qui cherche à me décoller la tête du tronc.

        « BEATEMAN ! LES CANONS ! »

        La lame du blondin vient fendre les cordages qui maintiennent les deux canons de bâbord. J’ai une bille de plomb qui me lacère le bide au moment où l’on revire vers tribord. Les canons suivent et Beateman sectionne les deux autres canons. On a l’air fin comme ça.

        « Roule ! Roule mon bon Sans-Nom ! Zagahaha ! »
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        Le plan de la Cloque n'était pas si fou que ça, en fin de compte. Bon, d'accord, il l'était. Mais faute de mieux, voilà que les trois Grognards s'amusaient à faire rouler un navire troué comme un gruyère, courant de droite à gauche puis de gauche à droite à fond de cale. Le bénéfice immédiat de ce petit manège fut que les deux cinglés de la gâchette durent se résigner à stopper le tir: impossible de viser juste à cause du roulis, et faire des petits trous dans la coque d'un navire sous le niveau de flottaison n'était pas très malin. Contre toute attente, les deux géants semblaient complétement pris au dépourvu. L'agilité et les acrobaties n'étaient visiblement pas leur fort, et ils peinaient à rester debout, sans compter les innombrables débris qui traversaient la pièce à chaque mouvement du bateau, manquant de leur faucher les jambes.

        Restait encore un petit problème: pour que le plan fonctionne, il fallait remonter sur le pont, et ce, au bon moment. Les trois marins bloquaient le passage vers les escaliers de la trappe, il ne restait donc plus qu'une seule issue: le trou béant laissé par le coup de masse de l'autre brute. Problème, celui-ci se trouvait à plus de deux mètres du sol de la cave. Impossible de sauter jusque là. Baeteman se creusait la cervelle, tout en continuant de courir du mieux qu'il pouvait ; le choc de tout à l'heure lui avait certainement cassé une côte ou deux, et chaque mouvement était un supplice, mais l'adrénaline lui permettait de continuer l'effort. La facture viendrait plus tard. Ses sens n'étaient heureusement pas trop endommagés, et son regard perçant sut trouver une échappatoire: un bout pendait depuis le mât central jusque dans l'ouverture creusée sur le pont. Il n'atteignait pas le sol, malheureusement, mais formait du moins un point d'accroche. C'était plus que suffisant. Il tourna la tête à droite et à gauche, cherchant à attirer le regard de ses compagnons.


        « BLACKNESS ! »

        L'intéressé tourna la tête, interloqué. Avec le boucan environnant, c'était déjà un petit miracle que les esgourdes de l'ancêtre puissent entendre le cri du jeune homme. Nikolas faisaient des grands gestes, désignant à tour de rôle le trou au plafond, Tournebroche, et le vieux pirate, mimant de jeter quelque chose. Le visage de Balior se tordit plusieurs fois, visiblement en pleine réflexion pour tenter de déchiffrer le message de son compagnon. Puis, il compris, et explosa d'un rire sonore.

        « Mon gars, j'dois dire que j'aime ta façon d'penser ! Giah-ah-ah-ah ! »

        Alors que Tournebroche se marrait grassement en faisant rouler son navire dans tous les sens, la main encore ferme de Balior Blackness se referma sur son col. Avant même que la Cloque ne puisse protester ou se débattre, d'un geste ample et magnifiquement réalisé, le vieux forban l'envoyait valser à travers le plafond, ou plutôt à travers l'espace laissé par le coup du sergent de la Marine. On l'entendit "atterrir" dans un bruit sourd, instantanément suivi d'une longue liste d'insultes éculées. Un de sorti. Les deux compères restants continuaient à courir, et au fur et à mesure de leur course, la navire se penchaient de plus en plus dangereusement, à tribord comme à bâbord. Désormais, le roulis devait être suffisamment fort pour permettre la bonne exécution du plan de Tournebroche. Heureusement d'ailleurs, car les marins commençaient sérieusement à prendre le coup, et réussissaient tant bien que mal à suivre le mouvement. la rouquine était même en train de recharger son arme, les deux jambes en grand écart pour se stabiliser entre deux caisses. Il était plus que temps de mettre les voiles.

        La façon dont Baeteman et Blackness se sortirent de la cale est pour le moins complexe à narrer comme à expliquer, mais pour faire court, le jeune homme agrippa la main du vieil homme au moment où le côté bâbord du bateau était le plus haut, avant de tout deux se propulser dans l'ouverture pour attraper le cordage pendant, avant de se hisser sur le pont. Pour ceux qui auraient du mal à suivre, voici un schéma explicatif, visiblement dessiné de la main du capitaine Baeteman lui-même, dans ses mémoires concernant cet instant:

        [Sans-Nom, ex-bateau]Le Conte des trois Grognons. Part 0 Xlqe


        Quoi qu'il en soit, l'équipage des Grognards se retrouvait de nouveau sous le vent frais de South Blue, et tous trois continuaient à faire rouler le navire du mieux qu'ils le pouvaient, en attendant que leurs adversaires se décident à remonter sur le pont. Le lourd Kayak-totem glissaient le long du navire, se heurtant au bastingage et manquant de passer par-dessus bord à chaque mouvement. Soudain, une main gantée de fer surgit des entrailles du navire, pour venir s'agripper au rebord de la faille laissée par la massue. Et Tournebroche de hurler:

        « MAINTENANT ! »

        Blackness, posté aux côtés du gigantesque kayak, l'envoya d'un puissant coup de botte glisser dans l'axe du trou. La bateau roula une fois de plus... Les Marins sortirent tous trois de la faille, furieux...

        BLAM

        Tel un jeu de quille géant, les trois marins furent fauchés par le bois massif de l'embarcation, et projetés par dessus le bastingage, directement dans l'eau froide et salée. On entendit un léger "plouf", suivi de deux énormes gerbes d'eau lorsque les sergents Marshall et Matthew plongèrent à leur tour. Les pirates s'arrêtèrent de courir, éreintés, et silencieux. A tout moment, ils s'attendaient à voir une main cuirassée saisir le bois du pont. Mais il n'en fut rien. Le bateau se stabilisa après une ou deux minutes. Le vent faisait claquer les voiles, le grincement des lattes formait une rythmique reposante. Les Grognards s'affalèrent au sol, haletants. Ils se regardèrent, à tour de rôle, et explosèrent ensemble d'un rire puissant et sincère, qui résonne encore aujourd'hui dans ce petit coin de South blue.

        Le Sans-Nom voguait vers Bliss, à moitié détruit mais bel et bien vivant, avec à son bord trois nouveaux amis qui profitèrent du voyage pour se raconter leurs histoires, partager un peu de vin et de lard, et rêver à l'avenir.



        LONGUE VIE AUX GROGNARDS !




        Navire du lieutenant Fail.

        « Monsieur !

        - Soldat ?


        - Les trois sergents d'élite viennent d'être repêchés, Lieutenant. Ils ont échoués.

        - Ont ils gardés le cap ?

        - Oui Monsieur, selon les dernières informations du poste-vigie.

        - Alors c'est qu'ils font cap vers Bliss. Ils auront besoin de réparer leurs avaries ou de trouver un autre navire. Quel meilleur endroit que le plus grand chantier naval des Blues pour cela, hmm ?

        - Aucun, Monsieur.

        - Rompez, soldat. Nous les rattraperons à terre. Et cette fois, pas de coups fourrés.

        Le Lieutenant de Marine se tourna vers l'horizon, se curant le nez de sa bien-aimée baguette. Aucun pirate n'avait encore échappé à sa vigilance. Et aucun ne le ferait jamais, pensa-t-il en reniflant.




        Fin du RP

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