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Le casse du siècle. [Log 1-6]


Les Avalons - Arc I : L'ascension sur North Blue.





Panique à Inu Town.

"Inu Town, la petite île tranquille réputée pour ses nombreuses sources thermales et la chaleur de ses habitants, a été le théâtre de deux catastrophes, il y a maintenant deux jours.

Alors que rien ne laissait présager une telle chose, il s'agit non pas d'un mais de deux équipages pirates, celui des Desperados et celui des Avalons, qui ont attaqué simultanément la prison située à l'ouest de l'île. Menant une diversion maritime, deux groupes de criminels se sont infiltrés (plus ou moins discrètement, d'après des sources de la marine) au sein de l'établissement carcéral et ont commencé à tout ravager. Parmi les individus qui ont pu être identifiés se trouvaient les capitaines Seido D. Noroma et Lloyd Barrel ainsi que leurs hommes, Wohrwèlch, Elinor Lafayette et Kanbei Wanajima, respectivement primés à 5.000.000, 1.800.000, 10.000.000, 4.000.000 et 2.000.000 de berry. Et malgré des montants peu élevés, les hors-la-loi ont tout de même réussi à générer un remue-ménage des plus anarchiques, rivalisant de procédés plus extravagants les uns que les autres, comme la distribution de leurs propres avis de recherche, notamment. Et ce n'est pas tout.

Au beau milieu de cette attaque désordonnée et irrationnelle, comme pour rajouter encore plus de chaos et d'incompréhension, la mer s'est déchaînée et une vague de plusieurs mètres de haut s'est abattue sur l'île, endommageant sévèrement les structures de la prison et causant plusieurs inondations à Chom et à Karnutes. Les causes de ce petit raz-de-marée sont cependant encore inconnues, mais de nombreuses hypothèses et rumeurs circulent : un séisme au large d'Inu Town, la chute d'un météore, l'utilisation d'un pouvoir démoniaque... Ce n'est pas le grain qui manque à moudre de ce côté là.

Toujours est-il que l'attaque pirate combinée au raz-de-marée ont conduit à un bilan des plus lourds, avec l'évasion de plusieurs détenus et la mort de dizaines de soldats de la marine régulière et celles du Lieutenant Inoue Kageki, épéiste de talent, et du Commodore Dre Alanoz, le célèbre combattant chanteur. Mais ils ne se sont pas morts en vain, leur sacrifice ayant permis de tuer Wohrwèlch, un des pirates des Desperados.

Au lendemain de ces tristes événements, la petite île semble avoir retrouvé son calme, et la reconstruction et le deuil des victimes s'opère doucement et dans un silence des plus funestes. Quant aux deux équipages pirates, ils ont pris la fuite, mais une chose est sûre... On entendra sûrement parler d'eux à nouveau, que ce soient à travers de futurs méfaits ou des avis de recherches mis à jour."


Confortablement installé dans le fauteuil de ma cabine à bord d'un Galahad fièrement mais discrètement amarré dans la rade du port de Luvneel, je reste assez déçu de l'article concernant mon attaque de la prison. Un véritable ramassis de fadaises et d'inepties, ce journal. Encore une belle preuve que la marine et le gouvernement mondial manipulent les médias. "Les causes de ce petit raz-de-marée sont cependant encore inconnues"... J'aurais du m'en douter. Jamais ils n'admettrons qu'il existe quelqu'un de ma trempe, à moi, le grand Lloyd Barrel, capable d'engendrer, par la seul force de mon divin haki, des catastrophes. Il faut tout de même que je reconnaisse qu'ils ont finement joué leur coup : à cause du raz-de-marée, bon nombre des témoins oculaires de mes fantastiques prouesses ont rendu l'âme, rendant toute corroboration des informations impossibles, et leur fournissant un bel alibi. Mais je ne m'avoue pas vaincu. Je ne peux tout simplement pas l'être. Lors de mon prochain coup d'éclat, qui ne tardera sans doute pas à venir, je veillerai à bien jauger ma force, de manière à ce qu'un maximum de badauds puissent scander mon nom et propager ma réputation jusqu'au Nouveau Monde.  Je relis les noms écrits dans l'article : Seido D. Noroma, Wohrwèlch, Elinor Lafayette... Kanbei Wanajima. Kanbei... Je soupire. Wohrwèlch c'est la faucheuse qui s'est fait tuer d'emblée. Dire qu'il avait dix millions de prime pour un tel niveau... Seido D. Noroma et Elinor Lafayette... Juste deux idiots. Et pourtant plus primés que moi. A croire que la marine calcule les montants en comptant sur leurs doigts de pieds... Bref, passons. Je continue à feuilleter les pages du journal sans grande attention, passant les divers articles concernant le contre-amiral Archibourré et son équipage des Siphons, un truc comme ça. Pfeuh, de toute manière, ce sont des incapables, en plus d'être des marines. Je suis sûr et certain, foi de grand Lloyd Barrel, que ce n'est qu'un de ces procès sur-médiatisés pour faire parler de la "justice" en bien, et que tous ces soit disant "traîtres" en ressortiront blancs comme neige... A force d'effeuillage de pages, je tombe finalement sur cette brochure publicitaire, nettement plus intéressante...



Le casse du siècle. [Log 1-6] Ky10
Grande soirée exceptionnelle au casino Chez Cyrus !

Venez nombreux participer au plus grand tournoi de poker jamais organisé sur North Blue, au casino Chez Cyrus à Luvneel, qui aura lieu ce soir. De nombreux lots sont à gagner,  et s'élèvent à un montant de plus de trente millions de berry ! Sans compter qu'un prix "mystère" d'une valeur inestimable sera offert au grand vainqueur. Pour savoir ce que c'est, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Alors sortez votre plus beau costume, mettez vos lunettes de soleil et surtout, n'oubliez pas votre porte-monnaie !

Un casino ici, à Luvneel, qui organise une soirée avec pour grand prix un lot surprise d'une "valeur inestimable" et qui aura dans ses coffres pour "plus de trente millions de berrys" ? Voila une information qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Après les récents événements d'Inu Town et les piètres qualités de l'administration de la marine de North Blue, je songe de plus en plus sérieusement à quitter cette mer pour me diriger vers Grandline. Mon ex-second m'a trahi, j'ai définitivement coupé les ponts avec ma famille, et je commence à devenir de plus en plus fort. Il est grand temps que j'aille rejoindre tous ces combattants qui se croient tout permis et plus puissants que moi, le grand Lloyd Barrel, histoire de leur rabattre le caquet et de leur montrer qui est le chef. Le seul petit bémol qui pourrait non pas me gêner (c'est impossible) mais éventuellement m'embêter un tantinet, c'est qu'un homme de ma condition se doit d'avoir un train de vie à la hauteur de celle ci. Et cela fait longtemps que je n'ai pas eu entre mes mains un confortable petit magot qui pourrait m'assurer tout le luxe dont j'ai tant besoin... Et ce grand tournoi de poker tombe à pic. Je viens d'attaquer une prison... Et si la prochaine étape était le casse du siècle ? J'arrache la page ou se trouve la publicité et la fourre dans ma poche, avant de monter sur le pont, où je retrouve Viald, Naoko et bien sûr... Yskino.

"Alors, capitaine ? Qu'est-ce que tu as prévu pour la suite des événements ?", demande Viald, aussi curieux qu'excité.
"Rassurez moi, tout le monde est majeur, ici ?", demandé-je.
"Hé, j'ai trente-quatre ans quand même... Un peu que je suis majeur, bordel de merde ! C'est moi le doyen ici !", beugle t-il en réponse.
"Tu as oublié le respect, Viald ou je dois te le rappeler ?"
"Dix-neuf pour ma part... Donc j'imagine que oui.", répond Naoko, rêveuse, comme à son habitude, mais coupant court à cette micro-dispute. Viald commence sérieusement à me chauffer les esgourdes. Depuis notre discussion entre Inu Town et Luvneel et le départ de Kanbei, qui lui avait fait intégrer notre équipage, il se montre de plus en plus présomptueux. Il vaut mieux pour lui que ça cesse tout de suite, sinon... Sinon...
"Yskino ? J'imagine que oui ?", changé-je de sujet. Viald part bouder sur la figure de proue.
"Pourquoi cette question ?", demande t-il agressivement. Venant de sa part, je ne m'attends pas à ce qu'il se montre forcément courtois. Mais c'est indéniable qu'il peut m'être très utile, même s'il se montre assez salope sur les bords quand il veut. Moi, le grand et fabuleux Lloyd Barrel, suis disposé à prendre le temps qu'il faudra pour lui montrer qui dirige ce bateau et cet équipage, même s'il ne fait pas partie. Pas encore...
"Pourquoi cette question ? Vous comprendrez bien assez tôt. Naoko, Yskino, vu que vous êtes les seuls à ne pas être primés, vous allez faire quelque chose pour moi en ville."
"Entendu capit...", commence la demoiselle. Elle n'a pas le temps de finir qu'Yskino lui tranche la parole : "Je suis pas ton larbin."
"Tu ferais mieux de faire ce que je te dis, le borgne... Tu te souviens de ce dont nous avons parlé hier ?", demandé-je ironiquement. Bien sûr qu'il s'en souvient, des "informations" que je lui fais miroiter.
"Tu veux quoi ?", grommelle t-il.
"Vous allez aller en ville...", commencé-je lentement. Je continue, d'une manière plutôt théâtrale et complètement classe : "Acheter des costumes ! Pour nous quatre !"
"Des costumes ?"
"Oui bon, pour toi, ce sera plus une robe de soirée, bien évidemment...", rétorqué-je. Vrai que j'avais pas précisé. Mais bon, c'était quand même évident... Même pour un singe. Ou un cochon d'inde. Donc pour Naoko.
"Des costumes et une robe de soirée ?"
"Oui, tu sais, c'est un habit blanc et noir avec une cravate ou un nœud papillon, et qui rend bien plus présentable que tes guenilles... Et qui est surtout bien plus discret."
"Je sais ce qu'est un costume !", s'écrie t-il. Mais pourquoi il demande, dans ce cas ?
"Discret ? Qu'est-ce que tu racontes ? A quoi ça va servir ?! C'est pas discret du tout !", lance Viald, qui venait de revenir et qui avait tout écouté.
"C'est pas discret dans la vie de tous les jours, certes...", commencé-je. Je sors le prospectus et leur montre : "Mais dans ce genre d'endroits, ça l'est."
"Tu veux aller jouer au poker ? Pourquoi faire ?"
"Je ne veux pas jouer Yskino, loin de là..." Je marque une pause, et reprends, avec la plus grande des classes : "Le grand Lloyd Barrel et ses hommes vont braquer un casino."
"Quoi ?!!"
"Alors ça..."
"Woaw... Dire que je pensais qu'après la prison les choses redeviendraient un peu calmes..."
"Haha, mais voyons, je suis le grand Lloyd Barrel ! J'ai une réputation à défendre ! Et celle de tout un équipage à créer ! On va pas rester les bras croisés à boire du rhum..."
"Oui mais de la à braquer un casino...", s'inquiète Naoko. Elle n'a jamais été vraiment pleine d'entrain.
"Enfin un peu d'action ! La tu me fais plaisir, Lloyd !"
"Il manque un truc.", corrigé-je en lui lançant un regard noir. Il ferait mieux de vraiment faire attention, ou on pourrait vite constater son rigor mortis...
"Capitaine Lloyd..."
"Je préfère ! Bref, les costumes vont pas s'acheter tout seul, vous savez."
"Je récupère un peu d'argent et j'y fonce, capitaine !", s'écrie jovialement Naoko en courant à toutes jambes vers sa cabine. Elle ajoute une touche festive à l'équipage. Un brin de folie. C'est chiant.
"J'ai pas signé pour un braquage. J'ai rien signé du tout, d'ailleurs...", lâche Yskino.
"Je vais m'abaisser à faire une concession, même si ce n'est pas dans ma nature supérieure...", dis-je lentement, un peu à contrecœur, tout de même.
"Hmmm... ?"
"J'ai besoin de monde pour le casino. Tu me files un coup de main, et je te donne ce que tu veux savoir si ça réussit. Sans fioritures. Et tu fais ce que tu veux ensuite."
"Je marche.", accepte t-il finalement. Je l'attrape par la manche avant qu'il parte et lui dis, les yeux dans les yeux : "Et pas de coup de pute."
J'esquisse un sourire amusé alors qu'il tourne la tête et desserre mon emprise sur son bras. Tout va se passer comme sur des roulettes. Naoko et Yskino partent acheter ce que je leur ai demandé. Cette tâche ridiculement facile devrait être à leur portée...

Nous nous retrouvons plusieurs heures plus tard à bord du bateau, et avec les vêtements. Étonnement, mon costume est des plus ordinaires : veste et pantalons noirs, chemise blanche, et nœud papillon. Je m'attendais à ce qu'Yskino me piège d'une quelconque façon mais... Aie ! Une épingle. L'enfoiré. Une fois que nous sommes tous plus ou moins habillés (je dis ça pour Naoko, dont la robe affiche plus de peau qu'elle n'en couvre), nous nous retrouvons sur le bateau. Je passe un dernier coup de peigne sur mes longs et beaux cheveux blonds, puis le range dans la poche de mon veston. Je ne mets pas de lunettes de soleil, même si ça fait classe. La nuit commence à tomber.

"Bon, eh bien... Je vous résume le plan.", commencé-je.
"Y'a vraiment un plan ?", demande Viald en se faisant craquer les phalanges.
"Si c'est le même plan que pour la prison..."
"Le plan c'est : on entre et on trouve le coffre, discrètement, on prend tout ce qu'il y a, on se présente, et on se tire."
"Je me doutais bien que ce serait un truc du genre...", dit Yskino, blasé.
"Vu que personne n'a d'objection, on y va !", m'écrié-je au soleil couchant. De toute manière, je ne laisse jamais à mes interlocuteurs le temps d'objecter. Je suis le grand Lloyd Barrel, oui ou non ?

Nous arrivons devant les portes du casino, qui sont gardées par deux gorilles. Mais bon, l'habit ne fait pas le moine, et encore moins le guerrier. Ce n'est pas parce que ce sont des montagnes de muscles que je ne pourrais pas les éclater tous les deux d'un seul coup. Il vaut mieux faire profil bas le temps de localiser la sale des coffres. Même si la marine n'est pas présente sur cette île, rameuter toute la garde royale de Luvneel ne serait peut-être pas une bonne idée... Vu ce qu'il s'est passé à la prison d'Inu Town... Fort heureusement pour le déroulement des "opérations", nous rentrons sans encombres. Faut dire aussi qu'on a pas trop des têtes de pourris, à part peut-être Viald. Et puis, j'ai tellement l'air stylé en costume, ça en jette forcement... Et pour couronner le tout, la soirée événement a attiré énormément de monde, rendant l'entrée encore plus facile.

"Casino Chez Cyrus... Nous voila !", dis-je sans trop hausser le ton, mais m'écriant tout de même un peu. Je fais signe aux autres de se disperser, et nous partons chacun de notre côté. Je vais faire un petit tour du côté du fond de la grande salle, là où de nombreux vigiles sont postés. Quand la sécurité est renforcée quelque part, c'est généralement qu'il y a quelque chose à protéger...


Dernière édition par Lloyd Barrel le Lun 30 Sep 2013 - 0:29, édité 1 fois

      Ce voyage fut éprouvant, non seulement pour moi mais aussi pour ma pauvre petite barque. Mon arrivée au Royaume de Luvneel était impérative. Je me baladais, observant les alentours et croisant les regards de ces villageois tous aussi affreux les uns que les autres. Je bous, leur air supérieur est horripilant. Soit, je continue mon chemin et entre dans cette petite pub pour y acheter le journal, à peine entré je zieuter ce bonhomme à ma droite qui m'offrait une jolie vue sur une page du journal ;



    Le casse du siècle. [Log 1-6] Ky10
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      Un tournoi de poker ?! Je ne rêve pas..

      « Un tournoi de Poker !!!!!!!!!!!!!!!! »

      Les gens me dévisagent d'un air un peu trop hautain à mon goût. Ma joie contenue ma colère en moi. Enfin une épreuve à ma hauteur et digne de mes capacités de grand joueur. Trente millions... Souvent quand je perds, ce qui n'arrive vraiment jamais, j'entre dans une rage tellement grande que personne jusqu'à aujourd'hui n’existe encore pour en témoigner... Je plaisante ! J'suis pas un barbare tout de même. Bien que mon smoking soit en piteux état, moi et ma classe naturelle n'auront aucun problème à entrer dans un tournoi de joueurs novices. Je continue mon chemin dans la ville, lorsque j’aperçois ce bourgeois au loin, seul et surtout bien vêtu... J'observe autour de moi, personne en vue, que fais-je ? Quelle question ?! Je me rapproche doucement de ma proie, elle passe à coté de moi. Je lui lance une charge dans le dos en effectuant une légère rotation, je tombe sur lui, mon fusil sur la nuque.
      « Bouffon, passe moi tes fringues, maintenant.  Dis-je de ma voix grave.
      - C'est à dire que...
      - Arrêtes de parler et agis. T'es loin d'être en position de force. »

      L'homme exécute les ordres, il est à présent nu et pauvre comme un ver, et moi riche et sapé comme Crésus. Du moins, vestimentairement parlent. Après des heures de balade à travers la ville, je suis aux portes du fameux Casino de Cyrus, gardées par deux grands hommes. Malheureusement mon fusil est réquisitionné, je le récupérerais en cas de besoin, je veux dire par là que si je perds je m'empare du trésor de force quoi. L'ambiance est au rendez-vous et la déco' aussi. Des murs en or à perte de vue, des machines à sous à n'en plus finir, et surtout tout un tas d'amateur que je vais plumer. Je me pose au bar quand je vois cet homme entrer. Un air totalement supérieur, mais rien que ça, il ne doit pas être là pour jouer.


    Dernière édition par Blake Even Jr le Mar 27 Aoû 2013 - 1:04, édité 4 fois
      Luvneel. Enfin arrivée. Après avoir amarré ma petite barque qui m'a aidée à arriver ici, non sans demander des efforts à mes bras pendant tout le long du voyage, je me promène dans les rues, sac dans le dos. Soudain, un journal jeté à la poubelle attire mon attention. Je l'attrape, et lit les dernières nouvelles. Une attaque de la prison d'Inu Town? Ça, c'était pas rien. Une fois l'article terminé, je songe à quelque chose. Il faudra penser à intégrer un équipage, ça pourrait être utile. Je tournais les autres pages du journal et tombais sur une brochure. Brochure que je lus avec attention.

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      Le casse du siècle. [Log 1-6] Ky10
      Grande soirée exceptionnelle au casino Chez Cyrus !

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      Finalement, je gardais ce journal, il aurait sûrement de l'importance pour la suite. Ce "tournoi" était intéressant. Mais pour rentrer, il faut avoir la classe et des vêtements dans le genre, ça se trouve pas dans tous les coins de rues. Je regardais partout, aucun signe de boutiques ou quoi que ce soit d'autre. Soudainement, je vis une jeune fille porter une robe de soirée. Le truc idéal. Mais j'hésitais. Mais après réflexion, je pris ma décision, je suis une pirate tout de même! Je l'interpellai, lui disant que je voulais prendre quelques photos d'elle, et lui fit signe de m'accompagner. Elle me suivit, folle de joie. Une fois arrivées dans une ruelle avec personne aux alentours, je passai derrière elle et mis mon bâton devant sa gorge.

      - « Désolée mademoiselle mais vous allez me prêter votre jolie robe.  C'est un cas de force majeure, vous comprenez?»
      - « Q...quoi? Mais... Et les photos? »
      - « Et si je te disais que tu t'es fait roulée dans la farine? Embobinée? En gros tu t'es faite avoir. Tu me passes ta robe maintenant? »

      Quelques minutes plus tard, me voilà dans une robe de soirée, et la demoiselle naïve dénudée de vêtements ou presque. Elle se maudit de m'avoir suivie mais ce qui est fait, est fait. Aucune possibilité de retour arrière. Je m'apprête à repartir mais quelque chose m'en empêche. Je me retourne et lui lance avec un air ironique.

      - « Au fait, le look " Sac poubelle " est très tendance, tu devrais essayer. »

      Je file et me dirige à présent vers le casino. Tout à coup, je me dis que ce que j'ai fait il y a quelques minutes ne me ressemblait pas tellement. Mais je chasse cette pensée en la contrant par le fait que je suis une pirate à présent et que je suis arrivée devant le casino. En passant devant les gardes d'entrée et en voyant les détecteurs, je cache mon bout de bois dans un coin que personne ne remarque et mon sac dans mon dos à ces messieurs. On ne savais jamais. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en rentrant et regarde l'intérieur. Murs en or en masse et jeux à perte de vue, c'était vraiment le luxe. Après avoir attendu près de l'entrée longtemps, je vis un groupe de personnes entrer. Le meneur avait un air supérieur, chose que je n'appréciais pas tellement. Il regardait un peu partout et son regard se posa vers un endroit plutôt bien protégé. Cela s'annonçait intéressant.


      Dernière édition par Acarla Tekeinoru le Dim 25 Aoû 2013 - 10:34, édité 1 fois
      • http://[url=https://www.onepiece-requiem.net/t8470-acarla-tekeinoru] Présentation [/url]
      SHLING CLING... CLACK. Encore perdu. Le bandit manchot qui se trouve face à moi vient encore d'avaler mon jeton, comme il a avalé les 200 précédents. Quelle perte de temps. Depuis une heure que j'abaisse ce levier idiot. C'en est à se demander qui d'elle ou de moi est la machine. Dans un geste de rage, je pousse mon dernier jeton dans la fente et  je tire sur le bras unique du robot. Une banane, une cerise et un 7. Encore une fois perdu. Décidément ce jour n'était pas le mien. Je me retiens de frapper le distributeur et repousse du bout du pied le gracieux fauteuil qui accueillait mes illustres fesses. Il est temps d'aller tenter ma chance à d'autres jeux. Je parcours les tables d'un coup d'œil, repérant les différents jeux de hasard qui sont installés dans le casino. De la roulette à la table de Blackjack, du poker aux jeux de dés en passant par les jeux de carte les plus hasardeux et inconnus. Attends... Une table de poker? Mais pourquoi n'y a t'il personne autour de cette table? Pourquoi n'y a t'il qu'un croupier poussiéreux occupé à pousser proprement des pièces sur la table? Pourquoi n'y a t'il pas de joueurs occupés à tricher ou à s'inquiéter? Je cherche vaguement une explication, mais il ne me faut pas longtemps avant de comprendre ce qui se trame.  Sur le côté du casino, imprimée en grand, sur une affiche verte, une grande annonce était accrochée.

      Grande soirée exceptionnelle au casino Chez Cyrus
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      Je me frotte rapidement les yeux, complètement incrédule de ce que je suis en train de voir. Trente millions de berry'z? En un seul tournoi? Je n'arrivais vraiment pas à y croire. Cependant une rapide analyse du casino me permets d'y accorder crédit. La sécurité a visiblement été renforcée, surtout à un endroit, qui doit à coup sur être le lieu contenant les prix. Trente millions... Une somme astronomique. Une somme qui pourrait servir mes projets. Avec une telle somme je pourrais acheter des matériaux extrêmement rares et commencer la création d'armes exceptionnelles... Mais il y a une chose qui attise encore plus mon envie. Le prix "mystère". Qu'est ce que ça pourrait bien être? Des joyaux? Une arme? Un bateau? Autant de choses qui pourraient m'être utiles. Cependant, pour une soirée d'une telle exception, je me dois d'être très classe... Extrêmement classe.

      Je sors du casino, complètement excité. Je rentre vers mon radeau, et je vois plusieurs choses complètement excentriques dans la rue. Tout d'abord, je croise un homme, nu comme un ver, les mains croisées sur son entrejambe, plus rouge qu'un poivron. Si on veut être nudiste, autant l'assumer mon ami. Juste derrière lui, dans un état similaire, à peine vêtue de ses sous-vêtements, une femme aux formes très généreuses se baladait, avec le même air de timidité. Cela ressemblait à un bizutage sur une nouvelle prostituée, ou quelque chose de scabreux dans ce style. Vraiment bizarre cette ville. Pour une île aussi fréquentée que Luvneel, ce genre de chose semble vraiment étrange. Encore peu de temps après, je vois un groupe de quartes personnes, insolites autant qu'étranges. Le premier, malgré son smoking particulièrement simple et classique, semble se pavaner. Si cela était possible, je pense que l'on verrait son ego pousser les murs. Derrière lui, sa troupe est tout aussi étrange. Ils ont tous les même smokings, exactement. Louche au possible. L'un est borgne, l'air renfrogné. Le second semble manquer de manière cruellement, crachant par terre toutes les dix secondes, la barbe mal rasée. Quand à la dernière, toute fine, chétive, elle semble être l'erreur du groupe. Ils semblent aller au casino. Bien, je les surveillerais une fois la bas.

      J'arrive enfin à mon radeau, encore intrigué de mes rencontres. Sans plus attendre je fouille dans mes quelques tenues, sortant celle que je gardais pour les grandes occasions. Un smoking en alpaga, magnifiquement travaillé, de couleur bleue marine, assorti avec des chaussures de la même couleur, en daim brossé. Magnifique. Je jette un regard à mon reflet, m'autorisant même à lui lancer un clin d'œil complice.  Je me sens beau. Et tellement classe. Je suis certain que je ferais un malheur lors du tournoi. Je retraverse la ville en vitesse, marchant en convenance avec ma tenue. Les videurs ne me posent aucun problème, me laissant entrer, presque en me faisant une révérence. Quand je rentre dans le casino, tous les regards, ou presque, se tournent vers moi. Je porte sûrement la tenue la plus classe de tout le casino, et ils le voient... Que la soirée commence...
        C'est le genre d'endroit que je déteste.

        Les murs couverts d'or, clinquants. Quitte à payer une fortune la décoration, ils auraient pu mettre des murs en céramique peinte. Ou des mosaïques. Ou des tapisseries. Ou des tableaux. Il y a des dizaines de solutions meilleures.

        Mais non. Il faut que ça brille. Que ça fasse nouveau riche. L'opulence facilement et rapidement gagnée, pour peu que la bonne fortune vous sourit. C'est vulgaire et stupide à souhait. Parfait pour la clientèle.

        Car il y a foule. L'endroit est grand. Au moins, on n'est pas écrasé. Mais la population du coin braille, vocifère des malédictions ou pousse des cris de joie suivant sa chance. Boit pour oublier ou pour fêter les événements du soir. Ou pour se donner le courage de mettre son argent en jeu, en bazardant les conséquences. Ça gémit, ça pleurniche, ça rit, ça grince, ça applaudit... Saloperie de bruit.

        Et si ce n'était que le bruit... Il fait un peu chaud, dû à la quantité de gens présente. Mais ce n'est pas insupportable outre mesure. Pourtant, ça pue la sueur. Je suppose que jouer sa vie à la roulette ou devant un bandit manchot fait transpirer. Pas d'effort, mais la pression de la peur et de l'appât du gain combinée. En tout cas, les effluves du coin sont désagréables. Et les parfums capiteux que verse le casino pour essayer d'étouffer cette odeur n'arrange rien...

        Mais ce n'est pas tout. Des lumières dans tous les sens, pour symboliser le clinquant du lieu. Pour appeler le client. Comme des poissons ou des insectes attirés par une lueur, pour mieux se faire dévorer ou brûler les ailes... Et avec la soirée spéciale, ils ont forcé sur le son et lumière...

        Au moins, on ne m'agresse pas le palais. Enfin, je n'ai pas essayé leurs cocktails, au bar. Si ça se trouve, ils s'arrangent pour massacrer un quatrième sens, là-bas... Mais je ne compte pas boire en plein milieu d'une invraisemblable opération de braquage. Alors je n'en saurais rien. Et c'est tant mieux.

        Les trois autres sont partis. Se séparer. Enfin une parole censée de Lloyd. Entre un loubard mal rasé, qui porte ostensiblement une chemise hawaïenne sous son costard, une gamine qui veut étrenner sa nouvelle robe, un blondinet surexcité par sa propre personne, et un borgne qui fait la gueule, notre groupe devait avoir une allure bizarre en entrant. Pas vraiment les clients typiques. Rester ensemble aurait attiré l'attention.
        Ceci dit, seul Viald et moi sommes un peu hors de contexte. Les deux autres ont la bonne tête du pigeon. Le fils à papa qui viens jouer et repart en ayant tout perdu, sans s'en préoccuper, son argent de poche lui est versé tout les jours. Et la petite niaise qui vient découvrir le monde et ses paillettes en décolleté et finit par se faire troncher dans une chambre d'hôtel... Oui, eux deux peuvent facilement se fondre dans le coin. Sauf qu'évidemment, leurs caractères ne sont pas vraiment adapté à la situation...

        Enfin... La gamine peut bien se faire draguer et saouler, Viald se faire arrêter, je m'en tape. Il faut juste que je maintienne Lloyd en vie suffisamment longtemps pour qu'il m'amène aux Ailes Noires, ou au moins me dise où ils sont.

        En attendant, avec ma bonne humeur feinte qui ne trompera pas un œil un peu avisé, et un œil manquant (même si j'ai un joli bandeau propre et un beau costume), je suis un peu hors cadre. Autant se lancer dans le tournoi, donc, histoire de se fondre dans la masse des crétins plein d'espoir...
        Je m'avance du coup vers la table des inscriptions. Le tournoi ne commencera que dans une petite heure. L'inscription est de 50.000 berries. Ça pique. Lloyd nous a bien filé du fric pour faire genre on vient pour jouer, mais je n'ai que 20.000 berries. Pas assez pour se lancer officiellement. On peut s'inscrire n'importe quand, en revanche. Ce qui m'arrange. Une fois l'heure d'enregistrement dépassée, ils organiseront des tables, et ce sera parti pour la nuit, avec montée des Blinds toutes les demi-heures. Je décide donc de m'installer à une table de poker libre, en attendant. Ou je pourrais miser plus petit. Si je gagne un peu d'argent, je m'inscrirais au tournoi officiel. Sinon, et bien au moins j'aurais peu attiré l'attention en venant me faire plumer...

        Je choisis soigneusement ma table. Il faut que j'ai une vue aussi bonne que possible sur le casino. Avoir l'entrée dans mon champ de vision est essentiel. Un maximum de monde, et le fond, si possible. Ce n'est pas le cas. Tant pis. Je laisse aussi traîner une oreille, en espérant que les badauds m'apprennent quelque chose d'utile.

        De ma table, je vois une Naoko tout excitée en train de jouer à la roulette. Viald sur une machine à sou. Mais il ne joue qu'une ou deux fois, puis change de machine. Encore et encore. Il doit explorer les lieux. Je ne trouve pas Lloyd. Il a du aller vers le fond du casino... J'espère qu'il ne fait pas de connerie. Pas besoin de se presser, l'idéal est de cambrioler le casino au milieu de la nuit, quand la majorité de la garde de Luvneel dort. En cet instant, il vaut mieux faire profil bas...

        "Madame, messieurs, le flop. Trois de trèfle, neuf de pique, huit de cœur.", entame le croupier en disposant des cartes sur la table.

        Je ne sais même plus ce que j'ai en main. Peu importe, tout le monde check. Je monte la mise, et mes quatre compagnons de tablée se couche.
        Le jeu repart tranquillement.

        "Ce n'est pas Gregory ? Le vice-champion ? Qu'est-ce qu'il fait là ?"
        "Je vais me la faire ce soir, je te dis, je vais..."
        "Il paraît que des gens se sont fait détrousser dehors. Ils se promènent tout nus dans la rue."

        Ça, j'aurais préféré ne pas l'entendre... Des gens qui se sont fait piquer leurs vêtements ? L'argent, les bijoux, on peut comprendre, mais les vêtements, ça ne se revend pas bien. On n'en pique que pour les enfiler. Or, je ne vois qu'une raison de vouloir subitement changer d'habits. Se procurer un costume de soirée pour venir ici et participer au tournoi. Ou faire les bourses des pigeons qui viennent pour l'occasion. La relation est simple à faire. Et la garde la fera aussi sans doute et va se ramener ici. Bravo. Félicitations aux crétins qui ont détroussés des passants. Sérieusement... Quitte à piquer leurs fringues, égorgez-les. Au moins, ils n'iront pas voir les forces de l'ordre immédiatement après. Je te jure, il me semble parfois que certaines personnes ne réfléchissent jamais. Enfin, en regardant Lloyd et les clampins qui lui servent d'équipage, je suppose que c'est assez courant dans le coin en fait...

        C'est vrai qu'en comparaison, tu es intelligent, grand, beau et fort ! Ah attends... Beau, avec un seul œil... Nan, oublies. Fort ? Ouais bof. La moyenne quoi. Que ce soit au combat ou juste pour porter des poids. Pas vrai ? Grand ? Ouais, mais ça casse pas trois pattes à un canard... Et tu es si intelligent que tu te fais exploiter par un nobliau...

        "Tu vas la fermer oui...", marmonné-je entre mes dents. Pas la peine que mes voisins de tablée me prenne pour un cinglé.

        Le pauvre petit chou à peur de se ridiculiser ! C'est l'absence de tes armes qui t'inquiète ? Tu te sens tout nu sans elles ? Il ne faut pas s'accrocher comme ça à son épée ou son fusil, tu sais. On va finir par croire que tu as des choses à compenser...

        Saloperie de cerveau. Saloperie de situation. Saloperies d'idiots qui volent les habits des passants. Saloperie de mauvaise nouvelle pour nous. Ça veut dire que la garde de Luvneel va se rameuter ici tôt ou tard. Et l'air devient tout particulièrement malsain pour moi. La seule et unique fois où je suis venu sur cette île, on avait essayé de m'arnaquer puis de me tuer. L'endroit n'étant pas sous la protection de la marine, mais de ces salopards de révolutionnaires, je ne m'étais pas vraiment retenu, et avait laissé quelques cadavres derrière moi. Si la garde se souvient de ma tête... Ce qui n'est pas impossible avec un détail aussi voyant qu'un œil manquant...
        Si j'attrape les crétins qui piquent les vêtements des passants sans réfléchir, ils passeront un sale quart d'heure, en compensation...

        La partie à la table continue. Je n'ai pas trop mal joué, j'approche les 30.000 berries à présent.
        On me donne une main insolente. As et roi de carreau. Je triple la Blind. Deux suivent.

        "Messieurs, le flop. Huit de cœur. As de cœur. Six de trèfle."

        Le jeu se poursuit. L'un des homme monte la mise, le deuxième se couche. Je suis. Avec une paire d'as, je ne devrais pas perdre. A moins qu'il ne mise sur une couleur à cœur, ou qu'il ait deux as, ce qui serait quand même improbable...
        Le croupier brûle une carte.

        "Le turn : Roi de pique."

        Mon dernier adversaire monte encore la mise. De quelques centaines de berries. Ça pue le bluff.

        "All-in."

        Il suit, un petit sourire en coin. Nous sommes les deux derniers en jeu, sans pouvoir remiser. Du coup, il retourne ses cartes. As de pique et as de trèfle. L'enfoiré.

        "La river : Roi de cœur."

        Cette fois, c'est à mon tour de sourire. Je retourne mon as et mon roi. Son sourire s'efface en voyant mon full battre son brelan. Et il quitte la table, les poches bien plus légères. J'ai presque 60.000 berries à présent, aussi je m'en vais à mon tour.
        Je verse mon dû à l'inscription, qui me tend un petit badge. Numéro 576. Hé ben, ils ont presque rembourser leurs frais, déjà... Je fixe l'objet à ma poitrine. Voilà, maintenant, je peux me promener partout dans le casino et fureter autant que je veux tant que le tournoi n'a pas commencé, personne ne trouvera ça étrange. J'ai eu un sacré coup de chance à cette table. On va dire que ça compense la malchance d'avoir la garde qui se ramène sans qu'on soit en cause... Si au moins ils peuvent coffrer vite fait les voleurs de pardessus, qu'on soit tranquille...

        Je fais le tour des lieux. Naoko est toujours excitée comme une puce mais son tas de jetons restant fait peine à voir. Viald à ouvert son costume pour mieux exhiber sa chemise, et Lloyd... Je ne sais toujours pas où il est. A peine un quart d'heure qu'on est entré, et il s'est paumé ?

        Je décide d'aller au lieu de colportage des ragots. C'est à dire au bar. Je prends un cocktail sans alcool, histoire de garder les idées claires. Banane-framboise-sirop de cannelle. Ça sent le savon. Achievement unlocked : Quatrième sens martyrisé.
        L'homme que j'ai plumé est là. Je m'approche de lui.

        "Bravo pour la partie. J'ai eu de la chance.", commencé-je.
        "Ça fait partie du jeu. Il y a des jours comme ça. Arrivé récemment sur Luvneel ?", répond-t-il.

        Parfait. Il est amical. Je dois pouvoir le faire bavarder. Quand à son commentaire... je suppose que mon costume fait un peu trop « neuf ». Pas comme le sien, qui est propre et bien entretenu, mais manifestement pas tout jeune. C'est sans doute un habitué des lieux.
        J'aurais bien aimé prendre un truc plus discret, mais les costumes d'occasions, il n'y en pas tant que ça. Et on n'avait pas toute la journée à perdre pour en trouver.

        "Oui. Mon bateau est arrivé aujourd'hui. J'ai appris pour le tournoi en ville, ça a été une bonne surprise, j'adore le poker."
        "Moi aussi. Mais j'ai renoncé à participer en apprenant que Grigory était là.", dit-il en me désignant un grand type aux cheveux bruns, plus loin.
        "Qui est-ce ?"
        "Tu aimes le poker mais tu ne connais pas Grigory ?", reprend-t-il étonné.
        "Je joue surtout avec des amis, pas dans les circuits professionnels. Ce soir est un peu une exception."
        "Ah. Alexeï Grigory, c'est le vice-champion du monde de poker. On ne s'attendait pas à le voir dans un petit tournoi comme celui-ci qui rapporte peu de points, même si la récompense est de taille ce soir, il est vrai. Je me demande ce qu'est ce prix mystère. Je pense que je resterais jusqu'au bout, pour voir ce que c'est. Et pour observer Grigory jouer."

        Je continue à discuter avec l'homme. Ça n'a pas grand intérêt. Les ragots du coin sont assez plats. Je le sonde prudemment sur les Ailes Noires, mais il ne sait rien. Foutu équipage pirate qui reste dans l'ombre. Enfin, ils ne sont pas aussi stupides que Lloyd je suppose... Où est passé ce crétin d'ailleurs ?

        Je retourne vers les tables de poker. Je ne vais pas jouer de suite, mais c'est ma place « légitime ».
        Il y a quand même masse de vigiles, ce soir.

        Une petite commotion prend forme à l'entrée. Putain, et voilà... La garde. Je les observe alors qu'ils sont juste devant la porte. Bon, un capitaine et une dizaine d'hommes. Ils discutent avec les vigiles qui ne semblent pas très chauds pour les laisser rentrer. Ça s'engueule un peu... D'autres vigiles se ramènent.

        C'est une bonne idée ça. Foutez-les dehors. Après tout, peut-être que les voleurs de vêtements ne sont même pas là...
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        La soirée se déroule exactement comme je l'avais imaginé : c'est l'effervescence dans la salle. Les cartes volent, les jetons changent de mains, l'argent coule à flot et... De nombreux regards se tournent vers moi et je suis admiré. Quoi de plus normal quand, en plus de porter un sublime costume, on a la prestance du seul et unique grand Lloyd Barrel ? Ceci dit, il ne faudrait tout de même pas trop que j'attire l'attention, étant en plein repérage pour le braquage que je veux monter. Parce que si je me fais débusquer et que l'alerte est donnée, ce ne sera pas joli à voir... Pour eux. Mais bon, la chance semble être de mon côté : de nombreux vigiles quittent leur poste pour aller bloquer l'accès au casino à une troupe de gardes du royaume de Luvneel. Et si et les forces de l'ordre et le personnel de Chez Cyrus sont occupés... Cela me laisse le champ libre pour agir. J'approche de la partie qui m'intéresse, celle interdite au public. Il y a toujours beaucoup de personnel. Je balaye le plafond du regard. Trois. Six. Sept. Sept caméras en tout, qui couvrent toute la salle sans aucun angle mort. Les neutraliser avant de tenter quoi que ce soit me paraît impossible. Il va falloir se lancer comme ça, directement, et tenter le tout pour le tout. Hé, c'est typiquement digne du grand Lloyd Barrel tout ça : jouer à quitte ou double dans un casino... Faire tapis, en quelque sorte. Sauf que je compte bien m'assurer la victoire. Et avec ma divine personne dans l'équipe, c'est comme s'il y avait une fausse donne. Une voix vient m'arracher de mes pensées et élaborations de stratagèmes :

        "Bonsoir monsieur ! J'imagine que vous êtes la pour le grand tournoi de poker, n'est-ce pas ? Je remarque que vous n'avez pas de jeton de qualification, venez donc vous installer ! Il y en a un à la clé si vous gagnez à cette table !", me lance un homme assez grand affublé d'un costard cravate et portant un petit badge sur lequel je parviens à lire "Cid - Croupier". Merde, ce trouble fête ne pouvait-il pas me laisser tranquille le temps que j'échafaude un plan ? Maintenant, à cause de lui, si je refuse son invitation ma couverture sera grillée. Je hoche donc lentement la tête et viens m'asseoir à sa table. Nous sommes cinq à recevoir des cartes. Je regarde discrètement ma main. Deux de pique et six de cœur. Je m'attendais, notamment car je suis promis à un destin exceptionnel, à avoir mieux, comme une paire d'as par exemple... Mais bon, j'ai confiance en moi. Je sais que je peux triompher malgré cette main pourrie. Le flop est annoncé : deux de trèfle, roi de coeur et roi de pique. Autrement dit, à chier, vu que je n'ai qu'une paire. Que vais-je bien pouvoir faire ? Y aller au bluff ? Je pense que c'est un peu ma seule chance. Heureusement, que la chance n'a pas d'emprise sur moi, et que les occasions, ça se provoque.

        "Haki...", murmuré-je lentement.
        "Vous dites, monsieur ?", me demande le croupier, n'ayant pas bien entendu ce que j'avais dit.
        "Oh, pardon. Euh... Tapis.", réponds-je ensuite avec nonchalance mais hésitation. Et je pousse trois jetons devant moi.
        "Je suis désolé monsieur, mais quand on appelle un tapis, on mise la totalité de ses jetons.", me fait-il remarquer tandis qu'il prend toutes mes piécettes et commence à les empiler.
        "Oh merde... Y'a pas moyen d'annuler du coup ?"
        "Je regrette monsieur... Annoncer c'est jouer."

        Mon tapis est suivi par toute la tablée. Certains rigolent et se moquent de moi. D'autres aussi. En fait, tout le monde ricane en misant tous leurs jetons. Pauvres paysans. Mon esprit génial vous a berné. Vous êtes tous tombés dans mon piège, et maintenant mon divin haki va vous montrer qui est le patron. Moi, le grand Lloyd Barrel, vais vous montrer comment se qualifier en un seul tour. Le croupier brûle une carte, et révèle le flop : deux de carreau. Et hop, un brelan. Mais ce serait bête de s'arrêter en si bon chemin. Il brûle encore une carte, et dévoile la river : deux de cœur. Et voilà le carré gagnant, sans aucune quinte flush royale ou carré supérieur pour le détrôner. J'abats mes cartes, et j'observe avec un sourire amusé leurs mines déconfire à vue d’œil.

        "Oh ? J'ai gagné, non ?", dis-je tout simplement en me levant. Voila qui vous apprendra à jouer avec le grand Lloyd Barrel, pécores. Les perdants se lèvent en ronchonant et s'en vont.
        "Effectivement... Vous avez eu beaucoup de chance, monsieur...", commence le croupier. Il continue : "... Mais vous avez gagné votre place en qualifications. Suivez moi, nous allons récupérer votre badge."

        Je le suis donc jusqu'au fond du casino. Nous passons une porte sur laquelle est écrit "Accès privé - Défense d'entrer", après que Cid ait parlé aux deux vigiles et qu'ils aient accepté de nous laisser passer. Nous avançons dans un long couloir, puis le croupier me fait rentrer dans une petite pièce exiguë dans laquelle se trouve une table avec une lampe posée dessus, et une chaise. Hmmm... Ça ne sent pas très bon, cette histoire. Je me retourne vers Cid, pour avoir des explications, et je me retrouve en face d'un homme masqué, qui m'attrape au col et me plaque contre un mur.

        "Agent Cid Markov. Cipher Pole 2.", lâche t'il quasiment instantanément. Il reprend, d'un ton sec : "Lloyd Barrel. Capitaine pirate de l'équipage Les Avalons. Actuellement primé à 1.800.000 de berry, ce qui ne devrait plus être le cas très longtemps, puisque vous êtes responsable de l'attaque de la prison d'Inu Town. En dépit du mandat d'arrêt à votre tête déjà existant, je vous soupçonne par ailleurs de ne pas être entré dans ce casino pour participer au tournoi de poker. C'est pour cela que je vous ai fait gagner malgré votre main ridicule."
        "Hmpf. Mais non, c'est mon puissant haki qui a tout fait... Eh mais attends... Sérieux ? Ma prime va augmenter ?!", m'écrié-je, très joyeux.
        "Vous avez écouté ce que je vous ai dit ?"
        "Ouais ouais, mais c'est moins intéressant que l'augmentation de ma prime ! Je suis trop content !", dis-je, des étoiles dans les yeux.
        "Puisque vous ne semblez pas comprendre... Je vous arrête pour vos crimes, sale pira...", commence t-il. Je l'éjecte contre le mur opposé avec un coup de pied bien placé, en plein dans l'estomac. Il s'écrase lamentablement.
        "Gâche pas mon bonheur. Et ne me manque pas de respect, être inférieur. Je n'aurais même pas du te laisser me toucher toute à l'heure. Une vermine comme toi doit grouiller de microbes.", lui lancé-je en époussetant le col de ma belle chemise. Je m'approche de lui tandis qu'il se relève. Et l'échange de coups à sens unique commence. J'enchaîne les frappes au visage. Il arrive à se dégager de mes assauts répétés et... Saute et marche dans les airs ?! Je rêve ou il rebondit vraiment sur... Sur... Rien du tout ?! M'ayant surpris, il en profite pour essayer de m'asséner un coup de poing. Mais il n'est pas à portée, et je parviens à l'esquiver assez aisément. Il se rabat donc sur un coup de pied, toujours en sautillant dans les airs. Il est débile ou quoi ? Il ne peut toujours pas m'attein... J'évite in extremis une sorte de lame d'énergie tirée depuis sa jambe, en plongeant sur le côté et en me mangeant la chaise. Je crois que j'ai l'arcade sourcilière gauche ouverte. Mais qu'est-ce c'est que ce type ? Il a mangé un fruit du démon ou quoi, pour faire ces trucs de malade ? Il faut que je me reprenne. Ce n'est pas parce que ce type triche en utilisant des pouvoirs démoniaques que je vais perdre ce combat et me laisser capturer. C'est même inconcevable. J'évite une nouvelle fois son onde de choc, et en profite pour m'élancer dans les airs, à sa hauteur... Et je le smashe dans le ventre. Il se fracasse au sol et se prend la table en pleine tronche. Un partout. Je profite qu'il soit hébété pour me passer une main sur l’œil. Je 'ai pas vraiment  pisse le sang, et mes beaux cheveux blonds sont désormais tâchés de rouge. Sans compter que mon costume est tout éraflé, donc pour la discrétion, ça me semble râpé. Cet abruti m'a fait foirer mon infiltration. Bon, tant pis, passons au plan B.

        J'ouvre la porte et pars en courant dans le couloir interdit au public. Alors que je m'éloigne, je ne vois pas Cid sortir un escargophone de sa poche, et ne l'entends pas passer un coup de fil grâce à lui.

        "Allô Zack, ici Cid. Mon suspect s'est enfui. Je compte sur toi pour l'interpeller. Tu le reconnaîtras à sa sale trogne. C'est simple, elle est en sang, sois sans craintes, je lui ai bien amoché contre une chaise...", dit-il dans le combiné.

        Seulement, Zack ne l'entend pas de cette oreille. Dans la salle principale, avec tout le chahut qui y règne, l'agent déguisé en croupier n'entend même rien du tout, et doit encore moins comprendre :

        "Zack, ici Cid... Suspect... Enfui... Compte sur toi... Reconnaîtras... Rogne... Sim... Sang... Sois sans... Seize..."
        "Allo, Cid ? J'entends que dalle ! Je dois interpeller qui ? Un borgne ? Cinq cent soixante seize ? Ah c'est bon je l'ai en visuel ! Bien reçu, j'y fonce !"
        "Mais... On... Diot !"
        "Oui, on garde le contact radio. Terminé !", raccroche t-il. Puis, il met son masque et se dirige vers la personne qu'il vient de reconnaître...

        Pendant ce temps, moi, le phénoménal Lloyd Barrel, court dans les couloirs et débarque dans la salle principale. Tous les regards se tournent vers moi et observent ma blessure en me dévisageant, ce qui me mets littéralement hors de moi.

        "Arrêtez de me regarder comme si j'étais une bête de foire ! Je suis le grand Lloyd Barrel, un capitaine pirate ! Et ceci est un hold-up ! Alors tirez vous et ne tentez même pas de bouger ne serait-ce que le petit doigt, sinon je rase cet endroit comme j'ai rasé la prison d'Inu Town !", hurlé-je à l'assemblée. Voila, le plan B est appliqué. Et comme à Inu Town, le bordel commence. Tout le monde part en courant. Seules quelques rares âmes, dont Viald, Naoko et Yskino, se facepalment dans leur coin, sans que je comprenne pourquoi. Mais bon, je ne dois plus me laisser disperser. L'opération est lancée, c'est ce qui compte. C'est parti. Je pars en courant vers la zone que je suspecte comme étant celle des coffres. En chemin, je me cogne contre un abruti en plein milieu du passage. Il a la peau toute blanche, et un costume complet bleu marine. Autrement dit, une tenue des plus ridicules. Et pour couronner le tout, il me ralentit dans ma course.

        "Dégage de la, abruti !", m'écrié-je en lui collant une mandale qui l'envoie tout droit sur une table de poker où se trouvent d'autres personnes, dont une demoiselle et un type très louche qui ressemblent à s'y méprendre à Viald et Naoko... Sauf que ce ne sont pas eux, donc je m'en fous. Je dois faire vite et continuer, aussi je ne m'attarde pas sur ce léger contretemps et continue à foncer en direction de tout un groupe de vigiles. Je serre les poings. L'affrontement commence.


        Dernière édition par Lloyd Barrel le Mar 27 Aoû 2013 - 2:05, édité 1 fois
          La soirée bat son plein et il n'est plus que question de secondes avant que je ne plume tous ces petits amateurs. Quand tout à coup, un homme tombe sur la table et tous mes jetons m'arrivent en pleine face. Tous mes adversaires fuient sauf cette demoiselle tandis que je reste là dressé devant cet homme. Je l'attrape, le relève :

          « -  T'es qui enfoiré ? Qu'est ce qui te prends ? T'as gâché ma partie ! M'exclamai-je.
            -  Si je l'attrape celui là... Dit il en m'ignorant et en regardant devant lui.
            -  Tu vas voir sous-merde ! »

          Il n'aurait jamais dû m'ignorer. Des milliers de berrys qui me passent sous le nez en l'espace de deux secondes. Je suis fou, plus en rogne que jamais. Je le relève et assène à cet homme un coup d'une grande violence dans la tête... Du moins c'est là que j'espère l'atteindre. Je me retourne aussitôt en direction de la porte où ils osent cacher mon arme. Je la récupère puis sors et tout ce beau monde qui court dans tous les sens. Je pointe mon arme sur eux :

          « Objets de valeur, argent, déposez tout devant vous et déguerpissez si vous ne voulez pas que ces paroles soit les dernières que vous entendiez. »

          Suite à ces mots, les individus posent à leur pied des sacs, des billets, la totale. Je me réjouis et mon visage affiche un sourire des plus sarcastiques, je pense déjà à ce que j'allais pouvoir m'offrir avec tout cet argent. Je regarde autour de moi, un borgne est déjà aux mains de la sécurité car un homme masqué lui pointe son arme dessus... Une forte adrénaline parcours alors mon esprit. Je n'ai à peine le temps de plonger totalement dans mes rêves qu'un individu vient de me charger fortement dans le dos.

           « -  Voilà ce que te répond la sous-merde !
          -  Blake Even Jr pour te servir, à qui ai-je l'honneur ? Dis-je en prenant mon fusil en main
          Drôle d'arme que tu tiens là... Évites de me gêner j'ai mieux à faire, veux tu ? »

          C'est la fois de trop... Ce rat me fout, deux râteaux... En même pas cinq minutes... Énervé, je m'en prends à la foule. Une, deux, trois femmes touchés en pleine tête. Quelle joie, je suis soulagé. Est-ce bien ou mal ? La question ne se pose pas, je m'en tape ! L'autre énergumène profite de cet instant pour tenter de fuir. Je tire juste devant lui comme pour le contraindre de partir. Il s’arrête, et me pointe du doigt.

          « Tu ne paies rien pour attendre, Blake !  »
            Mon splendide costume couleur de la nuit n'a pas eu l'effet escompté. J'ai pourtant vérifier. Il n'est pas taché, il n'est pas froissé, il n'est même pas coincé dans mon pantalon. Non, la seule explication au fait que j'ai fait un flop total, c'est que tous ces gens ont de la bouse de chameau dans les yeux. Sinon je ne vois pas comment ils auraient pu ne pas remarquer un être aussi bien habillé. Enfin bon, si le monde a besoin de lunettes, ce n'est pas moi qui vais lui fournir. Sortant de mon dépit momentané, je m'avance vers la seule table où il y a encore une place. Avec ma surprise, j'ai failli rater le tournoi. J'arrive en retard et je vois les regards furieux des autres participants. L'un d'entre eux, le visage carré, dur, le regard furieux, semble aussi bien à sa place ici que je le serais dans une boulangerie. Les autres n'ont rien de spécial, à part une femme aux cheveux violets.

            Je m'installe comme si rien ne se passait au dehors. Alors que des policiers étaient en train de braire comme des vaches dans le désert. Ils partirent vite, laissant place aux jeux. Mes cartes sont distribués et je regarde ma main. Une paire d'As, bien entendu. J'entends alors des cris, puis un homme blond comme de paille, les cheveux assez long, sort d'un couloir interdit au public. Je ne mets pas longtemps à le reconnaître. C'est lui, le type hautain et pompeux, dans son smoking bon marché, qui était à la tête de ce groupe louche se dirigeant vers le casino. À entendre ce qu'il dit, il n'a pas mis longtemps à me prouver qu'il était louche. Un hold-up? Une attaque de prison? Lloyd Barrel? Autant de choses qui ne me disent rien. Mais il se présente comme un capitaine pirate. Donc un potentiel client. Sans m'en être rendu compte, je me suis levé, alors que tous les autres de la table restent assis, le nez tourné vers cette énergumène. Il court à présent dans notre direction. Quand je m'aperçois que je suis sur sa route, il est trop tard.

            Le choc est terrible. Je sens son épaule frapper la mienne et mon corps basculer. Heureusement je peux toujours faire confiance à mes appuis et je réussis à ne pas tomber. Il a su faire de même apparemment. Sauf qu'il ne compte pas attendre bien sagement, ou même s'excuser. Au lieu de ça, de façon tellement véloce que je n'ai même pas le temps d'agiter un muscle, il me frappe. Mais ce n'est pas n'importe quel coup de poing. Il m'envoie voler très loin de lui, sur une table de poker avec des joueurs aussi louches que sur la mienne. Je m'écrase alors, projetant un très gros paquet de jetons en l'air, brouillant totalement le jeu. Mon esprit met un temps à s'adapter et je ne sens même pas la grosse main qui me relève. Je me contente de fixer un point devant, cherchant la chevelure blonde désespérément. Je me mets alors à penser tout haut, ce qui m'arrive peu souvent.

            - Si je l'attrape celui-là...
            - Tu vas voir sous-merde!

            Je me retourne, étonné par cette voix grave dans mon dos, qui vient de m'insulter, m'apprenant à lui dire que je parlais pas de lui. Je vois alors le poing énorme de ce type m'arriver dans la mâchoire, dans un "crac" sinistre. Je me retrouve de nouveau à terre. Ce coup de poing là n'était pas aussi puissant, mais bien mieux dirigé. Je me retrouve avec une douleur de chaque côté de la tête, plus une dans mon dos, qui me lance violemment. Mais pourquoi il m'a frappé? Il semblait évident que je parlais pas de lui! Et sans que je comprenne quoi que ce soit, il est de retour au dessus de moi, une arme à la main. Il la pointe sur les autres et leur demande, sans aucune forme de politesse élémentaire, de lui filer leurs objets de valeur. Quoi?! Je suis certain qu'il ne faisait pas partie de la bande à l'autre blondasse. Un deuxième type qui a décidé de braquer le casino? Ils se sont donné le mot c'est pas possible! Je me relève promptement, et lui fonce dans le dos. Aie. Le mien me fait trop mal pour que je puisse faire grand chose de plus que le faire trembler. Mais comme dirait Papa, il ne faut jamais se démonter. Avec un air de victoire, je me redresse quand il se retourne, un rictus moqueur sur les lèvres.

            - Voilà ce que te réponds la sous-merde!
            - Blake Even Jr pour te servir, à qui ai-je l'honneur?
            - Drôle d'arme que tu tiens là... Évites de me gêner j'ai mieux à faire, veux tu ?

            Ça n'a l'air de rien, mais le fait de laisser quelqu'un parler dans le vide comme ça, ça peut faire très mal. Surtout face à un psychopathe-sadique comme ce type en face de moi. En réaction à cette pique, il tire sur trois personnes, trois femmes, qui tombent raides mortes. C'est pas que ça me fasse quoi que ce soit, mais c'est quand même pas très civilisé de buter des gens comme ça. Surtout devant tant de monde. Au son des balles, je me cache derrière une machine à sous et j'aperçois enfin celui que je cherche sans arrêt. Lloyd Barrel...! Je m'élance sans attendre, quand deux balles viennent se planter devant mes pieds. Pris de panique je saute sur le côté, en me retournant. C'est toujours et encore ce Blake. Un plan se monte dans ma tête, tandis que le blondinet se fait soudainement menacer par des vigiles. Je me saisis de deux jetons, que je cache au creux de ma main. Main que je tends en un doigt accusateur, les yeux rivés sur Blake. Je fais mine de vouloir l'intimider, alors que je le vise.

            -Tu ne paies rien pour attendre, Blake !  

            Je lance alors les deux jetons, avec une habileté sans pareille. Enfin, au moins un des deux. Celui-ci vient se planter pile dans la trachée du sauvage. Le second... Et bien il vient atterri dans le front de la jeune fille derrière lui, seule participante restée à la table. Oups. Je m'excuserai plus tard. Toujours est-il que maintenant j'ai le champ libre. Sans attendre un instant de plus je cours vers Lloyd, aux prises avec un bon nombre d'agents de sécurité. Au passage je me saisis d'une baguette rigide à bout plat, utilisée pour ramasser les jetons. Dans ma main, elle est devenue une arme. Je frappe les vigiles, me frayant un chemin vers ce grand blond égocentrique. Je lui tape sur l'épaule, avant de taper dans la tronche d'un vigile décidé à m'importuner. Il se retourne, étonné, avant de me reconnaître. Un sourire narquois apparaît alors sur son visage. Je sais ce qu'il pense. Tout indique qu'il se dit: "Hé mais je te connais. T'es celui que j'ai défoncé en deux secondes non?". J'ouvre alors la bouche, sortant une de ses répliques cultes dont j'ai le savoir.

            - Hé Boucle d'Or! T'a une livraison de la part de L'Espoir, maison de qualité. Et moi c'est Yohoshi Kent-...

            Je n'ai même pas le temps de refermer la bouche pour finir de prononcer mon nom que je sens le sang la remplir. Le poing de Lloyd vient de nouveau de s'abattre sur ma bouche. Il a les traits durs à présents, emplis de rage. Il ouvre la bouche, prêt à me lancer une réplique cinglante, mais la venue d'un vigile l'en empêche. Il se reconcentre sur son combat, mais je ne doute pas qu'il pense à moi. Avec un petit sourire cruel, mais énervé,  je me relève, pour la troisième fois en 10 minutes. Je fais tourner la baguette dans mes doigts, avant de refermer ma deuxième main sur un bandit manchot. Je tire sur la manette si fort qu'elle s'arrache. Mon deuxième marteau est dans ma main à présent. Je commence à courir, mais une main me retient par le col. Je me retourne et voit un homme avec un masque, comme un militaire. Il attend une seconde, puis hausse les épaules et me donne un coup de poing qui m'envoie sur le bandit manchot sans manette. Celui-ci se renverse et la douleur dans mon dos devient encore plus fort. Je me relève l'écume aux lèvres, levant les deux "marteaux" dans mes mains. Je m'avance, la rage sortant de mes yeux, un air vengeur sur mes lèvres.

            - J'EN AI...PLUS QUE...MARRE... QU'ON ME FRAPPE!!

            L'homme au masque, portant un gilet du casino avec écrit: "Cid, croupier", se retourne. Les deux marteaux s'abattent sur sa tempe, dans un superbe enchaînement de...bagarre de rue la plus basique qui soit. Il va voler quelques mètres plus loin, alors que la bave est encore sur mes lèvres. Il se relève cependant étrangement rapidement. Sur le côté, je vois Blake qui récupère enfin son souffle. Il me voit et se dirige vers moi. Cid se dirige vers moi, ayant l'air extrêmement calme, les mains époussetant sa tenue. Un mince filet de sang coule de sa bouche, qu'il ravale immédiatement. Son masque est légèrement fendu au niveau des lèvres. Blake est maintenant sur moi, son fusil à la main. Cela sent très mauvais pour moi. Très, très mauvais.

            - Agent Cid Markov, Cipher Pol 2. Je ne pensais pas que j'aurais à dire deux fois de suite ces paroles dans une même soirée. Et toi tu es Yohoshi Kentarô, un minable petit marchand d'armes qui traîne dans le coin. C'est mon travail de tout savoir. Tu viens d'agresser un agent d'état. Tu viens donc de gagner une place dans la temple de la douleur...dont je suis le gardien.

            J'entends la balle tirée par Blake partir en simultané avec...une sorte de lame d'air créée par la jambe de Cid. Je me baisse, évitant les deux, qui se frappent dans une pluie d'étincelles. Mais Cid ne voit pas ça. À en juger par la direction de son regard, droit vers Blake, il pense que celui-ci vient de me sauver. Donc de s'opposer à lui...
              "Dites, on va rester longtemps comme ça ? C'est un peu le bordel ici, et ça risque d'être dangereux."
              "Silence criminel."
              "Criminel ? Depuis quand ? Et pourquoi m'arrêter au juste ?"
              "On m'a donné ton signalement, ça me suffit."
              "Mon signalement ? Qui l'a donné et pourquoi ? Je n'ai rien fait de répréhensible que je sache. Non, sérieusement, j'en ai marre d'être sur le dos. Il fait froid avec le carrelage et je vais abîmer mon costume. Ça changerait quoi que je me redresse ? Je ne vais pas m'échapper."

              L'homme ne répond pas. Tu parles d'une tuile...
              Puisque Lloyd a fait le crétin et a clamé devant tout le monde que c'était un hold-up, la discrétion n'est plus vraiment de mise. Pour lui et son équipage. Pour moi... Soyons honnête, il est plus fort que moi. Si en y allant comme un bourrin il a des soucis, alors mon aide n'y changerait pas grand chose. Non, l'idéal, ce serait que je reste en marge et l'aide, ou du moins le garde en vie, en restant dans l'ombre. Piquer un fusil à un garde et le soutenir de loin aurait été parfait. Ça implique donc que je doive rester discret.
              Et j'avais à peine eu le temps d'avoir ce raisonnement qu'un type masqué se pointe, me plaque au sol, s'agenouille sur mon torse en me tenant les bras, et me déclare qu'il m'arrête. Super.

              Je ne comprends pas cependant. C'est qui ce type ? Les seuls qui auraient un motif pour m'arrêter, c'est la milice révolutionnaire. Mais ce type a un uniforme de croupier. Et un masque intégral cachant ses moindres traits. Les trois éléments ne s'emboîtent pas, et me voilà dubitatif, ne sachant trop si je dois attendre une explication, tenter de raisonner mon agresseur, ou me battre, lui exploser la tronche, et dire adieu à ma couverture ce qui nous fait perdre un avantage tactique.
              Je ne suis pas le seul à hésiter, d'ailleurs. Apparemment, il attendait du renfort. Mais maintenant, vu les petits coups de tête qu'il donne, il regarde régulièrement par dessus son épaule un combat plus loin. Un autre type masqué qui se bat contre deux personnes. Ils travaillent certainement ensemble pour avoir tout les deux le visage caché, mais pour qui ? Et bon, attendre que l'autre là-bas ai fini son combat et vienne ici pour pouvoir me relever, ça ne me botte pas trop.

              "C'est votre collègue là-bas qui vous a demandé de m'arrêter ?"
              "..."
              "Je vais faire comme si vous aviez répondu oui. Vous comptez faire quoi si son combat tourne mal ? Rester ici à me surveiller ? Si vous voulez, on va là-bas, on aide votre collègue, et il pourra nous dire ce qu'il me reproche au juste."
              "... L'aider ? Pourquoi tu nous aiderais ?"
              "Pour dissiper cette méprise au plus vite, déjà. Et puis, vous n'accepteriez pas de me laisser en plan pour aller lui donner un coup de main. Mais si je viens, vous pouvez l'aider ET me surveiller, non ? Donc tout va bien..."
              "..."

              Et puis, un des types là-bas se bat avec des armes à feu. Si je peux lui prendre... Je serais grillé comme pertubateur par les gens du casino, mais au moins, je pourrais me défendre correctement.

              "Hmmm. Non. C'est tentant, mais je ne peux pas accepter une idée venant d'un suspect."
              "Très bien. Mais gardez-la en tête au cas où ça tourne mal alors..."

              Et merde... Il n'en démord pas. Il ne sait pas pourquoi il m'accuse, mais il me garde sous surveillance. Il refuse toute aide. Et s'il est borné, j'aurais du mal à le raisonner. Reste le combat...

              La violence est le dernier refuge de l'incompétence.

              Mais oui... C'est bien le moment de penser à des trucs qui servent à rien. Merci cerveau de merde.

              Des trucs qui servent à rien ? Le chamois a un cœur plus gros que l'homme pour une masse corporelle deux à trois fois moins importante. Les vaches ont trois estomacs. Les escargots ont plus de deux milles dents. Les étoiles de type O sont huit fois plus chaudes que les types M. La qualité d'une comète...

              Reste calme... Re-concentre toi... Te mettre à hurler n'empêchera pas ce connard de cerveau de m'emmerder, et n'arrangera pas le dialogue avec ce type masqué...

              U Mad ?

              Calme... Bon. J'en étais où ? Ah, oui, prendre une décision.

              "Lieutenant. LIEUTENANT SENDOVAL !"

              Voilà qu'il crie, l'autre. Enfin, dans le tumulte et le chaos ambiant, seuls les quelques personnes alentours ont pu l'entendre. Et c'est le cas de deux hommes, armés, qui viennent vers nous. Ce qui n'est pas terrible pour moi, ceci dit. Si un croupier connaît un lieutenant, c'est que ce dernier est un type du coin. Donc faisant partie de la milice de la ville, ou du moins la connaissant, et susceptible de me reconnaître. Putain de révolutionnaires...

              "Content de vous voir lieutenant. J'ai un souci sur les bras."
              "Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ?"
              "Je suis Zack Sandlers. CP 2. C'est mon travail de savoir qui sont les gens. J'ai..."

              CP 2 ? Le Cipher Pole ? Donc il travaille pour le gouvernement. D'où le masque... Il était infiltré ? Ce qui veut dire... Ce qui voudrait dire... Que ce lieutenant ne peut pas être de la milice ou de la révolution. S'il a un grade, c'est donc un marine.
              Donc ils ont du m'arrêter par erreur, la marine ou le gouvernement n'a rien à me reprocher aux dernières nouvelles... Quelle chance fabuleuse d'être une cible par erreur au milieu de dizaines de personnes se battant...
              Enfin bref...

              "Je suis à la poursuite du pirate Lloyd Barrel. Il a débarqué sur cette île et je le cherchais. Des gens fuyant le casino m'ont indiqué qu'il s'y trouvait."
              "Oui, il est passé dans la salle principale il y a quelques minutes en gueulant que c'était un hold-up, avant de s'engouffrer dans une salle annexe, celle des jeux de black-jack, là-bas au fond à droite."
              "Parfait. Sergent, on y va."
              "Attendez !"
              "Quoi ?"
              "Mon collègue m'a demandé d'arrêter ce type..."
              "Et j'aimerais bien savoir pourquoi."
              "... Et j'aimerais lui prêter main forte. L'un de vous peut-il surveiller le suspect à ma place quelques minutes ?"
              "Sergent, restez là."
              "Compris lieutenant, je vous rejoins dès que possible."

              Bon. Mon gardien change. Sauf que ça ne m'arrange pas du tout. Certes, les deux types du CP, une fois ensemble, ne devraient faire qu'une bouchée des deux autres là-bas, puisque à deux contre un ils n'ont pas pris l'ascendant. Et ensuite on devrait me laisser filer, vu que je ne vois toujours pas de quoi ils peuvent m'inculper... Mais avec un lieutenant sur le dos en plus de la sécurité du casino, Lloyd risque d'être en danger. J’adorerais qu'il crève, mais seulement après qu'il m'ait amené aux corbeaux... Pour l'instant, je dois le maintenir en vie. Et donc, rester là ne m'arrange pas.

              "Merci."
              "Pas de souci. J'y vais."
              "De même. Soru."

              Le gradé se barre sur le côté alors que l'agent du gouvernement... Disparaît ? Comment il a fait ça ?
              Je le repère une fraction de seconde plus tard, bien douze mètres plus loin. Rapide, purée... En fait, ce n'est peut-être pas plus mal qu'on ne se soit pas battu...

              Il n'atteint pas son collègue toutefois. Je me demandais ce qu'il foutait, hé bien le voilà... Nounours stupide, borné et personne à tuer numéro deux sur ma liste : voilà Viald qui lui barre la route. J'ignore s'il veut juste se battre, s'il m'a vu « capturé » et s'est dit qu'il allait m'aider, ou s'il est bourré, mais il engage le combat avec le membre du Cipher Pole.

              Couillon de Viald, ça t'apporte quoi de te battre contre lui ? Bon, il faudra péter la gueule des agents et des marines avant de partir histoire de protéger Lloyd, mais avec tout le monde qui se bat de tout les côtés, on avait une petite chance que d'autres se chargent du sale boulot à notre place. Pourquoi se mettre en première ligne ? Je te jure... Ce crétin ne réfléchit jamais.

              "Ça va durer toute la nuit à ce rythme..."
              "Hmmm. Tu as dit quelque chose ?" me répond le sergent. Je parlais tout seul, mais c'est vrai que le persuader de me lâcher ne serait pas une mauvaise chose.
              "Pourquoi vous poursuivez un pirate jusqu'ici ? C'est risqué de s'introduire sur une île appartenant aux révolutionnaires... Ce Barrel, vous tenez à ce point à le capturer ? Ou le tuer ?"
              "En quoi ça te regarde ?"
              "Hé bien... Je pourrais par exemple hurler qu'un marine s'est infiltré et me tiens prisonnier. Je suis sure que le résultat serait intéressant avec la milice révolutionnaire là-bas, ou avec la sécurité du casino."
              "... Et qu'est-ce qui m'empêcherait de te coller une balle dans le crâne si tu faisais ça ?"
              "Rien. Mais ensuite difficile de sortir d'ici non ? On y resterait tout les deux. Pas cool... Et personnellement, je n'ai pas envie d'aider ces salopards de révolutionnaires. Cependant, ce n'est pas le cas de tout le monde. La sécurité va coopérer avec la milice maintenant qu'un pirate connu s'est pointé. Les fauteurs de troubles vont facilement être maîtrisés. Surtout avec deux agents du CP 2 qui stupidement se battent contre des personnes lambdas qui mettent le bordel, au lieu de les laisser à la sécurité et de se farcir Lloyd ou des révolutionnaires. Plus vous restez ici, plus vous êtes en danger."
              "Et ? La vie d'un marine est faite de danger."
              "Quel courage ! Admirable. Il faudra le marquer sur vos tombes : « Ont vécu une vie pleine de danger sans réfléchir aux conséquences ». Non, sérieusement, si vous voulez tuer ce Lloyd, grouillez-vous."
              "Et on te laisse là, c'est ça ?"
              "Nan. Regarde."

              Du doigt, je désigne la salle dans son ensemble. Puis je montre une zone proche de l'entrée ou la milice se regroupe avec le personnel du casino. Plusieurs personnes menottées sont escortées au dehors.

              "Premier point : La milice a commencé à collaborer avec la sécurité. Les civils sont évacués, les fauteurs de troubles arrêtés. Bientôt, il n'y aura plus que des combattants costauds dans la salle, et ta présence fera tâche. Surtout avec une arme à feu pointée sur moi..."

              Je bouge le bras, et désigne un deuxième groupe, composé de trois personnes : le collègue de Zack, qu'il a appelé Cid, il me semble, se bat contre les mêmes deux types. L'un utilise tout ce qui lui tombe sous la main, l'autre une arme à feu.

              Étonnant combat d'ailleurs. Cid s'envole de temps en temps, comme s'il sautait très haut, mais en prenant appui sur... Euh, sur rien ? Et derrière, il... Je ne sais pas ce qu'il fait, mais de la lumière part de sa jambe et ça découpe ce qu'il y a en face de lui. Une sorte d'arme très élaborée qu'il aurait intégrée à la jambe ? Enfin, une façon de combattre délicate à gérer...
              Heureusement, le type aux armes à feu le harcèle dès qu'il est dans les airs, le forçant à bouger. Sauf qu'il n'y a pas d'obstacle dans les airs, rien pour faire barrage aux balles, Cid doit donc redescendre au sol pour s'abriter du feu nourri de temps en temps, et là, c'est l'autre lascar qui se ramène pour lui taper dessus. Ils font plutôt un bon duo, même si vu que le type au flingue essaye de temps en temps d'allumer celui qui se bat maintenant avec un pied de table, ils ne doivent pas être potes en vrai...

              "Deuxième point : l'un des agents du CP 2 se bat depuis plusieurs minutes contre ces deux types, sans prendre l'avantage. J'ignore qui gagnera au final, mais derrière, il aura à se taper la milice et la sécurité qui se regroupe juste derrière eux. Autant dire que ces trois-là sont dans une merde noire."

              Je bouge le bras et désigne le duo Viald-Zack. Là encore, le membre du gouvernement a une façon étonnante de combattre. Il bouge par moment à une vitesse hallucinante, disparaissant tout simplement pour réapparaître quelques mètres plus loin. Et il semble utiliser un art martial vu qu'il tente de frapper Viald à main nues.
              Sauf que l'adversaire ne lui convient pas vraiment... Viald s'entoure de ses épines dès que le type disparaît. Dur de frapper un oursin géant sans se planter soit même une aiguille. Et vu la taille des dites aiguilles...

              "Troisième point : L'autre agent est tout autant dans la merde. J'ignore qui est ce type bizarre qu'il affronte, mais il a mangé un Fruit Du Démon, apparemment."
              "C'est un dénommé Viald. Un membre de l'équipage de Lloyd Barrel."
              "Ah ? Je suppose qu'il est normal que son équipage soit là... Mais ça rend la situation encore plus pressante s'il faut aussi capturer ou tuer son équipage."

              Je bouge le bras de nouveau. Là-bas, un autre groupe de vigiles vient de sortir d'une porte, dirigé par un type à l'air sur de lui, la cigarette au bec, qui vient nonchalamment vers le centre de la salle.

              "Quatrième point : Si la procédure de sécurité est logique, les gros-bras du casino ont du mettre en sécurité ses biens et ses gains du soir dans son coffre-fort, laissant la sécurité combattre les intrus. Mais maintenant, leurs gros calibres vont venir se joindre au combat pour éviter que le lieu ne soit trop dévasté. Je parie que le type là-bas qui vient d'arriver est plus costaud que tout ceux présent ici. Et d'autres devraient suivre je pense."
              "Ce type, c'est un dénommé Curtis. Il est effectivement plus dangereux qu'une personne normale... Et c'est vrai, je n'ai pas encore vu le gros des forces connu de ce casino."

              Je désigne alors un dernier duo en train de se battre. Une fille qui se bat comme une teigne contre un type avec les cheveux teints en violets, un piercing à l'oreille, et qui semble utiliser le bojutsu avec une canne en argent qu'il a à la main.

              "Cinquième point : Euh... Non, en fait, je ne pense pas que ces deux-là soient dangereux."
              "... Le type aux cheveux violets, qui utilise des techniques de combat au bâton, c'est Tony Warrax, un sous-officier de l'armée révolutionnaire. Il est globalement du même niveau que Curtis. Dangereux aussi."

              Ce sergent est décidément bien loquace. J'ai mes chances de le convaincre, lui...

              "Ah... Enfin, en tout cas, la situation est peu glorieuse, et attendre n'arrangera rien. Comme je l'ai dit plus tôt, je n'aime pas ces connards de révolutionnaires, donc je préfère vous filez un coup de main à vous."
              "... Et pourquoi tu te battrais ? Tu as dit plus tôt que tu ne savais pas pourquoi on t'arrêtait, attendre devrait te convenir parfaitement."
              "J'ai rencontré ce Lloyd il y a longtemps sur une autre île. Il a failli me casser la jambe. Lui rendre la pareille serait une satisfaction personnelle."

              Et si je pourchasse Lloyd avec vous, rien ne m'empêche de vous poignarder dans le dos si vous vous avérez plus fort que lui. Même si j'ai réellement envie de vous aider à le capturer...

              Pense aux Ailes Noires Yskino ! Les corbeaux ont la priorité sur des petites vengeances à la gomme, non ? Valtien t'attend !

              Pour une fois que tu penses à un truc utile...

              En fait, je me demandais à quoi ressemblait un nid d'ornithorynque. Mais tu semblais distrait alors...

              "Tu veux tuer Lloyd ? Raison de plus de te surveiller."
              "Hein ?"
              "Le lieutenant est le grand frère de ce pirate. Il veut le capturer et le raisonner, pas le tuer."
              "Ce n'est pas un problème. Je vous aide juste à le capturer alors..."
              "..."

              Il hésite. On y est presque.
              C'est le moment que choisit Lloyd pour resurgir. Apparemment, il s'est essuyé un peu le visage, mais vu la tronche qu'il tire, la salle de black-jack ne devait pas donner sur grand-chose. En même temps, il fout quoi ? Il faut qu'il aille soit dans les bureaux, probablement à l'étage, soit dans la salle des coffres, probablement au sous-sol. Enfin, il a peut-être visité un des deux endroits déjà, il n'est pas SI stupide tout de même...

              "OÙ EST CETTE PUTAIN DE CAGNOTTE !"

              En fait, il est peut-être réellement complètement stupide et la peur de mourir m'avais voilé les yeux sur la tortue...
              Tiens, le type nommé Curtis semble décider à l'arrêter. S'il est effectivement dangereux... Il faut que je puisse aider Lloyd si nécessaire.

              "TOI ! Dis-moi où sont les coffres !", apostrophe Lloyd.
              "Héhé, tu sembles être une personne bien cupide. Je dois avouer que je peux comprendre. J'aime l'argent. Mais tu as mal choisi ton coin, parce que je suis là, et je vais..."

              Combattant Curtis veut se battre !
              Pirate en furie utilise : Barrel.
              Barrel lance Ultimapoing !
              Combattant Curtis est vaincu !

              Bon, euh... Dangereux ? Un (joli au passage) crochet du droit en pleine mâchoire l'a envoyé voler un bon mètre plus loin, et voilà que Lloyd l'agrippe par le col. Mais vu comment la tête de Curtis tombe en arrière, il doit être inconscient.

              "Je suis le grand Lloyd Barrel ! Mes choix sont toujours justes et nul ne peut entraver mon chemin ! Maintenant répond-moi ! Ah merde, il est dans les vapes. Quelle petite frappe, il n'y a que des bouses ici... Ils sont indignes d'avoir de l'argent avec un tel niveau... Il est normal que tout me revienne."
              "LLOYD !"
              "Oh merde... Edward ?"

              Là dessus, le pirate s'enfuit, par la porte d'où est arrivé Curtis et que gardent les vigiles... Euh... Que gardent les quilles, vu ce qu'il vient de se passer... Le marine le suit. Je me tourne vers le sergent.

              "On n'aura pas trente-six chances comme celle-là. Allons-y."

              Et je m'élance. J'entends un cri, puis des bruits derrière moi. Ça ira, j'ai cerné son caractère, il ne me tirera pas dessus dans le dos. Et il a envie d'y aller lui aussi.

              Nous franchissons la porte à notre tour. Mais rapidement, un embranchement. Le sergent arrive une fraction de seconde après moi.

              "HALTE ! Un suspect ne peut..."

              Putain...

              "À Gauche !"

              Je repars en courant. Avec un juron, le marine me suit. Une porte. Je l'ouvre. Une salle avec des tables de roulette. Entièrement vide d'êtres vivants. Mauvais choix.
              Je m'apprête à faire demi-tour, quand un grand bruit retentit, et quelque chose percute une table de la salle. Le sergent arrive, pour constater avec moi que Zack Sandlers est plutôt mal en point.
              Viald entre dans la salle, tranquillement. Le duel tourne à son avantage apparemment.

              "Vous faites quoi de l'équipage de Lloyd ? Vous le capturez aussi ?"
              "Je n'ai pas d'ordre. Je pense que le lieutenant se moque d'eux. Mais j'ignorais qu'il y avait avec lui quelqu'un capable de vaincre un membre du Cipher Pole... C'est problématique."

              Non, c'est parfait. Si Viald sert à quelque chose... Au moins, en fuyant, on sera tranquille. Entre-temps, il faut que j'empêche Lloyd de se faire capturer, moi...

              "Bon, demi-tour, on va chercher les frangins Barrel dans l'autre chemin."
              "Hé, attends-moi ! Pourquoi c'est moi qui suis la direction de mon prisonnier, enfoiré !"

              Je commence à courir dans le couloir. Dépêchons.

              Tu es satisfait?

              J'ai l'air de l'être ?

              Si tu aidais ce Zack, tu pourrais tuer Viald. Et tu peux aider la marine à capturer Lloyd. Cela te plairait non ?

              Évidemment. Mais ces salopards paieront un autre jour. Valtien a la priorité absolu. Aujourd'hui, je dois protéger Lloyd.

              Tu es étrangement lent ce soir. Encore plus que d'habitude. Tu dois protéger Lloyd, oui. Mais rien ne t'empêche de le blesser. En le privant de son équipage par exemple. Tu ne dois protéger que Lloyd, non?

              Je jette un regard par dessus mon épaule. Un petit rectangle de lumière, et du bruit, indique que Viald se bat toujours là-bas.
              Ce n'est pas l'urgence, je dois m'assurer que Lloyd se sorte de cet absurde braquage.
              Mais plus tard, si j'en ai l'occasion...


              Dernière édition par Yskino Haynell le Sam 25 Jan 2014 - 2:05, édité 1 fois
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              Pourquoi rien ne se passe jamais comme prévu ? Pourquoi les gens ne peuvent t-il pas tout simplement accéder à mes requêtes en se prosternant devant ma splendeur et en capitulant sans faire d'histoires ? Dans ce casino, tout le monde sait que je suis le meilleur, et que personne ne m'arrive à la cheville. Pourtant, je suis quand même obligé de courir sans m'arrêter : ces lâches seraient bien capables de faire évacuer tout l'argent du casino. Et même si depuis tout à l'heure je balaie tous ces nuisibles comme s'ils n'étaient que des fétus de paille, ils continuent à s'accrocher. Caractéristique de la vermine. Tout en continuant à foncer comme un missile, j'essaie de réfléchir un moment. La porte qui était gardée par tous les vigiles était un bureau, dans lequel je suis tombé sur celui que je devine d'être le patron du casino et qui est parti en cavalant à ma poursuite dès mon départ, beuglant je-ne-sais-combien d'injures et de menaces de mort. Il n'y avait aucune trace de liquide dans la pièce. J'imagine donc que l'argent est entreposé dans le seule partie du bâtiment où je ne suis pas allé : le sous-sol.

              Maintenant, analyse du reste de la situation. J'ai démoli comme prévu (et facilement) la plupart des hommes de la patrouille et de l'unité de secours, plus les deux gardes du bureau, et ce type bizarre dont je n'ai rien réussi à tirer. Dans la salle principale, restent les deux vigiles de l'entrée, le patron et une rouquine plutôt vilaine qui doit être sa secrétaire, un homme aux cheveux d'une couleur improbable, deux agents du Cipher Pole 2, et une patrouille de la milice. Patrouille qui risque vite d'être rejointe par tout un contingent de révolutionnaires. De notre côté, il y a moi, le grand Lloyd Barrel, cela va de soi, Viald, Naoko, Yskino, et trois inconnus qui sont restés pour combattre sans que je comprenne exactement pourquoi. Il s'agit sans doute de fêlés. Ceci dit, cela peut m'être utile. Bon, presque toutes les zones d'ombres sont éclaircies. Je ne sais toujours pas ce que fout Edward ici. Certes il est entré dans la marine il y a un peu moins de deux ans, mais cela n'explique pas sa présence, surtout en civil. Luvneel n'est-il pas censé être un royaume sous la protection de la révolution ? Que ferait la marine d'élite sur cette île ? Oh, et puis, je m'en moque ouvertement. Tout ce qui m'inquiète, c'est que mon illustre personne va devoir encore se salir les mains sans que je puisse aller aider mon équipage... Sans compter que c'est sur Edward, un garçon un peu simplet mais bien brave, que je vais devoir cogner... M'éloignant de plus en plus de la salle centrale, j'y jette un dernier coup d’œil, histoire de bien mémoriser la situation actuelle. Presque tout le monde s'est regroupé : Viald, Naoko et les trois idiots couvrent désormais leurs dos et sont encerclés par la totalité des forces ennemies. Et Yskino, ou est-il ? Je l'aperçois enfin. Le borgne est poursuivi par quelqu'un que je n'arrive pas à reconnaître. Mais pourquoi ne se retourne t-il pas pour l'affronter ? Est-il vraiment si pitoyable que cela en combat ? Enfin bref... Je suis sûr qu'il trouvera un plan retors pour s'en tirer. Avant d'être complètement hors de leur portée, je me retourne.

              "Viald ! Naoko ! Dépêchez vous de vous débarrasser de tous ces guignols et rejoignez moi dès que possible à la salle des coffres ! Il n'y a pas une minute à perdre ! Ne ralentissez pas le grand Lloyd Barrel, et ce soir nous serons riches !", m'écrié-je à l'attention du groupe de combattants. Oui, ce soir nous serons riches. Enfin, surtout moi.
              "Hors de question que te laisse faire, Lloyd Barrel !", me hurle alors Edward, qui, m'ayant rattrapé, tente de me faire un croque-en-jambe que j'esquive avec un parfait petit pas sur le côté. Alors que j'aurais pu continuer, je m'arrête cependant de courir. Il me semble que l'on m'a manqué de respect. Je ne puis tolérer cela.
              "Comment oses-tu tenter de me faire chuter après m'avoir tutoyé, moi, le grand, l'éblouissant Lloyd Barrel ?! Edward, as-tu donc oublié qui je suis ?", lancé-je, l'arrêtant également dans sa course. Il se plante là, devant moi, et avec un air d'assurance et aussi sûrement un bon bol d'inconscience et de profonde stupidité, se risque à me répondre. À moi !
              "Silence ! Lloyd, arrête un peu tes conneries ! Je sais très bien qui tu es ! Par contre, toi, tu as oublié quel homme tu étais ! Alors tu vas me suivre, et rentrer à Barrel Island tout de suite !", vocifère t-il comme un porcelet qu'on serait en train d'égorger.
              "Pitoyable petit pourceau ! Je suis un pirate primé ! Et toi un marine ! Penses-tu vraiment que je vais te suivre comme ça, sans faire d'histoires ?"
              "Lloyd, bordel ! Tu n'as pas encore fait de trucs trop graves ! Tu n'es que primé à 11,500,000 de Berry !"
              "Quoi ?! Ma prime a vraiment augmenté ?! L'autre tarte avait raison ! Génial !", lâché-je, heureux, des étoiles dans les yeux.
              "... Tu es heureux que ta prime augmente ?"
              "Bien sûr ! La marine commence enfin à réaliser que je suis le plus puissant guerrier des mers ! J'accomplis ma fabuleuse destinée !", clamé-je haut et fort.
              "... Reviens dans le droit chemin ! Tu peux encore faire amende honorable !"
              "Le droit chemin ? Le droit chemin est celui que le grand Lloyd Barrel se trace ! J'ai choisi d'être un pirate, et j'assumerai jusqu'au bout !", commencé-je furieux. Je reprends, en haussant encore plus la voix : "Alors bats-toi comme un marine ou casse-toi comme un peureux !"

              Ses dents se serrent et sa main se crispe sur le pommeau d'une lame qu'il ne tarde pas à dégainer.

              "Si te battre est la seule solution, alors je le ferai !"
              "Comme si tu avais une chance face au digne héritier des Barrel !"

              Sans que je ne comprenne trop pourquoi, il a un moment d'hésitation à l'annonce de ma phrase. Il a sûrement compris qu'il n'aurait jamais du me provoquer, l'imbécile. Edward vient de commettre deux graves erreurs : me défier, et me laisser une seconde d'avance pour ouvrir le combat. Je me jette sur lui, profitant de cet instant de doute, et lui décolle un coup de poing en plein torse. Il le pare in extremis avec sa lame, faisait jaillir un trait de lumière, se ressaisissant au dernier moment. Je ne savais pas qu'Edward était devenu sabreur. Son arme est magnifique. Sa beauté n'aurait d'égal que la mienne, si elle ne la surpassait pas largement. Dommage pour lui qu'elle va bientôt voler en éclats. Le contact est étrangement plus dur que d'habitude, lors de l'impact. Je ne sens pas le métal se fissurer contre mes doigts, je ne le sens pas se transformer en copeaux. Je ne le sens pas se fendre. Et effectivement, il ne se brise pas. Une gerbe d'étincelles lumineuses jaillit. Je recule en me couvrant la vue et me remet en position de garde. Je ne me suis pas fait mal à la main... Mais la lame n'a aucune égratignure. Pas une seule rayure. Comment est-ce possible ? Ma gauche légendaire aurait elle perdue en puissance ? Non, c'est inconcevable. Edward qui serait devenu aussi fort que moi ? Intolérable et impensable. J'y suis : tout vient de la lame, c'est obligé. Edward... C'était le genre de paysan avec juste ce qu'il fallait de cervelle pour travailler pour mon père et me respecter. Il n'en avait même pas un, lui, d'ailleurs, de père. Alors je vois mal comment il aurait pu devenir aussi fort que moi, le grand Lloyd Barrel... Ni même m'arriver ne serait-ce qu'à la cheville... C'est sûr, désormais : tout vient de sa putain de lame. Les armes, c'est vraiment pour les faibles.

              Il ne perd pas une seule seconde et se rue sur moi. Il tente un coup du plat de la lame vers ma hanche, que je bloque aisément, y allant une fois de plus de toutes mes forces, presque comme si c'était moi qui attaquait. Le résultat est le même que précédemment : rien que des petites étincelles qui s'envolent depuis l'épée... Toujours aucune marque. Cette épée est juste incroyable. Par contre... J'ai l'impression qu'Edward ne sait absolument pas s'en servir... Elle n'est même pas affûtée correctement ! Et pour couronner le tout... Il tape vraiment comme une femme. Alors que la logique et le bon sens voudraient que j'évite ses coups pour me coller au corps-à-corps et ne pas le lâcher, je parviens particulièrement bien à le harceler de coups légers tout en parant ses frappes. Et je prends l'avantage petit à petit. Il encaisse de moins en moins bien. Ses coups sont plus lents, plus désordonnés. Mais il y a quelque chose de pas normal dans l'air. Une sorte de malaise que je viens de ressentir. La plus grosse insulte que l'on pourrait faire à un combattant. C'est pire que de déformer son nom, ou de le tutoyer : c'est tout simplement de ne pas donner son maximum en le combattant. Bien évidemment, même si Edward y allait à fond, il ne pourrait me vaincre... Après tout, je suis l'inoubliable Lloyd Barrel ! Mais c'est plus pour l'esprit que je suis fort embêté... Alors je lui fais savoir :

              "Bordel, lâche toi ! Je suis un pirate et toi un marine ! Je suis ton ennemi ! Ce sont les vies qu'on a choisi ! Bats toi pour de vrai, que je puisse vraiment te montrer que le grand Lloyd Barrel est tout puissant et que personne ne peut l'arrêter !"

              Edward lâche un hurlement et me vise à la tête. Je me baisse au dernier moment et passe à deux doigts d'une sale blessure. Je contre avec un coup de pied dans son genou... Qu'il intercepte avec une vitesse fulgurante. Voila ! La le combat est bien plus intéressant, de suite ! Je vais moi aussi pouvoir me lâcher. Je saute et tente un coup de pied retourné dans la tête. A ma manière, il esquive l'attaque. Et il renchérit derrière avec un coup de coude que je n'ai pas le temps de voir venir, et qui me frappe en plein poitrail. Le fumier... Ma respiration est coupée. J'ai un mal de chien. Surtout qu'il ne s'arrête pas là. Se saisissant de son épée à deux mains il tente de me toucher sur le sommet du crâne. Je rentre alors dans sa garde, lui colle une gauche dans l'estomac et tente de le désarmer en frappant son épée de la main droite... Mais cette lame si particulière semble encore receler bien des secrets, puisqu'elle semble comme "absorber" mon coup. Ma tentative est avortée et les compteurs sont remis à zéro. Sauf que j'ai un avantage qu'il n'a pas... Je suis le grand Lloyd Barrel ! Le pirate le plus puissant de North Blue ! Et de Grandline ! Et du monde entier ! Et même de l'univers ! Bon, d'accord, il me faut d'abord le One Piece pour le prouver. Mais ce n'est plus qu'une question de temps. Je le sens, j'en suis sûr et certain. Mais pour l'heure, j'écrase Edward !

              J'effectue un enchaînement rapide en visant surtout ses bras et ses poignets. Sa puissance réside dans son arme, même s'il est bien plus fort qu'avant. Si j'arrive à lui faire lâcher... Non. Aucune tentative ne réussit. Et je prends des coups de plus en plus douloureux. Mon arcade saigne abondamment. Mon nez me fait souffrir le martyr. Le pire dans tout ça, c'est qu'il est impossible de le faire lâcher prise. Et je parle tant physiquement que mentalement. Mais il est hors de question de le tuer. Je ne suis pas un faible. Je sais me contrôler.

              "Pourquoi tu veux pas me laisser, hein ?! Pourquoi tu vas pas emmerder un autre pirate, Edward ?!", hurlé-je de rage.
              "Pourquoi tu veux pas retourner à ton ancienne vie ?! Faire honneur à ta famille ! Vivre une vie calme, puisque toi tu peux choisir ! Pourquoi quitter ton chez-toi où tu étais riche comme Crésus pour braquer des casinos ?! Pourquoi risquer ta vie alors que tu avais tout ?!", me répond t-il sur le même ton. Deux larmes perlent sur ses joues. Bordel, mais comment ça se fait qu'il soit à fleur de peau, comme ça ? Il a ses règles ou quoi ? Pourquoi il me materne comme ça ? Pourquoi ?! Putain, j'ai la tête pleine de questions à en exploser ! J'ai... J'ai l'impression de me battre contre un Kanbei encore plus pitoyable ! Je suis le grand Lloyd Barrel, j'ai besoin de personne, pourquoi il est sur mon dos à me raconter toute cette merde ?!
              "Pourquoi, Edward ?! Pourquoi tu es derrière moi, comme ça ?!!"

              Edward marque une pause. Son regard se perd dans le vide. Il veut bredouiller quelque chose, mais ses lèvres sont bien trop tremblotantes. Il se fige, relâche sa garde. Je m'élance sur lui, le poing en avant.

              "C'est... C'est parce que je suis ton grand fr...", commence t-il. Je ne sais pas ce qu'il voulait me dire, mais je n'ai pas entendu. Et je m'en moque. J'ai gagné ce combat au moment ou le tranchant de ma main retombe sur son poignet, que j'entends les os se craquer. Il lâche son épée, qui s'écrase au sol dans une gerbe de lumière. Sa tête se penche en avant... Et rencontre mon poing. Edward est propulsé plusieurs mètres plus loin, sur Yskino et un inconnu qui viennent d'arriver. Il n'est ni mort ni inconscient, mais il est bel et bien hors combat. Le grand Lloyd Barrel a une fois de plus triomphé. Normal, je suis le meilleur. Par contre, à mon grand étonnement, Edward se relève. Il en a encore la force ? Admirable. Mais pas suffisant. J'entends alors des bruits de pas qui se rapprochent. Une multitude de bruits de pas... Et je suis mal en point. Si ce sont des ennemis... Non, à mon grand soulagement. Enfin, non qu'est-ce que je dis... Le grand Lloyd Barrel n'est soulagé de rien. Normal, il n'a peur de rien. En résumé, Viald, Naoko et les trois inconnus d'auparavant arrivent en courant. Tiens donc, ces derniers ont survécu et la totalité du groupe a triomphé... Intéressant. L’appât du gain et du combat est-il chez eux plus important que la peur de devenir un criminel ? Ceci étant dit... J'espère qu'ils n'ont pas l'intention de toucher une partie du butin... Parce que si c'est le cas, il pourrait y avoir d'autres mandales de distribuées.

              "... Lloyd...", me coupe dans mes pensées Edward, qui vient de se relever, titubant, et de ramasser son épée, de sa "mauvaise" main. Il retombe aussi sec, refaisant tomber son arme et sombrant presque inconscient.
              "Yskino... Tues le...", commencé-je, hésitant. Non. Je suis pas comme ça. Je reprends : "Tu le... Prends et tu me le jette hors du casino. Que je ne revoie pas sa tête."

              Yskino, grommelant comme à son habitude, acquiesce cependant et s'exécute, traînant Edward et sa lame vers la sortie et étant suivi par l'inconnu qui le coursait toute à l'heure. Je me tourne vers le grandes portes blindées de la salle des coffres et les regarde avec envie. Mais j'ai déjà super mal aux mains. Oh, et puis, tant pis. Quand on est aussi magnifique que moi, le grand Lloyd Barrel, on se permet ce qu'on veut ! Et je frappe dans les plaques d'acier renforcé, qui se brisent face à ma toute puissance divine. Une sublime démonstration de force. Voila qui devrait dissuader les trois inconnus de tenter quoi que ce soit contre moi. Devant leurs yeux ébahis et leurs mâchoires qui se décrochent, je me retourne vers eux.

              "Il n'y a plus qu'à se servir...", commencé-je. Je marque un pause, puis reprends : "Je suis le grand, le splendide, l'exceptionnel, le modeste Lloyd Barrel ! Capitaine pirate des Avalons. Et vous, vous êtes qui ? Pourquoi avez-vous participé à ce braquage ? Vous n'espériez tout de même pas partir avec quelque chose, si ? Haha ! La totalité nous revient de droit divin, à mon équipage et surtout à moi, cela va de soi."

              Oui. Surtout à moi, le grand Lloyd Barrel, héhé.
                Cette affaire ne se goupille pas trop mal. Si Lloyd se dépêche de vider la salle des coffres, ce qu'il devrait être en train de faire vu le bruit sur que j'ai entendu plus tôt, on va pouvoir se tirer d'ici. Et ensuite direction Valtien et les Ailes Noires. Le gros du danger semble être passer. Surtout avec la marine à mes côtés.
                Enfin, à mes côtés...

                Le lieutenant est finalement tombé dans les vapes. Il faut dire que je le traîne par le col, et que vu comment son poignet droit est enflé et violacé, il est fracturé. Ça doit faire particulièrement mal... Le sergent me suit comme un gentil petit chien. On ne peut pas vraiment dire que je puisse compter sur ces deux-là. Enfin, au moins, ils ne me gênent pas. Et nous revoilà dans la salle des roulettes, bien ravagée. Et vide de toute vie. Bon, la sortie n'est plus loin.

                "Arrête toi là."

                Ils ne te gênent pas hein ? Quelle clairvoyance, tu te surpasses...

                "Quoi ?"
                "Qui es-tu, au juste ? Tu prétends ne pas connaître Viald, qui voyage avec Lloyd, et d'en vouloir à ce dernier. Pourtant, lorsqu'il te voit, il te confie directement le soin de se débarrasser de son adversaire. Lui te connaît et te fait confiance, apparemment..."
                "On s'en tape non ? Sortons d'ici."
                "Non. Je ne peux pas laisser le lieutenant entre les mains d'un menteur."

                La dessus, le sergent me pointe de son pistolet. Bon... Ce n'est qu'un sergent, je dois pouvoir m'en débarrasser rapidement et avancer... Après tout, snobinard ne m'a demandé que de virer ce lieutenant. Et puis, si je ne le fais pas, après tout, qui s'en préoccupera ? Je n'ai qu'à tabasser le chieur et les laisser tout les deux là...

                "Tu sais quoi ? T'as raison. Tiens, attrape."

                Je lance le lieutenant sur le sergent, qui tend sa main libre pendant une fraction de seconde, avant de se rétracter et de sauter en arrière, évitant ainsi de peu le crochet que je lui réservais.

                "Aïe !"
                "Tiens, ça l'a réveillé."
                "SALOPARD !"
                "Quel froideur de votre part sergent, de laisser ainsi votre supérieur se faire maltraiter..."

                L'homme fait feu. Sauf que vu le peu de distance entre nous, le temps qu'il lève le bras et tire, j'ai déjà agrippé son bras et l'ai écarté sur le côté histoire que je ne soit plus en ligne de mire. Il dégaine un petit sabre, et tente de me le planter dans le ventre. Raté, j'ai saisi son autre poignet, et avant qu'il ne réagisse, je lui met un coup de boule. Il tombe au sol et je le roue de coup de pied. Qu'il ne se relève pas de si vite.

                "STOP !"

                Le lieutenant s'est relevé, sabre dans la main gauche.

                "Je n'ai aucune envie de me battre contre la marine, ni même un blessé. Mais il ne faut pas croire que je vais hésiter... Ramène toi."
                "..."
                "Non, attends. Si la marine me recherche, c'est un problème. Je ne peux pas vous laisser vivre, ni l'un ni l'autre. Désolé, mais je vais devoir vous liquider tout les deux."

                Je ramasse le pistolet et le sabre du sergent, qui essaye de se relever, en surveillant du coin de l’œil l'officier. Une balle pour le sergent, puis une pour le lieutenant, et on n'en parle plus.

                "Ça n'a aucun sens."
                "Beaucoup de choses n'ont pas de sens. Pas le temps de philosopher."

                Je lève le pistolet.

                "NON, STOP !"

                Tu es vraiment si médiocre que ça?

                Quoi ? Parce que je vais le tuer ? Parce que je n'obéis pas à Lloyd ? Parce que je leur ai menti ? C'est ça ta vision de la médiocrité cerveau de merde ? Hé ben tu sais quoi ? Je m'en tape de ton opinion.

                Et c'est pour ça que tu es stupide. Des muscles sans cervelle. Médiocre, oui. Parce que tu vas les tuer ? Ah ! Comme si tu n'avais pas déjà sur les mains des fleuves de sang. De quoi faire rougir le Styx... Quand à obéir ou dire la vérité, tu n'as jamais été très fort dans ces domaines. Pas de quoi me surprendre... Non, ce qui m'étonne, c'est que d'habitude, tu es roublard, au moins, dans tes mensonges. Tu tires parti de la situation et tu essayes de la retourner à ton avantage. Laisser des cadavres derrière, c'est facile, certes. Mais tu pourrais gagner gros en manipulant ces deux idiots, non?

                Tu sais quoi ? Tu as peut-être raison, pour une fois.

                Évidemment, que j'ai raison... C'est comme lorsque je te dit de mettre de la tomate dans tes omelette norvégienne. Tu ne veux jamais écouter, mais ce serait bien meilleur avec !

                Oh ta gueule !

                "..."
                "..."

                Le doigt crispé sur la gâchette. Deux hommes qui retiennent leur souffle. Me servir d'eux ? Après tout... Pourquoi pas ?

                "Pourquoi dis-tu que ça n'a aucun sens ?"

                Très légère détente des muscles faciaux, du cou et des épaules. Soulagement. Ils se rendent compte que je peux les tuer si je le souhaite. Parfait. Si je les épargne, ça me donnera un ascendant sur eux.

                "Si tu faisais juste partie de l'équipage de Lloyd, comme je l'ai cru quelques minutes, tu ne te préoccuperais pas d'être vu par la marine. Un pirate apprécie d'être primé, non ?"
                "Drôle de conception de la piraterie... Un crétin appréciera peut-être d'être recherché car cela flattera son ego. Mais il est bien plus profitable de ne pas être connu. N'importe qui d'intelligent s'en rendra compte. Ne serait-ce que pour recueillir des renseignements ou se ravitailler sur une île inconnue." Mon interlocuteur s'assoit, position plus confortable pour parler qu'allonger par terre, la face contre le sol...
                "C'est vrai, certains pirates agissent dans l'ombre. D'autres s'abritent derrière des noms et des primes. Et peu importe somme toute... Tu es en décalage complet avec les membres que je connais de l'équipage des Avalons. À savoir Lloyd Barrel, Kanbei Wanajima et Viald..."
                "Merci de ne pas me comparer à ces bouffons !" Je coupe violemment le sergent. "Ils peuvent jouer au pirate autant qu'ils veulent, ça ne me regarde pas."
                "Oui, tu es différent. Ils se fichent d'être vu, et ont tendance à bourriner dans le tas. Toi, tu mens, refuse le combat contre Zack Sandlers, tu ne veux pas être vu. On ne dirait pas du tout le même équipage..."
                "Et alors ?"
                "Pourtant, tu as obéis à Lloyd... Vous avez donc tout de même des liens. Fais-tu partie d'un équipage allié aux Avalons, qui préfère rester discret ? Ou n'es-tu même pas un pirate ? Un mercenaire recruté par Lloyd pour cette opération ?"

                "Plus ou moins, oui... Snobarrel a des informations qui m'intéressent."
                "Et que la marine n'aurait pas ?"
                "Hé quoi ? Tu essayes de me recruter ou de sauver ta peau là ? Je ne suis pas du genre à retourner ma veste si facilement..."

                Ahah ! Quelle mauvaise foi!

                "J'essaye de déterminer où va ta loyauté."
                "Ce qui pourrait te faire tuer..." La tension remonte légèrement... "Mais tu as de la chance. Je ne suis au service de personne, et n'ai donc aucun nom à couvrir. Tout ce que je veux, c'est retrouver un équipage de pirate, puis vivre une vie normale. Avoir la marine à dos ne m'arrangerait pas vraiment."
                "Quel équipage ?"
                "Tiens, il parle le bras cassé ? Oh, pardon, c'est le poignet ?" J'envoie un sourire narquois à l'officier. "L'équipage à pour nom les Ailes Noires, mais les témoins les appellent parfois les corbeaux, à cause de leur pavillon."
                "Sergent ?"
                "Ça ne me dit rien..."
                "Ils sont discrets... Et Lloyd peut m'amener à eux. Je collabore donc avec lui quelques jours, et c'est tout. Satisfaits ?"

                Voilà. Maintenant, il ne te reste plus qu'à les placer dans une situation ou ils pourront te donner des informations. Ou t'aider à retrouver Valtien.

                "En quoi notre satisfaction t'importe ?"
                "Il m'importe que j'ai quelque chose à vous proposer..."

                Mais ça attendra. Il y a du bruit dans le couloir. Des pas. Quelqu'un approche. La porte s'ouvre sur Viald.

                "T'es encore là toi ? Lloyd s'étonnait de ne pas te voir revenir. Grouille-toi, et essaye de trouver des sacs, ou des valises, il faut un truc pour mettre les billets."
                "Il m'avait dit de foutre ces gars-là dehors, mais il n'avait rien dit à propos de sacs, ni même de revenir l'aider. Enfin, je suppose qu'il n'a pas réfléchi aussi loin..."
                "Ben fout ces gars dehors alors. T'attends quoi ? Ou tu allais les liquider ? Ce sera plus rapide et on pourra retourner en salle des coffres plus vite..."
                "Ouais, tu n'as pas tort. Il vaut mieux liquider les déchets."

                Je lève mon pistolet, et fait feu.

                T'as été rapide à te décider pour une fois.

                Le bruit qu'il émet traduit la surprise. Un son très léger. Simplement de l'air expulser des poumons. Par le choc, plus de l'attaque imprévue, que de la balle. Puis Viald porte la main à son ventre d'ou commence à couler du sang et hurle.

                "SALOPARRRRRRRD !"
                "Oh, la ferme."

                Je me jette en avant. Le combat est inégal. Viald est clairement fatigué d'avoir lutté contre Zack, tandis que je suis tout frais. Il a une balle dans les intestins, je suis comme neuf. Malgré son fruit du démon bizarre, j'arrive rapidement à lui coller un coup dans le menton, puis un coup d'épaule dans le ventre, le faisant basculer. Je lui crochète la jambe, et il tombe.

                Le petit sabre du sergent jaillit. Je sais exactement où frapper. Je tranche profondément les tendons sous les deux poignets, l'empêchant d'utiliser ses mains. Puis les tendons d'Achille sur ses chevilles, le clouant au sol. Il hurle, de douleur et de rage. Je le frappe à la tête pour l’assommer, du moins partiellement, qu'il se taise. Puis continue. Sous les genoux, les coudes, les épaules. Boucherie où les tendons sont la chair à découper et le sabre un hachoir sans pitié.

                Mon travail finit, je m'approche de ma victime. Un peu écœuré, étrangement vide, et quelque part, satisfait d'avoir évacué ma frustration sur ce connard.
                Lui n'est plus dans les vapes. Il gémit. Et me regarde. Mélange de fureur et de peur. De haine et d'appel à la miséricorde. Quelques larmes, de douleur peut-être. Je m'accroupis et prends délicatement son menton dans ma main, puis lui murmure à l'oreille.

                "Je n'aime pas trop torturer quelqu'un. Mais tu peut-être utile à Lloyd, alors tu dois mourir. Et tu m'a tellement énervé sur le navire que je ne pouvais pas te procurer une mort douce, n'est-ce pas ? Ah, au fait, cela m’ennuierait que tu racontes à quelqu'un ce qui s'est passé ici..."

                J'attrape sa langue, la tire et tranche, rapidement.
                Ses tendons massacrés, il n'aurait sans doute plus jamais pu marcher, ni se servir de ses bras. La balle dans les intestins ? Un coup mortel. Une mort lente, plusieurs heures, et douloureuse. Il était foutu. Avec la langue coupée, il va saigner salement et sera mort en quelques minutes. Pourtant, c'est ce dernier acte qui me rend le plus mal-à-l'aise. Ne devrais-je pas plutôt l'achever ?

                Je me détourne de la question, et du mourant, pour me tourner vers les deux marines. Qui me regardent, méfiants et horrifiés. Ouais, ça peut se comprendre...

                Ça me rappelle le bon vieux temps. Tu te souviens du gosse avec son ours en peluche qui...

                "TA GUEULE ! Juste... TA GUEULE ! FERME-LA ! JE NE VEUX PLUS T'ENTENDRE ! JAMAIS !"

                Hahaha ! C'est pas gagné. A plus tard !

                Non... Non. Je ne suis pas un meurtrier. Je n'y suis pour rien. Je suis. J'étais... Il faut... Je dois... Les marines, oui. Leur parler. Je devais... Écouter ce salopard de cerveau ? Non. Il pisse le sang lui. L'achever ? Pourquoi j'ai fait ça ? C'est un connard, il m'a énervé oui. Ça suffit comme raison ? Meurtrier ? Moi ? Non... Je dois. Je ne sais plus...

                Les marines. Pour l'instant, les marines. J'ai mal au crâne. Des flashs devant les yeux, je pique une suée. Je sens que je vais vomir si je reste là. Je dois me tirer. Vite. Bouger, dans l'action, faire quelque chose. ALLER !

                "Venez. Je dois vous parler."
                "Je crois que..."
                "DE SUITE !"
                "Sergent, rester là ne nous apportera rien. Il faut qu'on sorte de se casino."
                "Oui, sortir... Non, attendez. Par là."

                Je sors, et me dirige vers le fond de la salle. Les deux marines, eux, semblent partir vers la porte d'entrée. Putain, c'est pas le moment qu'ils se carapatent. Je peux faire quelque chose d'eux... Je les attrape par l'épaule, une main chacun, et les force à se retourner.

                "Hé, vous foutez quoi tous deux ? On doit parler ? Vous n'avez pas la frousse parce que j'ai buté un pirate tout de même ? C'est votre boulot de tuer des pirates..."
                "Tuer, ou capturer..."
                "La méthode est un peu gênante..."
                "Okayyyy... Discutons ici alors. Comme vous le voyez, je n'ai pas les pirates en très haute estime. Cependant, Lloyd est fort. Et ceux que je pourchasse, encore plus. Vous deux, vous voulez capturer Lloyd, et on ne peux pas dire que ce soit un franc succès ici, pas vrai ? Résultat, vous allez perdre sa trace. Et moi j'ai besoin d'aide pour vaincre les pirates que je traque, et Lloyd au passage qui a l'air d'être un allié, ou une de leur connaissance, et se rangera donc probablement de leur côté..."
                "Et ?"
                "Hmmm... Je vois. Tu te proposes de nous servir d'informateur ?"
                "Tu comprends vite. Venez par-là, il y a forcément des den-den mushi dans un casino de cette taille..."

                Je repart vers le fond du casino et les locaux du personnel, et cette fois les marines me suivent. Nous continuons à discuter en marchant.

                "L'idée est simple. On prend deux den-den. Un pour vous, un pour moi. Je vous informe de nos déplacements, à Lloyd, son équipage et moi. Quand on a atteint notre cible, vous venez. Je vous aide à capturer Lloyd, et vous m'aidez à vaincre les Ailes Noires. Tout le monde est content."
                "Ça semble honnête."
                "Une question cependant. Pourquoi vouloir retrouver les Ailes Noires ?"
                "... Mon frère est retenu de force dans leur équipage."
                "Ton frère ? C'est bien pratique. Comme par hasard, tu es dans la même situation que le lieutenant."

                Je me retourne, furieux, et agrippe le lieutenant au col.

                "Tu veux crever ici et maintenant ? PRATIQUE ? Pratique de ne pas savoir où est ta famille, si elle est en vie ? Pratique de devoir pourchasser ton petit frère en priant pour sa sécurité toutes les nuits ? Pratique de n'avoir comme seul espoir un fil ténu que le destin t'agite devant le nez ? Pratique..."
                "Stop."

                je me tourne pour regarder le lieutenant, qui brandit son sabre de la main gauche. Puis le rengaine.

                "Marché conclu. Tu nous informes, et on t'aide. Vu que tu as tué ce Viald, je vois bien que tu n'es pas un pirate. Collaborer avec un civil est acceptable pour la marine."

                Bon...
                Je lâche le sergent et repart. On tombe rapidement sur une salle avec les den-den recherché. J'en saisis d'eux. Note dans ma tête le numéro de celui que je leur donne. Et leur demande de faire de même.

                "Pas de souci. Le sergent Rivers à une mémoire photographique. Il se rappelle de tout ce qu'il voit ou lit."
                "Ah ? Et un sergent ne risque pas d'être affecté ailleurs, où..."
                "Pas de problème. Anton Rivers me suit partout ou je vais. Il n'est que sergent car la marine estime surtout les capacités de combat et il n'est pas très fort, mais il a une excellente mémoire, des connaissances quasi-académiques en à peu près tout et un brillant esprit analytique. C'est un subordonné extrêmement utile."

                Ah ? Ben il paye pas de mine pourtant. La preuve, ce n'est que maintenant que j'apprends son nom. Je suppose que d'autres gens se plaisent à vivre dans l'ombre...

                "Il faut un mot de passe, ou quelque chose."
                "Quoi ?"
                "Tu ne comptes pas garder ton den-den secret, si ? Dès qu'il sonnera, tu seras démasqué. Donc si tu nous appelle, il faut que tu dise quelque chose qu'on soit sure que ce soit toi. Et inversement, quand nous, nous t'appelons, il faut être sur que l'on tombe bien sur toi..."
                "Bonne remarque..."
                "Je te propose que quand on t'appelle, on se présente comme le service d'abonnement des « Echos de North Blue ». Même les pirates lisent les journaux, ça ne choquera personne..."

                Il est malin, effectivement... Bon... Ils auront mon nom tôt ou tard...

                "Ça me va. Si je réponds avec mon prénom dans la phrase, du genre : « Yskino, j'écoute », cela veut dire que je suis surveillé, ou qu'il y a du monde proche, et que l'on ne peut pas se parler. Si j'utilise mon nom complet, Yskino Haynell, dans la phrase, cela voudra dire que l'on peut discuter en toute sécurité. Enfin, tant que l'appel n'est pas intercepté, mais on ne devrait pas avoir de souci, les pirates ont rarement des intercepteurs, et Lloyd n'en a sûrement pas."
                "Ça peut aller, oui."
                "Si c'est moi qui vous appelle, je demanderais à parler à monsieur Rivers et je me plaindrais. Du prix de l'abonnement, d'un article, peut importe."
                "Ça devrait aller aussi. Parfait alors."

                Bien. Il n'y a plus qu'à sortir alors.
                Notre petit trio retraverse la grande salle du casino, vide. Jusqu'au portes. Je jette un œil aux dehors.
                Des révolutionnaires. Plein de PUTAINS DE SALOPARDS DE REVOS ! Qui s’amassent devant la porte, et avec des moyens. Des canons, purée...

                "Demi-tour..."
                "C'est gardé ?"
                "Oui, et lourdement, par les révolutionnaires. Je n'ai pas vraiment envie qu'ils m'arrêtent."
                "Un contentieux avec la révolution ?"
                "On peut dire ça comme ça. Avec la milice de cette île, aussi... Il doit y avoir d'autres sorties."

                Nous repartons. Mais alors que nous allons quitter la salle, voilà que Lloyd y entre, tout là-bas.

                "VIALD ! YSKINO !"

                Il a l'air de nous chercher... Pour l'aider à trimbaler le butin ? Dans l'espoir qu'on ramène des sacs ? J'ai du mal à l'imaginer inquiet pour d'autres. Mais il n'est donc pas tombé son camarade mourant. Naoko est seule en salle des coffres du coup ? La pauvre petiote va se sentir bien seule... Ce serait amusant de l'enfermer dedans. Mais pas le temps. Et puis, connaissant Lloyd, il a du éclater les portes s'il le pouvait. Pas le genre à ouvrir en finesse. Ah, et puis, de toute façon, il y avait d'autres types, là-bas. Lloyd leur fait confiance du coup, pour ne pas se tirer avec le butin ? Ou il y a tellement de fric qu'il se fiche s'ils prennent quelques poignées de billets ?

                En fait, le problème, c'est que Lloyd à l'air de sortir, là... Il doit me chercher dehors, en train de me « débarrasser » du lieutenant, je suppose. Et le voilà qui ouvre la porte... Putain... Comment je vais le garder en vie moi ?

                "Halte criminel !"
                "Ça alors, je n'aurais jamais cru qu'ils sortiraient par la porte principale..."
                "Le Grand Lloyd Barrel emprunte toujours la grande porte !"

                Et pourquoi il leur répond au lieu de se tirer ce con ?

                "Feu !"

                Les boulets explosent juste à l'entrée du casino, enveloppant Lloyd. Et libèrent... Du gaz ? Lloyd titube, puis tombe.

                Et merde...
                Gaz toxique ? Non, trop risqué, en plein milieu d'une ville. Si on cassait un fenêtre, ça pourrait sortir et les toucher. Et dans un bâtiment clos, comment ils évacueraient le gaz, ensuite ? Donc probablement soporifique...

                "Sergent."
                "Oui ?"
                "LLOYD ! Il faut... La révolution ne doit pas l'attraper, ils vont le tuer."
                "Vous fumez ?"
                "Si je... Quoi ?"
                "Sergent, aidez-moi, nous allons..."
                "Du calme. Vous fumez sergent ?"
                "Oui."
                "Briquet s'il vous plaît."

                Dubitatif, le marine me passe son feu.

                "Attendez moi là quelques secondes. Ça devrait marcher si on n'a pas cassé trop de choses..."

                Je me dépêche de mettre une chaise sur une table de black-jack encore intacte, puis de monter sur l'édifice. J'allume le briquet, et approche la petite flamme d'un détecteur d'incendie. Un lieu aussi rupin en a toujours, et c'est une chance.

                Une alarme se déclenche, et de l'eau commence à dégouliner des arroseurs automatiques jusque-là dissimulés dans le plafond. Super, j'ai froid et je suis trempé, merci Lloyd !

                Bon, au moins, l'eau va gêner le gaz. Un truc volatile réagit souvent mal avec l'eau... Je m'approche, en équilibre, histoire de bien me faire tremper, puis redescend de mon perchoir et saute aurpès des marines.

                "Je vais chercher Lloyd. Sergent, couvrez-moi si nécessaire."

                Je lui lance le pistolet, puis relève mon col, trempé, et y colle le nez et la bouche. L'eau empêchera le passage de trop de gaz. Je ne devrais pas m'endormir d'un coup... Je me rue sur le snob qui traîne par terre, en essayant de ne pas respire, l'attrape par le col et me précipite en arrière. Personne ne nous suit. Tant mieux. Parce que mes jambes sont un peu branlante malgré tout...

                Direction les toilettes, pour m'arroser le visage, et foutre Lloyd sous l'eau. Ça le réveillera. La marine me suit.
                Une fois dedans, j'ouvre un robinet, et colle dessous le ronfleur. C'est assez jouissif curieusement...

                "Bon. Vous pourrez vous en sortir tous les deux ?"
                "On va essayer. Peut-être que derrière ce sera moins gardé..."
                "On s'en sortira."
                "Parfait. Bonne chance. "

                Les deux marines me quitte. Le den-den dans ma poche est réconfortant. J'espère que ces types me seront utile. Mais au moins, ils me couvriront quand je rentrerais sur Silte, tant que je ne fais pas de gros actes de piraterie. Non ?

                Je sors de la pièce, alors Lloyd se réveille et m'insulte. Les révolutionnaires entrent, en petit groupe, masque à gaz sur le nez. Et là-bas, c'est les deux agents du Cipher Pole, non ?

                Cette situation commence à m'amuser, en fait... Ces connards de révos vont danser...

                ***

                Bonjour. Je m'appelle Terry Simons. 21 ans.
                Je suis né ici, sur la plus grande île de North Blue, et ait grandi en écoutant les histoires du roi des menteurs, Montblanc Norland.
                Contrairement à lui, j'aime la vérité, la justice, et le respect de la société. Je me suis donc engagé dans la milice de Luvneel.

                Aujourd'hui, nous avons notre première grosse intervention depuis ma prise de fonction. Un casino est braqué. Il est temps de montrer à ces criminels de quel bois je me chauffe, et que force restera à la justice !

                Pourtant, je ne suis pas à l'aise. On a encerclé l'endroit au vu de la situation « désastreuse » à l'intérieur. On a même amené des canons et des cartouches somnifères, au cas où. Il paraît qu'il y a des pirates recherchés et connus, la dedans. Un certain Barrel et son équipage.

                Effectivement, quand on entre, c'est un peu apocalyptique. Partout, des tables brisées, des pieds de chaises, séparées de leurs assises, des gens assommés (ou morts ?), le chaos.
                L'eau tombe dru, la sécurité incendie s'est déclenché, et nous sommes trempés, gelés...
                Des gens hurlent. Des invectives dans tous les sens.
                "Lloyd ! LLOYD, viens vite ! Viald est gravement blessé !" Une voix de femme.
                "YSKINO ! TU OSES ESSAYER DE ME NOYER ?" Un type dégoulinant, le meurtre au fond des yeux. Il fait peur...
                "Hé. Ils n'ont pas peur ces idiots de révolutionnaires. On nettoie les rangs ?" Un type masqué parlant à un compère du même acabit...

                Mais ce qui me dérange le plus, c'est le borgne, là-bas, qui regarde la salle en mangeant du pop-corn.

                Je m'appelle Terry Simons, 21 ans, et j'espère me sortir d'ici vivant.


                Dernière édition par Yskino Haynell le Sam 25 Jan 2014 - 2:11, édité 1 fois
                • https://www.onepiece-requiem.net/t7554-yskino-haynell
                • https://www.onepiece-requiem.net/t7487-yskino-haynell
                Depuis l'épisode de la prison d'Inu Town, je pensais avoir pu mesurer l'ampleur des dégâts que pouvaient causer foutoir total et trombes d'eau réunis. Mais ça, c'était avant. Car ce soir, à cette soirée exceptionnelle au casino Chez Cyrus, on frappe encore plus fort. C'est ainsi que, dans la salle principale du bâtiment, se trouvent deux marines en civil, deux agents du Cipher Pol, ce qui reste des patrouilles de sécurité, plusieurs escouades de la milice du Royaume de Luvneel, des hommes de l'armée révolutionnaire, et un équipage de pirates, ce qui fait tout de même pas mal de monde... Surtout quand chacun de ces six groupes ne peut pas encadrer les cinq autres et aspire plus ou moins discrètement à leur destruction. Bref, il s'agit là d'un beau match à mort par équipe. Et c'est parmi les tirs de cartouches somnifères, les coups de pistolets, de fusils, de poings et de sabres, les frappes défiant les lois de la physique des gouvernementaux, et du déluge d'eau provenant du système anti-incendie, que mon humble personne, à moi, le grand Lloyd Barrel, est en train de subir une tentative d'assassinat aussi vaine que couarde. Oui oui, une tentative d'assassinat... Et de la part d'Yskino en plus ! Sauf que je m'en suis rendu compte, et, grâce à mon intellect supérieur, j'ai réussi à voir clair dans son jeu et à percer à jour son stratagème machiavélique, qui devait sûrement consister à me faire croire que l'eau sous laquelle mon magnifique visage était maintenu provenait du système anti-incendie. Je finis d'ailleurs par réussir à m'extirper du lavabo dans lequel j'étais encastré. Je fais un rapide check-up de mon brushing (qui se doit de rester impeccable en toute circonstance) et de ma dentition dans le miroir, puis sort des toilettes en donnant un violent coup de pied dans les portes battantes, assommant au passage deux révolutionnaires qui se pensaient sans doute à l'abri de ma fureur. A peine je débarque au coeur de la bataille, je constate qu'un bordel monstre a littéralement envahi ce casino, et s'est grandement développé durant ma courte absence dont je ne me souviens plus vraiment des détails... Ah, si.

                "YSKINO ! TU OSES ESSAYER DE ME NOYER ?", hurlé-je à pleins poumons, toute l'assemblée se tournant alors vers moi. Je fais alors craquer mes phalanges et balaie la pièce du regard, observant avec le plus grand désintérêt les mines déconfites de... D'à peu près tout le monde en fait, à part peut-être ce jeune milicien tout apeuré qui se demande sans doute ce qu'il fabrique ici. Ou alors, comme moi, il ne sait pas quoi faire. En effet, cette bataille me fait un peu penser à un des mes jours d'anniversaire : je suis submergé de cadeaux, ce qui est bien normal d'ailleurs, et je ne sais pas lequel ouvrir en premier. Et là... C'est exactement pareil : est-ce que je commence par aller botter les fesses des révolutionnaires ? Ou est-ce que je vais plutôt détruire les canons assez ennuyants des miliciens ? Je pourrais aussi aller donner des coups de pieds à Edward pour le punir de son cruel manque de respect... Ou trouver une chaise pour que je me venge de l'autre guignol masqué... Raaaah ! Et cet Yskino à qui je dois mettre deux ou trois mandales aussi ! Je ne sais plus ou donner de la tête !

                Heureusement pour moi et malheureusement pour eux, j'ai tout prévu... Car je suis... Complètement con Le grand Lloyd Barrel, bien sûr ! C'est donc ainsi que je m'élance en plein milieu de la mêlée, n'ayant que des ennemis à aller fracasser... Et repartant bien vite me mettre à couvert, dos à un grand pilier, après avoir manqué d'inhaler une nouvelle fois cet espèce de gaz que tirent les miliciens. Bordel... Je ne peux pas y aller seul, et même si ça me pince le coeur de l'avouer... Il me faut des renforts. Mais qui ? Dans pareille situation, autrefois, je pouvais compter sur quelqu'un comme Kanbei... Il était toujours prêt à bondir dans l'action et à me faire honneur. Sans compter qu'il était également redoutable, une arme à la main... Et dire qu'il est parti. Et que je me retrouve avec quoi, moi, dans l'histoire ? Les trois clampins qui ont essayé de me dépouiller à la salle des coffres et que j'ai fracassé ? Yskino, qui, je ne sais pas pourquoi, mange du popcorn sur une chaise pliante qu'il a trouvé je ne sais où ? Naoko, que je vois au loin arriver en beuglant et en chouinant, et qui perd tous ses moyens ? Viald ? Ouais, à la limite. Je ne sais pas. Depuis quelques temps, ça ne va pas fort entre lui et moi : il me manque souvent de respect, conteste mes ordres... Ceci dit, je ne crois pas vraiment avoir le choix, si je veux sortir tout mon magot d'ici sans perdre ne serait-ce qu'un seul Berry... Ah... Euh... Et mon équipage aussi. Enfin bref, leur survie, ça les regarde eux, pas moi. Quoiqu'il en soit, je réglerai mes comptes avec Viald plus tard. Mais ou est-ce que cet abruti est encore allé se fourrer ? Pourquoi personne n'est jamais là quand j'en ai "besoin" (notez les guillemets, je suis le grand Lloyd Barrel, tout de même) ? J'ai parlé trop vite : voila Naoko qui arrive à toutes jambes vers moi, en larmes... Allons bon... Qu'est-ce qu'elle a encore ?

                "Lloyd ! LLOYD, viens vite ! Viald est gravement blessé !"

                Ben tiens... Il ne manquait plus que ça...

                "Qu'est-ce qu'il a encore ? Monsieur Viald s'est fatigué pendant le combat contre les chiens du gouvernement et ne veut plus servir son capitaine ?", lâché-je, ma langue sifflant entre mes dents. Comme si j'avais le temps de me préoccuper des états d'âme de mes sous-fifres. La situation se complique de seconde en seconde dans le casino... C'est pas vraiment le moment de penser à autre chose.
                "Non Capitaine ! Il perd énormément de sang, et sa langue a été tranchée !", hurle t-elle horrifiée, les larmes aux yeux. Mon regard ne quitte pas le champ de bataille.
                "On file à la salle des coffres récupérer le butin. On passe récupérer Viald après. On verra alors qui a remporté la bataille... Et j'aviserai.", dis-je lentement, après un bref silence.
                "Non Lloyd ! Il faut aller chercher Viald d'abord, sa vie ne tient qu'à un fil ! Il faut aller l'aider ! Le récupérer ! Et s'enfuir d'ici avant de se faire blesser nous aussi !", me coupe t-elle presque. Ses jolis yeux sont désormais emplis de larmes. Je me tourne désormais vers elle, et affiche le visage typique du héros de légende qui ne sait pas quelle décision prendre, parce qu'elles lui tiraillent toutes deux le coeur. Mon équipage n'est pas nombreux... Est-ce que je peux me permettre de perdre Viald ? Naoko compte sur moi... Elle a tout sacrifié pour ma grandeur... Est-ce que je peux la rejeter comme ça ? Viald m'a confié sa vie... Est-ce que j'ai le droit de la bafouer ainsi ? Pourquoi est-ce que ces pensées me traversent l'esprit et me font perdre du temps, à moi, le grand Lloyd Barrel, à ce moment précis ? Je me suis promis de ne plus jamais douter...

                De ne plus jamais être faible. Et soudain, mon regard se remplit à nouveau, et je chasse le vide qui s'était emparé de moi, le majestueux, le magnifique, le (bientôt, très bientôt) redouté, le grand Lloyd Barrel. Je m'approche de Naoko. Elle sourit. L'espoir se lit dans ses yeux. Un espoir de courte durée.

                "On termine ce braquage. Rien n'est plus important que cette opération.", dis-je alors sèchement.
                "Et Viald ?!!", s'écrie t-elle.
                "On va chercher les sacs d'abord, avant que tout l'endroit ne soit détruit. Après, éventuellement, on passe récupérer Viald."
                "Éventuellement ?! Tu serais prêt à sacrifier un de tes propres hommes pour que ton plan réussisse ?! Il n'y a donc rien qui compte pour toi dans la vie, à part ton ego démesuré ?!", me hurle t-elle, submergée par la colère et la rage. Je lui mets une gifle en pleine tête pour lui remettre les idées en place.
                "Viald connaissait les risques encourus. Je suis sûr qu'il est très heureux de sacrifier sa vie pour que mon opération soit menée à bien. De sacrifier sa vie pour moi, son Capitaine. Je me fous de ce que vous pouvez penser, et vous le savez. Vous n'êtes que mes instruments. Vous étiez au courant des risques encourus.", répété-je encore une fois, froidement. Oui Naoko, l'époque des petits pirates qui amusaient la galerie est révolue. Les Avalons prennent leur envol, moi à leur tête, et je suis prêt à tout pour ça. Je reprends, lui posant une simple question : "Je veux juste savoir une chose : est-ce que tu m'aideras, ou non ?"
                "Si te suivre implique rester dans un équipage qui sacrifie ses membres... Alors non ! Fais ce que tu veux, Lloyd, mais moi je vais sauver Viald ! C'est un des notres ! Un de tes hommes ! Je ne vais pas le laisser mourir comme ça !"
                "Alors adieu.", dis-je en conclusion. Des larmes coulent le long des joues de Naoko, et elle s'élance, sans un mot, vers l'endroit d'où elle était venue, tandis que les murs du casino tremblent de plus en plus violemment.
                "Yskino !", m'écrié-je à pleins poumons en direction du pirate. Je continue : "On s'arrache ! On file à la salle des coffres récupérer le butin, et on prend la mer !", criant toujours du plus fort que je peux. Je m'empresse d'ailleurs de rajouter : "N'oublie pas ta part du marché !"

                Je pars alors à toute allure en direction de la salle des coffres, où j'avais un peu plus tôt empaqueté tous les Berrys que j'avais pu trouver... Et à part Yskino, personne n'est derrière moi : ils sont tous trop occupés à se battre, et à ravager le casino Chez Cyrus. Au final, ce qui s'est transformé en un vulgaire (enfin) braquage s'est transformé en grosse soupe de révolutionnaires et de miliciens, le tout assaisonné de deux puissants (enfin) agents du Cipher Pol. Nous nous chargeons tous les sacs sur le dos, et fuyons en défonçant une porte réservée au personnel... Et aussi ce qu'il reste du personnel, d'ailleurs. Derrière nous, le casino tombant en ruines s'éloigne de plus en plus. Je ne sais pas ce qu'il est advenu des trois imbéciles à qui j'ai collé une raclée. Je ne sais pas ce qu'il est advenu de Viald et de Naoko. Mais une chose est sure... C'est que maintenant, je suis plein aux as. Et que tout le monde est à mes trousses : il est temps pour les Avalons de quitter North Blue, et de prendre leur envol sur Grandline. Yskino et moi arrivons au Galahad, sur lequel nous posons tout l'argent que nous avons volé.

                "On met les voiles avant que la marine ne débarque.", dis-je alors à Yskino.
                "Et Naoko et Viald ?", demande t-il, amusé.
                "Naoko et Viald... Je leur souhaite bon courage. Nous, on part pour Grandline."
                "Tu pars pour Grandline. Moi, je me tire de ce bateau dès que tu m'auras dit où se trouvent les corbeaux."
                "Justement, ils se trouvent sur Grandline.", rétorqué-je, mentant encore une fois. Sans Kanbei, Viald et Naoko, je n'ai pas intérêt à perdre une personne de plus. La dernière...
                "J'ai du mal à le croire..."
                "Et pourtant c'est la vérité, la stricte vérité. C'est vrai que je pourrais te donner toutes les informations que j'ai sur eux et que tu pourrais partir seul à leur recherche... Mais je vais sur Grandline, j'ai un bateau et maintenant, je suis bourré de fric. Donc tu pourrais venir avec moi..."
                "Entendu.", conclut Yskino.

                Le jour ne vas pas tarder à se lever, et bientôt, dans la soirée, la silhouette de Reverse Mountain se dressera devant moi. Et je souris. Car malgré la disparition de deux de mes larbins, cette opération a été un franc succès... Et Yskino croit toujours que je sais où est l'équipage à la noix qu'il recherche. Ah... Si seulement il savait. Et moi, si seulement je savais qu'il veut me poignarder dans le dos...