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Trois semaines plus tôt... [FB, Sengoku Yoru]



La lame. Rien que la lame. Elle s’élève lentement, jusque atteindre une parallèle parfaite avec le sol. Puis elle s'active férocement. D'abord d'un bond en avant, qui transperce, ensuite une rotation, d'une habile torsion du poignet, qui déchire. Enfin elle s’élève vers le ciel, tranchant tout sur son passage. Je la suis et bondit dans son sillage, passe par dessus un adversaire imaginaire, et une fois derrière lui, d'un coup horizontal, lui tranche la tête propre et net. Celle-ci n'a pas atteint le sol que je me retrouve déjà sur mes appuis, en garde.

-Fiou... »

J'expire profondément, le calme revient peu à peu, et je rouvre les yeux. La salle d'entraînement est vide. Comme chaque fois que j'y viens depuis que je me trouve que QG de West Blue. Personne pour admirer à quel point je suis bon. Que je suis bon, mais que j'en ai marre aussi...

-Lyn', on fait une pause ? »

Le panda-nain, assit en tailleur près de là, médite. Les yeux fermé, il hoche lentement la tête de droite à gauche.

-Allez quoi, ça fait des heures qu'on est là, j'en peux plus. »

L'animal hoche cette fois la tête de haut en bas. L'air de dire : « Si, t'en peux. »

-Mais sérieusement, regarde autour de toi ! Il n'y a personne, tous les marines de la région passent leurs journées à boire et dormir. Pourquoi j'pourrais pas faire pareil ? »

Et merde... Je le sais pourtant, que je devrais la fermer, parfois. Ma femme se redresse d'un coup, me jette un regard courroucé et saute d'un coup sur mon épaule. Je vois venir le taquet, mais elle se trouve à cinq centimètres de mon crâne, difficile d'esquiver. Elle reste agssise là, mais ne me regarde plus, et boude clairement. Fait chier...

-D'accord, d'accord, on s'y remet..., je soupire. Mais si j'crève d'épuisement, ce s'ra ta faute, et tu t'en voudras toute ta vie. »

Soudain plus guillerette, la bestiole se frotte contre ma joue. Sans déconner... L’Épine de West Blue. La célèbre, l’insaisissable... Menée par le bout du nez par une peluche d'une cinquantaine de centimètres. J'vous jure, ce qu'il faut pas faire...

-Bon alors on continue, » je m’apitoie avec dignité.

Je me remets en position, mais la porte de la pièce s'ouvre, et je suis interrompu par Gus'. Gus', c'est un grand gaillard d'une quarantaine d'années, qui commence à s’empâter. Faut dire que le QG de West n'est pas réputé pour sa discipline. Ses cheveux courts, poivres et sel, commencent à fuir son crâne. Ses yeux gris ternes ont le même éclat que celui du type qu'on emmerde royalement. Même son manteau de marine est devenu grisonnant à force de manque d'entretien. Il mâchonne négligemment un cure dent, tout en m’interpellant.

-Hey ! L'nouveau. Y'a l'Chieur qui veut t'voir. Genre maint'nant. »

Celui qu'il nomme amicalement l'Chieur, c'est Yvat Fèrsué. L'adjudant chargé de transmettre les ordres des supérieurs sur toute la base. Un bureaucrate sans la moindre compétence physique, qui a obtenu son grade grâce à l'argent de maman et papa, et qui prend un plaisir malsain à faire bouger toutes les feignasses peuplant les lieux. Bon d'accord, je ne suis pas tendre. Mais l'Ch... hum, Yvat a décidé le jour même où nous nous sommes rencontré qu'il ne m'aimait pas. Je ne vais tout de même pas prendre de gants... Tout le monde m'apprécie. Je ne peux être qu'appréciable. Tout chez moi dégage le type sympa. Je ne vois pas quel est son problème. Bon c'est peut-être aussi parce qu'il n'aime personne. Ou parce que, le jour de mon arrivée, ayant comprit que personne dans la base ne l'appréciait, je lui ai joué un tour, histoire de faire rire les copains, de m'intégrer.

Vous savez, en tant que voleur recherché, ce n'est pas évident d'être dans une base pleine de marines. Vous ne me croirez peut-être pas, car vous connaissez mon calme et mon sang-froid légendaires, mais j'étais un peu nerveux. Du coup, je lui ai piqué son pot à crayon préféré, et l'ai accroché tout en haut du mât du drapeau de la marine, dans la cour. On a tous bien rigolé, à le voir retourner la base pour le retrouver. Et secouer la perche pour le faire tomber. D'accord, j'admets que ce n'était pas bien malin. J'aurais pu trouver beaucoup plus créatif, mais j'étais nerveux, je vous dis. Bref, c'est donc cet homme qui me réclame aujourd'hui. Ce qui ne peut vouloir dire qu'une chose. Une mission. Et merde... Dire que je me plaignais de devoir m'entraîner. Sur mon épaule, les yeux de Lyn' s'embrasent d'excitation. Bordel j'y couperai pas. Il faut dire qu'elle s'ennuie ferme, dans son corps de bestiole. Et qu'elle a hâte de me « tester ». De voir s'il elle m'a bien modelé. Alors que je n'ai pas la moindre envie de risquer ma vie. Une étincelle d'espoir me pousse à demander :

-Le Chieur ? Tu sais pourquoi ? 
-Nan, me répond l'autre. Enfin, j'crois qu'il a parlé d't'envoyer au diable... Ou d'te lire une fable...  Nan honnêtement, j'sais plus, j'préfère pas t'dire, ça va être une connerie. J'ai pas franch'ment écouté. »

L'étincelle est noyée brutalement par un tsunami de déprime.

-D'accord. Merci Gus'.
-Pas d'prob'. Bon j'vais m'en j'ter une moi... »

Le marine fait demi-tour et s'apprête à partir, puis comme s'il se souvenait soudainement de quelque chose d'important, se retourne et me lance :

-Ah putain, au fait ! Avec les copains on s'est dit qu'si t'arrivais à lui faucher son taille-crayon porte bonheur... T'sais c'lui en forme de licorne rose là...
-Celui où pour tailler le crayon il faut le lui mettre sur le front ?
-Ouais c'lui là ! Bah si t'y arrivais à l'faucher, y'a Tom' qui dit qu'il pourrait le bricoler pour inverser le système.
-Tu veux dire... Tailler le crayon par le...
-C'est exactement c'que j'dis, ouais. »

Il me fait un sourire qui dévoile une mâchoire jaunie, à laquelle il manque trois dents. Je lui retourne un demi sourire espiègle. Bon d'accord, un énorme sourire enchanté. Lyndis est trop excitée à l'idée d'avoir enfin un peu d'action pour me reprendre.

-J'y penserai, Gus', j'y penserai. »

Et le voilà qui s'en va. Je ne tarde pas à le suivre, après avoir rassemblé mes affaires. Pendant le peu de temps que cela prend, un panda surexcité me presse de me dépêcher. Franchement, vivement que je retrouve ce con de Lion Bleu...



* * * * * *


Un peu plus tard, me voilà devant le bureau du Ch... d'Yvat Fèrsué. Dans un couloir tout ce qu'il y a de plus corridoresque, un canapé est installé face à la porte, pour les personnes attendant leur tour. Il n'y a pourtant jamais la queue, pour venir voir Yvat. Il apprécie simplement beaucoup de se faire attendre. Une sorte de complexe d'infériorité, j'imagine. Peut-être qu'en remontant dans son enfance, on trouverait un événement qui expliquerait pourquoi décider de recevoir ses rendez-vous seulement à son heure est si important pour lui. Ou peut-être est-ce une vengeance envers les marines qui lui manquent de respect chaque jour... Mon opinion d'expert pencherait plutôt pour la deuxième solution.

Bref, deux personnes sont là, à attendre. Affalée dans le sofa, Naylha, la tête reposant sur une main, me regarde arriver, l'air fatiguée. Ou normale... Je ne l'ai jamais vu autrement que fatiguée, du coup je me dis que c'est peut-être son expression naturelle. Elle me salue d'un signe de la main dans un bâillement bruyant. Elle a sûrement la flemme de parler. Cette feignasse se débrouille toujours pour esquiver toute corvée et tout entraînement. Elle n'en reste pas moins d'une force redoutable, et peu osent la défier. Je me demande ce qu'elle fait là. En général le Ch... Fèrsué se débrouille pour lui éviter de partir en mission. Il a le béguin pour elle.

A coté, debout adossé contre le mur, se trouve Wonsul. Le regard froid, immobile, silencieux, il ne me jette même pas un coup d’œil. L'attitude parfaite du type mystérieux et ténébreux. Je ne saurais dire pourquoi, mais ça me tape sur les nerfs... C'est un solitaire, qui n'hésite pas à trancher de sa lame tout ce qui est sur son chemin. Civils et collègues compris. S'il n'est pas encore en taule, c'est simplement qu'il ne se débrouille pas trop mal à l'escrime, et progresse rapidement. C'est sans doute la seule personne dans cette base qui, même s'il préfère le faire en extérieur, s'entraîne autant que je le fais. Enfin, que Lyndis me force à le faire. Du coup, la politique pratiquée à son endroit est : « mieux vaut l'avoir avec nous que contre nous. »

-Salut, j'entame. Le Chieur vous a convoqué aussi ?
-Mouais, répond Naylha en mâchant sa phrase. »

Elle n'ajoute pas un mot. Trop d'efforts pour elle j'imagine. Wonsul ne décroche pas une syllabe, ne bouge pas d'un poil.

-Et heu... vous savez pourquoi ? J'insiste.
-Bah un truc à faire, j'crois, bougonne la jeune femme.
-T'as pas réussis à y couper cette fois ? je lui demande dans un sourire éloquent.
-Non, ça commence à faire trop longtemps que j'ai rien foutu. Le Chieur dit qu'il pourra pas m'éviter le renvoi, si je m'esquive encore. »

Je m'amuse qu'elle appelle Yvat par son surnom alors que lui-même n'a d'yeux que pour elle. Wonsul intervient.

-Pourquoi tous nous demander ? Je ne travaille pas en équipe. »

Oh pitié ! Qu'est-ce que c'est cliché ! Ses manières de loup solitaire m'insupportent.

-Tu seras bien content d'avoir une équipe pour te sauver les miches, je réponds, quand tu te retrouveras dans la merde. »

Bon j'admets que c'est un peu hypocrite de ma part. Du temps où je rapinais, je travaillais toujours seul. L'excitation qu'on ressent lors d'un larcin dangereux réussit de ses propres mains, c'est incomparable. Et mes larcins à moi étaient toujours spectaculaires, extrêmement périlleux, mais menés avec brio. Bref, je ne suis pas de très bonne foi, mais ce type m'horripile.

-Parce que tu n'es pas capable de te sauver les miches tout seul, toi ? » il ironise, glacial.

Ok, là c'est la guerre.

-Bien sûr que je peux ! Je suis tout de même l'É... »

Le panda nain sur mon épaule me met un taquet derrière la tête juste à temps.

-Tu es quoi ? J'ai pas bien entendu.
-Je suis Liam O'Connor. Crois moi, tu entendras souvent ce nom, dans les semaines à venir. Et toujours précédé du terme « le Grand ». »

Un sourire narquois déride son faciès de granit.

-C'est ça... Et avec au milieu le mot « couillon », non ? »

Bon alors là, c'est Lyndis qui enrage et s'apprête à se jeter de mon épaule pour lui trancher la carotide avec les dents. Alors que je suis moi-même sur le point de lui renvoyer une réplique bien cinglante et pleine d'esprit, complètement maître de moi.

-Ah ouais ? Bah toi t'es qu'un... »

Mais Naylha nous interrompt de sa voix monocorde.

-Bon les gars, arrêtez votre concours de bites, ça m'fatigue. »

Étrangement, nous nous figeons tous les trois. Elle a beau ne pas s'en réclamer, la jeune femme détient une autorité naturelle. Elle n'a pas bougé d'un iota, mais son air renfrogné nous calme immédiatement.

-Un type se ramène en plus. »

Et effectivement, quelqu'un vient du bout du couloir.




[HRP : Un p'tit peu long, mais c'est de l'intro. Ça sera forcément plus court ensuite.

Note pour Sengoku : Tu peux t'caler ici si tu veux du coup. Sinon tu arriveras quand tu voudras.

Note pour Mr PNJ : Si Sengoku décide d'arriver plus tard, c'peut aussi être Yvat Fèrsué qui est à la bourre et débarque. Tel que je l'imaginais, Naylha et Wonsul sont inclus à la mission en « punition ». Naylah fait jamais rien, Wonsul n'écoute personne et blesse aussi ses collègues et les civils. C'est une sorte d'épreuve pour se racheter en gros. Liam y est parce que le Chieur peut pas le piffer. Surtout depuis l'histoire du  pot de crayon... Si tu veux changer tout ça et y mettre tes propres raisons, y'a pas de soucis ! T'as  aussi carte blanche avec Liam, son panda, et les autres, fais toi plaisir pour les faire intervenir. Sinon j'te laisse nous introduire dans le bureau et décider de l'objectif de la mission, l'important étant que ce soit de l'infiltration. Ou un truc qui permette de choisir l'infiltration. (Après ça peut foirer au milieu, c'est pas bien grave. ^^)

Voilà, à part ces p'tits points qui sont nécessaires au scénar' que j'ai imaginé, tu pourras intervenir quand tu veux et comme tu veux ! =) Merci de ton temps et de nous prendre en charge. La bise.
]
    Quelques jours plus tôt encore...

    Yoru frappa doucement à la porte et ouvrit quand la voix de Thémis le lui autorisa. Il salua, s'assit dans l'un des fauteuils placés devant le bureau et attendit que sa supérieure lui donne la raison de sa venue.

    " Bonjour, Sergent Sengoku.
    - Bonjour Thémis. "

    Les yeux d'or de Thémis se braquèrent un instant dans ceux, noirs de nuit, du jeune homme.

    " Heu... Commandante Thémis.
    - Je passe sur cet oubli en récompense de tes derniers résultats. Connais-tu la bande mystérieuse, Yoru ?
    - Non.
    - C'est un groupe de receleurs qui sévit sur West Blue. On ne sait presque rien à leur sujet si ce n'est qu'ils nous échappent depuis déjà quelques temps. "

    Le froncement de sourcils de la gradé indiqua que l'idée ne lui plaisait pas des masses.

    " Le QG de West Blue monte une équipe pour tenter d'obtenir des infos sur ce groupe et plus si affinités. Je veux que l'élite en fasse parti. Tu pars donc dans une demi-heure avec l'un de nos navires. "

    Thémis lui tendis un dossier et le samouraï se leva, comprenant que la discussion était terminée. Il salua et quitta la pièce.


    ~~ ~~

    C'est ainsi que Yoru arriva à peu près à temps pour le briefing d'avant mission. En débouchant du couloir menant au bureau de Yvat Fèrsué, le samouraï aperçut le reste de l'équipe déjà présente. Il remarqua la nonchalance de la jeune femme avachie dans le canapé, nota la tension qui régnait entre les deux hommes. Bon, bon... ses collègues ne semblaient pas trop s'entendre.
    Grâce au dossier donné par Thémis, Yoru connaissait les noms et grade de chacun d'eux. Il les salua tour à tour.

    " Sergent-Chef Naylha, Sous-lieutenants De Soul et O'connor... Je m'appelle Yoru, ravi de vous rencontrer. "

    Le membre de l'élite fit également un petit signe de main au panda nain qui se tenait sur l'épaule de Liam. Il voulut entamer plus avant une discussion lorsque la porte du bureau s'ouvrit brutalement. Il se tut et pénétra donc dans la pièce avec ses confères pour parler de leur mission.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t6471-fiche-de-yoru-sengoku
    • https://www.onepiece-requiem.net/t6300-sengoku-yoru

    La porte s’ouvre, effectivement. Et lorsque vous entrez dans le bureau d’Yvat Fertsué, vous remarquez l’étrange enchevêtrement de ficelles réparties dans un drôle de mécanisme reliant la poignée de porte du bureau au doigt d’Yvat Fersué. Le Chieur, visiblement content de l’efficacité de sa nouvelle invention, affiche un sourire presque diabolique en détachant de son doigt le fil conducteur de son mécanisme si ingénieux.

    Toujours assis à son bureau, il ne vous demande même pas de prendre place et trie déjà des documents qu’il relie d’un œil rapide depuis ses immenses lunettes. Les cheveux plaqués sur la tête par du gel, le regard fuyant mais désobligeant, un petit nez pointu et une large bouche constituent le petit maigrichon qui ne vous accord aucune attention tout en caressant distraitement son taille-crayon-licorne.

    -Assis.

    Ça vient finalement, mais ça, c’est en quelque sorte l’ordre le plus cassant et désagréable que vous avez pu entendre depuis un sacré moment. Mais au moins, il a le mérite d’être clair. En moins de quelques secondes, vous êtes tous enfoncés dans des fauteuils de cuir.

    -La Bande Mystérieuse, ‘vous dit quelque chose? M’en fout, en fait. On a eu d’l’info sur un d’leur navire de contrebande au port de l’île voisine. Vous pouvez pas l’manquer, c’est un gros cargo sans pavillon, infiltrez-le, trouvez l’moyen de vous rendre dans leur base. L’Samouraï, tu surveilles les autres, surtout l’Sous-lieutenant O’connor. Bonne chance.

    Il vous refile un tas de paperasse avec les infos nécessaires sur la position du bateau, du transport de la marine auquel vous avez droit pour vous rendre sur l’île voisine, puis vous demande de sortir. Tous sauf Wonsul avec qui il s’entretient plus longtemps.

    Lorsque Wonsul vous revient, c’est armé d’un bloque-note, l’air strictement mesquin. En quelques mots qui sonnent un peu comme « Et bam, tu vas en manger, O’Connor. », il vous explique qu’il est responsable de la surveillance des opérations et qu’il devra noter vos agissements durant la mission.

    Ça commence bien, non?
      " Du coup l'ami, tu surveilles ou je surveille ? "

      Le samouraï jeta un regard perplexe au taciturne sous-lieutenant De Soul et à son calepin.

      " Non parce que, du coup, je ne sais pas moi. En même temps, s'il faut écrire, je préfère te laisser faire. Oh et puis je suis de l'élite après tout, je ne dépends pas vraiment de l'autorité de Fersué. Alors, toi tu notes et surveilles, et moi je surveille tes notes. On va pas se prendre la tête. Bon, on y va ? "

      Et avant que le sous-lieutenant ou qui que ce soit d'autre n'ait eu le temps de contester, le samouraï s'éloigna dans le couloir, feuilletant négligemment le dossier de mission. S'il se dépêchait ainsi, c'est qu'il espérait arriver suffisamment vite au port pour attraper le bateau qu'il l'avait conduit ici depuis le QG de South Blue avant que ce dernier ne parte. Plus petit mais plus manœuvrable que le poussif transport proposé par Yvat Fersué, il serait certainement plus pratique et discret pour leur mission. D'autant qu'il ne portait aucun signe distinctif de la Marine.

      Bien qu'avec de la mauvaise grâce, entrainée par Yoru la troupe arriva juste à temps au port. Le bateau de l'élite, après s'être rapprovisionné, commençait à lever l'ancre. Les soldats cessèrent immédiatement sous l'ordre du samouraï, abaissèrent la passerelle, leur indiquèrent des cabines libres puis patientèrent le temps que chacun aille récupérer chez soi ses affaires.

      Enfin, environ une demi-heure plus tard, quand tout le monde fut prêt, le navire partit pour de bon pour l'île voisine. Une fois leurs affaires rangées dans leurs chambres respectives, les quatre membres du commando s'étaient réunis dans une petite salle de réunion. Tachant de rompre la morosité de l'ambiance, entre Naylha qui paraissait s'ennuyer ferme et les deux sous-lieutenants qui semblaient prêts à se jeter l'un sur l'autre, l'un prenant activement des notes et l'autre le fusillant du regard, Yoru prit la parole.

      " Une fois arrivés à destination, nous quitterons le navire et nous mêlerons à la populace. Nous devons nous infiltrer dans le cargo de la bande mystérieuse. Pour ça, nous pouvons tenter de nous faire recruter comme membre d'équipage, jouer les passagers clandestins... des suggestions ? "
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