De retour à la villa. Pas grand monde dans les parages. C'est calme, la nuit est tombée. On entend les grillons. Puis quelques clameurs au loin, surement des "vacanciers" qui font la fête. Youpi. Grand bien leurs fasse. ... Tristes petits êtres inconséquents. Je préfère aller m'installer à l'intérieur. Enfin... Je fais semblant de m'installer. Je feint de prendre mes aises, ouvrant le bar et sortant une bouteille. Mes mouv'ments sont étudiés, pour avoir l'air naturel. Je n'ai pas confiance en cet île, encore moins maintenant. y a tout à parier que dans les environs, des taupes soient planqués, observant mes faits et gestes. Alors j'endors les taupes. Pendant une heure, je bois. A mon rythme, comme d'habitude. C'est à la quatrième bouteilles vides que je me lève pour éteindre et me diriger vers mon pieu. Où je me couche.
Une nouvelle heure est passé. Je n'ai pas fermé l'oeil, bien entendu. Je me lève, discrètement, et me fous à poil. Puis telle une ombre, je passe par la fenêtre, vers l'extérieur. Glissant de planque en planche, j'avance jusqu'à rejoindre l’orée de la jungle. Un nouveau regard autours. Il me semble qu'il n'y a personne.
Forme animal.
Me voila gorille, je m'élance dans la jungle, le nez au vent, les sens en éveil. De branche en branche, je progresse, faisant attention au moindre bruit, à la moindre trace, au moindre détail. Je n'avais encore jamais vraiment profiter de ma forme animal... Quel délicieux sentiment de liberté. Je vois la vie différemment. Je sens la nature plus... proche de moi. J'en comprend presque les murmures, en apprécie les subtilités. Oui, je suis bien. Et performant. Il ne me faut pas longtemps pour repérer un indice d'première importance. Des traces, délibérément effacées, à la sauvage, grossièrement. Je les renifle, tente de retrouver l'odeur dans l'air. Non. Elle a disparue, ou alors mon odorat n'est pas assez fin, même sous cette forme. Peut importe, j'continue mon avancé. D'autres traces apparaissent. en reliant celles-ci aux précédentes, j'ai une direction, que je suis. J'y fonce, toujours dans les arbres, toujours aux aguets d'un témoin, d'une taupe, d'un bruit.
C'est le bruit qui le premier s'donne à moi. D'abord diffus, mais de plus en plus précis. J'aperçois même des lumières. Un village? Je n'sais pas, je m'approche, doucement, depuis les hauteurs.