Manigances. [PV : Shainess]

"Hoy Scarlett. Pas le temps de déblatérer, mais j'aurais besoin de toi pour une petite affaire."

L'assassin fait tourner sa cigarette entre ses doigts puis vérifie encore une fois que personne ne l'observe. Ferme les yeux, étend son mantra.

"Une affaire de bourgeoisie ... et je me suis dit que tu t'y connaissais mieux que moi."

Un regard à gauche, un regard à droite.

"La ligne est sécurisée, comme tu t'en doutes ... mais toi et moi savons qu'il vaut mieux éviter de prolonger tout de même."

Il inspire, c'est l'heure du code établi.

"Tu vas certainement aimer ça. Retrouve moi là où j'ai grandi, on va faire couler le sang bleu."

Pas très subtil comme code, mais l'heure n'était plus à la délicatesse. L'assassin ferme son den den et soupire. Le temps de terminer sa cigarette et il serait tout à cette révolution en devenir. Peut-être que Scarlett aurait son message, peut-être pas : il le verrait en temps voulu, et un allié de plus ne serait pas superflu.

Ce message, je l'avais bien reçu, le soir, en rentrant du Cinquième Bureau. Je l'avais écouté, une fois, sans rien dire, avant de nourrir l'escargophone qui se hâta d'oublier ce contenu enregistré. Goa. Je n'avais rien entendu ou lu sur ce royaume. Quoi que Rafael était en train de manigancer, c'était dans la discrétion la plus absolue. Et pour qu'il me demandât de venir.... Ce n'était pas question de lui chercher tel ou tel détail sur un dossier, un mouvement de troupes ou autre. Je devais venir.

Intriguée, anxieuse, mais quelque part, excitée, je pris mon escargophone.
- « Crimson, j'arrive dès que possible. J'espère qu'il ne pleuvra pas. Je n'aime pas la pluie. »

C'était un code: ne me fais pas venir pour que dalle. Mais c'était aussi la vérité la plus stricte: je n'aimais pas la pluie, d'autant plus avec mon épaule.
Le lendemain, je posais des congés. Mes premiers en deux ans. Je justifiai le tout en prétextant justement mon épaule, et promis de revenir en pleine forme. Puis il me suffit d'embarquer pour Logue Town sur un bateau via la Flaque et une fois sur l'île où j'avais fait mes premières armes, de trouver un moyen de transport. Et ce fut sans aucune difficulté que je m'évanouis dans la "dernière frontière avant Reverse", cette ville étant mon terrain de jeu dont je connaissais les moindres recoins.

Quelques temps après, je débarquai à Goa.