Est-ce que c'était vrai ? Est-ce que derrière ce mur, l'aventure et la fortune m'attendent ? Ou au moins un horizon à découvrir? Est-ce que l'espoir arriverait à me faire monter jusqu'en haut ? Est-ce que j'allais quitter West Blue ?
Désir irréalisable, n'est-ce pas ? Et pourquoi ça ? Cette mer ne m'amuse plus. Ou plutôt, j'ai eu assez de mon année de convalescence pour rester là. Toujours impulsive ? Bien sûr que oui. Et avide. Très impatiente de s'y rendre. « Là-bas ». Oui, mais où ? J'ai entendu parler de Grand Line et de ces hommes qui y naviguent. J'ai entendu les murmures qui traînent. Pirates, marines, chasseurs de têtes... Ils sont nombreux. Ils sont forts. Tout ce que je cherche.
Serais-je tombée sur la « mer du pauvre » en arrivant à West Blue 12 ans plus tôt ? Peut-être aurais-je mieux fait de rester sur North Blue. Il ne sert à rien de ressasser le passé. Ce qui est fait ne peut être modifié. Je ne peux aller que de l'avant. Toujours plus loin. M'imposer sur Grand Line ? Tss... Je suis peut-être fière, entêtée et anti-machos, je me rends bien compte de la barre qui est placée. Peu de chances que j'arrive à la cheville des grands qui parcourent déjà cette mer intrépide. Il y a certainement des bestioles bien plus pires que le scorpion géant d'Hinu Town.
Je gardais le silence, fixant simplement le pêcheur qui avait bien voulu m'emmener jusqu'ici. Le convaincre n'avait pas été une mince affaire. J'avais essuyé plusieurs refus, sans me démonter. Des gros poissons m'attendaient de l'autre côté, et je comptais bien renflouer mes caisses... Ou plutôt, régler mes dettes toutes récentes... Bref, j'avais fini par trouver un « passeur » et me voilà devant le continent rouge, après plusieurs jours de voyage.
Le courant agitait le bateau. Les vagues frappaient la coque mouillant parfois nos têtes de leur écume blanche. Le ciel était d'un gris maussade mais rien ne présageait une soudaine averse. Temps gris, temps pourri comme on dit.
J'ai haussé un sourcil étonné, croyant qu'il plaisantait. Mais son air exaspéré disait tout le contraire et j'essayais de « rétablir la situation ». Je n'étais pas totalement enchantée par un bain salé sans aucune île à des kilomètres à la ronde.
Je m'étais tue en remarquant l'ombre qui nous avait recouvert. Un nuage ? Le ciel était gris, recouvert par cette couche de nuages, ne laissant passer aucun rayon chaleureux du soleil. J'ai levé la tête et je n'en ai pas cru mes yeux. Un... Machin ovale qui vole ? Il s'agit de ma définition personnelle la plus simple pour décrire ce truc. Déjà, ça ne ressemble pas à un oiseau. Mais, dans ce cas, comment peut-il flotter dans le ciel comme ça ? Ce n'est pas le genre d'engin que l'on croise au pays de Wa.
Je n'ai pu que murmurer :
Je fixais l'engin sans être trop convaincue. Voyager sur toutes les mers sans problème ? Pardon de paraître sceptique ou pessimiste, mais je peine à le croire. Je ne pense pas qu'il puisse vraiment survoler Reverse Mountain pour arriver jusqu'à Grand Line... Un temps d'arrêt. J'ai esquissé un sourire avant de demander au pêcheur :
Il a froncé ses sourcils, plissé les yeux pour mieux voir, puis répondu avec son accent :
Un temps à nouveau. J'ai repris d'une voix étrange :
La coque du navire grinçait tandis que le pêcheur intimait un changement de cap grâce au gouvernail. Et je ne pouvais pas m'empêcher de regarder ce dirigeable. C'était grand, massif, un peu lent. C'était le seul moyen que j'avais pour me rendre de « l'autre côté ».
Nous n'avions pas échangé un seul mot. Il m'avait juste déposée sur cette plateforme, en plein milieu de la mer. Puis, il était reparti, ne me posant pas plus de questions. Le ballon ovale volant s'était arrêté et les voyageurs étaient sortis, prenant leurs bagages et partant aussi vite pour prendre un autre ticket afin d'embarquer sur un navire qui les mènerait autre part qu'ici. « Ici » était nulle part. Un petit point dans l'immense flotte qui nous entoure. Un petit pois parmi tant d'autres. Et une pancarte où il est inscrit « Translinéenne » sous mes yeux. Une compagnie de transports peut-être ?
Un sabre sur l'épaule, je me suis approchée d'une petite cabine qui devait être la billetterie. Le vendeur avait un air morne, très probablement ennuyé par ce qu'il faisait. Personnellement, je le comprenais. Vendre des billets toute la journée à des gens qui ne lui adressent parfois pas un seul regard... Pas très folichon comme emploi.
Il a relevé sur moi des yeux fatigués et m'a répondu d'une voix peu enjouée :
Perdue dans le flot d'informations. Je n'avais entendu parler d'aucun des trois. Toujours aussi mal organisée en ce qui concerne le rassemblement d'informations, comme vous pouvez le voir... J'aurais mieux fait de rester sur Hinu Town pour réfléchir encore un peu, tiens ! Je ne pouvais plus aller en arrière. Le mur était là, devant moi, infranchissable et massif. Il y avait sûrement d'autres îles. La navigation, ce n'est pas non plus ma tasse de thé. J'ai hésité un petit moment jusqu'à ce que le vendeur s'impatiente :
Faut pas pousser mémé dans les orties ! Cet homme était vraiment désagréable quand il s'y mettait. Je lui lançais simplement un regard noir sans rien dire, tout en continuant de réfléchir. Le principal, c'est que j'avais les moyens. Il ne me restait qu'à choisir une destination. Choisir au pif ?
Et hop. Ni une, ni deux, le ticket arraché du rouleau posé sur le bureau et tamponné directement. Pam ! Un coup sec qui montre que l'homme a le coup de main depuis de longues années.
Il me tend une main vide. Et mon billet ? Ah oui... L'argent d'abord si je comprends bien... L'habitude de ne pas payer mes verres au bar revenait. J'allais devoir corriger ça. Les ristournes seront certainement des denrées rares que je ne verrais jamais apparaître, au grand damne de ma bourse déjà bien maigre. Je payais ma place et après avoir récupéré le ticket, je me dirigeais vers le petit ponton d'embarquement tout en soupirant. Et voilà. Ma bourse était encore plus vide que d'habitude...
J'étais tellement absorbée par mes pensées que je rentrais dans un grand type. J'ai marmonné un bref pardon, lui ai jeté un regard rapide. Je me suis arrêtée, l'ai fixé encore une fois avant de me rendre compte de ma bourde. Il s'agissait de monsieur le contrôleur.
Désir irréalisable, n'est-ce pas ? Et pourquoi ça ? Cette mer ne m'amuse plus. Ou plutôt, j'ai eu assez de mon année de convalescence pour rester là. Toujours impulsive ? Bien sûr que oui. Et avide. Très impatiente de s'y rendre. « Là-bas ». Oui, mais où ? J'ai entendu parler de Grand Line et de ces hommes qui y naviguent. J'ai entendu les murmures qui traînent. Pirates, marines, chasseurs de têtes... Ils sont nombreux. Ils sont forts. Tout ce que je cherche.
Serais-je tombée sur la « mer du pauvre » en arrivant à West Blue 12 ans plus tôt ? Peut-être aurais-je mieux fait de rester sur North Blue. Il ne sert à rien de ressasser le passé. Ce qui est fait ne peut être modifié. Je ne peux aller que de l'avant. Toujours plus loin. M'imposer sur Grand Line ? Tss... Je suis peut-être fière, entêtée et anti-machos, je me rends bien compte de la barre qui est placée. Peu de chances que j'arrive à la cheville des grands qui parcourent déjà cette mer intrépide. Il y a certainement des bestioles bien plus pires que le scorpion géant d'Hinu Town.
-Eh, v'm'avez écouté ou pas ? Je n'vais pas plus loin. Hors d'question que j'aille tenter l'diable ! Reverse Mountain... Pas pour rien qu'on trouve des restes de galions fracassés dans l'coin...
Je gardais le silence, fixant simplement le pêcheur qui avait bien voulu m'emmener jusqu'ici. Le convaincre n'avait pas été une mince affaire. J'avais essuyé plusieurs refus, sans me démonter. Des gros poissons m'attendaient de l'autre côté, et je comptais bien renflouer mes caisses... Ou plutôt, régler mes dettes toutes récentes... Bref, j'avais fini par trouver un « passeur » et me voilà devant le continent rouge, après plusieurs jours de voyage.
Le courant agitait le bateau. Les vagues frappaient la coque mouillant parfois nos têtes de leur écume blanche. Le ciel était d'un gris maussade mais rien ne présageait une soudaine averse. Temps gris, temps pourri comme on dit.
-J'avais bien compris que vous ne vouliez pas passer par là ! Je ne suis pas encore sourde... Mais où est-ce que vous voulez me déposer ? En pleine mer peut-être ?
-P'têt ben qu'oui
J'ai haussé un sourcil étonné, croyant qu'il plaisantait. Mais son air exaspéré disait tout le contraire et j'essayais de « rétablir la situation ». Je n'étais pas totalement enchantée par un bain salé sans aucune île à des kilomètres à la ronde.
-On peut toujours trouver une solution... Pas la peine de prendre directement les grands moy-
Je m'étais tue en remarquant l'ombre qui nous avait recouvert. Un nuage ? Le ciel était gris, recouvert par cette couche de nuages, ne laissant passer aucun rayon chaleureux du soleil. J'ai levé la tête et je n'en ai pas cru mes yeux. Un... Machin ovale qui vole ? Il s'agit de ma définition personnelle la plus simple pour décrire ce truc. Déjà, ça ne ressemble pas à un oiseau. Mais, dans ce cas, comment peut-il flotter dans le ciel comme ça ? Ce n'est pas le genre d'engin que l'on croise au pays de Wa.
Je n'ai pu que murmurer :
-Bon sang... Mais qu'est-ce que ça peut bien être ?
-Si j'me trompe pas, y s'agit d'un dirigeable
-Un dirigeable ?
-Ben ouais. Un moyen de transport quoi. Ça s'déplace partout, ça passe n'importe où. Z'en aviez jamais vus ?
Je fixais l'engin sans être trop convaincue. Voyager sur toutes les mers sans problème ? Pardon de paraître sceptique ou pessimiste, mais je peine à le croire. Je ne pense pas qu'il puisse vraiment survoler Reverse Mountain pour arriver jusqu'à Grand Line... Un temps d'arrêt. J'ai esquissé un sourire avant de demander au pêcheur :
-Il va se poser là ?
Il a froncé ses sourcils, plissé les yeux pour mieux voir, puis répondu avec son accent :
-P'têt ben. Pourquoi ? Vous v'lez le prendre pour aller dans un endroit précis ?
Un temps à nouveau. J'ai repris d'une voix étrange :
-Suivez-le. C'est la dernière chose que je vous demanderais.
La coque du navire grinçait tandis que le pêcheur intimait un changement de cap grâce au gouvernail. Et je ne pouvais pas m'empêcher de regarder ce dirigeable. C'était grand, massif, un peu lent. C'était le seul moyen que j'avais pour me rendre de « l'autre côté ».
***
Nous n'avions pas échangé un seul mot. Il m'avait juste déposée sur cette plateforme, en plein milieu de la mer. Puis, il était reparti, ne me posant pas plus de questions. Le ballon ovale volant s'était arrêté et les voyageurs étaient sortis, prenant leurs bagages et partant aussi vite pour prendre un autre ticket afin d'embarquer sur un navire qui les mènerait autre part qu'ici. « Ici » était nulle part. Un petit point dans l'immense flotte qui nous entoure. Un petit pois parmi tant d'autres. Et une pancarte où il est inscrit « Translinéenne » sous mes yeux. Une compagnie de transports peut-être ?
Un sabre sur l'épaule, je me suis approchée d'une petite cabine qui devait être la billetterie. Le vendeur avait un air morne, très probablement ennuyé par ce qu'il faisait. Personnellement, je le comprenais. Vendre des billets toute la journée à des gens qui ne lui adressent parfois pas un seul regard... Pas très folichon comme emploi.
-Excusez-moi... Où va ce dirigeable ?
Il a relevé sur moi des yeux fatigués et m'a répondu d'une voix peu enjouée :
-Sur Grand Line, quelle question ! Vous êtes intéressée par une destination en particulier ? Le Cap des Jumeaux ? Drum ? Innocent Island ?
Perdue dans le flot d'informations. Je n'avais entendu parler d'aucun des trois. Toujours aussi mal organisée en ce qui concerne le rassemblement d'informations, comme vous pouvez le voir... J'aurais mieux fait de rester sur Hinu Town pour réfléchir encore un peu, tiens ! Je ne pouvais plus aller en arrière. Le mur était là, devant moi, infranchissable et massif. Il y avait sûrement d'autres îles. La navigation, ce n'est pas non plus ma tasse de thé. J'ai hésité un petit moment jusqu'à ce que le vendeur s'impatiente :
-Le dirigeable va partir sans vous et vous devrez attendre le prochain qui arrive demain à midi. Un billet à 300.000 Berrys pour où ?
Faut pas pousser mémé dans les orties ! Cet homme était vraiment désagréable quand il s'y mettait. Je lui lançais simplement un regard noir sans rien dire, tout en continuant de réfléchir. Le principal, c'est que j'avais les moyens. Il ne me restait qu'à choisir une destination. Choisir au pif ?
-Hé bien... Le Cap des Jumeaux ?
Et hop. Ni une, ni deux, le ticket arraché du rouleau posé sur le bureau et tamponné directement. Pam ! Un coup sec qui montre que l'homme a le coup de main depuis de longues années.
Il me tend une main vide. Et mon billet ? Ah oui... L'argent d'abord si je comprends bien... L'habitude de ne pas payer mes verres au bar revenait. J'allais devoir corriger ça. Les ristournes seront certainement des denrées rares que je ne verrais jamais apparaître, au grand damne de ma bourse déjà bien maigre. Je payais ma place et après avoir récupéré le ticket, je me dirigeais vers le petit ponton d'embarquement tout en soupirant. Et voilà. Ma bourse était encore plus vide que d'habitude...
J'étais tellement absorbée par mes pensées que je rentrais dans un grand type. J'ai marmonné un bref pardon, lui ai jeté un regard rapide. Je me suis arrêtée, l'ai fixé encore une fois avant de me rendre compte de ma bourde. Il s'agissait de monsieur le contrôleur.
Dernière édition par Honaka Suzuke le Mar 10 Déc 2013 - 19:42, édité 4 fois