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[Quête] Le fruit de la grappe de la rançon

Le navire de fortune de Mahach avait bien filé depuis son départ du Grey Terminal. D'ailleurs, il était même à quai dans le coin délabré du port d'Orange, mais tout l'équipage réduit une fois de plus était réuni dans la cabine.

- Bon, les gars, c'est pas ici qu'on arriv'ra à trouver des bras pour notre p'tite affaire. Mais au moins, on trouv'ra d'la corde et de la poudre. Ouais, surement. Par contre ! Très important ! Mon petit coup de folie du Grey T ne doit pas être encore connu ici, alors *sifflement* museau. Compris ?

Les huit hommes restants acquiescèrent de la tête en même temps.

- Bien, donc pas de vague, on leur dévoile rien. Les pirates sont jamais les bienv'nus et on n'a pas encore d'pavillon pirate, et c'est tant mieux. On en profite pour passer incognito et on passe vite not' route. Toi, tu gardes le bateau, vous deux, vous allez rach'ter de c'qu'il nous manque et le reste, *sifflement* vous v'nez avec moi, on va faire un tour en ville.

Ils acquiescèrent à nouveau de la tête et tous ensemble. Ils semblaient tous aussi sérieux. Mahach se leva et allait pour ouvrir la porte de sa cabine avant de se raviser.

- Ah, j'oubliais. J'espère que vous savez mentir. Et on va s'mettre d'accord, on est des chasseurs. On n'est pas des Marines et on n'a pas la gueule de civils ordinaires.

Ils débarquèrent donc tous en même temps sur le quai et se dirigèrent jusqu'au village non loin. Déjà, ils attiraient l'attention. Il faut dire qu'un groupe de gaillards esquintés par les combats -surtout la cicatrice géante de Mahach- attire forcément l'attention. Et comme ils ne le savaient encore pas, certains d'entre eux sont des Marines en civil.
Ils se séparèrent donc en deux groupes, et celui de Mahach et de ses cinq hommes se dirigèrent vers l'auberge.

- Bonjour messieurs.
- Salut, mettez nous c'que vous avez de plus fort.
- Tout de suite.

Ils s'installèrent tous les six à une table du fond pendant que le tavernier remplissaient leur bock puis les servit.

- Eh bien, que nous vaut votre présence ici ? Des montagnes de muscles comme vous, on n'en voit pas souvent ici.
- On est des ... euh ...
- Chasseurs !

Un des homme de Mahach avait prit la parole spontanément pour cacher son stress mais ne savait plus quoi répondre. Son chef avait donc assuré le coup mais ...

- De prime. Enchanté, James Fermal.
- Et moi c'est Julius Ledger.


Mahach leur fit les gros yeux puis rassura l'aubergiste à propos de ce drôle de manège. Mais ses sous-fifres riaient bêtement de leur trouvaille qu'ils trouvaient géniale et s'étaient pris au jeu.

- Quels déconneurs ces gars ! Ouais, des chasseurs de prime. On voulait rester anonyme, au cas où des pirates ou des révolutionnaires passeraient par là.

L'aubergiste se mit à rire.

- Ah, des crapules ? Je suis désolé de vous dire ça, mais ne vous en faites pas, on n'a pas besoin de vous par chez nous. On se débrouille très bien entre nous, et puis on a la Marine depuis peu qui nous aide bien. Et elle se fait discrète en plus de ça. On acceptait les pirates y'a longtemps, ça n'apportait rien de bon. Donc on s'est refermé un peu. On est très solidaire, on s'entraide beaucoup par ici mais parfois, ça suffit pas. On a même accepté la présence de la Marine depuis ! C'est dire ! Alors comme c'est nouveau, elle patrouille en civil pendant que l'autre partie rebâtit la caserne avec le Lieutenant Colonel Nestafari Maalem. 
- ... Tant ... mieux.
- Alors je suppose que le mieux serait que vous alliez vous détendre. Y'a le marché en plus aujourd'hui. Et vu que vous avez l'air nombreux, je vous propose d'aller voir sur la place, y'a toujours des maisons à louer pour votre séjour. On est habitué à un peu de tourisme.
- Très bien.


L'aubergiste retourna travailler et Mahach assomma d'insultes entre ses dents ses deux idiots d'hommes.
Leur bock finit, ils décidèrent de faire un petit tour du côté du marché. Et ils en prirent plein les yeux : des étals qui s'étendaient à perte de vue, des marchands affairés à vendre leur denrées à qui mieux-mieux, des choses appétissantes à toutes les tables, des enfants qui semblaient comblés de joie qui riaient et courraient dans les allées, des gens toujours prêt à aider leurs voisins.

- Wow ! Ils ont pas à s'plaindre sur cette île on dirait.
- R'gardez ! Y'a même un mec qui vend un fruit du démon !
- Hmpf, c'est d'la merde ses choses là. Un pirate qui sait pas nager, il sert à rien. Allez v'nez, on s'casse. On va s'louer une barraque. Les snobs, ça m'déglingue.


Dernière édition par Mahach le Jeu 19 Sep 2013 - 5:19, édité 1 fois
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Ils rejoignirent donc la place du village et y louèrent une maison. Elle était située tout au bord du chemin qui amenait au port en contre bas. Mahach, bougon, s'assit sur une chaise et maugréait sans qu'on comprenne vraiment.

- Eh beh, ils manquent de rien ici.
- Ouais, c'est pour ça qu'y a la Marine, c'est pour empêcher qu'les pirates viennent tout piller.
- Ouais ...

D'un violent revers du pied, Mahach éclata la chaise contre le mur.

- Ca m'bouffe tout c'putain d'fric ! Qu'ils s'étouffent avec ! *claquement de langue* Ils savent se débarrasser des "crapules" hein ? J'vais leur apprendre !
- Mahach, t'avais dit pas d'vague !
- Ta gueule toi, "James Fermal", le fameux "chasseur de prime" ! On n'est pas encore connu, mais c'est pas pour autant qu'il faut s'écraser. Si on veut s'installer et être craint sur Grand Line, *sifflement* c'est maint'nant qu'il faut s'y prendre !

Il sortit son escargophone de sa sacoche.

- Vous en êtes où avec vos achats ?
- Mahach ? Euh, on a fini, on visitait le marché.
- Okay, livrez moi la corde et la poudre dans la dernière maison avant le port et r'partez sur le navire. *sifflement* Et donnez moi votre escargophone, on communiqu'ra avec celui du bateau.
- Ca marche, t'as quelque chose en tête ?

Il raccrocha et le rangea dans sa besace.

- Vous trois, vous allez aussi au bateau et vous prévenez celui qui l'garde. Préparez vous à lever l'ancre à tout moment.
- Et nous deux, Mahach ?
- Vous, vous restez là, vous bougez pas, vous faites c'que j'dis et vous fermez vos putain d'gueule.

Tout le monde exécutaient docilement les ordres. Quand la corde, la poudre et l'escargophone furent livrés, Mahach se mit en action.

Ses hommes barricadèrent entièrement la maison, aucune issue n'était possible sauf la porte d'entrée. Lui sortit de la maison, arracha une planche qui décorait le bâtiment, fit semblant de la bricoler et attendit qu'un enfant passe par là.

- Ah ! Tu tombes bien ! Tu pourrais m'aider s'il te plait ? Je voulais refixer cette vieille planche mais tout seul ...
- Oui, monsieur, pas de souci.
- Et tu ne te soucies pas de qui je pourrais être ?
- Bah non, si vous êtes ici, c'est que vous êtes pas méchants, sinon, on vous aurait déjà chasser.

Le gamin se mit à sourire radieusement.

- Désolé gamin mais j'aime pas ton arrogance.


Il s'était saisi de son pistolet et avait écrasé la crosse sur le crâne de ce qui allait être son otage.
Quelques minutes plus tard, il était toujours évanoui mais désormais il était bâillonné et encordé de partout, et la porte d'entrée elle aussi était barricadée. Fidèle à ses habitudes, Mahach avait dispersé de la poudre un peu partout au cas où la Marine tenterait d'opérer par la force. Il avait aussi pris soin de déposé un de ses escargophones juste sur le début du court chemin qui menait à la maison pour entreprendre les négociations.

- Maintenant, on attend que les parents cherchent leur gamin, qu'ils se rameutent tous *sifflement* et qu'ils raquent. *claquement de langue* Pendant ce temps, fouillez la baraque, allez me chercher de quoi allumer des lampes. Faut qu'on assure nos arrières.

Et d'ailleurs, les villageois n'avaient pas tarder à s'inquiéter tous de la disparition d'un des enfants du village. Quand Mahach entendit les cris désespérés d'adultes, il fit sonner l'escargophone extérieur.


... Pulupulupulu ... Pulupulupulu ... Pulupulupulu ...
Katcha !

- Allo ? Allo !
- Cherchez plus vot' gamin.
- Hé ! Venez ! Il est ici !

De la maison on entendait les gens se rassembler. La mère avait empoigné l'escargophone, toute tremblante.

- Ecoutez moi bien, si vous voulez revoir vot' gamin et l'voir en vie, faudra bien faire tout c'que j'vous dis.

La mère était muette, mais des voix s'élevaient dans la foule.

- Ta gueule pirate ! On f'ra pas c'que tu nous d'mande !
- Ouais ! On va pas s'laisser emmerder par de la raclure !

Mahach raccrocha. La mère se mit à pleurer à chaudes larmes, implorant à corps et à cris le ravisseur de rappeler, qu'elle allait faire tout ce qu'il voudrait.
Un coup de feu retentit dans la maison, ce qui refroidit extrêmement rapidement la foule, qui garda le silence. Et puis ...


... Pulupulupulu ... Pulupulupulu ... Pulupulupulu ...
Katcha !


- A-Allô ?!
- La prochaine c'est la bonne. Alors, putain, faites tout ce que je vous dis de faire ! Sinon ... *claquement de langue*
- Oui ! Oui ! Qu'est ce que vous voulez ? Hein ? Dites moi ! 
- J't'ai déjà donné la définition du mot "folie" ? La folie c'est quand on s'dit que c'qui a marché une fois ou deux marchera tout le temps ! Pourquoi faire attention, on a toujours réussi à s'en sortir ! Quoi qu'ils tentent, ça marchera jamais contre nous.
- ...
- Tu pensais pas qu'un putain d'pirate pouvait pas v'nir chez toi, hein ? Raté, pétasse ! J'ai même enlever plutôt facilement ton gamin ! Alors dis bien à toutes les gentilles personnes qui sont venues t'aider de -numéro 1- même pas essayer de forcer la baraque parce que sinon, ton gamin explose en plein d'putains morceaux avant d'crâmer de -numéro 2- éviter de prévenir la Marine si c'est pas déjà fait.
- O-Oui ... Oui, d'accord, tout ce que vous voulez mais pas mon enfant !
- Bien ! Alors écoute moi bien, dans l'heure qui suit, j'veux dix putain de millions de berries !
- Et le fruit du démon du marché aussi !
- Mais ta gueule toi !
- Q-Quoi ? Mais c'est impossible !
- Tatatata ! Vous êtes des gens soudés nan ? Vous devriez bien réussir à trouver toute cette maille à vous tous réuni ?! Démerdez vous d'ailleurs, j'en ai rien à foutre de savoir comment vous vous y prendrez ! Mais dans une heure, j'veux la maille.
- Et le fruit du dém ...

Mahach avait mit fin à la conversation.

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- Nous aurions dû mieux les surveiller ! Ils ont des têtes de truands !
- Ils se sont fait passer pour des chasseurs de primes... Normal qu'ils aient l'air de guerriers. Ils nous ont bernés...

L'ambiance dans le bureau du maire était plus que sombre. Les personnes présentes, les représentants de l'autorité sur l'île, avaient le visage fermé pour la plupart, furieux pour d'autres.

- Nous avons envoyé quelqu'un chercher le Lieutenant Colonel Maalem mais il a encore quitté la base en douce. D'ici à ce qu'on le retrouve, c'est moi qui gérerait les troupes.

Le lieutenant qui venait de parler se passa une main sur le visage, l'air las. Qu'il était agréable de se reposer sur quelqu'un de plus gradé dans une telle situation... Il poussa un dernier soupir puis se redressa, le visage déterminé. Puisqu'il n'avait pas le choix, il ferait de son mieux pour régler le problème.

- Mes hommes ne peuvent agir pour le moment. Tant que l'enfant sera entre leurs mains, attaquer la maison où ils se sont barricadés est trop dangereux. Pouvons-nous réunir assez de fonds ?
- Nous essayons... Mais c'est une sacrée somme. Même à nous tous, je ne suis pas sûr que nous puissions tout trouver... En revanche, Maxime le marchand a en sa possession un fruit du démon. C'est un véritable trésor, et les pirates l'ont mentionné...  

Quelqu'un toqua à la porte, entra dans la pièce pour venir murmurer quelque chose à l'oreille du lieutenant de la Marine avant de repartir aussi sec.

- Mes hommes viennent de localiser le navire de ces pirates. Si les choses tournent mal, ils ne s'en tireront pas facilement...

Les visages se fermèrent encore plus en envisageant cette possibilité. Le marine reprit vite la parole.

- Mais nous n'en sommes pas encore là. Pour l'instant, nous devons négocier.

~~ ~~

L'attroupement autour de la maison de pirates était beaucoup moins important lorsque le lieutenant arriva sur les lieux, trois quart d'heure après la demande de rançon. Les villageois étaient partis récolter des fonds et la famille de l'enfant enlevé avait été évacué pour que personne ne tente de manœuvre suicidaire.

- PIRATES !

La voix du marine, amplifiée par un mégaphone, devait très facilement se faire entendre par les ravisseurs.

- Nous sommes disposés à négocier, alors ne faites pas de mal à l'enfant ! Nous n'avons pas encore réussi à réunir la somme qui vous exigiez. En revanche, nous avons un fruit du démon qui vaut facilement dans les 100 millions.

Le marine laissa passer un moment de silence pour que les pirates aient le temps de digérer l'information.

- Voilà ce que je vous propose : vous sortez avec le gamin pour rejoindre votre navire. Cinq hommes à moi vous attendent avec le coffre contenant la rançon à l'entrée du port qui a été évacué. Vous le prenez et laissez le gamin à mon escouade. En échange, personne ne vous tirera dessus quand vous quitterez la maison.

La voix du marine se durcit quand le militaire en lui reprit la parole.

- Je vous conseille d'accepter, pirates, car si vous touchez à un seul cheveux du gamin, c'est une pluie de plomb qui s'abattra sur vous. Alors acceptez notre proposition et tout ira bien pour tout le monde.

Le marine fit un signe à la populace qui se retira pour laisser la voie libre aux ravisseurs.
    Si dehors, les choses avaient évoluées, dans la maison, rien n'avait bougé de place. Le gamin s'était enfin réveillé et à présent poussait des petits cris chétifs qui faisaient rire Mahach. D'ailleurs, il s'approcha de lui, à quelques centimètres, face à face, l'air émerveillé.

    - Tu vas voir, après ça, ça va faire de toi un homme !

    Il se rassit en rigolant et saisit l'escargophone à son effigie, mais pour appeler son homme resté sur le navire.

    ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ...

    - Mahach ? Qu'est ce que tu veux ?

    - Est ce que tu vois des Marines dans le port ? Les autres sont avec toi ?
    - Nan, personne. Autant pour les Marines que pour ... Attends ! Pourquoi tu m'demandes ça ?
    - Appelles moi si y'a du changement !

    Katcha !

    Il était toujours vautré dans le canapé en cuir. La maison était encore impeccable, si ce n'était que la chaise en débris que Mahach avait explosée avait fait une grosse marque sur le mur. Il se tapait la tête à l'aise du canon de son pistolet, dans sa longueur, comme si cela allait l'aider à réfléchir.
    Réfléchir n'est pas son point fort. Il était malin, mais pas intelligent. Et réfléchir l'agaçait au plus haut point.

    - J'les emmerde !

    A nouveau, il passa un appel, mais cette fois-ci, pour l'extérieure de la maison.


    ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulu ...

    Personne ne décrochait, ce qui avait pour effet d'augmenter la tension. Elle en était presque palpable. Personne ne bronchait, tant les Marines que les deux hommes de Mahach, refroidis par la colère de leur capitaine.


    - Décrochez, merde !

    ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulu ...
    - Allô ?
    - Vous êtes pas en situation d'négocier. Qui a le gamin en otage ? Hein ? Moi ou vous ? MOI OU VOUS ?

    Il s'était relevé et tapait du pied ou se frappait sur le torse.

    - Vous allez m'écouter bien sagement, c'est moi qui mène la putain danse ! Alors vous allez m'emmener ce putain d'fruit du démon devant la porte.


    Il se mit à sifflet en imitant le trajet à faire de sa main qui tenait son pistolet, le bout du canon décrivant le chemin à faire.

    - Si vous tentez quoi que ce soit, j'vous descends.


    Il pointa son arme devant lui comme si le Marine lui faisait face et claqua de la langue.


    - Pendant c'temps là, vous vous démerdez pour réunir le plus de fric possible ! J'vous rappelle dans une putain de demi-heure pour savoir si vous l'avez. Si vous l'avez avant, vous prenez ce putain d'escargophone et vous m'appelez. Ah, et p't être que vous voulez des nouvelles du gamin ? Vous voulez p't être que j'vous donne son oreille devant la porte ou pour qu'vous puissiez l'entendre hurler ? Ca vous va ça ? HEIN ?


    Il s'approcha brusquement de l'enfant, le débâillonna. Il commença à hurler mais se ravisa bien vite en voyant la machette que brandissait le pirate.

    - Montre au gens comment tu brailles bien, gamin.


    Avec la pointe de son arme blanche, il dessina un sillon sur la joue de son otage qui s'ouvrit en une plaie superficielle.


    - Allez, ciao, et pas d'embrouilles, hmm ?


    Katcha !
    Il retourna se vautrer dans le canapé et posa ses armes sur la table basse en verre sur laquelle il avait déjà posé ses pieds.

    - Bon, et vous deux ? Vous avez trouvé de quoi allumé les bougies ?

    - Ouais Mahach, on a trouvé un peu d'huile et de pétrole.
    - Et même les lampes !
    - Les lampes, j'm'en fous. Vous prenez des p'tits récipients et vous faites un mélange des deux. Vous piégez toutes les portes comme ça.

    Il siffla en même temps qu'il montrait avec les mains ce qu'il voulait dire.

    - Comme avec les seaux d'eau quand on était gamin. Vous avez du faire ça déjà, non ? Allez, bougez vous l'cul. Hmpf, un fruit du démon ! Qu'est ce que tu veux qu'j'foute avec ça ?

    - J'pourrais p't être le prendre moi Mahach ...

    Il le regardait froidement, sans rien dire. Son sbire avait trouvé la réponse tout de suite : c'était non et il fallait mieux ne pas l'ouvrir. Et puis son chef se mit à sourire.


    - Nan, j'ai une meilleure idée !
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    Le Lieutenant regardait la maison, le visage tendu. Que faire ? Le pirate avait refusé le deal... devait-il maintenir les conditions ou... ?

    - Lieutenant ?

    Le pauvre marine se tourna vers le soldat en civil qui venait de l'interpeller, soupira et prit enfin une décision : tant que l'otage n'était pas en sécurité, ils n'avaient pas le choix : ils devaient obéir.

    - Allez chercher le coffre et placez le devant la maison. Allez aussi me chercher le maire. Nous devons accélérer la collecte de fond.

    Le soldat acquiesça et s'éloigna en courant pour exécuter les ordres.
    Une demi-heure plus tard, certainement la plus stressante dans la vie du lieutenant, la somme d'argent était réunie. Les villageois avaient dû puiser dans leurs toutes dernières économies, mais la vie d'un des enfants du village étant en jeu, ils n'avaient pas hésité un instant.

    Le lieutenant s'approcha de l'escargophone, déclencha le rappel automatique.

    Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ...
    -Pirates, dit-il lorsque quelqu'un décrocha, nous avons l'argent demandé et le fruit. Ils vous attendent devant la porte, dans trois coffres. Maintenant, libérez l'enfant, s'il vous plait...
      Mahach avait raccroché sans rien dire mais riait sardoniquement en se frottant les mains. Il se tourna vers ses deux hommes.

      - Toi, tu vas ouvrir la porte et je te couvre. Toi, tu veilles par la fenêtre que personne ne bouge. Montre toi pas.

      Fidèle à lui même, il avait illustré ses propos par des sifflements et des mouvements de la main qui tenait son arme pour montrer les trajets qu'ils avaient à faire.


      Ils acquiescèrent de la tête et se mirent en place : le premier, à genou devant la fenêtre ; le second, baissé devant la porte prêt à l'ouvrir et Mahach derrière, pistolet en main, prêt à faire feu. Mais l'opération se déroula sans accroc, et bientôt les trois coffres furent rentrés.
      Avec un plaisir partagé, les trois hommes se ruèrent sur les cassettes et les ouvrirent rapidement. Mahach avait les yeux pleins d'étoiles devant l'or, mais ses sous-fifres devant le fruit du démon.

      - A-Alors Mahach ? Qu'est ce que tu vas en faire de ça ?
      - Putain ! Vous avez l'don pour tout gâcher ! Vous pouviez m'laisser profiter d'notre or tranquillement nan ?
      - Excuse-nous ...
      - Nan mais j'ai ma p'tite idée. On sort tout l'bordel, le gamin aussi. On l'emmène sur l'bateau, on lui fait bouffer le fruit et on l'balourde par d'ssus bord.

      Il claqua sa langue et se mit à rire de son idée, mais les deux autres faisaient la moue.

      - C'est du gachis.
      - Mais et alors ? Cette merde, c'est une malédiction !
      - Oui, mais imagine Mahach ! Imagine que c'est un puissant logia ! Tu vas pas donner ça à un gamin ! Ou tiens, un Zoan Mythique !

      Mahach se posa à nouveau dans le canapé et se frappa quelques instants le crâne avec le canon de son arme, dans sa longueur.

      - Ouais ... Et puis si jamais c'est un des deux, il s'pourrait qu'le gamin s'contrôle plus et qu'il nous dérouille tous. En logia, on pourrait plus l'toucher, et en Zoan, il s'rait coriace.
      - Alors ? On peut l'manger ?
      - Un logia ou un zoan mythique pour vous ? Ce s'rait du gachis, ouais ! Nan nan nan, j'vais l'bouffer vot' maudit fruit !


      La cassette qui le contenait était déjà ouverte. Le fruit du démon ressemblait à une grappe de raisin ordinaire, sauf sur la peau des fruits, il y avait quelques tourbillon. La couleur pourpre était alléchante. Mahach dégrappa quelques baies et les enfourna une  une dans sa bouche quitte à ne plus pouvoir respirer devant ses hommes qui tiraient une trogne de trois pieds de long. Il mâcha longuement, parfois en grimaçant, parfois en souriant quand il pensait aux pouvoirs qu'il pourrait développer. D'ailleurs, il n'entendit pas ses larbins lui dire qu'ils auraient pu le garder pour plus tard, pour négocier. Et puis finalement ... Il reprit brutalement sa respiration.

      - Pouah ! Bouffe le sol du Grey T, ça t'f'ra la même chose.


      Ses hommes le regardaient, interrogateurs.


      - Pour l'moment, j'sens rien.


      Ils continuaient tout de même, comme s'ils allaient déceler sur son visage une trace d'un quelconque changement.


      - Mais rien j'vous dis. A part qu'vous m'soulez et qu'cette prise d'otage me fatigue parce qu'elle s'éternise. Oh ouais, vivement qu'on fasse dans l'esclavage !
      - Eh bé ... Tu rebondis bien vite sur ta fatigue, Mahach.
      - Ouais, c'est comme ça. J'me sens partir en morceau, comme si j'allais m'étaler comme une merde et dans l's'conde qui suit, j'pète la forme, j'pourrais tout faire sauter. Mais ça c'est parce que chuis excité et qu'j'étais crevé avant ... Bon, c'est pas l'tout, mais faut qu'on mette les voiles !

      Il siffla et décrivit un arc de cercle avec son index et son majeur collés en direction du port.

      - Alors, vous m'trouvez d'quoi transporter tout ça : sac ou balluchon, et pareil pour l'gamin. Et après vous allumerez les pièges qu'on a posé juste avant de partir. J'vous explique le topo. On va leur faire croire qu'on emmène le gamin pour éviter qu'il nous tire dessus mais qu'ils ne doivent pas entrer dans la maison parce qu'on l'a piégée. Une fois sur le bateau, on leur dit qu'le gamin est dans la baraque et ils sauront comment entrer une fois qu'on aura prit le large.

      Il pointa ses deux index l'un derrière l'autre façon fusil sur le gamin baillonné et claqua de la langue.

      - Allez, on s'bouge.



      Mahach alla s'assoir sur le canapé et regarda ses mains. Qu'est ce que son fruit allait changer en lui ? Puis il attrapa l'escargophone et appela la Marine devant la maison.

      ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ...

      - Bien, nous faisons les derniers préparatifs et nous allons partir. Pas d'embuscade, rien. La vie du gamin est entre vos mains.


      Katcha !
      ---
      ... Pulupulupulupulu ... Pulupulupulupulu ...

      - Mahach ?
      - Alors, y'a du monde au port ?
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      - LE GAMIN EST AVEC NOUS !!

      Le lieutenant observa en frissonnant les pirates sortir de la maison, deux d'entre eux portant l'enfant enroulé dans des draps. Le pauvre soldat était partagé entre le désir d'aider le gamin et la crainte que ses kidnappeurs ne s'en prennent à lui s'il tentait quoique ce soit. Et pourquoi le môme ne bougeait-il pas ? Etait-il blessé ? Pire ?
      Pleinement conscient de son impuissance, le lieutenant regarda passer sans intervenir le défilé des bandits se dirigeant vers le port avec leur victime et tous les trésors du village.

      ~~ ~~

      - Qu'est ce qui se passe ici ?

      Le lieutenant se retourna d'un bloc, soulagé d'entendre la voix de la seule personne ayant une autorité supérieure à la sienne sur l'île.

      [Quête] Le fruit de la grappe de la rançon Omoi_i10

      - Lieutenant Colonel Nerfertari !
      - Parlez moi de l’enlèvement. Vite.

      Le lieutenant décrivit le plus brièvement possible les événements de la journée. Quand il eut terminé, il comprit à l'expression de Maleem qu'il avait fait des bourdes.

      - Vous leur avez donné le fruit du démon ? Le vrai ?
      - Ils l'ont réclamé dans la rançon, Colonel.
      - Vous avez idée des pouvoirs que peuvent donner ces fruits ? S'ils décident de le manger, c'est tout le village qui sera en danger. Et vous pensez vraiment qu'ils seraient partis en piégeant une maison vide ?

      Le pauvre lieutenant cligna des yeux en remarquant soudain l'absurdité de cette manœuvre.

      - Vous voulez dire...?
      - Que vous vous êtes surement fait avoir et que le gamin est peut-être encore dans la maison, oui. Et que s'ils n'ont débarqué ni poudre ni engins explosifs, leurs pièges doivent être assez rudimentaires.

      Le lieutenant colonel se détourna de son subordonné confus et lança quelques ordres à ses troupes d'élites qui l'accompagnaient. Deux soldats s'approchèrent d'une des fenêtres de la maison, brisèrent les vitres et les planches qui l'obstruaient avec une hache sans qu'aucune explosion ne retentisse. Ils disparurent ensuite dans la maison, revinrent quelques minutes plus tard en portant l'enfant en pleurs mais sain et sauf.

      A peine l'eut-il aperçu que Maalem Nerfertari se saisit d'un escargophone.

      - A toutes les unités : l'enfant est sauf. Nous devons maintenant arrêter les pirates avant qu'ils ne quittent l'île. Que la caravelle qui patrouillait revienne et essaye de les rattraper avant qu'ils ne s'enfuient. Tous les soldats restés à terre doivent maintenant se diriger vers le port. Les bandits n'ont plus d'otage, les civils sont en sécurité. Permission de les neutraliser en tirant à vue. Et faites attention, l'un des leurs est peut-être un utilisateur de fruit du démon !

      Dans les rues, c'est une vingtaine de soldats qui se regroupèrent et se dirigèrent fusils en main vers le port. En mer, la caravelle vira de bord et prit la direction de l'île. Elle sera sur place dans une dizaine de minutes.
        - Mahach ! On est tous les six et personne a priori au port.
        - Sortez l'canon et les sabres, et les fusils, apprêtez vous à partir sur les chapeaux de roue. J'veux trois d'entre vous à quai qui m'rejoignent avec les lames et trois autres qui sortent le canon, préparez à vous à faire feu, au cas où.
        - Bien reçu.

        Katcha !
        Mahach et ses deux hommes courraient à toute jambe sur le chemin qui reliait la maison au maison. Il portait un baluchon fait de draps avec diverses babioles dedans pour simuler la présence du gamin et les deux autres de plus petites charges mais bien plus pesantes, effectivement, elles contenaient l'or de la rançon. Mahach se débarrassa de son baluchon en pleine course.

        - On n'a plus b'soin d'ça maintenant. Donnez moi une partie d'l'or et courrez jusqu'au port vous armer des fusils et allez sur l'bateau vous mettre en joug.

        Ils donnèrent une partie de leurs butin à Mahach sans s'arrêter de courir et prirent de l'avance quand soudain ...

        - Oh oh oh ... Ah ...

        Mahach explosa en une multitude de petites balles qui rebondissaient ça et là, dévalant le chemin du port. Seule sa tête restait en l'air, et le butin au sol.


        - PUTAIN ! LES GARS ! AIDEZ MOI ! CA D'VAIT ÊT' TROP LOURD !

        Ses deux hommes se retournèrent et s'étonnèrent de ne voir un Mahach éparpillait en petites boules et flottaient ou rebondissaient.

        - AIDEZ MOI A M'REMETTRE EN PLACE ! PUTAIN, J'VOUS L'AVAIS DIT ! C'EST UNE PUTAIN D'MALEDICTION !

        Ils se mirent à rire mais sous les insultes qui fusaient de la part de leur chef, ils finirent par s'accomplir et récupérer les boules dispersées. Quand l'un des deux attrapa Mahach par la crête non sans se faire véritablement pourrir de tous les noms parce qu'ils n'y faisaient pas "PUTAIN D'ATTENTION", toutes les petites sphères redonnèrent à Mahach sa forme originale.

        - Maint'nant démerdez vous avec l'or ! J'veux plus jamais ça ! Allez ! On a perdu d'jà assez d'temps !


        Ils reprirent leur course, or sur le dos, sauf sur celui de Mahach qui préférait regarder ses mains, fou de rage. Tout en courant, il essayait de diviser sa main mais en faisant attention à ne pas y apporter trop d'énergie de peur d'exploser en baies à nouveau.

        - On est dans d'beaux draps avec ça ...
        - Tout à l'heure, quand tu parlais que tu te sentais t'étaler et exploser ensuite, c'était ça Mahach ?

        Pour toute réponse, son homme reçut un taquet derrière le crâne. Mais enfin, le port était en vue mais Mahach se retourna après avoir entendu des bruits de pas rapides, plus haut, sur le chemin. Il chuchota :

        - Magnez vous, ils arrivent ...
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        BANG.

        La première balle siffla à vos oreilles tandis que vous grimpez sur votre bateau. Derrière vous, venant de plusieurs ruelles, des soldats de la marine, certains en uniforme, d'autres non, mais tous équipés de leur fusil se regroupèrent en deux jolis rangs de dix personnes, l'un devant, l'autre derrière. Sous les ordres du plus gradé des vingt, ils adoptèrent un pas martial qui les rapprochèrent rapidement du bord de l'eau.

        Là, le premier rang mit un genou à terre tandis que le second resta debout, et tous les fusils s'abaissèrent dans votre direction, prêts à tirer. Gare aux têtes qui dépasseront un peu trop de votre navire pendant que vous manœuvrerez pour sortir du port, car les soldats feront feu sur tous les pirates qu'ils auront en visée.

        Pendant ce temps, la caravelle se rapprochait de plus en plus pour tenter de vous barrer la route.


        A son bord, non pas un mais cinq canons parés à vous couler. Une puissance de feu supérieure à la votre qu'il va être difficile d'affronter.
          - Merde, merde, merde ! Putain, dépêchez-vous !

          Les six pirates sur le bateau aidèrent les deux autres et Mahach à monter à bord quand soudain ...


          BANG !

          La première balle avait été tirée.

          - Baissez vous ! Tous accroupis ! J'veux voir personne debout !

          Il siffla et mima avec ses mains comme s'il tassait quelque chose.

          - Si vous d'vez vous l'ver, faites des p'tits mouv'ements rapides ! Toi ! A la barre. Toi, ouvre grand, on d'vrait avoir l'vent en not' faveur ! J'm'en fous, coupe le bout ! J'vais placer l'or dans ma cabine, l'ouvrez surtout pas ! Toi, suis moi !

          Il claqua de la langue pour lancer l'exécution des tâches. Tout le monde entra dans l'agitation générale sans broncher. Le premier tentait de couper la corde de la grand voile du mat pour la déployer le plus vite possible sans se montrer. 

          - Allez ! Mais allez !


          Il s'énervait avec son coutelas presque émoussé quand soudain le cordage lui brûla les mains, s'élevant à grand vitesse dans les airs. L'immense et lourd morceau de toile dégringola dans un brouhaha d'enfer et claqua au moment de se gonfler d'air et le rafiot se mit à bouger légèrement.

          - Putain ! Mahach ! Caravelle à bâbord !


          Dans sa cabine, Mahach essayait étrangement de soulever son bureau, sous le regard étonné de son subordonné avant qu'ils ne perçoivent le message.

          Ils se baissèrent tous deux quand Mahach ouvrit la porte. D'ailleurs, il prit le risque de lever la tête pour constater, mais déjà une balle fusait à son oreille.

          - A tribord toute ! Canonniers, préparez vous à faire feu à la poupe !

          Puis il retourna à ses occupations pendant que ses deux hommes trainaient et poussaient le lourd canon tout en restant accroupis, ce qui rendait la tâche encore plus ardue.



          Bientôt, la caravelle leur emboita le pas et les deux bateaux quittaient lentement le port, toujours à la vue des tireurs qui tiraient des coups de feu quand une tête avait le malheur de dépasser un peu trop du rebord du pont.

          - Mahach ! On est mort ! Elle a cinq canons et elle nous rattrape !


          Mahach, toujours en train de soulever son bureau avec son subordonné dessus, s'écria :

          - Merde ! C'est mauvais ça !

          Quand soudain il se morcela en plusieurs petites baies qui rebondissait partout, ou se contenter de flotter dans les airs. Seule sa tête restait inerte au dessus du fauteuil dans lequel il était assis. Un coup de canon, dans l'eau, le sien. Puis cinq successifs, tous à l'eau, les leurs. Chacun réajustait son tir.


          - On quitte le port !


          Mais la caravelle les avait maintenant rattrapé à bâbord, tous canons dehors, menaçant le frêle esquif.


          - C'est déjà ça. Mais si on réagit pas de suite, on y passe. Entrouvre légèrement la porte, j'veux qu'aucune partie d'moi sorte !

          L'homme s'accomplit et Mahach beugla :

          - Ceux qui sont pas occupé, prenez les armes et à l'abordage ! Vous restez au canon et à la barre les autres !


          Celui qui était avec lui referma la porte.


          - Bon, toi, tu vas prendre tes armes, les miennes, et ma tête et tu vas aborder avec ! Quand on touche ma tête, les autres parties suivent apparemment. Je vais essayer d'en profiter pour foutre un peu l'bordel là haut. Prêt ?

          Chacun des hommes avait un mousquet et un sabre, accroché à un cordage, prêt à aborder. Le dernier qui était avec Mahach arriva plus chargé encore, la tête de son chef sous le bras, laissant la porte entrouverte. Déjà les baies de Mahach commençaient à le suivre alors qu'ils crièrent en concert :

          - A l'abordage !

          Tout le monde était à peu près synchronisé, mais les Marines était prêts à en découdre. C'était sans compter sur la surprise que leur provoqua la petite nuée de baies de Mahach à laquelle il commençait timidement à prendre le contrôle. Des bruits de coups de feu et de lames qui s'entrechoquaient commençaient grandement à polluer l'ambiance paisible du bord de mer. Mahach riait à chaque soldat qu'il frappait de ses balles, sans leur faire bien mal mais cela les déstabilisaient dans leurs combats.

          - Es el caos, Hermanos !


          Son équipage croulait sous le nombre mais semblait un peu plus expérimenté même si le combat n'était pas gagné, loin de là. Mahach avait recouvré sa forme habituelle et se déchainait tel un démon sur le pont, assassinant un canonnier dans le dos par ci, flinguant un fusilier qui avait en joug un de ses hommes par là. Et puis soudain, un appel de détresse déchira le brouhaha de métal et de poudre.

          - Mahach !

          Un de ses hommes était au sol, à la merci d'un soldat qui allait lui donner le coup de grâce en lui transperçant la gorge. D'instinct, Mahach para de la crosse de son pistolet le coup qu'on essayait de lui donner puis lança sa machette sur le Marine. Elle lui transperça l'abdomen et il tomba à genou. L'homme de Mahach lui donna un coup de pied en pleine face pour le repousser, se releva et remercia son chef qui reçut un coup de katana à l'épaule, ce qui lui offrit une belle entaille bien profonde et un beau cri de douleur. Le Marine auteur de l'entaille était prêt à remettre le couvert alors que le chef des pirates avait lâché son pistolet. Heureusement, de l'autre main, à défaut d'avoir sa machette, il tira le bras d'un autre soldat vers lui, lame devant, pour embrocher le Marine qui l'avait blessé. Ils sont se sont donc donner un coup l'un l'autre, se blessant mortellement. Mahach put donc aller récupérer sa machette.



          - Faites attention à vous mutuellement, tombez pas dans un traquenard !

          Soudain, il aperçut ce qu'il cherchait : l'homme au manteau de capitaine de la Marine, le commandant de la caravelle. Le bougre se débattait bien également, alors animé d'un désir de le combattre à la place d'un de ses hommes, il se fraya un chemin à coup de machette ou de pistolet. Il bougea son épaule avec sa lardasse pour la maintenir chaude durant le combat qui allait venir.


          - J'aurais ta peau, sale chien d'Marine !


          Et il fondit dessus la machette droit devant, prêt à donner le premier estoc. Les cadavres et le sang commençaient à se répandre ça et là, les coups de canons s'échangeaient, brisant toujours un peu plus la coque de l'autre. Le pont et le haut de la coque du rafiot de Mahach commençait à ressembler à un gruyère, chez les Marines, seuls les rambardes du pont semblaient souffrir. Du côté du pirate, un mort. Une petite vingtaine chez la Marine.
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          Le sergent-chef qui commandait la caravelle observa le pont de son navire d"un air horrifié : les deux tiers de son équipage gisait à terre dans une marre de sang qui ne cessait de s'agrandir ! Tout ça à cause d'une dizaine d'adversaires ! Et surtout à cause d'un utilisateur de fruit du démon.

          Un utilisateur de fruit du démon qui se précipitait vers lui, machette en avant. Le regard du Sergent-chef se durcit tandis qu'il se mettait en garde, ses poings américains dressés devant son visage. Il donnerait tout pour arrêter ce dangereux criminel.
          Bien campé sur ses jambes, il bloqua d'un poing le premier assaut de la machette, l'acier crissant sur l'acier, et répliqua de l'autre. Il échangea quelques coups avec le chef des pirates puis repéra une ouverture et lança sa plus puissante attaque.

          - Infinite Punch !

          Ses bras devinrent flous tandis qu'il levait devant lui un mur de coups de poings rapides. Que l'utilisateur de fruit du démon se transforme en balles s'il le voulait. Il les frapperait toutes !

          Pendant ce temps, à terre, le Lieutenant Colonel Nerfertari réquisitionnait un petit navire de pêche. Embarquant avec lui ses troupes d'élite, il lança le petit bateau en direction de la bataille navale, espérant arriver à temps pour combattre et renverser la situation.
            Les deux équipages continuaient de se battre, les deux hommes les plus importants de cette bataille isolé sur la petite estrade qui surplombait le pont. D'ailleurs, Mahach y était à moitié vautré, épaulé sur sa rambarde, couché par l'avalanche de coups, son corps prêt à dévaler un des escaliers sur les côtés. Il se mit cracher ou vomir du sang, puis à sourire en s'essuyant la bouche, brandissant son pistolet sur la tête du Sergent-Chef qui évita le coup de feu de très peu, déviant le bras blessé de Mahach avec son avant-bras. Profitant que celui ci soit heurtait à nouveau la rambarde, il écrase son poing armé sur son poignet pour lui faire lâcher son arme à feu.


            Mahach, bien amoché, eut un rictus qui déforma encore plus son visage, à moitié essoufflé.

            - C'est tout c'dont t'es capable ? C'est minable !

            Il avait appuyé là où ça faisait mal. Voyant que le pirate ne bougeait pas, il se décida à nouveau d'utiliser sa plus puissante technique.

            - Infinite punch !

            Une fois encore, le mur de poings à moitié métalliques. Sauf que cette fois ci, Mahach avait prévu le coup, surtout qu'il le connaissait. Il eut à peine le temps de l'esquiver et mais heureusement, ce fut la rambarde qui prit de plein fouet toute la puissance de la technique et qui céda. Quand le Sergent Chef s'aperçut que Mahach c'était tiré de cette mauvaise passe, il était trop tard : il était en train de le pousser pour qu'il tombe sur le pont.



            Dans la seconde qui suivait, il le poursuivait, sautant à son tour de l'estrade, arrachant un morceau du garde-fou au passage, pour sauvagement l'assommer de multiples coups une fois à terre. Sa tête saignait, le chef des Marines étaient au sol, inconscient.



            Autour, le combat se finissait doucement. Mahach prit le temps de chercher de la corde pour le faire prisonnier puis ses hommes, autant amoché que lui, voire pire, le rejoignirent, portant le corps de leur défunt camarade et ami, prêts à rentrer sur leur navire qui était, lui aussi en mauvais état.

            - Faudra qu'on répare tout ça, la coque, le pont ... et le mât putain. Mais pour elle ... allez m'chercher la poudre. On va la faire péter.


            Alors que tout était enfin prêt pour pouvoir rejoindre leur bateau, tous la corde en main, deux d'entre eux avec un corps sur l'épaule, que ce soit celui de leur ami ou du sergent-chef inconscient, ils eurent une vision surprenante. Celle d'une barque pilotée par une poignée de Marines et à sa tête, le Lieutenant Colonel. Mahach réalisa de suite la gravité de la situation.

            - Putain d'merde ! Allez prendre les canons, faut pas qu'ils nous atteignent !

            Les hommes qui l'avaient accompagné s'exécutèrent, puis Mahach hurla à ceux restés sur leur rafiot.


            - Oh ! Laissez le pas monter à bord ! Trouez sa barque.
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            Le premier coup de canon tonna, frappant l'eau tout prêt du bateau de pêche qui continua sa course. Le deuxième tir n'eut pas plus de chance, et l'élite de la marine d'Orange se rapprochait de plus en plus. Le troisième effleura à peine la coque mais fut suffisant pour causer d'importants dommages à si frêle esquif. L'eau de mer entra à flot par le trou dû à l'impact et le bateau gita, commençant à couler en entrainant avec lui les marines.

            Sauf le Lieutenant Colonel Nerfertari qui avait déjà bondi, attrapé une corde qui pendait sur le flanc de la caravelle et, de quelques tractions puissantes, s'était rapidement élevé jusqu'à la rambarde qu'il enjamba avant de se précipiter vers vous, sabre dégainé.

            Un de tes hommes resté sur votre bateau eut alors le réflexe de sa vie et leva brusquement son arme pour faire feu. Le Lieutenant Colonel se jeta à terre pour éviter le tir, parvint tout de même à attraper et à faire tomber en arrière celui des pirates qui portait le sergent-chef inconscient.

            Et pendant que vous profitez de ce répit pour rejoindre votre bateau et mettre les voiles, il te reste un choix à faire : partir d'ici immédiatement afin de sauver ta peau et celle des membres de ton équipage ayant traversé ou revenir pour tenter de sauver ton compagnon resté en arrière. Sachant que, pour ça, il te faudra affronter le redoutable Lieutenant Colonel dont les hommes d'élites commençaient à sortir de l'eau et à escalader le navire pour rejoindre leur chef.
              - Allez les gars, on r'tourne à la maison !


              Corde en main, ils s'apprêtaient tous à aborder leur navire. Mahach le premier. Il s'élança, priant que son corps ne se désagrège pas à ce moment là. C'est alors qu'il entendit du bruit derrière lui : le Lieutenant Colonel avait réussi à monter à bord de la caravelle et avait plaqué l'un de ses hommes au sol. Alourdi par le poids mort du chef évanoui de la caravelle, il avait prit un peu de retard, juste assez pour être pris dans les griffes de Néfertari.


              Le pied à peine posé sur le pont de son rafiot, Mahach fut appelé par l'homme oublié qui réussissait à beugler sous la pluie de coups du Lieutenant Colonel. Il fit mine de ne pas l'entendre et se chargea de ramener le canon pour stopper net l'avancée de la caravelle fantôme. Du premier coup, il toucha la coque au niveau de la ligne de flottaison, ce qui faisait rentrer l'eau peu à peu, un peu plus à chaque clapotis, ralentissant grandement sa vitesse.

              - Putain ! Mahach, enfoiré !
              - Fermes ta gueule toi ! C'était lui ou nous. NOUS OU LUI ! Mais si ça t'plait, j'peux quand même encore t'ouvrir en deux.

              Il posa son pousse sur son ventre et remonta jusqu'à la gorge en sifflant puis le donna un taquet en claquant la langue.


              - Combien d'mecs comme vous vous croyez qu'j'ai eu hein ? Hmm ? J'sais bien, c'est malheureux, et vous avez la rage. Z'avez l'droit d'avoir la rage, j'comprends. Hmm, j'comprends. Moi aussi ça m'r'tourne à chaque fois qu'un d'mes mecs crève, mais c'est ça aussi l'aventure hermanos ! Vous risquez d'crever à chaque pas qu'vous faites.
              - Hmpf.
              - Qu'est ce t'as toi, hein ? T'as d'la merde dans la tête ou quoi ? C'EST MOI QU'AI LES COUILLES ICI ! Sers toit d'ta rage contre ces putains d'Marine au lieu d'ouvrir ta gueule devant moi. Tu vas qu'j'te bute, c'est ça ?
              - Mahach ... On est déjà réduit et le bateau va pas tenir encore longtemps ...
              - Ouais, j'me calme. Okay, j'reste cool. Bon, on file à Shimotsuki, j'ai b'soin d'entrainement, pendant c'temps, vous prendrez l'temps réparer c'qu'y a à réparer.

              Mahach retourna en cabine pour compter son or. En réalité, la vie de ses hommes, il n'en avait que faire. Pour lui, ils sont tous les mêmes. Dociles et fidèles comme des chiens, musclés mais sans cervelle.
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              le Lieutenant Colonel Nerfertari attrapa le bord du quai et se hissa prestement hors de l'eau. Une fois debout sur les planches, il jeta négligemment le corps du pirate inconscient qu'il avait trainé de la caravelle de la Marine en naufrage jusqu'ici, à la nage. Sacré exercice.

              Peu à peu, les hommes qui l'avaient accompagné dans cette triste aventure surgirent à leur tour des flots, se tournant comme lui vers l'horizon pour observer le navire pirate disparaître au loin. Pour constater leur échec.

              - Soldat, amenez le sergent-chef chez le médecin du village. Et le pirate en salle d'interrogatoire. Il a surement des choses à nous dire.

              Ses hommes s’exécutèrent sans un mot, eux aussi honteux d'avoir laissé des forbans les ridiculiser et s'enfuir. Mais, de part leur action de la journée, les pirates de cet équipage venaient de se mettre à dos une puissance autrement plus grande qu'une petite troupe de soldats sur une petite île isolée...
              Le lieutenant Colonel sortit un Den-den de sa poche, composa rapidement un numéro.

              - QG de la Marine de South Blue ? J'appelle pour faire un rapport.