- Spoiler:
- Raspoutine : Ω
Morgan : φ
Sören : ♫
Ω T'en as chié dans ton calbut, mon poussin.
Ouais, c'est vrai, ça on peut pas te l'enlever. J't'ai vu te faire suriner un paquet d'fois par des margoulins que t'avais crus moins forts. T'faire cogner sévère, comme une vieille rosse en rade dans un fossé. J'compte pas les nuits où j't'ai vu baigner dans ton jus, mec. Où j'ai attendu à m'demander si ma dette allait s'solder sur un coup dans les bourses de trop, ou sur une balle bien alignée sur ton palpitant. On est tous les mêmes, dans le fond, frangin. On prend cher, on feule, on encaisse, on s'relève par bravade et on sait qu'un jour, ça s'ra pour s'ramasser la der des ders. Celle qui nous expédiera tout droit jusqu'en enfer sans passer par la case purgatoire, parce que, mon pote, parce qu'on vaut cent mieux que ça. Que de traîner nos pattes dans la masse des bons et des mauvais.
T'as morflé dans ta chair et t'as craché le sang de ton mou.
Des fois, j'te jure que je m'suis demandé si tu le faisais pas un peu exprès de te foutre dans des merdiers pas possibles. J'ai cru qu'on était du même sang d'Alpha, aussi. Qu'on était deux à construire un peu notre propre mort, à chercher notre propre charogne histoire d'en laisser la jouissance à personne. Mais non, t'as jamais fait ça comme ça, toi. T'as pris des branlées pour manger ton steack, pour protéger des branlots ou des marmots, des fois pour défendre c'que t'avais gambergé entre tes deux oreilles, et qu'tu prenais pour la justice ou la vérité. C'est peut-être des machins de branque, tout ça, mais pour l'reste, j'dois dire que plus d'une fois, j'ai été fier d'avoir une dette envers un guerrier tel que toi. Frère dans la guerre.
T'as tout dépassé, tu t'es jamais laissé bouffer par ton corps, même pas quand il se f'sait broyer vif.
Sa race, ouais, y'en a qui se s'raient couchés des dizaines de fois à ta place, qu'auraient supplié qu'ça s'arrête, que l'destin et son armada d'pantins arrête de t'tomber d'ssus comme la misère sur le pauvre monde. Mais t'es toujours resté debout, prêt à mordre ou à crier ton nom pour être bien sûr de toujours t'en rappeler. La fièvre qui brûle, la chiasse qui vide, les coups qui fracassent, les 'teilles pétées et les surins qui t'écorchent un bonhomme à chaud. T'as porté les souffrances de trois vies en pas la moitié d'une, Sören.
Et t'as pas changé.
Parce qu'être un Alpha, c'est pouvoir tout dominer.