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Les Oiseaux



Le trois-mâts avançait à toute vitesse, projeté par les puissants vents de la région. Il traversait le monde, écrasant sur son passage l'immense étendu qui le portait. Rien ne semblait capable de l'arrêter, pas même le capitaine tenant fièrement le barre en observant l'horizon avec un léger sourire. Sous son large chapeau qu'il nommait sombrero, pas même le soleil ne pouvait l'atteindre, il se sentait aussi invincible que son bâtiment. L'homme vivait sur ce navire, passant le plus clair de son temps en voyage. Dans un sens le bateau faisait bien plus parti de son équipage -de sa famille- que l'équipe elle même. Cette dernière, dans une danse parfaitement synchronisée s'assurait que tout allait bien, se déplaçant dans toutes les directions. Le capitaine lui ne se souciait pas de tous ces détails. Tant que son véhicule avançait, le monde lui semblait parfait. A l'avant un homme, qui avait il y a bien longtemps compris que le monde ne l'était pas -parfait-, semblait être heureux pour quelques secondes. S'il y avait une chose que Canard pouvait apprécier, c'était se tenir sur un navire se déplaçant au grès des vagues. Seulement des vagues il n'y en avait pas. Et bientôt le soldat fut coupé de ses rares rêveries par du sable dans les yeux et des hennissements un peu trop bruyants. Notre héros aimait la tranquillité de l'océan. Pas le vacarme du désert. Si la plupart des déserts ont jugé bon d'être silencieux, certainement après une longue réflexion, les humains vivants sur Hat Island décidèrent eux d'y remédier. A coup de roues, de chevaux, de voiles et de grands amas de bois.

Lorsqu'ils découvrirent une île occupée à 95% par du désert, les colons se demandèrent bien ce qu'ils allaient foutre. L'histoire suppose qu'un certain Edgar Violetton lança en premier l'idée. Selon des sources il aurait été un homme courageux, sans terre ni famille et par la force de sa volonté, convaincu ses compagnons de s'installer sur l'île pour qu'ils puissent enfin avoir un "chez eux". Selon d'autres il aurait dit "Hé les gars, chiche de s'installer ici ?". Les gars en question, ne souhaitant pas être traités de poules-mouillées relancèrent alors avec un "Chiche de construire un pays ici !". Pour avoir le dernier mot Edgar ajouta "CHICHE DE VIVRE ICI JUSQU’À LA FIN DE NOS JOURS ET NOTRE DESCENDANCE AUSSI !". A ce jour personne ne sait laquelle de cette histoire est véridique -c'est la seconde- mais dans tous les cas on s'installa sur ce qui deviendrait Hat Island. Puis, quelques mois plus tard, les colons décidèrent de dompter le désert. Armés de leurs anciens navires et d'un troupeau de bétail gigantesque -amené comme nourriture- ils échouèrent en inventant le vélo. Si ce dernier n'était d'aucune utilité, les bâtisseurs n’abandonnèrent pas et se dirigèrent vers une toute nouvelle idée. Bientôt les bateaux furent modifiés, on y colla des roues, on y attacha des chevaux. Poussé par le puissant vent -soufflant continuellement dans ce désert- et la force des montures, les embarcations traversèrent l'aride paysage. On construisit de nouveaux villages sur les différentes côtes, reliés grâce à ces ingénieux véhicules.

- Ingénieux mon cul Ajouta Canard après avoir observé le navire tombant presque à la renverse en dévalant une dune. Si notre protagoniste était un aigri, il faut aussi reconnaître que c'était un peu couillon comme invention. Peu adaptés à la navigation terrestre, les carcasses pouvaient s'exploser contre des rochers -voir le sol en cas de mouvement trop brusque- au moindre instant et la forme d'un bateau ne convenait pas du tout à un déplacement efficace avec des roues.

Le lieutenant essaya d'oublier ces détails pour simplement admirer la beauté du paysage. Il se souvint malheureusement qu'il n'aimait pas admirer la beauté de quoi que ce soit et n'en avait même aucune notion -de beauté-. Le vieillard voyait ici le même environnement qu'il y a quatre ans : une île sacrement pourrie. Rien n'avait vraiment changé depuis le dernier passage de notre héros. La loi obligeait toujours le port de chapeau, la loi se résumait encore par un mot "pendaison" et les habitants se croyaient toujours dans un vieux western. L'île était presque exclusivement peuplée par des bandits ou des types s'occupant du bétail l'après-midi, se tapant dessus à la taverne le reste du temps. Les gens n'étaient pas particulièrement mauvais, ils appréciaient juste la violence -que ça soit les femmes, les enfants, les veuves ou les orphelins-. Canard quant à lui se tenait toujours proche de la proue, arborant un Stetson acheté au port. Très vite le capitaine lui expliqua qu'ils arrivaient à Exact Town, un patelin célèbre pour être entièrement composé de tavernes et d'étables. C'est ce qui causa le "Grand n'importe quoi de 1612" où l'on inversa les situations. Les habitants vécurent dans les étables et les vaches se bourrèrent dans les saloon avant que l'on remarque l'erreur -deux jours plus tard- dans un "MAIS POURQUOI JE BOUFFE DE L'HERBE MOI ?!" général. Aujourd'hui n'était pas un de ces jours.

Aujourd'hui c'était la fête de l'abstinence. Lorsqu'ils arrivèrent sur l'île, les colons décidèrent d'inscrire dans la loi un jour où les tavernes et établissements semblables étaient interdits d'entré. Ainsi au moins une fois par an du travail serait fait. C'était sans compter sur leur propre envie de boire et se taper dessus. Ce fut donc les inventeurs de la loi qui trouvèrent la faille : la non-mention des karaoké-bars. Sur la liste des établissements interdit -à savoir tout ce qui pouvait vendre de l'alcool- ces dernières n'étaient pas inscrits. On argumenta pendant un temps qu'ils n'existaient pas lors de la création du traité, puis on abandonna le débat pour aller boire quelque part. Ainsi des karaokés extérieurs étaient montés autour de la ville et l'on pouvait se rincer le gosier tout en ayant la légale obligation de chanter au moins une fois dans la journée -pour pouvoir boire-.

- Un karaok-quoi ? Lança Canard devant le karaokéman -équivalent du barman pour ce jour- lui souhaitant la bienvenue et lui expliquant qu'il n'allait pas pouvoir lui servir d'alcool pour l'instant.
- Un karaoké, il y a un groupe qui joue des instruments et vous devez chanter... On vous passe les paroles
- Non, t'as mal compris gamin, je veux juste un whisky, pas de votre chant de jeunes
- Hm, c'est, comment dire, obligatoire si vous voulez boire... loi sur l'île
C'est à cet instant que notre héros commença à se poser la question. Pourrait-il supporter cette île sans boire un minimum ?


Le lieutenant se trouvait sur la scène aménagée, enfin un verre à la main, accompagné de deux autres vieillards. Il tentait tant bien que mal de chanter, tout en gardant son air le plus dévasté et mécontent possible. Chose peu difficile, c'était son air quotidien. Les deux vieux quant à eux étaient bien plus motivés. Pendant que leur capitaine Moncu Di Louffi s'occupait des affaires, ils pouvaient boire et chanter tranquillement.


Dernière édition par Canard Un le Sam 5 Oct 2013 - 19:33, édité 1 fois


    Mouetteman Zero Year #4
    1624, North Blue, Hat Island - Flashback



    ─ Je suis un super héros ! Mouetteman ! Mouettepose d'indignation ! Mouettepose de refus !
    ─ Ecoutez, monsieur... C'est la loi par ici. Il faut mettre ce chapeau...
    ─ Je porte un mouettemasque ! Un mouettemasque ! Mouetteho ! Ho !
    ─ Selon les dispostions compRRRRises dans les aRRRRticles 3,6,7 et 9 642 890-5 alinéa 3 du Code de Conduite InteRRRRocéanique, chaque île a le dRRRRoit d'établiRRRR des noRRRRmes d'oRRRRdre décRRRRétal, tant qu'elles ne sont pas contRRRRaires aux noRRRRmes supéRRRRieures du gouveRRRRnement mondial ! PaRRRR conséquent, Mouetteman, tu dois metRRRRe un chapeau, c'est la loi !
    ─ Mouetteman ! Mouettemimique de résignation ! Mouettepose de mise d'un chapeau !


    Le puissant, magnifique et charismatique Super Héros de Gotham Island doit se rendre à l'évidence : l'île sur laquelle il a atterri possède des prédispositions assez peu propices à un établissement rapide et facile de l'Eté. Le port du chapeau, tout d'abord - a fortiori du sombrero - l'oblige à dissimuler à moitié son masque, ce qui lui fait perdre déjà 40% de son charme et de son sex-appeal naturel. Ajoutez à cela l'étrange impératif consistant à boire de l'alcool, chose contraire à ses règles diététiques de boisson ultra protéinée et de forme constante, ce désert qui, avec la sueur causée par la chaleur, rend son mouetteslip très collant et son propre Super Acolyte qui se met à agir contre lui pour le respect de la loi, et vous obtenez une représentation terrestre de l'enfer du Super Héros. Rien que ça.

    ─ Mouetterappelle-moi ce qu'on est venu faire ici, déjà ? Mouettepose d'interrogation ! Mouettehu ! Hu !
    ─ Eh bien c'est simple, au visa du deRRRRnier titRRRRe de la ChaRRRRte des peRRRRsonnes vivant suRRRR teRRRRRRRRe et dans la MeRRRR, excepté les dauphins, et ensemble les aRRRRticles 1382 et 6543 du Nouveau Code de PRRRRocéduRRRRe RRRRelationnelle, on est venu enquêter suRRRR Mina Habl, le pRRRRimé, on RRRRaconte qu'on l'a apeRRRRçu par ici.
    ─ Quelle mouetteprime pour ce Mina Habl ?
    ─ 15 Millions !


    Mouetteman lâche une sorte de borborygme guttural, secoue la tête de bas en haut puis de gauche à droite, avant de le refaire de haut en bas, comme le nécessite la Mouettepose d'acceptation de situation et de stratégie façonnée #2, et acquiesce enfin. Plus encore que la perspective de capturer un pirate et de préparer cette île pour l'Eté, c'est la quantité promise en cas de remise du criminel qui lui fait vraiment comprendre qu'il doit se plier aux règles. L'argent a beau n'avoir jamais été d'un intérêt particulier pour un Super Héros tel que lui, il se doit d'admettre qu'avec les 210 Berrys qu'il lui reste, la lutte sans fin contre le mal risque d'être relativement difficile. C'est pour ça qu'il accepte enfin la situation, enfonce parfaitement le sombrero sur sa tête, au risque de froisser ses mouetteplumes, et regarde les personnes se succéder sur scène, bien souvent un verre à la main, se préparant à lui-même les suivre.

    ─ Alors il faut mouetteboire et chanter ?
    ─ Oui, selon les noRRRRmes de...
    ─ C'est bon, c'est bon, je mouettesais.


    A son tour.
    Mouetteman marche fièrement jusqu'à l'estrade, il sait que tous les regards sont posés sur lui et il tente, malgré cet énorme sombrero qui lui cache à moitié la vue, d'exécuter différentes mouetteposes visant à mettre en valeur ses muscles puissants. Comme il le pensait, il n'est pas seul à aller chanter : un jeune garçon aux cheveux longs, aux oreilles serties de boucles d'oreille, et une chope de rhum à la main le rejoint rapidement. Son esprit de détective ne fait qu'un tour, et, après un examen approfondi et exhaustif, il en ressort une ultime coclusion.

    ─ Mouetteha ! Ha ! L'espace d'un instant, j'ai cru qu tu étais Mina Habl, le criminel pirate que je recherche ! Mouetteha ! Ha ! Mais un capitaine pirate ne chante pas, et il ne porte pas non plus de Sombrero ! Mouetteévidence !

    Bah oui, bien sûr. Son esprit de suspicion est sans doute gonflé par la paranoïa et le petit verre d'alcool qu'il boit en ce moment-même. Sinon, comment expliquer la ressemblance frappante entre la prime qu'il se met à reluquer et son compagnon de chant ?

    ─ Mouettebon, on le fait ce karaoké ?




    Dernière édition par Mouetteman le Mer 5 Fév 2014 - 15:57, édité 1 fois
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    Canard fixait le pirate. Si le reste de l'assemblée le regardait pour son étrange talent au chant malgré s'être enfilé la moitié des réserves d'alcool, notre héros n'y attachait pas beaucoup d'importance. Il était certain de l'avoir déjà vu quelque part. Seulement Mina Habl partageait la scène avec un individu des plus bizarres qui accaparait rapidement l'attention. Et même quand le vieillard essayait de se concentrer sur le forban, il ne pouvait échapper à ses interrogations. Qui était ce type en cape et collant ? Pourquoi était-il en cape et collant ? Que faisait-il sur Hat Island ainsi habillé ? Et surtout pourquoi avait-il choisi un sombrero aussi peu approprié au reste de sa tenue ? C'est quelques minutes plus tard que le Lieutenant commença à réaliser qu'il était lui même étrangement accoutré et autant de péquenauds l'épiaient d'un air à la fois intéressé et inquiet. Le marine ne pouvait effectivement pas se déplacer sans sa gigantesque armure de combat, lui donnant une silhouette aussi surprenante que celle de Mouetteman. Pendant qu'il faisait sa réalisation, Un ne remarqua pas la soudaine disparition du pirate, abandonnant son camarade de karaoké qui devait maintenant gérer le duo à lui seul. Coupé de quelque chose sur lequel se concentrer -et peut-être même réfléchir !- le vieux décida d'ignorer tout ça pour se concentrer à nouveau sur son verre durement gagné. Quand le soldat remarquait quelque chose de bizarre et surprenant -l'homme mouette et Mina Habl dans ce cas- en général il préférait ne pas y faire attention en espérant qu'il disparaîtrait tout seul. Et si ça avait bien fonctionné pour le forban, Mouetteman lui était toujours présent.

    _____________________________________

    Dans la ville abandonnée, dans l'un des nombreux saloons vides, dans une cave des plus banales, devant une large table et sur des chaises de bar peu appropriées pour le meuble -mais on avait que ça, désolé je peux toujours aller chercher des chaises plus adaptées chez moi si vous, non c'est pas grave ? d'accord, je ne cherche pas à vous...- les deux capitaines étaient face à face. Accompagnés par leurs nombreux membres d'équipages, qui eux n'avaient pas le droit de se casser le dos sur des chaises de comptoirs, les équipages pirates plus le propriétaire remplissaient entièrement la petite pièce. Mina Habl avait de son côté un équipage assez réduit, des compagnons fiables, plus efficaces que le soldat lambda et auxquels il pouvait faire confiance. Moncu Di Louffi quant à lui était accompagné d'une vingtaine d'hommes de main -la plupart dans la deuxième moitié de leur vie- aux buts et rêves des plus variés. Le jeune capitaine venait de rejoindre la cave après avoir rencontré un premier soldat de Louffi venu le chercher au karaoké.

    - Yo vieux, tu veux parler à la jeunesse si j'ai bien pigé ?
    - Un peu plus de respect quand tu t'adresses au Seigneur des pirates, gamin !
    Répondit le plus dévoué des hommes de Moncu
    - Devenir Seigneur des pirates c'trop has-been, yo ! Faut savoir avancer avec son temps les anciens Avant que le soixantenaire puisse répondre, son capitaine se tourna vers lui, le fixant d'un puissant regard. Le soldat croyant dur comme fer que son boss possédait le Haki des rois manqua de s'évanouir.
    - Pas la peine de s'énerver mes amis, nous sommes ici pacifiquement. J'ai bel est bien une proposition pour toi Habl.
    - Balance alors, qu'on puisse...
    - Heu chef...
    Se démarqua le lieutenant de Mina Avant de commencer, tu pourrais ordonner à Silibert de sortir, il a un rhume et fait que d'éternuer !
    - Yo Silibert, tu vas attendre dehors, on veut pas tous être malades !
    - P'tain c'trop injuste, j'veux suivre la réunion moi aussi !
    - Hé boss dites à Rocardo de ranger sa grosse épée, on est trop serré et il arrête pas de la passer devant mon visage !
    Lança à son tour un homme de Louffi
    - Rah putain y a Roger-Tchang qui vient encore de s'endormir, fait chier
    - Vous êtes sûr qu'il est pas mort ? Il m'a pas l'air en bon état votre pote
    Du haut de ses 97 ans, le plus vieux des personnages présents n'était en effet pas en très bon état.
    - Meuh non, ça arrive toujours en espace confiné, souci de...
    - Silence ! Un peu de concentration s'il vous plait, on est des pirates pas une bande de clodos dans une taverne !
    - ...
    - ...
    - ...
    - On peut faire réunion dehors ?


    La table déplacée, nous retrouvons maintenant nos flibustiers sur le toit du bâtiment, recommençant la discussion avec des bases plus saine. Si la cave avait été choisie pour son côté "classique des réunions entre criminels", le grand air était bien plus agréable. Qui plus est la ville étant actuellement habitée par les bovins -le reste du village assistant aux festivités- il n'y avait aucun danger.

    _____________________________________

    Canard venait d'avoir une illumination. Un journaliste présent par un pur hasard sur l'île lui avait agité son flash dans les yeux en essayant de capturer le visage du soldat. Le photographe ne se doutait pas que le visage n'illustrerait pas très bien son article "Une journée d'abstinence joyeuse sur Hat Island". C'est à cet instant que notre héros remarqua le journal dans la main de l'écrivain et plus particulièrement l'avis de recherche. Quinze millions de berrys pour la capture du criminel Mina Habl. Aussitôt le genre-de-cyborg quitta -à contrecœur- son verre pour se diriger vers le super-héros.

    - Hé l'homme... Pélican ? Tu vas me dire où est ton pote Mina Habl si tu veux pas que je colle mon pied dans le slip bizarre que tu portes sur le cul


    Dernière édition par Canard Un le Mer 10 Juin 2015 - 21:25, édité 1 fois


      Mouetteman Zero Year #4
      1624, North Blue, Hat Island - Flashback



      ─ Ouais heu... Kof kof, ch'uis pas Mina, yo, ch'ais même pas qui c'est. Bon heu... Yo, j'file, moi, yo, j'ai un truc à faire en ville...
      ─ Aucun problème ! Mouetteman ! Mouettepose d'au revoir ! Mouettepose de chant continué en solo !


      Et voilà qu'à peine le suspect innocenté par sa seule parole parti, une nouvelle personne singulière fait son entrée.

      ─ Hé l'homme... Pélican ? Tu vas me dire où est ton pote Mina Habl si tu veux pas que je colle mon pied dans le slip bizarre que tu portes sur le cul !
      ─ Mouetteman ! Mouetteho ! Ho ! Je suis une Mouette, je suis le Super Héros de Gotham Island, je suis le légataire de la Justice ! L'Eté vient ! Mouetteha ! Ha !


      S'ensuit une remarquable et époustouflante chorégraphie visant à mettre en valeur les puissants muscles de l'homme masqué : ses bras se croisent puis se décroisent tandis que ses jambes, elles, se lancent dans un remarquable numéro de claquettes et que ses fesses, dans un dandinement spectaculaire, terminent ce véritable chef d'oeuvre de danse moderne.

      ─ Dis-moi, j'aime beaucoup ton costume mais il est censé mouettereprésenter quoi ? Et puis cette absence de couleur, mouetteho ! Ho ! C'est de mauvais goût ! Et c'est quoi ton animal totem ? Et puis c'est quoi ton... Heu. Mina Habl, tu dis ? Mais non, il m'a dit que c'était pas lui, alors c'est pas lui. Je sais ce que j'ai entendu, quand même ! Je suis un Super Héros ! Mouetteman !

      Nouvelle pose héroïque, nouveaux mouvements spectaculaires. Après plus de trois minutes passées à exécuter plusieurs gestes à l'inspiration douteuse, le célèbre Justicier des Mers est rejoint par son Super Acolyte.

      ─ Mouetteman, selon les aRRRRticles 5 et 7 du Code des Débiles Mentaux, et ensemble les aRRRticles 1224-1 et 1224-3 de la Constitution Mondiale poRRRRtant sur les RRRRessemblances humaines, c'était bien Mina Habl.
      ─ Mais enfin ! Mouetteman ! Tu vas pas t'y mettre, toi aussi ? Il m'a dit lui-même que ce n'est pas lui, Mouettehu ! Hu !
      ─ Je te dis que c'était lui ! Selon les dispositions pRRRRévues paRRRR la JuRRRRispRRRRudence Convaincue !
      ─ Je te dis que ce n'était pas lui ! Mouetteman ! Mouettepose bornée !
      ─ Bien, aloRRRRs RRRRèglons ça par un combat en RRRRègle !
      ─ Mouetted'accord !


      La tension monte, le public s'arrête de discuter en constatant les échauffements de voix en provenance des deux hommes costumés, l'un vêtu d'un sombrero rouge et orange, l'autre d'un chapeau melon vert pomme. L'espace d'un instant, un silence froid et pesant s'installe sur la scène du karaoké, tandis que les habitants de Hat Island se préparent déjà à intervenir au cas où l'échange verbal se changerait en un transfert de bourre-pifs.

      ─ PieRRRRe...
      ─ Mouettefeuille....
      ─ Ci...
      ─ Seaux !


      Les deux héros sortent simultanément leurs mains, Mouetteman agitant fièrement un poing fermé tandis que Superjuriste, lui, expose une main ouverte.

      ─ Mouetteha ! Ha ! La météorite brûle la feuille, Superjuriste !
      ─ Mais ce n'est pas une feuille, c'est un RRRRaz-de-MaRRRRée qui noie le météore et éteint les flammes !
      ─ Mouettemince, j'ai perdu ! Mouettehu ! Hu ! Bon eh bien d'accord, j'accepte, c'était bien Mina Habl ! Mouetteman ! Mouettepose de résignation positive !


      Après une énième chorégraphie exécutée avec un panache exemplaire, Mouetteman se rend enfin compte de la présence de l'homme en costume métallique.

      ─ Mouettebon, finalement tu avais raison, Super Robot, c'était bien Mina Habl. Il m'a dit qu'il avait quelque chose à faire en ville ! Mouetteman ! Mouettepo...
      ─ C'est bon, c'est bon, selon le Code des Poses SupeRRRR HéRRRRoïques éneRRRRvantes à la fin.
      ─ Tiens, j'oubliais de faire les présentations ! Mouetteho ! Ho ! Superjuriste, voici... Heu... Qui es-tu, Super Robot ? Super Robot, je te présente Superjuriste, mon Super Acolyte, mon compagnon de route dans ma lutte sans fin contre le crime et le mal ! L'Eté vient ! Mouetteman !
      ─ SupeRRRR RRRRobot ? Vous êtes de la MaRRRRine, n'est-ce-pas, au RRRRegaRRRRd du Code des difféRRRRents logos et des InteRRRRpRRRRétations qu'on peut en tiRRRRer ?
      ─ De la Marine ? Ah bon ? J'aime pas la Marine, ils ont copié ma Mouette ! Mouetteman ! Mouettepose de la Mouette !


      Et le Super Héros de Gotham Island de battre des bras à toute vitesse, comme le ferait une mouette en train de voler.




      Dernière édition par Mouetteman le Mer 5 Fév 2014 - 15:58, édité 2 fois
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      Les fesses du super-héros semblaient le démanger. Chez Canard c'était le pied. Depuis tout petit il avait développé cette fixation, comme quoi un bon coup de pied au cul pouvait tout régler. En passant par le derrière la punition atteindrait rapidement le cerveau pour bien faire comprendre le message. Un pirate lui avait une fois répondu que ce serait bien plus simple de passer directement par l'organe cervical. Après s'être fait frapper sur le crâne il retira son argument, le cul était finalement préférable. Ainsi lorsque le grand dadais, en plus de ne pas répondre à la question de notre héros, commença à s'agiter dans tous les sens dans une imitation assez fidèle d'une crise épileptique, Un atteignait sa limite. Et si Moutteman s'arrêta quelques secondes ce n'était que pour apporter plusieurs autres répliques sans intérêts, avant de rempiler avec des nouvelles danses. Notre protagoniste avait toujours eu du mal à supporter l'art sous toutes ses formes. Une perte de temps au mieux, un truc pour ménagères au pire. Dans sa conception les gens devaient travailler, et s'ils avaient du temps libre c'est qu'ils ne le faisaient pas bien. Il n'y a pas un instant à perdre avec des conneries comme l'art dans une ère de piraterie. Ainsi seules les ménagères, qui n'ont pas à se soucier de l'ordre des choses, de la justice ou de ramener de l'argent, peuvent s'adonner à ce genre de loisirs. Ce n'était donc pas contre l'homme mouette que le vieillard en avait, mais bien contre la danse elle même. Son interlocuteur n'était qu'une victime, poussée vers l'art par sa famille, ses amis, la société en général. Seulement les victimes, Canard avait l'habitude de les cogner pour qu'ils comprennent bien ce qu'il faut faire. Il résistait donc difficilement à l'envie, préférant attendre, voir ce que le chasseur avait à dire.

      C'est à ce moment qu'un type encore moins probable entra en scène. Il semblait être plus malin que son camarade tout en portant un accoutrement supérieur en débilité. Un phénomène que Canard n'arrivait pas bien à comprendre. Après ça les deux super-héros commencèrent à ignorer le Lieutenant, discutant d'abord de Mina Habl puis se lançant dans des mouvements de doigts sans trop de sens. Encore de l'art certainement. Le soldat n'arrivait pas à se décider, il hésitait ne sachant pas quelle intuition croire. D'un côté ces hurluberlus avaient l'air trop allumés pour mentir. De l'autre à travers sa longue carrière le vieux avait rencontré des abrutis tous plus différents les uns que les autres. Les cons menteurs, ça existait. C'est quand Mouetteman se lança dans d'énièmes poses que le marine leva sa jambe prêt à en finir avec ces stupidités. Le chasseur le coupa dans son geste -sans s'en rendre compte- en abordant enfin un sujet intéressant.,Mina Habl. Qu'il abandonna aussitôt pour retomber dans de la discussion inutile.

      - Qui es-tu, Super Robot ?
      - J'suis la fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question du magnifique pays Plus-précisément-dans-ton-cul-le-coup
      Mais le type en collant n'écoutait déjà plus, préférant repartir dans une discussion avec son acolyte.
      - De la Marine ? Ah bon ? J'aime pas la Marine, ils ont copié ma Mouette ! Mouetteman ! Mouettepose de la Mouette !
      - On te laisse la mouette d'accord ?! Voila, officiellement la mouette n'est plus l'emblème de la Marine, maintenant tu vas te concentrer cinq secondes pour pouvoir me...
      - Dites moi, selon l'aRRRRticle 2-12 de la Législation des Objets volants et le Code des aRRRRmes contendentes de niveau 6, ce ne seRRRRait pas un boulet de canon juste là ?
      -Un boulet de can ?
      Répondirent d'une même voix les deux protagonistes avant d'être coupés par l'objet finissant en "on".

      _____________________________________

      Les navires de Mina Habl et Moncu Di Louffi étaient non loin de l'absence de port, attendant chacun des nouvelles de leurs capitaines respectifs. Louffi, à l'image de l'ancien Seigneur des pirates, possédait un bateau relativement petit -une caravelle- adapté pour une équipage réduit. Le pirate avait cependant eu la mauvaise idée de ne pas recruter une telle équipe mais tout un tas de soldats. Au contre Mina Habl récupéra un énorme galion qu'il était ainsi incapable de faire fonctionner normalement et se laissait simplement vaquer sur les mers en espérant arriver quelque part. Un quelque part avec de l'alcool si possible. Actuellement les bâtiments étaient presque vides, seuls deux vigiles les occupaient. Ils préféraient seulement se disputer qu'observer quoi que ce soit.

      - Non mais de toute façon c'est pas la taille qui compte, nous on est beaucoup plus rapide, alors pan dans les dents !
      - Ca c'est juste parce qu'on a pas de navigateur et qu'on se sert des voiles comme nappes ! Mais si on décidait d'en recruter un et de débarrasser la table, vous seriez bien niqués !
      - Pffff n'importe quoi ! T'as vu la tronche de votre galion ? Ca m'étonne qu'il soit capable de bouger sans s'écrouler sur lui même
      - Parce que le votre est mieux peut-être ?! Y a pas de proue ! Les proues c'est la vie
      - C'juste parce qu'elle est tombée en combat ! Parce que notre navire a réussit à gagner des combats lui, les canons c'pas là pour faire joli
      - On les gagne nos combats, on laisse pas le bateau le faire !
      - AH OUAIS ?! ON VA VOIR QUI IL VA SE FAIRE MON BATEAU !
      Lança l'homme de main de Louffi avant de s'approcher des canons sur le pont -par manque de place dans la salle appropriée où l'on entassait les vivres-. Cependant le criminel, alors qu'il pensait viser le navire en face, se servait de l'arme dans le mauvais sens et balança donc le boulet vers la ville Ah crotte, j'me suis foiré

      Le boulet quant à lui ne se foirait pas, fonçant maintenant vers le karaoké en plein air et -dans une extraordinaire coïncidence relevant presque de la fiction- sur Canard et Mouetteman.


        Mouetteman Zero Year #4
        1624, North Blue, Hat Island - Flashback



        ─ Un boulet de can ?

        Pendant ses entraînements à la Ligue du Soleil, Mouetteman a appris à faire face à tout type de situation avec panache et splendeur. Aussi, face à son nouvel adversaire, incarné dans cet apparent boulet de canon, le plus grand super héros des océans sait exactement comment agir pour ne pas perdre la face, et c'est pour ça qu'il finit rapidement par reprendre contenance.

        Mouetteha ! Ha ! Arrière, ennemi, je représente la Justice ! Je suis Mouetteman !

        Étrangement, comme galvanisé par la puissance de la narration, l'action semble ralentir, laissant à la magnifique égérie des marques de collant et de latex des Blues le temps de réfléchir pertinemment.

        ─ Mouettehum, cogito ergo sum, je pense donc je suis. Non, c'est pas ça ! Mouetteheu... Est-ce que les dips sont vraiment un bon exercice pour muscler tout le corps et entretenir l'apparence de superhéros ? Non, non, ce n'est pas non plus à ça qu'il faut que je réfléchisse, mouetteho ! Ho ! Le Mouetteslip me démange quand même beaucoup au niveau des fesses, j'espère que je n'attraperai pas une irritation, la dernière fois, Superjuriste n'a même pas voulu me mettre du talc, c'était gênant, j'ai même été obligé de lui masser les pieds pour qu'il accepte enfin de le faire !

        Evidemment, tout bon super héros qui se respecte se doit forcément de réfléchir à voix haute, parce que penser dans sa tête est terriblement has been et fait beaucoup trop mesquin pour l'avatar de la Justice, de la Gentillesse et des Câlins. Bien sûr, cela peut parfois se révéler gênant quand il affronte ses adversaires, mais puisqu'il ne réfléchit jamais réellement à une stratégie de combat et se concentre sur l'épique improvisation, comme il l'appelle, Mouetteman parvient toujours plus ou moins à s'en sortir. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fait, là, maintenant.

        ─ Mouetteceinture ! Mouettegrapin !

        D'une main, le Protecteur de la Veuve, de l'Orphelin, et des Oiseaux, sort de son magnifique Mouetteslip jaune une longue corde qu'il envoie se fixer à l'échafaudage du karaoké, à proximité.

        ─ Mouetteman ! Mouettepose d'échappatoire, Mouettesourire d'homme déterminé ! Mouettepose de mâle dominant ! Mouetteha ! Ha !

        Son saut est rapide, puissant, expérimenté, et c'est sans le moindre problème que l'homme au sous-vêtement apparent parvient à filer, attrapant Superjuriste au passage mais ne pouvant que faucher Super-Robot, d'un énorme coup de pied, en raison de son poids plus que conséquent - (juste parce que Mouetteman l'accepte, bien sûr, parce qu'un super héros est capable de soulever tout le monde, même le monde entier s'il le désire !). Celui-ci est alors propulsé sur le côté, à une vingtaine de centimètres à peine de l'endroit où le boulet de canon finit enfin par s'écraser. S'attendant d'ailleurs à ce que le morceau de fonte explose, Mouetteman met, par réflexe, ses doigts dans ses oreilles et exécute la Mouettepose du Sourd Héroïque, très utile dans les dîners de famille ennuyeux, bien que très peu discrète. Pourtant, l'énorme boulet n'explose pas, du moins, pas comme il a cru qu'il le ferait, préférant, plutôt que de tout souffler et carboniser autour de lui, répandre une énorme vague de peinture rouge, jaune, verte, noire, bleue, et rose qui ne manque pas de recouvrir aussi bien SuperRobot que l'estrade du karaoké.

        ─ Mouetteho ! Ho ! Quelle chance que ça ne t'ait pas explosé à la figure ! Mouetteha ! Ha ! C'était mouette-amusant, pas vrai, Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question ? Superjuriste, j'aime bien cette île, est-ce que c'est une des coutumes de l'endroit d'envoyer des boulets-bombes de peinture pendant les karaokés ? En tout cas, c'était un bon superentrainement aux réflexes, je me sens en forme !
        ─ Au visa, ensemble, des aRRRRticles L-521-4 alinéa 9 et L-800 du Nouveau TRRRRaîté des Îles avec Comme Emblème un Chapeau, un Vêtement, ou une ÉcRRRRevisse, la coutume est de jouer une chanson pendant les kaRRRRaokés, pas d'envoyer des boulets de canon, même si c'est de la peintuRRRRe !
        ─ Mouettehu ! Hu ! Voilà qui est étrange ! Serait-ce une nouvelle enquête pour le plus célèbre des Super Héros ? J'en ai bien l'impression ! Mouetteman ! Mouettepose d'acceptation d'une éventuelle nouvelle mission hypothétique avec une petite chance de réussite !


        Cependant, alors qu'il se prépare déjà à se lancer dans une nouvelle aventure, le puissant Justicier est interpellé par un cri de détresse. Un cri de détresse féminin.

        ─ Aaaaaah ! ♥ Regardez dans quel état est mon karaoké ! ♥
        ─ Allons, madame, il ne sert à rien de hurler, même si je sais que c'est le propre des femmes ! Mouetteha ! Ha ! Mouettesourire de supermacho ! Non, dites-moi simplement ce qui vous tracasse !
        ─ AAAAAAH ! ♥ Mon karaoké, il est plein de peinture, je déteste la saleté ! ♥
        ─ Mouetteho ! Ho ! Allons, madame, il ne sert à rien de hurler pour une raison aussi peu mouettepertinente et tellement peu liée à l'héroïsme ou la virilité des grands justiciers, même si je sais que c'est le propre des femmes ! Mouettesourire de supermacho #2 !


        Prévisible, mais fait quand même, Mouetteman se prend une série de gifles qui lui rappelle que, aussi inutile qu'elle soit, une femme parvient toujours à se faire entendre par un homme, et, a fortiori, d'un homme particulièrement viril comme lui.

        ─ Je vous ai compris, je vous ai compris. Mouetteha ! Mouettepose de référénce à un politicien véreux ! Comment puis-je vous aider, Mouettepose de super héros persuadé que les femmes ne peuvent rien faire sans un homme ?
        ─ Aaaaaah ! ♥ Allez me chercher un balai ! ♥ Et une serpillère ! ♥ Et une éponge ! ♥ Et un dissolvant ! ♥
        ─ Mouetteho ! Ho ! Pourquoi vous ne faites pas comme moi ? Vos outils de travail attitrés, vous les gardez dans votre Mouettecostume !


        Mouetteman se prend une nouvelle série de gifles et accepte enfin de ne plus ouvrir sa bouche, sous les conseils avisés de son Super Acolyte.

        ─ Mouettebon, où est-ce qu'on va bien pouvoir trouver tous ces ustensiles de femmes, maintenant ?
        ─ Si tu l'avais écoutée, selon les RRRRRègles de la Politesse et de la Bienséance, tu sauRRRRais qu'elle t'a dit d'aller voir en ville !
        ─ Mais je n'ai pas envie d'aller voir en ville, mouetteho ! Ho ! Je veux aller enquêter sur les boulets de canon à peinture !
        ─ C'est toi qui as accepté, au RRRRegard du DRRRRoit des ContRRRRats et autRRRRes Conventions signées de gRRRRé à gRRRRé, selon le PRRRRincipe du Consensualisme supéRRRRieuRRRR au FoRRRRRmalisme ! Et comme ça, au moins, on pouRRRRRa en savoiRRRRR plus sur Mina Habl !
        ─ Mina Habl ? Mouetteho ! Comment tu sais qu'il est allé en ville, mon fidèle acolyte ?
        ─ Tu l'as dit tout à l'heure, selon le PRRRRincipe des paRRRRoles énoncées qui engagent les peRRRRsonnes inattentives !
        ─ Mouetteha ! Ha ! Oui, c'est vrai, je l'ai dit ! Parce que je suis un Super Héros ! Mouetteman ! Dans ce cas, je décide qu'il faut que nous allions en ville, parce que je suis le chef ! Tiens, maintenant que j'y mouettepense, où est SuperRobot ? Hé, Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question, où es-mouettetu ?


        Après quelques minutes d'investigation et d'enquêtes minutieuses, Mouetteman retrouve enfin la trace de son nouvel acolyte stagiaire, l'homme Robot. Celui-ci, placé devant une oie-vitre (animal local, endémique et unique en son genre, qui est un hybride entre un miroir et une oie sauvage), regarde intensément son reflet, et les traits de colère qui tiraillent son visage ne semblent pas signifier qu'il est content de constater ce qu'il y voit.

        ─ Mouetteha ! Ha ! Te voilà donc enfin, Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question ! Je comprends que tu ais envie de faire comme moi, de regarder ton reflet à longueur de journée pour vérifier si tu es toujours aussi beau, musclé, et héroïque, mais ce n'est pas la peine de t'énerver comme ça si tu es aussi gros ! Mouettesâche que ce n'est pas la peine, que la célébrité et l'épique se méritent, et que ce n'est pas en restant à longueur de journée dans un costume aussi gros et moche - désolé de la remarque, mais il fallait que je te le dise, franchise héroïque, tu comprends ? - que tu pourras hériter d'un corps aussi athlétique que le mien ! Mouetteman ! Mouettepose de concours à Mister Gotham Island !



        Pourtant, ce ne sont pas ses muscles que Canard Un regarde aussi intensément, ni même sa jeunesse disparue, non. C'est son visage et son armure, souillés par la peinture, véritable représentation de l'art et de la fantaisie qu'il hait tant, et qu'il est incapable de nettoyer. Parce que oui, Moncu Di Louffi, en plus d'être un vétéran de la piraterie, est également un pionnier de l'art anti-conformiste qu'est la peinture sur canon, activité consistant à balancer des boulets plein de peinture en essayant de les repeindre dans des formes diverses et variées. Et cette peinture, spécialement conçue pour ce domaine, est connue pour se fixer à la peau et au métal pendant quarante-huit heures, avant d'être de nouveau nettoyable à l'eau.






        Dernière édition par Mouetteman le Lun 24 Fév 2014 - 15:26, édité 2 fois
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        L'aventure n'avait pas encore débuté. C'était un nouveau record pour notre protagoniste, avant même qu'il puisse rentrer dans la ville ou se lancer à la poursuite des ennemis il avait déjà rencontré un hurluberlus qui le suivrait sans doute pour le restant de l'histoire et chanté en trio. Alors bien sûr ce n'était pas des moments agréables, mais au moins ils ne sont que passagers. Avec un peu de chance le marine sera bientôt touché par la vieillesse et les oubliera entièrement. Cependant la peinture qui ornait désormais son armure et visage serait-elle plus difficile à effacer. Que ça soit littéralement ou de son esprit. En effet, si notre héros pouvait s'arranger pour placer la mouette humaine dans un angle mort, ne pas voir son propre corps était plus ardu. Porté par sa haine de l'art il essayait, tentait de garder son regard continuellement devant lui. Seulement ne jamais croiser la moindre parcelle de corps s'avéra rapidement trop compliqué. En tout cas pour le peu que ça apportait. Car même si le destin ne lui balançait pas devant les yeux le soldat ne pouvait s'empêcher d'y penser. Lui qui aurait préféré combattre un Yonkou plutôt que reconnaître une école d'art comme véritable institution, il ressemblait maintenant à un devoir de vacances peu inspiré.

        Comme le vieux allait le découvrir, ne pas avoir écouté la dernière conversation de son nouveau partenaire fut une erreur. Une seconde serait de l'avoir suivi dans la ville -abandonnée par ses habitants, trop occupés à boire et chanter pour remarquer le détail qu'est un boulet de canon-. La troisième était définitivement de ne pas s'être demandé pourquoi Mouetteman ne rejoignait pas la côte. Enfin passer plusieurs minutes à fouiller un magasin de produits ménagés afin de trouver la parfaite serpillière fut la quatrième. On pourrait répondre que c'est grâce aux connaissances acquises ce jour que Canard affronta avec succès "La Grande Grève des agents d'entretiens gouvernementaux" de l'an 1625. Seulement cette dernière ne frappa pas avant plusieurs mois. Ainsi à cet instant Un considéra ces informations comme quelque chose que je ne préfère pas répéter ici par souci de bienséance mais que l'on pourrait résumer par " une sacré perte de temps".

        - Mais qu'est-ce qu'on putain de fout ici ?! S'exclama Canard en lâchant les deux balais au milieu de sa comparaison. Par coïncidence le geste lui révéla la réponse, celui dans sa main gauche était bien moins résistant.   Pourquoi est-ce que je me laisse toujours entraîner dans les conneries des Continua de ronchonner le marine en déplaçant les étagères d'éponges pour accéder à la sortie A chaque fois c'est la même chose, toujours un couillon pour Termina-il en claquant la porte-vitrée derrière lui.

        C'est à cet instant qu'une idée trouva sa place au milieu de la pile de dossiers bien rangés qu'était l'esprit du Lieutenant. L'idée que sur cette île au même moment, quelqu'un se trouvait dans sa situation. Quelqu'un était couvert de peinture contre son gré à cause d'un artiste illégal un peu trop entreprenant. Et si l’instinct de l'ancien Vice-Amiral le poussait à s'éloigner de l'homme mouette, c'est son sens de la justice, son refus total de laisser quelqu'un dans la douleur -qui plus est une douleur très semblable à la sienne- qui lui fit ouvrir une nouvelle fois la porte de la boutique. Ainsi Mouetteman et Canard prirent le temps de sélectionner le matériel approprié pour la tâche, en n'oubliant pas de prendre en compte le prix par rapport à la qualité.

        _______________________________

        - MAIS TU VAS ARRETER DE TOURNER A DROITE ?! S'écria avec colère notre protagoniste. C'EST POURTANT PAS COMPLIQUE CETTE CONNERIE
        - Mouetteha ! Ha ! C'est la Mouettesynchornisation qui est mauvaise ! Il faut te concentrer un peu plus SuperRobot ! Mouettepose d'encouragement !
        - ENCOURAGEMENT ?! A CE NIVEAU C'EST PAS DES ENCOURAGEMENTS DONT T'AS BESOIN MAIS QU'ON TE REFASSE TOUT LE SYSTEME NERVEUX
        Pendant plusieurs secondes le véhicule continua d'effectuer les mêmes déplacements en silence, puis le soldat explosa à nouveau MAIS T'AS TOUTE LA PARTIE BASSE D'HANDICAPE C'EST CA ?! ET PREND EN COMPTE QUE C'EST LE TYPE QUI NE PEUT SE DEPLACER SANS FAUTEUIL ROULANT QUI TE DIS CA !
        - Mouettepose de l'incompréhension, ça devrait pourtant fonctionner ! Peut-être est-ce une attaque de nos ennemis qui ont saboté les mouettepédales ? Non, nous devons nous concentrer un peu plus Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question !
        Car malgré les puissants mouvements de jambe de nos deux protagonistes, le pédalo continuait de tourner en rond. A une vitesse impressionnante, c'est vrai, mais pas en avant. Allez, mouettepose de la motivation ! Mouette-un, mouette-deux et... Mouette-trois !
        - ...
        - ...
        - ...
        - MAIS C'EST PAS PUTAIN DE POSSIBLE


        _______________________________

        Le Mouettemobile avançait désormais, moins rapidement peut-être, mais au moins il ne se déplaçait plus en rond. Canard ayant été jugé incompatible avec le deuxième oiseau, il avait été relayé au rang de spectateur assit à l'arrière alors que Superjuriste le remplaçait. Les genoux devant le visage car beaucoup trop grand pour le véhicule, notre héros faisait encore plus la tronche que d'habitude. Finalement le véhicule s'approchait doucement des deux galions pirates, se plaçant peu à peu entre les deux. Les forbans décidèrent de stopper leur dispute pour observer l'étrange spectacle.

        - ...
        - ...

        Puis, en silence, le pédalo les dépassa en continuant son chemin vers l'océan.
        - MAIS QU'EST CE QUE VOUS FOUTEZ, ABRUTIS ?! Aussitôt le véhicule se lança dans une manœuvre de marche arrière des plus maîtrisées, mais tout aussi longue, avant de se placer entre les deux navires.
        - B... Bonjour...
        - Mouettesalut ! Mouettepose de la salutation !
        - ... Yo...
        - On... On est des vendeurs de... heu... de tissus...
        - Ouais... exactement.
        - Oh je vois, et vous avez quoi comme style de tissu ? Vous voyez je pensais à refaire complètement mes quartiers et il me faudrait de nouveaux draps assortis avec la couleur de la chambre. Evidemment je devrais aussi me procurer des couettes pour ne pas NON MAIS VOUS NOUS PRENEZ POUR DES CONS ?!
        Termina plus du tout sarcastiquement Canard. Y A TOUJOURS DE LA FUMEE QUI SORT DE TON CANON CRETIN ! ET VOUS AVEZ MÊME PAS RETIRE VOS PAVILLONS NOIRS !

        Aussitôt, en faisant des gestes les plus lents possibles, comme s'il pensait que ça ajouterait de la subtilité, le subordonné de Louffi commença à ramasser un second boulet. Le Un continua de le fixer tandis qu'il rechargeait le canon. Ce n'est que lorsqu'il sortir, tout doucement, une allumette de sa poche que notre héros bondit du pédalo pour lui coller une torgnole.


        [J'ai un peu contrôlé Mouetteman pour les dialogues, tu me diras si ça te va pas ou si y a des modifications à faire !]


          Mouetteman Zero Year #4
          1624, North Blue, Hat Island - Flashback



          La Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question fait preuve d'une étonnante agilité en bondissant jusqu'au navire et en assénant une paire de gifles que son vieux corps semble parfaitement adapté à donner à ces artistes qu'il apprécie tant. En fait, à ce moment précis, Mouetteman se rend finalement compte de la très pertinente description donnée par le nom de Super Robot par rapport à ses différentes réactions, talent de plus grand détective du monde obligeant. Bien entendu, il lui a fallu un temps avant de se rendre compte que les victimes de la Super-Fée-tu-vas-te-prendre-un-sacré-coup-si-tu-réponds-pas-à-ma-question ne sont pas des vendeurs de tissu - un temps pouvant se résumer à quatre minutes cinquante-six secondes cent vingt-deux millièmes exactement, conclues par un magnifique "mouetteho ! Ho ! Je crois que ce sont des pirates ! Mouetteman ! Mouettepose d'élémentaire mon cher Superjuriste !" - mais la faim justifiant les moyens, et les muscles du plus grand héros du monde n'ayant pas été nourri de leur dose habituelle de protéine depuis plus d'une heure, il semble difficile de lui reprocher d'avoir émis un aussi long raisonnement logique. Même si, pour être honnête, les cris de son estomac n'ont que peu de répercussion dans la vitesse d'exécution de ses réflexions, aussi évidentes soient-elles.

          ─ Mouetteman ! Mouettepose de coup de boule héroïque !
          ─ Pour Moncu Di Louffi ! L'homme qui deviendra le seigneur des P-.


          Effectuant une rotation du cou parfaitement maîtrisée, le grand héros de Gotham Island, à présent aux côtés de Super Robot, balance violemment son crâne qui finit par s'abattre sur le nez du premier méchant qui lui passe sous la main - méchant étant le terme générique s'appliquant à tout ennemi de la Justice, de l'Eté, et de la virilité en général.

          ─ Mouetteha ! Ha ! L'Eté vient ! Mouettepose de préparation au combat de mêlée ! A toi, mon fidèle super acolyte, exécute une juristepose de combat !
          ─ Non, j'ai pas envie, au RRRRegaRRRRd du Code des mecs coincés et des PNJ mal joués !
          ─ Mouetteho ! Ho ! Pas de chipolata au chocolat ce soir, sinon !


          Superjuriste semble marquer un temps, puis, finalement, paraît se résigner. Levant haut dans le ciel son célèbre Triple C - Code Civil de Combat - il passe ensuite une main sensuelle sur son torse poilu et dégoulinant d'une sorte de précipité dorée qui, de toute évidence, est un mélange de sueur, de gras, d'huile de friture et de sauce barbecue.

          ─ Au visa de l'aRRRRticle 17 des actions débiles et incompRRRRéhensibles, j'exécute la JuRRRRistepose du combat ! SUPERRRRRJURRRRRISTE !

          Mouetteman, des étoiles pleins les yeux devant ce spectacle haut en couleurs et, à juste titre, inspirateur, ne peut pas s'empêcher d'exécuter une série de poses héroïques visant à exposer ses muscles les plus épais tout en souriant de façon particulièrement intelligente et distinguée. Description qui, en réalité, se révèle tout à fait inexacte. Du moins, pour la seconde partie, totalement contraire aux faits énoncés.

          ─ Mouetteho ! Ho ! Nous avons vaincu l'armée ennemie !

          Une fois encore, le filtre super héroïque qui semble à jamais placé sur les yeux de Mouetteman déforme sa perception de la réalité puisque, à vrai dire, pour toute armée vaincue, ce sont deux hommes, les vigies des deux équipages, qui sont allongés par terre, assommés.

          ─ Mouetteman ! Le PRRRRéambule de la ChaRRRRte des naviRRRRes pRRRRis en l'absence de leuRRRRs capitaines possède une disposition vRRRRRaiment tRRRRRès impoRRRRRtante ! Si les capitaines et le RRRReste de l'équipage sont absents et si les vigies sont les seuls à RRRRester suRRRR le naviRRRRe, ça veut diRRRRe : I/ qu'ils sont paRRRRRtis en ville, A) pouRRRR acheter de nouvelles toilettes à cause d'un excès de Chili Con CaRRRRne, ou, B) pouRRRR une RRRRencontRRRRe secRRRRète avec un autrRRRRe capitaine et que II/ les gentils pensent êtRRRRRe tiRRRRés d'affaiRRRRe A) mais que les méchants vont RRRReveniRRRR exactement à ce moment-là, en suRRRRnombRRRRe et aRRRRmés jusqu'aux dents, ou, B) parce qu'ils ont attaqué un maRRRRRchand de tissus en pensant que c'étaient des piRRRRates.

          Plusieurs fois, le Grand Justicier du Monde a repassé l'argumentation de Superjuriste dans sa tête. Non pas que, avec son tic de langage, son plan en deux parties, deux sous-parties, et sa phrase de deux mètres de long il soit difficilement compréhensible mais... Si, si, en fait, il est difficilement compréhensible. Néanmoins, comme dans tout raisonnement juridique digne de ce nom, les choses importantes sont à récupérer dans le B) du I/ et dans le A) du II, ce qui, ensemble, donne l'affirmation suivante : le capitaine n'est pas là, parce qu'il est parti rencontrer secrètement un autre capitaine - donnant donc deux navires vides, avec deux vigies jouant, de toute évidence, à canon/canon/canon - mais les deux équipages pleins de méchants vont revenir exactement au moment où les gentils pensent être tirés d'affaire, situation qui, en fait, se traduit par un seul mot, un complément circonstanciel de temps présentiel : MAINTENANT.


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          Si Superjuriste avait une connaissance parfaite des différents codes et chartes de la piraterie, Canard de son côté tirait ses informations d'une longue expérience. Après quarante ans à combattre du forban, on commence à repérer quelques détails. Déjà que les forbans en question ont tendance à surgir au moment où l'on s'y attend le moins. Ce qui, lorsqu'on le sait, devient le moment où l'on s'y attend le plus. Ainsi le simple fait de dire "les pirates vont arriver" va effectivement provoquer l'arrivée desdits criminels. Car, en entendant la phrase, on s'y attendra, et donc ce sera le moment où l'on s'y attend le moins. L'univers préfère lancer un événement plus tôt que prévu plutôt qu'effacer une parole déjà prononcée. Ainsi la réplique de Superjuriste fut suivie de l'entrée en scène des flibustiers. Moncu Di Louffi et Mina Habl, suivis par leurs bandes respectives, descendaient tranquillement la rue. S'il y avait un port, ils se dirigeraient certainement vers lui. C'est avec une certaine nonchalance qu'ils montèrent sur le galion de Habl. Cette même nonchalance décida de rester quelques secondes de plus, permettant aux équipages pirates de regarder nos héros sans réaction plus forte qu'un lever de sourcil. Puis, lorsque la situation termina de s'installer tranquillement dans leurs esprits, la nonchalance jugea que le moment était venu de partir comme un voleur.

          - Attrapez les, yo !

          Aussitôt le large équipage de Louffi et la petite bande de Mina se jetèrent sur les combattants de la justice. Canard pris une seconde pour décider que la morale n'entrait par forcément dans sa définition de la justice -ou en tout cas elle n'incorporait pas les coups-bas- avant de lancer un canon dans les bides les plus proches. Puis le marine continua avec un style plus habituel, coller des coups de poings dans la tronche. Pendant ce temps la nonchalance se logeait dans le cerveau d'une vache occupée à essayer de brouter du sable. Le combat fut court et violent. Pareil pour Canard et Mouetteman. Tout comme les forbans, le sable n'abandonna pas, essayant de bousiller les dents de l'ennemi. En revanche le bovin ne tentait pas, lui, de briser les canines de son adversaire. De son côté Un ne s'en privait pas, avec chaque uppercut la dentition volait. Finalement, alors que l'animal recrachait, les derniers pirates furent projetés dans l'océan.

          C'est avec un air déçu que les capitaines regardaient la situation. De son âge élevé Louffi admirait la scène avec une certaine nostalgie, de l'époque où ses hommes étaient capable de combattre autre chose que les soldats lambda de la Marine. Au contraire Mina Habl possédait encore une certaine naïveté et espérait vraiment, à chaque rencontre, que son équipage pourrait s'en tirer sans son intervention. Et à chaque rencontre son optimisme commençait à s'effacer. Canard lui se demandait pourquoi, après toutes ces années, les forbans espéraient toujours. Pourquoi ils n'arrivaient par à comprendre que, plus vite le combat était terminé, plus pratique c'était pour les deux partis. Ainsi il ne perdit pas de temps en discussion inutile et autres diversions pour agir.

          - Je t'emprunte deux secondes Se contenta-t-il de préciser en attrapant Mouetteman -par absence d'autres projectiles autour de lui-. Puis, car Canard suivait les traditions , notre protagoniste cria PIQUET DE LA MOUETTE

          Les techniques en duo ne sont en effet pas le point fort de notre héros. Alors que le chasseur de prime volait dans la direction des pirates, prêt à les percuter, la nonchalance quitta la vache. Elle avait réalisé que sa place était déjà occupée, à part de la nonchalance, un bovin n'est pas composé de grand chose. Ainsi le sentiment revint dans l'esprit des capitaines pirates. Ils esquivèrent le super-héros d'un simple bond. Puis, avec tout autant de calme, Louffi ajouta.

          - Piquet de la mouette ? C'est un peu pauvre La nonchalance s’étala sur le reste des protagonistes.
          - J'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir, j'aimerai bien vous y voir, trouver un nom aussi vite
          - L'attaque vient du ciel ?
          - Oiseau Punch ?
          - LE BEC DIVIN, YO !
          - Un peu exagéré, ça
          - Ouais, je m'en suis rendu compte en le disant
          - Projecto-smash ?
          - Oh pas mal ça, et d'ailleurs
          Commença le flibustier avant de lancer plusieurs chopes de rhum, sorties d'on ne sait où, tout en articulant PROJECTO-SMASH YO

          Canard esquiva les trois dernières. La première quant à elle s'explosa sur son crâne. L'attaque, en plus d'être douloureuse, avait pour principale qualité de couler dans l'armure et profondément déranger son utilisateur pour le reste de la journée.