Visiblement, le lieutenant d'élite semble content de me voir. On a le même titre à présent, mais pas le même grade, ce qui gâche un peu les choses, mais bon. Je m'en fiche, je suis content. Je suis enfin passé lieutenant. Les choses qui me semblaient si loin il y a encore peu de temps se sont rapprochées de moi. Ou plutôt, je me suis rapproché d'elles. J'ai gravis six grades en peu de temps. On peut dire que c'est une promotion éclair, oui. Mais je suis comme ça, moi. Quand je veux quelque chose, je fais tout pour l'avoir, peu importe le prix. Parfois même, j'avoue et j'en ai honte, je renonce à mes principes. C'est seulement le temps d'atteindre mon but, bien évidemment. Comme à Las Camp. Je ne devais pas tuer, et finalement, j'ai fais couler le sang. Malgré tout, j'ai quand même pas mal aidé la marine en dégageant et traquant les criminels qu'il restait.
Ça m'a pris du temps, je sais que je ne les ai pas tous attrapé, mais la plupart sont hors d'état de nuire. Ça a bien rempli les prisons d'ailleurs. Un peu trop vu le visage des gardes. Je ne sais pas ce qui s'est passé après, car j'étais pressé de partir pour venir ici. Mais visiblement, on ne peut pas tout avoir. Moi qui pensais pouvoir même sauver des vies de criminels, je me suis bien trompé. Le fait est que la plupart préfèrent mourir que d'aller en prison, ce qui peut se comprendre. Mais au moins, si tu es en prison, tu as toujours une chance de t'enfuir. Alors que si tu es mort, bah … t'es mort quoi. Capoute, finish, end, game over, epic fail. Maintenant, vu que mon grade est plus élevé, les ennemis vont se douter que je suis plus puissant. Peut-être cela suffira-t-il à ce qu'ils se rendent, qu'on évite de faire couler bêtement le sang. Si seulement j'avais un moyen pour les forcer … Grrr … Mais on peut toujours rêver, non ? Avec le géant qui me sert de boss, je pense qu'on a une chance pourtant. Bah oui, un mec de sa taille, déjà, ça se voit de loin, ça ne passe pas inaperçu, ça frappe très fort, c'est un atout de négociation indiscutable.
D'ailleurs, en parlant de lui, il attrape l'ancre et la lance à travers un pic. Ou du moins, il doit essayer je pense, car ça passe à côté, s'accroche aux rocherz et immobilise le bateau. Il semble content. Mais plein de bateaux sont près de nous. Visiblement, ils veulent la même chose, passer Red Line. Je vais prendre un bouquin dans le sac. Il s'intitule «traverser Red Line pour les nuls». Bah quoi, c'est toujours pratique, non ? Je feuillette l'ouvrage rapidement, car je n'ai pas encore eut le temps jusque là. Puis je regarde le lieutenant tout en lui parlant.
Pour passer, va falloir les dégager du chemin. Si on se fait attraper par le courant avant, on va se briser les un contre les autres. Un vrai massacre. Il faut être en plein milieu, surtout pas sur les côtés, sinon on ira s'écraser contre les parois, le bateau coulera et ... bref, t'as compris patron. Après, va falloir prendre assez de vitesse pour monter le contre courant rapidement et ne pas rester bloquer en haut ou aller s'échouer contre d'autres rochers. Arrivé en haut, garder la trajectoire au centre, éviter les pics qui sortent de l'eau par endroit car ils peuvent abîmer la coque. Et après, on met les voiles, au sens propre. Donc 1, dégagez la voie. 2, centrer le bateau. 3, accélérer. 4, descendre. 5, arriver à milieu de la descente, remettre les voiles pour ralentir et ne pas s'écraser sur l'océan. A partir de là, on peut faire gaffe aux monstres marins, ennemis et autres créatures bizarres. On sera enfin sur Grand Line, comme des grands.
Je ne sais pas s'il le sait où pas, mais mieux vaut lui dire, on est jamais assez prudent … Et ça serait franchement con de mourir ici, alors qu'on a encore toute la vie devant nous. Mais pour ma part, je ne compte pas terminer mes jours ici, donc on va tout faire pour dégager le passage. Je m'approche de l'homme poisson, je le regarde de haut en bas. Il est … grand. J'suis pas un nain pourtant, j'fais bien mon mètre quatre-vingt, mais lui fait dans les cinq mètres, ptet plus. J'sais pas, il est trop grand, j'arrive pas à estimer. Je suis sûr que si on on se met tous les trois côté à côte, on dirait des poupée russes. Bon, ok, celui du milieu fait bizarre puisqu'il est bleu à rayures noires. Mais moi, je m'en fou. Il pourrait être jaune et fushia que ça serait pareil. Il ferait ptet moins peur aux ennemis ceci dit … Salut. Moi c'est Clotho, inutile de m'appeler lieutenant ou de me vouvoyer. Capiche ? Bon, j'monte, on se revoit de l'autre côté. Je lui laisse quelques instants avant d'aller retrouver mes petits marins à moi, et jlui fais un sourire en partant. Certains ont demandé à m'accompagner, les autres n'ont pas eut le choix. Ils ne sont pas vraiment rassuré d'aller sur Grand Line avec des supérieurs aussi … inhabituels. C'est sur qu'on voit pas beaucoup de géant voguer sur l'océan, mais la marine en a quand même quelques uns en réserve, donc bon. Un homme poisson dans la marine, voilà quelque chose déjà de plus rare. Car à ma connaissance, à part les corsaires, il n'y en a jamais eut. Mais j'suis pas infaillible. Et puis ya moi, le plus petit, plus jeune qu'eux. Je lis sur leur visage qu'ils ont un peu peur d'avancer avec nous dans les mers, alors je prends les devants.
Ok les gars, nous y voilà. Alors préparez-vous, car ce soir, on dîne sur grand Line ! La route de tous les périls, le chemin des adultes, l'océan des grands, la cours de récré de tout ce qu'on a juré de combattre. Finit de s'amuser. Petite pause pour marquer l'angoisse. Désormais, on risque nos vies à chaque instant. Qu'on soit ici parce qu'on l'a choisi ou parce qu'on ait été forcé, ça change rien. On est tous dedans, ensemble. On va traverser ça ensemble, on va affronter le reste ensemble, on va manger ensemble, on va vivre ensemble, et on va combattre ensemble. Parce qu'on est une famille !!!!! Vous allez apprendre à nous faire confiance, à vous laissez guider par nos soins. On va prendre soin de vous. La route qui nous attend va être semée d'embûches, on va suer comme jamais, on va saigner. Mais vous savez quoi ? On s'en fou, parce qu'on est ensemble. Et parce que ce qui ne tue pas nous rend plus fort.
On est sur un bateau de marine, parce qu'on est la marine. On fait respecter les lois et la justice dans ce monde. On va là où on a besoin de nous, car c'est notre travail. Mais plus qu'un travail, on y va car c'est notre devoir, notre passion. On va botter le cul de quelques pirates, apprendre à ces révos que la marine est toujours sur leur traces. On va botter des culs, bordel de merde ! On est tous ensemble dans l'aventure. Si vous avez quelque chose à dire, vous voulez vous plaindre, venez le faire maintenant et on vous dépose dès qu'on peut. Mais si vous restez, sachez qu'on va s'amuser comme jamais. On va faire ce qu'on aime faire, ce pour quoi on est doué. On ne recule pas face à l'adversité, on l'emmerde et on la défonce ! Alors remontez moi ces putain de voiles et faisons trembler nos ennemis au son du métal. Laissons le vent nous porter, affrontons l'adversité, et bravons le destin. Montrons à tous qui nous sommes. On est les Iron Marines !
Je parle fort pour que chacun entende, je hurle presque en fait. A cause des vagues heurtant les rochers, du vent qui siffle dans nos oreilles. Au final, les hommes poussent un cri généralisé. Je souris. Je crois qu'ils sont ok. C'est parti. Grand Line, prend garde, les Iron Marines arrivent ! Désormais, l'ambiance est toute autre. Afin de gagner en efficacité, je réparti les hommes en différentes groupes : canon, voiles, cordages, nettoyage. Chacun des groupes sait quoi faire, pendant que moi je grimpe à l'aide des cordes. Je monte tout en haut jusqu'à mon poste. Un marin est déjà là, ce qui me surprends. Les voiles sont cargués bien comme il faut.
Bah, qu'est-ce tu fais là toi ?
Mon travail lieutenant.
Ah … bah cool, on est deux alors. Concours de celui qui vois le mieux. 3, 2, 1, go.
C'est désormais dans la bonne humeur que chacun travail, et qu'on entame ce voyage. Je sais que ça va être difficile, qu'on va perdre des hommes, qu'on va sûrement se faire battre en tombant sur plus fort que nous. Mais quoi qu'il arrive, on est ensemble, tous autant qu'on est. Je suis le second de ce navire, et chaque homme, chaque femme est un frère ou une sœur pour moi. Ma mission, les protéger autant que possible. On regarde autour de nous pour essayer de trouver un passage. Mais on ne vois pas grand chose, une fine pluie commence à tomber. De gros nuages noirs pointent le bout de leur nez. Une tempête se prépare. Quand on voit autant de cumulonimbus, c'est mauvais signe. Heureusement, la montagne étant assez haute, la perturbation ne peut pas l'affecter. Serait-ce un signe qu'on ne devrait pas y aller ? Un mauvais augure ? Un présage de désastre ? Oui, sans aucun doute. Pour nos ennemis. Pour les pirates, les révolutionnaires, les personnes corrompues. On va les chasser, les traquer, les mettre à terre. Et au final, on gagnera. Non pas parce qu'on est une famille, mais parce qu'on est fort. Je sais que Jormungard a évolué. Et moi aussi. Énormément de choses se sont passées depuis Las Camp. J'ai grandis, physiquement et mentalement. J'ai confiance en nous, j'ai foi en notre équipage. On va affronter tout ce qui nous attend, ensemble. Je crie pour que le géant m'entende.
Hey, patron ! Ya un passage risqué, mais c'est le seul libre. Sinon, faut dégager la place. Si tu veux passer, barre à 12° bâbord sur 56 mètres, après à 60° tribord toute. T'as dix mètres pour réussir ou on s'empale sur les bateaux.
Heu …
Ouais ?
Excusez moi mon lieutenant, mais …
Vas-y, parles franchement, et si tu m'appelles encore lieutenant, j'te balance par dessus bord, ok ?
Vous êtes fou ? On a aucune chance de réussir une telle manœuvre. C'est quasiment à angle droit …
Toi, t'as pas passé du temps avec le lieutenant je parie. Oublie les mots impossible, trop dangereux, pas envie. On connaît pas. Desserres les fesses mon gars, on va s'amuser. Faut savoir forcer le destin de temps en temps. On va le faire, on peut le faire. Moi, je m'occupe de donner les possibilité, c'est le capitaine qui décide. Maintenant, si tu veux me filer un coup de main pour éviter qu'on s'écrase comme des merdes, je dis pas non tu sais … Bon, comme j'te le disais patron, c'est presque à angle droit. Impossible pour un humain, mais pour un géant, ça devrait passer. Si en plus tu peux écarter les bateaux du chemin, c'est doublement gagnant. A toi de choisir boss.
Je regarde en avant pour vérifier mes calculs. J'ai bien fait d'étudier un peu la navigation quand je pouvais pas bouger à Las camp. L'air frais, presque froid vient s'engouffrer dans mes cheveux. Je me sens libre, enfin. Ça fait des années que je n'avais pas ressenti ça. Merci Jor'. Je te suivrai jusque dans la mort. Mon nom est Clotho, lieutenant Clotho, et à vous les studios.