>> Nefer
Pseudonyme : La Voyante / Va en enfer Nefer ! Age: 25 Sexe : Femme Race : Humaine Métier : Danseuse de rue et voyante. Groupe : Pirates. But : Trouver les compagnons qui profiteront avec elle d'une liberté sans entrave, et pourquoi pas mettre à mal le Gouvernement. Équipements : Un Naginata dont la pointe est en acier ; une bourse de Berrys volés à ses pauvres clients ; une ou deux tenues colorées dans un sac de voyage ; un jeu de tarot et une boule de cristal. Codes du règlement (2) : Ce compte est-il un DC ? : Non |
>> Physique Quiconque doté d'un minimum de bon goût vestimentaire sera partagé entre le charme des atours de la jeune femme et l'assortiment plutôt... douteux de ses vêtements qui la fait ressembler à une crise d'épilepsie ambulante. Car non contente d'avoir des cheveux à la teinte clairement bizarre, il n'est pas rare que la voyante se trimballe avec des vêtements bariolés et tape-à-l'oeil qui laissent pour ainsi dire peu de place à l'imagination. En effet la jeune femme a privilégié des vêtements qui ont le mérite de lui laisser la plus grande liberté de mouvement possible. Ainsi donc : un haut couvrant juste sa poitrine et une petite partie des côtes, surmonté d'un gilet tout juste assez long pour couvrir ses épaules et son cou ; une jupe fendue qui laisse voir ses grandes jambes pâles, des bottes bleues agrémentées de décorations dorées ainsi que des gants de la même couleur. Une ceinture lui permet de tenir solidement sa jupe en place, laquelle s'allonge notablement une fois vue de dos pour atteindre le milieu des genoux - car le coup de l'habit qui volète à la moindre brise pour laisser les miches de son(sa) possesseur(se) au grand air, non merci. Grande perche de plus d'un mètre soixante-quinze, elle possède une silhouette élancée ainsi qu'une fine musculature au niveau des bras, signe du maniement prolongé de son arme. Si l'on s'attarde sur le visage de la jeune femme on se rendra compte qu'en-dehors des traits fins et souriants de son visage, le reste est tout aussi inhabituel que ses vêtements. Ainsi Nefer possède une chevelure à la teinte violette barrée d'une discrète mèche blanche, qu'elle attache en un chignon désordonné. Ses oreilles sont tout aussi suspectes que le reste ; elles sont légèrement pointues et allongées. La bienséance voudra qu'on ne se pose pas de questions et qu'on écarte la possibilité de sang de farfadet dans ses veines. Par une mystérieuse concordance, le tableau final semble assez bien s'accorder passé la première impression, bien qu'il n'en reste pas moins à des années-lumière de ce qu'on attend d'un habillement normal. Son pas est plus léger que le vent, rythmé par les tintements qu'émettent les ornements de ses tenues de danseuse. En-dehors de ces vêtements peu orthodoxes, Nefer en elle-même ne se démarque pas par des yeux foudroyants ou une chevelure de rêve mais pour des petites choses indéfinissables, qui sont de celles qu'on ne remarque que lorsqu'on observe bien, comme une certaine lumière dans un regard ou le charme soudain d'un geste ou d'un sourire. >> Psychologie Cette énergumène de voyante est aussi charismatique que narcissique, raison pour laquelle on peut l'adorer autant que la détester. Dans ce corps s'agite un esprit agile et malin, imprévu et sournois, qui fait toujours la parade comme une marionette de foire. Elle se moque de tout et de tout le monde avec un à-propos mordant ; cependant ses idéaux sont de ceux qui prennent au coeur. Car Nefer est avant tout une personne avide de liberté. Pour tous. Elle reconnaît la nécéssité d'avoir des interdits dans chaque communauté humaine qui se respecte, mais méprise les tyrans et autres dictateurs. Elle a hérité à sa naissance d'un don de clairvoyance assez particulier. Parfois, des prédictions lui viennent de façon fulgurante ; malheureusement celles-ci ne s'avèrent être justes que 30% du temps. A cause de ce pourcentage faible, le don que Nefer a reçu s'avère parfois être une véritable plaie puisqu'elle ne possède bien sûr pas le moyen de distinguer le vrai du faux dans les prédictions qui lui arrivent. Celles-ci vont de la vision la plus absurde ("un champignon avec une perruque rousse va me pousser sur l'orteil droit") à l'augure le plus funeste. "Elle a pas la lumière dans toutes les pièces", se diront certains, et d'autres respecteront ce don si rare qui permet de saisir les clefs du destin. Nefer s'en est toutefois accomodée, comme en témoigne le fait qu'elle se serve de ses mille et une techniques de divination comme appât pour détrousser les malheureux naïfs. Elle apprécie le combat, la compétition -à ne pas confondre avec le sang, car ceux qui retirent du plaisir de la violence gratuite contre les plus faibles ne sont que des cafards à écraser, histoire de leur apprendre un peu la morale. Eh oui, même les pirates ont des standards. Par-dessus tout, Nefer aime piétiner les conventions et surtout celles qui prétendent qu'une femme se doit d'être discrète et servir de sous-fifre bien sage. Car non contente d'être une crise d'épilepsie ambulante à cause des couleurs improbables de sa chevelure et de ses habits, la jeune femme aime se donner en spectacle partout où elle va. Donnez-lui une audience et elle sera contente. Que ce soit en dansant, en balançant des remarques acérées ou en montrant ses talents de médium, tout est bon pour se faire remarquer. Naturellement, la voyante ne renâcle pas à utiliser ses charmes pour convaincre ou extorquer de l'argent à quelqu'un. C'est une interlocutrice vivace de par l'éducation lettrée qu'elle reçut. Ce caractère embrasé fait de Nefer, vous l'aurez deviné, quelqu'un d'assez imbu de sa personne. Entendez par cela qu'elle ne voit pas ses capacités à la hausse, mais qu'elle ne doutera pas pour autant de sa capacité à réussir, si elle s'en donne les moyens. >> Biographie « ― Et alors ?! Pas de quoi en faire toute une histoire ! Que tu arnaques nos clients avec ta divination, passe encore, mais là…je sais que tu ne comprends pas toutes les subtilités de notre art mais nous autres courtisanes évitons d'émasculer nos clients, c'est plutôt mauvais pour les affaires tu sais ? » Elle l'avait à peine effleuré... Il l'avait bien cherché, ce gros porc…et puis ça avait été assez divertissant… « ― Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi maintenant ? Tu étais si mignonne et intelligente quand tu étais petite, ils auraient tous été à tes pieds si seulement… » Et c'était reparti…elle ne comprendrait jamais pourquoi elle semblait si persuadée qu'être une "dame de compagnie" était le summum de l'élégance et du raffinement. Concrètement en dehors du fait qu'elle discutait poésie et politique avec ses clients la seule chose qui différenciait sa mère d'une prostituée des quartiers pauvres, c'était l'argent qui rentrait dans son commerce à la fin de chacun de ses "rendez-vous". Toujours est-il qu'elle était toujours extrêmement déçue que sa fille ait refusé de suivre sa voie en bottant l'imposant derrière de son premier "rendez-vous" au lieu de lui conter fleurette. Un très bon souvenir. « ― Et qu'est-ce que c'est que ce grand sourire ? Tu m'écoutes, au moins ? Nefer, je suis sérieuse, les autres sont inquiètes, elles ont peur que tu fasses fuir les clients… Tu es sensée assurer leur sécurité, pas faire fuir la clientèle. » C'était donc ça. Après qu'elle ait refusé de jouer le rôle de la jeune fille ingénue que sa mère avait fabriqué pour elle auprès des aristocrates qui constituait l'essentiel de sa clientèle, elle avait décidé de mettre à profit ses talents de bottage d'arrière-train en la nommant à la tête de la sécurité de son lupanar, quand elle ne dansait pas pour divertir les clients. C'était bien payé mais sans aucun intérêt, de sorte que l'esprit agile de Nefer cherchait constamment des façons de tromper l'ennui. Au début débattre avec les vieux intellectuels qui venaient parfois se distraire au bordel s'était révélé intéressant, mais leur regard concupiscent l'avait rapidement agacée…et lorsque l'un d'entre eux s'était montré vraiment trop entreprenant elle avait fini par le menacer en appuyant fermement la lame de son arme sur son entrejambe. « ― Non…je crois qu'il est temps que tu partes. » Elle était très sérieuse, elle n'avait aucun doute à ce sujet, ses paroles avaient immédiatement percé son masque de désinvolture pour venir se loger au plus profond de son ventre et commencer leur travail de destruction. C'aurait été moins douloureux sans cette lassitude dans son regard, elle baissait finalement les bras … C'en était finit de ses efforts pour lui trouver une place dans son monde. Elle aurait aimé la supplier d'essayer encore, s'écrouler à ses pieds, mais à quoi bon ? Sa décision était arrêtée et la fatigue qui se lisait sur son magnifique visage prouvait bien que ça n'avait pas été facile pour elle et que ce n'était pas un coup de tête. C'était un constat d'échec et Nefer la connaissait trop pour ne pas savoir que sa fierté devait en être profondément ébranlée. Elle n'avait jamais été capable d'apprécier à leur juste valeur les nombreux efforts qu'elle avait fait pour rendre sa vie plus sereine et apaiser la constante agitation qui l'habitait. Évidemment ce n'était pas une mère modèle et ses méthodes étaient critiquables, mais elle avait fait de son mieux et être la cause de la déception qu'on pouvait lire sur ses traits la déchirait de l'intérieur. Elle avait fait de sa vie un enfer, il s'agissait maintenant de disparaître sans faire de remous. « J'ai demandé à Emiel de t'aider, avec son réseau tu devrais rapidement trouver une place dans une autre maison à East Blue…et Nefer, ça ne te dispense pas de ta dette… » Elle cilla, blessée qu'elle puisse penser à ces détails comptables à un moment pareil. Elle enfonça plus profondément ses ongles dans ses paumes ; son regard chargé de déception la dégoûtait. Elle voulait qu'elle s'en aille, qu'elle disparaisse ; sa mère tourna rapidement les talons sans lui adresser le moindre mot. C'est ainsi que Nefer, âgée alors d'une vingtaine d'années, devint une danseuse à la rue, tout bonnement et simplement. Hélas, la danse ne suffit pas pour gagner assez d'argent, en dépit de ses qualités ; et c'est ainsi qu'elle avait dû utiliser une autre de ses facultés pour gagner des Berrys, bien que celle-ci soit toute particulière. La voyance. Les uns n'y croyaient pas et la dénigraient ; dans les contrées les plus reculées de l'île, on la traitait même de sorcière. Les autres y accordaient une grande valeur. Ceci uniquement parce qu'ils avaient été témoins par le passé de la véracité des propos tenus par les femmes de sa famille, qui avaient révélé la même faculté. Don ou fardeau, Nefer l'avait accepté dans son ensemble ; pour elle, l'avenir était toujours changeant, aussi lorsqu'elle voyait certaines choses il n'était pas obligatoire qu'elles se produisent puisque chaque élément influent avait son importance et pouvait déterminer la suite des évènements de telle ou telle façon. De même que la personne concernée avait un rôle immense dans cette aventure... Or, la plupart des gens acceptait bêtement ce qu'elle disait, certaines situations, certes, ne demandaient pas à changer, mais d'autres... Nefer donnait aux gens l'opportunité de saisir les rênes de leurs vies afin de devancer le Destin ; mais face à tant de moqueries, de léthargie ou même de méchanceté, elle avait décidé de ne plus s'en servir réellement. La divination servait d'appât tandis qu'elle détroussait ses pauvres clients attirés par la jolie diseuse de fortune qu'elle était. Petite, elle avait étudié pour ne pas se trouver bête et suivi les pas de sa mère en dansant dans le vulgaire bouge dont elle était la directrice ; Nefer ne se faisait personnellement pas d'illusions, ce n'était pas son esprit qui intéressait les visiteurs lorsqu'ils la détaillaient des pieds à la tête. Et lorsqu'un jour elle avait prédit la mort par noyade d'un des clients du bordel, la mère de Nefer s'était empressée de confisquer la boule de cristal de sa fille. Son expulsion du lupanar, si elle la laissait sans repères, mettait également fin à une période de vide dans la vie de la jeune voyante. Et Dieu merci, car sans cela elle n'aurait jamais quitté les confins de son île natale. Désormais vagabonde, la jeune femme trouva le moyen de se cacher dans la cale d'un navire marchand qui amarra près d'une petite ville dont le nom lui était inconnu. Là, Nefer s'appliqua d'abord à acheter une arme et trouva dans les poivrots de la taverne un entraînement au combat acceptable. Puis il lui fallut trouver de quoi vivre, alors elle décida de ressortir le plus fructueux de ses appâts. Les badauds étaient nombreux, attirés par les monts et merveilles que cette jolie médium pourrait leur dévoiler. Cependant tout ce que la voyante leur contait c'était des niaiseries fondantes de mensonges, dont après les avoir écoutés ils repartaient chez eux satisfaits et délaissés de quelques pièces, attendant la rentrée d'argent ou le succès amoureux espéré. Et Nefer riait en comptant ses Berrys. L'opération se répétait, encore et encore, certains naïfs se laissaient même avoir par deux fois. C'est ainsi que la marine locale de l'île avait vu son bureau se faire envahir par un beau matin de tout le gratin offensé et appauvri de la ville. Les mines renfrognées s'étaient animées d'une seule voix: « La voyante doit payer. » Mais l'arnaqueuse était insaisissable, elle se cachait et continuait de frapper, parfois même sans prétendre vendre quoique ce soit, elle volait simplement et ne laissait au malheureux ancien propriétaire des biens que des échos de rires avant de se fondre dans la foule. Elle vécut ainsi quelques années de plus, regroupant de l'argent pour s'acheter une arme digne de ce nom, prenant le premier bateau arrivé quand ses frasques remontaient aux oreilles des autorités locales et devenaient trop dangereuses pour qu'elle puisse rester au même endroit. Quelque chose de grand finit par germer de ces voyages dans l'esprit de la voyante. Les océans l'appelaient au rêve, à l'ailleurs, à l'avenir. Mais, lorsque les esprits larges trouvent leur bonheur dans la découverte, d'autres obtus espéraient purger cette soif de liberté. Des tyrans, oui. La vérité se trouvait là. A force de parcourir East Blue, Nefer avait découvert que les grands méchants de l'histoire n'étaient pas forcément ceux qu'on lui avait présenté comme tels. Aussi elle avait eu l'occasion de constater que le gouvernement ne fédérait qu'un empire privé de liberté, qui s'égrainait aux mains de différents conspirateurs, et que la Marine et les hautes sphères n'étaient très probablement que de la poudre aux yeux. Le gouvernement actuel, une belle preuve de fausse liberté qui laissait la porte ouverte aux plus grands manipulateurs et démagogues. Elle savait d'expérience que tous mourraient d'envie de renverser ces nobles et bourgeois qui étouffaient le peuple, mais elle connaissait aussi l'odeur rédhibitoire des cachots et le goût amer de la délation. C'est ainsi qu'elle décida de reprendre les mers, avec un idéal plus haut en tête, de ceux qu'on n'arrive pas à formuler mais qui nous collent jusqu'au fin fond de l'esprit. Nefer souhaitait atteindre cet idéal de liberté, et c'est en cela qu'elle oeuvrerait avec acharnement. Beaucoup auront un sourire moqueur en apprenant cela, mais ceux-là de par leur figure seront trahis de leur enchaînement. La liberté est vaste, on ne saurait bien sûr lui apposer des limites, la liberté est infinie ; aussi infinie que les points de vue qu'elle suscite. Oui, elle les trouverait les compagnons dignes aux idéaux purs qu'elle trouverait sur les Mers tôt ou tard ; méprisant ceux et celles qui se cachent derrière l'idéal de liberté pour laisser libre cours à leur soif de sang. Et par-dessus tout, animée par cette flamme élégante qui embrase l'oeil des vrais pirates et signifie ces trois sauts de la langue contre le palais, les lèvres et les dents : Li. Ber. Té. >> Test RP Elle ouvrit difficilement les yeux. Sa vision floutée ne lui permit qu'à moitié de voir les contours de la pièce dans laquelle elle se trouvait, et elle comprit -au travers de sa migraine épouvantable- qu'on l'avait assommée pour la porter ici. Avec un « BUNK », la tête de Nefer rencontra quelque chose en bois. Un mur ? Elle se releva lentement, la douleur à l'arrière de son crâne la relançant, et détailla l'endroit dans lequel elle se trouvait. C'était une pièce exiguë aux murs boisés, faiblement éclairée par une seule fenêtre. Elle avisa les environs, l'esprit brumeux, et tenta de se souvenir ce qui avait bien pu l'amener là. Plus tôt dans la journée, elle avait eu l'occasion de partager la table des Astrolopirates, à qui elle avait pu faire montre de ses techniques de divination. Le doyen, un vieillard maigrichon à la barbe constellée de déchets alimentaires, avait eu eu l'air fort impressionné lorsqu'elle lui avait prédit que son équipage allait remporter son prochain match de pugilat-dans-la-boue dix à deux – suite à quoi sa femme avait voulu lui montrer les mérites de l'art de lire dans les traînées de morve qu'elle laissait sur sa boule de cristal, offre que Nefer avait poliment refusé. En bref, une petite sauterie amusante. L'équipage était composé d'une bande de gaillards solides et repoussants, aux coiffures excentriques, au nez cassé et aux cuisses approchant la circonférence d'un tronc d'arbre, à l'exception du fils unique du chef, un gringalet dont les bras ressemblaient vaguement à des spaghettis. Tout excités qu'ils étaient par les capacités de la jeune voyante, les doyens de l'équipage s'étaient empressés de lui faire l'offre de les rejoindre, mais Nefer ne se sentait pas tentée ; comment diable voulez-vous qu'elle se fasse remarquer au milieu d'autres voyants ? Et de surcroît, la vieille salirait sûrement son jeu de tarot avec ce qui sortait de la péninsule immonde qui lui servait de nez. Aussi ce fut un refus catégorique qu'elle opposa aux nombreuses propositions de leur capitaine, qui se faisaient de plus en plus insistantes à mesure que la soirée avançait. C'est après une danse et un énième verre de saké que Nefer avait décidé de saluer ses compagnons du soir pour quitter la petite île de North Blue. Cette décision ne fut pas au goût de tous, puisque l'un d'eux, à la suite d'un chuchotement du Doyen, décida de venir l'assomer dès qu'elle eût le dos tourné. Les chiens. L'esprit de Nefer bouillonna d'indignation au fur et à mesure que les souvenirs lui revenaient. Comment avaient-ils osé, ces misérables parodies de devins, porter la main sur elle, la Voyante ? Et de dos, de surcroît. Passé la fureur que lui inspirait l'acte en lui-même, sans compter la blessure à son ego que constituait le fait de s'être faite assommer de derrière, ce qui l'interpellait étaient les causes qui avaient amené ses ravisseurs à agir ainsi... Après tout, elle leur avait clairement formulé son refus, aucune raison que ― Oh. Ils comptaient la recruter de force, ces crétins ? La possibilité parut tout à fait cohérente à l'esprit de Nefer, après tout le doyen avait bien insisté ; mais elle n'était pas une femme du genre à se laisser convaincre à coups de gourdin. Le bruit d'une porte qui s'ouvre avec un grincement interrompit cependant son train de pensée. Le fils unique au nom à coucher dehors se tenait dans l'encadrement de la porte et la fixa un instant avec les pommettes rosissantes ; puis il parla : « Ah, uuuh... Bonjour. Je suis venu te chercher, tu ne seras jamais prête dans ces... habits. ― Prête pour ? s'enquit Nefer. ― Bah, pour le mariage. ― Le QUOI ? » Elle avait beuglé plus fort que prévu, l'absurdité de la nouvelle l'ayant prise au dépourvu. Ils voulaient la marier, les types ! ― « Papa a décidé que tu m'épouserais pour préserver la lignée. Vu que tu as refusé de rejoindre l'équipage, il compte pas trop te donner le choix, en fait. Tu es... ma promise ! », conclut Abécédé, les yeux brillants. Il fallait établir un stratagème et vite ; ils étaient trop nombreux pour lui laisser ne serait-ce qu'un petit espoir de victoire. Et elle n'avait absolument aucune intention de s'arrêter ici, à épouser un gringalet rachitique, ni à finir en ratatouille sauce Nefer parce qu'elle avait voulu tenir tête à un équipage pirate entier. C'était sûrement la raison pour laquelle ils ne l'avaient pas délestée de son arme ; car elle n'aurait aucune chance en combat direct. Et, à bien en juger, Azerty -ou quelque soit son nom- semblait encore naïf pour son âge. Facilement manipulable. Elle lui donnait dix-sept ou dix-huit ans au mieux ; il serait facile de convaincre cet esprit jeune qui, elle l'avait perçu, l'avait souvent suivie du regard pendant leur repas. Un sourire éclatant s'étala sur le visage de Nefer qui se releva, tentant d'ignorer la bosse qui enflait sur sa tête. Elle rejoint l'adolescent de quelques pas graciles et prit ses mains dans les siennes : « ― C'est d'accord, Qwerty ! ― Abécédé- ― Je suis si heureuse ! Tu n'oses imaginer... combien d'années j'ai dû attendre avant de trouver un mari digne de ce nom ! » MacHéritier Filsaîné -ou quelque soit son nom- avait rougi jusqu'aux oreilles, l'air ravi. Bon garçon. C'était dommage qu'elle ait à le manipuler pour sortir de cette panade. Elle lui adressa l'un de ces regards dont les femmes ont le secret pour faire des hommes leurs esclaves : « Mais avant nos noces, j'aurais une proposition à te formuler. ― Je... Je t'écoute ! ― Dis-moi... comptes-tu rester éternellement les pieds posés sur North Blue, à dépouiller de vulgaires passants, alors que tant de richesses et de découvertes te font de l'oeil sur les autres Mers ? Tu ne peux pas être un véritable voyant si tu reste cantonné ici à la manière de tes parents. Tu es encore jeune. Fuis avec moi, et nous conquérirons les quatre mers ensemble ! Nous volerons les plus riches pour donner à nous-même, tandis qu'un avenir glorieux se reflètera dans nos boules de cristal ! » Un clin d'oeil complice, et voilà. Des promesses de succès insoupçonnés, un parfum de découverte, tout ce qu'il fallait pour embraser une âme jeune qui n'avait connu que la vie sédentaire en compagnie d'une bande de forbans. L'expression émerveillée de Azertyuiop -ou quelque soit son nom- lui indiqua tout ce qu'elle avait besoin de savoir : qu'il était conquis par cette jolie femme qui lui promettait monts et merveilles ainsi qu'une évasion romantique. A cela près qu'elle se débarrasserait de lui à la première occasion. « C'est... c'est vrai ? balbutia Abécédé. ― Je te le promets. ― Dans ce cas... dans ce cas... il faut que j'en parle à Papa ! » Nefer se contenta d'acquiescer, affichant un immense sourire séducteur. C'est d'un air étonné que le Doyen vit son fils et la voyante aux cheveux violets rentrer main dans la main à l'intérieur de sa hutte. Tiens, elle n'avait pas opposé de résistance comme il le pensait ? Elle avait même l'air rayonnante. Peut-être qu'elle avait reconnu la grandeur de son équipage, et qu'elle se soumettait à sa volonté pour perpétuer la glorieuse lignée des Astrolopirates. Quoiqu'il en soit, les circonstances semblaient se prêter à un mariage idéa... « ― Papa, j'ai décidé de prendre la mer avec Nefer ! » Adanalbertino recracha le breuvage douteux qu'il était en train de boire, les yeux rivés sur son fils et son expression de béatitude. Sa femme s'évanouit purement et simplement à l'entende de la décision que venait de prendre la chair de sa chair. C'était mauvais signe ; Abécédé était le genre de gosse qui ne change pas d'avis, peu importe combien de bon sens on tente de lui enfoncer dans le crâne à coup de massue. Le visage du doyen tourna progressivement au violet. Cette lubie ne pouvait pas être venue d'elle-même dans la tête de son fils ; c'était forcément cette sorcière débraillée qui la lui avait mise dans l'esprit ! « Pardon ?! brailla le vieillard qui n'en croyait pas ses oreilles. ― Tu as très bien entendu, papa. Ma décision est prise. J'en ai marre de rester sur ces îles, y'a rien ; alors je m'en vais avec Nefer, ma promise ! ― Regarde l'état dans lequel tu as mis ta mère ! Pas question... ! JAMAIS, DE MON VIVANT, JE N'AUTORISERAI UNE TELLE CHOSE ! » Mais malgré l'interdiction vociférée par son père, l'endive qui lui servait de fils semblait déterminée. Abécédé resta silencieux un instant. Il semblait avoir assez mal pris le refus de son père puisqu'il leva les yeux vers ce dernier et lui tint à peu près ce langage : « Gros tas. » Adalbertino tressaillit. « ― Pardon ? ― OUAIS, GROS TAS DE LARD ! ESPÈCE DE SALE ÉPAVE DÉCÉRÉBRÉE ! » Le patriarche sursauta, comme si une inoffensive crevette venait de sauter de son assiette pour venir l'insulter. Puis son visage vira au rouge homard. « ― ABÉCÉDÉ, COMMENT OSES-TU T'ADRESSER A TON PÈRE SUR CE TON GROSSIER ET IMPERTINENT ?! JE TE RAPPELLE QUE JE SUIS LE CHEF DE CET ÉQUIPAGE, BON SANG DE BONSOIR ! ― EH BIEN, JE QUITTE L'ÉQUIPAGE ! » L'adolescent profita de l'expression choquée de son père pour saisir sa « fiancée » par le bras et l'entraîner hors de la cahutte. « ― Viens, Nefer ! » Et voilà, mes bons amis, comment on sème la zizanie. A vrai dire, les Astropirates attirés par les cris de leur capitaine étaient littéralement morts de rire. Si Adanalbertino avait recruté un nombre d'homme satisfaisant, il s'était en revanche contenté d'ivrognes sans capacités particulières, qui avaient accepté son offre faute de mieux ; ainsi mis à part sa femme, le sens de la solidarité dans son équipage était tout relatif. Et voir leur capitaine se faire ridiculiser ainsi par son unique héritier était en ce moment précis une scène tout à fait hilarante. Une haie d'honneur ironique se forma au passage de l'adolescent en furie qui tenait la voyante par la main. Enfin, ce gosse pourri gâté leur faisait le plaisir de foutre le camp ! Le second du capitaine, Cékuèfdé, se frotta les mains à l'idée d'être le prochain héritier direct, peut-être, de la fortune que la vieille carne qui leur servait de capitaine laisserait derrière lui quand il mourrait. Abécédé n'écoutait pas les vociférations de son père et pressa le pas jusqu'à se mettre à courir, tenant le bras de sa fiancée... qui courait carrément plus vite que lui. Elle le dépassait maintenant de quelques mètres. Hé... Elle courrait vite, quand même ! Les deux jeunes gens en fuite parvirent au petit port côtier, essouflés de leur course. Abécédé n'avait jamais eu à courir, pour rien ; aussi il s'effondra contre le pavé, après s'être assuré qu'ils avaient semé le peu d'Astropirates lancés à leur recherche par son père. « Ne... *huff* Ne t'inquiète pas, ma promise, les articulations de mon père lui font trop mal pour qu'il puisse nous courser ! Nous sommes... libres ! ― Ah. Voilà qui est plaisant à entendre. » Abécédé releva ses yeux pleins d'étoiles vers la jeune femme qui le dépassait d'une bonne dizaine de centimètres. Il était toujours surexcité, ce qui aurait presque occasionné un pincement au cœur de la voyante. « Alors ?! Quel bateau on prend ? » Elle pencha la tête sur le côté et parut sourire : « J'ai prédit beaucoup de choses ; mais jamais le fait que j'épouserai quelqu'un un jour. Je suis navrée, mais je pense que je vais devoir repartir seule. » Ses paroles semblaient avoir ouvert une brèche de déception intense chez l'adolescent qui la fixa estomaqué. Il n'eut pas le temps de protester car la jeune femme le saisit par l'épaule et approcha sa tête de la sienne ; mais au lieu d'un baiser c'est un coup de tête violent qu'elle lui offrit, faisant s'écrouler l'adolescent au sol. Elle n'avait aucune envie d'entendre ses supplications et ses pleurs, son stratagème avait fonctionné parfaitement et il était temps de mettre les voiles avant que les Astropirates lui remettent la main dessus ; elle jeta un dernier regard – vaguement désolé, après tout – à l'adolescent avant de reprendre son chemin vers les docks. Décidément, elle ne comprendrait jamais rien aux mariages. |
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Informations IRL
Prénom : Michelle Obama
Age : 18 ans
Aime : Les lasagnes, lire des mangas, le dessin, s'asseoir comme une loque et jouer à des jeux vidéos.
N'aime pas : Les gens qui mettent des chaussettes quand ils portent des tongs.
Personnage préféré de One Piece : Robin
Caractère : (définissez vous en quelques mots) Je suis assez facile à vivre et être mon pote c'est s'exposer à des envois de vidéos bizarres à 3 heures du matin
Fais du RP depuis : RP forum depuis 6 ans (avec une pause de quatre ans...)
Disponibilité : (en jours par semaine, c'est bien sur, approximatif) : Etant en prépa, c'est variable. Environ 5 jours sur 7.
Comment avez vous connu le forum ? : Vous êtes premiers sur les top sites, pas difficile de vous trouver :]
Dernière édition par Nefer le Mer 2 Oct 2013 - 20:22, édité 7 fois