Partie une : Les agneaux, les loups et le berger.
La fraicheur d’une nuit d’automne recouvre l’ile d’un voile obscure. Entre chien et loup, à l’heure où les bon gens s’endorment, les brigands eux errent comme des oiseaux de nuit à la recherche d’une proie. Ils se pensent à l’abri de tout sous la bienveillance des ténèbres qui les cachent eux et leurs méfaits à venir. Le vent souffle et siffle, il court et parcourt les plaines jusqu’à une maison en bois, isolé du reste des habitations du contre-bas. Les feuilles mortes dansent dans les airs, chahutés par Zephyr : le souffle de la nature. La maison a une allure des plus sinistres accentués par un pâle clair de lune dont la blafarde lumière miroite sur les tuiles. A l’intérieur, un fermier tient sa femme dans ses bras et la réconforte du mieux qu’il peut alors qu’il est lui-même transit de peur. Il observe par l’un des carreaux de la fenêtre les loups déguisés en homme qui se rapprochent inéluctablement. Ces hommes armés d’armes blanches ont tous sur le visage un sourire plus aiguisé encore que les lames dont ils sont parés. En meute ils avancent et encerclent la demeure d’un homme de paix et de sa femme qui ne cesse de sangloter face à ce triste et injuste sort qui les attend. Le tonnerre menace au dehors, il gronde comme pour réprimander les lâchetés de ces hommes égarés dans la facilité. Au-dedans, un tout jeune enfant prostré contre les quelques escaliers qui mènent à l’étage ressent l’anxiété et la peur grandissante de ses parents. Cette même peur qui finit par le saisir lui aussi. Tous les signes annonciateurs de malheur s’étaient réunis pour acclamer la tempête venue de l’Est. Elle courbait la cime des pins des environs ainsi que les épis de blés qui n’avait plus rien de resplendissant passé l’été. Une violente bourrasque vint subitement s’abattre sur le flanc de la maisonnée. Le grincement du bois était un prélude au craquement de ce dernier en d’innombrables fissures qu’il était impossible de compter.
Prenant son courage à deux mains ou plutôt sa fourche, le fermier sortit finalement de sa modeste demeure, l’effroi et la peur se lisait sur son visage déconfit. La chaleur de son corps semblait s’être dérobée dès qu’il mit un pied dehors, mais il tenait bon et s’approcha encore et toujours d’un des sinistres personnages qui avaient pénétré ses terres. L’homme tremblait, sa fourche également. Il bredouillait puis bégayait sans arriver à faire une seule phrase, car son regard venait de se perdre dans celui de son bourreau tout désigné. Un regard sombre et plus glacial encore que le vent qui sévissait venait de le happer tout entier. Il priait pour que sa fin vienne sans qu’il ne souffre puis il se ressaisissait quand ses pensées se tournaient vers sa famille. Dans un éclair de lucidité, ses yeux se tournaient à présent vers une luciole à quelques mètres de là, à quelques pas derrière son opposant. Un bruit régulier se faisait également entendre et les ombres se regroupèrent alors près du chef de meute. Une étrange scène se déroulait sous leurs yeux. Tandis que le ciel déchargeait sa colère sur la terre en soufflant le vent, en tonnant et en martelant le monde du dessous par une averse et d’innombrables éclairs, un homme emmitoufler dans sa cape d’un rouge éclatant martelait l’immense pierre solitaire qui reposait au milieu du champ du bon fermier. Il devait avoir commencé depuis quelques heures déjà à en croire la gravure en lettre capitale frappée à même la pierre. Nul n’avait encore constaté sa présence, la colère de la nature ayant masqué celle-ci jusqu’alors et ce n’est que lorsqu’il alluma sa lampe à huile qu’il fut distinctement visible et que les sens des individus présent purent enfin capter les bruits qui provenaient de son étrange labeur. Sifflotant avec insouciance et criant des mots encourageants, l’homme taillait des inscriptions sur la pierre à l’aide d’un burin et d’un marteau qui, tous deux, était à son image : entier, fort, imposant et bruyant. Il prenait parfois des poses étranges en gonflant sa musculature saillante ce qui avait l’air d’agacer son sombre publique.
Le Lion passa alors une main sur son visage pour y chasser la pluie, la sueur ainsi que sa mine quelque peu fatigué. Il fit ensuite quelques pas de cotés pour s’éloigner de l’édifice sur lequel il s’était acharné. Quelques grincements de dents dans l’assistance et une rasade d’alcool plus tard, il tourna lentement son corps et son attention sur les loups qui venaient visiblement de trouver le berger. Ses yeux étaient marqués d’une volonté indéfectible, son aura en était presque palpable et à mesure qu’il avançait, on pouvait voir le visage des gredins pâlirent lentement, mais surement. Eux qui, quelques minutes plutôt, se léchaient les lèvres du festin à venir, les voici à présent face à une toute autre situation. Le corps de l’homme devenait de plus en plus imposant alors qu'il s'approchait, ses poings étaient fermés, son allure digne et quant à sa cape, elle virevoltait au gré du vent capricieux. Son corps semblait être taillé dans le marbre et chacun de ses muscles se mouvaient dans une danse alors qu’il marchait. On aurait dit une machine parfaitement huilé dont les pistons et les rouages s’ajustaient à la perfection pour exploiter un plein potentiel. La lampe à huile derrière lui vacillait de gauche à droite et elle peinait à éclairer de sa lueur les quelques mots écrits. Rassemblant ses esprits et galvanisé par cet allié inespéré, le paysan prononça alors tout haut ce qui était gravé dans la roche et chaque syllabe, chaque son le rapprochait de la témérité dont faisait preuve l’écrivain qui l’avait à présent rejoins non sans esquisser un sourire qui se voulait rassurant.
[…] Car pareil à l’arbre qui vacille sous le vent violent, il m’arrivera de douter sans que jamais je ne me détourne du sentier des justes, Car pareil aux feuilles soufflées je me retrouverais dispersé dans la tempête sans que jamais je ne me perde. Mes bras seront branches et porteront les fruits d’un monde meilleur. Mes jambes seront racines, solidement ancrés dans la chair de la terre pour toujours rester debout dans l’adversité. Et c’est ainsi qu’au crépuscule de ma vie, drapé de victoires et de défaites, hanté par des peurs étouffées par mon courage que je présenterais devant toi Ô Lumière, la tête haute, te contant alors l’homme que je fus ou celui que j’ai voulus être.
Prenant son courage à deux mains ou plutôt sa fourche, le fermier sortit finalement de sa modeste demeure, l’effroi et la peur se lisait sur son visage déconfit. La chaleur de son corps semblait s’être dérobée dès qu’il mit un pied dehors, mais il tenait bon et s’approcha encore et toujours d’un des sinistres personnages qui avaient pénétré ses terres. L’homme tremblait, sa fourche également. Il bredouillait puis bégayait sans arriver à faire une seule phrase, car son regard venait de se perdre dans celui de son bourreau tout désigné. Un regard sombre et plus glacial encore que le vent qui sévissait venait de le happer tout entier. Il priait pour que sa fin vienne sans qu’il ne souffre puis il se ressaisissait quand ses pensées se tournaient vers sa famille. Dans un éclair de lucidité, ses yeux se tournaient à présent vers une luciole à quelques mètres de là, à quelques pas derrière son opposant. Un bruit régulier se faisait également entendre et les ombres se regroupèrent alors près du chef de meute. Une étrange scène se déroulait sous leurs yeux. Tandis que le ciel déchargeait sa colère sur la terre en soufflant le vent, en tonnant et en martelant le monde du dessous par une averse et d’innombrables éclairs, un homme emmitoufler dans sa cape d’un rouge éclatant martelait l’immense pierre solitaire qui reposait au milieu du champ du bon fermier. Il devait avoir commencé depuis quelques heures déjà à en croire la gravure en lettre capitale frappée à même la pierre. Nul n’avait encore constaté sa présence, la colère de la nature ayant masqué celle-ci jusqu’alors et ce n’est que lorsqu’il alluma sa lampe à huile qu’il fut distinctement visible et que les sens des individus présent purent enfin capter les bruits qui provenaient de son étrange labeur. Sifflotant avec insouciance et criant des mots encourageants, l’homme taillait des inscriptions sur la pierre à l’aide d’un burin et d’un marteau qui, tous deux, était à son image : entier, fort, imposant et bruyant. Il prenait parfois des poses étranges en gonflant sa musculature saillante ce qui avait l’air d’agacer son sombre publique.
Le Lion passa alors une main sur son visage pour y chasser la pluie, la sueur ainsi que sa mine quelque peu fatigué. Il fit ensuite quelques pas de cotés pour s’éloigner de l’édifice sur lequel il s’était acharné. Quelques grincements de dents dans l’assistance et une rasade d’alcool plus tard, il tourna lentement son corps et son attention sur les loups qui venaient visiblement de trouver le berger. Ses yeux étaient marqués d’une volonté indéfectible, son aura en était presque palpable et à mesure qu’il avançait, on pouvait voir le visage des gredins pâlirent lentement, mais surement. Eux qui, quelques minutes plutôt, se léchaient les lèvres du festin à venir, les voici à présent face à une toute autre situation. Le corps de l’homme devenait de plus en plus imposant alors qu'il s'approchait, ses poings étaient fermés, son allure digne et quant à sa cape, elle virevoltait au gré du vent capricieux. Son corps semblait être taillé dans le marbre et chacun de ses muscles se mouvaient dans une danse alors qu’il marchait. On aurait dit une machine parfaitement huilé dont les pistons et les rouages s’ajustaient à la perfection pour exploiter un plein potentiel. La lampe à huile derrière lui vacillait de gauche à droite et elle peinait à éclairer de sa lueur les quelques mots écrits. Rassemblant ses esprits et galvanisé par cet allié inespéré, le paysan prononça alors tout haut ce qui était gravé dans la roche et chaque syllabe, chaque son le rapprochait de la témérité dont faisait preuve l’écrivain qui l’avait à présent rejoins non sans esquisser un sourire qui se voulait rassurant.
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[…] Car pareil à l’arbre qui vacille sous le vent violent, il m’arrivera de douter sans que jamais je ne me détourne du sentier des justes, Car pareil aux feuilles soufflées je me retrouverais dispersé dans la tempête sans que jamais je ne me perde. Mes bras seront branches et porteront les fruits d’un monde meilleur. Mes jambes seront racines, solidement ancrés dans la chair de la terre pour toujours rester debout dans l’adversité. Et c’est ainsi qu’au crépuscule de ma vie, drapé de victoires et de défaites, hanté par des peurs étouffées par mon courage que je présenterais devant toi Ô Lumière, la tête haute, te contant alors l’homme que je fus ou celui que j’ai voulus être.