Je ne liquide pas, je fais le ménage.

-Abyss and co bonjour. Que puis je faire pour vous ?
-Me passer le patron.
-Avec joie monsieur, monsieur ?
-Red.
-Oh... Je, je vois, je vous le passe tout de suite...

La standardiste doit lacher son den den comme s'il l'avait mordu. Elle a l'habitude des gens louches, mais avec les infos de ces derniers jours ça fait toujours un choc.

-Monsieur Red? Comment vont les... Non oubliez ce que je viens de dire. Que puis je pour vous.
-Vous ne devinez pas ?
-Et bien, je vois de nombreuses possibilités, mais il me semble un peu tard pour faire appel à un avocat. Même aussi bon et couteux que moi.
-J'ai besoin de clôturer certaines affaires que vous avez géré  pour moi.
-Je comprends votre inquiétude tout à fait légitime, mais vous savez, tout ça a été monté avec le plus grand soin. Avec les prêtes noms que nous avons mis en place, ni la marine ni le Cipher Pol ne pourrons faire le lien entre vous et ces biens. Tout est sous contrôle.
-Toutes ces affaires.
-Toutes ?
-Toutes. Fourguez le casino à n'importe qui, au plus vite, le prix importe peu. La fabrique finit dans la famille, un type nommé Gilles va passer récupérer le bar. Je m'occupe de la PPK.
-ça ressemble un peu à un testament...
-C'en est un. Vous ne suivez pas les infos ? L'amiral Red est mort.
-Et les... Hum, liquidités ?
-Convertissez tout en or, en lingots non frappés, que je n'ai pas à les refondre, et faites les convoyer à Tortuga.
-Et bien, c'est possible bien sur mais... La vitesse étant une composante essentielle de vos projets, cela va couter une certaine somme pour effectuer tout cela au plus vite.
-Bah. C'est la derniére fois que je traite avec vous, alors allez y, prenez ce qu'il vous faut. Mais attention à vos marges.
-Bien sur. Merci monsieur Red. Tant que ça a duré, ç'aura été un plaisir.
-C'est ça ouais, un plaisir couteux. Passez le bonjour à Toji...

-Sacha ?
-Amiral Red ? Il parait que vous n’êtes plus amiral...
-Les nouvelles vont vite.
-On a de bons den den...
-Parfait, on va gagner du temps. On passe au plan L comme Liquidation. Tu chopes ton frère sous le bras, tout ce qui touche à ses recherches sous l'autre et vous foutez le camp par le premier bateau. Inutile de vous emmerder avec les meubles et le matos, ça se retrouvera. Je vous recontacte dés que vous êtes en mer.
-j'ai peur que ce ne soit pas possible.
-Un problème ?
-Et bien. Quand vous êtes passé à la gazette l'autre jour, je me suis douté que ça allait finir comme ça. Alors j'ai informé mon frère et nous avons longuement discuté. Et plutôt que passer dans la clandestinité nous avons décidé de devenir nos propres patrons. Désolé. Mais nous n'avons pas l'intention de bouger d'ici et de tout perdre pour aller jouer les hors la loi quelque part sur Grand Line.
-C'est une blague ?
-Et comme tout ici est à notre nom...
-Et vous pensez vraiment pouvoir me faire ça et vous en tirer comme ça ?
-A Marinford ? Je prends le risque.
-Je vais vous retrouver et vous faire bouffer vos escargots !
-Attention, ça va couper...
-Traitres ! Vendus ! Charognards !

Clac

-Igor ?
-Ah, monsieur Red. J'attendais justement votre appel.
-Ah oui ? Et pourquoi ça?
-Et bien, il me semble que votre récent changement de branche rend caduque le profil actuel de notre société. Donc en toute logique vous allez devoir liquider vos acquis et délocaliser dans une zone qui ne soit pas sous contrôle marine.
-Et ?
-Et bien, tout est prêt ! J'ai pris la liberté de lancer des soldes monstres qui m'ont permis de récupérer un navire, j'ai fait charger tout le labo à bord et je n'ai plus besoin que de coordonnées. J'ai même prévu un poison à retardement pour tout les den den qui sont encore en stock... Héhé, qu'est ce que je peux détester ses sales bêtes... En tout cas pas un ne survivra à notre départ, je le garantis !
-Euh...
-Alors patron ? Tout baigne ? Ou est ce qu'on va bosser ?
-Ouais. Ouais tout baigne. Beau boulot Igor. Je m'occupe de vous envoyer de quoi rallier Tortuga...
-Parfait. Je suis parti dans une heure !

Clac

-Salut Gilles.
-Red !?
-Non, Je suis ta sœur.
-Putain mais qu'est ce qui t'a pris ?
-Bah, tu sais ce que c'est, y'a des jours ou on devrait pas se lever. Ce procès sentait le sapin dés le début. J'aurais du t'écouter et pas y mettre les pieds.
-Ça, ça fait au moins vingt ans que je te le dis Red.
-Au moins. Et si on avait misé j'aurais parié que je finirais par t'écouter avant de me retrouver la.
-C'est con que tu l'ais pas fait. On aurait intéressé l'affaire je suis sur que t'aurais fait gaffe.
-Possible. On saura jamais.
-Ouais. Tu fais chier Red. Parce que maintenant quoi ? Tu sais qu'on ne peut plus avoir cette discussion. Ou en tout cas, pas pour très longtemps.
-Tu devines pas ?
-Deviner ? Je veux pas deviner. Parce que si je réfléchis à ce que tu vas faire maintenant que t'as viré rouge je sais que je vais le trouver. Et qu'au moment ou je déciderai de garder cette info pour moi au lieu de lâcher les vautours à tes trousses je serais aussi un traitre.
-Héhé, t'es déjà un traitre Gilles. Le meilleur, et c'est pour ça que tout le monde t'aime. Même moi.
-C'est ça ouais, tu parles. Je fais quoi moi maintenant que tu me poignardes dans le dos comme ça ? Deux gradés qui virent aux rouges en même temps dont un ancien du Cipher Pol 5. J'ai déjà les connards des bureaux d’à coté qui se frottent les mains en voyant ton nom sur les mêmes listes que le mien. Je suis au Zéro moi !
-Oh arrête... Pas à moi hein, tu vas faire comme d'habitude Gilles. Tu vas baisser la tête et attendre que la merde arrête de voler. Tu me feras pas croire que depuis que tu es la tu n'as pas viré tous les dossiers à problèmes des archives. Tu t'en tireras très bien.
-Tu sais très bien que c'est pas ça qui me tue Red.
-Tu vas t'y faire. Regarde moi, je viens de me faire trancher un bras par un amiral et pourtant je t'appelle encore. Rien ne change jamais...
-Évidemment. Rien que des appels bassement intéressés pour le pauvre Gilles. Laisse moi deviner, tu vas me demander l'adresse de la planque d'Ao et aller le buter sommairement pour lui faire payer le procès ? Ou alors c'est le journaliste que tu veux ? Ou la liste des agents qui squattent ton petit coin de paradis ?
-En fait, maintenant que t'en parles, j'ai toujours eu envie de te demander un cuirassé. Juste pour voir si tu pouvais le trouver.
-Un cuirassé ? Je ne fais pas de miracles. Si tu me l'avais demandé il m'aurait fallu. Je sais pas, au moins un quart d'heure. Mais bon, t'en as déjà deux non ?
-C'est vrai.
-Tu sais quoi ? Je vais t'offrir tout ça. Cadeau. J'en ai rien à foutre. T'as qu'a prendre ça comme un pot de départ.
-Attention Gilles. Tu sais ce qu'on dit ? Quand on commence à mélanger les affaires et les sentiments, c'est qu'on file un mauvais coton.
-Mauvais coton ouais. J'ai regardé le tableau des agents ce matin. Comme ça, en passant devant avant de monter au bureau. Promotion 1602. Tu te souviens du nombre de noms ?
-Pas un brin. De mémoire un sacré paquet...
-Aucune importance. Demain quand ils auront viré le tien il en restera qu'un dans la liste des actifs. Juste le mien Red. Juste le mien. Il est peut être temps de décrocher pour moi aussi.
-Putain, Gilles qui déprime. Tu me l'avais jamais faite celle la. Et quoi ensuite? Tu vas me parler des époques qui passent et toutes ces conneries ? Hé ! Secoue toi mec, on a toujours su que tu le serais le seul à finir sur ce putain de tableau. Je te l'ai jamais dit ?
-Quoi ?
-Tu te souviens du jour on s'est tous fait choper pour l'explosion du labo ? Ou on a tous été punis, sauf toi. Et comme on avait rien a foutre en attendant on a joué notre paye du mois. Notre paye pour savoir qui serait le meilleur dans vingt ans. C'est con t'étais pas la. Bon en même temps... C'est toi qui nous avais balancés non?
-Héhé, tu sais que je ne répondrais pas à cette question gratuitement...
-L'idée était simple, on plaçait l'argent. Et les revenus allaient pour moitié au meilleur, et pour moitié a ceux qui avaient parié sur lui. Et je savais que tu nous avais donné,  après tout t'étais déjà le plus malin a l'époque. J'ai gardé le pognon tout le temps. J'y pensais même plus. Ben voila Gilles. T'as gagné. Alors, elle est pas belle la vie ?
-T'es con. Tu vas venir ici me filer vingt berrys ?
-Vingt Berrys ? Je t'ai pas dit que je l'avais placé ? Et ça va te faire marrer. Mais je crois que pour soigner ta déprime, ça va être parfait.
-Je m'attend au pire...
-Les sous du pari. C'est la derniére erreur, la taverne ou tu poses ton cul depuis dix ans. T'as vu ça ? Même le nom est parfait.
-Plus le temps passe et plus je trouve ton humour encore plus dangereux que ton mauvais caractère.
-Allez rigole. C'est cadeau. T'as qu'un truc à faire la prochaine fois que t'y va. Juste un mot de plus à mettre la bas sur un des murs, je te laisse réfléchir mais ce sera facile pour toi, tu connais déjà la fin.
-Laisse moi réfléchir... Qu'est ce que tu dirais de... Et il négligea une fois de plus les conseils de son vieux copain Gilles. Et ce fut sa derniére erreur...
-Un peu réducteur peut être. Mais pas faux. Bois une bière pour moi en l'accrochant, ça me fera plaisir d'avoir encore un pote vivant quelque part.
-Hé Red ? Tant que ça a duré, on s'est quand même pas si mal démerdés hein ?
-Ouais. Tant que ça a duré. Adieu Gilles.
-Adieu Red.