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Zaunaurait jamais dû venir ici...

Dans la vie d'aventurier, hé bé oui y a de l'aventure, c'est un peu le but de la chose. Et parmi ces aventures, il y a les bonnes, et les mauvaises. Tellement pourries pour certaines qu'on appelle ça des mésaventures. Et Axel sous-estimait naïvement le terme.
Cela faisait quelques jours déjà qu'il était dans cette cale petite, sombre et malodorante. Une petite cale où était entreposés de la nourriture, et toutes sortes d'objets, variés mais peu intéressants. Eh oui. Le punk était allongé dans la cargaison d'un petit navire-marchand, en tant que passager clandestin. Il était rentré en douce depuis sa dernière escale par une petite ouverture, à la périphérie de la cale, qui lui servait aujourd'hui à ne pas perdre la notion du temps, étant la seule once de luminosité dans cette petite pièce. Cette situation pourrait rebuter un civil un peu aisé, mais pas lui.

Sérieusement ? Bah oui. Il avait à bouffer, à boire, un minimum de soleil, et un peu de repos. Les seuls inconvénients c'était l'odeur infâme de la poiscaille, et le fait de devoir se cacher dès que l'un des marchands voulait vérifier la cale. Que demande le peuple ?
Cependant, Axel, bien qu'au repos, se posait plein de questions, n'ayant rien d'autre à faire dans cette petite cale que de succomber, au choix, à ses pensées ou à l'ennui. Il avait préféré penser. Il réfléchissait à énormément de choses, comme à son habitude, mais surtout à la destination vers laquelle il se faisait voguer ( mémo : penser à demander un ticket première classe la prochaine fois). Et au fur et à mesure des jours, il eut quelques réponses des marchands bavards entre eux, et pas de positives dirait-on : la fin du voyage était à Zaun.
Zaun, une île, bon, déjà qu'il ne connaissait pas du tout, mais également une île que les marchands préféraient éviter en général, selon leurs conversations. Une île où la fumée intempestive avait effacé le soleil et tué les plantes. Une île totalement indépendante de la Marine, où la technologie avait remplacé le cœur des gens. Et surtout une île où il ne faisait pas bon d'être étranger. Il eut des informations supplémentaires par rapport à l'organisation politique et géographique de l'île, en l’occurrence seulement deux sorties. Ce fut à ce moment qu'Axel envisagea une seconde comment il allait se sortir de là une fois arrivé. Et, naïvement, il se contenta d'un "je me débrouillerai".


La lumière qui perdit soudain de son éclat, les sons d'une ancre qu'on jetait, et d'un signal sonore, les prières des marchands : on était arrivé à Zaun.

"Je sens que ça va pas être Zauni à voir..."

Fier du jeu de mots complètement débile qu'il venait de se lancer, il prit son sac, dans lequel se trouvaient quelques souvenirs de la cale en plus de ses provisions personnelles (soit les rations pour 15 jours, et 6000 berrys), et sortit par la petite ouverture. Il s'accrocha à la rambarde du bateau pour éviter une douche salée, et se jeta une fois la terre ferme sous ses pieds. Enfin, terre ferme... Asphalte grisonnant plutôt. Il leva alors les yeux et une seule pensée lui traversa l'esprit.

*Ptet qu'au final, je risque de pas me débrouiller moi...*

Il vit Zaun.



Zaun, ville qui ressemblait plus à un chaudron qu'autre chose, où les nuages noirs tartinaient un ciel qui autrefois fut bleu, où les hauts édifices d'acier côtoyaient les montagnes pour cracher des boules de feu sans être volcans, et à leurs pieds, une masse informe mais organique, regardant leurs pieds inlassablement, dans une marche inarrêtable mais tellement morne et monotone, une masse qu'on appelait jadis des gens. Une ville où le bruit des machines se mêlaient aux rires gras et aux cris de cette sus-évoquée populace, aux lames qu'on affûtait, et qu'on finissait par planter dans une autre masse, tuant tout ce qui restait d'humanité. Tiens, c'était drôle de voir comment Bliss lui manquait soudain...

Ainsi, la première chose que fit Axel, c'était de se retourner vers le quai pour voir si une échappatoire était possible. Peut-être pas immédiatement, mais dans un futur qui se voulait très proche, au cas où, on ne sait jamais... Il vit des navires qui ressemblaient plus à des loques pour une bonne partie, une sorte d'escale éternelle, happé et noyé dans Zaun elle-même. D'autres navires plus petits, plus frêles, et qui n'allaient pas résister bien longtemps, comme le navire marchand qu'il avait emprunté. Navire qui n'allait pas partir avant un bon bout de temps certainement. Et il vit un autre navire. Un navire plus singulier. Un trois-mâts, un grand trois-mâts, certainement pas neuf, mais en tout cas, qui tenait la route. Un navire, qui n'appartenait pas du tout au même décor, qui semblait être arrivé depuis très peu de temps d'ailleurs... Mais ce qui frappa le plus le charpentier (ouais, les bateaux il connaît, c'est bon...) c'était le drapeau au sommet. Un drapeau noir orné d'un crâne aux yeux tout feu, tout flamme, qui surplombait un sabre et un pistolet croisés.

Un drapeau pirate.



Plus surpris qu'ayant trouvé une solution, le jeune Giriko baissa la tête et soupira. Il n'allait pas gambader plus longtemps, mais il devait s'arrêter pour au moins réfléchir à comment s'en sortir.  Il mit ensuite sa cagoule, et se dirigea, comme d'habitude, à la taverne la plus proche.
En poussant la porte de fer, il vit toute une troupe de gens lever les yeux vers lui, puis les vit laisser tomber leurs regards pour la plupart, comme s'ils espéraient qu'un miracle se produise, et puis que leur espoir s'était encore une fois écrasé sur le sol, se transformant en cette fumée noire qui leur servait de ciel. Certains maintenaient le regard : de gros durs, mal coiffés, mal rasés et qui puaient l'alcool. Tous habillés en couleurs fades, ou noires. Axel savait que si lui maintenait le regard, ils allaient tous lui foncer dessus. Ça avait l'air d'être comme ça Zaun. Et il remarqua deux personnes qui n'avaient pas du tout réagi, assis, en conversation. Qui sortaient de l'ordinaire d'ailleurs.

Il y avait un homme, plutôt grand (même s'il était assis, ça se devinait aisément), et habillé de teintes chaudes (orange-brun), bien que portant des vêtements paraissant usés. Un haut manteau rouge, un vieux chapeau : bref, une sorte de "Modern Cowboy". Les gens ne le regardaient pas, malgré son apparence qui pouvait frapper. Comme s'ils le connaissaient. Tiens d'ailleurs, Axel avait lui aussi l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...
Et à côté de lui, une superbe rousse, vêtue d'une robe à franges noires. Taille moyenne, cheveux longs bien coiffés, quelques ornements : ça avait l'air d'être une femme de goût. A vrai dire, Axel, avec son cynisme assez poussé, ne voyait qu'une anomalie dans la scène : la superposition de ces deux personnages. Ils se connaissaient. Mais ils ne venaient certainement pas du même endroit...

Bref, il détourna le regard (ben oui hein, les gens ça l'intéressait pas tant que ça le Giriko), et continua de marcher jusqu'au comptoir, où il vit un fort, gros bonhomme, les muscles épais, habillé d'un marcel, mais avec un regard vide. Littéralement vide. Un homme qui avait dû voir sa vie se faire marteler comme des Marines sur un gamin de révolutionnaire. Lorsqu’Axel s'assit, le barman posa les mains sur la table, le regard las vers le jeune cyborg, et leva le menton, comme s'il n'avait même plus la force de parler. Ni l'envie. Surtout l'envie, pensait Axel.

"Une pinte, s'il te plaît, mon brave. Blonde."

Et le vieil homme se retourna, fatigué, vers sa machine à pression hydraulique, prouvant encore une fois, que Zaun, c'était essentiellement de la technologie.


En attendant sa pinte, le jeune croisa ses bras sur la table et, après avoir lancé un dernier regard vers la sorte de "couple" qu'il y avait à deux mètres de lui, sur deux fauteuils autour d'une table, proscrit sa tête entre ses deux avants-bras.

*Mais où est-ce que je suis encore tombé ?*


Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:30, édité 3 fois
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Comment gérer un équipage en proie à une profonde tristesse ? Seido ne le savait pas, malheureusement. Les évènements sur Inu Town les avaient changés, certains plus que d'autres. Yumi, par exemple, ne trouvait rien chez ses compagnons pirates pour se consoler, mais seulement un rappel constant de ce qu'elle avait perdu, l'homme qu'elle aimait le plus au monde. Elle les quitta à leur prochaine halte, prévue initialement pour du ravitaillement. Le navigateur, Edward, ne sembla finalement pas apprécier la vie d'un pirate et décida de retourner voguer à son occupation favorite : faire le fleuriste, en suivant par la même occasion Yumi. Une dure séparation, et le pire était à venir.

Seido constata, au bout de quelques jours, l'étrange comportement de Joshua, leur charpentier, en finissant par l'examiner. Il semblait que même si l'envie de voguer à nouveau sur les mers était forte, le coeur de l'homme ne partageait pas cette optique. Une nouvelle séparation se préparait, pour le plus grand bonheur des Desperados. Ils discutèrent longuement avant de trouver un lieu adéquat pour la retraite anticipée du vieil homme, sans perdre de vue l'avis de Lilianna, la fille, bien sûr. Zaun avait été choisi, pour sa technologie, une île aimée par les charpentiers, mais un peu trop vivace et brutal pour Joshua, selon son doc, que le vieux ne semblait pas vouloir écouter.

L’accueil fût charmant en tout cas. Et oui, on les insulta déjà de tous les noms à peine le pied posé à terre. Heureusement, le vieux pirate semblait avoir une certaine réputation, ce qui leur évita d'avoir des problèmes. Avoir voyagé plus jeune lui accordait une maigre popularité, selon l'endroit. Deux jours passèrent, le temps de trouver une habitation aux deux anciens Desperados et de ravitailler un peu leur navire, sans doute lui aussi triste de se séparer de son créateur. L'équipage, pour éviter les soucis, s'arrangea pour garder deux personnes à bord de leur précieux bateau, histoire de ne pas recevoir la visite inopportune de bandit, ou brigand. Ayant salué leurs camarades, Seido et Elinor s'arrêtèrent une dernière fois à l'auberge du Dernier Pont, situé près du port, un peu en retrait par rapport à la Grande Route, pour discuter. Gin était là, alors qu'il ne devait pas....

"- Écoute, Elphys me rend fou ... Je finis ma bière, et je retourne à bord, ok ? "

L'endroit était peuplé, pour la plus grande partie, de marin ou pêcheur, ou amateur de bière spéciale, une spécialité du patron. En fait, c'était assez chaleureux, avec la cheminée et la décoration, si on oubliait l'odeur d'alcool omniprésente. Ce n'était pas vraiment un lieu pour les demoiselles, mais cela avait l'avantage de passer inaperçu et de discuter sans retenue.

"- Deux jours sont passés, et aucun résultat valable pour la recherche d'un charpentier. Oui, je sais, tu me l'avais dis ... Ce n'est pas comme ça qu'on devrait s'y prendre, surtout ici... mais bon ...."

L'idée de rallier une personne de l'île à sa cause, un ingénieur-charpentier idéalement, avait effleuré le capitaine. Il avait passé une journée à interroger des candidats, à qui on avait seulement dit, via une annonce, qu'on cherchait un charpentier pour partir en mer. Cette négligence d'information avait amené une foule de racaille et de rookie, sans aucune gêne, et parfois sans le moindre gramme de cervelle, ce qui Gin n'avait pas manqué de faire remarquer, quand il assista à une partie des entrevues.

"- Il va falloir aller ailleurs, ou.."

"- Hey, toi là, qu'est-ce que tu fous avec mes affaires ? Non, mais touche pas à ça !"


Dernière édition par Seido D. Noroma le Mar 12 Nov 2013 - 14:05, édité 2 fois
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Elle aurait dû s'enfiler trois verres de bière, vu la réputation de ce bar. Pourtant, Elinor plongeait son regard dans son verre d'eau. La jeune fille était complètement avachie, sa joue droite collée contre le bois massif. D'habitude, les gens boivent de l'alcool quand ils sont déprimés. Chez elle, c'était l'inverse. Elle errait dans ses idées noires. Trop de départs d'un coup... Un mort, une veuve, un trop vieux, un qui n'avait pas tant la fibre pirate que cela... Elle n'avait pas l'habitude des séparations. Et à présent qu'elle en avait l'expérience, elle avouait qu'elle détestait cela. 
Elle suivait les conversations sans réagir. Elle avait regardé les candidats passer, mais aucun ne lui avait plu. Elle se fichait des compétences de charpentier, elle voulait trouver un esprit compatible... Et s'il était charpentier, tant mieux. Et s'il pouvait l'aider à sortir de son marasme, elle le demanderait en mariage. S'il n'était pas trop moche.

Elle poussa un grand soupir qui fut interrompu par une exclamation haute et forte. Elle daigna accorder de l'attention à son entourage, bien que son air blasé semblait indiquer le contraire. Ils étaient vraiment tombés dans un pays bizarre, triste et embrumé. Tant mieux, Elinor n'aurait pas aimé tomber dans un endroit jovial ; elle voulait broyer du noir.

Zaun...La seule chose enthousiasmante en ces lieux était les jeux de mots qu'on pouvait faire avec sa dénomination. Zaunaurait jamais dû venir ici... C'est la zone. Un ciel tellement pollué qu'il est zaune. Vivement qu'Elinor se remette à l'alcool : même les calembours battaient de l'aile. 

Se sentant à des kilomètres de ses compagnons d'équipage, complètement vaseuse, elle déclara qu'elle allait prendre les choses en main, ce qui n'était pas une bonne idée, vu son état. Avant qu'on ne puisse l'arrêter, et sous le regard médusé de son Capitaine, elle monta sur une table libre de buveurs, se moquant d'avoir détruit au passage un verre à liqueur.
Là, elle se mit à chanter une mélodie dont il était difficile de déterminer les influences. Un mélange de country métal, à la fois agressif et guimauve.

- Tu as soif d'aventure,
et à l'alcool tu carbures,
Si tu es charpentier
rejoins les désespérés.


Elle avait plus ou moins conscience que ce n'était pas une bonne idée de se donner ainsi en spectacle. Surtout qu'elle ne chantait pas forcément juste - à moins que le country metal n'implique ces déviances vocales ? Bah, de toute façon, elle savait que sa plastique ferait oublier les couacs.

- Tu veux quitter ce rade pourri
Abandonner ton salaud de mari
Viens rejoindre notre équipage
On te promet de ne pas être sage !


A la marine, tu veux éclater la rate
tu es un dur, deviens un pirate !
Tu sais réparer des bateaux
Ca tombe bien, on est tous marteaux !


Si elle avait su que l'eau pouvait désinhiber à ce point, elle en boirait plus souvent.

Elle descendit de la table, évitant de rejoindre son Capitaine de peur de croiser le regard de ce dernier, et de lire dans ses yeux de la déception ou de la honte ? Eli regretterait son geste plus tard, elle le savait. Si Seido lui ferait des reproches, elle écouterait. Mais ce brin de folie lui avait fait du bien. Elle se dirigea vers le bar où le tenancier était de retour après un long moment d'absence.

- Servez-moi un verre....

- Un rhum, une bière, un whisky ?

- Votre eau la plus forte !

Il s’exécuta, bien qu'un peu perplexe.

- Vous voulez un glaçon ?

- Un glaçon ?

Elle commença par glousser comme une collégienne, avant que son rire ne devienne presque masculin à force d'être guttural.

- Mettez-en deux !



Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 13 Nov 2013 - 1:23, édité 7 fois
    Le punk était appuyé les bras sur le bar, et attendait sa bière. Une minute. Il faisait quand même bizarre ici. Ni trop chaud, ni trop froid, mais juste... Deux minutes. Trop oppressant. Une ambiance trop lourde. Trop lourde de... Trois minutes. Trop lourde de pression et de soucis, pas de légèreté de l'alcool apparent, pas de jovialité soudaine. Quatre minutes. C'était trop long pour une bière quand même... Cinq minutes.

    Axel jeta alors un regard vers les "coulisses" du bar et vit le vieil homme insulter sa machine à pression et à la dévisager (enfin, dévisager...) dans tous les sens. Il frappait régulièrement dessus, toutes les dix secondes, persuadé que ça allait arranger les choses. On pouvait même l'entendre jurer à voix basse, d'une voix plus triste qu'en colère, se lamentant presque entre deux jurons. Le renard étranger de Zaun soupira un grand coup. Oui, il savait ce qui allait se passer. Il savait ce qu'il allait faire. Il savait que ça allait lui causer des ennuis ici. Il savait tout ça. Mais il voulait une bière. Et puis ça lui rendra service après tout. Et peut-être qu'en le faisant, ça lui permettra de vivre un peu plus longtemps avant que son bar ne brûle. Enfin bon... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour une bière...

    Axel passa de l'autre côté du bar et s'approcha du vieux barman. Il mit le genou droit à terre et ouvrit le petit compartiment au niveau de son mollet. Il prit un tournevis, commença à ouvrir la machine devant le barman surpris. Ce dernier cria d'une voix puissante :

    "Hey, toi là, qu'est-ce que tu fous avec mes affaires ? Non, mais touche pas à ça !
    -Laisse faire, papy. Ce sera arrangé en deux temps, trois mouvements.
    -Non mais je ne te permets pas, petit insolent ! Tout d'abord, qu'est-ce que j'en sais si t'es pas en train de foutre la m..."


    A ce moment, un grand "Pssscht" se fit entendre : la machine fonctionnait de nouveau. Simple : Axel, durant la discussion, finit d'ouvrir la machine, bloqua la colonne, resserra les lignes pythons, la ligne vers la bouteille à vapeur, remit en place le compresseur et débloqua la colonne. Il referma la machine et mit un grand coup pour la mettre en marche. Simple non ?... Non ?... Bon bah simple pour Axel, habitué à ce genre de technologie. Devant les yeux du papy éberlué, trahissant plus de l'étonnement et de la surprise que d'un quelconque respect ou remerciement, Axel rangea son tournevis et sa clé à molette, se leva, prit un verre à bière et se servit. Il tapota sur l'épaule du vieux, lui fit un clin d’œil et repartit de l'autre côté du bar en lui lançant un :

    "Merci pour la bière, patron."



    A ce moment, dégustant sa bière, le patron allait rajouter un sermon sur l'attitude du jeune Giriko, quand tout à coup on entendit un verre à liqueur se briser et le début d'un capharnaüm. Le patron et le client bricoleur se tournèrent vers l'attraction naissante dans le bar, ayant détourné toute l'attention qu'avait sollicité Axel en réparant cette machine à bière : la jeune gothique qu'il avait remarqué précédemment se donnait en spectacle, sur une table, chantant une comptine bizarroïde. Ayant vaguement écouté ce que déblatérait cette jeune femme sur cette table, il put en déduire néanmoins trois faits : un, elle était pirate. Deux, elle cherchait un charpentier. Trois, Axel ayant compris ça, tout le monde le peut : elle allait se faire buter. Suite à ces trois faits, deux suppositions : soit elle était bourrée et totalement inconsciente, soit elle était sûre de ce qu'elle faisait et donc était capable de faire face à plusieurs hommes. Et enfin à ces deux suppositions, une pensée : valait mieux que ce soit pas elle le capitaine, parce que l'équipage en question était à plaindre autrement...

    La fille en question s'approcha alors du bar, l'air un peu plus calme, et demanda un verre. Un verre d'eau. Un. verre. D'eau. Axel, déjà que le récital pirate qui avait l'air d'être improvisé et sûrement alcoolisé l'avait fait sourire, s'esclaffa grassement à la demande de la jeune fille juste à côté. S'ensuivit un rire inapproprié face au nombre de glaçons dans son verre, qui fit poursuivre le jeune Giriko dans le sien. De rire, pas de verre. Quoique... Bref, après que le tavernier lui servit son fameux verre d'eau et partit se rafraîchir un instant face à ces deux clients inhabituels, Axel observa d'un peu plus près la demoiselle en question, en particulier ce qui constituait la beauté de cette dernière, vis-à-vis essentiellement des formes. Vraiment jolie c'te fille... Et puis, pour se saouler avec de l'eau, fallait le faire. Il se dit que même si toute cette mascarade ne l'intéressait en rien pour le moment, elle avait quand même eu le mérite d'attirer sa curiosité. Aussi, il l'aborda, d'abord sans la regarder :

    "Tu sais, jeune fille, je pense que les charpentiers ici, se cachent pour vivre. Il faut être plus subtil, comme je sais pas moi..."

    Il marqua un temps d'arrêt, et se retourna vers elle. Il effectua un clin d’œil vers la jeune fille.

    "...offrir un verre à l'un d'entre eux."

    Supposant que le cowboy qui l'accompagnait n'allait pas tarder à débarquer vu qu'ils ont l'air d'être un groupe/équipage/couple allez savoir, le jeune Giriko se dit qu'il en profiterait un peu pour avoir au moins un verre gratuit. Ceci dit, il se rappela à ce moment de sa quête principale, quelque peu distrait par les bêtises d'une rousse bien roulée en robe courte, et se dit que de toute manière il n'allait pas rester ici longtemps. Après cette ruse et cet hypothétique verre gratuit, il n'allait pas s'éterniser. Zaun était avant tout un monde de fauves, et il ne voulait pas finir en steak à félin.


    Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:31, édité 2 fois
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    Gin et Seido échangèrent un regard, un mélange d'incompréhension et d'amusement. Aucun des deux n'était vraiment certain, au final, du contenu des verres de jeune et ravissante cuisinière. De l'eau pouvait faire ça ? Si c’était Seido qui faisait cela, c’était plus compréhensible, vu les quatre ou cinq blondes bues, mais Elinor ? En tout cas, Gin salua son capitaine, et le laissa gérer la situation. S'il restait trop longtemps, qui sait ce qu'Elphys pouvait faire ? Le facteur de dangerosité n'était pas à négliger. La miss avait tendance à tester ses bombes quand elle était seule, et avait la tendance de ne pas réfléchir et de tester en freestyle ses créations. Pauvre Genbu...

    De son côté, Seido ne savait plus trop quoi penser. Devait-il arrêter sa nakama ? Non, ça n'était probablement pas une très bonne idée, vu que plusieurs personnes semblaient apprécier le spectacle, que ça soit la chanson, ou bien la fille en elle-même. Lors de leur visite d'hier, une jeune femme, avec des formes généreuses et faiblement vêtue, avait réalisé un spectacle sur quelques tables, captivant directement toute la salle. Seido surprit une conversation entre le spectacle de la veille et celui d'Elinor, et étaient un peu déçu. Cet effet se propagea, ôtant la jeune chanteuse pseudo-métalleuse de leur centre d'attention.

    Vu que sa compagne ne revenait pas, Seido s'intéressa à une partie de dés non loin. Ce jeu était appelé poker, et se jouait avec 5 dés par personne. Bien sûr, il y avait une mise, allant d'une tournée de bière, ou une certaine somme d'argent. Le capitaine y avait joué durant ses voyages et aurait été tenté de jouer dans d'autres circonstances. Ainsi, il rejoignit simplement son amie, qui discutait avec un jeune homme, ce qu'on qualifierait de punk, selon son look vestimentaire. Un autre gars se joignit bientôt à la conversation. Plus petit que le punk, et aussi plus costaud, on pouvait voir à son expression qu’il n’était pas du genre recommandable.

    "- Et quoi ma jolie, tu arrêtes déjà ton spectacle ? C'était si... bien parti."

    Encore un peu dans le gaz, la miss en question ne réagit pas directement, laissant le loisir au mec de passer sa main sur son dos, et descendre, descendre... Et arrêter par la main d'un autre gars, tout de brun vêtu. Seido envoya la main vers son propriétaire, avec une pointe de violence, qui obligea le mec à s’accrocher à un tabouret pour ne pas tomber.

    "- Hey, mais t'es qui toi pour ..."

    Le bougre ne termina pas sa phrase. Était-ce à cause du regard du pirate ? Son sabre légèrement dégainé, ou son revolver hors de sa gaine ? En tout cas, il n'était pas idiot au point de se frotter à lui, il fallait lui accorder cette qualité. Le pirate, replaçant son armement, se retourna vers le punk, et lui tendit la main. Son regard n'était pas menaçant, et il y avait même un petit sourire, caché par son manteau.

    "- On ne se connait pas, je pense. Moi c'est Seido, et toi, comment t'appelles-tu, jeune bricoleur ?"

    Ce dernier terme n'était pas là par hasard. Un homme travaillant à la sueur de ses mains se différenciait justement grâce à celles-ci. Grandes, puissantes et usées. Vu son travail dans le passé, Seido avait pris l'habitude de regarder cette particularité chez une personne, sans toutefois parvenir à deviner le métier de la personne avec précision. Le gars se présenta bien assez tôt, et fût tout de suite interrompu par Seido, un instant plus tard. Suite à une envie pressante, la conversation devait être un peu reportée.

    "- Mais dis moi Francis, depuis quand un bricoleur touche à ton bidule familial ?


    Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 13 Nov 2013 - 10:54, édité 1 fois
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    Le punk, face à cette main tendue, laissa échapper un sourire : il ne s'était pas trompé, à aucun moment. Même s'il n'avait pas eu son verre... L'homme en face de lui était grand et en imposait. Il paraissait avoir un calme inaliénable propre à lui, derrière son haut manteau et ses habits façon Far West. Une personnalité qu'il cachait, à moitié du moins. Le genre de personne suffisamment sérieuse pour effrayer la vermine, mais suffisamment humaine pour tisser des liens. Le cowboy en question rappelait à Axel la présence d'Anders, comme par exemple lors de l'incident de ses 19 ans, et de comment il avait foutu la pétoche à l'ex-Commandant de la Marine. Ah... que de bons souvenirs...

    De plus, l'homme au manteau savait se battre, c'était une évidence : à peine avait-il pris la parole face au voyou que déjà ses mains étaient sur ses armes. Des réflexes aiguisés, une aura imposante, un calme meurtrier... Le punk ne savait pas à quel point ce cowboy était bon certes, mais il ne voulait pas le savoir "de force" du moins. D'ailleurs, Axel était certain de l'avoir déjà vu quelque part... mais où ?

    Le jeune Giriko remarqua aussi la personne au veston rouge et aux cheveux gris qu'il n'avait pas vu tout à l'heure : il venait de partir, et était auparavant assis sur le fauteuil à côté du cowboy et de la rousse, il était forcément avec eux. Cela lui permit de deviner assez aisément que le cowboy et la rousse n'étaient pas un couple, mais qu'ils se connaissaient, comme une faction, un groupe. Un équipage même : ils n'étaient pas de Zaun, donc ils y étaient venus en bateau. Ils étaient armés, et ne s'habillaient pas de la même façon, contrairement à la Marine. Oui, un équipage, un peu maigre d'ailleurs. Et le cowboy en était certainement le chef. A vrai dire, si le cowboy n'était pas le capitaine, soit le capitaine en question était plus gros que ça, soit c'était l'un des deux autres compères, et dans ce cas l'équipage était à plaindre...

    Bref, le temps des réflexions (soit une poignée de secondes) étant terminé, Axel demanda une autre pinte (plus forte, toujours plus forte...) au barman et serra la main du présumé capitaine en face de lui, avec fermeté mais enthousiasme. Il savait qu'il allait avoir du mal à trouver une porte de sortie s'il restait encore à discuter, mais ces personnes étaient fascinantes. Et le but d'Axel étant la fascination, pourquoi pas.

    "Axel Giriko, charpentier errant. C'est à toi cette jolie rousse et ce faux papi qui vient d..."

    Le cowboy lui fit soudain signe de s'arrêter, regardant sur la gauche, direction opposée au bar.


    Axel tourna la tête et vit la petite boule de nerfs chauve de tout à l'heure, accompagnée de deux asperges aux crânes petits, la mâchoire en avant, mais aux bras développés. La même tronche d'ailleurs, sauf que l'un était blond et l'autre brun. Ce même air idiot qui transparaissait de leur prognathisme, le même débardeur noir, et chacun d'un côté de la boule. Un petit gars à la voix rocailleuse et au visage hargneux, la trentaine je dirais, avec un ego plus grand que lui. Il s'avança vers le punk aux cheveux oranges et s'adressa au barman.

    "Mais dis moi Francis, depuis quand un bricoleur touche à ton bidule familial ?"

    A ce moment, le jeune Giriko se tourna vers le cowboy et lui prononça avec assurance ces mots :

    "Te dérange pas, je m'en occupe. On se retrouve dehors."

    Ces mecs étaient des sous-fifres, des voyous. Axel avait l'habitude depuis... Ayant entendu les paroles du jeune punk, la boule commença à sortir son speech de racaille, s'adressant au charpentier :

    "Hey, petit. Toi, t'es pas de Zaun. Et à Zaun, on aime pas les étrangers. Donc je sais pas ce que t'es venu faire ici, mais je te conseille de te barrer au plus vite, sinon ça va mal finir."

    Axel écoutait le petit homme à moitié. Déjà qu'il avait du mal à se retenir de rire face au fait qu'un nain l'appelait petit... Il se retourna simplement, sans une parole, vers le bar, et prit la bière que lui tendait Francis, le barman. Il sortit alors de sa poche de quoi payer les deux bières et posa l'argent sur le comptoir. Il se pencha alors vers Francis et lui murmura :

    "J'ai pas envie d'âbimer ton bar, Francis. Ouvre la porte, et vite."

    Le petit homme, se sentant ignoré, pris de haut, en position d'infériorité... Enfin bref, se sentant petit quoi, commença à élever la voix.

    "Hey, je te cause, gamin ! Tu me connais pas, alors fais gaffe ! C'est pas chez toi ici !"

    Axel ne broncha pas d'un poil face aux remarques de Passe-Partout. Il finit sa bière d'une traite, avant de la reposer calmement sur le comptoir, et croiser les bras. Il attendait simplement que la porte s'ouvre. D'ailleurs, amusé de voir qu'un si petit homme pouvait devenir aussi rouge, le punk se mit à ricaner doucement. Voyant qu'il n'était toujours pas pris au sérieux, le nain s'énerva :

    "TU TE MOQUES DE MOI GAMIN ?! JE VAIS TE BROYER, TE DÉCHIQUETER, T'ENVOYER CH..."



    A ce moment, une succession de bruits se fit entendre en l'espace d'un instant. On avait entendu une porte qui s'ouvre, des tronçonneuses mises en marche brièvement, le bruit d'une chaudière à vapeur, et un gros impact métallique. On vit le nain voler à travers la porte, le pauvre barman les yeux écarquillés n'ayant rien compris au lancer de nain préalablement effectué, les deux gorilles qui avaient suivi leur boss du regard, la population du bar choquée et le poing droit fumant de vapeur d'Axel. "Rock out". Strrrrrrrrrrike !

    Il profita du fait que les asperges avaient la tête tournée pour courir rejoindre son projectile maintenant à terre en les emmenant avec lui grâce à ses grappins. Il tendit les bras, libéra ses chaînes et agrippa les deux bestiaux au niveau du cou avant de courir vers la porte.

    "Venez, on va causer..."

    Une fois dehors, à quelques mètres du bar, il vit le nain se relever grâce à un "flic-flac" athlétique, et décida de lui envoyer ses deux gorilles dans la face. Après avoir empilé tout ce beau monde, il fit une série de mouvements complexes au niveau des bras. Les chaînes s’emmêlèrent et formèrent une énorme boule d'acier. Axel prit alors ses deux chaînes dans ses mains afin de manier le fléau fait maison. Giriko&Co., tous droits réservés. Il leva alors la massue métallique haut dans les airs avant de l'abattre sur le tas de vermine, gisant sur le sol brunâtre de Zaun. Et aux paroles d'Axel à ce moment, on penserait tous à Newton, dans quelques années.

    "Bad Apple !!"



    Après un "Kaboom" notable, Axel refit ses mouvements de bras à l'envers, démêla ses chaînes et les rétracta calmement. Et sans même savoir si le cowboy était sorti ou pas (il en était quasiment certain), Axel tourna alors la tête vers le bar et l'interpella :

    "Oui donc je disais... Axel Giriko, charpentier errant. A qui ai-je l'honneur ?"


    Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:32, édité 4 fois
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    Bien qu'Elinor fut encore dans le gaz, les yeux embrumés (à moins que cela ne venait juste des fumées de cigarette qui s'échappaient hors du bar ?), elle constatait que la situation évoluait vite. Seido et sa nakama ne pouvaient plus quitter des yeux l'inconnu qui venait de se déclarer charpentier. Incroyable performance que la sienne : en moins de temps pour le dire, il avait fichu dehors, séance tenante, le gnome et son mini-gang, avec une technique dont la jeune rousse n'avait pas saisi la subtilité. Fruit du démon ? Armes cachées ? Elle ne chercha pas à pousser la réflexion outre mesure, de crainte d'une crampe neuronale.
    Quoiqu'il en soit, cet homme était une bénédiction dans leur période funeste où tout semblait leur tourner le dos. A croire qu'enfin, le sort tournait en leur faveur. Ils devaient absolument convaincre l'artisan de les rejoindre. Qu'il soit sain d'esprit ou pas.


    Tandis que le tenancier, inquiet, allait constater les dégâts occasionnés par la courte altercation, les deux pirates s'approchèrent du fameux Axel pour débuter une conversation, pouvant donner sur un recrutement éventuel. Autant dire un entretien primordial. Ce fut par une subtile remarque qu'Elinor débuta.

    - Vous tombez bien, on a besoin d'un charpentier !

    Elle ne prit pas ombrage des réactions (haussement de sourcils ou ignorance), mais comprit qu'elle devait laisser parler le Capitaine. L'horrible chanson de tantôt avait déjà mis en lumière leur besoin de personnel. Seido invita alors le charpentier à retourner à l'intérieur du bar, pour discuter autour d'un bon verre. Axel prit place sur un premier siège haut du zinc; le Capitaine s'installa à gauche de l'intéressé, exposa alors les faits. Il présenta brièvement l'équipage actuel, indiqua qu’ils devaient bientôt passer Reverse Mountain et rejoindre Grand Line. Malheureusement, l'équipage était réduit comme une peau de chagrin. Affronter la route des périls dans ces conditions équivalait à se torpiller. Seido s'assombrit en pensant à tout ça, et n'entra pas dans les détails sur tous leurs déboires passés.
    Axel écoutait attentivement, sans commenter pour le moment.
    Elinor, assise à droite d'Axel, appuyait les propos de son capitaine en ajoutant ses atouts sur le tapis. Accoudée au bar, elle offrait son décolleté plongeant aux regards, ses longs cils noirs papillonnaient et un sourire de cruche s'esquissait sur ses lèvres. Cela aurait pu être convaincant si toutefois le charpentier ne lui tournait pas le dos.

    ***
    Le bar était toujours agité par l’effervescence de l'échauffourée. Francis regardait dehors, surveillait le trio dépareillé de malfaiteurs s'éloigner en grognant. Loin de lui la réjouissance, au contraire. Il y voyait l’annonce d'un nouveau grabuge. Ce n'était pas le genre de Giant (le mal nommé) d'abandonner si facilement. Il jeta un coup d’œil affolé vers l'intérieur de son établissement : Les agitateurs s'étaient réinstallés pour tailler la bavette ; comment pouvait-il procéder pour mettre dehors la rouquine et le tronçonneur ? Renvoyer carrément toute sa clientèle ? Mauvaise idée : il n'obtiendrait que le courroux des avinés, et mettrait en péril son affaire. Patience...Il reprit sa place derrière le Zinc.

    ***
    Un verre d'eau arriva juste devant les yeux de la belle cuistot. Un verre où flottaient deux glaçons. Elle releva péniblement la tête, balaya d'un revers de la main les miettes qui lui collaient aux joues (à quel moment son coude avait cédé pour que sa tête chute contre le comptoir ?) et chercha un contact visuel avec le patron.

    - Désolée, mais je n'ai rien commandé...

    Il désigna du doigt, avec lassitude, un vieux rabrougri édenté dont le visage se rapprochait plus de l'éponge que de l'être humain.

    - C'est de la part du Gentleman, là-bas.

    Elle salua le satyre d'un bref geste de la main au niveau de la tempe, avant de plonger ses pupilles dans le liquide transparent. Elle en but du bout des lèvres mais s'arrêta. Son coeur se souleva alors, elle quitta son siège en urgence et, nauséeuse, interpella brièvement Seido pour l'avertir qu'elle allait prendre l'air à l'extérieur. Les deux hommes interrompirent leur conversation une seconde ; le Capitaine constata la pâleur du visage de la jeune fille, lui demanda si tout allait bien.

    - Ca ira...j'ai juste...besoin d'air. Je crois que j'ai juste un peu trop bu...

    Elle se sentit observée jusqu'au seuil de la taverne. Contournant la devanture, elle arriva à l'angle d'une voie sans issue où le gérant empilait les caisses vides et les immondices. Là, elle se pencha au dessus d'une poubelle, attendant une éventuelle protestation de son estomac malmené. Son fruit du démon lui jouait-il des tours ? Impossible, lorsqu'elle s'était renseignée sur ce sujet, on l'avait assuré que l'eau de mer seule affaiblissait un mangeur. Ou alors...Depuis le temps qu'elle buvait de l'alcool comme du petit lait, l'accoutumance de son organisme rejetait l'H²O qu'elle ingurgitait ? Elle devait être à un nouveau stade de l'évolution humaine.
    Belle évolution, vraiment, penchée dans une ruelle sombre et glauque après une beuverie d'eau... Elle était tellement mal en point qu'elle ne se rendit pas compte qu'elle n'était plus seule. 



    Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 13 Nov 2013 - 1:24, édité 5 fois
      En guise de réponse, le cowboy se présenta, lui et la rousse qui l'accompagnait : il s'agissait de Seido D. Noroma, capitaine des Desperados, et de son actuel cuistot aux attributs alléchants, Elinor Lafayette. Mais ne préférant pas avoir une telle conversation dehors, tout simplement parce qu'ils étaient à Zaun, Seido rentra encore une fois dans l'établissement, suivi d'Axel et d'Elinor. La nuit tombait déjà, et les rues se vidaient une à une, puis se remplissaient ensuite de vils malfaiteurs. Déjà que ces bestiaux ne se cachaient pas en plein jour, alors imaginez pendant la nuit... Ils rentrèrent à nouveau dans l'établissement, sous l’œil agacé et inquiet de Francis, et s'installèrent à une table, où le capitaine put enfin expliquer les détails.

      Le jeune Giriko était attentif . En effet, plus Seido racontait leurs (més)aventures, plus Axel se rappelait petit à petit d'où il avait connu le nom de Seido D. Noroma : sur un avis de recherche. Le capitaine des Desperados faisait déjà malheur, et était déjà connu dans South Blue. Tout naturellement, cela incluait Bliss. Et d'ailleurs, la prime était plutôt élevée... Axel le tenait petit à petit en haute estime. Voilà un homme qui avait su se faire pirate, un homme qui n'avait pas froid aux yeux. Un homme qui n'hésitait pas à attaquer une prison pour sauver un camarade, histoire hallucinante d'ailleurs. Ça, c'était du mépris de l'autorité. Ça, c'était la liberté, sans foi ni loi. Parce qu'Axel avait eu le loisir de faire diverses rencontres depuis son départ, mais Seido lui en mettait quand même plein la vue.

      Au fur et à mesure de la narration, Axel comprit très vite qu'ils avaient besoin de membres dans leur équipage avant la grande traversée qu'ils préparaient. Et visiblement, le charpentier avait fait mouche sur ce point-là. D'ailleurs, depuis le début du récit, Axel s'efforçait de ne pas regarder Elinor : elle se voulait extrêmement sexy, quelques petits gestes qui feraient tomber un homme sous son charme en moins de deux. Etait-ce pour le recrutement ? Axel n'en savait rien, mais il avait véritablement du mal à se concentrer à chaque fois que son regard galopait entre les lèvres, les seins, les hanches de la magnifique femme à ses côtés. Qu'est-ce qu'on ferait pas pour recruter hein ?

      A un moment, la narration s'arrêta, et Axel devait accepter ou non l'offre qui lui était proposée. A vrai dire, le punk ne savait vraiment pas quoi faire : il voulait prendre la mer avec cet équipage qui avait véritablement l'air très sympathique, mais cette nouvelle était trop soudaine, lui qui s'imaginait faire cavalier seul un petit temps au moins. Parce que même s'ils allaient traverser Grand Line et découvrir d'autres contrées, Axel serait sous les ordres d'un capitaine. Mais il n'allait pas traverser Grand Line seul de toute façon... Déjà qu'il ne savait même pas comment sortir de Zaun. Ceci dit, l'idée d'être sous les ordres de quelqu'un qu'il connaissait à peine ne l'enchantait guère. De la liberté contre de la liberté au fond...

      Avant même qu'il puisse donner une réponse, il vit la belle Elinor se lever, mal en point. Elle tanguait, comme prise d'un haut-le cœur, vraiment mal à l'aise. Elle s'excusa, et sortit en vitesse. Le punk ne remarqua qu'après coup la présence du verre qui lui avait été servi plus tôt. Tout d'abord surpris, le bricoleur haussa les épaules. Après tout, vu son état tout à l'heure, ça n'étonnait guère grand monde. Alors Axel reprit la parole, face au visage interrogateur du cowboy en face de lui. Il lui expliqua alors les doutes qu'il avait quant à rejoindre un équipage maintenant, lui raconta un peu de son histoire à lui aussi du même coup, et se prononçait en ne se prononçant pas. Autrement dit, ce n'était pas un non, mais...

      La discussion fit bon train, le capitaine se voulant plutôt compréhensif, mais réellement en galère de membres. Ils continuèrent ainsi à palabrer pendant quelques minutes jusqu'à ce que le punk remarque deux choses : l'une était l'absence d'Elinor se faisant un peu longue, et la seconde, c'était l'odeur. L'odeur aigre qui s'élevait depuis un petit temps déjà, mais qui se faisait présente, présente à cette table. Axel marqua un silence soudain, et prit le verre à côté de lui, étant la seule chose qui avait changé depuis l'odeur suspecte. De l'eau ? Non, non... Pas si sûr. Et en reniflant le liquide, il eut confirmation de son scepticisme : de l'huile. Enfin, un mélange d'eau, d'éthanol et de méthanol pour être précis, utilisé pour graisser et nettoyer les rouages des machines. Un ancien mélange, qui fut abandonné il y a peu de temps car, le méthanol étant toxique pour l'humain, les vapeurs qui sortaient des machines en avaient empoisonné plus d'un. Il avait appris ça du vieil Anders, qui avait adapté le mélange pour qu'Axel n'ait pas une "crampe mécanique" tout en pouvant respirer sans crainte. Alors Elinor...

      Il leva les yeux et vit un sourire mesquin sur le visage de Francis, que ce dernier essayait tant bien que mal de cacher. A cet instant, Axel se leva, saisit le verre de sa main droite et s'approcha d'un pas dangereux vers le barman. Un pas lourd. Éléphantesque. A un mètre du comptoir, il envoya le récipient dans la face du gros au sourire jaune avec une force "cyborgesque". Surpris, le vieil homme tomba droit sur l'étagère à alcool derrière lui, et entraîna quelques bouteilles dans sa chute. Putain, si même le barman se mettait à intoxiquer ses clients maintenant... A Zaun, même les rats voulaient mordre les chats semblerait-il.

      "Putain d'île ! Merde !"

      Axel avait crié cette phrase, totalement dégoûté de ce qui venait de se passer, ignorant les regards des Zauniens qui le regardaient d'un air apeuré. Il poussa alors la porte violemment et chercha Elinor du regard. Cette fille n'était pas si importante pour lui. Ils ne se connaissaient pas au fond. Mais elle était digne d'intérêt. Elle ne venait pas de Zaun, elle. Elle était drôle, osait plaire, s'afficher, osait être, tout simplement quoi, merde ! Et puis, surtout, ce qui poussait Axel à la chercher, c'était la culpabilité. Le punk n'était pas imbécile : si le barman avait empoisonné la donzelle, c'était parce que le jeune Giriko avait foutu le boxon dans son bar, tabassé les mauvais gars, et était sur la mauvaise île. Tout ça parce qu'il avait voulu rendre service, putain de merde !

      Axel était furieux, bouillant de haine et de mépris envers ce bordel mécanisé qu'était l'île de Zaun. Il chercha rapidement Elinor du regard, une fois, deux fois, trois fois. Et soudain, il entendit une sonnerie venant du sol. Il regarda alors par terre, et vit un escargophone. Il décrocha l'animal mécanique, au milieu des poubelles, et entendit une voix. Cette voix vicelarde du nain de tout à l'heure. Cette voix qui paraissait beaucoup plus hideuse, dégoûtante et horripilante que précédemment.

      "Je t'avais dit que t'allais m'entendre, petit con ! Hahahaha ! Si tu veux ta copine vivante, alors présente-toi au hall abandonné en bas de la rue principale. Je vais faire du petit bois de toi, saleté de bricoleur ! Tu vas voir ce qu'il en coûte de se moquer de Giant, pauvre tache !"

      Et il raccrocha. Axel à ce moment, laissa tomber l'escargophone et l'écrasa du pied droit. Cette situation l'énervait de plus en plus. Ce type de scénario lui rappelait l'enlèvement de Naomi, il y a huit ans déjà. Qu'est-ce qu'il avait haï cette journée... Et elle se repassait, là juste devant ses yeux ! Il serra les poings et les dents, et rejoignit Seido. Il lui expliqua la situation en vitesse, et termina par une réplique justifiant ses actes.

      "J'ai peut-être des doutes encore vis-à-vis de l'équipage, mais si ton second est dans la mouise, c'est à cause de moi. Allez, viens. On a du nain sur la planche."


      Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:32, édité 3 fois
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      Le barman sembla légèrement agité, après l'acte d'Axel. Le contenu de ce verre ne faisait aucun doute : un truc pas très sain. Mais quoi ? Difficile à dire sans le liquide en question, ou sans un spécimen atteint. Heureusement qu'il y avait le barman pour ça.

      "- Du calme, ça va aller, je suis médecin. Si tu veux vivre, dis-moi de quoi il s'agit, pour commencer."

      Un homme apeuré était facile à faire parler. Un mélange d'éthanol, le b-a-ba des boissons alcoolisées et l'une des plus anciennes drogues récréatives et de méthanol, naturellement présent dans le corps humain, mais qui devenait toxique à forte dose. Seido se souvenait d'une patiente empoisonnée de la sorte à cause d'un régime à la sauce tomate. La pauvre avait rigolé de cette affirmation, sans savoir les dégâts que ça pouvait causer à son système nerveux et à son foie. Le doc avait été averti un peu tard, et n'arriva pas à éviter la cécité partielle de sa patiente. Pas de chance, et le bougre de barman risquait la même chose. Seido lui conseilla d'aller rapidement se laver et de frotter ça au savon, histoire que ça peau ne l'absorbe pas trop. De toute manière, vu qu'il en avait aussi inhalée, sa chance de rester indemne n'était pas assurée.

      Axel rentra à nouveau dans la taverne, en témoignant son envie de secourir la belle cuisinière, ce qui fit plaisir au capitaine. Cependant, foncer dans le tas ne servait à rien, surtout qu'il fallait songer à soigner la miss, et non simplement la libérer. Seido lui expliqua un peu les effets de la boisson, que le charpentier connaissait, plus ou moins, mais sans plus.

      "- C'est une grande fille, et elle risque de ne pas apprécier ce qu'on lui a fait. C'est surtout son empoisonnement, le problème, et il faut passer à mon labo, pour régler ça."

      Ce n'était pas totalement vrai. Même si la Miss pouvait se défendre en temps normal, dans son état actuel, elle aurait un peu de mal, à cause des effets du méthanol dans son sang. Elle était déjà confuse avant, en plus ! Seido comptait un peu sur l'effet de surprise causé par son pouvoir pour gagner du temps. En tout cas, les deux hommes arrivèrent à destination en moins de deux, et ne trouvèrent personne sur le pont, pour surveiller le navire. Mais que faisaient donc Gin et Elphys ? Seido laissa Axel de garde, en lui disant qu'il reviendrait dans quelques minutes, le temps de concocter une décoction.

      Une fois dans son labo, le capitaine-alchimiste fit bouillir de l'eau, le temps de choisir les ingrédients adéquats. De la menthe poivrée et du thym pour leur propriété antiseptique, du séné, ce qui n'allait pas être apprécié par l'estomac mais inévitable pour sauver le foie, un peu de coquelicot pour la couleur et pour calmer les nerfs, un peu de cannelle pour le goût et une goutte de miel. Tout ça en trois minutes ! Finalement, le doc avait réalisé une infusion, et non une décoction, vu que ça allait refroidir sur le chemin, et que c'était un peu plus adapté au cas, en fait.

      Sur son chemin vers la sortie, Seido remarqua une étrange lueur sur le sol, plus loin que l'escalier, dans la direction opposée à celle prise pour aller dans son labo. cela provenait de....du bureau, que personne n'usait. Porté par sa curiosité, il avança, et vérifia par entrebâillement de la porte ce qu'il se passait. Un homme en rouge était assis sur une chaise, bâillonné, tandis qu'une fille aux cheveux d'un vert émeraude lui lançait des choses, de nature douloureuse. Bref, le SM s'était emparé du navire ! Ou alors une histoire de pari, ce qui était à la mode entre eux depuis quelques temps. N'ayant pas le temps de se mêler de cette histoire, Seido s'en alla, avec l'intention de retrouver ces deux-là plus tard et ça n'allait pas être beau à voir !

      "- Allez Axel, arrête de mater le navire, tu en auras l’occasion après, on y va ! "dit Seido avec le sourire.

      Le charpentier venait de se laisser un peu séduire, on dirait !


      Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 13 Nov 2013 - 10:56, édité 2 fois
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      Lorsqu'Elinor reprit connaissance, elle mit du temps à comprendre ce qui lui arrivait. Son accoutumance prématurée à l'alcool lui avait épargné de nombreuses gueules de bois ; mais elle en avait fait quelques unes, et savait que ce qui la touchait là n'avait rien à voir. Encore un peu sonnée, et prise d'un mal de tête carabiné, elle tenta de faire le point avec son esprit pour se souvenir de ce qu'il s'était passé. 
      Des flash lui revenaient en premier lieu, rien de bien constructif. Un puzzle de souvenirs qu'il fallait assembler pour que cela ait un sens. Elle reconstruisit péniblement le fil des événements. Le verre d'eau servi par le barman, de la part d'un vieux répugnant. Le goût assez immonde qui l'avait empêché de finir ; elle n'avait rien ingurgité d'aussi affreux depuis son fruit du démon. Les nausées qui avaient suivi peu de temps après. Ce n'était pas de l'eau qu'on lui avait offert. Mais un cadeau empoisonné - l'expression prenait ici tout son sens. 
      Ensuite, il y avait eu ces types, derrière elle. Elle avait tenté de se défendre, mais vu son état de malaise et de confusion, elle n'avait pas pu faire grand chose. Son fruit du démon n'avait pas eu le résultat escompté. Ensuite, ce fut le trou noir. 
      La tête de la jeune fille tambourinait tant qu'elle se mordit la lèvre. Elle reprenait lentement le contrôle de ses membres. Juste assez pour s'apercevoir qu'elle était couchée sur le ventre, que ses mains étaient entravées derrière son dos - quelle ironie pour la mangeuse du fruit des menottes - ses jambes en revanche étaient libres de mouvement. En douceur, elle pivota sur le dos. Son système gastrique était suffisamment mis à rude épreuve, inutile d'en rajouter une couche en demeurant sur le ventre. Ses yeux firent le point après être restés quelques minutes dans le flou. L'obscurité des lieux, loin de la desservir, n'agressait pas ses yeux fatigués. Un escalier montant se dessina alors, donnant sur une porte massive. Autour d'elle se trouvaient des tonneaux, des caisses de bois sans aucune indication, des cordes épaisses et des poulies qu'on utilise sur les navires. Nul doute sur les lieux : il s'agissait d'une cave. 
      Elinor essaya de se relever, elle retomba aussitôt, son corps trop engourdi. Le bruit qu'elle venait d'émettre eut une réponse. Une sorte de gémissement. Suivi d'un autre. Une parole plaintive. La cuisinière regarda mieux autour d'elle, sa visite visuelle n'ayant visiblement pas parcouru l'ensemble des lieux. C'est alors qu'elle découvrit un corps. Lui-aussi était dans l'impossibilité de réagir, mais il était encore moins mobile que la jeune fille. Ses mains était prisonnières de deux chaines plantées dans le mur, et située en hauteur, l'obligeant à conserver ses bras au dessus de sa tête. Ses chevilles étaient liées ensemble avec la même corde épaisse que la rouquine avait aperçu plus tôt. Il portait un capuchon noir lui cachant le visage. 
      Etant donné les vêtements que le corps portait, on pouvait penser qu'il s'agissait d'un homme - ou de Lady Oscar - plutôt riche. Pantalon noir, veste noire avec broderies dorées, une chemise vert très clair, elle-aussi finement brodée, une sorte d'écharpe blanche en soie très fine autour du cou. Chaussures noires sobres. Ses mains n'avaient rien à voir avec celles d'Axel ; le captif n'était pas un manuel. 
      La jeune fille refit une tentative, mais son corps n'acceptait pas qu'elle se lève. De toute manière, mieux valait qu'elle évite. Sa tête tournait trop vite pour rester en position verticale. Elle parvint cependant à s'asseoir, et à se déplacer tout doucement, d'une fesse sur l'autre, pour s'approcher en douceur de son compagnon de cellule. Lorsqu'il sentit sa présence, il se mit à frissonner d'appréhension. 
      - Ne vous inquiétez pas. Je suis prisonnière, moi-aussi. 

      Parler fut un moment pénible. Le souffle coupé par l'effort, les nausées qui lui donnaient l'impression de vomir si elle ouvrait la bouche...Elle dut lutter pour sortir ces quelques mots rassurants qui apaisèrent l'inconnu. 
      Une fois qu'elle fut arrivée à ses côtés, elle essaya de lever ses bras pour retirer le capuchon. Étrange, elle avait l'impression pourtant d'avoir monté ses membres. Pourtant, ces derniers redescendaient ostensiblement, comme si ses perceptions étaient changées. Ce qu'elle avait bu devait être nocif au point de perturber sa coordination. Vivement que Seido vienne la sauver, car elle commençait à angoisser sur les réactions surprenantes de son corps. 
      Au bout de longues secondes qui lui parurent des heures, elle parvint enfin à faire glisser le capuchon, libérant alors de longs cheveux soyeux, couleur émeraude, dans un mouvement à faire pâlir les publicitaires de shampoing. Ils lui tombaient jusqu'au bas des reins, battant Elinor en matière de longueur. 
      Malgré sa santé défaillante, la cuistot sentit son cœur battre la chamade en découvrant enfin le prisonnier. Son regard, d'un bleu glacial, était à la fois terrorisé et insolent, ce qui donnait envie de le maltraiter un peu plus pour mieux le consoler après. Ses traits, fins, trahissaient autant que sa tenue son origine sociale, plutôt noble. Sa bouche était bâillonnée par un tissu noir, mettant en valeur ses lèvres roses et attirantes. ZE damoiseau en détresse. 
      Spoiler:

      Ah, comme Elinor aurait rêvé jouer l'amazone sur son cheval blanc venant délivrer le pauvre prince charmant de ses vilains kidnappeurs...Sauf que...une amazone ne sauve pas les hommes, elles les tuent ou les maltraitent (mauvais exemple), qu'elle même était enfermée ; et en plus malade comme un chien. Raté pour le conte de fée.    
      Visiblement, au lieu d'être soulagé par le retrait de sa cagoule, le beau jeune homme semblait au contraire encore plus nerveux et agité. Il se mit à crier (sauf que cela ne donnait rien de probant à cause du tissu qui le muselait), puis ferma les yeux comme si avoir retrouvé la vue lui faisait souffrir le martyr. 

      - Calmez-vous, je ne vous veux aucun mal. Je ne pourrais pas vous faire grand chose, vous savez. Attendez, je vais essayer de vous retirer ce bâillon. 

      Elinor sentait que ses forces la trahissaient. Pourtant, dans un dernier effort, elle souleva ses mains et une partie de son corps pour faire glisser le tissu et libérer la bouche du malheureux. Prise d'un vertige, elle chuta carrément sur les jambes de l'homme. Il ne sembla pas apprécier ce contact, mais se montra pourtant inquiet pour elle. 

      - Merci à vous pour cela. Mais, mademoiselle, vous me semblez fort mal en point...Quelque chose ne va pas ?

      Woa..... cette voix...Elinor était-elle donc si près de la mort pour déjà entendre la voix d'un Ange ? L'homme parlait d'un timbre grave (mais pas gutturale pour autant), douce. On sentait qu'il était un être éduqué, voire un intellectuel, rien que par le ton qu'il employait. Si l'esprit de la jeune femme ne s'embrouillait pas au fur et à mesure du temps qui s'écoulait, elle aurait été sous le charme. 

      - Je crois...que j'ai été ... empoisonnée. 


      Il baissa les yeux ; une lueur de colère vint déformer ses traits. 


      - Ah les monstres...Ils ne reculent devant aucune cruauté. 


      La jeune femme demanda une précision. 


      - Ils vous ont fait du mal ?


      Il hocha tristement la tête. 

      - Ils me torturent. Tous les jours. Et même, plusieurs fois par jour. Vous-même, sans le faire exprès, vous l'avez fait...

      Elinor resta d'abord muette de stupeur. Comment...Jamais elle ne torturerait un apollon comme lui (quoique...C'est à méditer...) ! Mais....comment avait-elle pu lui faire du mal ? Avait-il une super sensibilité des nerfs qui rendait tout contact insupportablement douloureux ? Craignait-il la lumière (quoique vu l'obscurité des lieux, cela ne pouvait pas être cela) ?

      - Je suis vraiment désolée...Je...ne savais pas....Mais....comment vous torturent-ils ?

      - Ils m'enlèvent cette horrible capuche. 

      Un silence s'installa. Elinor fronça les sourcils. La suite n'arriva pas. Il avait donc terminé. Ce qui plongea la jeune femme dans l'incompréhension. 

      - Et ? 


      Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 13 Nov 2013 - 1:25, édité 5 fois
        Cela faisait quelques minutes qu'Axel attendait Seido, l'ayant suivi jusqu'à son navire. Et, étant un charpentier qui adorait son métier, il ne put s'empêcher d'admirer le joli navire sur lequel il se trouvait.

        Il avait eu le temps de bien l'observer en montant et, profitant de l'absence de Seido, le punk s'était surpris à caresser le navire, et pas seulement du regard. Une belle oeuvre vraiment : bois durs, assez variés, entre pin et chêne majoritairement. Quelque chose de bien solide, et pourtant qui pouvait flotter, visiblement. Et puis on pouvait ajouter à cela la belle couleur qu'arborait le navire, la structure classique mais bien faite, les détails et les finitions impeccables... Et encore, ça c'était l'extérieur ! Bref, le charpentier commençait à se poser des questions sur une éventuelle obsession, au point même d'oublier l'autre rousse là, qui venait de se faire enlever.

        A ce moment, le cowboy sortit en vitesse de son labo et en profita pour narguer le jeune Giriko, ponctuant son humour par un sourire moqueur, visible même à travers son haut manteau, c'était vous dire.

        "Allez Axel, arrête de mater le navire, tu en auras l’occasion après, on y va !
        -Hey, je te signale que jusqu'à maintenant, j'ai pas dit oui, cowboy !"


        Voyant Seido passer devant lui, Axel laissa échapper un sourire : cet homme était présomptueux, vraiment. Comme si Axel faisait déjà partie de l'équipage, sans même lui laisser le choix, non mais. Ensuite, en y réfléchissant un peu, le charpentier se rappela quelques évidences : il n'avait toujours rien trouvé pour sortir d'ici, la bande des Desperados était plutôt sympa, Axel venait de baver sur leur navire et là, ils allaient secourir Elinor comme un frère d'armes connu depuis longues années.

        "Et merde."


        Il laissa échapper un soupir quant aux nombreuses évidences qui s'accumulaient et qui mettaient petit à petit sa liberté entre parenthèses. Préférant ne pas penser à ce qui, pour lui maintenant, relevait de la fatalité, il courut sur le pont, sauta par-dessus la rambarde et rattrapa Seido dans sa course enflammée. Après tout, le plus important c'était de sauver Elinor. Ceci dit, en réfléchissant une nouvelle fois au fait que, selon ce que Seido avait dit précédemment,  le "on y va" était un début d'ordre d'un capitaine à sa nouvelle recrue, il soupira une nouvelle fois : il y était allé quand même le con. Et avec un arrière-goût de cage et un sentiment relevant du désespoir et du "de toute manière, c'est fini, trop tard, t'es foutu", Axel releva la tête en continuant sa course.

        Ils arrivèrent en quelques minutes face à une sorte de bâtiment quelque peu isolé de la ville et semblant dénué de toute présence humaine depuis une décennie. La façade était usée, affichant une couleur oscillant entre l'orange de la rouille et le gris du fer pas encore oxydé. Le lampadaire sur le côté éclairait faiblement (bah oui, le lampadaire non plus il était pas neuf...) une vieille porte sale, en bas à droite du bâtiment. Poussière sur la quasi-totalité de la porte en question, mais pas sur la poignée. C'était bien ici. De plus, Axel remarqua que le toit semblait être de piètre qualité, depuis le temps de sa construction : cela pouvait constituer une porte d'entrée supplémentaire, ou une porte de sortie, au choix.

        Se doutant qu'ils allaient de toute évidence être assaillis par des hommes armés à l'intérieur, qui, de plus, vu qu'ils formaient un réseau (les simples voyous ne te poursuivaient jamais aussi loin et dans de telles proportions), étaient dotés d'une tête pensante ET de gros bras, la tâche ne s'annonçait pas des plus simples. Peut être des explosifs. Ou des pièges. Ou des monstres dressés. Ou... Enfin bref, Axel, toujours pas froid aux yeux ("un p'tit con" comme dirait Anders), put se dire néanmoins que, comme le capitaine des Desperados le disait, foncer tête baissée n'allait pas faire que du bien. Axel se tourna donc vers son compatriote au haut manteau, et lui fit part de ce qui, selon lui, pouvait se tramer à l'intérieur, ainsi que la faille au niveau du toit. Le punk finit alors son rapide constat par son sourire tranchant propre à lui, et lança au capitaine avec un humour aiguisé, tout en croisant les bras :

        "Bon, on va voir si t'en as effectivement assez dans la tête et dans le froc pour pouvoir t'auto-proclamer capitaine, cowboy. Alors c'est quoi ton plan ?"


        Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mer 30 Oct 2013 - 13:48, édité 1 fois
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        Le silence persista quelques secondes. L'inconnu haussa les yeux au ciel comme si Elinor ratait une donnée pourtant essentielle. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Comment juste enlever un capuchon pouvait faire du mal à quelqu'un ? 
        Ce qui arriva par la suite fut inattendu : le jeune homme s'agita dangereusement, ses joues s’empourprèrent, ses yeux lançaient des éclairs tandis qu'il tentait de montrer du doigt le responsable de sa souffrance. 
        - Tout autour de nous, ici ! Il y en a partout ! 
        Elinor sursauta devant cette manifestation à l'opposé de la distinction apparente du personnage. Mais cela lui échappait toujours. Exaspéré, le prisonnier se décida enfin avec une lassitude visible à donner une explication. Il devait croire qu'elle était mentalement limitée.
        - LA POUSSIERE ! 
        La cuistot écarquilla les yeux de surprise : on le torturait avec de la poussière ?
        - On vous fait avaler de la poussière par la force ?

        Visiblement, ce n'était pas ça non plus ; mais cela lui fit un effet bœuf sur le jeune homme qui semblait tourner de l’œil à cette idée. Il était devenu très pâle et articula difficilement. 
        - Ce serait...d'une cruauté....Insoutenable...Quelle horreur...

        - Chut....Calmez-vous, tout va bien. Ils ne vont pas faire cela. Ils n'en n'auront pas le temps. Mon Capitaine ne va pas tarder à arriver pour me délivrer; on vous permettra de vous enfuir aussi. 

        A cette idée, il sembla s’apaiser un peu. D'un ton plus calme et posé, où pointaient pourtant le dégoût et une certaine haine, il s'exprima comme s'il se parlait à lui-même. 

        - Cette cave... est sale. Ils ne nettoient jamais ici. Je sens...la poussière autour de moi, sur moi. Mais je ne peux pas me laver, je ne peux pas assainir ces lieux à cause de ces chaines. C'est insupportable... Quand ils m'enlèvent le tissu, je vois toutes les toiles d'araignées, les moutons qui s'accumulent sous les meubles. Ce doit être ici l'antichambre de l'enfer. Non...C'est l'Enfer ici. 

        Oui, cet homme était canon. Mais il était aussi complètement timbré. Afin de lui changer les esprits, puisque la rouquine avait retiré la cagoule et donc exposé l'homme à sa pire crainte - il était donc mysophobe? - elle décida de discuter un peu, même si son cerveau semblait fonctionner au ralenti, et qu'elle rencontrait beaucoup de difficultés à aligner ses idées. 

        - Je m'appelle Elinor, je suis cuisinière. 

        Il eut un mouvement de recul. Puis constatant qu'elle n'avait ni farine, ni miette, ni autre relief d'ingrédients, il parut rassuré. 

        - Vous avez parlé de capitaine...Vous faites partie d'un équipage ?

        - Oui, en fait, je suis une pirate. 

        - Les pirates ont un train de vie très peu hygiénique, d'après ce qu'on dit. Entre les barils de poudre qui répandent leur contenu, les bouteilles vides de rhum qui jonchent le sol, les pirates eux-même qui ne prennent pas soin d'eux... Sans vouloir vous vexer, je ne sais pas comment une femme aussi propre sur elle peut tenir. 

        Il parlait des pirates d'une telle façon, d'un ton hautain ! Qu'ils pillent, qu'ils tuent, qu'ils partent à l'aventure, il s'en fichait. La seule chose qui l'obsédait était la propreté. Ou plutôt, l'absence ... de propreté. C'était exagéré, son discours était un poncif, rien de plus. Les pirates n'étaient pas des barbares vivant dans un lieu insalubre ! (enfin, tant qu'on n'y regardait pas de trop près). 
        Elle comprenait à présent pourquoi il avait un bâillon.... Mais comme elle ne pouvait pas vraiment lui remettre, vu sa position, elle décida de continuer la discussion. Plutôt que d'aller dans son sens, ou de chercher à le contredire (elle comprenait qu'un débat sur le sujet serait stérile), elle préféra noyer le poisson.  
        - Et vous, qui êtes-vous ? Pourquoi avez-vous été enlevé ?

        Il soupira et reprit avec sa voix de jeune premier, plus sympathique que le mépris qu'il affichait tantôt

        - Pourquoi, je n'en ai pas la moindre idée, bien que je soupçonne une rançon. Je me nomme Stefan Defoe. J'appartiens à une famille de notables de Zaun. Je suis géographe. Et vous, pourquoi êtes-vous arrivée ici ?

        Elinor ne répondit pas de suite. Son malaise empirait. Elle mit du temps avant de saisir ses propos et de répondre. 

        - Je n'en suis pas sûre, mais je parierais sur des représailles. Je me suis quelque peu donnée en spectacle, tout à l'heure. Cela n'a pas dû plaire. Ou alors, on a cru que le charpentier était dans notre équipage. Il s'est fait remarquer et a agressé par un nabot. Cela n'a pas dû plaire à sa "Grandeur"..


        Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 13 Nov 2013 - 1:26, édité 8 fois

          "- C'est simple, avec une efficacité non négligeable. Je vais te demander de reculer de quelques mètres. Encore un peu.... Voilà, nickel."

          Ce genre de situation rappelait des souvenirs à Seido, du temps où il chassait les malfrats dans leur repaire, avec leur assaut en traître et leur piège. Mais voilà, le pirate avait maintenant un bagage et un arsenal un peu plus conséquent, de quoi faire pâlir les idiots qui avaient osé kidnapper sa cuistot. Ainsi, il sortit une flasque en verre de sa poche, contenant un liquide orange, et versa le contenu sur la porte d'entrée. Sacrifier de la sorte le fruit de son dur labeur, quel gâchis tout de même ! La substance en question émanait une odeur étrange, indéfinissable, et qui n'était pas un réel plaisir pour l'odorat.

          Rejoignant Axel, la capitaine sortit son revolver, et ajusta un peu le contenu de son barillet. Bras gauche tendu vers la porte, il plaça son autre main sur son chapeau, prévoyant la suite, et tira deux balles successives. La première, son fameux "Flame Bullet" qui incendia directement le liquide, qui était en réalité la composante primaire à l'état pur de cette balle, mais aussi de celle qui suivait : le "Blow Bullet" ! En temps normal, cette balle provoquait une faible explosion, mais cette teneur en liquide et la chaleur des flammes libérèrent une bien plus importante, faisant non seulement trembler l'édifice, mais aussi fracasser les portes enflammées vers l'intérieur. Le feu ne tarderait pas à déchainer sa furie. Axel semblait un peu choqué par cette attaque.

          "- Les flammes vont les occuper un peu, mais on doit se dépêcher, avant que ça empire et que ce vieux truc ne s'écroule."

          Marchant entre les flammes, les deux hommes entrèrent, en se doutant un peu que cet acte ne serait pas sans répercussions. Une poignée d'homme se trouvait dans le hall, fixant leur invité, d'un air mauvais. La large pièce n'était éclairée que par les flammes, montrant un tas d'immondice sur un côté, et un manque total de rangement de l'autre. C'était bien d'avoir une planque, mais il fallait en prendre soin un minimum ! Le doc n'appréciait pas cela, étant l'une des causes d'infection et de maladie, une véritable source de problème dans sa profession. Heureusement, les grades températures venaient à bout des maladies ...

          "- Je suis d'humeur généreuse, je vous laisse le choix : libérer votre prisonnière, ou risquer de déclencher l'Enfer en m'obligeant à le faire moi-même. Votre choix ?"

          Le bruit d'une foulée de lame sortant de leur fourreau indiqua l'option choisie. La foudre de la colère du capitaine allait s'abattre sur leur destin pitoyable, au grand plaisir d'Hinoen. Le capitaine avait lui aussi dégainé son épée, dont les reflets cendrés dansaient avec les flammes environnantes. Hinoen, le Tranchant de feu, portait décidément bien son nom et demandait lui aussi un peu d'action, étant resté un peu trop longtemps dans son fourreau. Seido était un peu déçu d'observer que son intimidation fonctionnait de moins en moins. Quelque chose clochait... Il devait se pencher là-dessus un peu plus tard.


          Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 13 Nov 2013 - 10:58, édité 2 fois
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          - L'ïle de Zaun n'est pas un lieu où il fait bon vivre. Si vous parvenez à sortir d'ici, quittez cette place au plus vite, ça vaut mieux. Les habitants ont une mentalité déplorable, surtout envers les étrangers. Si vous vous êtes exposés en public, il n'est guère étonnant qu'ils cherchent à vous punir. 
          Une idée germa dans l'esprit d'Elinor, qui pourtant éprouvait de plus en plus de difficultés à penser et à aligner ses mots. Le poison dont elle avait été la victime s'attaquait à son corps avec plus de rapidité qu'auparavant. Sa tête se mettait à tourner très vite, tout en tambourinant fortement au niveau des tempes, dans une danse folklorique douloureuse.
          - Vous....n'aimez....pas Za...Zaun, n'est-ce pas....
          Il haussa les épaules pour souligner cette réplique d'une évidence flagrante.
          - Notre...équipage...
          Elle ne parvenait qu'au prix d'un lourd effort à rester assise. Elle perdait ses repères visuels, sa vue se troublait de plus en plus. Parler et maintenir son corps devint trop difficile. Ses forces la quittaient progressivement. Elle se mit à glisser sur le flanc. Le jeune homme leva ses jambes du mieux qu'il put pour que la tête de la cuitot ne tombe sur le sol et aggrave son état.
          - Notre....équi...
          - Vous ne devriez pas parler ; cela vous fatigue encore plus.
          MAlgré son air hautain et réservé, cherchant à mettre la distance entre lui et le monde, il se montrait plutôt compatissant. Il se mit à crier d'une voix autoritaire et posée, afin de se faire entendre, tout en conservant sa dignité nobiliaire.
          - Venez immédiatement, espèces de lâches ! Elle va très mal ! A quoi vous servirait un otage mort ?
          Elinor se mit à sourire en voyant qu'il prenait son parti et cherchait à faire quelque chose, quitte même à provoquer leurs gardiens. Hélas, ils n'obtinrent aucune réponse.
          - Notre équip...age....a besoin....
          Un violent mal de ventre, suivi d'une montée nauséeuse, l'interrompit. Mais cette fois, elle avait l'intention d'aller jusqu'au bout.
          - a besoin....D'un navigateur.... Pourquoi vous...ne viendriez pas...
          - avec vous ?
          Il resta muet de stupeur, comme si cette proposition frôlait l'indécence. Elle dépassait totalement le jeune homme qui semblait réfléchir à ce qui cela impliquerait pour sa vie quotidienne ; et vu sa tête, la réponse semblait être plus non que oui.
          - Merci bien. J'ai vu ce que donnait le monde extérieur. Je préfère rester chez moi. Au moins, je ne vois pas la saleté, la pollution de cette immonde île. 
          A croire qu'il vivait comme un anachorète.
          - Mais vous ne pouvez pas rester enfermé comme cela tout....toute votre vie, enfin ! Si vous venez avec....
          Elle s'arrêta au milieu de la phrase.
          - Je crois que je vais vomir.
          Un silence de plomb s'installa dans la cave.
          - ....
          - ....
          -....
          -....
          -.... Chut....Calmez-vous, tout va bien. Votre équipage va bientôt arriver.

          Et comme pour souligner ce propos, tous les deux entendirent alors le bruit d'une explosion venant d'en haut, suivi de voix s'exprimant fortement et de coups échangés. Elinor afficha un petit sourire et murmura...
          - Seido....

          ...avant de perdre connaissance.


          Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 2 Juil 2014 - 23:51, édité 5 fois
            Axel arbora de grands yeux écarquillés lors de l'explosion. Alors c'était ça, entrer en finesse ? Non mais c'était du grand n'importe quoi. "Fonce pas tête baissée" qu'y disait le cowboy... Tu parles ! Ceci dit, comme tout boxon en devenir, le punk adorait le principe. Surtout que quitte à se prendre la tête, autant le faire au moment de la sortie. Le sourire déchirant son visage, il suivit le principal instigateur de cette merde en devenir à travers les flammes, calmement, les bras croisés.

            Ils entrèrent tous deux dans le bâtiment, et découvrirent une demi-douzaine d'hommes de main, tous surpris, ayant arrêté leurs précédentes activités. Les cartes de poker de deux d'entre eux tombèrent sur le sol usé et vieillot du hall, près de la table en bois où les deux compères balafrés étaient assis. L'intérieur n'était pas franchement mieux que l'extérieur, même après l'explosion de la façade en question. Taches de rouille, de poussière, sur les murs et le sol. Pas sur le plafond. En même temps, le plafond, il en restait pas grand-chose, comme constaté précédemment par le charpentier. D'un côté, des ordures, de l'autre des futures ordures. Quel manque d'organisation, sérieusement... Mais si le punk examinait les environs, c'était surtout pour savoir où aller après. Et en effet, il distingua trois malabars autour d'une porte (mal foutue encore), au fond du hall en question. Bingo.

            Il prit quelques secondes pour réfléchir à la situation. Alors, six sous-fifres dont trois près de la porte. Trois en face et sur chaque côté. Aucune trace du nain, et surtout, c'était vraiment de la cavalerie légère pour un hall. En conséquence, il y avait forcément une salle derrière, avec du plus gros poisson. Même s'ils étaient organisés comme des manches (six petits esclaves pour un hall on ne peut plus accessible par la force, sérieusement ?), ils ne devaient pas être si stupides que ça. Enfin, en réalité le jeune Giriko l'espérait plus qu'autre chose. Une salle derrière, les attendant. Et vu qu'Elinor était un peu leur seule marchandise, ils devaient la garder dans un coin bien au chaud. Ou bien au froid. Enfin bref, ils devaient la garder autre part. Le bâtiment n'était pas si grand, il y avait donc un niveau souterrain. Vu qu'il n'y avait aucune trappe ici (ah tiens, l'accès aux otages pas dans la première salle, ils étaient pas si stupides que ça, au final), elle était dans l'autre. De plus, Seido avait une fiole d'antidote. Elle ne devait absolument pas se casser avant que les secours atteignent le cuistot. Donc cyborg en première ligne. Rapidement et de façon précise.

            A ce moment, le capitaine des Desperados fit un discours préparant la bataille, avec une tentative de négociation mêlée d'intimidation. Et soudain, la ponctuation à sa phrase se fit sentir par le menu fretin qui dégainait l'un après l'autre. Et peu après, Noroma dégaina son épée : une grande et longue lame, aux reflets couleurs gris-rouge, s'harmonisant parfaitement avec les flammes créées précédemment. Axel, à ce moment, se remémora Saint-Urea et la lame de Baeteman.

            *Qu'est-ce qu'ils ont tous à choisir des épées aussi belles ? Y a rien de mieux que les tronçonneuses...*

            Il soupira à cette pensée, et décida que de toute manière, il allait s'amuser aussi de toute façon. Il fléchit les jambes et décroisa les bras d'un coup sec.

            "Rock on, Nietzches !"


            Et entre les cris de la charge commune des six hommes et le bruit des flammes qui crépitaient intensément, on entendit alors le rugissement perçant de tronçonneuses qui se mettaient en marche. Les dents surplombant les membres d'Axel sortirent, et se mirent à tourner rapidement, toujours dans ce bruit de machines, sourd, grandissant, résonnant dans le hall, s'harmonisant avec les flammes dévorant les portes. Ensuite, s'ensuivit un bruit de pas lourds, mécanisés, intenses. Le jeune Giriko courait droit vers la charge ennemie, sans se poser plus de questions.

            Le premier mafioso le croisa, tentant de trancher horizontalement de son épée vers le DeusExMachina qui fonçait à vive allure. Ce dernier fléchit les jambes, plus bas encore, esquivant avec brio le coup simpliste de son adversaire. Soudain, il bondit par-dessus la tête de l'attaquant, grâce à la force de ses jambes et dans un nuage de vapeur, lui assénant un coup de genou facial au passage. Il agrippa alors de ses chaînes les bras de sa victime et passa derrière lui. Dos à dos, le punk prit alors ses chaînes en main et les envoya vers l'avant. Le mafieux se transforma alors en projectile humain et atterrit droit dans le mur, telle une roquette. Un majestueux missile. Rocket Queen.

            Les mafieux sur les côtés latéraux foncèrent alors vers Axel, espérant le prendre en sandwich. Le cyborg croisa alors violemment ses bras, envoyant chacune de ses deux chaînes vers ses assaillants. Chaîne droite à gauche et chaîne gauche à droite. Ben oui, il s'amusait, c'était la partie easy du combat. Il réussit à les saisir grâce aux grappins, ce qui fit hésiter un instant les deux australopithèques (prognathisme, aucune organisation et stratégie, aucune conscience du danger même avec leur pote dans le mur, c'était assez justifié comme point de vue, pensait-il). Axel recula alors d'un pas, saisit les chaînes fermement et décroisa les bras, amenant chacun des deux bêtas à se croiser juste en face de lui. Se heurtant violemment l'un contre l'autre, finalement, le sandwich fut fait. Le jeune Giriko ponctua son oeuvre partiellement culinaire par deux coups de poings sur l'arrière des crânes primitifs. Il se permit à ce moment de lancer un "Yawza !". C'était la classe quand même.

            Ce qui fut beaucoup moins classe en revanche, c'était que, son sandwich lui bouchant la vue vers la porte, il ne remarqua les deux hommes armés fonçant droit vers lui qu'au dernier moment. Leurs deux lames courbes et bâtardes s'abattant sur le cyborg un peu trop frimeur, ce dernier eut heureusement juste le temps de prendre une de ses chaînes à deux mains pour parer le coup double. Attendez voir... Deux sabres seulement ? Et alors qu'il avait les mains prises à essayer de résister à deux lames qui se trouvaient à quelques centimètres à peine de son visage, fléchissant son corps vers l'arrière pour supporter le poids et la puissance des coups que les deux attaquants avaient portés, il entendit alors les pas d'un troisième homme qui allait le prendre par surprise. Et sur ce coup-là, il n'allait pas pouvoir faire grand-chose.

            Mais les sbires ennemis n'étaient pas les seuls à disposer d'un allié en arrière. De plus, celui d'Axel était de qualité.

            *Ride on, cowboy.*


            Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:35, édité 2 fois
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            C’était décidé, Axel allait entrer dans son équipage, qu’il le veuille ou non ! Sa technique de combat était unique, et puis, avoir un cyborg dans son équipage, c’était le top ! La scène était plutôt intéressante, laissant au début Seido comme simple spectateur qui se délectait du combat, mais ça ne dura pas. L’homme-machine était un peu embêté, dirait-on.

            En avançant, Seido dégaina  son revolver à nouveau, et tira devant lui directement, sans vraiment prendre la peine de viser, remettant ensuite son gros calibre à sa place. Bien sûr, la balle atteignit sa cible sans problème, et heureusement d’ailleurs vu la faible distance les séparant. Elle atteignit la main du sournois, qui lâcha son katana au pied d’Axel, mais ça ne s’arrêta pas là. En effet, un flash lumineux envahit la pièce, juste derrière le charpentier, éblouissant les trois hommes. Un bruit sourd indiqua que le fourbe était KO, en tombant lourdement sur le sol suite à un méchant coup à la tête. De quoi lui remettre les idées en place. Doucement, Seido saisit son camarade et l’invita à reculer, pour prendre sa place.

            Les deux hommes retrouvèrent alors la vue, et décidèrent d’attaquer l’homme au chapeau, armant leur sabre au-dessus de leur tête et frappèrent ensemble, avec leur coup double, ça devait être une sorte d’habitude. L’instant suivant marqua la naissance d’un court blanc, bientôt suivit par l’étonnement des deux gars, qui se demandaient comment leur cible tenait encore debout après une telle attaque. De sa main libre, Seido leur indiqua leur sabre … à qui il ne restait plus que le manche ! Quand avait-il fait ça ? Difficile à dire, mais une chose était sûre pour les deux gars : les paroles du type n’étaient finalement pas des bêtises. Lâchant leur arme, ils passèrent à côté de Seido et Axel, en courant vers la sortie.

            Le charpentier semblait un peu impressionné aussi, mais il était prêt à se battre encore, surtout en voyant quatre nouveaux gars approcher. Si ce n’était pas pour le geste de la main de la part de Seido qui l’invitait à ne rien faire, il aurait de nouveau foncé dessus, telle une bête sur sa proie ! Il laissa pourtant faire Seido, sans doute aussi un peu curieux de voir ce qu’il allait faire. Le capitaine avait placé son magnifique sabre à la verticale, et ensuite à l’horizontale.

            « - Demoniac Breath »

            Le mouvement du sabre fut souple, léger, mais d’une puissance telle qu’une lame d’air naquit, directement envoyée vers les bandits. Aucun d’eux n’eut la possibilité de réagir à temps, et se perdirent dans un nuage de fumée. On constata quelques instants plus tard que personne n’avait été touché, mais qu’il y avait une profonde ligne tracée sur le sol … Le message était clair pour ceux qui oseraient s’approcher : le prochain coup irait directement sur eux, et ça ferait sans doute mal. Pas idiot, les bandits décidèrent à l’unanimité de se rendre. Un choix judicieux, surtout que ça n’était même pas le coup le plus puissant de Seido.

            Le pirate préférait éviter les combats inutiles, et avait d’ailleurs autre chose à faire, actuellement. Il se dirigea ainsi vers le fond, devant une porte en métal, qui ouvrit de sa main gauche. La pièce était plus propre, avec un grand tapis, et divers objets de valeur. A première vue, on ne voyait personne, mais c’était évident qu’on les y attendait, avec l’un ou l’autre piège. Ces bandits étaient, d’une certaine manière, assez prévisibles.

            « -Je vous attendais ! »

            Le chef était installé sur une sorte de trône, qu'on ne voyait pas vraiment au début, à cause d'une pile d'objet entassés au centre de la pièce. Les pirates s'approchèrent, alors qu'une série d'hommes de main vint de tous les côtés, un peu plus costauds que les gars de la pièce précédente, et plus armés. C'était exaspérant de voir cette résistance, qui allait être inutile, au final. Telle était la conviction de Seido. Ce dernier demanda à son camarade de s'occuper du côté droit, tandis que lui prendrait l'autre.

            Sans perdre un instant, Seido fonça sur le premier gars et lui infligea un coup de pommeau au sommet du crâne, en dégainant son revolver. Comme il n'avait pas changé de barillet le capitaine disposait des même balles flash qu'usées précédemment. Ainsi, il vida la moitié de son chargeur derrière lui, et l'autre derrière Axel, histoire de bénéficier d'un petit avantage de quelques secondes, histoire de contrer l'avantage numérique des autres. Seido changea le barillet du Dragon Noir en vitesse, et le rangea, pour s'attaquer à ses ennemis.

            « - Demoniac Claw ! »

            Le capitaine pirate enchaîna une série de taillade, visant des parties précises de ses adversaires, évitant avec souplesse la moindre de leur tentative de le toucher. Une fois passé à côté de chacun, leur pantalon tomba au sol, découvrant leur tenue très... à la mode, passant du boxer classique à rayure au motif de banane. Seido ne manqua pas de rire face à ce spectacle, un peu moins apprécié par les intéressés, à savoir pourquoi.

            « - C'est tout ce que tu as, Monsieur le petit géant ? »

            Une série de bruits étranges indiqua à Seido qu'il venait de toucher un point sensible. En effet, la surface autour du gars s'élargit, faisant apparaître ce qui se trouvait là réellement : une sorte de grosse armure scintillante, dont la tête était le nain ! Le véritable combat allait commencer, mais il fallait faire vite, les flammes les rattrapaient ...

            « -Vous allez goûter à la puissance du géant ! Tremblez !»


            Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 13 Nov 2013 - 11:03, édité 1 fois
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            Axel, de son côté, tenait sans trop de difficulté, avec aisance même, le front droit. Cependant, lui, il n'était pas aussi gentilhomme que Seido vis-à-vis de ces bandits : Axel profita de l'éclair de la balle du cowboy pour foncer au milieu des sous-fifres, et balancer ses chaînes dans tous les sens. A vrai dire, il était exact que le punk reprochait légèrement sa bonté trop grande au capitaine des Desperados, pourtant clairement doté de plus d'expérience au combat que lui, mais ses petits tours de passe-passe lumineux permettaient de se débarrasser de la bleusaille très vite.

            Le jeune Giriko avait donc bondi par-dessus le premier malfrat avant de lui infliger un coup de coude sur la nuque. Il continua sa lancée, profitant de l'aveuglement de ses adversaires : il déploya ses chaînes et frappa le premier visage à gauche, puis à droite. Il croisa ses chaînes, utilisant son allonge pour porter un coup de zone et, continuant dans sa lancée rotatoire, il les saisit et tourna sur lui-même, telle une tornade d'acier, faisant tomber un à un les chênes orgueilleux qui auraient mieux fait de se comporter en roseaux. Ce ne fut qu'une fois la bande à Basile par terre que le punk aux dents de scie s'arrêta sec, un sourire satisfait après un ouragan de violence. Il rétracta ses chaînes et en profita pour jeter un œil autour de lui, très vite.

            Après avoir tenté de retenir un rire quant aux pantalons baissés de la compagnie créole... D'ailleurs, c'était stylé. Très gentillet, mais stylé. Très beau coup du Noroma. Donc, après s'être amusé un bref instant des dingues dingueries du cowboy moqueur, il observa vite fait le paysage. Enfin, ce qu'il en restait.

            Le nain sur son trône n'avait pas encore bougé. Pas d'un poil. Mais il arborait un sourire confiant, comme sûr de l'issue de cette passe d'armes à venir. Comme s'il avait déjà tout prévu. Soudain, Axel remarqua un détail on ne pouvait plus important : les flammes précédemment effectuées pour entrer dans le bâtiment s'étaient nourries des ordures et diverses affaires, allant même petit à petit jusqu'à dévorer le hangar entier. Mais comment ? Le bâtiment était censé être en fer, pas en bois... Quelque chose clochait...

            Et ce fut à ce moment que le punk sentit une vague odeur, bizarre, soudain dérangeante. Car en effet, l'excitation, l'aisance de leurs combats et la vitesse à laquelle s'était effectuée ces derniers avaient permis de cacher ce qui pourtant était une évidence : "Giant" avait enduit de combustible tout le bâtiment. Et son sourire vicelard cachant bel et bien une intelligence, l'endroit n'allait pas tarder à être transformé en four à pirates. Axel comprit alors tout ce plan machiavélique : les attirer ici, juste pour prouver son autorité, leur laisser penser que leurs adversaires étaient stupides, cramer tout au cas où, les otages avec pourquoi pas, et si jamais les pirates sortaient d'ici, toute la population de Zaun aurait vu deux pirates entrer, foutre le feu à un bâtiment, et sortir. Quoi qu'il arrive, Seido et Axel avaient peu de chances de sortir un jour de Zaun. Brillantissime. Mais maintenant, Axel était furieux.

            Le jeune Giriko serra les dents et les poings : tout allait se passer très vite. Et au moment où il articula pour injurier ce Machiavel en devenir, Seido prit la parole.

            « C'est tout ce que tu as, Monsieur le petit géant ? »

            Et à ce moment, Axel vit le trône et ses alentours bouger, sortir de terre. Le nain s'élevant petit à petit, un rictus de colère, de mépris s'inscrivit sur son visage rond et hideux.

            «Vous allez goûter à la puissance du géant ! Tremblez !»

            Les yeux d'Axel s'écarquillèrent alors.


            Il avait devant les yeux un exosquelette mécanique de quatre mètres de haut sur trois de large, fonctionnant à la vapeur grâce à des bonbonnes logées dans l'abdomen. Deux poings gigantesques sur ce qui semblait être un cyborg de compétition. Une sorte d'extension de la petite boule énervée que représentait leur adversaire. Simple, pas d'autres artifices, mais semblant très efficace. Le nain au sommet de la chose avait une multitude de veines sur son front rouge, prêtes à exploser à n'importe quel moment. Son visage laissait deviner la haine et le dégoût envers les deux êtres devant lui, qui désormais ne rigolaient plus autant de sa petitesse.

            "Attention !"

            Axel s'écarta de justesse face au poing massif qui s'écrasait avec une vitesse monstrueuse sur le sol. Et en plus, il était rapide l'enfoiré... Plus le temps de douter. Axel sortit ses chaînes et sauta sur le gros cyborg, abattant ses armes de la violence la plus importante qu'il pouvait. Une fois, deux fois, trois fois. Mais Giant ne prenait même pas la peine de se mouvoir. Il écarta son bras gauche vers Axel, le balayant et l'envoyant dans le mur le plus proche, comme un vulgaire moustique. Le punk entendit alors le rire le plus dégoûtant qu'il avait jamais entendu, avant d'heurter avec violence le mur de fer.

            Sonné, entre les ombres rouges crépitant de plus en plus, il ne put réagir pendant quelques secondes, les yeux fermés. Il entendait les bruits d'une lame qui ricochait sur de l'acier, plusieurs fois. Il entendait des impacts lourds de masses s'abattant sur le sol. Il entendait les rires de plus en plus violents de Giant. Ils étaient en mauvaise posture. Très mauvaise posture. Ils s'étaient fait avoir sur toute la ligne. Sa lame ne semblait pas trancher, (un alliage beaucoup plus résistant que l'acier donc, tendant plus sur le diamant) Giant avait une plus grande allonge, le cowboy devait bouger à une vitesse folle pour ne pas lui aussi finir dans le mur. Et soudain Axel repensa à où il était, dans quelle situation surtout, et vit ce Giant mécanisé comme une incarnation du Zaun actuel, qui essayait de happer les petits voyageurs et pirates, avec violence et brutalité. Les manger tout cru, comme ce hangar se faisait manger par les fla...

            ...

            "Hey, le nain sur échasses ! Mange-toi ça !"

            Giant se retourna alors et prit de plein fouet une masse d'acier constituée de chaînes enroulées sur elle-même, une Bad Apple. Le cyborg massif tomba en arrière, lourdement, alors qu'Axel lui, se rapprochait de Seido en courant. Eh bah oui, on pouvait pas le trancher, mais une belle grosse patate à sa taille, c'était obligé que ça marche. La course du jeune Giriko fut alors stoppée par plusieurs morceaux de toit incandescents qui tombèrent violemment, fait dû à l'impact qu'avait causé la chute du nain. Le premier entre les deux pirates, et ensuite les autres recouvrèrent une grande partie du champ de bataille, isolant le capitaine des Desperados dans un recoin du hangar, là où se trouvait le trône du nain. Axel hurla alors vers la silhouette de Seido, qu'il n'entre-apercevait qu'à travers un voile rouge orangé incandescent.

            "Seido ! On manque de temps ! La trappe est sous le trône, et c'est toi qui as la fiole ! Va sauver Elinor, je m'occupe de lui !"

            Soupçonnant une future indignation et refus de la part du gentilhomme, il continua alors à gueuler sans lui laisser le temps d'en poser une :

            "Putain, j't'ai dit qu'on a pas le temps !! Grouille-toi, tu viendras me chercher après !"
            "T'as intérêt de rester en vie, tu dois entrer dans mon équipage !"

            Et des bruits de pas se firent entendre à la suite de ces paroles : Seido était descendu. Le punk ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Axel se retourna soudain, entendant le bruit d'une machine qui se relevait : le monstre était debout et il était en colère.


            Isolés par les flammes, dans ce paysage apocalyptique qu'était ce hangar en ruine, Axel souriait. Les dents tranchantes, ce sourire tellement lui, tellement tronçonneuse, tellement Axel. C'était un combat qui revêtissait un sens symbolique pour le punk. Lui face à Giant, face à Zaun. Face à ce monde pourri et hideux, qui brûlait en flammes, s'auto-consumait de plus en plus à chaque seconde qui passait. Ce monde qui tentait de l'avaler vivant, lui et sa liberté, lui et son identité, lui et son monde. Axel frappa du poing droit sa main gauche, avec assurance, le menton en avant. Serein, confiant. Non pas en sa victoire, mais en son combat. Son extase. Et ce, peu importe la fin. Le géant se tenait en face de lui, du haut de ses quatre mètres. Ne bougeant pas d'un pouce, se contentant de regarder de haut, avec un air snob et méprisant le moustique qu'il voulait pulvériser. David s'approcha d'un pas de Goliath, et décroisa les bras d'un coup sec, cette paire de lance-pierres ridicules, en se moquant pourtant du monde gigantesque en face de lui :

            "Je vais t'exploser, LITTLE BOY !!"



            Et les tronçonneuses se mirent en marche.


            Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:36, édité 2 fois
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            Depuis la cave, on s'interrogeait vraiment sur les évènements qui se passaient au rez-de-chaussée. Et vu d'ici, ce n'était pas rassurant pour un sou. Des bruits bizarres, mélange de cris, de tronçonneuse, et du crépitement de brasier. Le plafond qui tremblait, comme soumis à la pression d'un poids inadapté. Et le feu, qui progressait, cette chaleur insupportable qui s'emparait de tout le bâtiment pour lui asséner un coup fatal.

            Le feu avait un avantage majeur : il purifiait tout. Rien ne lui résistait, et il permettait toujours de partir sur des bases saines et recommencer à zéro.
            Le feu avait un inconvénient de taille : il générait de la cendre.
            Le feu avait un avantage majeur : s'il se propageait jusqu'ici, enfin Stefan aurait un repos bien mérité et vivrait au paradis où rien ne saurait entacher sa perception du monde.
            Le feu avait un inconvénient de taille : il générait de la cendre, et à l'idée de devenir poussière, le jeune homme ressentait un profond dégoût. De toute façon, mourir en soi était certes une sorte de libération, mais cela augurait que le corps du défunt se désagrégeait, retournait à la terre, était mangé par les vers...

            Ahhhh !
            Stefan dut interrompre les pensées terrifiantes qui lui venaient à l'esprit dans ce moment tragique. La situation n'était pas très favorable pour les deux prisonniers, et la mort frappait à la porte si l'on ne venait pas les sauver séance tenante. Outre le feu en lui-même, des débris de bâtiments tombaient, et le sol menaçait de les ensevelir définitivement dans des décombres.
            Il ne pouvait pas faire grand chose, cependant. La pirate était évanouie, son état s’aggravait de seconde en seconde ; elle perdait progressivement des couleurs, son souffle plus court, sa poitrine moins mouvante qu'auparavant. Quant à lui, enchainé de cette manière, que pouvait-il espérer ? Qu'on les repère, qu'on vienne les chercher...Il tenta néanmoins de bouger, surtout que des saletés commençaient sérieusement à recouvrir son vêtement. Il s'acharna sur les bracelets métalliques, menaçant de se démettre l'épaule ; s'égratignant les poignets mais essayant d'en faire fi. Hélas, sans résultat.

            Bon, et bien...il ne restait qu'une chose, donner de la voix. Le jeune Zaunois se mit à appeler à l'aide, de la voix la plus forte qu'il pouvait. Cela devenait particulièrement urgent, à cause du combustible qui avait été répandu un peu partout dans ce piège à rat. L'odeur n'avait pas échappé à la finesse de ses sens - surtout quand il s'agissait de mauvaises odeurs.
            Elinor remua légèrement en gémissant. Cela encouragea l'homme à pousser encore plus le volume, au point qu'il n'entendait plus les va et vient à l'étage.

            Enfin, la trappe se souleva, dévoila un homme de grande taille vêtu d'un chapeau large et le visage couvert d'un tissu - sûrement pour se protéger de l'air vicié. Celui-ci, d'abord surpris de voir un second captif dans cette cave lugubre, fonça sans hésitation vers la jeune pirate dès qu'il l'eut aperçue, prit son pouls, et constata son état défaillant.

            - Elle a perdu connaissance depuis quelques minutes déjà.

            D'un signe de la tête, l'inconnu signala qu'il avait saisi et sortit de sa poche une petite fiole. Il ouvrit délicatement la bouche de la femme et fit glisser le contenu sur la langue, penchant la tête vers l'arrière pour être sûr qu'elle avalerait bien tout.
            Les deux hommes paraissaient plus sereins, mais pas entièrement soulagés tant qu'elle n'ouvrirait pas les yeux. Le mystérieux personnage brandit alors une épée, et coupa les liens d'Elinor. Puis il brisa d'un seul coup de lame les deux chaines qui maintenaient en l'air les bras de Stefan. Celui-ci demeura étonné quelques secondes ; il n'aurait jamais pensé qu'un sabre pouvait trancher du métal comme du beurre...
            Il se leva avec difficulté tandis que le combattant prenait la malade dans ses bras. Il était resté si longtemps assis... Il prit la direction de la sortie, cependant, sans un regard en arrière pour cette prison de cauchemar. Mais tandis qu'il fit un pas, à présent content qu'il soit enfin libre, en pleine possession de son corps, avec une assistance à ses côtés, sa tête se mit à tourner, comme celle d'Elinor un peu plus tôt. Mais pas pour les mêmes raisons. Il avait fait un effort magistral pour oublier un temps cet environnement hostile où il s'était retrouvé. Mais son seuil de tolérance avait été atteint.
            Toiles d'araignées. Moutons. Poussière. Cendres. Désordre. Accumulation sans cohérence. Feu. Moisissures.

            Un voile noir recouvra son regard alors qu'il était parvenu en haut des marches et sortait enfin de la trappe.
            Un voile noir bienfaiteur, qui le sauvait de ces visions infernales. Et alors qu'il rejoignait Elinor dans l'obscurité de l'inconscience, il remercia cette interruption momentanée de son cerveau, nécessaire pour éviter de sombrer dans la folie. Il l'avait mérité : il avait supporté bien plus que d'ordinaire.

            Lorsque le Capitaine des Desperados entendit le bruit de chute derrière lui, il ne put que constater que l'homme était à terre. L'anonyme aux longs cheveux verts avait-il lui aussi été empoisonné ? A moins que cela ne vienne de l'air de plus en plus difficilement irrespirable, ajouté à une longue captivité et à une fatigue normale du corps ? Ne cherchant pas à diagnostiquer (sortir d'ici et aider le cyborg étant plus urgent), il chercha à porter les deux corps en même temps, un sur chaque épaule.


            Dernière édition par Elinor Lafayette le Mer 13 Nov 2013 - 1:28, édité 4 fois
              Et Axel se tenait prêt. Lui, tout petit, minuscule, ridicule, face à ce géant mécanisé, imposant de par la taille de son corps et de ses poings. Axel allait avoir du mal. Vraiment du mal, à ne serait-ce que tenter de l'abattre. Son adversaire avait une armure à toute épreuve, une allonge énorme, un potentiel de dégâts monstrueux et une rapidité qui tenait le coup malgré le poids et la largeur de la bête. Ce dernier point était peut-être le seul qui était au niveau de ce que le punk pouvait suivre. Le combat allait être tendu, d'autant plus qu'il était limité par le temps, tant les flammes s'agrandissaient et détruisaient le hangar à une vitesse monstrueuse. Mais... Axel jubilait. Il s'en foutait presque même. Il jubilait intérieurement, tentant de se retenir d'éclater de rire face à ce Goliath qui se tenait debout devant lui. Ses dents pointues arrachaient la peau de son visage presque, dans ce sourire si malsain, si machiavélique. Tellement loufoque que Giant perdit le sien. C'était Axel.

              Axel, ou plutôt cette partie d'Axel, qui avait foutu le camp de Bliss, sans se retourner. Cette partie démoniaque, totalement barge et violente, qui jouissait d'un plaisir extrême à chaque combat. Cette partie qu'Axel, mine de rien tentait d'étouffer, tentait de ne pas montrer, en tant que petit-fils, en tant grand frère, en tant qu'être humain tout simplement. Cette partie, son Jormungandr interne, cette petite bête qui lui rongeait la nuque chaque jour passant, et tentait chaque jour d'avancer pour lui bouffer le cerveau et dévorer le peu de raison qui lui restait. Cette partie qui faisait balancer son équilibre si fragile de gauche à droite, pour le faire basculer dans ce sombre fossé qu'on appelait la folie. Ce désir, de combat, de violence, d'alcool, ce désir d'excitation en tout genre, ce désir qu'il n'arrivait pas à contenir, car au fond, il ne voulait pas le faire.

              Ce désir, qui petit-à-petit évoluait en besoin au fur et à mesure que l'ennui le guettait, et que le temps devenait une aiguille dans sa chair, se poussant de plus en plus loin dans sa peau, laissant une plaie béante et qui ne se cicatrisait pas. Ce besoin de partir, ce refus de vivre une vie monotone, où il ne serait qu'un simple grand frère, un simple charpentier, un simple pion dans tout l'échiquier du monde. Ce monde, qui tentait d'avaler Axel et son Jormungandr, en face de lui, sous la forme d'un robot mécanisé géant, dans les flammes d'un enfer que l'humanité ne connaissait que trop bien depuis des décennies.

              Ces pensées furent balayées par le penseur, ne voulant pas, ou plutôt ne se sentant pas encore de devenir une machine à tuer. Oh que oui, il risquait de l'être. Oh que oui, la folie le guettait. Mais pas maintenant. Axel résistait encore, un jour de plus, une minute de plus, une seconde de plus. Il essayait de maintenir son équilibre. Mais il n'allait pas refuser, cette fois, de faire plaisir à ce malade mental qu'était l'homme qu'il voyait dans le miroir. Il allait éclater ce fils de pute, et il allait en retirer du plaisir. Oh que oui.



              Axel se décala sur la droite, grâce à un bond, esquivant la masse d'armes mécanique s'abattant sur lui. Mais il ne riposta pas. Il fit un autre pas en arrière, et Giant releva son poing gauche. Le robot fit un pas vers le jeune Giriko, envoyant valser ses poings devant lui, négligemment, dans un mouvement de pendule, équilibrant le gros tas qu'il était. Axel recula, se décala à chaque fois légèrement, esquivant parfois de justesse ces deux poings. Il n'attaquait pas, non. Toute son attention était portée sur l'esquive. Et l'observation. Il y avait une faille, il en était certain. Constatant à temps que le mur se rapprochait, ou plutôt qu'il se rapprochait du mur, il fit une roulade entre les deux poings, entre les deux jambes de Giant, ce dernier tentant de l'attraper, mais sans succès. Axel supportait de moins en moins l'odeur et la chaleur de l'endroit, chaleur qui d'ailleurs chauffait ses réserves d'eau. Il avait la vapeur facile dans ces endroits, mais pas illimitée. D'autant plus que ses tronçonneuses étaient en marche, évitant de se faire cramer vif par les flammes, et parant légèrement les coups qui passaient trop près.

              Le jeune Giriko se releva après sa mini-acrobatie. Il avait de la fumée dans les yeux, des cendres sur le corps. L'endroit n'était pas très favorable pour lui, et ça, c'était un bel euphémisme. Mais une lueur d'espoir s'affichait alors dans ses yeux, alors qu'il ne lâchait pas son opposant du regard : mais bien sûr ! Giant avait un léger temps de décalage, un temps mort, dès qu'Axel passait dans son dos. Ce n'était pas grand chose comme défaut, mais déjà, ça lui permettait de tenir un peu plus de temps. De plus, la manipulation de cet exosquelette paraissait assez difficile, son équilibre était très instable. D'où le mouvement de pendule de ses bras. Tout s'expliquait. Et puis Axel se rassura en se disant que, quand-même, cette mécha-armure était très rudimentaire : deux poings, et c'était tout. Donc pas d'attaque surprise d'aucun genre. Juste une masse énorme de force brute, et une armure quasi-impénétrable. Mais bon, pas de surprise.

              En parlant de surprise, suite à cet éclair de génie, Axel fit un flip arrière pour éviter encore une fois Giant, s'étant retourné, encore plus énervé, et qui avait tenté de mettre une mandale dans le pauvre petit corps frêle du jeune Giriko. Mais ce n'était pas ça la surprise. Non. La surprise était le bruit d'une trappe qui s'ouvre, violemment, derrière le punk. Axel réagit alors du tac-au-tac, changeant littéralement sa défense active en offensive. Il courut vers son adversaire, esquiva de peu la claque taille jumbo qui voulait lui boucher la route, et encore une fois, glissa entre les jambes du Goliath. Le punk, sans perdre une seconde se retourna et grimpa sur le dos du monstrueux géant, et lança ses chaînes vers les masses d'armes qu'il avait tant de mal à esquiver.  Il agrippa alors les deux bras mécaniques de ses chaînes, au niveau des coudes et tira comme un fou en arrière, s'aidant d'un petit Rock Out au niveau de ses pieds, plantés dans le dos large du géant, pour avoir la force nécessaire pour le retenir quelques secondes.



              Mais ce qu'il vit sortir de la trappe le désappointa légèrement. Certes, il vit Seido, mais il vit aussi que le cowboy avait les mains prises : deux corps inconscients sur les épaules, celui d'Elinor et un autre, aux cheveux verts, fin, élancé, et assez... Enfin, pas viril pour un sou quoi. Super, deux pour le prix d'une... Néanmoins, Axel ne se décourageait pas, la tâche serait juste plus ardue. David, qui retenait Goliath, était à quelques mètres du salvateur gentilhomme, et entre les bruits de vapeur des deux cyborgs, celui des flammes et celui du hangar qui s'écroulait de toute part, on n'entendait plus grand chose. Voyant lui aussi les otages se barrer, Giant s'agitait de plus en plus, mais Axel tentait de le retenir tant bien que mal. Il se mit alors à hurler, dans l'espoir que Seido l'entende :

              "Sors d'ici, Seido ! Prends les deux avec toi et barre-toi ! Vite !"

              Mais il ne vit pas le cowboy bouger d'un pouce. Il continua alors, plus fort.

              "Seido !! Va t'en avec les deux-là !! Tu viendras me chercher après !! Grouille-toi !!"

              Toujours aucune réaction. Il avait cru tout à l'heure ne pas se faire entendre, mais il se rappela alors que le cowboy était un gentilhomme, et qu'il ne voulait pas abandonner "son" charpentier au milieu de robots géants et de flammes. Alors Axel, furieux, vociféra du plus profond de ses poumons, à s'en déchirer la gorge.

              "PUTAIN, FAIS-MOI CONFIANCE, CAP'TAIN !!!!!"

              Et alors, dans les secondes qui suivirent, il crut voir Seido hocher de la tête, et s'apprêter à partir.

              *Ah ben, il était temps*

              Mais il leur fallait une sortie.




              A ce moment, Axel décida alors de faire un mouvement charitable : il poussa un cri rauque et de la vapeur s'éjecta de ses pieds, alors qu'il tirait par à-coups rapides les bras du cyborg. Il utilisait sa technique du "Rock Out" en boucle, pour tirer le cyborg le plus efficacement possible. Et cette manœuvre eut l'effet escompté : le cyborg avait du mal à garder l'équilibre, et reculait en de grands pas. Goliath allait basculer en arrière, et essayait tant bien que mal de rester sur ses deux pieds. Et David continuait à le tirer de ses deux lance-pierres en acier. Giant reculait, reculait, et il défonça le mur entre les deux salles d'un énorme trou, passant donc dans l'autre partie du hangar. Il reculait, reculait, basculant, manquant de tomber à chaque fois. Et sur son passage, ses grands pieds éteignaient en partie les flammes, créant alors un petit sentier qui ne brûlait plus, jusqu'à la porte de sortie, elle toujours incandescente malheureusement. C'était soit cette voie-là, soit par le ciel.

              *C'est plus mon boulot maintenant.*

              Mais Axel avait du mal à tenir, un mal de chien. Surtout qu'il venait de se manger un mur... Giant lui, s'agitait dans tous les sens et, ayant compris le manège de la sangsue sur son dos, il se heurta volontairement à plusieurs murs, Axel se prenant tous les impacts l'un après l'autre. Le punk était mal en point : il saignait de partout, avait le dos rempli de plaies, brûlé, et les mains sanglantes à force de tirer sur ces chaînes sans même un instant de répit. Son front saignait, et ses vêtements étaient déchirés. Il n'y avait pas un seul endroit où il n'avait pas mal suite à ce rodéo suicidaire, en y réfléchissant bien. Et alors, qu'il allait lâcher prise, le jeune Giriko, contracta tous ses muscles, et décida d'envoyer une décharge de vapeur, un "Rock Out" gigantesque. Et il réussit à faire tomber Giant sur le sol, lourdement, à quelques mètres, tout en s'éjectant loin de l'impact.



              A ce moment Axel se releva alors, avec difficultés. Il n'avait plus le corps ni l'énergie pour des acrobaties où il retombait toujours sur ses pattes : aussi, il rata son atterrissage et se vianda lamentablement par terre. Mais il fallait qu'il tienne, il fallait qu'il tienne... Car Giant bougeait encore. L'exosquelette se releva alors dans un bruit sourd, avec difficultés semblerait-il lui aussi. On pouvait voir alors, Goliath en piteux état lui aussi : le corps du nain avait pris cher, au sommet de sa monture, ensanglanté et plein de cendres et brûlures. Quant à son armure, toujours intacte, mais les bouteilles de vapeur s'étaient fait la malle ou bien avaient explosé pour la plupart. La chute qu'il venait de subir avait mis à sec le pauvre Goliath, mine de rien. C'était le dernier affront, la dernière passe d'armes qui allait se jouer ainsi. Les deux combattants n'avaient plus de force, plus d'énergie et bougeaient au ralenti. N'empêche que Giant avait toujours l'avantage. Il fallait la jouer fine. Très fine.

              Soudainement Axel recula. Doucement, un pas après l'autre. Comme pour sonner la retraite. Giant en voyant cette manœuvre, s'esclaffa en son rire gras et sûr de lui.

              "Tu fuis, moustique ? Tu fuis ? T'as peur hein, avoue-le ! Tu sais que je vais t'écraser ! T'atomiser ! Te broyer ! Je vais te montrer qui est si petit maintenant !!"

              Et à ces mots, le géant utilisa ses dernières forces pour courir vers le punk. Fier de lui, marchant avec assurance, de grands pas, de gigantesques pas, il courait même. Chargeant son poing droit en arrière, il fonçait à une allure folle vers le jeune Giriko. Avec son rire dégoûtant, gras, rempli d'huile. Son rire qui ne relevait plus de l'humain, mais de la machine. Son rire, ses pas, son poing préparé... Axel entendait tout. Le jeune Giriko ne voyait plus vraiment très clair avec toute cette fumée et ces chocs. Il ne pouvait plus se fier à sa vue. Non. Alors il ouvrit ses esgourdes, tout en continuant à reculer. Et bientôt, il fut à quelques pas du mur, faisant toujours face à Giant. Il s'arrêta à ce moment, et ferma les yeux. Il n'entendait plus les flammes qui consumaient le champ de bataille, ni même le hangar qui s'effondrait de plus en plus. Non. Il écoutait juste le bruit lourd des pas du géant, son rire gras. Chaque mécanisme de la machine qui s'approchait de lui, chaque boulon qui sortait, chaque bouteille qui fuyait, chaque câble qui se resserrait. Et il serra les poings. Il fléchit les jambes. Et attendait juste le bon moment.

              *Approche... Encore... Encore... Juste un peu plus...*

              Et soudainement, alors que la machine géante avait fait son dernier pas, alors qu'elle préparait à envoyer son poing directement sur le corps d'Axel, à le mettre en poussière, le corps de Giant se fit happer. Oui, son corps, et non pas son armure. Ce corps inaccessible jusque là à cause des poings mécanisés se tenant toujours devant lui, ce corps fut accroché par une chaîne en acier. C'était là la seule faiblesse du géant, et ce dernier avait fait l'erreur de préparer son poing trop en arrière, de laisser une faille dans sa garde. Et Axel attendait juste le bon moment. Le punk saisit alors ce petit corps et se projeta vers lui, à l'aide d'un ultime "Rock Out" tout en le tirant du mieux qu'il pouvait. Et alors que les deux corps se rencontraient, le poing droit du jeune Giriko vint se loger directement dans la mâchoire du nain hors de sa coquille. On entendit des os se briser, le bruit intense d'une chaudière et un impact monstrueux. Comme à leur première rencontre. Double talkin'jive.



              Le nain virevolta alors dans les airs avant d’atterrir dans les débris. Faible, fatigué et n'ayant plus aucune force, il tenta tout de même de se relever. Encore une fois, se relever une toute dernière fois... Et il entendit alors des bruits de pas lourds succédant à la chute de sa coquille, des pas s'approchant de lui. Le nain s'éleva alors du sol, le crâne maintenu par la main droite d'Axel. Le punk éleva son visage au niveau du sien, et lui prononça quelques paroles avant de l'écraser avec une violence inouïe sur le sol.

              "Tu ne m'auras pas. Tu ne m'auras jamais. Aucun de vous ne pourra me bouffer. Ni toi, ni le monde, ni personne. Jamais tu m'entends ?! JAMAIS !!"

              A ce moment, entre les flammes qui crépitaient violemment, on entendit une nuque se briser. D'un coup sec.





              Le combat fini, Axel se traîna alors lamentablement vers la porte de sortie. Car le supplice, lui,  n'était pas terminé, et il avait consumé toutes ses réserves de vapeur. Son souffle était faible, son cœur rapide. Il se traînait, ayant des difficultés à mettre un pied devant l'autre, ayant des difficultés à rester debout, à rester conscient. Il ne voyait plus grand chose, tout était flou. Juste des ombres qui dansaient devant lui. Juste des flashs. Des images. Il n'entendait que son cœur qui battait la chamade, ses os grincer l'un après l'autre. La douleur était insoutenable, un véritable calvaire. Le simple fait de respirer sans perdre conscience était pour lui l'équivalent d'un vautour qui lui dévorait sans arrêt le foie. Il n'entendait même plus la voix derrière sa tête, cette petite bête qui maintenant était satisfaite. Il ne l'entendait plus. Il ne s'entendait presque plus penser. Juste des phrases simples. Qui lui venaient en tête.

              *Tiens le coup... Merde...
              Tiens le coup... Juste un peu... Juste...
              Encore un peu...
              Juste... Quelques... Pas...*


              Et à ce moment, il crut apercevoir une silhouette en face de lui, juste devant la sortie, un peu plus grand que ce qui restait de lui. Il sourit alors, sans même savoir qui c'était, sans même savoir si cette silhouette était réelle. Il n'avait plus la force de réfléchir à ce qui était ou n'était pas. Il espérait juste... il espérait juste que c'était le capitaine des Desperados. Alors il s'effondra sur cette silhouette, et articula quelques mots avant de s'évanouir.



              "Je ne... passerai pas... la serpillière... Jamais..."


              Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 2:45, édité 1 fois
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              Le capitaine avait quand même le sale boulot ! Bon, sauver Elinor et la porter en dehors, ça allait, c’est toujours un plaisir de l’avoir si près, mais devoir aussi porter un inconnu qui tombe dans les pommes pour rien, c’était un peu plus chiant. Au moins, les heures passées à s’entraîner et se muscler n’avaient pas été inutiles. Chargé comme un dromadaire, Seido passa à nouveau près d’Axel, dont le combat n’était pas encore fini, ce qui était compréhensible vu la carapace qui protégeait le nain. Il l’aurait voulu l’aider, et hésita d’ailleurs un bon moment, mais le pirate fut contraint de le laisser se débrouiller, le temps d’emmener sa nakama et l’inconnu à l’extérieur.  Mais il devait revenir vite, et aider cette personne qui l’avait appelé capitaine, bref, son nouveau nakama.

              Grâce à lui, d’ailleurs, Seido emprunta un chemin sans devoir affronter les flammes  jusqu’à la porte, qui lui réservait un cadeau… assez chaud. Comment la traverser sans risquer de brûler quelqu’un, ou lui-même ? Difficile à dire, surtout qu’il avait un peu les mains prises. Dans l’un des romans qu’il avait l’habitude de lire le soir, un de ses alliés serait apparu, pour le tirer de ce pétrin ! Cela ne se passait pas comme ça dans le monde réel, cependant.

              Doucement, il posa sa nakama et l’inconnu sur le sol, pour dégainer son sabre. Se faisant, le pirate trancha à nouveau l’air d’une coupe verticale, à gauche de l’entrée. La fissure provoquée n’était pas assez large pour le faire passer, à moins de perdre les ¾ de sa masse corporelle, et il fût donc obligé de l’agrandir. Pour cela, il usa son revolver, et un « Blow Bullet », ce qui agrandit suffisamment l’espace. Rangeant ses armes, il reprit dans ses bras les deux corps inconscient, et sortit de cet enfer, provoqué par lui, en fait. Seido les installa contre un mur, et tenta de les réveiller.

              « - Elinor ? Elinor, réveille-toi ! » Dit-il en lui caressant la joue.

              Mais il n’eut aucune réponse claire. Son pouls était normal, tout comme sa respiration. Elle ne craignait rien pour le moment, mais devait tout de même subir des analyses approfondies plus tard. Bien que le pirate fut doux avec sa nakama, il ne montra pas du tout cela lors de sa tentative de réveil de l’autre, l'examinant moins délicatement. Et oui, il y avait du favoritisme, il fallait faire avec ! Répétant la même opération, Seido constata que le gars n’était pas en danger. Pourquoi était-il tombé inconscient ? C’était un mystère. Mais il n’avait pas le temps de penser à cela, il devait retourner dans cet enfer !

              Et oui, il y avait un autre nakama à l’intérieur, qui ne devait pas rester en arrière. Ayant de nouveau ses armes en main, Seido courut pour rejoindre le charpentier, et constata que le combat durait encore, et penchait un peu pour le nain.

              "- Tu fuis, moustique ? Tu fuis ? T'as peur hein, avoue-le ! Tu sais que je vais t'écraser ! T'atomiser ! Te broyer ! Je vais te montrer qui est si petit maintenant !!"

              Le chemin  n’était plus accessible, et le pire pouvait arriver le temps de faire le tour. Que pouvait-il bien faire ? Seido analysa la situation et remarqua une chose dans la chose de métal-diamant : certaines parties, sous cet angle, étaient vulnérables ! Optant pour de simple balle, n’ayant plus de « Blow Bullet » à disposition, ce qui était dommage, Seido tira sur l’articulation du bras, faisant sauter un câble. Le pirate ne connaissait pas l’impact de ce geste, mais il savait que si une chose n’était pas en place, ça provoquerait sans doute un truc ! Et en effet, ça provoqua un ralentissement du bras en question, ce que remarqua le charpentier, qui eut l’occasion d’infliger un lourd coup à son adversaire, privé de son armure.

              Passant à travers les flammes, il rejoignit son ami, et manqua la scène finale, la dernière violence.  Cela n’aurait pas été apprécié par Seido, mais cela restait compréhensible après un long combat, où une série de sentiment s’accumule, et qu’il faut bien laisser sortir, à un moment donné. Lors de son arrivée, Axel était couché par terre, semi-inconscient. On dirait que Seido devait le porter lui aussi jusque l’extérieur. Le pirate ne voyait pas l'autre, le nain, et ne pouvait donc rien faire pour lui.

              "Je ne... passerai pas... la serpillière... Jamais..."

              Seido sourit suite à cette remarque. C'était donc ça, son tracas ?

              « - Si c'est pour ça, tu pourras toujours nettoyer les toil....»

              Cela ne servait à rien, le gars n'écoutait plus. Seido fut surpris face au poids de l'homme, mais redoubla d'effort pour le sortir de là, en se demandant un peu comment il allait porter trois personnes jusqu'à son navire ...


              Dernière édition par Seido D. Noroma le Mer 13 Nov 2013 - 11:06, édité 1 fois
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