Dans la vie d'aventurier, hé bé oui y a de l'aventure, c'est un peu le but de la chose. Et parmi ces aventures, il y a les bonnes, et les mauvaises. Tellement pourries pour certaines qu'on appelle ça des mésaventures. Et Axel sous-estimait naïvement le terme.
Cela faisait quelques jours déjà qu'il était dans cette cale petite, sombre et malodorante. Une petite cale où était entreposés de la nourriture, et toutes sortes d'objets, variés mais peu intéressants. Eh oui. Le punk était allongé dans la cargaison d'un petit navire-marchand, en tant que passager clandestin. Il était rentré en douce depuis sa dernière escale par une petite ouverture, à la périphérie de la cale, qui lui servait aujourd'hui à ne pas perdre la notion du temps, étant la seule once de luminosité dans cette petite pièce. Cette situation pourrait rebuter un civil un peu aisé, mais pas lui.
Sérieusement ? Bah oui. Il avait à bouffer, à boire, un minimum de soleil, et un peu de repos. Les seuls inconvénients c'était l'odeur infâme de la poiscaille, et le fait de devoir se cacher dès que l'un des marchands voulait vérifier la cale. Que demande le peuple ?
Cependant, Axel, bien qu'au repos, se posait plein de questions, n'ayant rien d'autre à faire dans cette petite cale que de succomber, au choix, à ses pensées ou à l'ennui. Il avait préféré penser. Il réfléchissait à énormément de choses, comme à son habitude, mais surtout à la destination vers laquelle il se faisait voguer ( mémo : penser à demander un ticket première classe la prochaine fois). Et au fur et à mesure des jours, il eut quelques réponses des marchands bavards entre eux, et pas de positives dirait-on : la fin du voyage était à Zaun.
Zaun, une île, bon, déjà qu'il ne connaissait pas du tout, mais également une île que les marchands préféraient éviter en général, selon leurs conversations. Une île où la fumée intempestive avait effacé le soleil et tué les plantes. Une île totalement indépendante de la Marine, où la technologie avait remplacé le cœur des gens. Et surtout une île où il ne faisait pas bon d'être étranger. Il eut des informations supplémentaires par rapport à l'organisation politique et géographique de l'île, en l’occurrence seulement deux sorties. Ce fut à ce moment qu'Axel envisagea une seconde comment il allait se sortir de là une fois arrivé. Et, naïvement, il se contenta d'un "je me débrouillerai".
La lumière qui perdit soudain de son éclat, les sons d'une ancre qu'on jetait, et d'un signal sonore, les prières des marchands : on était arrivé à Zaun.
"Je sens que ça va pas être Zauni à voir..."
Fier du jeu de mots complètement débile qu'il venait de se lancer, il prit son sac, dans lequel se trouvaient quelques souvenirs de la cale en plus de ses provisions personnelles (soit les rations pour 15 jours, et 6000 berrys), et sortit par la petite ouverture. Il s'accrocha à la rambarde du bateau pour éviter une douche salée, et se jeta une fois la terre ferme sous ses pieds. Enfin, terre ferme... Asphalte grisonnant plutôt. Il leva alors les yeux et une seule pensée lui traversa l'esprit.
*Ptet qu'au final, je risque de pas me débrouiller moi...*
Il vit Zaun.
Zaun, ville qui ressemblait plus à un chaudron qu'autre chose, où les nuages noirs tartinaient un ciel qui autrefois fut bleu, où les hauts édifices d'acier côtoyaient les montagnes pour cracher des boules de feu sans être volcans, et à leurs pieds, une masse informe mais organique, regardant leurs pieds inlassablement, dans une marche inarrêtable mais tellement morne et monotone, une masse qu'on appelait jadis des gens. Une ville où le bruit des machines se mêlaient aux rires gras et aux cris de cette sus-évoquée populace, aux lames qu'on affûtait, et qu'on finissait par planter dans une autre masse, tuant tout ce qui restait d'humanité. Tiens, c'était drôle de voir comment Bliss lui manquait soudain...
Ainsi, la première chose que fit Axel, c'était de se retourner vers le quai pour voir si une échappatoire était possible. Peut-être pas immédiatement, mais dans un futur qui se voulait très proche, au cas où, on ne sait jamais... Il vit des navires qui ressemblaient plus à des loques pour une bonne partie, une sorte d'escale éternelle, happé et noyé dans Zaun elle-même. D'autres navires plus petits, plus frêles, et qui n'allaient pas résister bien longtemps, comme le navire marchand qu'il avait emprunté. Navire qui n'allait pas partir avant un bon bout de temps certainement. Et il vit un autre navire. Un navire plus singulier. Un trois-mâts, un grand trois-mâts, certainement pas neuf, mais en tout cas, qui tenait la route. Un navire, qui n'appartenait pas du tout au même décor, qui semblait être arrivé depuis très peu de temps d'ailleurs... Mais ce qui frappa le plus le charpentier (ouais, les bateaux il connaît, c'est bon...) c'était le drapeau au sommet. Un drapeau noir orné d'un crâne aux yeux tout feu, tout flamme, qui surplombait un sabre et un pistolet croisés.
Un drapeau pirate.
Plus surpris qu'ayant trouvé une solution, le jeune Giriko baissa la tête et soupira. Il n'allait pas gambader plus longtemps, mais il devait s'arrêter pour au moins réfléchir à comment s'en sortir. Il mit ensuite sa cagoule, et se dirigea, comme d'habitude, à la taverne la plus proche.
En poussant la porte de fer, il vit toute une troupe de gens lever les yeux vers lui, puis les vit laisser tomber leurs regards pour la plupart, comme s'ils espéraient qu'un miracle se produise, et puis que leur espoir s'était encore une fois écrasé sur le sol, se transformant en cette fumée noire qui leur servait de ciel. Certains maintenaient le regard : de gros durs, mal coiffés, mal rasés et qui puaient l'alcool. Tous habillés en couleurs fades, ou noires. Axel savait que si lui maintenait le regard, ils allaient tous lui foncer dessus. Ça avait l'air d'être comme ça Zaun. Et il remarqua deux personnes qui n'avaient pas du tout réagi, assis, en conversation. Qui sortaient de l'ordinaire d'ailleurs.
Il y avait un homme, plutôt grand (même s'il était assis, ça se devinait aisément), et habillé de teintes chaudes (orange-brun), bien que portant des vêtements paraissant usés. Un haut manteau rouge, un vieux chapeau : bref, une sorte de "Modern Cowboy". Les gens ne le regardaient pas, malgré son apparence qui pouvait frapper. Comme s'ils le connaissaient. Tiens d'ailleurs, Axel avait lui aussi l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...
Et à côté de lui, une superbe rousse, vêtue d'une robe à franges noires. Taille moyenne, cheveux longs bien coiffés, quelques ornements : ça avait l'air d'être une femme de goût. A vrai dire, Axel, avec son cynisme assez poussé, ne voyait qu'une anomalie dans la scène : la superposition de ces deux personnages. Ils se connaissaient. Mais ils ne venaient certainement pas du même endroit...
Bref, il détourna le regard (ben oui hein, les gens ça l'intéressait pas tant que ça le Giriko), et continua de marcher jusqu'au comptoir, où il vit un fort, gros bonhomme, les muscles épais, habillé d'un marcel, mais avec un regard vide. Littéralement vide. Un homme qui avait dû voir sa vie se faire marteler comme des Marines sur un gamin de révolutionnaire. Lorsqu’Axel s'assit, le barman posa les mains sur la table, le regard las vers le jeune cyborg, et leva le menton, comme s'il n'avait même plus la force de parler. Ni l'envie. Surtout l'envie, pensait Axel.
"Une pinte, s'il te plaît, mon brave. Blonde."
Et le vieil homme se retourna, fatigué, vers sa machine à pression hydraulique, prouvant encore une fois, que Zaun, c'était essentiellement de la technologie.
En attendant sa pinte, le jeune croisa ses bras sur la table et, après avoir lancé un dernier regard vers la sorte de "couple" qu'il y avait à deux mètres de lui, sur deux fauteuils autour d'une table, proscrit sa tête entre ses deux avants-bras.
*Mais où est-ce que je suis encore tombé ?*
Cela faisait quelques jours déjà qu'il était dans cette cale petite, sombre et malodorante. Une petite cale où était entreposés de la nourriture, et toutes sortes d'objets, variés mais peu intéressants. Eh oui. Le punk était allongé dans la cargaison d'un petit navire-marchand, en tant que passager clandestin. Il était rentré en douce depuis sa dernière escale par une petite ouverture, à la périphérie de la cale, qui lui servait aujourd'hui à ne pas perdre la notion du temps, étant la seule once de luminosité dans cette petite pièce. Cette situation pourrait rebuter un civil un peu aisé, mais pas lui.
Sérieusement ? Bah oui. Il avait à bouffer, à boire, un minimum de soleil, et un peu de repos. Les seuls inconvénients c'était l'odeur infâme de la poiscaille, et le fait de devoir se cacher dès que l'un des marchands voulait vérifier la cale. Que demande le peuple ?
Cependant, Axel, bien qu'au repos, se posait plein de questions, n'ayant rien d'autre à faire dans cette petite cale que de succomber, au choix, à ses pensées ou à l'ennui. Il avait préféré penser. Il réfléchissait à énormément de choses, comme à son habitude, mais surtout à la destination vers laquelle il se faisait voguer ( mémo : penser à demander un ticket première classe la prochaine fois). Et au fur et à mesure des jours, il eut quelques réponses des marchands bavards entre eux, et pas de positives dirait-on : la fin du voyage était à Zaun.
Zaun, une île, bon, déjà qu'il ne connaissait pas du tout, mais également une île que les marchands préféraient éviter en général, selon leurs conversations. Une île où la fumée intempestive avait effacé le soleil et tué les plantes. Une île totalement indépendante de la Marine, où la technologie avait remplacé le cœur des gens. Et surtout une île où il ne faisait pas bon d'être étranger. Il eut des informations supplémentaires par rapport à l'organisation politique et géographique de l'île, en l’occurrence seulement deux sorties. Ce fut à ce moment qu'Axel envisagea une seconde comment il allait se sortir de là une fois arrivé. Et, naïvement, il se contenta d'un "je me débrouillerai".
La lumière qui perdit soudain de son éclat, les sons d'une ancre qu'on jetait, et d'un signal sonore, les prières des marchands : on était arrivé à Zaun.
"Je sens que ça va pas être Zauni à voir..."
Fier du jeu de mots complètement débile qu'il venait de se lancer, il prit son sac, dans lequel se trouvaient quelques souvenirs de la cale en plus de ses provisions personnelles (soit les rations pour 15 jours, et 6000 berrys), et sortit par la petite ouverture. Il s'accrocha à la rambarde du bateau pour éviter une douche salée, et se jeta une fois la terre ferme sous ses pieds. Enfin, terre ferme... Asphalte grisonnant plutôt. Il leva alors les yeux et une seule pensée lui traversa l'esprit.
*Ptet qu'au final, je risque de pas me débrouiller moi...*
Il vit Zaun.
Zaun, ville qui ressemblait plus à un chaudron qu'autre chose, où les nuages noirs tartinaient un ciel qui autrefois fut bleu, où les hauts édifices d'acier côtoyaient les montagnes pour cracher des boules de feu sans être volcans, et à leurs pieds, une masse informe mais organique, regardant leurs pieds inlassablement, dans une marche inarrêtable mais tellement morne et monotone, une masse qu'on appelait jadis des gens. Une ville où le bruit des machines se mêlaient aux rires gras et aux cris de cette sus-évoquée populace, aux lames qu'on affûtait, et qu'on finissait par planter dans une autre masse, tuant tout ce qui restait d'humanité. Tiens, c'était drôle de voir comment Bliss lui manquait soudain...
Ainsi, la première chose que fit Axel, c'était de se retourner vers le quai pour voir si une échappatoire était possible. Peut-être pas immédiatement, mais dans un futur qui se voulait très proche, au cas où, on ne sait jamais... Il vit des navires qui ressemblaient plus à des loques pour une bonne partie, une sorte d'escale éternelle, happé et noyé dans Zaun elle-même. D'autres navires plus petits, plus frêles, et qui n'allaient pas résister bien longtemps, comme le navire marchand qu'il avait emprunté. Navire qui n'allait pas partir avant un bon bout de temps certainement. Et il vit un autre navire. Un navire plus singulier. Un trois-mâts, un grand trois-mâts, certainement pas neuf, mais en tout cas, qui tenait la route. Un navire, qui n'appartenait pas du tout au même décor, qui semblait être arrivé depuis très peu de temps d'ailleurs... Mais ce qui frappa le plus le charpentier (ouais, les bateaux il connaît, c'est bon...) c'était le drapeau au sommet. Un drapeau noir orné d'un crâne aux yeux tout feu, tout flamme, qui surplombait un sabre et un pistolet croisés.
Un drapeau pirate.
Plus surpris qu'ayant trouvé une solution, le jeune Giriko baissa la tête et soupira. Il n'allait pas gambader plus longtemps, mais il devait s'arrêter pour au moins réfléchir à comment s'en sortir. Il mit ensuite sa cagoule, et se dirigea, comme d'habitude, à la taverne la plus proche.
En poussant la porte de fer, il vit toute une troupe de gens lever les yeux vers lui, puis les vit laisser tomber leurs regards pour la plupart, comme s'ils espéraient qu'un miracle se produise, et puis que leur espoir s'était encore une fois écrasé sur le sol, se transformant en cette fumée noire qui leur servait de ciel. Certains maintenaient le regard : de gros durs, mal coiffés, mal rasés et qui puaient l'alcool. Tous habillés en couleurs fades, ou noires. Axel savait que si lui maintenait le regard, ils allaient tous lui foncer dessus. Ça avait l'air d'être comme ça Zaun. Et il remarqua deux personnes qui n'avaient pas du tout réagi, assis, en conversation. Qui sortaient de l'ordinaire d'ailleurs.
Il y avait un homme, plutôt grand (même s'il était assis, ça se devinait aisément), et habillé de teintes chaudes (orange-brun), bien que portant des vêtements paraissant usés. Un haut manteau rouge, un vieux chapeau : bref, une sorte de "Modern Cowboy". Les gens ne le regardaient pas, malgré son apparence qui pouvait frapper. Comme s'ils le connaissaient. Tiens d'ailleurs, Axel avait lui aussi l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...
Et à côté de lui, une superbe rousse, vêtue d'une robe à franges noires. Taille moyenne, cheveux longs bien coiffés, quelques ornements : ça avait l'air d'être une femme de goût. A vrai dire, Axel, avec son cynisme assez poussé, ne voyait qu'une anomalie dans la scène : la superposition de ces deux personnages. Ils se connaissaient. Mais ils ne venaient certainement pas du même endroit...
Bref, il détourna le regard (ben oui hein, les gens ça l'intéressait pas tant que ça le Giriko), et continua de marcher jusqu'au comptoir, où il vit un fort, gros bonhomme, les muscles épais, habillé d'un marcel, mais avec un regard vide. Littéralement vide. Un homme qui avait dû voir sa vie se faire marteler comme des Marines sur un gamin de révolutionnaire. Lorsqu’Axel s'assit, le barman posa les mains sur la table, le regard las vers le jeune cyborg, et leva le menton, comme s'il n'avait même plus la force de parler. Ni l'envie. Surtout l'envie, pensait Axel.
"Une pinte, s'il te plaît, mon brave. Blonde."
Et le vieil homme se retourna, fatigué, vers sa machine à pression hydraulique, prouvant encore une fois, que Zaun, c'était essentiellement de la technologie.
En attendant sa pinte, le jeune croisa ses bras sur la table et, après avoir lancé un dernier regard vers la sorte de "couple" qu'il y avait à deux mètres de lui, sur deux fauteuils autour d'une table, proscrit sa tête entre ses deux avants-bras.
*Mais où est-ce que je suis encore tombé ?*
Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Mar 12 Nov 2013 - 19:30, édité 3 fois