>> Physique Physiquement, je suis plutôt grand vu que j’avoisine les un mètre soixante quinze pour soixante-cinq kilos. Je ne suis certes pas très imposant, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Adepte du Wing Tsun, ma carrure qui pourrait se révéler être ma plus grande faiblesse est en réalité ma plus grande force. Depuis mon intégration au sein du Cipher Pole, j'aime m'habiller de façon classe. Cependant, j'aime aussi me distinguer de la masse qui m'entoure et je le fais via mes vêtements. Je porte généralement, un costard avec une cravate blanche. J'ai quelques signes distinctifs reconnaissables entre tous, ce qui me rend unique lorsqu'on me voit. Mon oreille gauche est percée et je porte une boucle d'oreille en forme de croix. Elle me rappelle qui je suis et d'où je viens.
Au niveau de mon visage, j'ai les traits fins. Mes yeux sont d'une couleur rouge vif ce qui fait que je ne passe pas inaperçu. De plus, mes cheveux noirs me les font encore plus ressortir ce qui rajoute à mon charisme une touche de beauté non négligeable. On dit que dans le noir, la seule chose que l'on voit, ce sont mes yeux. Certains m'ont surnommé "akuma" autrement dit, le démon …
>> Psychologie
Niveau mental, je suis le parfait petit soldat. J’exécute les ordres et peu m'importe qui je dois tuer. Les ordres sont indiscutables et les sentiments n'ont rien à faire là-dedans. J’appartiens à la justice, et si certains sacrifices sont nécessaires pour pouvoir appliquer cette justice, il ne faut pas avoir peur de les commettre. Je suis aussi plutôt rancunier et je ne pardonne quasiment jamais. Si j'accorde mon pardon, il faut pouvoir s'estimer heureux ou alors ce n'est qu'une ruse pour arriver à mes fins. Je suis quelqu'un de droit et de stable. Je sais ce que je veux et ce que je dois faire pour l'accomplir. Rien ne peut me détourner du droit chemin. Ma façon de voir la justice est qu'elle n'est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un fleuve perturbé qui a besoin de gardien pour rester tranquille. Moi, je fais partie de ces gardiens qui au gré du temps se dévouent corps et âmes à ce maintien ...
>> Biographie
On dit que l'endroit de ta naissance détermine celui que tu deviens. Je ne sais pas si ces dires sont vrais, mais une chose est sûre, c'est que dès le début la vie a été une chienne avec moi. Je suis né dans une de ces cales miteuses. Dans le genre d'endroit qui n'est pas approprié pour mettre bas. Mon arrivée au sein de ce monde s’est effectuée au beau milieu d'un abordage. Le genre de truc improbable qui arrive une fois sur un million. Bah il a fallu que ça tombe sur moi. Ma mère a accouché seule et lorsque je suis sorti de son ventre, elle a à peine prit le temps de m'envelopper dans un drap. À ces yeux, j'étais bien moins intéressant que sa soif de sang. L'irresponsabilité à l'état pur. La vie de piraterie n'a pas de place pour les faibles et les règles sont les règles.
Mon père était le genre d'homme puissant, le genre d'homme qu'on admire. À son arrivée, tous courbaient l'échine ou cherchaient à se faire remarquer. J'ai appris qu'il n'était pas n'importe qui, qu'il était l'homme le plus important du navire : le capitaine. Ma mère quant à elle, était une de ces femmes qui s'était tournée vers la piraterie, car trop dégoûtée de la vie. Elle cherchait un sens à son existence et elle l'avait apparemment réussi à le trouver.
Ma famille ne se limitait pas à mes parents qu'on me disait. La famille c'était eux et nous, que ça ne faisait qu'un. Que si eux souffraient, nous on souffrait aussi. Que l'un ne peut aller sans l'autre, qu'on a autant besoin d'eux que de nous. Alors j'ai demandé, j'ai demandé qui était eux et nous, j'ai demandé ce que ça représenté. Puis, on m'a répondu tout simplement l'équipage.
Puis, au fil des années, ma famille m'enseigna son savoir. Chacun apportaient une nouvelle vision de l'autre, mais chacun avaient la même idée : qu'on n’était rien sans eux. Et à force de me le répéter, je me suis mis moi aussi à croire que la famille c'était tout. Que sans elle je ne pouvais vivre, que j'avais eu de la chance d'être né dans la famille.
Alors j'allais voir tous les membres de ma famille pour qu'ils m'enseignent leur maîtrise en art martial. Ils me disaient qu'il serait plus intéressant d'apprendre à tirer avec un revolver ou un canon. Qu'au lieu d'utiliser mes poings et mes pieds, il serait plus judicieux d'utiliser un sabre ou une hache. Je leur répondais que c'était bien plus impressionnant un homme qui savait se servir de ses poings que des ses armes. Devant tant d’entêtement, ils me dirent d'aller voir Chun. Il était unique et c'était le seul de la famille à être comme ça. Ils étaient le seul à avoir les yeux bridés.
Puis, je lui ai exposé ma façon de penser. Il disait qu'il me comprenait et il se mit à m'enseigner le Wing Tsun. L'idée de cet art est d'avoir les capacités pour se défendre contre des ennemis plus grands et plus forts en retournant leurs propres forces physiques. Il m'expliqua que la base de cet art était les mouvements courts afin de réagir immédiatement dans toutes les directions. Que la contre-attaque se devait être extrêmement rapide et puissante tout en restant souple et détendu. J'étais fasciné par cet art.
Un beau jour, mon père vint me voir et me proposa de participer à un abordage. Ça serait le premier, alors j'étais tout excité et tout ému. Il ne m'avait jamais proposé avant, car je n'avais pas les capacités pour me rendre utile qu'il disait. C'est tout naturellement que j'ai accepté. Je voulais tester mes compétences, dans une situation réelle, voir le résultat de ce dur labeur.
Alors j'ai suivi les autres membres de la famille. Je me suis muni d'une corde et je suis passé de l'autre côté du pont. À notre arrivée, ils étaient déjà en état de guerre. Mon père cria :
« À L'ABORDAGE !! »
Et l'on se mit tous à crier. C'était la famille contre le reste du monde. On se devait de veiller les uns sur les autres, car nous c'est eux et eux, c'est nous. Alors j'usais de mes techniques pour défendre ma famille. Avec mes techniques j'arrivais à mettre KO un homme, mais je n'étais pas satisfait. Je n'avais pas affronté d'homme en combat singulier. Cependant, ils abandonnèrent très vite, me laissant ainsi dans ma perplexité. Mon père demanda à ce que tout le monde soit réuni sur le pont. Il ordonna de violer les femmes devant le regard impuissant de leur mari puis de les tuer. La famille s'exécuta et tous prirent du plaisir à violer, torturer et tuer ces pauvres êtres humains. Je n'arrivais pas à comprendre. Pourquoi faire ça ? Alors j'ai demandé à Père. Il me répondit que c'était comme ça qu'on devait punir les faibles. Que c'était les règles de la famille et de la piraterie. Il me répondit aussi qu'il avait vu qu’eux en avaient besoin, et que si eux en avaient besoin, ça voulait dire que nous aussi on en avait besoin. Alors je me suis mis à comprendre.
Puis, à ma seconde participation, je connus enfin les joies d'un vrai combat. L'adrénaline qui monte dans les veines. L'excitation naître au fond de mon cœur. La peur de perdre la vie, de perdre le combat. C'était lui ou moi, pas d'autres alternatives possibles. Je me rappelle encore de son visage, de son regard. Il avait une trentaine d'années, les cheveux courts et bruns. Les yeux verts et cette barbe de deux, trois jours. Le monde autour de nous pouvait bien s'écrouler, c'était juste lui et moi. Les secondes semblaient durer des heures et la tension était palpable. Soudain, il se jeta sur moi, m’attaquant de front. J’esquivai avec plus ou moins d'aisance sa première attaque. Plutôt satisfait de moi, il réitéra l'opération pensant que la chance avait eu un rôle à jouer là-dedans. Je fis alors un pas chassé sur le côté gauche et de mon bras droit je bloquai son bras, empêchant ainsi son attaque. Puis, j’avançai ma jambe près de la sienne et commença une série de coups de poing plus rapides les uns que les autres. L'homme tomba alors à terre. Il se mit alors à convulser. Les nombreux coups de poing que je lui avais portés avaient dû lui secouer le cerveau déréglant ainsi tout son système nerveux. Une mort atroce loin de ceux qu'il aime, mais c'est la vie. La famille avant tout, c'est la devise. Pour moi, la mort de cet homme était naturelle et ce qui allait suivre le serait encore plus. Et c'est ainsi que s’enchaînèrent les abordages suivants …
Cela fait maintenant plus d'un an que je participe aux opérations de la famille et je ne suis plus un bleu dans la matière d'abordage. J'ai prouvé ma valeur et je me suis même fait surnommer « Le vent » par les membres de la famille à cause de ma rapidité d'action. Aujourd'hui, y a pas grand-chose à faire, alors je fanfaronne avec mes attaques devant la famille. Jusqu'à ce que Père nous appelle. Il nous fait nous réunir sur le pont et nous parle d'une affaire en or. Il nous explique vite fait la situation, en gros, on va aborder un bateau et il ne faudra pas tuer le vieil homme à bord. Il nous dit que c'est quelqu'un d'important dans son village et qu'on aura besoin de lui dans les temps à venir. Alors moi, en tant que bon soldat, j’exécute les ordres. On tue tous les gêneurs et l'on capture le vieux. Puis on fait subir aux autres le sort habituel. Père me félicite pour avoir été le premier à le trouver et comme c'est mon prisonnier, je dois le surveiller. Il me dit que ça m'aidera à comprendre pourquoi on tue les survivants.
Alors moi, j'emmène le vieux dans sa cellule. Au début, il ne dit point un mot et moi non plus. Je m'assois face à lui et le regarde. C'est un homme âgé avec une longue barbe grise, de longs cheveux blancs peignés en arrière et de beaux yeux bleus. Le vent et le sel ont creusé sa peau laissant apparaître les rides sur son visage.
Père arrive et me dit de rester avec lui, qu'il va m'initier à l'interrogatoire. Il se met alors à questionner le vieil homme, mais il ne répond pas. Père se met à rire, il dit qu'il veut jouer au dur, mais que le fouet va très vite le faire changer d'avis. Je m’exécute et vais chercher ce qu'il me demande. Il questionne une nouvelle fois le vieil homme, mais celui-ci ne daigne répondre. Alors il arrache ses vêtements et commence à le fouetter. Toujours aucune réponse.
Cela fait maintenant deux heures qu'on le questionne et aucun son n'est sorti de sa bouche. Père décide d'aller voir s’il est toujours vivant et le prend par le visage, mais ce dernier lui crache en pleine figure. Père lui assène un violent coup de poing. Il est énervé et me dit qu'on reviendra demain, que la nuit porte conseil. Le lendemain, nous y retournons avec la même méthode, mais l'homme ne daigne toujours pas répondre. Les jours se suivent et aucun son ne sort de sa bouche. Les tortures sont de plus en plus atroces et de moins en moins supportables. Arracher une dent, couper des doigts ou même brûler la chair, mais l'homme ne dit rien, il reste digne. Cependant, la patience de père à ses limites. Il me dit que s'il ne veut rien dire ce n'est pas grave, il a obtenu l'information désirée et qu'il voulait juste en avoir la certitude. Mais puisque ça n'a pas été le cas, on continuera quand même à le maltraiter juste pour le plaisir. Il me dit d'aller le nourrir avant qu'il nous clam's entre les doigts. Je hoche la tête et vais exécuter les ordres.
Ça sera la deuxième fois que je serais avec cet homme et il m'intrigue. C'est le premier homme qui a tenu tête à mon père. J'aimerais comprendre, pourquoi est-ce qu'il a enduré toutes ces souffrances ? Pourquoi ne pas tout avouer ? Pourquoi n'a-t-il pas supplié pour sa vie comme les autres ont fait auparavant ? Qu'est-ce qui le rend unique ? Je me trouve devant la porte, je l'ouvre et lui apporte son plateau-repas. Il se met à manger et je le regarde.
« Pourquoi est ce que tu n'as pas répondu à mon père ? Pourquoi est-ce que tu as subi toutes ses souffrances ? Pourquoi n'as tu pas supplié pour ta vie ? »
Tant de questions qui ne trouvent pas de réponses. L'homme continue de manger, comme si de rien n’était, comme s'il n'avait pas entendu mes questions. Il finit son repas et toujours aucun son n'est sorti de sa bouche. Je ramasse le plateau-repas et me dirige vers la porte. Je lui jette un dernier regard, mais il ne fait rien. Peut-être qu'il ne sait tout simplement pas parler, j'ouvre la porte et soudain, l'homme daigne faire connaître le son de sa voix.
« C'est pendant l'orage qu'on reconnaît le pilote. »
Le lendemain, père lui fit subir le supplice de la planche. Et je ne revis plus jamais le vieil homme. Je n'avais pas compris ce que cela signifiait, mais ces mots résonnaient toujours dans ma tête. J'ai bien essayé d'en discuter avec Père, mais ce dernier entrait toujours dans des colères noires quand j'évoquais le vieil homme. Je me suis mis alors à me questionner sur le sens de cette phrase, mais la réponse ne me venait pas …
Quelques mois plus tard, nous arrivâmes sur une île. Père disait que cette île allait devenir notre QG et que c'était ce que protégeais le vieil homme. Alors je me suis mis à repenser à ce qu'il m'avait dit ce jour-là, mais je ne la comprenais pas plus aujourd'hui qu'hier.
On s'est mis à piller et détruire le village, pour montrer qu'on était les nouveaux rois de cette île. Le message est passé. Puis on est arrivé devant la demeure du vieux, et une jeune fille de mon âge en sortit. Elle était belle, tellement belle que mon cœur se mit à battre à la chamade, j'étais tombé sous son charme. Beauté fatale qui ne me laisse pas indifférent, je me voyais déjà construire quelque chose avec elle. Elle voulait protéger ses biens, mais je savais que Père l'aurait tué. Elle lui importait peu. Alors je me suis prêté garant pour elle et il m'a accordé cette faveur. J'avais réussi à la sauver.
Puis les jours passèrent et tous finirent par accepter notre autorité. Ceux qui la refusaient étaient soit torturés, soit tués. Si bien que le village tout entier vivait clôturé dans leur maison, par peur de la mort. Moi j'essayais de comprendre, pourquoi n'étaient-ils pas comme le vieil homme ? Ils étaient pourtant issus du même village, de la même île. Je passais souvent par le village, car j'aimais aller la voir. Elle savait que j'avais le béguin pour elle et elle me permettait de la voir. Elle disait que j'étais différent des autres, que j'étais encore récupérable. Que les choix que j'allais avoir à faire, aller dessiner mon futur. Mais tout ça, ça se passait dans le dos de père. Car elle, c’était la petite fille du vieil homme. Et l'on continua de se voir ainsi durant près d'un mois.
Seulement tout a une fin, et même si l'on se l'imagine plusieurs fois dans sa tête, la réalité dépasse toujours l'entendement. Mon père apprit la relation que j'avais avec cette pétale de rose et a révoqué le passe-droit qu'il m'avait accordé et a désapprouvé tout ce que j'avais pu accomplir sur l'île. Il a ordonné à la famille de faire ce qu'on faisait habituellement aux femmes : violer et tuer. Mais je ne pouvais l'accepter.
Il a prétexté que c'était pour le bien de la famille, qu'elle devait subir un châtiment exemplaire pour me remettre sur le droit chemin. Alors ils sont venus à moi et ils m'ont dit que je devais la leur laisser, mais pour moi c'était impensable. J'ai refusé. Ils m'ont dit que c'était pour mon bien, que s'il faisait ça c'était pour nous et pour moi. Et j'ai repensé à la phrase de ce vieil homme. L'orage c'était eux et le pilote c’était moi. Ils ne voulaient pas entendre raison, et ne pensaient qu'à satisfaire les ordres de mon père ainsi que leurs envies primaires. Deux me poussèrent et les autres arrachèrent les vêtements de ma bien-aimée. Je n'ai pas supporté cette image. Alors j'ai commencé à frapper la famille utilisant mes poings et mes pieds comme m'avait enseigné Chun. Je massacrai cinq membres de ma famille, les laissant pour morts. D'autres arrivèrent très vite, ils n'en croyaient pas leurs yeux. Pour eux, père était dans le vrai, elle était fautive et il se devait de la tuer. Alors j'ai continué à me battre, j'ai continué à tuer ma famille. Mais à ce moment précis, ils n'étaient plus de ma famille. Ils étaient l'orage et moi le pilote.
Chun arriva et me demanda de la lui laisser, mais je ne pouvais pas. J'étais à bout de souffle et je n'allais pas pouvoir tenir contre mon maître. Je devais me rendre à l'évidence, je n'étais pas assez fort pour la protéger. Mais Chun me comprit et se battit à mes côtés. À deux on était plus fort, il me protégeait, car il me considérait comme son fils adoptif. Et puis père et mère sont arrivés. Mère n'en revenait pas de ce que j'avais fait. Père quand à lui ne dit pas un mot. Et en un rien de temps, il dégaina son pistolet et logea une balle entre les deux yeux de Chun. Ce dernier s'écroula et mes pieds baignèrent dans une marre de sang. J'étais pétrifié, la peur avait envahi tout mon corps. Je n'avais jamais imaginé que Père puisse être si fort. Il s'approcha lentement vers moi, mais je ne pus rien faire. Pas même bouger le petit doigt, il me dépassa et planta son sabre dans le cœur de mon ange. Elle s'écroula alors par terre inanimée. La douleur fut si intense que je me mis à hurler de tout mon cœur et j'en finis par perdre connaissance.
Lorsque je me réveillai, j'étais allongé dans la cale et j'avais mes membres attachés par une corde à chaque extrémité. Elle était si tendue que mon corps lévitait. Père ordonna à la famille de me châtier durant une journée entière. Si je survivais, je serais pardonné. Alors ma famille se mit à frapper les cordes tendues. Les vibrations parcouraient tout mon corps me provoquant de micro-hémorragies internes. Je ne sais vous dire comment j'ai pu tenir les vingt-quatre heures, mais j'ai survécu et c'était le plus important. Père m'a alors redonné officiellement mon statut au sein de la famille. Mais pour moi, la famille n'était plus. Le vieil homme avait raison, si seulement j'avais pu comprendre …
Alors j'ai cherché à un moyen de venger ma famille, ma vraie famille. Mais je ne trouvais rien, je n'étais pas assez fort pour faire face à Père et je n'avais plus aucun allié. Alors je me suis tourné vers les villageois, ils me considéraient comme l'un des leurs après avoir vu ce que j'avais subi. Ils me parlaient de l'arrivée imminente de la marine et qu'avec eux, ils pourraient reprendre le contrôle de leur île. Quand ils m'en parlaient, je pouvais voir la lueur d'espoir dans leurs yeux. Je n'ai pas osé leur dire que mon Père payait la marine. Qu'ils étaient au courant de tout ce qu'on faisait ici et qu'ils l'approuvaient d'une certaine manière. Alors j'ai commencé à questionner les villageois, j'ai demandé ce qu'il y avait au-dessus de la marine et ils m'ont parlé du gouvernement mondial. Mais que c'était peine perdue pour les contacter. J'ai passé une nuit à réfléchir à comment sauver ce village, comment assouvir ma vengeance et puis j'ai eu le déclic. J'ai attendu la visite mensuelle du commandant de la marine et je lui ai fait une proposition. Les têtes de tout mon équipage, ce qui lui assurerait une promotion de grade et une reconnaissance à vie de tout un village contre l'aide du gouvernement mondial. L'homme n'a rien dit et est parti comme il était arrivé.
Les semaines, puis les mois passèrent sans que rien ne se produise. Puis, un soir, tout bascula. La famille se réveilla en sursaut. On était attaqué qu'ils disaient, certains parlaient de deux régiments entiers de la marine. D'autres disaient que c'était l’œuvre d'un seul homme. Alors, dans ce chaos le plus total, Père, mère ainsi que d'autres de la famille partirent au combat. Toute la famille se sentait rassurée, ils savaient qu'ils étaient sauvés. Moi, je n'espérai qu'une chose : leur mort. Et pour une fois, la vie se mit à me sourire. Un homme pénétra dans notre fort et les quelques membres de la famille qui restaient partir au combat pour couvrir la fuite des autres. J'étais devenu en un rien de temps le membre le plus important de la famille.
Alors j'ai profité de ce foutoir, pour moi même tuer les membres qui voulaient fuir. Sans père et mère pour les protéger, j'étais bien plus fort qu'eux. Je pris un sadique plaisir à les tuer. Chaque coup porté me soulageait de la frustration que j'avais emmagasinée depuis la mort de ma bien-aimée. Puis l'homme arriva et admira mon œuvre. Il me regarda détruire ce qui restait de ma famille. Il me laissa faire, et lorsque j'eus fini, j'ouvris les bras. J'étais prêt à accepter la mort, mais il ne fit rien et à la place, il se mit à applaudir.
« Agent Akuma du CP9. J'ai apprécié ton spectacle, si tu souhaites changer ton destin, suis moi. »
Alors sans vraiment comprendre ce que voulait dire CP9, je me suis mis à suivre cet homme, car j'avais reconnu sa force. Il avait tué toute la famille à lui tout seul et il me proposait une autre alternative. Je voulais en savoir plus sur ce qu'il était, ce qu'il faisait. Et c'est ainsi que j’intégrai le Cipher Pole …
>> Test RP
Cela fait maintenant plusieurs mois que j'attends ça. Je me suis donné tant de mal pour arriver là et voilà. Le moment tant désiré est arrivé. Mon supérieur me convoque dans son bureau et me félicite de mes progrès. Moi, je suis fier, je me mets même à rougir. Ouais' j'aime les compliments moi, surtout quand ils viennent d'un homme puissant. Alors je l'écoute, le dos bien droit, la tête en l'air. Je fais le plus beau salut qu'on m'est appris à faire et je reste attentif. Il me dit que c'est une mission simple, mais nécessaire dans la lutte contre l’insurrection. Comme c'est ma première mission, il me dit que je ne serai pas seul, que je serai accompagné par un agent expérimenté. Moi, ça me rassure, je ne veux prendre aucune mission à la légère même si elle est « simple ». Il me dit de ne pas m'inquiéter que bientôt j'aurais mes propres missions en solo. Moi, ça ne m’inquiète pas. J'ai pleinement confiance en mes supérieurs et au gouvernement mondial. Ils sont l'autorité suprême et tous doivent s’y soumettre, si l'on veut pouvoir vivre en paix. Alors il commence à rentrer dans les détails, il me dit que c'est une filature de certaines personnes supposées être des partisans de la révolution. Il me dit de me focaliser sur trois cibles en particulier, dont il énumère leurs aspects physiques. Il y a deux hommes et une femme tous blonds aux yeux bleus. Il me dit qu'ils sont facilement reconnaissables grâce à leur tatouage d'aigle sur le dos de la nuque. Moi, je suis attentif, je note tout ça dans un coin de ma tête. Il me dit qu'ils n'ont pas plus d'informations sur eux, mis à part des doutes et des soupçons. Et c'est pour cette raison qu'on est dépêché sur cette affaire. Il me serre la main d'une poignée franche et honnête. Je suis choqué, je ne m'attendais pas à une telle reconnaissance de sa part puis, il me raccompagne hors de son bureau et me dit que l'autre agent est déjà en train de m'attendre. Je m'empresse de le saluer afin de rejoindre mon tuteur. Je n'aime pas lorsqu'on me fait attendre, alors moi même, je ne dois pas être en retard.
Après une course considérable, j'arrive enfin devant l'embarcadère. J'entends déjà les remontrances de l'autre agent. Se plaindre pour mon retard et mon jeune âge. Seulement, ce n'est pas le cas. Il n'a même pas remarqué ma présence. Il faut dire qu'il est en charmante compagnie. Deux jolies jeunes femmes brunes se tiennent à côté à lui. Elles sont toutes deux habillées de longs manteaux de fourrure, de talons rouges et d'un maquillage étrangement abusif. En tout cas, ils ont l'air de bien s'amuser puisqu'ils rigolent de bon cœur. Alors moi j'arrive, la fleur au fusil et me positionne derrière cet agent expérimenté. S'est-il déjà mis en quête d'information ? Aucun doute, un agent d'élite tel que lui ne peut raisonner autrement. Les deux femmes me remarquent et me montrent du doigt faisant ainsi retourner l'homme. Il fait ma taille, et porte une barbe de repousse de trois, quatre jours. Il a une cigarette dans le coin des lèvres, de grands yeux verts et des cheveux courts bruns. C'est vrai qu'il en jette ! Alors moi, je le regarde avec admiration. En plus, il se zappe bien, costard noir et cravate bleue. Il m'inspire la plus grande admiration. Et sans que je comprenne pourquoi, il m'assène un violent coup de poing au visage. Ce dernier m'envoie valser dans le décor et je viens m'écraser sur les caisses en bois, qui ne résistent guère à l'impact. Je suis sonné. J'ai extrêmement mal à la mâchoire et le sang coule de ma bouche.
« Ne me dérange pas. Restes couché là en attend mon retour. »
S'il m'a frappé, c'est qu'il y avait une raison ! Je hoche de la tête pour lui faire comprendre que j'obéirais à ces ordres. Mon tuteur part alors avec les deux femmes, me laissant seul dans cette situation ambiguë. Alors moi, pendant ce temps, je me dépoussière et réajuste mon costume. Seulement, l'attente est longue et l'agent doit surement avoir obtenu un bon paquet d'information à l'heure qu'il est. Je le vois sortir. Les deux femmes sont à moitié habillées, lui est à moitié boutonné. Quel genre d'information a-t-il bien pu obtenir ? Je ne sais pas. Il s'approche lentement vers moi et me fout deux petites claques.
« En route, gamin. »
Alors moi, je m’exécute. Les ordres sont les ordres et on ne les discute pas ! J'ai bien envie de le questionner sur les informations qu'il a bien pu obtenir, mais je m'en abstiens. S'il ne m'a rien dit, c'est que ce n'est pas encore le bon moment. On monte sur le bateau et le marin nous emmène devant notre cabine. Mon tuteur rentre en premier et je vais pour le suivre, mais la porte se ferme instantanément derrière lui.
« Tu surveilles la porte. Que personne ne vienne me déranger sauf le serveur. »
« Oui M'sieur ! »
Quelques minutes plus tard, un serveur arrive. Une bouteille de whisky dans une main et une bouteille de champagne dans l'autre. Je m'écarte et le laisse toquer à la porte. Mon tuteur arrache les deux bouteilles de ses mains et referme aussitôt la porte. Moi, je suis fasciné par mon tuteur. Même le soir, il continue de bosser afin de peaufiner le plan. Il a sûrement dû l'apprendre de ces deux jeunes femmes tout à l'heure. L'excitation me gagne, j'ai hâte de commencer la filature, mais la fatigue me gagne et les va-et-viens du bateau, me font rejoindre les bras de Morphée.
PLAAAAAAFFF
Je me réveille en sursaut. Je suis tout trempé, alors j'essaye de comprendre et je vois l'autre agent en face de moi, avec un sceau. Je comprends tout de suite mon erreur. Je n'ai pas accompli la tâche qu'il m'avait confiée.
« Gamin … » dit-il, de sa voix grave.
Je suis gêné et j'ai honte de moi. Il me dit de me lever, je m’exécute. La clope à la bouche, il me fixe droit dans les yeux. Il soulève mes vêtements et écrase son mégot sur mon avant-bras. Ça me pique et ça me brûle. Mais je garde tout ça pour moi. C'est mon châtiment pour avoir manqué à mon devoir. Puis, il part devant et je me mets à le suivre. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre et je le sais !
« J'espère que tu te rendras au moins utile … »
« Oui M'sieur ! »
Il me dit que d'après les dernières rumeurs, les trois individus recherchés se trouveraient dans l'auberge de la ville depuis plus d'une semaine. Alors on se met en route vers l'endroit. Je n'ai pas osé lui demander comment il avait obtenu ces informations, j'avais trop honte encore. Lorsqu'on arrive devant l'auberge, il se rue immédiatement vers le bar et commande à boire. Un verre, puis deux et très vite les doigts des mains ne suffisent plus pour compter. Je ne comprends pas quelle est la stratégie, mais au fond de la salle j'aperçois les individus qui nous intéressent. Je le fais remarquer à mon tuteur, et ce dernier se dirige vers eux, ou plutôt vers elle. Je commande un verre pour ne pas faire trop suspect et les espionne de façon discrète. Au bout d'un certain, la cible et l'autre agent se lèvent et quittent l'auberge. En bon agent, je laisse passer un peu de temps puis, commence à les suivre. Mais j'ai à peine le temps de me lever de mon siège que le barman me rattrape et me demande de payer pour les consommations de mon tuteur et de la femme. J'essaie de négocier, je lui dis qu'il s'est trompé, mais il me dit que non. Que l'homme m'a bien montré du doigt et qu'il a dit que c'était moi qui régalais. Alors, moi je m’exécute, je paie le tavernier, ce qui me met sur la paille. Mais je n'ai toujours pas assez. Alors pour rembourser ce qu'il manque, je dois aller faire la plonge toute la soirée ! Et sans que je n’eus vraiment mon mot à dire, je me suis retrouvé en un rien de temps derrière le lavabo.
Lorsque j’eus enfin fini mon service, je partis à la recherche de ces derniers. Mais c'était trop tard. Je ne savais pas trop quoi faire quand au loin j'aperçus la silhouette de l'autre agent. La chemise à moitié rangée dans son pantalon et la clope à la bouche.
« On y va, ce ne sont pas des révolutionnaires. Juste des civils en mal de reconnaissance. »
Incroyable, il venait de résoudre cette mission à lui tout seul. Il me fascine et je suis fier d'avoir pu bosser avec un agent tel que lui. Mission accomplie ? Oui. Je ne sais pas si j'ai joué un grand rôle là-dedans, mais j'aimais le croire. Puis, le soir même, nous retournâmes au Cipher Pole.
|