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« La discipline, c'est de savoir ce que l'on veut, et de ne jamais l'oublier. »

Ingénieur Jacob ?

Je me relève et essuie la transpiration de sur mon front. Une brosse en main, je la trempe dans un peu d’eau avant de faire face au vieil homme qui s’approche. Habillé trop proprement pour venir me filer un coup de main, il me fait un grand sourire en caressant sa moustache.

Vice-Amiral ?

Il me fait un salut militaire parfait, que je tente d’imiter en manquant de m’assommer avec ce que j’ai dans la main. Il rit, me dit que je n’ai pas a être aussi formel dans cette tenue pour le moins négligé (vrai que le T-shirt et le jean déchiré, ça fait pas très propre), et ajoute sur le ton de la conversation :

J’ai mis un temps fou à vous trouver.
D’accord. Désolée.
Ne vous excusez pas.
D’accord. Pas désolée.
Hum… Très beau navire !
Oui, hein. On en prend soin.
Vous faites quoi ?
Je… Nettoie.
Avec cette brosse ?
Non, c’est pour me brosser les dents ça.
C’est une grosse brosse !
Je sais, c’était une blague.
Ah ! Hahaha, ciel, oui ! Une blague ! Fort marrant !

Il rit vraiment. Alors que mon humour reste quand même à désirer.

Mh… Vous me cherchiez ?
Ah oui ! L’Amiral m’a conseillé de venir vous voir…
L’Amiral ?
Lui-même !

Je fronce les sourcils et l’invite à poursuivre :

Au sujet d’un élément compliqué que nous avons dans notre base.
Ah. Un système qui ne fonctionne plus ?
Non, un élément… Humain.
Un humain ? Je ne suis pas très spécialisée dans les humains, vous savez…
Oui, mais il a dit que vous seriez tout de même approprié pour vous occuper de ce garnement.
Euh… Je traite avec des adultes, pas des enfants.
Il a vingt-cinq ans.
C’est un grand enfant.
On peut dire ça. Il est venu à bout des nerfs du colonel d’élite, Oko.
Un grand enfant très pénible.
Et l’Amiral s’est dit que vous êtiez sans doute la mieux placée pour le… Remettre dans le droit chemin.
Un mousse récalcitrant, ce n’est pas si dur à cadrer.
Il est lieutenant-colonel.
C’est une blague ?
Non.

Pourquoi est-ce que j’ai l’étrange impression que l’Amiral veut me tuer ?

Alors si je résume, l’Amiral Shiro vous a conseillé, à vous, de venir me voir, moi, pour que je gère un gamin compliqué, c’est ça ?
C’est ça. Pas avec ces mots-là, naturellement.
En fait, l’Amiral a vraiment peur que je m’ennuie, j’imagine.
Sûrement.
Je suis obligée ?
Il a dit qu’il valait mieux vous ordonner ce genre de chose. Donc, considérez ceci comme une mission très importante que vous ne pouvez pas rater.

Pause. Lourd silence. De plomb.

Ma mission très importante est de jouer la baby-sitter pour un gosse aussi gradé que moi qui a le même âge que moi et que vous n’êtes pas capable de cadrer ?
C’est ça.
C’est genre… UNE BLAGUE ?!
L’Amiral a mis en avant vos qualités indéniables pour réussir cette mission.
… Qualités indéniables.
Oui. Il a dit : Autoritaire, impulsive, têtue, convaincante, insolente, qui cogne dur, avec un caractère de cochon et… J’ai déjà dit « têtue » ?
Oui vous l’avez dit. L’Amiral a une très bonne image de moi.
Il s’inquiète pour vous.
Vous pourrez lui dire d’arrêter de s’inquiéter pour moi.
Haha, je le ferai.

Petit sourire d’un papi attendrissant.

Après cette mission.

J’hausse les épaules. Pas le choix visiblement.

Ou est-il ?
Vous voyez celui qui fait le pitre sur le mât là-bas ?

Je me retourne et regarde l’horizon. Les yeux cherchant le pitre sur le mât, je finis par le trouver.

Han merde.
Tututu, pas de vulgarités dans ma base.

Chouette journée en perspective.

… Han… « Flûte ».
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HIECHU !

Ma main glisse de ce grand mât bien planté dans ce navire bien encré sur le quai de Navarone. Ma foi glisse en repensant à mon animal de compagnie, ce fourbe. Cet enfoiré a piqué mes bonbons. MES BONBONS !

Là, il se cache dans la vigie. Il espère me voir abandonner à cause de mon vertige, mais il n'en sera rien. Parole d'Oliver Queen ! Je récupérerai mon dû ! Mais, j'ai beau y croire à fond, il y'a quelque chose qui m'empêche d'atteindre mon but. C'est la sueur de mon corps et ce temps pourri bien humide. Je peux voir au dessus de ma tête, les nuages gris clair se former en un amas homogène. Puis je regarde en bas et le vide m'attire... Soudain, c'est le drame !

Je tombe.

HIECHU ! MES BONBONS !

La chute est violente. Mais y'a bien plus dur que le pont en bois. Y'a la face de cette boule de poils jaune qui me nargue, puis il saute habilement de voile en voile. Passant du perroquet au hunier et finissant sa course sur l'étais pour enfin rejoindre le bord. Là où il tend mon paquet de bonbecs à une rousse...

UNE ROUSSE !

L'une de mes 7 faiblesses... Je commence à trembler de partout. Mon visage tourne au pâle. Ma jambe droite me fait terriblement mal, comme si une douleur fantôme venait d'apparaître. Je n'arrive plus à respirer et d'une voix chevrotante, j'essaie de convaincre la diablesse de me rendre ce qui m'appartient... Et plus je me rapproche, plus je ne sens plus ce qui m'entoure. Le sol humide est d'un coup plus froid, mes doigts de pieds se resserrent, mon coeur ralenti et ma moustache hérissée me murmure des mots violents...

- Rend-moi mon trésor ! Enfant de câtin ! Diable sans âme ! Infâme monstre ! CONFITURE PÉRIMÉE !

Mon poing se resserre et je franchis pour la première fois de ma vie une étape.
Celle d'affronter mes peurs !
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La journée s'annonce très dure... J'ai à peine le temps de faire le chemin jusqu'au mât que je regrette déjà d'avoir croisé la route de l'Amiral Shiro et de ses fabuleuses idées. Vu l'energumen qu'on me colle dans les pattes, j'ai toutes les raisons de croire qu'un complot s'est érigé pour me rendre folle. Le type s'écrase sur le pont en enfonçant à moitié le parquet, encore vivant mais seulement par miracle. C'est là que je vois une souris jaune qui court dans ma direction pour se jeter dans mes bras. Je la rattrape habilement, sous le regard attendrie de l'amiral qui me talonne de près pour me mettre en contact avec mon "élève".

Dans les petites pattes de l'animal, des dizaines et des dizaines de bonbons qu'elle me tend avec une frimousse adorablement mignonne. Les yeux pleins d'étoiles devant ce museau frémissant, je suis vite interrompu par une voix grave qui titille mes oreilles. Enfant de câtin, diable sans âme, monstre infâme et confiture périmée, je fronce les sourcils en relevant les yeux pour voir à qui j'ai à faire. Le tombeur de tantôt, armé d'une moustache et d'une coupe afro gigantesque, s'approche de moi en me jetant à la figure des mots qui me hirissent le poil. Mais pire encore, c'est le poing fermé qu'il se ramène, prêt à me frapper pour une raison totalement obscure.

Wuut ?

Ni une ni deux, je balance l'animal dans les bras d'Andermann et dévis son poing. Lui, embarqué dans son mouvement, se retrouve dos à nous. C'est mon autre main qui l'attrape au niveau du crâne et l'envoie épouser le sol violemment. Ma réaction est tellement forte que la forme de son visage s'imprime dans le marbre. le Vice-amiral sourit tranquillement, alors je passe à tabac ce pauvre type en lui tirant les oreilles et la moustache. Lorsque je m'arrête enfin de le frapper à coup de pied et de bonbons, Otto Andermann nous introduit l'un à l'autre en bonne et due forme :

Mademoiselle Jacob, je vous présente le Lieutenant-Colonel Oliver Queen.

Je me relève, relève le type avec moi et le secoue dans tous les sens en hurlant à plein poumons :

TU VEUX M'INSULTER ENCORE, TÊTE A CLAQUES ?! J'VAIS TE FAIRE RAVALER TA MOUSTACHE, J'VAIS T'APPRENDRE A ME MANQUER DE RESPECT !
Je vois que vous vous entendez déjà bien.
TU M'ECOUTES QUAND JE TE PARLE ?!
Très bien, même.
TU VAS ME RECURER LA COQUE DU NAVIRE AVEC UNE BROSSE A DENT POUR COMMENCER !
Je n'aurais pas pu espérer mieux.
ENSUITE ! TU VAS ME FAIRE TROIS CENTS POMPES EN ECRIVANT DES LIGNES AVEC TA MAIN GAUCHE !
Décidément, vous êtes la femme de la situation.
TU ECRIRAS : "JE NE SUIS QU'UNE MISERABLE CROTTE DE MOUETTE ET JE NE DOIS PLUS MANQUER DE RESPECT A MADEMOISELLE JACOB" !
J'adore. "Crotte" c'est un mot qui sonne dur.
ET TU LE FERAS CINQUANTES FOIS ET TROIS LANGUES DIFFERENTES !
Je vous laisse, donc.

VLAN !

Je balance Oliver à travers le quai, l'envoyant s'imprimer contre le mât ou il a précédemment chuté. M'essuyant les mains comme si je venais d'accomplir un dur travail, c'est d'une voix calme que je m'adresse à Otto :

Merci Vice-Amiral... Vraiment, on va bien s'amuser tous les deux...

J'espère qu'on me donnera une médaille à la fin.
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TU VEUX M'INSULTER ENCORE, TÊTE A CLAQUES ?! J'VAIS TE FAIRE RAVALER TA MOUSTACHE, J'VAIS T'APPRENDRE A ME MANQUER DE RESPECT !

Pour la première fois de ma vie, je reste muet face au monstre qu'incarne la demoiselle. Y'a qu'à regarder ses sourcils ou ses narines dilatées pour comprendre que faire le con comme avec le Colonel Oko Tamaka, ça passerait pas. Par contre, ce qui pourrait être faisable, c'est de retourner la situation en ma faveur.

Chapitre 666 du Code de l'AAR : L'Association des Anti-Roux.

''Seul le président, Stéphan Provok a le droit de répondre directement aux roux. Cela n'empêche pas aux adhérents de répondre indirectement à ces espèces bientôt en voie de disparition.''

Du coup, je fais mine de ne rien écouter.

TU VAS ME RECURER LA COQUE DU NAVIRE AVEC UNE BROSSE A DENT POUR COMMENCER !

Déjà fait, Mamzelle Jacob. Et puis le refaire alors que la moitié de la coque est sous l'eau, c'est un peu con. Si tu prends compte du degré d'immersion, du poids des marines et de la cargaison. Sans oublier, la tangente entre le mât et l'atout du vent, on pourrait conclure tout en regardant les nuages défilés avec une tronche bien amochée que cette corvée est juste inutile. Ce serait comme donner du pâté en croûte à Tarek Lemoine ou foutre deux portes à un putain d'ascenseur, si mon premier exemple n'est pas assez éloquent.  

ENSUITE ! TU VAS ME FAIRE TROIS CENTS POMPES EN ECRIVANT DES LIGNES AVEC TA MAIN GAUCHE !


Ça tombe bien, je suis gaucher. Par contre, pour les pompes, ça va être difficile. Y'a pas écrit ''Cordonnier'' sur mon front. Et quel genre de chaussures, elle souhaite ? Des ballerines ?

J'essaye d'imaginer la rousse danser dans un ballet et tout ce qui me vient à l'esprit, c'est son air furax avec une belle verrue sur le nez et un balais entre les jambes. C'est une sorcière dotée de pouvoirs maléfiques ? Et quand bien même, ce serait vrai. Je suis Oliver Queen, l'afro-boy ! Moi aussi, j'ai un talent caché et je compte bien m'en servir pour détourner ta phrase à deux sous et écrire : ''Lilou ressemble à un Mérou !'' Et elle n'y verra que du feu, car j'ai la capacité d'entendre les voix de toutes choses.

Va donc déchiffrer les écritures ! Je me plierai à tes ordres pour le reste de ma vie, si tu réussis cet exploit. Là, je me mets un index dans le nez, je relève le menton et défie du regard la jeune femme.

J'aurai pas dû.

Mon nez rencontre le poing de la pauvre dame. Et vlam, me revoilà à la case départ en un coup. La mine bien basse, je redresse la tête et fais un signe déplacé de la main droite. J'exprime toute la grandeur de ma stupidité. Et oui, je fais partie de ces rebelles qui désirent la tempête, comme pour y chercher la paix.

La phrase : ''LILOU ressemble à un mérou''. gravée cinquante fois sur le mât principal... J'en rigole d'avance.

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Vous vous pensez malin, Monsieur Queen ?

Oh ça... oui. Il se pense malin. Même s’il fait en sorte de ne pas l’affiche sur son visage, le petit rictus qui perce de temps à autre sur ses lèvres et ses yeux brillants d’une malice qu’on ne peut dire bonne ou mauvaise me montrent à quel point gagner le concours du plus con compte à ses yeux. Mais il ne se pense malin qu’un temps, parce que quand j’attrape sa tête pour lui forcer à ouvrir la bouche et à limer le bois ou il y a ses inscriptions avec ses dents de devant, il doit reconsidérer sa position et l’éventualité d’être vraiment le plus idiot.
Voire éventuellement regretter amèrement sa bêtise. Je ne suis pas Oko, et je ne me sens liée par aucune morale. Et je reste persuadée que celui qui sait s’arrêter le premier est forcément le gagnant dans une histoire de conflit.

Mais pour l’instant, je dois lui apprendre à rendre ses incisives utiles.

Au bout de vingt bonnes minutes, j’en ai fini avec lui et ma leçon de vie : Je le relâche et lui offre une brosse à dents et un fil dentaire pour qu’il enlève les quelques échardes dans ses gencives. Le sourire complice qui en rajoute une couche, je me relève et époussète mes vêtements pour enlever les copeaux de bois. Je lui tends un verni ensuite pour qu’il lustre et termine son œuvre. Le mât, griffonné et tagué il y a quelques minutes est à présent aussi lisse et doux que de la soie.
Il peut en être fier.

Quand vous aurez fini le vernissage et de jouer au-plus-idiot, nous pourrons peut-être nous mettre à construire quelque chose d'intéressant.

Les bras croisés sur ma poitrine, je fais quelques pas en arrière pour me mettre en direction de ma cabine. Je n’en ai pas forcément pour longtemps, mais je sais d’ores et déjà que le gusse va m’en réserver des belles. J’espère néanmoins éveiller sa curiosité avec les déclarations qui suivent. C’est donc pleine de confiance que je lui explique ce que je lui prévois :

J'ai un coup de fil à passer. Prenez donc le temps de réfléchir à si vous avez envie de limer tout le bois avec vos dents, ou si une plongée sous-marine ne vous intéresse pas d’avantage.

Vague sourire plus tard, je lui tourne le dos et les talons pour foncer vers la salle des communications. Je ferme la porte derrière moi en laisser à Oliver le temps de la réflexion et avale la distance jusqu’à la cabine ou des dizaines de Denden dévorent leurs salades en se baladant sur les tables. J’en attrape un, m’installe calmement et compose le numéro.

La tonalité retentit, et au bout, une voix résonne.

Bureau du comptable de l’unité scientifique, j’écoute ?
Bonjour, je suis l’ingénieur Jacob, en charge du Léviathan. Je vous appelle pour une demande de financement.
De quelle sorte ? A167 ou H578 ?
Ça dépend, laquelle permet le financement d’un sous-marin ?
Il y a des dérogations pour tout ce qui concerne les navires sous-marins dernièrement. Les finances sont exclusivement reversés à une branche scientifique qui travaille activement dessus, nous évitons de ce fait toutes les autres dépenses inutiles.
Donc… Je ne peux pas avoir de fond si je ne fais pas partie de cette unité ?
C’est ça.
Et comment je rentre dans cette unité ?
C’est simple, vous remplissez les dossiers F908, G456, P2346 et 14. Ils font chacun entre 70 et 200 pages…
Ah…
Vous obtiendrez une réponse à votre engagement dans les plus brefs délais après l’envoie du dossier, naturellement.
Bref délai ?
Trois ans, à peu près.
Vous vous foutez de moi ?
Pas du tout.
Je pourrais avoir le comptable s’il vous plait ?
Quelles questions voulez vous lui poser ?
S’il ne jugerait pas utile qu’on ait un sous-marin pour équiper le Léviathan ou s’il préfère que je lui enfonce mon trente-huit fillette dans le derrière ?
Je lui demande ça tout de suite.
Merci.




Il dit que vous pouvez aller vous faire voir et qu’il vous enverra un B768 à remplir pour vous punir de vos menaces.
Ah bah en voilà une bien bonne !
D’autres requêtes ?
Non… SI ! Agrafez lui sa cravate sur le nez, le temps que je lui envoie Lou Trovahechnik lui régler son compte !
Je transmettrai. Au revoir.
Ouais, merci hein…


Gotcha.

Bande d’enflures…
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Dans une chambre du Léviathan
Je suis bien, là, avec tout le monde autours de moi. Nous sommes heureux, tous. Monsieur, Lilou, Oswald, Dame Taemis, Bee, mes amis poissons de l’aquarium, Mani, et tous les hommes du navire de Lilou. Oui, nous sommes tous heureux, nous jouons tout le temps, rions, dansons, chantons. Tout est si beau, si merveilleux.
Je peux nager quand je le veux. Je peux parler et poser des questions. Je peux écouter des histoires, lire des livres, jouer de la harpe. Je suis si bien ici. Il fait toujours soleil et toujours chaud mais pas trop. Mais alors que tout est si merveilleux, le décor change soudain. D’un coup, il fait noir et je suis toute seule. Je suis comme aspiré dans un lieu différent, seule. J’ai très peur. Je tremble, je pleure. Tout à disparu.

Et soudain, une silhouette. Je la reconnais. Et même s’il fait sombre, je suis très heureuse de la revoir. Je ne suis plus seule et cette personne m’a beaucoup manquée.


Maîtree !

Il se tourne vers moi et me sourit. Me sourit de toutes ses dents. Et soudain, il grandit, ses dents deviennent pointus, ses yeux rouges. J’ai de nouveau peur. Et soudain, il se dirige droit sur moi !

TU ES A MOI !


KYAAAAAAAAAAAA

Je suis dans un lit.

Un cauchemar. C’était un horrible cauchemar. Je suis trempée de sueur. J’ai eu si peur. Et maintenant, j’ai mal. Très mal à mon pauvre dos. Alors je me rallonge rapidement pour avoir moins mal.

Que s’est-il passé ?

Je me souviens…
Je me souviens de mon maître. Il est venu me chercher. Il ne voulait plus que je vois mes amis. Il voulait me garder pour lui.
Je me souviens de Lilou qui m’a appris que je n’étais pas un objet. Que moi aussi je pouvais lire, que je pouvais comprendre et que je pouvais vivre avec les humains.
Je me souviens avoir refusé de partir… Je me souviens de la colère et de la peur. Je me souviens de la douleur.
Et puis… Il y a eu Monsieur. Et le gros monstre des mers, et un éclair… puis un autre… Et…


MONSIEUR !

Il m’avait dis qu’il resterait près de moi, il m’avait dis qu’il ne m’abandonnerait pas !

MOOOONNNSIIIIEUUUUR !!!

Il devrait être là ! Pourquoi il n’est pas là ?! Il ne m’a jamais menti ! Pourquoi commencerait-il ?! Mais je peux l’appeler. Je peux l’appeler pour savoir ! Il faut juste que j’attrape mon escargophone. Juste ça.

Alors je me précipite dessus. Mais il est loin, trop loin. Et je tombe par terre, emmelée dans le drap. Et je roule et me cogne contre quelque chose, je ne sais pas quoi. Et j’ai mal, et je ne vois plus rien. Et je suis toute seule.
Complètement toute seule.

Et le quelque chose me tombe dessus.
Je suis totalement prisonnière. Je ne peux plus avancer.


*Snurf*

Monsieur…

*Snurf*

Monsieur !

*Snurf*

MATSUYAAAAAAA !!! OUIIIININININININIIN !
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-Euh… Et… C'est… c'est de l'État Major?
-Ouuiiii~ ♥
-Mais… euhm… j'ai déjà bouffé un truc du genre moi…
-L'amiral Fuuryuko a spécifié qu'il pourrait revenir à mademoiselle Jacob! ♥
-'Pas certain qu'elle en veuille… C'est pas très ragoûtant ce truc…
"Ouais, cette grognasse…"
-Hé! Parle pas comme ça de Lilou!
-…
-Euh, oui?
-Vous pouvez aussi le remettre à un autre de vos officiers supérieurs, L'État Major s'attend simplement à ce qu'on identifie ce fruit pour les encyclopédies et pour la recherche, mais aussi pour rehausser la puissance de l'équipage du Léviathan.
-Du coup, je peux choisir à qui j'le donne?
-Exact! ~♥ Mais assurez-vous que ce soit un officier de potentiel, une action inconsidérée pourrait énervé ceux d'en haut! ~
-Ah, ouais…
-…

-…
-Alors… eumh… Est-ce que je dois l'entretenir, ou quelque chose?
-L'entretenir?
-Bah oui, c'est un fruit quand même, je dois l'arroser? Le tremper dans la sauge pour le garder frais ou allumer de l'encens pour calmer le démon à l'intérieur?
-Euuh… non, vous n'avez qu'à ne pas y toucher… et le garder dans sa boîte.
-Et la clé?
-Quoi la clé? ♥
-Bah, y m'faudrait la clé, pour l'ouvrir, la boîte, non?
-On dit S'iiiiiil-vous-plaaiiiiiit ~ ♥
-S'il-vous-plaît…
-Voilààààààààààààààà~ ♥

"Quel numéro, cette commandante…"
-Tu l'as dit…

En marchant vers le port, laissant la commandante Barbie s'engouffrer dans Navarone en gambadant, j'analyse le coffre d'acier que j'ai entre les mains. De forme cubique, complètement blindé, assez grand pour contenir un fruit de la taille d'un pamplemousse, sa forme sobre n'est sertie que d'une simple serrure qui coïncide avec la clé que j'ai en main.
Je range cette dernière dans ma poche, puis brasse légèrement la boîte en sentant un solide d'un certain poids cogner contre les parois du contenant.

Un fruit du démon. Pour quelqu'un de l'équipage…

Qui pourrait bien en vouloir? Qui serait assez méritant pour l'obtenir? Je devrais tout de même demander à Lilou pour la forme, puis à Wallace, quoique je doute fortement de la propension des deux à vouloir de ces pouvoirs… Et que penser des autres membres de l'équipage? Que penser des nouveaux? Il va falloir que j'attende et que j'observe avant de pleinement pouvoir faire un choix.
Je monte sur le pont du Léviathan, perdu dans mes pensées, puis m'engage directement dans le quartier des officiers en poussant la porte donnant sur l'intérieur du navire. Qui pourrait bien être éligible à tester un tel pouvoir? Et qu'en sait-on de ce fruit? Il pourrait bien donner des pouvoirs minables…

"Sur Little Garden on s'est pas posé de question, nan?"
-Ouais, mais c'était une question de vie ou de mort.
"Et ça a bien tourné!"
-Un coup de chance.

J'entre dans mes quartiers pour trouver mon bureau ensevelie sous des centaines de dossiers. Des centaines de dossiers bourrés de matricules, de nom de soldats, de noms d'ingénieurs, de titres, de grades, d'états de santé et de tout ce qu'on peut savoir et vouloir apprendre sur une recrue potentielle. Je soupire, déjà découragé…

-Sacré Ketsuno… Elle ne va pas me faire chaumer…

Je pose le coffre sur le bureau, tassant du mieux possible les montagnes de papier pour faire un peu de place à ce nouveau bibelot. D'un dossier tombe alors une photo agrafée à quelques feuilles, je m'apprête à simplement la remettre à sa place lorsque je reconnais la personne prise par l'objectif. Une rouquine, l'air toujours aussi antipathique, les cheveux courts, l'uniforme de cérémonie. Serena Porteflamme. Intrigué, j'ouvre son dossier et le feuillette un peu.

"Putain, elle a pas de mauvais état de service celle-là!"
-Elle est même très performante…
"…Et a déjà tiré et frappé sur pas mal de mecs…"
-Même qu'elle vient du Grey Termi…
MATSUYAAAAAAA !!! OUIIIININININININIIN !

Je me dresse, mes muscles se crispent, mes sens s'aiguisent. Daenerys! Elle est en danger! D'une propulsion monumentale, je saute par-dessus mon bureau, faisant s'envoler des dizaines de feuilles, pour ouvrir ma porte d'un violent coup de pied. Je m'engage dans le couloir, suivant de près la provenance du cri grâce à mon ouï de limier. Elle est toujours à l'infirmerie, la porte sertie d'une croix rouge m'apparait au détour d'un passage. Sans plus attendre, je fonce de toute mes forces vers l'infirmerie, une épaule vers l'avant, avec la volonté indéfectible de celui que rien n'arrête.

-LEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOYYYY!!!!!!

Sous la force de ma masse s'écrasant contre la porte, les gonds lâchent et je m'enfonce dans la pièce à toute vitesse tandis que la porte s'écrase lourdement contre le mur lui faisant face. Elle est là, petite sirène empêtré sous sa table de chevet recouverte de matériel médical, au milieu des lits de convalescents et des civières.

-JEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENKIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINSSS!!!

D'un coup de pied phénoménal, j'envoie valser à travers la pièce la table de chevet sous les yeux ébahis de quelques infirmières arrivant tout juste sur les lieux. Le meuble retombe lourdement au plancher, une dizaine de mètre plus loin, tandis que je débarrasse la gamine en larmes des choses la recouvrant toujours.

-Tout va bien Dae, tout va bien. J'suis là, t'as pas à t'en faire.

Je réalise que j'ai toujours en main le document de Porteflamme, d'un geste inattentif, je le fourre dans la poche de mon manteau en reposant Daenerys sur son lit.

-Sèche tes larmes et dis-moi donc ce qui ne va pas.
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Oswaaaald

*Snurf* *Snurf*

Oswaaaald… Où est Monsieur ?

*Snurf*

Il m’avait dis qu’il resterait.

*Snurf*

Il m’avait dis qu’il serait près de moi !

*Snurf*

C’est parce que j’ai trop dormi ?

*Snurf*

C’est parce que j’ai trop dormi qu’il est parti ?

*Snurf*

Il ne voulait pas que je dorme, mais j’ai quand même dormi… Il m’avait dis de pas dormir et je l’ai pas écouté…

*Snurf*

Alors il est parti ? Je veux le voir !!

*Snurf*

Oswaaald ! Je veux voir Matsuyaa !!! Je veux pas qu’il soit fâché ! Je veux pas qu’il soit plus mon ami parce que j’ai dormi !

*Snurf*

S’il te plait Oswaald ! Je veux lui parler ! Je veux savoir où il est ! S’il te plait !

*Snurf* *Snurf* *Snurf*

Matsuya…

*Snurf* *Snurf* *Snurf* *Snurf* *Snurf*
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Elle a su déchiffrer, ''Lilou ressemble à un mérou.'' Mais comment ! Mais comment ! Mais comment ! Je suis anéantis... Et c'est sans aucune ironie de ma part que j'admets la défaite. Cette rousse est forte.

Elle est très forte.

Un peu comme mes dents. Mais ça ! C'est grâce à ''Smilegate Herbal'', Médicament qui renforce l'émail et vous donne un sourire irrésistible. D'ailleurs, je devrais lui donner un échantillon, ça va me faire marrer...

Non ! Mauvaise idée !

Elle risque de prendre ses airs de sorcière et me torturer avec des photos d'okamas, pire m'emmener dans un endroit exclusif réservé à ces êtres pas comme les autres. Soudain, j'entends le cri d'une jeune fille... L'imagination fertile, j'en conclus que cette timbrée de Jacob est en train de terroriser une pauvre innocente. Je tombe sur le cul et je ressens des picotements au niveau de ma pilosité.

De la peur ?

Et si c'est bien ça, pourquoi ma moustache pousse à une vitesse folle, sans parler de la barbe qui tombe sur le plancher... Qu'est-ce qui m'arrive ?

- LA TIMBRÉE DE JACOB M'A JETÉ UN SORT !

-''Huhum ! Moustache à Oliver, tu m'entends ?''
- Voilà que je recommence à entendre la voix de ma moustache. Qu'est ce qui m'arrive ?
-''Respire Bro ! C'est pas de la faute de Mademoiselle Lilou.''
- HIECHU, si je t'attrape, je ne te file plus de friandises !
- ''Respire Bro ! RESPIRE ! Si t'arrives à m'entendre, c'est que tu dois avoir un don particulier.''
- C'est dans ma tête tout ça ! LA SORCIÈRE m'a rendu zinzin !
- ''La preuve que non. Tu te souviens du cher Colonel Tamaka ? Tu te souviens de son chapeau et de ce qu'il t'as révélé ?''
- Mais, je m'en fous de savoir si la tête du Colonel est vraiment conique ou non !
- ''Respire Bro ! RESPIRE !''
- Ok, admettons une seconde que tout est réel. Pourquoi, t'es devenu aussi sage ? T'avais pas l'habitude de me sortir des conneries sous le nez ?
- ''J'en sais rien. Comme quoi, je n'ai pas vraiment réponse à tout.''

J'ai une sensation bizarre d'apaisement. C'est assez doux et agréable. J'ai la sensation de flotter dans les airs. Soudain, je vois défiler une série de plan dans ma tête. J'ai l'impression de réfléchir et pour la première fois de ma vie, je me sens moins con. Jusqu'à quand ?

- ''Et t'étais comment sans moi ?''
- J'étais un gros coincé de prépubère qui n'arrêtait pas de faire des bêtises. Ensuite, j'ai rasé les poils d'ados, ça a repoussé et c'est ce que je suis devenu. Quoi que j'étais plus disposé à écouter les ordres quand t'étais propre.
-''Toujours soigner une moustache. Tu devrais l'inscrire dans ton code moral.''
- Je respire.

Je suis calme.

Je me sens sage.

Le dos bien droit, la main sur la longue barbe bleue, je m'avance vers ce qui pourrait être une salle de communication. J'arrête très poliment un matelot et lui demande le chemin. Je lui tapote l'épaule pour le remercier et continue ma marche tranquillement. Très doucement jusqu'à ce que je croise Mademoiselle Jacob. Ses yeux s'écarquillent à la vue du changement physique.

- Ah, mademoiselle Jacob. Je voulais m'excuser pour mon comportement déplacé et me présenter convenablement. Lieutenant-Colonel Oliver Queen. Humble navigateur.

Aucun rictus moqueur. Un simple air serein.

- Avant notre plongée sous-marine, je voulais savoir si vous aviez entendu des pleurs non loin ? Je m'inquiète.

La moustache ça vous change la vie.
Ou de comportement pour Oliver Queen.



Dernière édition par Oliver Queen le Lun 18 Nov 2013 - 5:08, édité 1 fois
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Regard frustré, rictus méprisant au coin des lèvres, je peste intérieurement sur la nouvelle qui est tombée et qui ne me fait absolument pas progresser. J'ai hâte de trouver Lou dans le dédale de couloirs à Navarone pour l'envoyer les réduire en bouillie... J'avance d'un pas pressé pour retrouver Oliver Queen, qui doit m'attendre avec une nouvelle surprise. Les mains enfoncées au fond des poches, avec un nuage noir au-dessus de ma tête qui annonce clairement la couleur. J'aurais pu jusqu'ici me montrer conciliante avec la bêtise omnipotente de Queen, mais c'est désormais terminer. Et quand j'arrive enfin sur le pont, ou l'élève m'attend avec une certaine impatience, j'ai en effet une surprise de taille.

Oliver semble changé. Sérieux, presque agréable. Je quitte un comptable irrité pour une transformation de taille. La tonalité de voix pleine de respect, le visage humble, derrière sa moustache... J'en reste bouche-bée quelques secondes avant de reprendre mes esprits.

Oui, il me parle. Et je me dois de lui répondre. Je le salue respectueusement en inclinant la tête :

Enchantée de te connaitre, Oliver. Lilou Bennett Jacob, ingénieure générale du Léviathan. Tu pourras venir me voir lorsque tu commenceras à guider ce navire si tu as des remarques ou des retouches à me faire faire. Je serais ravie d'entendre ce qu'un navigateur a à dire sur ce monstre de technologie et sa maniabilité.

Petit sourire en coin, j'enchaine directement après lui avoir passé suffisemment de crème pour qu'il soit agréable les dix prochaines minutes :

Ce que tu as entendu, c'est probablement Daenerys. C'est une jeune sirène que nous avons recueilli sur les navires à notre départ de Drum. Elle a affronté quelques déboires dernièrement et sort tout juste d'une convalescence plutôt longue et douloureuse...

Teinte amère dans la voix. Mais un petit sourire me revient lorsque je pense à tout ce dont elle est capable pour ses amis.

Un petit brin de femme plein de courage et de volonté, tu seras étonné quand tu la connaitras mieux.

Si tu veux faire connaissance avec elle, tu peux aller la chercher. Il faudra la porter jusqu'ici par contre pour la mettre dans l'aquarium que nous avons rénové durant son "coma", ça peut être un bon moyen de lui faire prendre un peu l'air. Et... Elle sera sûrement ravie de nous accompagner en expédition sous-marine.

Par contre, elle entraine vraiment bien la patience. Il vaut mieux t'en faire une alliée tout de suite, petit conseil d'ami.

Si tu veux, retrouve-moi dans quelques minutes sur le quai, nous allons entamer la construction d'un sous-marin, si ça te dit.


Je dis cela en m'armant de mes outils poser sur un établi sur le pont, prête à dévaler la passerelle.
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-Bordelbordelbordel! Elle va pleurer! Qu'est-ce que je fais?!
"Pense à ce que la grognasse ferait, elle a un touché magique avec la gamine celle là!"
-Qu'est-ce que Lilou ferait? Qu'est-ce que Lilou ferait? Ah! Oui! Vite! L'escargophone, il faut rejoindre Envy!
"Mais il est où ce sale céphalopode?"
-Oh bordel, il et passé où?! Faut demander à quelqu'un, merde!
"Hé, oh, du calme! Tu peux pas simplement lui causer?"
-TU PENSES QUE C'EST FACILE DE S'OCCUPER D'UNE GAMINE TOI?!
"NON! MAIS TU POURRAIS AU MOINS FAIRE UN EFFORT ESPÈCE DE TARÉ!"
-ARRÊTE DE CRIER ÇA ME STRESSE!
"MAIS C'EST TOI QUI A COMMENCÉ!"
-BEN D'ABORD ON ARRÊTE TOUS LES DEUX!
"PARFAIT!"
-GÉNIAL!
"STOP!"
-NON TOI STOP!
"CONCENTRE TOI SUR LA GAMINE BORDEL!"
-Ah oui…
Euhm, écoute Dae, Env… euh… Matsuya est pas trop joignable pour le moment. Mais t'inquiètes! T'inquiètes! Il t'est très reconnaissant, et il n'est pas du tout fâché. Tu as dormi un sacré bout de temps, Matsuya est reparti en voyage, mais il reviendra bien te voir. Et puis, même quand il n'est pas là, il sera toujours avec toi, juste ici.


Je pointe de l'index vers son cœur, un sourire à la fois bienveillant et mal assuré sur le visage.
"Putain… mais qu'est-ce que t'es cliché mon Oswald…"
-Non mais!


Dernière édition par Oswald Jenkins le Mer 27 Nov 2013 - 14:12, édité 1 fois
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Plein de courage et de volonté ? Ce que je vois en franchissant la porte, c'est une gamine qui pleure, désespérée à côté d'un homme bicolore qui essaie de la rassurer sans grande réussite. Je comprends rapidement que je ne suis pas l'homme de la situation. Je ne suis pas Smiley Smile, lui il a le chic pour redonner le sourire aux gens. Sur cette pensée, je recule d'un pas pour faire demi-tour.

La main sur la longue barbe bleue, je me perds dans mes pensées comme un vieux sage qui a oublié ce que c'est d'être un enfant et pourtant je le sais très bien. Au fond de moi, je le ressens. Dés lors, je repense aux nombreuses fois où la tristesse a gagné mon cœur de gosse. A l'époque, j'avais ma mère qui m'emmenait toujours voir la troupe de Rémi Sawyer d'Alabasta. Mais là, on est à Navarone et à part mon éternel second, je vois pas qui pourrait lui remonter le moral.

- Hiechu ! [Fait quelque chose !]
- Qu'est-ce tu veux que je fasse ?
- Hie ! Hiechu ! Hiiiiechu [Sois toi même ! Et arrête de faire le sage parce que ça t'arrange.]
- Tu veux que j'aille lui parler calmement ?
- HIIIIIIIECHU ! [Idiot ! T'as fais quoi de mon ami Oliver !]
- Ah oui, c'est pas une mauvaise idée. Je vais plutôt faire l'épigone.

La longue barbe bleue m'a carrément transformé, je me sens plus intelligent et j'arrive même à comprendre mon animal de compagnie. Alors, je vais à leur rencontre galvanisé, les prunelles plein d'étoiles et d'espoir.

J'ai entre les mains le meilleur remède pour lui faire passer un chagrin qu'elle ne mérite pas. Je m'approche donc du jeune homme et lui susurre à l'oreille de jouer le jeu et de faire comme s'il était avec mademoiselle Jacob.

- Aujourd'hui, mesdames et messieurs, je vous présente l'incroyable, le talentueux imitateur Oliver Queen ! Et rien que pour vos beaux yeux, pour les tiens Dae, je vais te faire la scène de ménage spécial Jacob.

- Euh ouais, je suis Jacob, t'as vu, haha, lol !

-Hiechuu [Se face-palm]

... Le flop me retourne le bide, j'ai le visage qui vire au blanc et soudain ma barbe et ma moustache perdent en volume.

TU M'ECOUTES QUAND JE TE PARLE ?! TU VEUX M’IGNORER ENCORE, TÊTE A CLAQUES ?! J'VAIS TE FAIRE RAVALER TON INCAPACITÉ A FAIRE RIRE DAE, J'VAIS T'APPRENDRE A ME MANQUER DE RESPECT ! JE VAIS TE COLORISER !

Saupoudré de belles grimaces, d'une pincée de second degré et une fâcheuse tendance à exagérer l'accent féminin en partant sur les aiguës. Ensuite, je me mets l'index dans le nez à la fin de ma prestation.

- LE SEUL ! L'UNIQUE OLIVER QUEEN ! POUR TE SERVIR Mamzelle Dae. Maintenant qui veut faire un tour sur le quai pour voir Jacob construire un sous-marin ?

JUST DO IT !
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Je reste un moment là, bouche bée, le regard braqué sur l'énergumène munie d'un afro qui se tient comme un empereur en terre conquise au beau milieu de l'infirmerie. Pourtant, malgré ce regard un peu surpris et presque hagard que je jette au nouveau venu, je ne peux m'empêcher d'entendre cogner dans mon esprit ses paroles.

Oliver Queen.

Ce mec qui sort tout juste de nulle part est Oliver Queen, le lieutenant-colonel déficient qu'on nous a refilé. Il est tout juste apparu pour inviter… pour inviter Dae à construire un sous-marin avec Lilou… Pendant que moi, que moi, je parlais?

D'abord le malade de Smile avec son sourire, sa serpillère, puis sa tentative de meurtre. Ensuite, l'autre ange folle aveugle qui m'agresse à son tour, et finalement cette mégère de Porteflamme…
Et maintenant, je tombe sur celui dont j'avais tant entendu parlé, le pire de tous. Ce qui est le plus surprenant, c'est qu'en le voyant, je ne sens qu'une lassitude énorme me tomber sur les épaules. Dans quoi est-ce que j'suis embarqué?

-Bon… T'es Queen donc?

***

Karl, chargé de dossiers et de paperasse, file à toute vitesse dans les couloirs du Léviathan. Monté sur des patins à roue alignées, il louvoie à travers les allées en faisant des virages in-extremis. Depuis sa collision avec l Commodore Jenkins sorti lancé au travers d'une porte par l'ingénieure Jacob, il s'est muni d'un casque et de patins pour ne plus revivre ce genre de situation douloureuse.
Son efficacité s'en est vue décuplée et son plaisir au travail de même. Sa direction sur le moment? Le bureau de Ketsuno où il a une montagne de papiers à livr…

-ON SE FOUT PAS D'LA GUEULE DE LILOU!

MIDNIGHT BLAST!

Si on avait dit un jour à Karl qu'il serait percuté par un homme portant un afro après que celui-ci ait traversé le mur d'une infirmerie, il ne l'aurait probablement pas cru. Toutefois, la douleur qu'il ressent lorsque l'homme devenu projectile l'enfonce dans le mur du couloir fait office d'un très puissant gage de réalité.

À travers la paroi défoncé, il voit un Double Face colérique sortir à grandes enjambées et s'engager dans le couloir en vociférant.

-Non mais y'en a marre! Pourquoi c'est moi qui se trouve avec toutes les recrues nuisibles hein?! ET DÉSOLÉ ENCORE KARL!
-Ça va commodore… c'est que la deuxième fois…
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Je...

Je n'ai même pas le temps de parler que quelqu'un avec des cheveux bleus mais pas aussi bleu que les miens arrive dans la pièce et commence à crier en... imitant Lilou ? Mais enfin... Lilou ne crie pas. Lilou est gentille. Pourquoi il fait ça ? Pourquoi... ?


KYAAAA

Mais mais mais... Oswald ! Oswald l'a frappé !

Pourquoi ?!

Je ne comprends pas !

J'ai...

J'ai peur... J'ai peur d'Oswald. De mon ami.

Pourquoi...


*Snurf*

Pourquoi il est si méchant tout à coup ?

J'ai si peur. Je veux me cacher. Je ne veux pas qu'il me voit pleurer de peur. Je ne veux pas qu'il sache. Peut être s'énervera-t-il encore ? Et peut être que cette fois ce sera contre moi... Je...

Je ne veux pas...

J'ai peur...

Je veux Monsieur.

Je veux Matsuya.

Alors, je ressors tout doucement de sous le drap et d'un doigt tremblant je montre faiblement mon petit escargophone posé sur la table à l'autre bout de la pièce. Et mon regard larmoyant croise celui encore fulminant de cet homme qui est mon ami mais qui me fait très très peur pour la première fois.

Et, hésitante, je laisse finalement échapper un faible...


S'il...

te...

plait...
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Je me relève, la figure en sang. Je ne prends même pas la peine de m'essuyer. De toute façon, mes mains tremblent trop... Je serre les poings, car j'en ai gros sur la patate. J'ai assez pris de coups pour la journée et j'aime pas du tout que l'on me prenne pour un punching ball ! Y'a des limites à la violence.

Et j'aime moins jouer à la balle aux prisonniers en étant l'objet. Enfin bref, cette frappe, je ne l'oublierai pas et compte sur moi pour te la rendre à un moment où tu ne t'y attendras pas.

Vas-y casse toi ! Vas te prendre une glace chocolat-vanille, ça te calmera pendant que j'aide Karl à se lever.

- C'est lui le Commodore ? Et ça lui arrive souvent de péter une durite ?
- Faut l'excuser, c'est parce qu'il est amoureux de Lilou.
- Lilou ? La sorcière rousse ? Ouais, je peux comprendre maintenant...
- Prenez un mouchoir, Lieutenant-Colonel.
- Ah, t'es un mec bien Karl, tu peux m'appeler Oliver.

Tout en me nettoyant le visage, je m'approche de la sirène en laissant l'homme vaquer à ses occupations. Je m'assieds en face de la jeune femme qui murmure des paroles sous son drap. De quoi elle a peur ? Un léger sourire, une idée me traverse l'esprit afin de désamorcer la négativité de Dae. Alors, je fouille dans mon sac afin de piocher dans ma réserve secrète.

Une réserve de bonbons.

Je lui tends les friandises, mais elle n'a pas l'air de réagir. Elle continue de pointer du doigt... Faudrait arrêter à un moment, non ? Pourquoi tu continues à faire ce geste ? C'est alors que je regarde dans la direction que l'index montre et j'aperçois un den-den mushi... C'est ça qu'elle veut ?

- Tiens, tu veux cet escargophone ? T'as besoin d'appeler quelqu'un ? Je peux le concevoir, on a tous besoin de parler à une personne.

Je sais pas ce qu'elle compte faire, mais moi je mange mes sucreries avant de partir voir mademoiselle Jacob.
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Queen !

Je lui demande d'approcher en faisant de grands mouvements de mains qui ne lui sont pas forcément adressés. Devant moi, un bras gigantesque charge sur le navire plusieurs plaques d'un métal rare que je vais utiliser pour la construction du sous-marins. Stock de Navarone limité que le Vice-Amiral a accepté de me céder, au prix fort. Négociations houleuses que j'ai pris le temps de mener durant l'absence d'Oliver... Négociations dirigées majoritairement par ce papi-grincheux particulièrement dur en affaire.

Quel sale type.

Nous avons beaucoup de travail. J'aimerais avoir terminé ça en moins de trois jours. Ca implique un travail de tous les instants... Et des heures de sommeil en moins. Je comprendrai que vous décidiez de renoncer à une promenade en mer.

Une fois le matériel chargé sur sa palette, je me tourne vers mon ami canard qui prend sa forme d'objet lorsque je lui en donne l'ordre. Il s'étend pour se transformer en une immense armure-carcasse métalique de quatre mètres de haut, à la structure massive et un peu envahissante. J'ouvre le buste, regarde à l'intérieur l'espace et prends la peine de faire les dernières mesures. "Plans" en main (qui sont en fait de vieilles feuilles prises ça et là, majoritairement des dossiers avec de gros tampons rouges "urgent" et "confidentiel"), je les étale sur le sol pour ajuster les points nécessaires à la création.

Vous êtes plutôt grand et raisonnablement musclé. Alors, je vais me baser sur vos mensurations pour faire une place suplémentaire dans l'appareil.

Armée de mon mètre, je fais le tour d'Oliver pour mesurer ses épaules, ses jambes, son dos. Je le force même à se mettre à genoux d'un violent coup de pied dans la rotule pour voir la place qu'il prend, puis le mets sur une balance sortie de dieu-sait-où pour voir son poids. On ne dirait pas comme ça, mais le type se défend bien. Je rajoute sur mes plans la place du passager d'une façon relativement grossière. Sur ces feuilles, de gros traits tirés à la va vite, des mesures plutôt précises, mais clairement faits sur le pouce.

Le passager ne sera pas vraiment à son aise, mais l'essentiel est que le conducteur s'en tire à bon compte. Hé, regardez... On dirait une tortue ninja...

Je fais un bandeau à mon croquis pour compléter le tout. Voilà. Trait d'humour passé, servant à me faire pardonner du coup de pied, je griffonne une notice d'utilisation et la file à Oliver, suivi d'un marteau de forgeron et je l'oriente vers un foyer en vaguement bien construit et alimenté par quelques mousses :

Les indications sont plutôt claires : Taper jusqu'à ce que le métal se courbe après l'avoir fait chauffer. Il faut que ça devienne rouge-grisé et si vous avez la moindre question, n'hésitez pa-... Attendez,... C'est quoi cette bosse sur votre tête ? Vous avez eu des problèmes avec Daenerys ? Elle est devenue violente ? Vous l'avez embêté c'est ça ?!

Poings sur les hanches et papiers froissés, le Lieutenant-Colonel me connait assez pour savoir qu'il doit s'armer d'une très bonne explication.
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Pourquoi cette sorcière me vouvoie puis s’énerve contre moi ? Nan le pire, c'est sa stupide question à propos de Dae... Qu'est-ce tu veux que je réponde ? Bah j'ai bien envie de dire oui, rien que pour la faire chier et lui montrer à quel point, c'est débile de s'emporter pour si peu.

- Ouais ! J'ai voulu l'embrasser et elle a pas voulu alors je l'ai frappé...

Ton plat, rictus moqueur, regard vide... T'ain, je dois être malade pour faire de l'ironie à un moment pareil. Misère ! J'aurais pas dû... La rousse me mitraille de coups de plus en plus fort et c'est ma gueule qui devient rouge-grisé.

Allongé à terre, je ne bouge plus d'un pouce. Je ferme les yeux et perds connaissance. Enfin, je fais semblant de sombrer. Elle n'a plus besoin de cogner, alors sa voix prend la relève et ses mots sont un torrent de violence. Un débit rapide et irrégulier de paroles sans grandes valeurs à mes yeux. C'est pas en m'insultant ou en me corrigeant que tu vas me dresser.

J'ai l'habitude d'être maltraité de cette manière. J'ai même subit bien pire...

L'an 1608, Alabasta,
Maison des Queen's.

8 ans dans 8 jours. La semaine prochaine, je n'aurai pas de cadeaux pour mon anniversaire. Mes parents n'ont pas d'argent pour m'offrir un simple bonbon, mais ce n'est pas grave. Si j'avais un voeux à réaliser pour cette date, c'est que ma mère arrête d'embêter papa et que ce dernier arrête de boire après s'être fâché avec môman.

Je veux juste un peu d'espoir.

L'espoir de ne plus sentir la mauvaise haleine de mon père quand il rentre dans ma chambre le soir. Je souhaite qu'un jour mes parents ne se fâchent plus. Je voudrais dormir la nuit sans la crainte qui me prend par les tripes chaque nuit.

Pourquoi les grands se mettent en colère ? Et pourquoi il la déverse sur moi ? Ne vous ai-je pas assez dit à quel point, je vous aime ? Ou ai-je mal rangé ma chambre ? Est-ce à cause du zéro à l'école ? Ces choses sont vraiment importantes pour vous ?

Dés fois, j'ai l'impression que je vis dans un rêve, que tout cela n'est pas réel.

Je veux que ça cesse.

Retour au présent.

... J'ai été battu par ceux que j'aime le plus au monde.

Alors ce n'est pas toi, ni le Commodore, ni même l'Amiral en Chef en personne qui pourrait me discipliner ! Surtout pas avec un excès de fureur. Ma soif de bêtises est reliée à mon envie de revivre une enfance perdue. Et contrairement à vous autres, je ne frappe que rarement, car la violence est une forme de faiblesse.

Je ne changerai pas.

Jamais !

- LES RHINOS STORMS ! C'EST DES GROS CONNARDS !

Et moi, un super connard.
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Oliver subit les pires tortures que je connaisse, allant du malaxage de nez à coup de phalange, au coup de pied retourné dans les lombaires. En gros, un passage à tabac pur et simple, assaisonné de mots doux signifiant qu'il ne doit jamais, ô grand jamais, retentait quoique ce soit envers cette pauvre Daenerys. Que la prochaine fois, ça sera Matsuya qui s'occupera de lui, et que je ne donne pas cher de sa peau. Comme tout réponse, Oliver me signifie avec insolence que l'équipage n'est composé qu'une bande d'enflure, de "connards" selon ses propres termes. Gros, même.

Hinhinhin...

Et comme toute réponse, mes phalanges craquent sous la pression de mon autre main, avant qu'elle ne vienne s'imprimer une toute dernière fois sur sa joue. Queen décolle d'une dizaine de mètre du sol avant de s'envoler et de disparaitre, jusqu'à n'être qu'un point dans le ciel. Mon poing s'accompagne de ma voix et d'un sourire joyeux :

BIENVENUE DANS LA FAMILLE, OLIVER QUEEN !!!

*

Il va bien ?
Tu l'as pas raté.
Alors il va bien.

Wallace ramène Oliver dans une barque et l'aide à remonter sur le quai. L'homme est bandé de la tête au pied, recouvert de pansement pour couvrir les marques que j'ai laissé. Une grosse bosse déforme le sommet de son crâne et sa joue est tellement tuméfiée qu'elle ressemble à un chausson. J'hisse sur mon épaule comme un sac à patate ce pauvre Oliver avant de tourner les talons et retourner à mon espace de travail :

T'en fais pas, Wallace, je vais lui expliquer comment on fonctionne...
C'est bien ça qui m'inquiète.

Quelques pas plus tard et une traversée de quai sous les yeux exorbités des quelques mousses, j'arrive bien vite à un fauteuil super confortable et rembourré, sur lequel je pose le corps meurtrie du lieutenant-colonel. Immobilisé dans une certaine position, je lui confis un chalumeau allumé en lui demandant de faire très attention à bien le tenir, et m'équipe comme il se doit pour commencer à tailler les pièces de métal, le tout en m'expliquant :

En fait, tu as raison. On est un peu con dans le coin. Mais c'est parce qu'on ne sait pas comment se dire qu'on s'aime bien. Alors on se cogne. C'est plus facile de jouer les gros bras que de prendre quelqu'un contre lui pour lui signifier qu'on l'apprécie, tu vois ? Et avec ton tempérament, tu as tout à fait ta place chez nous. Tu seras même le plus apprécié, je n'en doute pas.

Sourire qui se transforme bien vite en regard noir et terrifiant de sorcière diabolique :

Mais je te préviens : je connais plus de cinquante manières de faire disparaitre un corps... Alors ne t'approche plus jamais de Daenerys.
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-Héhé, quel con tu fais, quand même, Queen.

Adossé derrière son fauteuil, assis au sol, je souffle une bouffée de cigarette en toussotant légèrement. Après avoir défoncé une porte de colère, décidément dépassé par les apparitions toujours ridicules et stupides de chacune de mes recrues, j’ai cherché à trouver un endroit où me calmer un peu. Un endroit où, dans cette base énorme pullulant de soldats, je pourrais reconnaître les Storms, les vrais, et me sentir rasséréné. Être capitaine, c’est bien plus difficile qu’il n’y parait. Pourtant, je ne peux toujours pas dire qui, des recrues ou de moi, est le plus problématique. Je n’ai pas le charisme de Salem, ni sa prestance et sa puissance, et ces recrues ne sont pas tous des prodiges, mais il doit bien y avoir un problème quelque part, pour que ça aille si mal dès le début, non?
Lilou les fait construire un sous-marin, à simplement regarder mes hommes travailler, je retrouve déjà le sourire en coin que j’ai perdu plus tôt. La regarder elle, travailler et donner des ordres, reste le meilleur des baumes. Même caparaçonnée dans son exosquelette métallique, elle reste resplendissante, comme si les affres du monde ne peuvent pas l’atteindre.

Comme si aujourd’hui, le Destin a décidé de donner un temps mort au Rhinos, simplement parce qu’elle est là, et qu’elle veille sur nous. Qu’elle colmate les brèches de la structure.

Queen s’est fait engueulé, tabassé, réparé, puis encastré dans un fauteuil. Tout ça pour des salades, tout ça pour… tout ça pour quoi en fait? Pour omettre le fait que la bosse qu’il a sur le crâne, elle vient de moi? Dur à croire, il cherche sérieusement à me couvrir? J’ai déjà fait bien pire, et tout l’équipage est au courant.

-Avant Drum, j’ai rencontré un homme qu’est devenu un bon frère d’arme, par après. Un chasseur de prime plus antipathique que le Colonel Tamaka lui-même. La première fois où je l’ai rencontré, je lui ai mis mon poing à peine deux minutes après qu’il ait ouvert la bouche. Il a fait pareil. On était fixé.

Je ne sais pas pourquoi je parle de ça. Peut-être simplement parce que ma rencontre avec Mihai me rappelle de bons souvenirs, que me souvenir de ce que j’ai fais avec lui sur Drum me laisse ce goût amer en bouche que les vétérans appellent « nostalgie ». Faut dire que dans un équipage comme le mien, les vétérans, on les calcule en nombre d’îles traversées, je dois être un doyen, si on compte les pertes subies depuis Reverse Mountain.

Je me relève en m’appuyant sur son fauteuil, inspire un nouveau nuage de nicotine, puis m’approche d’une pile de planches d’acier.

-Lilou a raison. Par chez nous, des idiots avec des tempéraments comme le tien, on en veut des pelletées. Des hommes avec des valeurs et des idéaux, des hommes pour qui « fraternité » est un mot qui parle.

Je lis un instant un plan posé au sol, près de la rouquine. Les dimensions des plaques d’acier y sont inscrites, c’est aussi facile que la menuiserie, mais avec un matériau différent. Rien qui puisse m’arrêter. Mon avant-bras se crispe comme je sens affluer dans chacun de mes muscles un froid mordant. Ma peau s’affine, reluit sous les éclats du soleil, puis s’aiguise de façon à devenir le tranchant d’une lame courbe et acérée. Mon bras n’est plus bras, il est sabre.

-Et soit certain, Oliver, que je préfèrerai toujours te foutre une bonne paire de claques, plutôt que de remplir un document de mise à pied pour te renvoyer bosser par ici. Ça, c’est le cas pour n’importe lequel de mes hommes. Parce que si vous êtes là, c’est parce que vous avez le potentiel d’être un Storms.

Un instant, un simple instant, l’air vibre et se fend sous un mouvement à la rapidité improbable. Un battement de cil et mon bras à terminé sa course de l’autre côté de la plaque d’acier. Le métal pousse une courte plainte, puis deux coupures à la précision chirurgicale s’y affichent. Deux morceaux tombent au sol dans un tintement, tandis que la plaque à la taille voulue reste dans mes mains.

-Bon, on s’y met sérieusement, à la construction d’cet engin?
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Il va faire tout noir ! Et y'a personne pour me dire ''Tahgel''. Oui, personne sauf les yeux de Mamzelle Jacob. Ses prunelles me parlent littéralement au moment où le soleil embrasse l'horizon. Et c'est bien campé sur ce fauteuil, illuminé par les reflets rouges, orangés de la voûte, bientôt ténèbres, c'est à ce moment là que son regard passionné me révèle l'humanité de cette sorcière. Une suite de mots limpides qui révère la vraie personnalité de Lilou.

Chaque couleur à son langage et ses vérités.

Et le marron de ses mirettes fait cogner mon cœur à tout rompre. Alors je détourne mon regard pour me concentrer sur autre chose. Pour essayer de maîtriser ce pouvoir qui submerge mon esprit. Je fixe le Commodore et j'entends des chuchotements terrifiants, comme si une part d'ombre essayait de se frayer un chemin pour rejoindre l'extérieur et retrouver son habitat naturel, ne faire qu'un avec l'obscurité de la sorgue. Sa voix est sinistre, enrouée par le malheur, elle est menaçante et criante d'une funeste sincérité.

Je reste silencieux.

Je ne suis pas le seul à souffrir d'un passé trouble. Je le camoufle par une âme frondeuse, je ne peux m'empêcher d'aller toujours plus loin dans l'excès. Je déchaîne la bouffonnerie et provoque un tintamarre multicolore.... Sûrement parce que j'ai beaucoup de choses à dire. Et eux aussi, ils ont leurs manières de le camoufler. A moi d'être compréhensif.

Puis, quand je remémore leurs paroles... J'ai juste envie de suivre le mouvement parce que c'est con. Non, vous n'allez pas être déçu, je m'intègre facilement quand il s'agit de conneries. Alors, je vais enfreindre mes valeurs et cogner pour vous témoigner toute mon estime, si vous le souhaitez vraiment.

''-Lilou a raison. Par chez nous, des idiots avec des tempéraments comme le tien, on en veut des pelletées. Des hommes avec des valeurs et des idéaux, des hommes pour qui « fraternité » est un mot qui parle.''

Les mots ne parlent pas, les symboles, valeurs et idéaux ne sont que de vaines palabres. Certes, ça compte mais le plus important, c'est ce qui nous entoure, les choses de cette vie. C'est eux, l'origine de toutes nos sensations. Et c'est en apprenant à les écouter que nous connaîtrons la force de nos sentiments.

J'observe les étoiles.

Je plonge dans mon cœur et j'écoute mon corps. Cela commence par un vacarme, se poursuit par une fanfare d'instruments graves et se termine par l'harmonie d'un concerto. La communication est établie, mon être est apaisé par des vibrations qui appellent à la paix.

Je perce le mystère de ma transformation capillaire. J'appréhende les contours de ce pouvoir et l'accueil en mon sein. Mes jambes gagnent peu à peu de volume, ma barbe continue de grandir et la sérénité envahit mon esprit. Alors je me lève de ce fauteuil, j'exprime ma volonté de vouloir aider mon prochain à mon bras et il s'exécute malgré la douleur.

Je frappe le métal !

- Merci de m'accueillir dans cette famille.

Un timbre de voix étrangement calme, plus mature et dans cette évolution physique, sous cette enveloppe de muscles... Sous un sourire soulagé, on ne perçoit pas ma larme qui s'engouffre dans cette pilosité bleue...

Une larme de joie.

Je cognerai Oswald Jenkins
... plus tard.
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