Un rêve. Un mauvais rêve.
Les yeux clos, j'arrive à voir. Des formes. Des fantômes opaques passant derrière mes paupières closes. Ils s’immiscent dans ma tête. Dans mon crâne. Dans les endroits où je sens en sécurité. Ce territoire où je suis moi. Ou j'ai décidé d'être moi. Un autre. Un espace où j'ai changé. Ils viennent me hanter. M'appeler à d'autres songes. À redevenir ce que je rejette. Des cauchemars qui me poussent vers Le cauchemar. Je m'agite. Je tremble. J'ai comme une impression d'asphyxie. L'air me manque. Ma bouche s'ouvre sans trouver l'air libérateur. Mes bras s'agitent, faiblement, contre la gaine qui m'enveloppe entièrement. C'est poisseux. Ça colle à la peau. Je nage sans l'être. Il fait chaud. Très chaud. Et toujours cette absence d'air. Il n'y a pas un souffle. S'il y a de l'air, il est vide d'oxygène. Tel un poisson, j'ouvre la bouche. Encore et encore.
Derrière mes paupières toujours aussi closes qui ne font rien pour s'ouvrir, je livre une terrible bataille. Épreuve onirique où l'on affronte des cauchemars aux multiples formes, glissant entre les doigts de mes incarnations imaginaires. Ce n'est qu'un cauchemar. Je pourrais commander à mes rêves. Rêver d'autre chose. C'est mon esprit, mon domaine, et pourtant, je suis incapable de tout changer. Je ne peux que lutter avec des faibles moyens, acteur d'une scène complètement inventé par mon esprit qui se joue selon le script d'une autre entité. Comme un miroir sur ma propre vie qui me dit ces mots honnis. Je ne peux changer mon destin ? Je ne peux vivre une autre vie ? C'est mon destin d'être ce que je ne veux pas.
Je ne peux pas renaître ?
Les fantômes s'agitent, se regroupent. Face à eux, les adversaires changent. Ils étaient des reliquats d'un autre temps. Les sentiments de ne plus être ce que j'ai été. Des sentiments nourris par la peur et le dégout. Mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas à mener une vie. Vivre dans la peur de redevenir cette chose. Le dégout de cette chose. On ne peut vivre comme cela. C'est pour cela qu'ils sont là. De nouvelles armes. Pour une nouvelle vie. Des sentiments. Forts. Qui ne demande qu'à être nourri et enrichi. Des sentiments qui veulent s'exprimer. Des sentiments qui veulent vivre. Pleinement.
Amitié.
Bonté. Courage. Fierté. Humanisme. Tolérance. Joie.
Amour.
Des sentiments forts. D'autres, plus discrets. Mais unis.
Les cauchemars tremblent. Leurs ombres s'effritent.
Un peu d'air. Un mince filet qui me parvient. Si peu. Mais si important pour moi. Ce souffle m'insuffle un peu de force pour de débattre, toujours engluer dans cette gaine inconnue. Douçâtre, mais handicapante. C'est comme si j'étais au fond d'un lac. L'eau m'englobe. Elle m'attrape. Elle me tire vers le fond. Mais moi, je veux aller vers le haut. Et je mets tout mon effort dans cette direction. Au travers de l'eau, je perçois une clarté. Une lumière. Comme une lumière au fond d'un tunnel. Ma paupière tremble. Une larme se glisse dans le passage. Une goutte d'eau. Qui m'asphyxie. Mais je monte toujours, la main tendue vers cette lumière. Si proche. Si proche. Plus d'air. Le désespoir me gagne. L'obscurité revient.
Et le désespoir est balayé par l'espoir. Les cauchemars sont réduits à néant par ces si puissants sentiments. Et l'eau se sépare.
Les paupières s'ouvrent.
Un océan. Un océan de lumière qui m'éblouit. Une lumière blanche provenant d'une fenêtre. Une fenêtre sur le monde. Et alors que je m'extrais difficilement des linges de mont lit englué par ma sueur, je pousse un gémissement plaintif. Comme je n'en ai jamais fait qu'une seule fois dans ma vie.
Le cri d'un nouveau-né.
Les yeux clos, j'arrive à voir. Des formes. Des fantômes opaques passant derrière mes paupières closes. Ils s’immiscent dans ma tête. Dans mon crâne. Dans les endroits où je sens en sécurité. Ce territoire où je suis moi. Ou j'ai décidé d'être moi. Un autre. Un espace où j'ai changé. Ils viennent me hanter. M'appeler à d'autres songes. À redevenir ce que je rejette. Des cauchemars qui me poussent vers Le cauchemar. Je m'agite. Je tremble. J'ai comme une impression d'asphyxie. L'air me manque. Ma bouche s'ouvre sans trouver l'air libérateur. Mes bras s'agitent, faiblement, contre la gaine qui m'enveloppe entièrement. C'est poisseux. Ça colle à la peau. Je nage sans l'être. Il fait chaud. Très chaud. Et toujours cette absence d'air. Il n'y a pas un souffle. S'il y a de l'air, il est vide d'oxygène. Tel un poisson, j'ouvre la bouche. Encore et encore.
Derrière mes paupières toujours aussi closes qui ne font rien pour s'ouvrir, je livre une terrible bataille. Épreuve onirique où l'on affronte des cauchemars aux multiples formes, glissant entre les doigts de mes incarnations imaginaires. Ce n'est qu'un cauchemar. Je pourrais commander à mes rêves. Rêver d'autre chose. C'est mon esprit, mon domaine, et pourtant, je suis incapable de tout changer. Je ne peux que lutter avec des faibles moyens, acteur d'une scène complètement inventé par mon esprit qui se joue selon le script d'une autre entité. Comme un miroir sur ma propre vie qui me dit ces mots honnis. Je ne peux changer mon destin ? Je ne peux vivre une autre vie ? C'est mon destin d'être ce que je ne veux pas.
Je ne peux pas renaître ?
Les fantômes s'agitent, se regroupent. Face à eux, les adversaires changent. Ils étaient des reliquats d'un autre temps. Les sentiments de ne plus être ce que j'ai été. Des sentiments nourris par la peur et le dégout. Mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas à mener une vie. Vivre dans la peur de redevenir cette chose. Le dégout de cette chose. On ne peut vivre comme cela. C'est pour cela qu'ils sont là. De nouvelles armes. Pour une nouvelle vie. Des sentiments. Forts. Qui ne demande qu'à être nourri et enrichi. Des sentiments qui veulent s'exprimer. Des sentiments qui veulent vivre. Pleinement.
Amitié.
Bonté. Courage. Fierté. Humanisme. Tolérance. Joie.
Amour.
Des sentiments forts. D'autres, plus discrets. Mais unis.
Les cauchemars tremblent. Leurs ombres s'effritent.
Un peu d'air. Un mince filet qui me parvient. Si peu. Mais si important pour moi. Ce souffle m'insuffle un peu de force pour de débattre, toujours engluer dans cette gaine inconnue. Douçâtre, mais handicapante. C'est comme si j'étais au fond d'un lac. L'eau m'englobe. Elle m'attrape. Elle me tire vers le fond. Mais moi, je veux aller vers le haut. Et je mets tout mon effort dans cette direction. Au travers de l'eau, je perçois une clarté. Une lumière. Comme une lumière au fond d'un tunnel. Ma paupière tremble. Une larme se glisse dans le passage. Une goutte d'eau. Qui m'asphyxie. Mais je monte toujours, la main tendue vers cette lumière. Si proche. Si proche. Plus d'air. Le désespoir me gagne. L'obscurité revient.
Et le désespoir est balayé par l'espoir. Les cauchemars sont réduits à néant par ces si puissants sentiments. Et l'eau se sépare.
Les paupières s'ouvrent.
Un océan. Un océan de lumière qui m'éblouit. Une lumière blanche provenant d'une fenêtre. Une fenêtre sur le monde. Et alors que je m'extrais difficilement des linges de mont lit englué par ma sueur, je pousse un gémissement plaintif. Comme je n'en ai jamais fait qu'une seule fois dans ma vie.
Le cri d'un nouveau-né.