Me voilà revenu dans mon ancien élément, la noirceur des ruelles et l’acidité de l’air vicié. J’explore les bas fonds de Tortuga et je constate non sans ironie que ce n’est pas bien différent de tous les bouges miteux que j’ai pu visiter. Un peu plus dangereux pour un quidam lambda je dois le reconnaître. Mais depuis que j’ai été maudit j’ai plus vraiment à me préoccuper de ce problème.
Je suis seul. Grey est parti, Tahar bien avant lui. Il me reste juste mes flingues, ma boule à zéro et moi. J’ai piqué une sorte de blouson en cuir et la tunique qui va avec dans une auberge où un connard avait cru bon de vouloir faire joujou avec mon postérieur. Ça tient chaud, c’est plutôt confortable, j’ai plus la dégaine du prisonnier touriste qui se la joue renégat. Ouais, j’ai toujours fait dans le discret, sauf les soirs de fête, et j’ai bien l’intention de continuer.
Mon seul problème, c’est que j’ai eu l’immense loisir de voir nos gueules placardées sur des affiches. Et que maintenant je vaux tellement cher que je serai presque prêt à m’arrêter moi même pour empocher une coquette somme. Seule chance pour moi, la photo qu’ils ont date de l’époque où on pouvait à peine distinguer mes traits derrière ma fourrure de cheveux. Ah ces cheveux, ils me manqueraient. Marisa les aimait pas, elle voulait toujours me les couper. Ça doit être une des seules choses que j’ai pu lui refuser.
La grande question, c’est qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Chercher mon gosse ? Dur choix, mais gageons qu’il saura me retrouver bien plus tôt. Et je dois avouer que j’ai peur des mots qui pourraient sortir de ma bouche. Je n’ai jamais su y faire, je suis pas prêt pour ça, pour cette entrevue.
J’ai assisté au putsch du Red. Il a l’instinct de survie l’animal. J’oublie pas que sans Tahar il m’aurait fait la peau. Lui pourra répondre à certaines de mes questions. Après tout, ne m’étais-je pas juré en prison de voguer librement pour me consacrer à l’écriture ?
Alors que j’observe Izy et Reys rejoindre sa nouvelle organisation, je reste terré dans mon coin. Je m’allierai pas à ce groupe de péteux, ils exigeraient trop de moi. Va falloir la jouer fine. Alors quand la situation se tasse et que le leader des lieux se retrouve seul, je laisse un petit avion en papier voler dans sa direction et se poser près de son chapeau. Il m’a vu, j’avais pas l’intention de jouer à cache-cache.
« Alors tu prends à cœur ton nouveau job apparemment. T’es plutôt doué pour recruter de la chair à canon. »
Je suis seul. Grey est parti, Tahar bien avant lui. Il me reste juste mes flingues, ma boule à zéro et moi. J’ai piqué une sorte de blouson en cuir et la tunique qui va avec dans une auberge où un connard avait cru bon de vouloir faire joujou avec mon postérieur. Ça tient chaud, c’est plutôt confortable, j’ai plus la dégaine du prisonnier touriste qui se la joue renégat. Ouais, j’ai toujours fait dans le discret, sauf les soirs de fête, et j’ai bien l’intention de continuer.
Mon seul problème, c’est que j’ai eu l’immense loisir de voir nos gueules placardées sur des affiches. Et que maintenant je vaux tellement cher que je serai presque prêt à m’arrêter moi même pour empocher une coquette somme. Seule chance pour moi, la photo qu’ils ont date de l’époque où on pouvait à peine distinguer mes traits derrière ma fourrure de cheveux. Ah ces cheveux, ils me manqueraient. Marisa les aimait pas, elle voulait toujours me les couper. Ça doit être une des seules choses que j’ai pu lui refuser.
La grande question, c’est qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Chercher mon gosse ? Dur choix, mais gageons qu’il saura me retrouver bien plus tôt. Et je dois avouer que j’ai peur des mots qui pourraient sortir de ma bouche. Je n’ai jamais su y faire, je suis pas prêt pour ça, pour cette entrevue.
J’ai assisté au putsch du Red. Il a l’instinct de survie l’animal. J’oublie pas que sans Tahar il m’aurait fait la peau. Lui pourra répondre à certaines de mes questions. Après tout, ne m’étais-je pas juré en prison de voguer librement pour me consacrer à l’écriture ?
Alors que j’observe Izy et Reys rejoindre sa nouvelle organisation, je reste terré dans mon coin. Je m’allierai pas à ce groupe de péteux, ils exigeraient trop de moi. Va falloir la jouer fine. Alors quand la situation se tasse et que le leader des lieux se retrouve seul, je laisse un petit avion en papier voler dans sa direction et se poser près de son chapeau. Il m’a vu, j’avais pas l’intention de jouer à cache-cache.
« Alors tu prends à cœur ton nouveau job apparemment. T’es plutôt doué pour recruter de la chair à canon. »