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Hable con ello

Me voilà revenu dans mon ancien élément, la noirceur des ruelles et l’acidité de l’air vicié. J’explore les bas fonds de Tortuga et je constate non sans ironie que ce n’est pas bien différent de tous les bouges miteux que j’ai pu visiter. Un peu plus dangereux pour un quidam lambda je dois le reconnaître. Mais depuis que j’ai été maudit j’ai plus vraiment à me préoccuper de ce problème.

Je suis seul. Grey est parti, Tahar bien avant lui. Il me reste juste mes flingues, ma boule à zéro et moi. J’ai piqué une sorte de blouson en cuir et la tunique qui va avec dans une auberge où un connard avait cru bon de vouloir faire joujou avec mon postérieur. Ça tient chaud, c’est plutôt confortable, j’ai plus la dégaine du prisonnier touriste qui se la joue renégat. Ouais, j’ai toujours fait dans le discret, sauf les soirs de fête, et j’ai bien l’intention de continuer.

Mon seul problème, c’est que j’ai eu l’immense loisir de voir nos gueules placardées sur des affiches. Et que maintenant je vaux tellement cher que je serai presque prêt à m’arrêter moi même pour empocher une coquette somme. Seule chance pour moi, la photo qu’ils ont date de l’époque où on pouvait à peine distinguer mes traits derrière ma fourrure de cheveux. Ah ces cheveux, ils me manqueraient. Marisa les aimait pas, elle voulait toujours me les couper. Ça doit être une des seules choses que j’ai pu lui refuser.

La grande question, c’est qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Chercher mon gosse ? Dur choix, mais gageons qu’il saura me retrouver bien plus tôt. Et je dois avouer que j’ai peur des mots qui pourraient sortir de ma bouche. Je n’ai jamais su y faire, je suis pas prêt pour ça, pour cette entrevue.

J’ai assisté au putsch du Red. Il a l’instinct de survie l’animal. J’oublie pas que sans Tahar il m’aurait fait la peau. Lui pourra répondre à certaines de mes questions. Après tout, ne m’étais-je pas juré en prison de voguer librement pour me consacrer à l’écriture ?

Alors que j’observe Izy et Reys rejoindre sa nouvelle organisation, je reste terré dans mon coin. Je m’allierai pas à ce groupe de péteux, ils exigeraient trop de moi. Va falloir la jouer fine. Alors quand la situation se tasse et que le leader des lieux se retrouve seul, je laisse un petit avion en papier voler dans sa direction et se poser près de son chapeau. Il m’a vu, j’avais pas l’intention de jouer à cache-cache.

« Alors tu prends à cœur ton nouveau job apparemment. T’es plutôt doué pour recruter de la chair à canon. »
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Lucide hein ?

-J'ai bossé vingt ans au Cipher Pol avant de me retrouver ici. Alors motiver des gens pour aller mourir à ma place, ça fait un moment que je maitrise. Et un moment que je suis toujours en vie.

Un détail qu'un type comme lui doit savoir apprécier. Ou pas d'ailleurs. Parce que c'est l'un de ces types sur lesquels je ne sais rien et que ça me plait pas du tout. Il a un Logia. Il a fait parti de l'équipage de Tahar. Mais surement brièvement parce que je connais les autres, et pas lui. Et puis. Il connait Tetsuda...

-Cela dit... Il y quand même un sacrément changement par rapport à la dernière fois ou j'ai joué les agitateurs. Je peux plus me tirer à la fin en laissant les crétins se faire tuer en se demandant où je suis. Fini les mains propres et la conscience tranquille, maintenant je suis mouillé jusqu'aux couilles, et je compte bien jouer avec eux jusqu'au bout.

Je rejoins le loup solitaire à l'écart de la meute. A l'écart, pas un mouton oui. Et pourtant, s'il veut causer c'est qu'il y a peut être quelque chose à en tirer. Ou qu'il hésite encore. Ou que lui aussi a besoin de mes services et sera prêt à m'en rendre un en échange. La routine quoi. Déléguer c'est gagner.

-Et puis, ce n'est pas comme si je leur mentais. Ceux qui resteront ici finiront effectivement par le fond. Et ceux qui resteront à bord auront peut être droit à leur place dans l'histoire de la piraterie. C'est un avenir qui en vaut bien un autre. Et je suppose que c'est pas un bonhomme de papier qui va me contredire...  

    « Non, je vais pas m’opposer à ce que tu peux penser. Ça a failli m’être fatal tantôt. »

    L’homme est fier et en impose. Cela dit, dans ses paroles, on peut reconnaître la prudence du type qui a roulé sa bosse un peu partout, qui a ciré des pompes et léché des culs pour pouvoir acquérir un semblant de liberté. Je ne t’aime pas Red. Je ne t’aime pas mais je peux décemment pas me permettre de te faire front pour le moment. En même temps, je suis pas un grand adepte de la rancune à outrance. Mais j’oublierai pas que sur mon torse y’a la marque indélébile que ta copine m’a apposé.

    « Je viens pas tellement pour saluer tu t’en doutes. Marchons un peu. »


    Je sais pas s’il prend ça comme un geste de domination, mais j’espère bien que non. Manipuler les autres je m’en fous un peu, alors les contrôler ça m’intéresse encore moins. Non, une ballade permet toujours d’affiner les idées et d’affuter les mots, surtout quand elle finit dans un bon troquet.
    Certains nous regardent avec curiosité, lui le nouveau patron du coin et moi le pas grand chose sans couvre-chef.

    « Tu vas bouger tout ce beau monde, je suis pas assez con pour rester dans les parages alors que j’ai huit zéros qui me courent au cul. Et le cous...et Tetsuda serait trop content de me trouver ici. Ma question, c’est où vas-tu ? »


    Nos pas nous rapprochent du bar que j’avais squatté la veille au soir. Un hydromel assez fameux mais un assortiment de bières vraiment dégueulasse.

    « Je dois voyager. Je te dirai pas pourquoi, de toute manière t’en as sûrement rien à foutre et t’as bien raison. Ma destination dans le fond je m’en tape, j’ai juste quelques zones à éviter. T’as une idée de vers où tu vas lever les ancres ? »


    Dernière édition par Rimbau D. Layr le Jeu 21 Nov 2013 - 0:46, édité 1 fois
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    -Tu ne poursuis pas Tahar ?

    Si on m'avait demandé de parier j'aurais joué la dessus. Suivre Tahar. Comme Izya, comme Grey, comme moi ? Amusant la capacité qu'il a d'attirer les gens même dans les moments ou il ne veut rien d'autre qu’être seul au monde...

    -Il m'a demandé de m'occuper de sa fille. Et comme je n'ai rien de vraiment prévu depuis ma démission de la marine, je vais y veiller. Une fois que le cirque ici sera lancé je l’emmène voir du pays, retour sur les Blues direction Logue Town. La ville ou tout commence et ou tout fini. Je me suis aperçu qu'elle n'y était jamais allée. Et pour une pirate, c'est un peu un passage obligé depuis qu'on y a raccourci Gold Roger...

    Rigole Rimbaud. Les consos sont pour moi, après tout j'ai failli te descendre sommairement, ça crée des liens. Et pour moi aussi l'ouverture que tu rechignes probablement à donner. Privilège de l’hôte surement. Et puis, jouer les pirates généreux est plutôt amusant.

    -Je pourrais te déposer quelque part évidemment. Mais si tu le cherches lui c'est pas la bas que tu le trouveras. Les corsaires vont rarement sur les Blues. Et Pride encore moins qu'un autre...

    Pride oui. J'ai vu Tahar quitter le bateau, je l'ai entendu la bas aà Impel. Quand il a frappé Tetsuda. Le Chien Fou solde ses dettes. Toutes ses dettes. Et ça m'étonnerait beaucoup qu'il ait fait une croix sur l'ardoise qu'il a avec le corsaire qui l'a collé au fond de sa cellule. T'entends Rimbaud ? Si tu veux trouver Tahar, c'est Pride qu'il faut chercher.

    -Et si tu veux juste disparaitre. T'es au meilleur endroit non? A partir d'ici tout grand Line te tend les bras...
      « Non. Je vais pas le chercher pour le moment. »

      Ces paroles résonnent dans mon esprit comme une évidence. Si je suis venu pour toi Tahar, c’est parce que tu étais enfermé, que tu ne pouvais pas bouger, te déchaîner sur les mers comme tu sais si bien le faire. Là tu es libre, ta rédemption, si tu as besoin de la trouver tout seul je n’ai aucun droit de t’en empêcher.

      « Quand il aura besoin de moi, il me trouvera. Lui et moi c’est comme ça. »

      Je bois une longue gorgée, essuie la mousse sur ma barbe de trop de jours.

      « Et il aura besoin de moi. Mais pas tout de suite. »


      L’avenir me donne pas souvent raison, mais il est des certitudes qui toquent à la porte du foyer, et on sourit déjà avant d’aller ouvrir pour découvrir son invité du jour.
      Alors tu vas aider Izy ? Pas l’air d’être ton genre de la jouer humaniste, surtout que j’ai bien compris que vous étiez pas les meilleurs potes avant de vous revoir. Petits cachottiers. Je scrute ses yeux sans rien y voir, j’opine tout seul sans vraiment appréhender le bonhomme. Ce type est un survivant, un mec qui cherche sûrement encore à définir son intérêt mais qui arrive à ses fins quand même. Non, je resterai sans doute pas avec toi, je finirai par devenir fou, ou par sombrer à nouveau dans mes excès. J’ai jamais aimé les vrais leaders. Même Tahar de ce point de vue là.

      «  Non, je vais pas revenir sur les Blues, je les ai assez écumé pour l’instant. Barman ? »

      Il s’approche, me lance un « oui » on ne peut plus suisse.

      « Si je te dis coin bizarre, tu penses à quoi ?
      - Hum, je dirai... l’île Maléfique. Mon fils est...
      - Merci bien, tu m’en remets une tournée tu seras un ange. »


      La voie des Saigneurs, là où les autres ont dû continuer. C’est pas un mauvais choix, et en même temps je me dis que c’est pas le hasard si son dentier a susurré ces belles paroles. Vrai que le Walty ça ferait plaisir de le revoir. Et puis j’ai pas officialisé ma démission, ça peut être tentant d’aller écrire quelques vers sur place.

      « Voilà Red, tu l’as ma destination. J’ai fait une promesse à une gonzesse y’a bien longtemps, j’ai pas vraiment le choix dans la date. Tu dois savoir qu’au final elles finissent toujours pas se faire un joli collier avec notre paire de couilles. »

      Je finis le verre alors qu’on m’en amène un autre. Chic alors.

      « Bon, maintenant je tourne pas autour du pot. Je peux pas partir d’ici seul. Moyen de trouver un deal honorable non ? En réfléchissant, et j’imagine que t’arrêtes jamais, tu dois avoir jaugé une partie de mes capacités. J’ai pas une thune, à toi de voir ce que je pourrais t’offrir, j’ai jamais été très doué pour les négociations. C’est le moment de m’arnaquer mon petit gars. »

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      -Dernier embarquement pour l'ile maléfique, ça fait très titre de roman de port non ? Si en plus tu rajoutes un rencard avec une fille qui t'attend quelque part. Je peux décemment pas refuser de t'aider. Surement mon coté romantique...

      Un coté que Rimbaud connais mieux qu'un autre vu qu'il est passé à deux doigts de manger sévère en s'attaquant a la mauvaise personne. Celle à qui moi aussi j'ai fait une promesse qui ne souffrira pas de retard. De quoi tomber au moins d'accord sur le collier de couilles, un bon point de départ pour un accord entre poilus.

      -Et ça tombe bien. Parce que j'ai justement besoin d'une sacré liasse de bouts de papier et que tu pourrais être exactement le type dont j'ai besoin pour me les fournir. Mais c'est des papiers spéciaux, alors je sais pas si tu sauras y faire...

      Des papiers comme celui la.


      Et je sors le bout de feuille qui pourrait bien être le truc le plus malin auquel j'ai pensé avant de venir ici. Ce bout de papier qui sert de boussole pour les gens comme les logs le font pour les iles. Et qui, pour peu qu'on soit sur de la position d'un type doit pouvoir avantageusement remplacer les babioles magnétiques.

      Une vive card.

      -Tu sais ce que c'est et à quoi ça sert ? C'est une carte qui donne la position du type auquel elle est lié. La position et d'autres infos. Pratique pour les rencards. Et il m'en faudrait plein. Je sais pas trop ce que fait exactement ton pouvoir. Mais s'il marche comme le mien je me dis que ça, ça pourrait bien être dans tes cordes...
        « Elle m’attend ouais. Là où on va tous finir par aller. »

        Je me perds dans mes pensées quelques secondes. Le bonhomme me fait penser à Marisa de nouveau, ce qui m’amène à mon rejeton. J’ai finalement choisi la fuite. Ça m’étonne même pas de ma part.

        Red est malin. Il pense directement à ce pouvoir que j’ai commencé à tâtonner. Grey lui aurait dit quelque chose par rapport aux cartes ? Peu importe. Il peut m’emmener ailleurs, c’est l’essentiel. Mais je dois avouer que pour voyager, son projet d’île flottante passe sacrément crème anglaise. Il me faut garder sous le coude une option Poudlard Express.

        « Je m’y suis essayé ouais, je sais pas si je peux le refaire beaucoup de fois pour l’instant. Mais tablons sur un nombre précis. Comme ça, si j’ai à nouveau le loisir de revenir sur ton futur bâtiment, je pourrai continuer à monnayer mon droit de passage. »

        Business is business disent les enculés. Faut croire que pour le coup je raisonne à peu près comme eux, ces monstres de foire sans réel honneur.

        «  On est d’accord alors ? Faisons comme chez moi, pour sceller notre marché. »

        Je commence à lui expliquer les us qui ont rythmé ma jeunesse. Un poing sur son cœur, puis une main sur celui de son nouvel associé, à tour de rôle.

        « Vu que tu vas sans doute recruter pas mal de nouveaux membres, y’a des chances que t’aies à nouveau besoin de moi en plus. »


        Mon deuxième verre vient de se vider tout seul, santé.
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        On a tous nos cadavres qui nous appellent. Probable que si le cœur que je sens battre au creux de ma main grâce à mon pouvoir m’appelait de l'au delà je serais comme lui impatient de me jeter dans ce dernier rendez vous...

        Un poing sur le cœur et un poing sur le sien. Y'a pire comme façon de signer un contrat. Au moins le poète ne se crache pas dans la paume avant de la coller dans celle du voisin.

        -On est d'accord, et t'as compris l'idée. Je compte bien m'entourer d'assez de frères de la côte pour dissuader même une armée de marines de s'attaquer au coin. Alors y'aura toujours une place pour un ami de Tahar. Du moment que tu n'essayes pluss de liquider n'importe qui...

        Viens. On bouge, on va poser le chiffre précis pour ton voyage.


        Payer, prendre les verres pour la route et bouger. Bouger un peu plus loin, jusqu'a un navire moche et râblé coincé parmi les autres. Un gros navire joufflu dont les sabords et les ouvertures sont condamnés et aveugles et ou des types en armes portant le symbole des Usuriers montent ostensiblement la garde. Ce qui est le plus proche ici d'une prison locale ou croupissent les derniers ennemis des Usuriers. Survivants du conseil du crane, mauvais payeur, et enfin, pensionnaires plus récents que les autres, quelques correspondant locaux du du Cipher Pol pas vraiment satisfait de leur choix de carrière.

        Les garde du coin sont assez malin pour avoir compris ce que signifie le nouveau drapeau au dessus de celui de leurs maitres. Et personne ne moufte ou ne fait mine d'hésiter quand je me présente à l'entrée et que j'ordonne qu'on m'ouvre. Et qu'accompagné du poète je me fais guider jusqu'a la zone ou se trouve les pauvres gouvernementaux qui vont devenir les premier Tire la douze du projet Armada.

        -Voila les types que je voudrais localiser. Il me faudrait une dizaine de cartes pour chacun d'eux. Soyons précis. Disons Treize chacun.

        Tu peux ?

          Hum, pourrir la vie de quelques notables pour m’offrir une belle croisière ? Ça me va, ce sont pas ces anciens dirigeants de mauvais augure qui me feront verser une larme de compassion.

          « Tu me donnes quelques instants ? J’ai pas encore l’habitude de la manœuvre. »

          Loin de moi l’idée d’être un pudique complexé, mais s’agiter sous le regard de mécréants a quelque chose de gênant.
          C’est parti, je m’approche des cancéreux pour faire le sale boulot. Red est là, bien campé sur ses pattes. Les états d’âmes, il s’en lave la main. Alors je tâte les détenus à plusieurs endroits comme pour mettre en œuvre un rituel shamanique qui se finira dans la poussière et les os. Clavicule, front, poumons, cœur, estomac, dos, genoux, j’ausculte encore et encore les patients qui étrangement ne paraissent pas satisfaits de la qualité de mes services.

          Alors que je me retourne et que je reviens vers le chez yakusa du coin, je lui indique la sortie pour pouvoir parler calmement sans que des oreilles trop crasseuses puissent se repaître de notre conversation.

          « C’est étrange, je ne peux pas créer plus d’un certain nombre de cartes par personne. C’est comme si notre âme pouvait pas se diviser si facilement, qu’on pouvait pas être suivi par une armada entière. »


          Je dis pas ça comme une excuse, ni sur le ton de la déception, mais je résume juste les faits. Et alors que la question du combien lui brûle sans doute les lèvres, je le devance.

          « Cinq. Je peux pas diviser en plus de cinq parties. C’est pas une question de force, j’arriverai sans doute pas changer ce chiffre. »

          J’aimerai bien m’en griller une, cette création m’a pompé une partie alarmante de mon énergie psychologique. Mon corps va bien, mais je me sens comme étourdi.

          «  Si t’as leurs noms je peux te les écrire dessus. Mais treize c’est pas possible. »

          Je m’en fous pas mal qu’il puisse penser que c’est ma faute. Que je puisse mentir? Après ce qu’on a traversé je vois pas pourquoi je lui raconterai des cracks sur un truc qui ne m’avantage même pas. Pour tout à l’heure à la limite...Mais je vais pas jouer à la justification de propos fallacieux, j’ai pas fait d’études de commerce.
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          -J'avoue que j'espérais mieux, mais c'est le principe d'un début de négociation non ? Toujours demander plus pour obtenir à peu prés ce qu'on veut après la baisse.

          Et cinq ça ira. Cinq c'est mieux que rien.

          Un cigare ? Un Sea wolf, c'est les meilleurs.


          Et puis les dernier du genre aussi vu les soucis de Toji. Ce qui donne à l'ultime boite de cigares de luxe de Red un gout de dernier jour avant la fin pas si désagréable. ça incite à savourer chaque bouffée comme si c'était la... Putain. C'est vraiment les dernières...

          Deux fraises rougeoyantes grésillent au dessus de l'eau. Et le même soupir d'aise nappé d'un nuage de fumée s'échappe des gorges des deux hommes qui profitent d'une pause bien méritée.

          -Je vais donner des ordres pour qu'on te trouve un équipage qui peut te déposer sur l'ile maléfique. Ils auront droit à un éternal pour prix du trajet et je m'occuperai de régler les détails. Mais ce sont des pirates. Alors je peux pas te garantir qu'ils tenteront pas de te dépouiller et de te suriner une fois au large. Pas plus qu'ils iront jusqu'a accoster sur une ile ou se trouve un corsaire.

          Mais je suppose que ce sont des soucis que tu pourras gérer sans problèmes quand tu les auras sous la main.

          Si  ça te convient tu n'as qu'a me dire quand tu veux partir.

          T'es sur que tu fais le bon choix ? Tu as quitté Jack pirate et il a changé de bord. Tu ne crains pas qu'il te remette dans le premier bateau direction impel et ses ruines ?  

            Sur les hauteurs de Tortuga, pas loin des quais, il y a un vieux lampadaire qui ne sert pas à grand chose. Il n’a pas été ravitaillé depuis un moment et beaucoup se demandent ce qui a pu pousser un architecte lambda à le mettre à un tel endroit. Idéal pour un rendez-vous romantique vous diront certains. Si on s’approche un petit peu on peut distinguer des gravures sommaires, pour autant de couples s’étant sans doute murmurés des promesses aujourd’hui violées. Le verre qui contient la bougie est opaque mais toujours solide, comme le vestige des émotions du lieu. À trois cent mètres en contrebas, deux hommes regardent vers le lointain. Une détonation brise le relatif silence du lieu quand une balle surgit d’un revolver et s’en va éclater le verre du lampadaire. Au revoir rêves mielleux, adieu ambiance tamisée pour soir de pleine lune.

            « Je crois que je vais m’en sortir Red. Comme je le fais depuis mes quinze berges. »

            Je range Marisa, tire une taffe du meilleur cigare de l’année et expire une belle bouffée informe de fumée.

            « Disons que je vais rester quelques jours dans les parages, écrire un peu sans doute. Si tu as des hommes dispos, dis leur de mouiller d’ici deux ou trois jours sur le côté ouest de la ville, avec un foulard rouge attaché sous le pavillon. »


            Je fabrique un petit nénuphar de papier et le laisse tomber dans l’eau. Le voilà qui glisse tranquillement en suivant le courant. En voilà un qui n’a pas beaucoup de préoccupations à part se laisser aller au hasard.

            « Jack et moi on se connait un brin, même si je m’en souvenais pas. On verra bien ce qui se passera en temps voulu. »

            Red sait qu’à part son petit groupe je suis sans doute le type le plus dangereux du coin. Et qu’avec moi il pourrait sans doute bénéficier de quelques atouts supplémentaires. Mais comme tous les connards d’artistes, il doit voir que le choix le plus sûr est pas celui que je vois du premier coup d’œil.

            Je commence à partir, le précède dans son éventuelle interrogation.

            « Je saurai te retrouver. Même si t’es mobile, je saurai te retrouver. »

            Un bras vers le haut pour finir, une démarche souple et habile pour s’en aller. S’il était pas si retors, ce mec me ferait presque culpabiliser de l’avoir marqué. Faut dire que les coutumes de chez moi, c’est des manières de noble, et que j’ai jamais su les respecter. Alors apposer ma main sur son cœur c’était pas un code biblique. De mon autre main j’observe la carte de mon cher nouvel ami dérobée à son insu. Tu m’excuseras pour tout le cinéma avec tes convives de tout à l’heure, un homme de lettres peut être sacrément filou parfois. Et un sourire espiègle s’élargit sur ma face burinée. Ouais je saurai te retrouver en temps voulu. Putain, il est vraiment bon ce cigare.
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            -Oublie pas que si tu me retrouves en étant corsaire je te ferais la peau encore plus vite qu'a Impel. Et que cette fois Tahar te sauvera pas...

            Le poète s'éloigne sans se retourner. Quelques heures encore pour profiter de Tortuga et un des hommes de Red viendra le trouver pour lui indiquer le bateau qui l'attend. Voyage en seconde classe tout frais payé par le nouveau patron. Que demander de plus ?

            Un signe de la main et ces dernières paroles qui restent à flotter dans l'air entre les deux hommes qui se séparent.

            « Je saurai te retrouver. Même si t’es mobile, je saurai te retrouver. »

            Tu crois pas si bien dire poète. Et en tout cas si moi je te cherche, je saurais aussi te retrouver ou que tu ailles.

            Et dans la fumée le sourire de Red ressemble à un écho de celui de Rimbau. Rimbau qui ne s'est pas encore aperçu que dans sa main, celle la même qu'il a collé sur la poitrine de Red, une tache noire est déjà en train de grandir comme le ferait une goutte d'encre lachée sur du papier. Une tache noire issue du pouvoir de Red. Et qui lui permet de localiser Rimbaud aussi précisément que s'il possédait une vive card du poète.

            Bon vent Rimbau.

            Et bonjour aux saigneurs.