Raaah, je te jure Adrienne, si on le retrouve, je lui casse les dents ! Et une par une !
Ce crétin de Thomas a réussit à nous filer entre les pattes… J’hallucine quoi ! Faites confiances aux hommes qu’ils disent ! Pffff ! En même temps, j’aurai dû m’en douter. Il n’a pas arrêté d’être mignon tout plein pendant tout le voyage, écoutant même très attentivement les discours barbant d’Adrienne et de sa religion… Le fumier, il a endormi notre méfiance avec sa gentillesse ! Et hop, on le laisse aller pisser deux minutes et le voilà qui fuit par la porte de derrière.
Vraiment… Tous des salauds…
Et maintenant, on est bien là, perdue au milieu de la ville ! Comme si je connaissais le coin moi ! En plus, y’a du monde partout. Ils me dévisagent tous comme si je venais d’un autre monde, et pour Adrienne, c’est un peu la même, avec la fuite en plus, aussi. Quelle bande de peureux…
Mais du coup, tu te souviens de ce qu’il avait dis sur Torino ?
Bah ouais, moi je pensais qu’il était cool finalement, alors j’lui ai fait confiance pour ne pas nous filer entre les pattes. Et du coup, j’lui ai pas redemandé de me dire où c’est qu’on doit aller à St Uréa… Quand je pense qu’il nous a trahies…
Lui casser les dents ET les genoux… Grmblblblbl
Et forcement, ici, toutes les rues se ressemblent, hein… J’ai bien vu différents quartiers, genre celui des pouilleux et celui des sales riches, mais après… Des rues pavées partout. Et sortis de ces points de repère, t’as intérêt de bien observer les noms des boutiques pour pouvoir te repérer…
Pfff.
Décidément, j’aime vraiment pas les grandes villes.
Quand on cherche, on trouve !
Nan mais Izya, c'est pas important. L'important, c'est la chasse au trésor.
Bah oui. On est pas là pour faire payer un type complètement sournois de nous avoir roulés. À la base, on cherche le trésor du père du petit Robert. Et je compte bien le trouver. J'sais pas pour Izya. Ça l'a chamboulé, ce pirate. Comme quoi, elle est vraiment pas nette. Surtout que c'est le moment le plus important de cette petite chasse au trésor ! On a une carte avec probablement l'indice de la localisation exacte du trésor. Je crois. À voir au milieu des gribouillis du gosse. Mais j'pense que c'est ça. Si on trouve la direction, voire même l'ile en question, on a le magot ! Mais y a Arkham et ses pirates qui doivent chercher actuellement et je doute qu'ils nous laissent faire. Le pirate nous a peu blablaté sur le navire sur son capitaine. Ça fait quelque temps qu'ils squattent les égouts pour trouver le fameux indice et c'est excédé qu'il a envoyé une fraction de son équipage vers Torino pour avoir l'indice permettant de dénicher l'autre indice. C'est quand même sacrément tordu, les cartes au trésor.
Pour faire simple, il faut chopper l'indice sans qu'eux nous pique la carte. Voire même qu'ils ne voient pas l'indice. Ça pourrait les aider. Il en a aussi parlé l'autre gus. Ça tombe, le trésor est sur une île qu'ils connaissent. Et qu'ils sauront reconnaître.
Bref, faut trouver avant eux.
Le problème, c'est la localisation. St Uréa, je connais pas des masses. J'y suis passée quelquefois, mais principalement pour de très courtes périodes. Là, c'est différent. Je suis probablement recherchée. Ma tête est mise à prix. Et le coin grouille de soldats de la marine. Du coup, je fais profil bas, mais avec Izya et ses ailes, difficile de paraître discret. Tu m'étonnes. En plus, avec le coup que nous a fait l'autre gus, elle est vraiment énervée. Et encore plus exubérante. Elle va se prendre un coup sur la tête, elle va pas le voir venir. De moi ? Non. J'suis trop gentille pour ça. Heureusement, il y a une solution rapide pour éviter de paraître aussi voyant. Là, on est dans les environs du quartier sud, comme il nous l'a indiqué. Il suffit de trouver une boutique de sucrerie et de suivre les indices que j'ai notés. Un plan assez compliqué. Il y'en un pour moi et un pour Izya.
Normalement.
Izya, t'as ton plan ?
Elle a son plan. Pas moi. Merde. Il me l'a surement piqué. Et ça, c'est vraiment pas top. Je vois déjà Izya se foutre de ma gueule. Je grogne. Je boude. Puis j'avise d'une entrée. Je tire Izya vers la fameuse entrée. De quoi ? Des égouts, évidemment. Les gens nous regardent pas trop, alors j'enlève la plaque et déjà, les odeurs se font sentir.
Passe en première. J'peux rester bloquer, moi.
Et puis, elle a le plan. Elle doit guider. Je l'aide à descendre. À moitié. Puis je m'aperçois d'une chose. Un type. Le type qui nous a faussé compagnie. Le type avec ma carte. Rah ! Il est là ! Je lâche Izya qui tombe à moitié.
Je reviens ! Cherche pendant ce temps !
Et je commence à suivre le type au travers de la foule. Au début, il ne semble pas savoir où il va. Puis, après avoir demandé son chemin à deux personnes, il se dirige plein nord. Je l'attrape pas, en fait, je me demande où il va. Probablement voir son capitaine. On peut savoir où ils sont positionnés comme ça. Une information intéressante. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il va au nord. Tiens. C'est vrai qu'il aurait pu mentir en disant que c'était dans la partie sud de la ville ...
Bah oui. On est pas là pour faire payer un type complètement sournois de nous avoir roulés. À la base, on cherche le trésor du père du petit Robert. Et je compte bien le trouver. J'sais pas pour Izya. Ça l'a chamboulé, ce pirate. Comme quoi, elle est vraiment pas nette. Surtout que c'est le moment le plus important de cette petite chasse au trésor ! On a une carte avec probablement l'indice de la localisation exacte du trésor. Je crois. À voir au milieu des gribouillis du gosse. Mais j'pense que c'est ça. Si on trouve la direction, voire même l'ile en question, on a le magot ! Mais y a Arkham et ses pirates qui doivent chercher actuellement et je doute qu'ils nous laissent faire. Le pirate nous a peu blablaté sur le navire sur son capitaine. Ça fait quelque temps qu'ils squattent les égouts pour trouver le fameux indice et c'est excédé qu'il a envoyé une fraction de son équipage vers Torino pour avoir l'indice permettant de dénicher l'autre indice. C'est quand même sacrément tordu, les cartes au trésor.
Pour faire simple, il faut chopper l'indice sans qu'eux nous pique la carte. Voire même qu'ils ne voient pas l'indice. Ça pourrait les aider. Il en a aussi parlé l'autre gus. Ça tombe, le trésor est sur une île qu'ils connaissent. Et qu'ils sauront reconnaître.
Bref, faut trouver avant eux.
Le problème, c'est la localisation. St Uréa, je connais pas des masses. J'y suis passée quelquefois, mais principalement pour de très courtes périodes. Là, c'est différent. Je suis probablement recherchée. Ma tête est mise à prix. Et le coin grouille de soldats de la marine. Du coup, je fais profil bas, mais avec Izya et ses ailes, difficile de paraître discret. Tu m'étonnes. En plus, avec le coup que nous a fait l'autre gus, elle est vraiment énervée. Et encore plus exubérante. Elle va se prendre un coup sur la tête, elle va pas le voir venir. De moi ? Non. J'suis trop gentille pour ça. Heureusement, il y a une solution rapide pour éviter de paraître aussi voyant. Là, on est dans les environs du quartier sud, comme il nous l'a indiqué. Il suffit de trouver une boutique de sucrerie et de suivre les indices que j'ai notés. Un plan assez compliqué. Il y'en un pour moi et un pour Izya.
Normalement.
Izya, t'as ton plan ?
Elle a son plan. Pas moi. Merde. Il me l'a surement piqué. Et ça, c'est vraiment pas top. Je vois déjà Izya se foutre de ma gueule. Je grogne. Je boude. Puis j'avise d'une entrée. Je tire Izya vers la fameuse entrée. De quoi ? Des égouts, évidemment. Les gens nous regardent pas trop, alors j'enlève la plaque et déjà, les odeurs se font sentir.
Passe en première. J'peux rester bloquer, moi.
Et puis, elle a le plan. Elle doit guider. Je l'aide à descendre. À moitié. Puis je m'aperçois d'une chose. Un type. Le type qui nous a faussé compagnie. Le type avec ma carte. Rah ! Il est là ! Je lâche Izya qui tombe à moitié.
Je reviens ! Cherche pendant ce temps !
Et je commence à suivre le type au travers de la foule. Au début, il ne semble pas savoir où il va. Puis, après avoir demandé son chemin à deux personnes, il se dirige plein nord. Je l'attrape pas, en fait, je me demande où il va. Probablement voir son capitaine. On peut savoir où ils sont positionnés comme ça. Une information intéressante. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il va au nord. Tiens. C'est vrai qu'il aurait pu mentir en disant que c'était dans la partie sud de la ville ...
BAM
AIE ! PUTAIN ADRI ! TU FOUS QUOI ?!
Quoi ?! Tu me laisses toute seule ?! Tu te fous de moi là ?! C’est une mauvaise blague, c’est ça ?!
ADRIII ! AAADRIIIIIIEEENNNNNEEEE !!!
…
Pas de réponse…
Elle est partie…
Je suis verte.
Je vais la tuer. Je ne vois que ça comme solution. Cherche qu’elle m’a dis. Putain ! Elle m’a carrément balancé dans cette merde quoi ! J’hallucine ! Et puis, elle est drôle elle « T’as le plan ». ET JE LE REGARDE COMMENT LE PLAN DANS LES EGOUTS MOI ?!
DEBIIIILLLLLEEEEE !!!
RAAAAAAAH !
En plus ça pue, c’est mouillé, ça fait floque, floque. C’est juste immonde. Je veux mourir…
Je veux la tuer.
JE VEUX SORTIR !!!
Cling
Hé ! NON ! HÉ ! ROUVREZ !!! FAITES MOI SORTIR !!! HÉÉÉ !!!
RAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Des gens sont passés et ont refermé la plaque d’égout… Pfff.
La seule source de lumière qui me restait vient de s’éteindre. Je vais mourir dans ces conduits puants, et tout ça sera la faute d’Adrienne. Je la déteste. Je. vais. La. Tuer.
Ouais, voilà. Je vais survivre, juste pour pouvoir l’étriper.
Alors j’avance. J’avance à tâtons dans ce marécage puant. Et je pense à tout ce que je vais lui faire subir lorsque je l’aurai retrouvée.
Plus j’avance, et plus je me dis que c’est peut être pas plus mal qu’il n’y ait pas de lumière. Bon, ce n’est pas pratique, c’est sûr, mais au moins, je ne vois pas sur quoi je marche. Et quand ça fait un crack bizarre sous me bottes, bah je reste dans l’ignorance et c’est très bien comme ça. Mais je pue, tout pue ici. Je retiens des nausées plus d’une fois. C’est affreux, horrible, insupportable, invivable.
Et j’avance comme ça en suivant ce mur que j’ai trouvé. Dans quelle direction je vais ? Je l’ignore, mais j’y vais à coup sûre. Parfois, des petits rayons de lumière percent le plafond à l’endroit des plaques d’égouts. J’en profite pour gueuler, pour me faire entendre, espérer de l’aide… Mais rien. Je suis toute seule dans cet enfer de merde visqueux et puant.
Vraiment, Adrienne, si je te retrouve, et je te retrouverai, je t’explose les dents !
Mais je commence à désespérer de ce paysage toujours noir et sale. Je commence à désespérer et implorer les gens au dessus des plaques d’égouts de me venir en aide. A plusieurs reprises je glisse sur quelque chose de pas net, et je tombe dans ce bain de déchet répugnant.
Oui, cette fois, je l’admets, je veux vraiment mourir.
Et finalement, au bout de trois fois où ça m’arrive, je m’arrête. Je reste là, assise dans cette merde noire. Je reste là et j’attends. J’attends de me calmer, de rependre mes esprits. Car en l’état, je ne suis capable de rien.
Je cherche une idée. Une idée qui me permettrai de m’en sortir, ou simplement de sortir, je ne vais pas faire la difficile.
Et après quelques minutes de réflexion, je décide de simplement suivre le courant. Car après tout, tous les égouts mènent à la mer non ? Celui si ne doit pas faire exception. Alors je mets ma main dans cette eau croupie et je me concentre sur la direction de ce flux d’eau.
D’abord, je marche pour être sûre de ne pas me tromper de chemin. Mais au fur et à mesure que je me rapproche de la sortie, le courant s’intensifie, et bien vite je me retrouve à courir. Courir vers cette liberté qui va bientôt me tendre les bras ! Courir vers la mer où je pourrais me purifier ! Courir ve…
Sérieux Josh, ça fait des heures qu’on tourne en rond par ici ! La torche va bientôt s’éteindre en plus, on doit repartir !
Oho… Je ne suis pas si seule finalement…
Tu as entendu le boss comme moi, si on revient bredouille, il va nous étriper !
Ouais bah j’suis pas sûr que nous faire étriper ce soit pire que de mourir ici ! Ah un moment, faut se rendre à l’évidence ! On trouvera rien dans ce coin !
Bon, t’as raison, mais on finit au moins de scruter ce couloir.
Ça marche, mais vite ! Si on se retrouve dans le noir, on est fichu !
Mais non, mais non, il suffira de suivre le courant.
Hein ?
Bah, oui, faut bien que j’intervienne à un moment…
T’es qui toi ?!
Euh.. Juste une malchanceuse qui s’est un peu pommée et qui doit zigouiller quelqu’un…
Bah va la zigouiller maintenant et dégage de là ! C’est notre territoire !
Ah mais oui, mais non. Je suis perdue et vous avez la lumière. Alors bon… J’peux p’t’être vous aidez ? Vous cherchez quoi ?!
C’pas tes oignons ! Dégage de là avant qu’on change d’avis !
Bon… j’attends alors ?
Quoi ?
Que vous changiez d’avis.
Hein ?!
C’est ce que vous venez de dire !
Mais enfin !
Quoi ?
Mais…
On tourne un peu en rond là…
Mais ?!
BON ! ÇA SUFFIT MAINTENANT ! ON EST DES PIRATES OUI OU MERDE ?!
Merde ?
RAAAAAH ! TU VAS VENIR AVEC NOUS ! T’AS GAGNÉ ! ON VA T’OFFRIR A NOTRE CHEF COMME CA TU VAS LA BOUCLER !
Ah… Merde…
Dernière édition par Izya le Jeu 10 Juil 2014 - 12:00, édité 1 fois
La filature se fait sans accroc. Probablement persuadé de nous avoir échappé, notre ex-guide se retourne que très rarement et généralement, c'est plus pour chercher son chemin que pour voir si on le suit. Pour ne pas tenter le diable, je fais attention à rester dans l'ombre et à rester loin de lui. Je fais profil bas. Sauf que les gens le remarquent et me pointent parfois du doigt en rigolant ou en commentant. Surtout les enfants. J'leur fais signe de se taire, mais ils rigolent davantage. Et si je me fâche, une mère protectrice vient à ma rencontre. Où comment tout faire pour se faire griller. Heureusement, je m'en tire sans trop de casse. Grâce à l'absence de vigilance du bonhomme. Et la filature continue. Les rues marchandes laissent place à des coins un peu moins fréquentés, mais pas vraiment des coupes gorges non plus sentant l'urine et l'alcool. Juste des endroits un peu moins touristique. Un peu plus banal. Un dernier renseignement auprès d'un vieux penché sur sa canne et le pirate semble trouver ce qu'il cherchait. Une sorte de bar situé en cave et qu'on accède par un petit escalier taillé dans la pierre. Les fenêtres sont au niveau des pieds, comme annonçant en réalité des oubliettes où pourrit la chair et les libertés.
L'homme s'engouffre dans le petit escalier après avoir marqué un temps d'hésitation. La perspective de rentrer semblait l'inquiéter et il ne s'en est rendu compte que maintenant. Moi, je rentre pas. Trop dangereux. Je me mets à plat ventre pour mirer à l'intérieur. C'est un petit bar obscur où la fumée semble avoir une place prépondérante. Quelques tables. Des chaises abimées. Un comptoir avec un chauve fumant un cigare rouge écarlate et servant des verres d'alcools forts à ces clients. Des verres aussi propres que le torchon immonde utilisé pour les nettoyer. Les clients, ils sont une vingtaine. Des hommes dont les attitudes traduisent des marins chevronnés et des criminels entrainés. Des pirates experts, en somme. Parmi eux, il y a celui dont l'aura fait office de grosse pancarte indiquant sa nature de capitaine. Un homme plutôt grand, le visage mangé par une barbe noire, un foulard sur la tête. Il boit son verre d'une main à trois doigts tandis que l'autre s'est posé sur son sabre courbé à l'étui stylisé qui laisse peu de doute quant à sa valeur.
Thomas … Je ne m'attendais pas à te voir ici.
Une voix très grave et un œil acéré. Le capitaine observe le nouveau venu qui s'est agenouillé tandis que les autres pirates ont fait corps autour de leur capitaine.
Capitaine Arkham ! C'est bon de vous revoir !
Il me semble que c'est Marco qui aurait dû m'informer de ce que nous cherchons tous ici.
C'est que … Marco …
Marco ?
Il est mort.
Le silence se fait. Le capitaine Arkham passe son doigt sur le bord du verre en fixant intensément son subordonné.
Mort ?
Oui. Il y a un ange et une femme qui nous ont attaqués sur Torino ! On a rien pu faire ! Les autres sont morts par leur faute !
Mais tu es vivant, toi.
C'est qu'elles m'ont fait prisonnier et...
Et tu les as amenés à nous pour qu'elles continuent à nous mettre des bâtons dans les roues ?
Le pirate s'est levé et il a tiré son sabre. Thomas blêmit et rampe en arrière pour s'éloigner de la lame. Pas un seul autre pirate ne réagit.
C'est pas ça boss ! Je suis venu pour vous avertir !
Très louable. Mais inutile.
Il fait un pas, levant son sabre. Le barman semble soudainement très intéressé par la propreté de ses verres.
Capitaine ! Arrêtez ! J'ai l'indice ! Une carte qui peut nous mener directement au trésor !
Arkham s'arrête, la lame au-dessus de Thomas. Celui-ci sort ma carte de sa poche avec des gestes lents. Le capitaine la saisit, négligemment, et y jette un coup d'oeil. Il ne dit rien pendant un temps. Puis il finit par fixer Thomas.
Thomas …
l'interpellé ferme les yeux.
Bon travail.
Et c'est une main secourable qui vient l'inciter à se relever. La joie retrouve les traits du pirate qui saisit la main avec vigueur. Et la lame s'abat soudainement tranchant la chair. Tranchant la main sauvée. Et Thomas hurle de douleur et de surprise en se recroquevillant par terre, son bras mutilé entre ses jambes.
Merci pour la carte. Mais tu nous as quand même ramené des ennuis. C'est mal. Et tu le sais. Ce n'est que Justice. Estime-toi heureux d'être encore en vie.
Deux pirates viennent secourir leur camarade. Et la tournée des levages de coudes reprend. Temporairement. Arkham parcourt la carte avec attention avant de lever la main, arrêtant le petit manège.
Au boulot, matelots. Percy, prends cette carte et tes hommes et trouve-moi cette boutique rapidement. Préviens-moi quand tu auras trouvé. Tarel. Prends tes hommes et suit Percy au travers des égouts. Rester en communications constante. Pavlof. Que tous les groupes de recherches reviennent ici rapidement.
Justement, capitaine, l'un a déniché une ange dans les égouts.
Ah oui ? Intéressant.
Les hommes se préparent tandis que Arkham se rassoit sur son siège. Ainsi donc, Izya a été capturé. Elle est pas douée. Je me relève rapidement et je me cache dans un coin, évitant ainsi de me retrouver nez à nez avec les pirates sortant du rade. Et là, je m'interroge. Est-ce que je suis les pirates pour trouver le trésor et les empêcher de l'avoir ? Est-ce je cherche à retrouver Izya ? Dur à choisir. Finalement, j'opte pour le trésor. Même si elle est bizarre, Izya devrait pouvoir s'en sortir toute seule.
Et puis, elle a un plan. Elle pourra me retrouver.
L'homme s'engouffre dans le petit escalier après avoir marqué un temps d'hésitation. La perspective de rentrer semblait l'inquiéter et il ne s'en est rendu compte que maintenant. Moi, je rentre pas. Trop dangereux. Je me mets à plat ventre pour mirer à l'intérieur. C'est un petit bar obscur où la fumée semble avoir une place prépondérante. Quelques tables. Des chaises abimées. Un comptoir avec un chauve fumant un cigare rouge écarlate et servant des verres d'alcools forts à ces clients. Des verres aussi propres que le torchon immonde utilisé pour les nettoyer. Les clients, ils sont une vingtaine. Des hommes dont les attitudes traduisent des marins chevronnés et des criminels entrainés. Des pirates experts, en somme. Parmi eux, il y a celui dont l'aura fait office de grosse pancarte indiquant sa nature de capitaine. Un homme plutôt grand, le visage mangé par une barbe noire, un foulard sur la tête. Il boit son verre d'une main à trois doigts tandis que l'autre s'est posé sur son sabre courbé à l'étui stylisé qui laisse peu de doute quant à sa valeur.
Thomas … Je ne m'attendais pas à te voir ici.
Une voix très grave et un œil acéré. Le capitaine observe le nouveau venu qui s'est agenouillé tandis que les autres pirates ont fait corps autour de leur capitaine.
Capitaine Arkham ! C'est bon de vous revoir !
Il me semble que c'est Marco qui aurait dû m'informer de ce que nous cherchons tous ici.
C'est que … Marco …
Marco ?
Il est mort.
Le silence se fait. Le capitaine Arkham passe son doigt sur le bord du verre en fixant intensément son subordonné.
Mort ?
Oui. Il y a un ange et une femme qui nous ont attaqués sur Torino ! On a rien pu faire ! Les autres sont morts par leur faute !
Mais tu es vivant, toi.
C'est qu'elles m'ont fait prisonnier et...
Et tu les as amenés à nous pour qu'elles continuent à nous mettre des bâtons dans les roues ?
Le pirate s'est levé et il a tiré son sabre. Thomas blêmit et rampe en arrière pour s'éloigner de la lame. Pas un seul autre pirate ne réagit.
C'est pas ça boss ! Je suis venu pour vous avertir !
Très louable. Mais inutile.
Il fait un pas, levant son sabre. Le barman semble soudainement très intéressé par la propreté de ses verres.
Capitaine ! Arrêtez ! J'ai l'indice ! Une carte qui peut nous mener directement au trésor !
Arkham s'arrête, la lame au-dessus de Thomas. Celui-ci sort ma carte de sa poche avec des gestes lents. Le capitaine la saisit, négligemment, et y jette un coup d'oeil. Il ne dit rien pendant un temps. Puis il finit par fixer Thomas.
Thomas …
l'interpellé ferme les yeux.
Bon travail.
Et c'est une main secourable qui vient l'inciter à se relever. La joie retrouve les traits du pirate qui saisit la main avec vigueur. Et la lame s'abat soudainement tranchant la chair. Tranchant la main sauvée. Et Thomas hurle de douleur et de surprise en se recroquevillant par terre, son bras mutilé entre ses jambes.
Merci pour la carte. Mais tu nous as quand même ramené des ennuis. C'est mal. Et tu le sais. Ce n'est que Justice. Estime-toi heureux d'être encore en vie.
Deux pirates viennent secourir leur camarade. Et la tournée des levages de coudes reprend. Temporairement. Arkham parcourt la carte avec attention avant de lever la main, arrêtant le petit manège.
Au boulot, matelots. Percy, prends cette carte et tes hommes et trouve-moi cette boutique rapidement. Préviens-moi quand tu auras trouvé. Tarel. Prends tes hommes et suit Percy au travers des égouts. Rester en communications constante. Pavlof. Que tous les groupes de recherches reviennent ici rapidement.
Justement, capitaine, l'un a déniché une ange dans les égouts.
Ah oui ? Intéressant.
Les hommes se préparent tandis que Arkham se rassoit sur son siège. Ainsi donc, Izya a été capturé. Elle est pas douée. Je me relève rapidement et je me cache dans un coin, évitant ainsi de me retrouver nez à nez avec les pirates sortant du rade. Et là, je m'interroge. Est-ce que je suis les pirates pour trouver le trésor et les empêcher de l'avoir ? Est-ce je cherche à retrouver Izya ? Dur à choisir. Finalement, j'opte pour le trésor. Même si elle est bizarre, Izya devrait pouvoir s'en sortir toute seule.
Et puis, elle a un plan. Elle pourra me retrouver.
Nan mais vous êtes sûr que vous voulez pas continuer de chercher le truc que vous cherchiez ?
Raaaah mais qu’elle se taise !
Mais enfin… Moi je propose juste mon aide !
Ignore la, Pat’, c’est pas bon pour ton cœur.
Mais elle m’énerve !!!!
Alors là, vous manquez pas de toupet ! Moi qui ne voulais que rendre service !
Raaah ! T’es sûr qu’on ne peut pas la tuer ?!
Oups… Il vient de se retourner vers moi, qui suis plutôt dans une position légèrement pas super, avec en gros, les poings liés, et me menace de son… son…
Non, maintenant que tu as dis au chef qu’on l’avait, on doit lui ram…
Mais qu’est ce que c’est que cette chose ?
Bah, un sabre, pauvre débile !
Ah non, je suis désolé de vous contredire, mais ça, ça peut pas être un sabre… Vous seriez un criminel si c’en était un !
…
C’en est un ?! MONSTRE QUE VOUS ÊTES ! Osez maltraiter un pauvre sabre comme celui-ci ! C’est Horrible ! INNADMISSIBLE ! INTOLERABLE !
Je lui arrache sa pauvre arme des mains.
Pauvre petit, comment il a pu te laisser t’émousser à ce point ? Te laisser rouiller ?!...
Je t’avais dis que tu devais l’entretenir.
Mais tu ne vas quand même pas prendre la défense de cette mégère ?
Non non, mais faut croire qu’en matière de lame, la demoiselle à l’œil !
Faudrait avoir de la merde dans les yeux pour ne pas voir à quel point cette arme souffre ! Je ne suis même pas sûr qu’elle soit capable de couper quoi que ce soit !
Nuit.
Et merde. Plus de feu.
Raaaah Bordel !
Non ! C’est bon ! Regarde ! La sortie est juste là bas !
Intéressant. Alors, est ce que ce truc ne peut vraiment rien couper ? Ah, ça va, il galère mais il coupe quand même mes liens.
Et puis, la garde peut toujours servir pour assommer…
*BIM*
*BAM*
Hm, pas sûre que c’était la tête…
Et du coup, il ne me reste plus qu’à courir très très vite !
Et enfin ! Je revois la lumière du jour ! Et l’air frais ! Et… Et merde, je pue toujours autant, et… Je vois…et… Eurk.
Adrienne, je te tuerai un jour, oui, je me vengerai.
Mais alors que je cours…
*PAF*
Bah ouais, c’est ça de foncer droit devant en fermant les yeux à cause de la lumière qui éblouit et de l’odeur qui pique toujours autant le nez, bah on finit par foncer dans des gens.
Et se retrouver le cul parterre… Encore.
Bah alors ? Patrick, Josh ? Vous vous étiez perdus ? Et c’est elle l’ange ? Mignonne mais un peu dégueu quand même.
Bref, pas la peine de parler, Arkham attend.
Et me voilà de nouveau les mains liés et accompagner du gros nabo et son pote qu’on se demande comment il le supporte…
Pff…
Et moi je pue toujours… Dégueu qu’il a dis, l’autre. Quelle humiliation !
Bon, je crois qu’on est partis sur une mauvaise base tous les trois. Je vous promets de me taire si vous me promettez un bon bain, ou même une simple douche. J’suis pas exigeante ! Pas trop…
Dernière édition par Izya le Lun 16 Juin 2014 - 17:47, édité 1 fois
Dit, maman, elle fait quoi cette grosse femme ?
Ça te regarde pas, ma fille. Ne regarde pas.
Oh. La grosse madame s’est retourné et fait une tête méchante.
Silence ma chérie. Je vais me fâcher.
La grosse madame, elle s’approche. Tu crois que c’est une méchante ?
Tu vas te taire ! Je vais t’en foutre une !
Hé ? Madame ? Faut pas frapper les enfants.
Mais de quoi je me mêle ?... ah, non, excusez-moi… Pardonnez-moi … Pitié.
Je vous ferais rien. Et toi ma petite, je ne suis pas une grosse madame.
Ah ?
Oui. Et vous madame. Passez une bonne journée.
M… Merci.
Dis maman, pourquoi la madame, elle est grosse ?
J’essaierais d’être moins flagrante à l’avenir. Trottiner de cachette en cachette pour éviter de se faire voir sans se faire voir, justement, de ceux que je suis, ça ne permet pas de ne pas se faire voir des autres dont ne veut pas se cacher. C’est compliqué, la discrétion. Et mon format ne m’aide pas à utiliser toutes les cachettes possibles. Pendant les dix premières minutes, le groupe de types que je traquais a plutôt été sur le qui-vive. La scène entre le capitaine et Thomas est restée dans les esprits et personne ne voulait commettre d’erreurs. Silencieux, ils n’avaient que les environs à observer pour ne pas s’ennuyer ferme, guidé par un Percy sous pression. Sa vie dépend de ses futures trouvailles. Plus le temps a passé et moins ils ont été vigilants. Ils ne savent pas que je suis là. Il pense qu’on s’est perdu. Probablement. Alors c’est moins alerte qu’il semble se diriger vers leur destination. À force de passer au crible la ville, ils en sont venus à connaitre les rues dans leur moindre détail. Et plus il s’approche et plus il se doute de leur destination finale.
Il va bientôt être le moment de passer à l’action. Diviser pour mieux régner. Je ne sais plus qui m’a dit ça, mais en l’occurrence, j’ai une chance de pouvoir prendre une partie des troupes d’Arkham et ainsi réduire sa force de frappe lorsque viendra le moment de se confronter à lui. Si ce jour arrive, évidemment. Autre objectif, c’est récupérer la carte. Indispensable pour atteindre la destination finale. Même si Izya doit toujours avoir la sienne, il vaut mieux ne pas prendre de risque. Perdre une carte, c’est si vite arrivé. Ça arrive même aux meilleures. En plus, les choses se précipitent rapidement. Le groupe vient de s’arrêter face à la devanture d’une boutique fermée. Les sourires des individus laissent peu de doute quant à la réussite de leur mission. Ils l’ont. Et Percy s’empresse de sortir son Den-Den pour donner la position exacte à l’équipe souterraine. Ils sont totalement relâchés, je fonce. Les premiers à s’apercevoir de ma présence sont les premiers que je percute, épaule en avant. Je poursuis ma course dans le groupe en proie à la surprise pour plaquer le chef qui ne me voit même pas arriver.
Quoi ? Vous avez chopé une ang… Aïe !
Bim. Le crâne encaisse. Du pied, je pousse l’escargophone tombé par terre alors qu’il se mettait à cracher à un « un ange ! Pas une angine ! », me retournant, je perçois les premiers reflets des lames qui sortent de leur fourreau. Ils se sentent plus rassurer, un peu moins quand je sors mon propre attirail. Un sabre, ça coupe. Une hache, ça tranche, même la confiance. L’un attaque, l’autre esquive. Échange de coups rapides. Je tiens la hache d’une main tandis que l’autre distribue des mandales dans les défauts de la défense adverse. On gueule de s’écarter pour avoir de la place. J’essaie pas de les laisser faire en n’en gardant plusieurs à porter. Deux balles fusent, m’obligeant à sauter à terre, écrasant un autre au passage. Me relevant, je taillade les mollets de ceux qui se sont approchés. Ça crie. Ça saigne. Ça crie.
ARKHAM ! ON l’A TROUVÉ ! ET ON EST ATTAQUÉ !
L’un des gus a repris l’escargophone et a contacté son boss. Chié.
OUI ! JE SAIS ! JE VOIS TOUT !
La réponse a le mauvais gout de ne pas provenir de l’escargophone et c’est tout autour de moi qu’Arkham et ses hommes se déploient. À ma vue, Thomas hurle. Le capitaine sourit. L’équipage rit.
Une diablesse en plus d’un ange ? Ou plutôt un monstre.
Je ne vous permets pas. Izya n’est pas un monstre.
C’est vous le monstre.
Grosse. Monstre. C’est ma journée.
Un monstre mort, naturellement.
Désolé, mais j’ai piscine là !
Et je saute dans les airs avec force pour atterrir dans une bouche d’évacuation située juste à côté. À l’impact, je la fais plier et je rentre d’un coup d’un seul dans les égouts. Je chute pendant au moins cinq mètres avant de plonger en boule dans un bon mètre d’eau. Mes genoux cognent le sol et je manque de boire une tasse pas très propre. Sortant la tête de l’eau, j’ai la surprise, et pas que moi, de constater que je ne suis pas seul.
Izya ?
C’est elle malgré la douche qu’elle s’est prise. Et je vois qu’elle s’est faite de nouveaux amis. Décidément, cette fille est pleine de ressources. Je crois que je suis tombée sur l’un d’entre eux. En haut, j’entends Arkham ordonné à ce qu’on me suive. Ça promet.
Hé Izya ! Désolé pour la douche ! Par contre, il va pleuvoir des pirates là. Pas de soucis ? J’ai un truc à faire.
Le truc, c’est The truc. L’indice est tout prêt. À portée de main. Il suffit juste qu’on me donne quelques minutes et on pourra ressortir d’ici. Prendre un bon bain. Ça te dit pas Izya ?
Ça te regarde pas, ma fille. Ne regarde pas.
Oh. La grosse madame s’est retourné et fait une tête méchante.
Silence ma chérie. Je vais me fâcher.
La grosse madame, elle s’approche. Tu crois que c’est une méchante ?
Tu vas te taire ! Je vais t’en foutre une !
Hé ? Madame ? Faut pas frapper les enfants.
Mais de quoi je me mêle ?... ah, non, excusez-moi… Pardonnez-moi … Pitié.
Je vous ferais rien. Et toi ma petite, je ne suis pas une grosse madame.
Ah ?
Oui. Et vous madame. Passez une bonne journée.
M… Merci.
Dis maman, pourquoi la madame, elle est grosse ?
J’essaierais d’être moins flagrante à l’avenir. Trottiner de cachette en cachette pour éviter de se faire voir sans se faire voir, justement, de ceux que je suis, ça ne permet pas de ne pas se faire voir des autres dont ne veut pas se cacher. C’est compliqué, la discrétion. Et mon format ne m’aide pas à utiliser toutes les cachettes possibles. Pendant les dix premières minutes, le groupe de types que je traquais a plutôt été sur le qui-vive. La scène entre le capitaine et Thomas est restée dans les esprits et personne ne voulait commettre d’erreurs. Silencieux, ils n’avaient que les environs à observer pour ne pas s’ennuyer ferme, guidé par un Percy sous pression. Sa vie dépend de ses futures trouvailles. Plus le temps a passé et moins ils ont été vigilants. Ils ne savent pas que je suis là. Il pense qu’on s’est perdu. Probablement. Alors c’est moins alerte qu’il semble se diriger vers leur destination. À force de passer au crible la ville, ils en sont venus à connaitre les rues dans leur moindre détail. Et plus il s’approche et plus il se doute de leur destination finale.
Il va bientôt être le moment de passer à l’action. Diviser pour mieux régner. Je ne sais plus qui m’a dit ça, mais en l’occurrence, j’ai une chance de pouvoir prendre une partie des troupes d’Arkham et ainsi réduire sa force de frappe lorsque viendra le moment de se confronter à lui. Si ce jour arrive, évidemment. Autre objectif, c’est récupérer la carte. Indispensable pour atteindre la destination finale. Même si Izya doit toujours avoir la sienne, il vaut mieux ne pas prendre de risque. Perdre une carte, c’est si vite arrivé. Ça arrive même aux meilleures. En plus, les choses se précipitent rapidement. Le groupe vient de s’arrêter face à la devanture d’une boutique fermée. Les sourires des individus laissent peu de doute quant à la réussite de leur mission. Ils l’ont. Et Percy s’empresse de sortir son Den-Den pour donner la position exacte à l’équipe souterraine. Ils sont totalement relâchés, je fonce. Les premiers à s’apercevoir de ma présence sont les premiers que je percute, épaule en avant. Je poursuis ma course dans le groupe en proie à la surprise pour plaquer le chef qui ne me voit même pas arriver.
Quoi ? Vous avez chopé une ang… Aïe !
Bim. Le crâne encaisse. Du pied, je pousse l’escargophone tombé par terre alors qu’il se mettait à cracher à un « un ange ! Pas une angine ! », me retournant, je perçois les premiers reflets des lames qui sortent de leur fourreau. Ils se sentent plus rassurer, un peu moins quand je sors mon propre attirail. Un sabre, ça coupe. Une hache, ça tranche, même la confiance. L’un attaque, l’autre esquive. Échange de coups rapides. Je tiens la hache d’une main tandis que l’autre distribue des mandales dans les défauts de la défense adverse. On gueule de s’écarter pour avoir de la place. J’essaie pas de les laisser faire en n’en gardant plusieurs à porter. Deux balles fusent, m’obligeant à sauter à terre, écrasant un autre au passage. Me relevant, je taillade les mollets de ceux qui se sont approchés. Ça crie. Ça saigne. Ça crie.
ARKHAM ! ON l’A TROUVÉ ! ET ON EST ATTAQUÉ !
L’un des gus a repris l’escargophone et a contacté son boss. Chié.
OUI ! JE SAIS ! JE VOIS TOUT !
La réponse a le mauvais gout de ne pas provenir de l’escargophone et c’est tout autour de moi qu’Arkham et ses hommes se déploient. À ma vue, Thomas hurle. Le capitaine sourit. L’équipage rit.
Une diablesse en plus d’un ange ? Ou plutôt un monstre.
Je ne vous permets pas. Izya n’est pas un monstre.
C’est vous le monstre.
Grosse. Monstre. C’est ma journée.
Un monstre mort, naturellement.
Désolé, mais j’ai piscine là !
Et je saute dans les airs avec force pour atterrir dans une bouche d’évacuation située juste à côté. À l’impact, je la fais plier et je rentre d’un coup d’un seul dans les égouts. Je chute pendant au moins cinq mètres avant de plonger en boule dans un bon mètre d’eau. Mes genoux cognent le sol et je manque de boire une tasse pas très propre. Sortant la tête de l’eau, j’ai la surprise, et pas que moi, de constater que je ne suis pas seul.
Izya ?
C’est elle malgré la douche qu’elle s’est prise. Et je vois qu’elle s’est faite de nouveaux amis. Décidément, cette fille est pleine de ressources. Je crois que je suis tombée sur l’un d’entre eux. En haut, j’entends Arkham ordonné à ce qu’on me suive. Ça promet.
Hé Izya ! Désolé pour la douche ! Par contre, il va pleuvoir des pirates là. Pas de soucis ? J’ai un truc à faire.
Le truc, c’est The truc. L’indice est tout prêt. À portée de main. Il suffit juste qu’on me donne quelques minutes et on pourra ressortir d’ici. Prendre un bon bain. Ça te dit pas Izya ?
Nan mais vraiment, bravo Adrienne, bravo. Pour une fois, tu tombes à pic, et dans tout les sens du terme !
Et du coup, je doute.
Parce que, d’un côté, à cause de toi, j’ai de nouveau été éclaboussée, mais d’un autre tu as empêché ce malotru de me piquer mes armes.
Quel idée aussi, les deux autres ne me les avait pas prises, et ils avaient bien fait ! Personne ne me sépare de mes lames !
Le destin mon grand. Le DESTIN.
Et c’est aussi le destin, je suppose, qui envoie un jet de pirate au goutte à goutte rapide. Un jet de pirate, qui, TOUS, sans EXCEPTION, m’éclabousse ENCORE avec cette eau répugnante.
Alors tu as de la chance Adri. Oui, de la chance. Le destin peut être ? Encore…
Mais ne t’en fait pas Adri, ton tour viendra… Mais pas tout de suite, parce que tout de suite, j’ai MASSACRE !
YAAAAAAAAAAAAAA !!!
Avant même que qui que ce soit n’est le temps de dire ouf, je suis libre de mes lien et armée jusqu’aux dents !
Je saute dans le tas ! Transperçant et lacérant tout ce qui bouge ! Du sang gicle, des cris résonnent, des épées fusent et des jambes s’affolent. En l’espace de trois secondes, je prends l’avantage à une contre un nombre toujours grandissant de pirates. La seconde suivante me fait perdre l’effet de surprise. Dommage, il était cool cet effet. Avec la terreur dans leurs yeux, les cris, les paralysies… ça aurait été bien qu’il reste un peu plus !
Surtout que maintenant, ils sont trop nombreux…
Adieu petit avantage, je t’aimais bien…
Nan mais ricanez pas, hein, j’suis toujours dangereuse moi ! Nan mais oh !
Nan mais ! Hé ! Ils se moquent ?! Vraiment !
Et ils me provoquent ?! QUOI ?!
Ils OSENT ?!
Okay, c'est bon, vous avez gagné, j’me rends.
Je range mes épées et lève les deux mains en l’air pour leur montrer que je ne suis plus armée. Puis je désigne un des types vers l’intérieur des égouts.
Toi, là, je vais m’approchez de toi pour que tu m’attaches, d’accord ?
Et pourquoi on t’écouterait ?
Parce que je cherche la même chose que vous mais que moi j’ai le plan !
Je vais pour le sortir histoire de leur prouver que je dis vrai. Mais alors que je l’attrape pour le tirer de ma poche, la fine partie que j’ai attrapée se déchire… Oups… Le plan est complètement imbibé d’eau d’égouts… C’est pas bon ça. Surtout qu’ils commencent à me regarder bizarrement.
Hinhin…
On va compter sur la faible luminosité pour cacher l’état misérable de ce bout de papier hein ! Hm… Si je l’attrape entièrement, je devrais pouvoir le sortir de ma poche ! Hein ?…
Oui ! Ouf !
Maintenant, est ce qu’ils vont voir ?
Pourvuquilsvoyentpaspourvuquilsvoyentpaspourvuquilsvoyentpas.
Hm… Et qu’est ce qui nous prouve que c’est le vrai plan ?
Piiioouuuuf ! Ils ont pas vu.
Laissez moi approchez et vous verrez.
Silence…
Hm. Y’a un piège… C’est quoi le piège ?
Moi ?! Vous piéger ?! Jamais !
Alors pourquoi tu nous aiderais après nous avoir attaqués ?
Nan mais en vrai, je ne voulais pas vraiment vous attaquer… C’est juste que… Bon, regardez l’endroit ! Vous m’avez éclaboussée quoi ! ECLABOUSSEE !
Alors moi… Un moment… Y’a les nerfs qui lâchent quoi… Snif…
Bon bon, ça va, pas la peine d’en faire un cinéma ! Et ta copine ? Pourquoi tu la trahirais ? Hein ?
Ma… COPINE ?! ELLE M’A POUSSÉE DANS LES EGOUTS !!! ELLE…
Bon, très bien, viens.
Hm… Il faut attendre le bon moment pour agir. Toujours.
Un pas. Rien.
Deux pas. Rien.
Trois pas !
Oups ! J’ai GLISSÉ ! QUEL DOMMAGE ! HAHA !
Ainsi sous l’eau, je fonce le plus vite possible droit devant moi ! Direction : les profondeurs des égouts ! Je passe entre les pattes de ce fameux pirate tiré au sort mais pas au hasard, le faisant tomber sur mon passage !
Derrière moi, les autres s’agitent, courant à ma poursuite. J’aurai jamais pensé finir par penser ça mais… Heureusement que l’eau est sale…
Et une fois assez éloignée des remouds causés par l’agitation, je remonte à la surface, enfin seule.
Et maintenant, il faut que je retrouve ma fameuse partenaire car je compte bien payer mes dettes…
Adriiiennnee ! T’es où ?...
Ouais, pas trop fort. Parce que quand même, la discrétion avant tout !
Je crois qu’on m’appelle. Mais la seule chose de vivant dans la galerie que j’explore en ce moment, c’est des rats. Le truc qui m’appelle est un rat ? Pas possible. Ils sont tous trempés et sentent mauvais. Un truc qui me cause peut pas être comme ça et le tableau que je dépeins est absolument pas réducteur, hein. Personne d’humain ne peut accepter de se trimballer avec un taux d’humidité aussi maximale sur lui et une odeur à en cracher de la bile. Ou je dois me faire des idées. Les égouts ne sont pas faits pour y rester très longtemps. La quantité de maladies qui doivent attendre entre deux morceaux de rats avariés, et je parle même pas de l’odeur qui doit plus être un mélange de gaz toxique que d’air un poil vicié. Ça doit taper sur le système. J’espère qu’Izya saura y résister. Sur Torino, elle semblait être fragile à quelques flagrances de l’environnement qui lui ont donné des hallucinations. Je n’aimerais pas avoir affaire à nouveau à cette situation. Je ne veux surtout pas devoir utiliser à nouveau des méthodes que l’on peut estimé un tantinet expéditif et qui peuvent amener Izya à m’apprécier un peu moins. Ça serait dommage d’en arriver là, hein ?
Un peu plus loin, j’entends à nouveau quelque chose. On m’appelle vraiment ! Les égouts sont un enchevêtrement de passages bien compliqué. Certains peuvent être condamnés, mais la condamnation a pu s’user avec le temps. D’autres peuvent servir de réserve en cas de trop-plein. Bref, il y a surement des passages annexes tout partout. Et tout aussi surement des canaux et des tuyaux entre ces différents passages. Et l’occasion de pouvoir parler entre nous se fait.
-Adriiiii…
C’est surement Izya.
Izya !
De quoi, pas si fort ?
Tu les as semés ? Bravo ! Faut qu’on se retrouve ! On reste en contact, hein ?
J’espère qu’elle a toujours sa carte. D’un certain côté, je préfère que ça soit elle qui me guide. Du coup, on continue d’avancer en restant en contact. C’est parfois un peu compliqué de se comprendre. D’un côté, on ne veut pas trop crier ; je finis par comprendre qu’elle a peut-être les pirates pas très loin. On va lui préserver sa vie, quand même, non ? L’avancée est, pas conséquente, assez ralentie. Chaque dizaine de mètres est un prétexte à se demander si l’un ou l’autre n’a pas bifurqué et s’est éloignée de sorte qu’on ne puisse plus se parler. L’espace d’un instant, je ne l’entends même et il me faut élever le ton pour ravoir un écho, plus éloigné. C’est justement à cette occasion, en cherchant à me rapprocher d’Izya qui a, semble-t-il, fait un gros bond en avant vu la distance qui me séparait du son que j’ai entendu. Elle a envie d’avancer, c’est bien. Et c’est là que j’ai aperçu la lumière de plusieurs torches au bout d’une canalisation. Impossible de passé, mais j’ai distinctement vu la tête d’Arkham. Ça s’est dit des trucs. Comme quoi ils descendaient de la fabrique et qu’ils n’étaient pas loin du but. Et aussi d’autres trucs.
Comment ça, échappé ? Incapables ! Trouvez-moi l’indice au plus vite ! Et tuez !
Charmant. J’en fais part à Izya qui me répond avec juste un « Okay ». Elle reste concentrée. C’est bien. On continue notre progression, mais j’ai de plus en plus de mal à me repérer. Izya aussi, probablement, mais elle veut surement pas l’avouer. Sauf que je finis par repérer un indice. Une espèce de gribouillis sur une pierre d’un mur. Il est à moitié taché par je ne sais quoi ; et je veux pas le savoir, mais ce symbole me dit quelque chose. C’est bien trop précis pour être juste un gribouillis au pif. C’est fait exprès. Et c’est un symbole que j’ai vu sur la carte du petit Robert ! C’est surement une piste pour dire qu’on touche but ! J’en fais part à Izya de l’autre côté du tuyau divers qui nous relit par la parole. Elle semble très contente. On presse le pas pour arriver le plus vite possible. Arkham et ses hommes rodent. Et ils ont des indications, eux. Je passe devant trois symboles du même genre, mais je suis ralentie par Izya qui se perd un peu. Tsss. Je suis impatiente ! Mais on arrive enfin au bon endroit. Là ! Sur un mur dans un renfoncement, il y a des inscriptions. Une sorte de dessins. Plusieurs conduits débouchent sur l’endroit, mais ils sont plutôt étroits. Moi-même, j’ai du mal à passer le mien. Et je reste aussi bloquée parce que, par celui d’où Izya doit sortir, bah, c’est pas Izya. C’est un trio de types qui ressemblent à s’y méprendre à des pirates, dont l’un qui ne cesse de crier dans son escargophone quelque chose comme :
-On l’a trouvé Arkham ! On l’a trouvé !
-Bah, t’es pas un collègue toi !
Et vous n’êtes pas Izya… Ou alors …
Elle s’est travestie. Ça serait plutôt ressemblant. Mais non. J’suis pas assez bête. Dire que j’ai conduit des pirates là où il faut. Et alors que ça continue à gueuler, des bruits semblent surgir de toutes les directions, comme si l’endroit semblait être devenu le centre de l’attention de tout le monde. C’est un peu le cas, en fait.
Un peu plus loin, j’entends à nouveau quelque chose. On m’appelle vraiment ! Les égouts sont un enchevêtrement de passages bien compliqué. Certains peuvent être condamnés, mais la condamnation a pu s’user avec le temps. D’autres peuvent servir de réserve en cas de trop-plein. Bref, il y a surement des passages annexes tout partout. Et tout aussi surement des canaux et des tuyaux entre ces différents passages. Et l’occasion de pouvoir parler entre nous se fait.
-Adriiiii…
C’est surement Izya.
Izya !
De quoi, pas si fort ?
Tu les as semés ? Bravo ! Faut qu’on se retrouve ! On reste en contact, hein ?
J’espère qu’elle a toujours sa carte. D’un certain côté, je préfère que ça soit elle qui me guide. Du coup, on continue d’avancer en restant en contact. C’est parfois un peu compliqué de se comprendre. D’un côté, on ne veut pas trop crier ; je finis par comprendre qu’elle a peut-être les pirates pas très loin. On va lui préserver sa vie, quand même, non ? L’avancée est, pas conséquente, assez ralentie. Chaque dizaine de mètres est un prétexte à se demander si l’un ou l’autre n’a pas bifurqué et s’est éloignée de sorte qu’on ne puisse plus se parler. L’espace d’un instant, je ne l’entends même et il me faut élever le ton pour ravoir un écho, plus éloigné. C’est justement à cette occasion, en cherchant à me rapprocher d’Izya qui a, semble-t-il, fait un gros bond en avant vu la distance qui me séparait du son que j’ai entendu. Elle a envie d’avancer, c’est bien. Et c’est là que j’ai aperçu la lumière de plusieurs torches au bout d’une canalisation. Impossible de passé, mais j’ai distinctement vu la tête d’Arkham. Ça s’est dit des trucs. Comme quoi ils descendaient de la fabrique et qu’ils n’étaient pas loin du but. Et aussi d’autres trucs.
Comment ça, échappé ? Incapables ! Trouvez-moi l’indice au plus vite ! Et tuez !
Charmant. J’en fais part à Izya qui me répond avec juste un « Okay ». Elle reste concentrée. C’est bien. On continue notre progression, mais j’ai de plus en plus de mal à me repérer. Izya aussi, probablement, mais elle veut surement pas l’avouer. Sauf que je finis par repérer un indice. Une espèce de gribouillis sur une pierre d’un mur. Il est à moitié taché par je ne sais quoi ; et je veux pas le savoir, mais ce symbole me dit quelque chose. C’est bien trop précis pour être juste un gribouillis au pif. C’est fait exprès. Et c’est un symbole que j’ai vu sur la carte du petit Robert ! C’est surement une piste pour dire qu’on touche but ! J’en fais part à Izya de l’autre côté du tuyau divers qui nous relit par la parole. Elle semble très contente. On presse le pas pour arriver le plus vite possible. Arkham et ses hommes rodent. Et ils ont des indications, eux. Je passe devant trois symboles du même genre, mais je suis ralentie par Izya qui se perd un peu. Tsss. Je suis impatiente ! Mais on arrive enfin au bon endroit. Là ! Sur un mur dans un renfoncement, il y a des inscriptions. Une sorte de dessins. Plusieurs conduits débouchent sur l’endroit, mais ils sont plutôt étroits. Moi-même, j’ai du mal à passer le mien. Et je reste aussi bloquée parce que, par celui d’où Izya doit sortir, bah, c’est pas Izya. C’est un trio de types qui ressemblent à s’y méprendre à des pirates, dont l’un qui ne cesse de crier dans son escargophone quelque chose comme :
-On l’a trouvé Arkham ! On l’a trouvé !
-Bah, t’es pas un collègue toi !
Et vous n’êtes pas Izya… Ou alors …
Elle s’est travestie. Ça serait plutôt ressemblant. Mais non. J’suis pas assez bête. Dire que j’ai conduit des pirates là où il faut. Et alors que ça continue à gueuler, des bruits semblent surgir de toutes les directions, comme si l’endroit semblait être devenu le centre de l’attention de tout le monde. C’est un peu le cas, en fait.
Adriiiienne ! Réponds moi !
Ouais, réponds à la fin, merde quoi ! Comment veux-tu que je me venge de ce que tu m’as fait si je ne te trouve pas, hein, Adrienne ?! Comment ?!
Parce que là, j’en ai marre d’errer dans la merde, moi ! Plus que marre même ! D’autant plus que je suis obligé de faire super gaffe à tous ces maudits pirates qui rodent dans le coin et veulent surement ma mort, en plus de la carte.
*Croaha*
Hein ? Gre…
HIAAAAA !
*Plouf*
NON MAIS C’EST PAS VRAI !
Me voici de nouveau le cul dans l’eau crasseuse. Tout ça parce que j’ai glissé sur une putain de grenouille !
J’EN AI MARRE, MARRE, MARRE ! ADRIENNE TOUT EST DE TA FAUTE ! JE TE HAIS, TU M’ENTENDS ?! JE TE HAIS !!!
Elle est là Josh ! Cette fois je vais me la faire !
Attend moi Pat’ !
Ah bah oui, forcement, il manquait plus que c’est deux andouilles. Ils ne m’avaient pas manquée eux. Mais au moins, ils vont me permettre de me dégourdir un peu…
Allez, venez, j’vais vous bouffer.
J’assemble déjà mes lames alors que les deux idiots me foncent dessus en courant, torche brandit devant eux et arme au poing en seconde main.
*Pulupulupulup pulupulupulup*
Tout le monde s’arrête alors qu’un escargophone se met à sonner.
Non mais sérieusement ! Vous déconnez vraiment là !
Les deux se regardent, l’air gêné. Moi, déçue, je croise les bras sur ma poitrine.
Bon bah décrochez, j’vais attendre, c’pas grave.
Dé… Désolé.
Mon index s’agite sur le manche de mon arme à double lame tandis qu’un des deux type s’agite pour décrocher le gastéropode.
Oui ?
Bougez-vous les mecs ! On a trouvé où est le trésor ! C’est dans la taverne du vieux Möh !
Sérieux ?!
Ouais ! Qui aurait cru que ce vieux tas pouvait cacher le trésor de Bernard !
Oh purée, je rêve ? Il vient bien de dire clairement le nom du type qui cache le trésor là ? C’est sérieux ?
Bon, pas de panique, fait mine de rien. Recule juste doucement pendant que ces crétins expriment leur joie. Oui, voilà doucement. Tranquillement. Allez, hop, je tourne là, zoup, disparition de leur champ de vision et FUUUUUIIIIIITE !
Bon, allez, c’est cool, on arrive tout de suite.
Ouais, dépêchez ! Les premiers arrivés seront sans doute les mieux servit !
Ouais, t’as raison. En plus on n’est pas super loin, c’est notre veine !
C’est sur, alors on se voit tout de suite ?
Ouais, cinq minutes, pas plus. Allez, a toute.
A toute.
*Gotcha*
Nan mais TU TE FOUS DE MOI LA !
Mais enfin Pat’, on a trouvé le lieu du trésor ! Ça y est ! On va être riche ! Riiiiiiche !
ELLE S’EST BARRÉE !
Ah… Merde…
AAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRGH !Un peu plus loin, où seul le cri de Pat’ résonne…Ah, c’est le moment de sortir de là au plus vite ! Comme lors de ma première tentative, je suis le courant pour qu’il me mène à la sorti des égouts.
De la, je n’aurai plus qu’à me glisser dans les rues, demandé la taverne du vieux Möh et me prendre une bonne douche pendant que la carte sèche. Et si on me demande pourquoi je suis dans cet état, je n’aurai qu’à dire la vérité : une sale teigne m’a poussée dans les égouts…
Je ne t’oublie pas Adrienne, oh que non. Mais je sais très bien que tu finiras par venir à moi toute seule, alors inutile de te chercher plus longtemps.
Après tout, « tout vient à point à qui s’est attendre », non ?
J’ai juste à apprendre à attendre alors…
J’ai craint que tout ce qui peut se faire en matière de pirates d’Arkham me déboule sur le coin du visage pendant un certain moment, je le connais. Je me suis préparée au pire, éliminant rapidement les trois pirates dans un premier temps heureux de pouvoir donner l’heureuse information à leur capitaine, puis malheureusement assommé sans espoir de salut. J’aurais pu les laisser se noyer dans les quelques décimètres d’eau souillée, mais je suis une bête et je les ai empilés sur l’un des bords d’un passage menant probablement vers l’extérieur, prêt à pousser du plat du pied le trio de pirates sur leurs potes qui allaient débouler. Mais rien. Ils ne sont pas venus. J’ai attendu, j’ai tendu l’oreille, mais seuls les couinements des rats et les clapotis de l’eau coulant dans l’égout me parvenaient. Je pensais à un piège, j’ai surveillé mes arrières, prêts à trouver un assassin sur le point de me planter sa lame dans les cottes. Mais rien. Toujours rien.
J’en ai marre d’attendre.
Alors, je prends le temps de réveiller l’un des pirates d’un aller-retour du plat de la main qui fait son petit effet. Son réveil est lent et douloureux, mais je ne lui laisse pas le temps de hurler, mon doigt vient se poser ses lèvres, intimidant.
-Je ne te demanderais qu’une seule chose. Qu’est ce que c’est que ça ?
Ça, c’est l’espèce de fresque à moitié effacée qui semble être la clé pour le trésor du père au petit Robert. Et si pour moi, c’est très nébuleux, ça semblait très évident pour lesdits pirates.
-Ça ? Je .. je … je ne sais pas. Un tag je présume. Franchement, les jeunes ne devraient pas faire ça de nos jours. Ça dénature les lieux.
Je le fixe. Je ne souris pas. Il déglutit.
-Non … mais … sérieusement, je sais pas …
-Nous savons tous deux que c’est faux.
-Oui … mais il vaut mieux qu’Arkham pense que c’est faux. Ça vaut mieux … pour moi.
-Arkham ?
Je regarde à gauche et à droite pour bien montrer qu’il n’est pas là. Il ne comprend pas tout de suite.
-Oui, c’est notre Cap…
-Je sais qui c’est.
-Ah ?
-Et je sais aussi qu’il n’est pas venu vous aider.
-Ah … oui … c’est vrai…
-Tu sais ce que ça veut dire ?
-Euh, il est occupé ?
-Pour lui, vous êtes morts. Vous n’existez plus. Ils vous abandonnent.
-Vous êtes sûrs ? c’est un chouette capitaine, tout de même, Arkham, sauf quand il s’énerve …
-Bref. Tu me dis, ou c’est moi qui m’énerve.
-On peut pas remettre ça à demain, non ? Z’êtes sûrs ?
-Grrr.
J’obtiens mes informations rapidement. Le dessin représente une sorte de chaumière délabrée avec un petit panneau à l’entrée : Möh. Derrière, des arbres, des gribouillis et une croix. D’après le pirate qui a retrouvé les bras de Morphée, c’est la taverne où les pirates avaient l’habitude d’aller à Saint-Uréa, enfin, du temps du prédécesseur d’Arkham. Et évidemment, ils connaissent tous le coin. J’ai récupéré des indications ; une direction et un nom de rue. Parfait. Je les abandonne avec la détermination d’arriver pas trop en retard à la taverne de Möh. Et alors que j’avise une échelle menant vers l’extérieur, j’ai quelque chose en moi qui sonne la cloche de l’alerte. Il manque quelque chose. Un objet ? Quelqu’un ? Non. Je n’arrive pas à mettre un mot sur ce manque, mon esprit étant totalement préoccupé par ce qui s’annonce. Finir sur une bataille de taverne, on aurait pu trouvé mieux niveau qualité.
Une heure plus tard, trois raccourcis s’avérant n’en être pas un, des passants importunés par mon odeur d’égouts qui refusent de m’indiquer le chemin et un môme qui voulait absolument que je lui laisse porter ma hache et j’arrive enfin en vue de ladite taverne. C’est une rue calme, pas très passante ; le coin est limite désert. La taverne paye pas de mine. Complètement délabrée, elle parait à l’abandon. Il semble qu’il y ait personne. J’évite de tenter le diable et je m’approche de la maison à côté où une vieille dame profondément enfoncée dans un fauteuil à bascule grinçant horriblement fixe devant elle comme si rien n’existait pour elle, sous le couvert de sa pergola. Je m’approche, je fais signe. Pas de réaction. Je ne fais plus attention à elle et je me plaque contre le mur de sa maison, m’approchant de la taverne de Möh, jetant un regard à l’intérieur au travers d’une vitre encrassée par la saleté.
Pas un mouvement. Pas un bruit. Le calme plat.
-Ils sont partis il y a dix minutes, gamine.
Je sursaute, prête à frapper ce qui s’avère être la mamie, me toisant avec un profond dédain. Mon souffle se calme aussitôt et j’engage la conversation.
-Comment cela ? Qui ça ?
-Arkham et ses marmots. Ils ont déguerpi.
-Vous le connaissez ?
-Je le connais depuis qu’il l’époque où il pouvait pas ouvrir la bouche sans dire une bêtise. Ça fait quarante ans que je vis ici, gamine. Et des têtes pareilles, ça s’oublie pas.
-Du coup, ils ont … embarqué le trésor ?
-Un trésor, j’ai pas vu de trésor.
Etrange. Comme pour illustrer son propos, elle se lève, se saisit d’une canne et se dirige vers le bar. Je la suis avec prudence, même si la vieille dame ne semble pas le moindre du monde sur ses gardes. Ça peut être un piège. On entre. Je remarque très rapidement que l’endroit a été méthodiquement fouillé, entendre détruit, par le probable équipage d’Arkham.
-Ce vieil imbécile de Möh. Voir son trou à rat dans cette état, ça lui metterait son foie dans tout ses états.
-Vous avez l’air de bien le connaitre.
-Comme on peut connaitre un voisin habitué au tapage nocturne tous les soirs. Et les jours ou c’était fermé, il se décrassait la gorge au rhum dans son arrière-cour.
Son visage ridé ne fait pas transparaitre beaucoup d’émotions.
-Alors, vous ne les avais pas vus avec l’argent ?
-S’il y avait un magot dans ce taudis, Möh serait pas mort dans la misère.
-Ah ? Il est…
-L’année dernière.
-Désolé.
-J’suis pas sa famille. Heureusement que son fils est venu pour l’enterrement.
-Son fils ?
-Oui. L’ancien chef d’Arkham.
-Comment ça ?
-L’ancien capitaine, c’est son fils.
-Vraiment ?!
-J’ai une tête à mentir, gamine ?
-Mais alors, le capitaine a pu déplacer le magot !
-Rien vu de ça. Il a embarqué le corps et il est parti l’enterrer sur son ile natale.
-Son … vous savez où c’est ?
-C’est quelques heures en bateau, vers l’est. Un rocher avec vingt pecnots. Möh arrêtait pas de raconter que dès qu’une ile se fait coloniser, il faut que le vingtième type fasse une taverne. C’est une loi d’la nature, il parait.
-ça voudrait dire qu’il y a une autre taverne, sur leur ile natale ?
-Oui, gamine. Et elle doit être pas en plus bel état que celle-ci.
Tous les rouages se font dans ma tête. Arkham a dû comprendre, s’il connaissait bien son capitaine et le lien qu’il avait avec Möh. Il a dû partir pour cette ile. Mais j’ai une chose qu’il n’a pas. Je me souviens encore du gribouillis dans les égouts. L’endroit approximatif où ça serait caché. Arkham l’ignore, les seules personnes ayant cette information étant moi-même et les pirates assommés dans les égouts. J’ai encore une chance.
-Par contre, gamine, ce bruit de grincement, ça vient pas de mes articulations, ça vient vraiment du plafond.
Le bruit s’arrête aussitôt. Il y a quelqu’un.
J’en ai marre d’attendre.
Alors, je prends le temps de réveiller l’un des pirates d’un aller-retour du plat de la main qui fait son petit effet. Son réveil est lent et douloureux, mais je ne lui laisse pas le temps de hurler, mon doigt vient se poser ses lèvres, intimidant.
-Je ne te demanderais qu’une seule chose. Qu’est ce que c’est que ça ?
Ça, c’est l’espèce de fresque à moitié effacée qui semble être la clé pour le trésor du père au petit Robert. Et si pour moi, c’est très nébuleux, ça semblait très évident pour lesdits pirates.
-Ça ? Je .. je … je ne sais pas. Un tag je présume. Franchement, les jeunes ne devraient pas faire ça de nos jours. Ça dénature les lieux.
Je le fixe. Je ne souris pas. Il déglutit.
-Non … mais … sérieusement, je sais pas …
-Nous savons tous deux que c’est faux.
-Oui … mais il vaut mieux qu’Arkham pense que c’est faux. Ça vaut mieux … pour moi.
-Arkham ?
Je regarde à gauche et à droite pour bien montrer qu’il n’est pas là. Il ne comprend pas tout de suite.
-Oui, c’est notre Cap…
-Je sais qui c’est.
-Ah ?
-Et je sais aussi qu’il n’est pas venu vous aider.
-Ah … oui … c’est vrai…
-Tu sais ce que ça veut dire ?
-Euh, il est occupé ?
-Pour lui, vous êtes morts. Vous n’existez plus. Ils vous abandonnent.
-Vous êtes sûrs ? c’est un chouette capitaine, tout de même, Arkham, sauf quand il s’énerve …
-Bref. Tu me dis, ou c’est moi qui m’énerve.
-On peut pas remettre ça à demain, non ? Z’êtes sûrs ?
-Grrr.
J’obtiens mes informations rapidement. Le dessin représente une sorte de chaumière délabrée avec un petit panneau à l’entrée : Möh. Derrière, des arbres, des gribouillis et une croix. D’après le pirate qui a retrouvé les bras de Morphée, c’est la taverne où les pirates avaient l’habitude d’aller à Saint-Uréa, enfin, du temps du prédécesseur d’Arkham. Et évidemment, ils connaissent tous le coin. J’ai récupéré des indications ; une direction et un nom de rue. Parfait. Je les abandonne avec la détermination d’arriver pas trop en retard à la taverne de Möh. Et alors que j’avise une échelle menant vers l’extérieur, j’ai quelque chose en moi qui sonne la cloche de l’alerte. Il manque quelque chose. Un objet ? Quelqu’un ? Non. Je n’arrive pas à mettre un mot sur ce manque, mon esprit étant totalement préoccupé par ce qui s’annonce. Finir sur une bataille de taverne, on aurait pu trouvé mieux niveau qualité.
♥♥♥
Une heure plus tard, trois raccourcis s’avérant n’en être pas un, des passants importunés par mon odeur d’égouts qui refusent de m’indiquer le chemin et un môme qui voulait absolument que je lui laisse porter ma hache et j’arrive enfin en vue de ladite taverne. C’est une rue calme, pas très passante ; le coin est limite désert. La taverne paye pas de mine. Complètement délabrée, elle parait à l’abandon. Il semble qu’il y ait personne. J’évite de tenter le diable et je m’approche de la maison à côté où une vieille dame profondément enfoncée dans un fauteuil à bascule grinçant horriblement fixe devant elle comme si rien n’existait pour elle, sous le couvert de sa pergola. Je m’approche, je fais signe. Pas de réaction. Je ne fais plus attention à elle et je me plaque contre le mur de sa maison, m’approchant de la taverne de Möh, jetant un regard à l’intérieur au travers d’une vitre encrassée par la saleté.
Pas un mouvement. Pas un bruit. Le calme plat.
-Ils sont partis il y a dix minutes, gamine.
Je sursaute, prête à frapper ce qui s’avère être la mamie, me toisant avec un profond dédain. Mon souffle se calme aussitôt et j’engage la conversation.
-Comment cela ? Qui ça ?
-Arkham et ses marmots. Ils ont déguerpi.
-Vous le connaissez ?
-Je le connais depuis qu’il l’époque où il pouvait pas ouvrir la bouche sans dire une bêtise. Ça fait quarante ans que je vis ici, gamine. Et des têtes pareilles, ça s’oublie pas.
-Du coup, ils ont … embarqué le trésor ?
-Un trésor, j’ai pas vu de trésor.
Etrange. Comme pour illustrer son propos, elle se lève, se saisit d’une canne et se dirige vers le bar. Je la suis avec prudence, même si la vieille dame ne semble pas le moindre du monde sur ses gardes. Ça peut être un piège. On entre. Je remarque très rapidement que l’endroit a été méthodiquement fouillé, entendre détruit, par le probable équipage d’Arkham.
-Ce vieil imbécile de Möh. Voir son trou à rat dans cette état, ça lui metterait son foie dans tout ses états.
-Vous avez l’air de bien le connaitre.
-Comme on peut connaitre un voisin habitué au tapage nocturne tous les soirs. Et les jours ou c’était fermé, il se décrassait la gorge au rhum dans son arrière-cour.
Son visage ridé ne fait pas transparaitre beaucoup d’émotions.
-Alors, vous ne les avais pas vus avec l’argent ?
-S’il y avait un magot dans ce taudis, Möh serait pas mort dans la misère.
-Ah ? Il est…
-L’année dernière.
-Désolé.
-J’suis pas sa famille. Heureusement que son fils est venu pour l’enterrement.
-Son fils ?
-Oui. L’ancien chef d’Arkham.
-Comment ça ?
-L’ancien capitaine, c’est son fils.
-Vraiment ?!
-J’ai une tête à mentir, gamine ?
-Mais alors, le capitaine a pu déplacer le magot !
-Rien vu de ça. Il a embarqué le corps et il est parti l’enterrer sur son ile natale.
-Son … vous savez où c’est ?
-C’est quelques heures en bateau, vers l’est. Un rocher avec vingt pecnots. Möh arrêtait pas de raconter que dès qu’une ile se fait coloniser, il faut que le vingtième type fasse une taverne. C’est une loi d’la nature, il parait.
-ça voudrait dire qu’il y a une autre taverne, sur leur ile natale ?
-Oui, gamine. Et elle doit être pas en plus bel état que celle-ci.
Tous les rouages se font dans ma tête. Arkham a dû comprendre, s’il connaissait bien son capitaine et le lien qu’il avait avec Möh. Il a dû partir pour cette ile. Mais j’ai une chose qu’il n’a pas. Je me souviens encore du gribouillis dans les égouts. L’endroit approximatif où ça serait caché. Arkham l’ignore, les seules personnes ayant cette information étant moi-même et les pirates assommés dans les égouts. J’ai encore une chance.
-Par contre, gamine, ce bruit de grincement, ça vient pas de mes articulations, ça vient vraiment du plafond.
Le bruit s’arrête aussitôt. Il y a quelqu’un.
Et dire qu’on ne peut même plus prendre trois douche et un bain tranquille… Non, l’a fallu que c’est demeuré de pirate débarque, ENCORE ! Pourtant, vraiment ! Je demandais rien à personne moi !
La preuve, j’ai même pas demandé si je pouvais entrer !
Mais bref. J’étais tranquille, sage, finissant à peine ma première douche de rinçage dans la taverne de Möh que PAF, les pirates sont arrivés et se sont mis à fouiller partout. Mais je pensais que ça irait si je verrouillais la porte de cette salle de bain que j’ai emprunté. J’pensais que tout le monde savais que quand la serrure virait au rouge, c’est que c’était occupé.
Mais non ! Alors que je finissais à peine ma deuxième douche, celle de décrassage intensif, t’en à deux qui ont trouvé malin de débarquer. J’étais en colère… Mais en colère quoi ! J’les ai choppé les deux, leur ai foutu deux baffes chacun et les ai jeté de là où il venait. Sauf que forcement. Arkham a fini par montrer le bout de son nez crochu.
J’ai bien essayé de lui expliqué « calmement » que vraiment, ça ne se faisait pas de venir faire chier une femme qui prend sa douche. Mais il a plutôt eu l’air de trouver ça drôle. Et après avoir encaissé les deux premières baffes qu’il m’a foutu, j’me suis finalement dit que peut être, mais même maintenant, j’en suis toujours pas sûre… Bref, peut être que j’ai aucune chance de m’en tirer seule. Et aussi, peut être que j’aurai besoin d’aide.
Du coup, alors que je tenais ma serviette autours de mon corps, j’ai une fois de plus, de trop… défié du regard et alors que la troisième baffe et le premier coup de pied étaient en cours d’amorçage, j’ai hurlé. Hurlé tellement fort « A L’AIDE ! LES PIRATES D’ARKHAM M’ATTAQUENT DANS LA TAVERNE DE MOH ! » qu’Arkham s’est retenu au moins deux secondes avant de me donner ce qu’il me préparait.
Et pendant que je me tordais de douleur au sol, lui, il s’est énervé et a décidé de reprendre au plus vite les fouilles de la taverne. J’pense qu’il m’aurait bien emmener avec eux si les deux types chargé de me surveiller ne s’était pas pris d’une peur incontrôlée à la seule pensé que je leur soufflais doucement que les marines allait les enfermer à jamais et ainsi ruiné leur vie tout ça pour les lubies d’un capitaine à la recherche d’une chimère.
Donc forcement, dès l’instant où Arkham à hurler « Les Gars, on touche au but et on rentre au bercail ! », Ce furent les premiers à se ruer dehors ! Et sans moi, fort heureusement.
Me laissant ainsi à ma douche désinfectante et mon bain revigorant.
Et puis, maintenant, ça va un peu mieux. Je me sens plus zen, plus sereine.
J’ai pu me décrasser, me prélasser, me reposer… Oui, ça va beaucoup mieux maintenant. Je vais enfin pouvoir reprendre la route vers le trésor, enfin pouvoir relire la carte, une fois que je l’aurai nettoyée et séchée, à tête reposée.
Mais alors que je commence à m’installer sur le lit que ces vils mécréants ont pris soin de complètement retourner, j’entends des voix.
Une voix, surtout.
Une voix qui fait malgré moi palpité la veine de ma tempe.
Alors, je remballe mes affaires au cas où une situation de fuite s’impose, on est jamais trop prudent… Et je descends les marches, doucement, une à une.
Alors te voilà…
D’un pas lourd, je continue à descendre les marches de la taverne en direction du rez de chaussé où Adrienne et une vieille dame me regarde avancer.
J’espère que tu ne t’es pas trop ennuyée sans moi…
Toujours très lentement, je m’avance vers elle. Toute la rancune que je lui porte me revient, tout le calme que j’avais regagné s’en va. Ma main posée sur la garde d’une de mes épée se resserre tandis qu’il ne reste que quelques petits mètres avant que j’arrive à porté de ma cible.
Parce que moi… J’ai beeaaaaauuuucoup pensé à. Mais ? Mais qu’est ce que c’est que cette odeur épouvantable !
Je la regarde plus en détail et me souviens qu’elle aussi était dans les égouts. Sauf que elle, elle a pas dû trouver de douche sur le chemin, comme en témoigne son état général.
Oh ! Adrienne ! Tu sens la mort ! Va te laver ! C’est infecte !
Je m’écarte rapidement de l’escalier pour la laisser passer. Finalement, ma vengeance attendra un peu car mon nez ne peut en supporter d’avantage.
J’ai posé ma main sur ma hache, prête à l’expédier de toutes mes forces pour tuer tout de suite dans l’œuf le type qui était parti pour m’assassiner. Enfin, c’est ce que j’ai pensé à ce moment-là. Heureusement, j’ai arrêté mon geste. Il m’a pas fallu longtemps pour reconnaitre Izya, la faute aux ailes, sans doute. J’ai été surprise de la voir apparaitre, c’est sûr. Pas que je l’avais oublié, non, ça, c’est un détail dont je me rends que … maintenant. Ouai, je l’ai oublié. En même temps, je l’ai beaucoup cherché dans les égouts. On pourra pas dire que je l’ai abandonné. Enfin, pas trop longtemps. Et puis, on s’est retrouvé, c’est le principal, non ? Bref. Après avoir évité de séparer la tête d’Izya de son tronc, je remarque un détail qui me turlupine beaucoup. Elle a les cheveux humides. Et même à cette distance, ça sent vraisemblablement bon. Ça tombe, c’est juste l’odeur du propre, mais comparé à celle qui imprègnent mes vêtements, voire même les tissus de ma peau, c’est incomparable. Je jette un regard à la vieille : elle a rien dit pour l’odeur. Elle doit avoir le nez boucher.
Aaah ! Izya ! Je suis bien contente de te voir ! J’ai craint pour ta vie, mais je savais que je pouvais compter sur toi !
C’est beau la confiance. En même temps, ça ne fait pas un petit moment qu’on voyage ensemble, non ? Ça crée des liens, c’est sûr. Et même si elle peut paraitre bizarre. Je sais que dans le fond, elle m’aime bien. Mes parents me l’ont toujours dit, j’attire la sympathie. Bon, certes, elle pourrait être plus calme pour énoncer l’évidence de mon odeur nauséabonde, mais elle a vraiment raison.
Je fais ça tout de suite ! T’es une fille géniale, Izya.
Je fais quelques pas dans sa direction, l’effleurant presque, même si je sens qu’elle se glisse rapidement sur le côté pour m’éviter. Quelle délicate attention de me laisser le chemin. Qu’est ce que je disais à l’instant ? Et puis, je m’arrête, parce qu’une idée me traverse l’esprit. Me laver ? Alors qu’Arkham n’est qu’à quelques dizaines de minutes, au maximum devant nous ? et qu’il se dirige vers le trésor ? Il y sera bientôt et s’il le trouve avant nous, ça sera la fin de toute cette aventure ! Une fin bredouille où Robert n’héritera jamais des biens, peut-être mal acquis, de son père. Mais il vaut mieux qu’ils servent à l’éducation d’un jeune enfant qu’à la retraite dorée d’un pirate sans scrupule. Franchement, Izya, tu as des bonnes idées, mais tu n’as pas le sens des priorités. En même temps, elle n’a pas peut-être pas pris connaissance des dernières informations. Du coup, je me retourne vers elle et je m’empresse de lui prendre les bras dans mes mains puissantes, suintant des âcres effluves de fosse sceptiques. Je sens qu’elle frissonne.
On a pas le temps pour se laver ! Le trésor est pas très loin ! Il faut se dépêcher ! Allez ! Au port ! ll nous faut un bateau !
Je sais qu’Izya se rangera de mon avis et que ses éventuelles protestations s’écraseront rapidement devant le constat qui s’offre à nous. On a vraiment pas le temps pour ça. Sans d’autres mots, je me précipite à l’extérieur avec pour direction les docks qui ont la chance de ne pas être loin. C’est la raison d’être de ce genre de taverne où des pirates aiment aller : proche de la mer pour venir et s’enfuir. Un pirate à terre ne s’éloigne pas souvent de son bateau, instinct de survie oblige. Du coup, je déboule sur les docks à bon train, suivi par les autres dames avec un entrain plus ou moins affiché et un flot de paroles plus ou moins haut. C’est pas les docks les plus grands de l’ile, c’est plus un port annexe, ou les marins qui préfèrent éviter les complications administratives savent qu’il faut graisser la patte pour avoir de la tranquillité. Il y a là quelques bateaux de tailles moyennes, appartenant à des marchands probablement peu respectables, ainsi que le lot commun de chaloupes et de bateau de pêche dans des états divers et variés. Mon regard se porte sur chaque bateau, cherchant à y déceler les signes d’un équipage pirate, mais rien ne retient mon attention. C’est finalement la vieille voisine, se posant à mes côtés, qui me montre ce que je cherche en désignant le large.
-Ils sont là. C’est leur bateau. Si on peut appeler ça ainsi.
Il est bien avancé. Je grince des dents. Comment pourrait-on les pourchasser ? On a pas de bateau et négocier avec les gens du coin va s’avérer long et probablement couteux. Et pas sûr que leur manœuvrabilité et leur vitesse soient suffisantes pour qu’on ne se fasse pas distancer.
-Dites-moi, madame, c’est pas où l’ile d’origine de Möh ?
-La même direction que les pirates, quelle question. Le meilleur chemin vers sa destination, c’est la ligne droite, gamine, on t’a jamais appris ça.
-Euh … si. Et quelle distance ?
-Au rythme d’un bateau normal, une demi-douzaine d’heures. Pas plus.
-Bien, merci. Izya ! Il faut trouver un bateau !
Je me prépare déjà à me séparer pour multiplier nos chances de trouver ce qui nous fait défaut, mais la vieille toussote et fait claquer sa canne contre le pavé du dock.
-J’ai un bateau pour vous.
Surprise.
-Comment ça ?
-Vous pouvez prendre le bateau de mon mari. Il n’en a plus l’utilité depuis un an. Paix à son âme damnée.
-Oh. Mes condoléances.
-J’en veux pas. Et c’est celui-là.
Elle lève sa canne. Je pense d’abord que c’est la chaloupe que je vois au premier plan. Un peu risqué pour traverser la mer même si certaines personnes trouvent ça normal de passer d’ile en ile à bord d’une coquille de noix. Puis, j’avise le bateau de taille moyenne, en arrière-plan. Une belle allure que voilà ! Par contre, il va falloir de l’équipage pour le manoeuvrer. Enfin, mon regard dérive vers le bateau entre les deux précédents. Plus proche de l’épave, c’est un navire de pêche décrépi qui semble plus vieux que la vieille.
-Vous …. Vous êtes sûrs qu’il fonctionne encore.
-En tout cas, il flotte, et si vous le prenez pas maintenant, vous arriverez en retard.
Je regarde Izya. On a pas le choix a priori. Je sais que ça va pas l’enchanter de devoir passer six heures en pleine mer au sein d’un petit bateau dont le bois est totalement imprégné de l’odeur de la mer et des poissons faisandés. L’odeur qu’il dégage est loin d’être agréable, ça m’étonnerait pas du tout que la dernière levée de filet pourrisse encore dans la cale. Mais Izya surmontera surement cette épreuve pour l’intérêt de Robert, c’est évident. Elle a le sens du sacrifice, Izya. Reste une dernière chose qui me turlupine.
-Pourquoi vous nous aidez, madame ?
-Tu te méfies, gamine ?
-Si vous le dites.
-J’ai pas à me justifier. Et s’il fallait une justification, gamine, ça serait celle-là. Ce gosse d’Arkham doit pas savoir où est planqué le magot et il reculera devant rien pour le trouver. Et malgré tout ce que ma fait subir ce nid à morpion de Möh, ça me ferait bien mal que ce crétin d’Arkham aille profaner la tombe de l’épave avec qui j’ai passé ma vie plus de quarante-cinq ans.
-ça se tient.
-Mais je me justifierais pas. Allez. Ouste. Ou sinon je m’énerve.
On se dirige vers le bateau, mais quelque chose me turlupine encore. J’ai l’impression de comprendre, alors je me retourne un dernier moment vers la vieille qui me toise, toujours sans émotion.
-Quoi encore ?
-Je voulais vous dire… Le fils de Möh. Il a eu un fils aussi.
Elle reste impassible
-Et bah, j’espère qu’il a pris de sa mère. Il faut toujours prendre des mères, il n’y a jamais rien de bon des pères.
-Certainement. Je crois qu’il faut y aller, Izya. Merci encore !
Et j’me retourne avec l’impression que, malgré tout, je suis parvenue à décrocher un mince sourire chez cette vieille femme bien étrange.
Aaah ! Izya ! Je suis bien contente de te voir ! J’ai craint pour ta vie, mais je savais que je pouvais compter sur toi !
C’est beau la confiance. En même temps, ça ne fait pas un petit moment qu’on voyage ensemble, non ? Ça crée des liens, c’est sûr. Et même si elle peut paraitre bizarre. Je sais que dans le fond, elle m’aime bien. Mes parents me l’ont toujours dit, j’attire la sympathie. Bon, certes, elle pourrait être plus calme pour énoncer l’évidence de mon odeur nauséabonde, mais elle a vraiment raison.
Je fais ça tout de suite ! T’es une fille géniale, Izya.
Je fais quelques pas dans sa direction, l’effleurant presque, même si je sens qu’elle se glisse rapidement sur le côté pour m’éviter. Quelle délicate attention de me laisser le chemin. Qu’est ce que je disais à l’instant ? Et puis, je m’arrête, parce qu’une idée me traverse l’esprit. Me laver ? Alors qu’Arkham n’est qu’à quelques dizaines de minutes, au maximum devant nous ? et qu’il se dirige vers le trésor ? Il y sera bientôt et s’il le trouve avant nous, ça sera la fin de toute cette aventure ! Une fin bredouille où Robert n’héritera jamais des biens, peut-être mal acquis, de son père. Mais il vaut mieux qu’ils servent à l’éducation d’un jeune enfant qu’à la retraite dorée d’un pirate sans scrupule. Franchement, Izya, tu as des bonnes idées, mais tu n’as pas le sens des priorités. En même temps, elle n’a pas peut-être pas pris connaissance des dernières informations. Du coup, je me retourne vers elle et je m’empresse de lui prendre les bras dans mes mains puissantes, suintant des âcres effluves de fosse sceptiques. Je sens qu’elle frissonne.
On a pas le temps pour se laver ! Le trésor est pas très loin ! Il faut se dépêcher ! Allez ! Au port ! ll nous faut un bateau !
Je sais qu’Izya se rangera de mon avis et que ses éventuelles protestations s’écraseront rapidement devant le constat qui s’offre à nous. On a vraiment pas le temps pour ça. Sans d’autres mots, je me précipite à l’extérieur avec pour direction les docks qui ont la chance de ne pas être loin. C’est la raison d’être de ce genre de taverne où des pirates aiment aller : proche de la mer pour venir et s’enfuir. Un pirate à terre ne s’éloigne pas souvent de son bateau, instinct de survie oblige. Du coup, je déboule sur les docks à bon train, suivi par les autres dames avec un entrain plus ou moins affiché et un flot de paroles plus ou moins haut. C’est pas les docks les plus grands de l’ile, c’est plus un port annexe, ou les marins qui préfèrent éviter les complications administratives savent qu’il faut graisser la patte pour avoir de la tranquillité. Il y a là quelques bateaux de tailles moyennes, appartenant à des marchands probablement peu respectables, ainsi que le lot commun de chaloupes et de bateau de pêche dans des états divers et variés. Mon regard se porte sur chaque bateau, cherchant à y déceler les signes d’un équipage pirate, mais rien ne retient mon attention. C’est finalement la vieille voisine, se posant à mes côtés, qui me montre ce que je cherche en désignant le large.
-Ils sont là. C’est leur bateau. Si on peut appeler ça ainsi.
Il est bien avancé. Je grince des dents. Comment pourrait-on les pourchasser ? On a pas de bateau et négocier avec les gens du coin va s’avérer long et probablement couteux. Et pas sûr que leur manœuvrabilité et leur vitesse soient suffisantes pour qu’on ne se fasse pas distancer.
-Dites-moi, madame, c’est pas où l’ile d’origine de Möh ?
-La même direction que les pirates, quelle question. Le meilleur chemin vers sa destination, c’est la ligne droite, gamine, on t’a jamais appris ça.
-Euh … si. Et quelle distance ?
-Au rythme d’un bateau normal, une demi-douzaine d’heures. Pas plus.
-Bien, merci. Izya ! Il faut trouver un bateau !
Je me prépare déjà à me séparer pour multiplier nos chances de trouver ce qui nous fait défaut, mais la vieille toussote et fait claquer sa canne contre le pavé du dock.
-J’ai un bateau pour vous.
Surprise.
-Comment ça ?
-Vous pouvez prendre le bateau de mon mari. Il n’en a plus l’utilité depuis un an. Paix à son âme damnée.
-Oh. Mes condoléances.
-J’en veux pas. Et c’est celui-là.
Elle lève sa canne. Je pense d’abord que c’est la chaloupe que je vois au premier plan. Un peu risqué pour traverser la mer même si certaines personnes trouvent ça normal de passer d’ile en ile à bord d’une coquille de noix. Puis, j’avise le bateau de taille moyenne, en arrière-plan. Une belle allure que voilà ! Par contre, il va falloir de l’équipage pour le manoeuvrer. Enfin, mon regard dérive vers le bateau entre les deux précédents. Plus proche de l’épave, c’est un navire de pêche décrépi qui semble plus vieux que la vieille.
-Vous …. Vous êtes sûrs qu’il fonctionne encore.
-En tout cas, il flotte, et si vous le prenez pas maintenant, vous arriverez en retard.
Je regarde Izya. On a pas le choix a priori. Je sais que ça va pas l’enchanter de devoir passer six heures en pleine mer au sein d’un petit bateau dont le bois est totalement imprégné de l’odeur de la mer et des poissons faisandés. L’odeur qu’il dégage est loin d’être agréable, ça m’étonnerait pas du tout que la dernière levée de filet pourrisse encore dans la cale. Mais Izya surmontera surement cette épreuve pour l’intérêt de Robert, c’est évident. Elle a le sens du sacrifice, Izya. Reste une dernière chose qui me turlupine.
-Pourquoi vous nous aidez, madame ?
-Tu te méfies, gamine ?
-Si vous le dites.
-J’ai pas à me justifier. Et s’il fallait une justification, gamine, ça serait celle-là. Ce gosse d’Arkham doit pas savoir où est planqué le magot et il reculera devant rien pour le trouver. Et malgré tout ce que ma fait subir ce nid à morpion de Möh, ça me ferait bien mal que ce crétin d’Arkham aille profaner la tombe de l’épave avec qui j’ai passé ma vie plus de quarante-cinq ans.
-ça se tient.
-Mais je me justifierais pas. Allez. Ouste. Ou sinon je m’énerve.
On se dirige vers le bateau, mais quelque chose me turlupine encore. J’ai l’impression de comprendre, alors je me retourne un dernier moment vers la vieille qui me toise, toujours sans émotion.
-Quoi encore ?
-Je voulais vous dire… Le fils de Möh. Il a eu un fils aussi.
Elle reste impassible
-Et bah, j’espère qu’il a pris de sa mère. Il faut toujours prendre des mères, il n’y a jamais rien de bon des pères.
-Certainement. Je crois qu’il faut y aller, Izya. Merci encore !
Et j’me retourne avec l’impression que, malgré tout, je suis parvenue à décrocher un mince sourire chez cette vieille femme bien étrange.
Mais je t’attends Adrienne, je t’attends.
J’ai pas attendu la fin de la conversation pour m’installer dans la coque de noix indiquée par la vieille dame. En même temps, on est déjà en retard, et vu la place qu’il y a dans cette barque, je préfère que les choses soient clair dès le début : la place d’Adrienne la dégueu est tout au bout, cloitrée, avec une planche entre nous histoire d’être sûre qu’elle ne me souille plus de ses mains sales !
Déjà que j’ai failli m’évanouir tout a l’heure quand elle m’a attrapée…
Et elle a bien de la chance que je sois en rade de berrys, quand même, parce que sinon, elle peut être sûre que je l’aurai déjà poussé violemment par terre. Oui. Poussée. Vu son gabarit, je ne suis pas sûre d’arriver à faire plus à moins de la trucider, ce qui reste encore une éventualité... Mais il parait que c’est mal et tout de faire du mal au gens… Comme si elle, elle ne m’avait pas fait mal en me jetant dans les égouts. Et en me souillant de ces mains puantes et gluantes.
Finalement, Adrienne arrive assez pressée vers moi.
Non mais ce n’est pas celui là de bateau Izya ! Vite, on va les perdre.
Comment ça, ce n’est pas celui là ? Ça peut qu’être celui là ! L’autre on est incapable de le naviguer seule. Et mais, qu’est ce que ! Adrienne ! Repose-moi au sol ! Tout de suite !
Pas le temps ! On doit se dépêcher !
Je sers les dents. Peut être que je devrai lui trancher le coup, la, tout de suite, pendant que je suis au dessus de sa tête. Mais si effectivement c’est le gros bateau qu’on doit prendre, alors y’a aucune chance que j’y arrive seule. Et qui sait, peut être qu’Adrienne m’a cachée des talents de navigatrice et qu’elle sait ce qu’elle fait…
Sauf qu’on passe devant le bateau, et qu’on continue d’avancer sur la jetée.
Adrienne, tu t’es plantée, il était là.
Et soudain, je le vois, ce fier bateau de pêche abandonné à lui-même depuis au moins plusieurs années. Et alors qu’on est encore à une cinquantaine de mètre de lui, une odeur commence à venir non pas chatouiller, mais polluer mes narines ! Alors, plus que l’envie de tuer Adrienne, la peur me prend. Une peur phobique, une peur qui me fait gigoter dans tout les sens.
Pose-moi ! Je veux pas ! Je refuse ! Adrienne, fait pas ça ! Pose-moi par terre ! POSE-MOI ! ADRIENNE ! LAISSE-MOI PARTIR !
NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Surement parce que je bougeais trop, elle m’a jetée à bord. Et j’atterri, là, sur ce pont qui sent la mer mort. Mes yeux me piquent, mon estomac fait des loopings dans mon ventre, mon teint change pour le vert.
Je n’arrive plus à respirer. Je n’ose même plus bouger. Mes membres sont crispés et parcouru de spasmes.
Cette fois, il est fort possible que je meure, seule, sur ce bateau pourri. Seule, mais avec cette horripilante personne qui doit penser que je vais finir par m’habituer à ce voyage qu’elle entame à la suite de ces pirates.
Si jamais je survie à tout ça… il faudra que je pense à…
Non, en fait. Il est impossible que je survive à ça.